• Gilles QUESTIAUX

    C’est un média qui relaye les messages de propagande capitalistes et impérialistes, en les présentant comme de l’information objective.

    On le reconnaît notamment à ce qu’il participe aux campagnes mondiales qui ciblent un pays non occidental : cette année nous avons eu droit à la Biélorussie, Hong Kong, le Xinjiang, la Bolivie, et dans un passé récent aux campagnes infructueuses contre la Russie, la Corée, la Chine le Venezuela, l’Iran, Cuba, la Syrie, ou victorieuses en Ukraine, en Libye, en Birmanie, en Irak, etc.

    Une seule cause anti-impérialiste a eu une certaine ouverture dans les médias, mais de moins en moins, celle de la Palestine, sans doute parce que la situation est verrouillée, et peut servir à montrer de manière répétée et redondante qu’il n’y a pas d’autre alternative à l’Empire que la défaite.

    Ces médias peuvent aussi se révéler dans leur participation unanimiste à des campagnes politiques considérées par leurs propriétaires comme de grande importance, comme la campagne en faveur du oui au TCE en 2005.

    Un média mainstream est ou bien :

    Un média capitaliste, qui appartient à des capitalistes qui le financent et dépensent beaucoup d’argent pour ça, et qui fait sous ses diverses variantes la promotion idéologique du capitalisme par la diffusion des idéologies libérales qui sont variées, mais largement à notre époque autour d’un consensus libéral-libertaire qui va allouer aux conservateurs traditionalistes un rôle de repoussoirs, comme les barbons ridicules des comédies de Molière.

    Comme par hasard, les médias professionnels de droite qui doivent assumer ce rôle peu flatteur (le Figaro, certains titres de la presse éco) en deviennent un peu plus crédibles que les autres, tant que le portefeuille n’est pas directement en jeu.

    La quasi totalité des médias privés, qui ont une notoriété dans le grand public, et bien diffusés sont de tels médias.

    Ou bien c’est un média d’État d’un État capitaliste relevant de la sphère impériale occidentale où l’information est encore plus verrouillée, et qui a surtout une mémoire plus longue : alors que les médias privés considèrent souvent qu’en ce qui concerne le communisme la partie est gagnée, la messe est dite et qu’il n’y a plus à s’en occuper, les médias d’État comme Arte ou France Culture organisent la prison mémorielle où ils veulent le placer, en falsifiant, salissant, ou détournant l’histoire révolutionnaire. Ces médias font aussi la promotion des intellectuels gauchisants inoffensifs qui ont tout à tour leur moment de célébrité.

    Et un média mainstream c’est de toute manière un média occidental (nord américain, européen, océanien) qui recycle avec une tonalité compassionnelle dans le langage des ONG les préjugés occidentaux néocoloniaux, et qui est nourri exclusivement par les récits émanant des agences de presse occidentales qui produisent la plus grande partie de l’information accessible au grand public : Reuters, AP, AFP. Il n’y a plus en dehors de quelques grandes capitales occidentales, à domicile, presque plus aucun correspondant étranger attitré de ces médias qui pourrait produire une information originale.

    Ce monde des médias gravite autour d’un petit nombre de titres de presse qui sont considérés comme des références de sérieux et d’objectivité, palme qu’ils ne manquent pas de se décerner à eux mêmes : le Monde, le New York Times, le Washington Post, et qui ne valent pas mieux que les autres. La seule différence étant que leurs rédacteurs principaux ont un statut des notables dans les milieux politiques décisionnels occidentaux qui dépasse celui que devrait leur apporter le niveau de leur rémunération.

    Il y a des médias capitalistes ou d’État extérieurs à cette sphère géographique et culturelle, en Russie, en Chine, et dans la plupart des pays non occidentaux, mais leur contenu est jugé suspect à moins qu’il ne reflète servilement le contenu des grandes agences de presse occidentales, et dans ce cas il aura les honneurs d’une sélection dans « Courrier International ». Un média non-occidental n’est coopté dans le circuit de l’information mondialisée que s’il soutient les interventions de l’Occident dans le monde non-occidental, ou s’il reflète des positions caricaturalement réactionnaires.

    C’est pourquoi les médias russes sont devenus indispensables à qui veut s’informer aujourd’hui en Occident : ce sont les seuls médias dynamiques et professionnels qui ont un intérêt objectif partiel à un dévoilement du réel. Ce qui explique les opérations de censure directe dont ils font l’objet.

    Sinon la censure habituelle porte plutôt que sur la publication et l’édition, sur la diffusion et le référencement, comme le savent bien les animateurs de sites socialistes ou communistes de par le monde.

    Le point le plus important à retenir est en même temps le plus banal et le plus facile à comprendre : l’information sur le réel est aliénée à des intérêts privés.

    La justification libérale de cet état de fait, selon laquelle un média honnête aurait plus de succès (et donc rapporterait davantage de profits à son propriétaire) et éliminerait les médias malhonnêtes ne tient pas la route une seule seconde : ces médias perdent presque tous de l’argent, à part les nouveaux médias des GAFAM, dont l’information est un produit secondaire. A part le fait que la concurrence développe au détriment de l’information sérieuse l’espace dévolu à la distraction et aux faits divers, il est patent que les médias sont les danseuses des grands groupes capitalistes, qui leur servent à distiller des messages qui favorisent leur intérêts, mais aussi dans leur croisade permanente contre tout ce qui n’est pas capitaliste et occidental (après tout ces gens peuvent être désintéressés).

    Ce problème est ancien : les législateurs de la Libération avaient à cet effet interdit la concentration dans les entreprises de presse.

    En gros le message mainstream est le suivant : le capitalisme produit des marchandises en abondance pour tout le monde, et une société tolérante où chacun fait ce qu’il lui plaît, et si ce n’est pas encore le cas partout, ce le sera bientôt grâce aux interventions de l’Occident. Nous ne vivons pas au sein d’un Empire mais dans une communauté internationale respectueuse de tous ses membres, et d’ailleurs cet empire qui n’existe pas est l’empire le plus bienveillant de l’histoire, auquel on ne peut reprocher qu’une seule chose : ne pas envahir assez de territoires pour y apporter la paix et la prospérité. Mais il s’affaire pour porter la démocratie et la liberté partout où le capitalisme ne règne pas, ou pas autant qu’on le voudrait, comme en Chine.

    Toutes les information dites sérieuses qui sont diffusées doivent concourir à ce récit.

    Lorsque des voix s’éloignent de ce consensus, elles deviennent de moins en moins audibles, sont diabolisées par la « théorie de la théorie du complot », ou s’enferrent d’elles-même dans des contradictions ou des polémiques stériles, parce qu’elles acceptent une partie des présupposés de la presse capitaliste en rejetant arbitrairement le reste.

    Dans le passé, les médias appartenaient déjà à des capitalistes, mais l’impression reste que des messages opposés pouvaient davantage s’exprimer. C’est en partie une impression fausse, car l’information dont on a disposé sur des points cruciaux, sur l’URSS tant qu’elle existait, et qui s’est déposées dans les livres d’histoire, est encore moins fiable que le contenu de l’actu d’aujourd’hui. Mais le capitalisme avait des contradictions internes, des contradictions internationales, et il y avait une contradiction principale entre le capitalisme et le socialisme, et de part le monde un nombre non négligeable de situations socio-économiques mixtes qui reflétaient un compromis instable entre les deux systèmes. Une minorité dans la bourgeoisie occidentale, petite mais impossible à négliger, avait même fait le choix du socialisme, entre 1945 et 1975 environ, pour des raisons objectives qu’on ne peut pas développer ici sans sortir du sujet, et la bourgeoisie du Tiers Monde s’affichait volontiers marxiste.

    Il y a avait donc grâce aux contradictions dans le réel une ouverture vers l’expression de la vérité, qui n’existe plus aujourd’hui.

    Maintenant pour s’y orienter, on doit conjuguer les deux principes : a priori, rien de ce qu’annonce la presse capitaliste n’est crédible ; et d’autre part, qu’il est très difficile de s’en passer complètement pour s’informer de ce qui se passe vraiment. Il faut mettre au point des grilles de déchiffrement au cas par cas.

    Ne croire en rien de ce que propage la presse capitaliste ne signifie pas croire en tout ce qu’elle ne propage pas, ou en ce qu’elle propage en lui affectant un coefficient négatif (comme les produits du blogueur Soral).

    La règle de bon sens est de ne pas prendre position, de ne même pas évoquer les questions sur lesquelles on n’a pas de connaissance, ou pour lesquelles on n’éprouve pas d’intérêt ou d’attirance. Ne pas en parler signifie ne même pas dire qu’on n’en parle pas et feindre l’étonnement et l’ennui en présence d’un faux débat sociétal.

    Cela semble assez facile de conserver assez de recul de jugement, mais il est incroyable de voir à quel point le public, et notamment le public militant relativement cultivé qui se recrute dans la classe moyenne, peut être crédule, ou au moins sidéré par les informations d’officines qu’il sait pourtant clairement se situer dans le camp ennemi.

    L’affaire Biélorusse est assez exemplaire d’un autre aspect de la situation actuelle : les médias capitalistes occidentaux interviennent comme des partis politiques dans les affaires des petits pays. Ils suppléent aux partis pro-empire qui n’y existent pas spontanément. En ce sens le journaliste indépendant en vient à nourrir le camp politique qui attaque les institutions ou l’État visés par les groupes de médias capitalistes. Les trouvailles du reporter free lance seront sélectionnées selon leur conformité à l’objectif. En Biélorussie l’impression qui en résulte est que le pouvoir n’a absolument aucun soutien, ce qui serait quand même bien surprenant, puisqu’on avoue maintenant qu’il en avait beaucoup auparavant (ce que l’on n’avait jamais dit).

    Les mensonges actuels sont pour une part les aveux des mensonges précédents.

    Le parallèle avec le mouvement en Bolivie contre le report des élections montre aussi comment un vrai mouvement populaire qui ne bénéficie pas des soutiens massifs des médias et des services occidentaux peut être occulté par les images d’une foule savamment manipulée dans une situation émotionnelle et hystérisée où on ne fait même pas semblant de vérifier les informations.
    Comme disait Gil Scott-Heron the revolution will not be televised !

    Il existait autrefois une presse liée à la classe ouvrière qui pouvait totalement ou partiellement relayer un message anti-capitaliste ou anti-impérialiste. Mais le conformisme social et l’intimidation produite sur les journalistes par des médias mainstream qui se confirment les uns les autres est telle que petit à petit ces espaces se ferment, de l’Humanité au Guardian.

    L’affaire Assange quant à elle est la chronique de la mise au pas du journalisme d’investigation, et témoigne de la fin des perspectives libératrices liées à l’agitation anarchisante dans le cyber-espace, au hacking et au piratage sur la toile. La persécution cruelle dont ce journaliste indépendant de grand format fait l’objet est une manière d’avertissement pour tous les autres.

    Ce tableau peut paraître sombre, mais il faut tenir compte du renouvellement incessant des contradictions, et des efforts renouvelés aussi d’une partie des professions médiatiques d’être à la hauteur de leur déontologie, en créant des espaces indépendants. Le monde des réseaux sociaux et notamment Youtube offre aussi malgré la censure arbitraire qui s’y exerce des opportunités de communication et de diffusion des médias non-capitalistes.

    Et on peut, en attendant mieux relayer au maximum Réveil Communiste et ses blogs associés !

    GQ, 14 août 2020

    PS, 15 août 2020
    Commentaire de Bruno Drweski :
    Les médias russes Rt et Sputnik sont fondamentaux certes, mais presstv iranien, télésur vénézuéliennes, CGTN chinoise pour ce qui est de la Télé et internet sont aussi très intéressant ainsi que les sites internets de nombreux journaux des pays du tiers monde. Par ailleurs, le gros problème des médias alternatifs est la monopolisation des informations par quelques agences de presse occidentales qui empêchent d’avoir accès aux informations importantes à la source.

    19 Août 2020 , Rédigé par Réveil Communiste

    »» http://www.reveilcommuniste.fr/2020/08/qu-est-ce-qu-un-media-mainstream.html
    URL de cet article 36387
    https://www.legrandsoir.info/qu-est-ce-qu-un-media-mainstream.html

       

    • Ajouter au lexique
       
      • Aucune liste de mots pourFrançais -> Arabe...
         
      • Créer une nouvelle liste de mots...
    • Copier
    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Arthur González.

    Voici un article dont certains éléments étaient déjà connus, en particulier la déclaration de Gorbatchev en Turquie, mais comme je le décris dans mes mémoires, j’ai pu observer les conditions du remplacement des dirigeants européens dont l’article dit qu’elles faisaient partie d’un plan. J’en suis arrivée à la même conclusion, tant je voyais se répéter le même scénario de la Pologne à l’Italie en passant pas la Hongrie, et bien sûr la France. Mais je dois dire que je ne l’ai perçu pleinement que quand j’ai été confrontée à ce dont était capable la CIA à Cuba et en Amérique latine ; en Europe, il était plus difficile d’en prendre conscience (note et traduction de Danielle Bleitrach).

    La vérité avance sur la chute de l’URSS

    En 2000, Mikhail Gorbachov, dans un discours à l’Université américaine de Turquie, a avoué : « Le but de ma vie était l’anéantissement du communisme... ma femme m’avait pleinement soutenu et avait compris que, avant même de le faire... j’avais trouvé des compagnons dans la lutte – parmi eux, AN Yakovlev et EA Shevardnadze ».

    Récemment, la CIA a déclassifié certains documents déclarant que « le magnat financier George Soros et la CIA ont aidé Gorbachov à parvenir à la dissolution ultérieure de l’URSS ».

    Sur ces documents, l’analyste et ancien employé de la NSA, la National Security Agency, Wayne Madsen, a déclaré que le multimillionnaire George Soros avait fourni une couverture économique en 1987 au gouvernement de Mikhail Gorbachov, par le biais d’une ONG de la CIA, connue sous le nom de l’Institut des études de sécurité Est-Ouest, IEWSS (son acronyme en anglais).

    Les informations indiquent que Soros et la CIA ont favorisé la diffusion de deux termes orchestrés dans ces années par l’Occident – « perestroïka » (restructuration) et « glasnost » (transparence) – pour servir d’éléments déstabilisateurs pour accélérer la disparition de l’URSS.

    Ces documents de la CIA prouvent que ce qui s’est passé n’était pas le résultat de l’acte « spontané et en faveur de la démocratie » de Gorbachov, le système socialiste étant soi-disant « épuisé et brisé », comme ils voulaient le faire croire au monde.

    En Turquie, Gorbatchev lui-même a déclaré : « Pour y parvenir, j’ai profité de ma position au sein du Parti et dans le pays, j’ai dû remplacer toute la direction du PCUS et de l’URSS, ainsi que la direction de tous les pays socialistes d’Europe ».

    La vérité est que c’est la CIA, avec l’argent de l’organisation Soros, qui a conçu et exécuté cette grande opération, avec tout le soutien du leader soviétique de l’époque.

    L’ancien analyste Wayne Madsen dit que le plan visant à éliminer le bloc socialiste d’Europe de l’Est a été organisé par deux coprésidents IEWWS de Sorosn : Joseph Nye, économiste de Harvard, et Whitney MacMillan, président de la multinationale agroalimentaire Cargill, qui avait entretenu des relations avec l’Union soviétique dans les années soixante-dix au XXe siècle.

    Insatisfaits des résultats obtenus en 1991, la CIA et Soros ont concentré leurs efforts sur un coup sévère à la nouvelle Fédération de Russie, encourageant le séparatisme dans leurs régions, afin de l’affaiblir au maximum.

    Le rapport de Nye et MacMillan envisageait la fin de l’Union soviétique et les éléments du nouveau modèle pour les futures relations de Moscou avec les États-Unis, pour entrer dans l’ère capitaliste et, selon eux, « toute nouvelle évaluation des relations occidentales avec une Union soviétique restructurée, doit partir d’une position de force plutôt que d’un rapport de force ».

    Le rapport IEWWS, daté de 1987, et son application pratique ont été un moyen de déchirer sans effusion de sang l’URSS par étapes.

    Ce document appelle l’Occident à profiter de l’Union soviétique mourante, dans la nouvelle carte géopolitique qui en surgirait, en particulier dans le Tiers-Monde, une zone jusque-là sous influence soviétique.

    Madsen dit que Soros et ses organisations alliées des « droits de l’homme » ont travaillé activement pour détruire la Fédération de Russie, soutenu les mouvements d’indépendance à Kouzbass (Sibérie), par le biais de droitiers allemands qui ont tenté de restaurer Königsberg et la Prusse orientale, et qu’ils ont financé des nationalistes lituaniens et d’autres républiques autonomes et régions nationalistes telles que le Tatarstan, l’Ossétie du Nord, l’Ingouchie et la Tchétchénie, entre autres, dans le but d’encourager le séparatisme dans les Républiques autonomes socialistes soviétiques.

    L’activité d’ingérence de Soros contre la Russie ne s’est pas arrêtée ; elle a cru de façon provocante, grâce à ses bases opérationnelles réparties sur les territoires environnants, notamment en Ukraine, Estonie, Lettonie, Lituanie, Finlande, Suède, Moldavie, Géorgie, Azerbaïdjan, Turquie, Roumanie, Mongolie, Kirghizistan, Kazakhstan, Tadjikistan et Ouzbékistan, réunissant des groupes terroristes en coalition avec les fascistes ukrainiens et les néonazis moldaves sionistes.

    Récemment, le président russe Vladimir Poutine a expulsé plusieurs organisations de Soros, telles que l’Open Society Foundation et d’autres ONG de la CIA, qui opéraient dans des circonstances similaires sur le territoire russe, notamment la NED (Fondation nationale pour la démocratie), le Republican International Institute, la Fondation MacArthur et Freedom House, les jugeant indésirables et constituant une menace pour la sécurité de l’État russe.

    Mikhail Gorbachov a reçu le prix Nobel de la paix non pas pour le plaisir, mais parce qu’il a suivi avec diligence les directives de la CIA et de George Soros.

    La CIA ne se repose pas et entend éliminer toute trace de socialisme sur terre ; d’où ses plans contre Cuba et maintenant le Venezuela, où rien n’est accidentel, non pas à cause du travail et de la grâce du Saint-Esprit, mais, comme le dit Saint Jean : 8-32, « Et vous connaîtrez la vérité et la vérité vous libérera ».

    Pour cette raison, chaque jour, le monde voit ce que les Yankees sont capables de réaliser pour leurs intérêts hégémoniques, et les mensonges qu’ils tissent, créant des modèles préconçus parmi les grandes masses à travers leurs campagnes de presse ; c’est pourquoi José Martí a sagement déclaré : « Découvrir une vérité est aussi joyeux que voir un enfant né ».

    Source : https://heraldocubano.wordpress.com/2017/09/18/se-abre-paso-la-verdad-...

    Traduction Danielle Bleitrach


    Note de GEB. :

    Mais ça ne date pas simplement de Gorbatchev.

    Khroutchev avec le fameux "Rapport au XXème Congrès du PCUS" avait déjà bien enfoncé le clou. Avec un "rapport" forgé sur mesure et sur commande des pires ennemis de l’URSS.

    Pa contre le "sans effusion de sang" ne me semble pas approprié. A moins qu’on ne parle du sang des antisoviétiques occidentaux qu ont tout eu sur un tapis rouge.

    Parce que quand Gorby a fait bombarder la Douma par les chars il y a eu "effusion de sang et Coup d’Etat. Et les 15 années qu ont suivi ont coûté selon les estimations minimales 15 millions de vies aux citoyens de l’Ex-URSS.

    Le Professeur Grover Furr qui est bien loin d’être un chantre de l’URSS mérite d’être lu sur le sujet :

    https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source...

    https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source...

    On commence à y voir plus clair, et surtout on commence, (Pour certains on finit (- :), à comprendre comment les Communistes de chez nous se sont fait détruire de l’intérieur par les soi-disant "mutants" et "rénovateurs". Dont certains ont été portés comme des "icônes" révolutionnaires avant de plonger dans la Collaboration de classe a plus honteuse leur travail de destruction achevé.

    Faut dire que des "militants" auxquels on a réussi à faire croire sous les bombes que la guerre était finie, (Fin de la Guerre de Classes), que faire élire grâce aux votes et à la désinformation d’une majorité prolétarienne écrasée une minorité prédatrice qui l’écrase, c’était "la Démocratie" et que la Dictature d’une majorité exploitée sur une minorité prédatrice pour la mettre hors d’état de nuire c’était "la Dictature", il n’y a qu’Orwell qui pouvait imaginer ça.

    Et encore, il y avait alors une vraie Conscience de classe dans les Partis communistes.

    Mais il y avait des "signes" formels et nous les avons délibérément ignorés ou avons ostracisé et bannis ceux qui criaient "Au loup".

    Finalement les Peuples n’ont que ce qu’ils ont mérité de gagner dans le sang et les larmes.

    Si ça pouvait en réveiller quelques uns chez nous pour la suite ça aurait au moins ça de positif.

    Parce que si on calcule bien, la démolition en interne et la disparition du PCF en tant que parti révolutionnaire et force d’opposition puissante alternative ça a coûté combien de vies en France et dans le Monde ? Des bombardements en Yougoslavie cautionnés par R. Hue jusqu’à la destructions de pays souverains amenant en France à des attentats criminels contre les populations ???

    Et on n’a pas encore tout vu.

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  •                                                   Résultat d’images pour drareni khaled ET FRANCE 24 ET RSF                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                            Je m’appuierai, pour expliquer ce cas sans passion aucune, sur le commentaire d’un internaute.

    « Je vais essayer d’être objectif en comparant des situations pour mieux comprendre le contexte :
    Prenons un exemple très simple, Drareni, correspondant de TV5 et occasionnellement de France 24 (ce qui est son droit le plus absolu puisqu’il est accrédité auprès de ces chaînes) commence à tweeter pour appeler ou relayer des appels aux « Hirakistes » pour sortir du cadre des manifestations du vendredi et même de manifester la nuit…

    Bon, si demain le correspondant d’un journal algérien en France fait un tweet pour encourager les gilets jaunes à manifester hors du cadre des manifestations autorisées, voilà ce qui va se passer :

    - S’il est de nationalité algérienne, il sera illico mis dans le premier avion pour
    Alger,
    - S’il est français ou même bi national, il tombera sous le coup de la loi, à savoir
    l’article 431-9 du Code Pénal français, qui punit de 6 mois d’emprisonnement
    et de 7500 Euros d’amende les appels à manifester hors du cadre des
    manifestations autorisées.
    La seule différence avec l’Algérie, c’est que ce journaliste ne fera l’objet d’aucun avertissement, il sera soit expulsé, soit écroué dans l’heure qui suivra le tweet…

    Pour Drareni, les autorités ont été plus que bienveillantes, elles lui ont foutu la paix pendant toute la durée du Hirak.
    Suite à son tweet appelant à manifester la nuit, il a reçu en tout et pour tout 4 avertissements puis il est interpellé le 9 janvier pour être relâché dans la soirée après un simple avertissement.
    En bon Algérien qui se respecte, Drareni prend la mansuétude pour de la faiblesse et il remet le couvert. Cette fois- ci il est interpellé début mars, placé sous contrôle judiciaire, et accusé, à juste titre, d’incitation à attroupement non armé. Fin mars il est placé sous mandat de dépôt à la prison d’El harrach puis transféré à la prison de Koléa.
    Il tombe sous le coup de l’article 100 du Code Pénal algérien qui prévoit une peine d’emprisonnement de 1 à 6 mois et d’une amende de 2000 à 5000 DA ou de l’une de ces deux peines seulement.
    Comme son tweet a été effectivement suivi d’effet, Drareni pourra toujours remercier les abrutis qui sont sortis brailler en nocturne, mais pour cela il devra attendre sa sortie de prison…

    Pour le 2ème chef d’inculpation, il porte sur des appels à ne pas participer aux élections ! On rêve… On est en plein délire, un correspondant d’une chaîne étrangère qui appelle à ne pas participer aux élections ?
    Quand on prend la responsabilité de correspondre pour une chaîne étrangère, on met son militantisme de côté, à un moment il faut faire des choix dans la vie… Le cumul des 2 chefs d’inculpation lui vaudra donc 3 ans… »

    Drareni a vraiment cru qu’il vivait dans une république bananière, où la justice est incapable de le punir parce que soutenu par RSF, TV5 ou France 24 et quelques hurluberlus. Il a pensé pouvoir impunément surfer sur la vague du hirak en alternant les casquettes du hirakiste militant, du journaliste « indépendant », ou du correspondant de chaînes de TV étrangères. Il est l’illustration même des dévoyeurs du Hirak.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                      publication de Abderrahmane Belkadi                                                                                                                                                                                                                                

    • Ajouter au lexique
       
      • Aucune liste de mots pourSlovène -> Français...
         
      • Créer une nouvelle liste de mots...
    • Copier
    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • IRAE

    On le sait à présent, les bobos parisiens, dont l’exemple le plus médiatique est l’époux de la Léa de la télé, celui qui a plus d’amis de week-end à New-york que dans l’hexagone, ont une vie à part.

    Donner des leçons d’écologisme à ces gueux qui roulent au diesel en fumant des gitanes, du haut de son vélib, oui, cramer en un vol autant de carbone qu’un gilet jaune en toute une vie, re-oui.

    Dans cette vie où le week-end débute par un vol transatlantique, quoi de plus commun que de rencontrer pendant ce même week-end, celui ou celle qui sera sa moitié ?

    C’est tellement commun de se fiancer dans son pays, dans sa région, alors dans sa commune : « Je vous dis pas ma chère, ces gilets-jaunes sont d’un commun ! ». Or, la crise pandémique prévisible, marché planétaire et économie mondialisée obligent, est venue comme un chien dans un jeu de quilles perturber la belle harmonie d’un système qui servait si bien ceux qui en ont déjà trop. Situation donc prévisible mais imprévue par les têtus bêtes qui nous dirigent et conséquence pour les amoureux adeptes du déplacement en avion comme toi tu prends le métro 8 mois sans se voir. Première réflexion, couillonne, si tu avais choisi ton amoureux en France tu n’en serais pas là.

    Alors comme dans le monde médiatique, la terre s’arrête aux frontières du périphérique et ne reprend qu’outre-atlantique, que les préoccupations de l’élite doivent être celles de l’ensemble de la population et qu’il n’y a bien entendu rien de plus important à traiter, on nous fait pleurer dans les chaumières sur ces malheureux fiancés des 2 côtés de l’Atlantique qui se voyaient avant tous les mois (empreinte carbone irréprochable) et n’ont pas pu se voir. Alors généreux avec les forts, le pouvoir nous annonce que des mesures dérogatoires vont leur être accordées.

    Conclusion : luttons luttons contre le Covid, surtout si les contraintes sont strictes.... pour les gueux.

    IRAE

    URL de cet article 36356
    https://www.legrandsoir.info/ca-m-enerve-le-fait-divers-de-l-elite-est-trop-important-pour-ne-pas-etre-mediatise.html
    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  •  

     

    Caleb Reed, un jeune militant de Chicago, est victime de violence armée

    Par Brian Green 
10 août 2020

    Le 31 juillet, Caleb Reed, un lycéen de 17 ans de Chicago, a été tragiquement tué par un agresseur inconnu. Selon le rapport de police, Reed a été blessé par balle à la tête. Il a été retrouvé inanimé sur le trottoir et a ensuite été transporté à l’hôpital Amita Health St. Francis Evanston. Il a été déclaré mort le lendemain matin.
    Reed était un organisateur de Voices of Youth in Chicago Education (VOYCE), un groupe de jeunes de Chicago, dans l’Illinois, qui plaide pour que davantage de ressources soient allouées à la résolution de la crise sociale à laquelle sont confrontés les jeunes. Plus récemment, Reed a centré son militantisme sur l’opposition au budget d’austérité du maire démocrate Lori Lightfoot, qui affame les écoles, les éducateurs et les jeunes de ressources tout en inondant le service de police de Chicago (CPD) de milliards de dollars.

    En juin, Reed a participé aux grandes manifestations contre la violence policière déclenchées par le meurtre de George Floyd par la police de Minneapolis. Avec d’autres organisateurs, Reed a appelé au retrait des agents de ressources du DPC des écoles et au soutien de la « Police Free Schools Ordinance » qui aurait empêché la Chicago Public School (CPS) de signer un contrat de 33 millions de dollars avec le CPD. Reed et d’autres jeunes de Chicago voulaient voir moins d’argent investi dans la création d’une force de police militarisée et plus de ressources pour les écoles et les programmes communautaires qui s’attaqueraient aux inégalités.

    Lors d’un rassemblement devant l’hôtel de ville, Reed a parlé de son expérience personnelle, brutalisé par les mains d’un agent des ressources de l’école de DPC alors qu’il fréquentait le lycée Mather. Il a été arrêté lors d’un match de basket-ball au cours de sa deuxième année au lycée pour ne pas avoir eu sa carte d’étudiant en sa possession..........

    Caleb Reed, a youth activist in Chicago, falls victim to gun violence By Brian Green 10 August 2020

    https://www.wsws.org/en/articles/2020/08/10/cale-a10.html

    Jeune tué par la police : émeute à Chicago – 9 août 2020

    https://berthoalain.com/2020/08/10/jeune-tue-par-la-police-emeute-a-ch...

    Des centaines de pillards attaquent Chicago après que des émeutes ont éclaté suite à des tirs de la police.

    Chicago a été frappée par des émeutes et des pillages à grande échelle, qui auraient été déclenchés par une fusillade de la police dans la ville. Les forces de l’ordre auraient du mal à rétablir l’ordre.

    Les médias sociaux ont été inondés de photographies et de vidéos montrant le chaos généralisé dans la ville. Les images montrent de grandes foules marchant dans les rues avec des marchandises pillées, alors que les gens se précipitent dans et hors des magasins.

    Selon des témoins oculaires, des pillards ont ciblé de grands magasins tels que Macy’s et Nordstrom, ainsi que des boutiques de luxe telles que Gucci, Louis Vuitton et même un concessionnaire Tesla. D’innombrables autres entreprises auraient également été saccagées.                                                                                                                                                                                                                                      desobeissant           

    https://news-24.fr/des-centaines-de-pillards-attaquent-chicago-apres-q...

    URL de cet article 36358
    https://www.legrandsoir.info/chicago-s-enflamme-de-nouveau.html
    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  •                                                                                                                                                                                                                                                                            Pour la petite histoire… parce que je n’ai rien à raconter sur la grande, qui m’a toujours parue dérisoire…

    Non, je ne vais pas me mettre à pleurer sous prétexte que ça déplairait au consistoire qui ne veut pas entendre parler du bétail comme d’un détail. Faille que faille, vaille que vaille, raille qui raille ! Je crois que je déraille… et que je vais finir par me retrouver sur la paille avec mes ouailles… aïe ! Aïe ! Aïe ! Pour la petite histoire… aucun élément d’aucun ensemble n’a jamais accepté d’être considéré comme un élément non essentiel… ciel, je suis essentielle ! L’extermination pour un juif, l’esclavage pour un noir, le colonialisme pour un algérien… Aucun des trois ne vous donne le droit de retoucher la grande histoire… sous peine d’avoir des histoires… que vous soyez révisionniste ou divisionniste, il ne faut pas plaisanter avec la sacro sainte mémoire. Devoir de mémoire… Macron vient de demander à Stora de revisiter la story de l’Algérie… en lui murmurant au creux de l’oreille : « tu ne chercherais pas si tu ne m’avais déjà trouvé ». Il prend Alexandre Benalla pour Ben Bella, le feu leader algérien. On ne peut pas l’accuser de ne pas vouloir s’excuser celui-là. Ou il est rusé ou il a quelque chose à se faire pardonner ? Ou peut être qu’il se dit qu’il va falloir un jour ou l’autre, rendre la France à l’Algérie ! Oui, j’ai bien dit l’Algérie. Parce que c’est le seul pays qui a vraiment les moyens de la racheter ou d’assurer son salut. Je ris ? Peut-être bien que oui… peut-être bien que non… comme tous les ressortissants algériens qui rient de tout et de rien, lorsqu’ils voient leurs enfants grandir en France et brandir le drapeau algérien… car ils ont tous natifs de ce mariage forcé entre France et Algérie et célébré en 1830. La France, c’est le père matrice, l’Algérie, c’est la mère patrie… ils n’ont jamais pu se passer l’une de l’autre même si le conflit a toujours fait leur lit, leur rapport a toujours été contre nature… chacun ou chacune se prend pour l’homme et prend l’autre pour sa femme… un combat d’avant-garde puisque aucun, aucune ne veut de la garde des enfants de l’autre… C’est Mabrouk qui écrit la chanson d’Enrico Macias : « j’ai quitté mon pays, j’ai quitté ma maison… » C’est bon, c’est bon ! Il faut se faire une raison depuis que les algériens lui ont ramené en bateau sa maison et l’ont installé à la Plaine Saint Denis en lui disant : « Aïcha ! Aïcha ! Ne t’en va pas… tu es ici, chez toi… » Cheb Mami l’a mieux décliné je crois avec son cœur au pays des merveilles… la France ou l’Algérie ? 

    Désolée mais on ne peut pas l’obliger à choisir entre son mère et sa père… comme me l’a dit un enfant berbère qui s’efforce de parler français.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                               lhttps://www.youtube.com/watch?v=uwVFx6JtM9c

     

    #Algérie #Stora #Macron #France  

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  •  

    Simon Korner souligne le lien profond entre Israël et les États-Unis, deux États-nations belliqueux qui croient que leur survie en tant que puissances dominantes dépend de la projection constante d’une force meurtrière et de la terreur.

    Pourquoi pointer du doigt Israël, se demandent souvent ses défenseurs, en utilisant la question comme base pour des accusations d’antisémitisme ? L’une des raisons est la relation spéciale qu’entretient Israël avec la puissance la plus dangereuse du monde : les États-Unis.

    Voyons d’abord l’influence israélienne sur la police étasunienne, un sujet actuellement controversé. Cathy Lanier, ancienne chef de police à Washington, a donné l’approbation suivante de la formation israélienne : "Aucune expérience de ma vie n’a eu autant d’impact sur mon travail que d’aller en Israël."

    Réorienter la politique étasunienne vers le terrorisme et la subrogation

    La principale contribution d’Israël à la police des EU a été de l’aider à se réorienter vers la lutte contre le terrorisme et l’assujettissement de segments de sa population – sur la base de l’expérience israélienne de répression des Palestiniens. À la suite des attentats du 11 septembre 2001, le Département fédéral des EU de la sécurité intérieure a établi un bureau spécial en Israël. Le NYPD a emboîté le pas en 2012.

    À la suite de la formation israélienne – orchestrée par le chef des services de sécurité du Shin Bet, Avi Dichter, qui était responsable des bombardements de Gaza et des assassinats ciblés – l’Unité de démographie du NYPD a développé un programme de surveillance musulmane « calqué en partie sur la façon dont les autorités israéliennes opèrent en Occident. Bank », selon l’Associated Press. "Nous sommes allés dans le pays qui traite du problème [le terrorisme] depuis 30 ans", a déclaré le commissaire de police de Boston, Paul F. Evans, après son voyage de formation. Un collègue chef de police a qualifié Israël de « Harvard de l’antiterrorisme ». Le rédacteur en chef de Grayzone, Max Blumenthal, appelle le processus « l’israélification de l’appareil de sécurité des EU ».

    La technique spécifique du genou sur le cou mise en évidence par Maxine Peake peut être utilisée contre les victimes palestiniennes dans de nombreuses images d’actualité, y compris contre des manifestants non armés près de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem en mars de cette année.

    Cette posture de retenue particulière a également été illustrée dans l’image d’en-tête du site Web (supprimée peu de temps après le limogeage de Long-Bailey pour cacher les preuves, mais enregistrée pour la postérité par Skwawkbox) de l’école tactique israélienne. L’école, qui compte des instructeurs du Shin Bet, du Mossad, de Yamam (SWAT israélien) et des Navy SEALs israéliens, dispense une formation en matière de sécurité à la police et aux services secrets étasuniens, sur la base des techniques données aux forces de sécurité israéliennes.

    Ces images réfutent l’affirmation du porte-parole de la police israélienne Micky Rosenfield selon laquelle la technique n’est pas utilisée en Israël ni utilisée dans sa formation. Le même démenti a été fait par le chef de la police de Minneapolis, Medaria Arredondo, après le meurtre de George Floyd, bien que les versions archivées de la politique sur le recours à la force du département de police de Minneapolis montrent que les « attaches cervicales » et les « prises d’étranglement » faisaient partie du code du ministère en 2002.

    Cette date précède une grande partie de la formation de la police israélienne aux États-Unis, montrant que la police des EU réprimait la brutalité locale contre les Noirs et d’autres sans recourir aux instructions israéliennes. Mais comme l’a tweeté un universitaire iranien d’Amérique Maleh Khalili : « Ce n’est pas que les Israéliens ont« créé »une forme de retenue particulièrement violente. C’est qu’ils sont un élément totalement pivot et central d’un réseau de pratiques de sécurité mondiale qui nécessite la violence contre les populations civiles racialisées. » En d’autres termes, c’est un problème plus important que les tactiques ou l’entraînement de la police, qui va au cœur de l’exceptionnalisme israélien.

    Israël, “ Security Land ” et GCHQ

    L’écrivain israélien Jeff Halper pense qu’Israël est au cœur de « l’industrie mondiale de la pacification » – un pays armé jusqu’aux dents, orienté vers la guerre à la fois interne et externe. Le journal israélien Haaretz a qualifié Israël de « terre de sécurité ». Le livre de Halper, War Against the People, montre le niveau disproportionné de militarisation d’Israël, le pays le plus militarisé au monde depuis 2007, selon le Global Militarization Index, et l’un des 10 principaux États du commerce mondial des armes. Il joue un rôle clé en fournissant son savoir-faire en matière de surveillance et de contrôle aux pays du monde entier, y compris les grandes puissances de l’OTAN.

    Un exemple est la coopération étroite entre le Royaume-Uni et Israël dans le domaine de la cybersécurité, que le groupe de pression britannique israélien, Bicom, considère comme un « partenariat de premier ordre ». Robert Hannigan, ancien directeur du GCHQ, a salué les « excellentes relations cybernétiques » de son organisation avec les services de sécurité israéliens, dont le travail est très apprécié. La coopération fonctionne dans les deux sens. Lors du massacre israélien à Gaza en 2008-2009 qui a tué 1 400 personnes, le GCHQ a fourni à Israël des informations sur les Palestiniens et, à son tour, la Grande-Bretagne a bénéficié d’une formation israélienne à l’utilisation de drones « testés sur le terrain » sur les Palestiniens de Gaza, selon War on Want (11 décembre 2013).

    Alors que la Grande-Bretagne reste proche de son ancienne colonie, la position d’Israël en tant que puissance régionale dangereusement instable dépend avant tout de ses relations étroites avec les États-Unis.

    L’accord bipartisme avec Israël est au centre de la politique étrangère des États-Unis

    L’accord bipartisme garantit depuis longtemps le soutien à Israël en tant qu’élément vital de la politique étrangère des EU. Israël reçoit bien plus de 3 milliards de dollars par an des États-Unis, ainsi que des renseignements privilégiés pour surveiller et cibler les Palestiniens, selon des documents de la US National Security Agency découverts par Edward Snowden en 2014.

    L’Institute for Policy Studies, un groupe de réflexion étasunien axé sur la paix, souligne un schéma révélateur de l’aide des EU à Israël. Après la guerre de 1967, cette aide a augmenté de 450%, et de nouveau après la guerre civile en Jordanie, quand Israël y a réprimé les radicaux. La victoire militaire israélienne de 1973 contre l’Égypte et la Syrie a de nouveau provoqué une augmentation de 800% de l’aide, car Israël a prouvé qu’il pouvait vaincre les ennemis armés par l’URSS. Après la révolution iranienne de 1979, l’aide a quadruplé, comme après l’invasion du Liban en 1982 et de nouveau pendant et après la première guerre du Golfe. Ce que cela suggère, c’est que l’aide étasunienne n’est pas accordée pour assurer la survie d’Israël, mais répond à la preuve de la force et de l’agression israéliennes. Plus la belligérance d’Israël est grande – y compris son écrasement des aspirations palestiniennes – plus il reçoit d’aide étasunienne.

    Israël est précieux pour les États-Unis principalement parce qu’il garantit aux États-Unis « l’accès aux ressources vitales » de la région, comme le dit Ariel Ilan Roth de l’Université Johns Hopkins, garantissant le contrôle des EU sur l’énergie du Moyen-Orient. Aider à vaincre le nationalisme arabe laïc pendant la guerre froide s’est transformé en menaçant et en attaquant des acteurs régionaux rebelles tels que l’Iran, la Syrie, les Houthis au Yémen, le Hezbollah au Liban et les Unités de mobilisation populaire (UGP) en Irak, tout en limitant l’avance d’influence russe dans la région. Israël a ses propres intérêts nationaux, dont les objectifs coïncident largement, mais pas entièrement, avec ceux des États-Unis.

    Bien que l’intérêt des États-Unis pour le pétrole du Moyen-Orient ne soit plus principalement de répondre à ses propres besoins énergétiques, qu’ils peuvent satisfaire par la fracturation dans le pays, ils visent néanmoins à monopoliser l’énergie afin de comprimer la Chine, dont le développement repose sur des sources du Moyen-Orient, donc Israël. est stratégiquement placé pour promouvoir la planche centrale de la politique américaine.

    Israël – le domaine d’essai pour la sécurité et les armes des États-Unis

    Une autre raison pour laquelle Israël est important pour les EU est qu’il fournit un terrain d’essai à jour et réel. Le chef de la division de la technologie et de la logistique de l’armée israélienne, Avner Benzaken, a déclaré au Spiegel : « Si je développe un produit et que je veux le tester sur le terrain, je n’ai qu’à parcourir cinq ou 10 kilomètres de ma base et je peux regarder et voir ce qui se passe avec l’équipement. » Les tests d’armes dans des situations réelles constituent également une excellente vitrine pour les armes de fabrication étasunienne, faisant la promotion des produits des fabricants d’armes américains dans d’autres pays du Moyen-Orient et au-delà.

    Un troisième fil qui lie Israël aux États-Unis est la pression des organisations sionistes étasuniennes – juives, chrétiennes évangéliques et autres – qui font pression sur les dirigeants étasuniens successifs au nom d’Israël et collectent des fonds pour son soutien.

    L’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) est la deuxième organisation de lobbying la plus puissante de Washington, selon Zack Beauchamp, correspondant principal du site Internet Vox News. Le fort engagement idéologique des chrétiens millénaristes étasuniens, désormais représentés au cœur du pouvoir américain sous la forme de Mike Pompeo, et des Juifs fidèles à l’idée d’une patrie nationale, exerce une forte pression sur les États-Unis pour qu’ils respectent leur engagement à long terme .

    Plus largement, les électeurs étasuniens croient toujours qu’Israël est une démocratie et une influence stabilisatrice, bien que ce consensus soit confronté à un défi croissant de la part d’organisations progressistes telles que Jewish Voice for Peace. Les faits répréhensibles sur le terrain en Israël rendent une telle position de plus en plus invraisemblable, mais pour l’instant, être pro-israélien reste un vainqueur.

    L’un des résultats du soutien financier et du renseignement étasunien à long terme a été la montée en puissance d’Israël en tant que centre scientifique de haute technologie, avec des industries de pointe en matière de cyber et biotechnologie et de collecte de renseignements sophistiqués. Désormais un important fabricant et exportateur d’armes à part entière, Israël est le huitième fournisseur d’armes au monde, exportant des armes d’une valeur de 9,2 milliards de livres sterling en 2017, l’Inde étant son plus gros client. Elit Systems a été classée par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) comme la 28e société d’armement au monde (hors Chine) en 2017, l’une des premières entreprises mondiales de « sécurité et défense ». Le savoir-faire d’Elit dans la construction du mur d’apartheid israélien a permis à sa filiale Kollsman Inc. de remporter un contrat pour la création du mur frontalier américano-mexicain, y compris ses tours de surveillance. La collaboration israélo-étasunienne s’étend au développement de systèmes de défense antimissile et de programmes spatiaux communs – Israël est membre du Center for Moon Research de la Nasa, par exemple. Un atout que les États-Unis font presque tout pour protéger. Bien que le taux de meurtres d’Israël ne corresponde pas toujours à celui des Saoudiens au Yémen ou de la Turquie en Syrie et en Libye, son rôle structurel en tant qu’avant-garde des EU en fait un acteur particulièrement important. À cela s’ajoute le fait qu’il est doté d’armes nucléaires et de missiles capables de frapper l’Iran. Les relations militaires et commerciales de plus en plus étroites d’Israël avec l’Inde – exportant des missiles pour une utilisation potentielle contre la Chine – en font un maillon important de la chaîne impérialiste. Israël est donc un atout que les États-Unis feront presque tout pour protéger. Selon le SIPRI, entre 2009 et 2018, 64% des exportations mondiales d’armes vers Israël provenaient des États-Unis, y compris le chasseur Lockheed Martin F-16 et le plus récent F-35, qui constituent l’épine dorsale de l’armée de l’air israélienne.

    Importation des pratiques coloniales très élaborées d’Israël

    Lorsque l’impérialisme britannique a approuvé l’établissement d’un « petit Ulster juif loyal dans une mer d’arabisme hostile », comme l’a dit Sir Ronald Storrs, le premier gouverneur britannique de Jérusalem au début du XXe siècle, il voulait un avant-poste d’empire pour contrôler les masses Arabes, une colonie fidèle à la métropole impériale, féroce dans sa défense. Tout comme les Britanniques ont mis au point de nouvelles techniques de sécurisation de la domination coloniale dans l’Ulster, qui ont ensuite été importées en Grande-Bretagne continentale, les États-Unis importent les pratiques coloniales très élaborées d’Israël sur le continent américain, mettant à jour leur utilisation de longue date du lynchage et d’autres tactiques terroristes déjà utilisées. Dans les deux cas, l’effet est d’éroder la démocratie dans le pays d’origine.

    Ainsi, attirer l’attention sur les relations étroites entre les tactiques israélienne et étasunienne, comme l’a fait Maxine Peake, est parfaitement exact et sert à souligner le lien beaucoup plus profond entre les deux. Les deux sont des nations belliqueuses qui croient que leur survie en tant que puissances dominantes dépend de la projection constante d’une force meurtrière et de la terreur. C’est un fait qui ne doit pas être occulté mais mis en évidence constamment afin d’aider à construire un mouvement de masse pour le changement.

    Simon Korner

    »» https://www.facebook.com/thesocialistcorrespondent/posts/1705596992923...
    URL de cet article 36304
    https://www.legrandsoir.info/relation-speciale-d-israel-avec-l-etat-de-la-nation-la-plus-dangereuse-du-monde.html
    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Dans une recension de l’ouvrage d’Ahmed Bensaada « Qui sont ces ténors autoproclamés du hirak algérien ? » (Alger, Apic Éditions, 2020), j’ai fait état d’une locution d’un autre temps, la pittoresque « main de l’étranger », qui a chaviré le bon sens et mis en charpie le cœur d’un chroniqueur chamarré, un de ces « forgeurs de conscience » de la presse privée dite « indépendante ». À sa décharge, l’universitaire oranais n’utilise pas cette formulation, mais elle s’impose clairement à la lecture de son enquête. Dire que le hirak algérien a été, à son origine et dans ses évolutions diverses, otage de décideurs de l’ombre n’est pas mettre en cause une demande de démocratisation de la société qu’il a remarquablement exprimée, qui reste actuelle. 

    Comme beaucoup d’Algériens, j’ai longtemps marché avec des membres de ma famille pour un changement radical et nous en prenions date dans une déclaration publique, le 1er avril 2019, au lendemain de la formation d’un gouvernement de transition. Contre la prétention à un cinquième mandat du président Bouteflika, formellement absent, contre les dérives prédatrices de son clan encore actif, le hirak pouvait incarner une révolution populaire, hors et contre les censures institutionnelles. Il aurait fallu, sur ce plan-là, mettre en œuvre un principe fort de la démocratie et désigner d’authentiques représentants du hirak, investis de la confiance des marcheurs et, surtout, d’une autorité et d’une parole publiques. Mais le hirak ne savait pas qu’il ne s’appartenait pas. Des puissances occultes et déterminées encadraient, déjà, sa généreuse geste et ses cris d’espoir.

    Le 14 mars 2019, le sociologue français d’origine algérienne Lahouari Addi, mandaté par des parties jusqu’alors inconnues, refusant la possibilité d’une structuration du hirak, faisait l’injonction à un gouvernement déboussolé, aux chefs de l’Armée et aux marcheurs de s’en remettre pour le sort de l’Algérie à un triumvirat composé de l’avocat Mostefa Bouchachi, des chefs de parti Zoubida Assoul (UPC, agréé) et Karim Tabbou (UDS, non agréé). Dans le même ordre du jour, quasi-martial, recueilli par le journal en ligne de droit français « Le Quotidien d’Algérie », il traçait le cahier de charge de cette instance collégiale appelée à exercer l’autorité suprême de l’État. Il ne pouvait s’agir pour lui d’orienter pour son propre compte, à partir de Lyon (France), un mouvement populaire inédit dans l’espace politique algérien depuis l’indépendance, rassemblant de centaines de milliers de manifestants, dans toutes les régions, villes et campagnes du pays. Au nom de qui interpellait-il les Algériens, qui l’a autorisé à préfigurer une chefferie d’un mouvement spontané de marcheurs pour en faire un mouvement insurrectionnel avec l’objectif précis d’une prise de pouvoir ?

    Lahouari Addi et autres agents de la « démocratisation » américaine

    Un des résultats les plus pertinents de l’enquête d’Ahmed Bensaada est de dire aux Algériens à partir de quel lieu le Français Lahouari Addi se prévalait – et se prévaut toujours avec le même entrain – de guider la marche libératrice du hirak et à en tirer de (grosses) ficelles et de quelles coteries secrètes et parfaitement efficaces il est le délégataire. Conviendrait-il de subodorer les preuves à charge patiemment recherchées et alignées contre lui dans le travail de Bensaada ? 

    À quel titre, en effet, un universitaire français, fut-il d’origine algérienne, sans aucune attache établie avec le pays dont il a abandonné la nationalité au plus fort de la sanglante guerre civile des années 1990 que ses amis islamistes, d’hier et d’aujourd’hui, ont imposés au peuple et à l’État algériens, peut-il décider de l’avenir de l’Algérie, de lui assigner une présidence triumvirale de transition ? Convient-il de rappeler que lorsque, le 14 mars 2019, Addi donnait les noms de ses triumvirs, Abdelaziz Bouteflika était encore le président élu de la République algérienne démocratique et populaire, nation indépendante et souveraine ? Dès la fin février 2019, les Algériens avaient marché dans les rues, non pas pour installer une transition mais pour s’opposer à un cinquième mandat d’un président, dont la maladie, l’impotence et la captation de son pouvoir constitutionnel par son frère Saïd et ses amis, menaçaient la sécurité de la nation. L’intervention du 14 mars 2019 de Lahouari Addi est acte délictueux envers l’Algérie et son gouvernement.

    Ahmed Bensaada énonce clairement la pernicieuse entente de l’universitaire lyonnais avec des organismes publics et privés, gouvernementaux et non-gouvernementaux américains, chargés de la « démocratisation » des pays arabes dans le cadre d’un programme dédié au Moyen Orient. Sauf à prendre tous les Algériens pour des crétins, comment comprendre que Addi passe du statut revendiqué de chercheur publiant des articles dans des revues du NED à celui de donneur d’ordres au hirak algérien ? Cela est désormais su : le sociologue français, qui s’adresse aux foules de marcheurs algériens, se réclame d’une double investiture : la caution des Américains, initiateurs d’un projet de changement « démocratique » forcé des républiques arabes (notamment par le biais de « révolutions printanisées ») et la proximité des partis islamistes dont il pouvait théoriser les effets morbides prévisibles de leur conduite de la nation dans le concept vaseux de « régression féconde ». Jamais un oxymoron ne fut aussi fatal.

    Assurément, la « main de l’étranger » est bien visible. Lahouari Addi et ses clients pressentis et missionnés, Mostefa Bouchachi, Zoubida Assoul et Karim Tabbou (désormais élargi, sur lequel Bensaada n’a rien révélé tant qu’il était en prison et ne pouvait sensément se défendre) répondent sans aucune ambiguïté aux nettes incriminations que son enquête serrée détaille. De l’argent, des stages, des colloques, des menées d’activistes organisées et financées par des officines américaines, des conciliabules dans les salons et bureaux de l’ambassade américaine à Alger, mis à jour par Wikileaks, des breloques dorées décernées à des patrons de journaux privés pour avoir porté auprès des Algériens la bonne parole de la « démocratie » et même à un chef de parti politique (venu à résipiscence), un activisme dans un réseau de femmes juristes arabes appuyé par l’argent américain, des fraternisations et des embrassades émues avec des tueurs islamistes, qu’est-ce qui n’est pas vérifiable dans la documentation réunie par l’universitaire oranais ? Cette « main de l’étranger » est bien présente au cœur de la nébuleuse du hirak. Comment la nier et s’en gausser dans un journal algérien depuis une sinécure parisienne traitée à l’aïoli ?

    Pour avoir donné à tous les Algériens, qui marchent, qui ne marchent pas où qui ne marchent plus, les clés d’une opération dirigée par des organismes étrangers, principalement américains, pour assurer le contrôle du mouvement populaire du hirak, l’auteur de « Qui sont les ténors autoproclamés du hirak algérien ? » est lynché dans les colonnes d’une presse privée dite « indépendante », qui ne lui donnera jamais la possibilité de se défendre. Dans les pages du fameux « Quotidien indépendant », un spécialiste de l’agit-prop, habitué des délégations du RAJ, autre association stipendiée, notamment à Dakar (Sénégal), porte-voix déclaré du hirak, apporte des « clarifications » aux divulgations de son enquête en expliquant qu’il est dans l’ordre des choses que ses amis soient cornaqués par des organismes étrangers. Son argument, prétendument irrésistible, est de marteler que le gouvernement algérien échange et signe des contrats avec des organismes étrangers, pourquoi les activistes algériens ne s’y prêteraient-ils pas ? L’argument est court, mais il constitue déjà un aveu. L’État et ses gouvernements sont mandatés pour discuter avec tout acteur institutionnel étranger dans la limite d’intérêts contractuels. Est-ce le cas pour un groupement de personnes (fussent-elles au nombre de « trente millions » comme le soutient un néo-Français surgi de la décennie noire !), dont l’objectif assigné est de faire tomber le système d’Alger, au prix du chaos, s’il le faudrait ?

    Le hirak à la barre ?

    Lorsqu’on sollicite la formation, les conseils et les moyens d’organismes étrangers, gouvernementaux ou non-gouvernementaux, pour réaliser un but proprement politique dans son pays, cela a un nom, plusieurs même : intelligence, collusion, collaboration, voire trahison, universellement punissables par la loi. La loi algérienne est sans équivoque sur cet aspect : elle interdit la création et l’activité d’associations politiques et de médias financés par l’étranger. Alors, cette toujours folklorique « main de l’étranger » court-elle encore et plus vite ? Il est avéré que Addi, Bouchachi, qui vient de s’exprimer publiquement en qualité de chef – autoproclamé – sur la reprise du hirak, Assoul et Tabbou, mangent à la même écuelle une préparation peu ragoutante, cuisinée en sous-sol, à l’étranger. 

    Ahmed Bensaada précise le parcours de ces activistes dans leur lien avec des agences américaines fournissant clés en main des « printemps » arabes. S’ils n’en sont pas dans cette infecte mangeaille, qu’ils parlent ! Qu’ils sortent de la confusion et se dressent face au hirak historique du 22 février 2019 pour clamer leur vérité. Encore une fois, qu’ils se fassent entendre ! 

    Mais cette prise de parole, leur est-il aisé d’y souscrire en toute sincérité ? Madame Assoul connait, en sa qualité de juriste ce précepte de Juvénal, loué dans toutes les cours de justice du monde et, aussi, chez nous en Algérie : « Vitam impendere vero » : se consacrer, en toute circonstance, à la vérité, rien que la vérité. Triumvir, coopté par Lahouari Addi, Zoubida Assoul s’y emploie, certes, à demi-mot. Elle vient de donner une version biaisée des faits qui lui sont imputés dans l’enquête de Bensaada dans un entretien avec le quotidien algérois « Reporters » (8 juillet 2020). J’observe, au premier plan, que nulle part, depuis maintenant plus d’une année de hirak, Assoul n’a dénoncé son appartenance à l’instance collégiale préemptée par le sociologue français Addi ; elle nie être une « héroïne » du hirak, mais elle en est le héraut, comme elle fut l’animatrice et porte-parole du mouvement Mouwatana, balayé par les camions de la voirie municipale de Constantine. Cette présidence collégiale de l’Algérie en transition, à laquelle elle été conviée par Addi, qu’elle n’a pas stricto sensu déclinée, qui est corrélativement aussi celle du hirak, a été pensée et mise en œuvre depuis l’étranger : ni dans sa composition ni dans ses objectifs, elle ne correspond à aucune forme de légalité, elle est préjudiciable. 

    Zoubida Assoul, qui ne se suffit pas d’éreinter Ahmed Bensaada, son contradicteur, ce qui n’est pas nouveau en soi dans les colonnes d’une presse privée qui s’est arrogé les vertus du hirak, veut aussi le déférer devant les bois de justice pour des faits qu’il a fait connaître aux Algériens, qu’elle ne dément pas opiniâtrement dans ses déclarations à « Reporters » : le Réseau des femmes juristes arabes, dont elle a été la dirigeante à Amman (Jordanie),  a été financé par l’ABA et cet organisme arabe a entretenu des relations avec Freedom House et USAID, qui sont des émanations du NED, qui a repris un volet important des activités de déstabilisation dans le monde de la CIA. Devant les tribunaux d’Algérie, Ahmed Bensaada, qui est lui-même un expert reconnu pour ses publications sur les « printemps » arabes et sur le rôle qu’y ont tenu les organismes américains, peut solliciter l’expertise de spécialistes algériens de la gouvernance mondiale, universitaires et diplomates, qui connaissent les entreprises de « démocratisation » américaine avec lesquelles Madame Assoul a travaillé. 

    La cheffe du parti UPC, membre d’un triumvirat présidentiel, estime que personne ne peut mesurer le patriotisme. Or le patriotisme, dans son essence, est une valeur insécable : on l’a ou on ne l’a pas. Lorsqu’on a accepté d’être dans une direction du hirak, inspirée par une puissance étrangère, pour accomplir des objectifs de renversement et de remplacement d’un gouvernement légal, à la date du 14 mars 2019, par la violence de la rue, on a sûrement piétiné cette éminente valeur. La gravité du fait est soulignée par la position de Zoubida Assoul, cheffe de parti légal, recourant explicitement à une démarche illégale. Dès le 14 mars 2019, si elle n’en avait pas préalablement approuvé l’intention, Madame Assoul aurait dû s’adresser aux Algériens pour récuser sa participation au triumvirat de Lahouari Addi et marquer l’observance d’une voie politique légale, qui lui est attribuée par l’État. Elle ne l’a pas fait.

    Le hirak, l’activisme séditieux et la bataille de l’ombre

    À Constantine, il devenait – assez tôt – visible que les marches étaient phagocytées par les troupes de l’activiste islamiste Larbi Zitout, haranguées et pourvues en slogans nauséeux depuis Londres, pour s’en écarter. Seuls les journalistes Ikram Ghioua (« L’Expression », Alger) et Nouri Nesrouche (« El Watan », Alger) signalaient et commentaient cet aggiornamento du hirak, islamiste et potentiellement émeutier, qui ne sera plus sans conséquence sur son devenir. Cette histoire de bruits et de fureurs n’était plus mon histoire. Car, une « révolution du sourire », empreinte de résilience, se mérite.

    Je lis régulièrement dans la presse des hypothèses sur le retour du hirak, que ne semble pas décourager l’incertaine situation sanitaire du pays. À quelle enseigne, précisément ? Garde-t-il son intégrité et sa légitimité originelle, dix-sept mois après son lancement ? J’entends bien et je partage pleinement les analyses du philosophe Mohamed Bouhamidi qui a situé la mort clinique du hirak au printemps 2019, au moment où la donne politique changeait notablement dans le pays. J’imagine que si le hirak était structuré, s’il disposait d’une direction élue échappant aux influences étrangères, il se serait emparé de l’offre du régime finissant pour triompher par l’urne, plus que par la répétition d’imprécations mortifiantes et, souvent, inopportunes, contre des institutions de l’État, notamment l’Armée, et des acteurs du champ politique, qui n’ont pas changé et ne changeront pas notre société. 

    Comme les grands mouvements populaires, le hirak algérien originel a nourri sa part d’illusions – romantiques et romanesques. Ici comme ailleurs, au gré du temps, des « révolutionnaires » en peau de mouton qui ont lu Georges Sorel, Luis Sepuvelda, Curzio Malaparte et Piotr Kraptokine, ont découvert que sous les pavés, il n’y avait pas la plage. À Paris, à Santiago du Chili, à Rome et à Moscou, mais aussi à Alger. Le hirak algérien, ses « trente millions » d’électeurs hirakistes élisant un président hirakiste sur un programme hirakiste, agi par un gouvernement hirakiste, cela aurait pu être, en 2019, une vérité incandescente. Ni Lahouari Addi, ni ses parrains américains et ses protégés « démocrates » et islamistes, ni son triumvirat, n’en voulaient, qui aspiraient (et aspirent toujours) à faire tomber l’État algérien. Triste combat, aux procédés déloyaux.

    Ainsi, le boycott du vote, un outil classique de l’agit-prop. Les marcheurs y ont acquiescé nombreux. Mais, M. Abdelmadjid Tebboune a été élu légalement, dans une élection légitime, qui en a fait le président de l’Algérie et de tous les Algériens. Si la période qui allait de la démission du président Bouteflika à l’élection de son successeur, du 2 avril au 12 décembre 2019, a été marquée par une difficile confrontation entre un État fragilisé et des marcheurs de toutes obédiences, l’élection présidentielle devait marquer le retour à une vie politique sereine. Ce travail, sur le front politique, s’il a été exceptionnellement celui des citoyens en mouvement, doit revenir principalement aux partis politiques, à leurs militants et aux élites de la société. Après leur longue marche, les Algériens doivent être convaincus qu’avec l’élection du 12 décembre 2019, une page de l’histoire présente de l’Algérie, celle du règne d’injustice et de prédation du président Abdelaziz Bouteflika et de son clan (1999-2019), a été tournée, même si elle fut – nuanceront-ils – mal tournée.

    Nonobstant la promesse d’une Algérie nouvelle et d’une relance politique, l’universitaire lyonnais Lahouari Addi s’accroche à la grande affaire de sa carrière, l’expérience indispensable d’un pouvoir islamiste en Algérie. Deux cents mille morts, ce n’est jamais assez. La reprise annoncée ces jours-ci, parfois tapageusement, du « hirak nouveau » par des tuteurs – autoproclamés comme le note Bensaada – installés à l’étranger et mus par des intérêts étrangers, est porteur de risques pour la sécurité du pays et du devenir de l’Algérie en tant que nation libre. Ce que la bande de Lahouari Addi, depuis Lyon, Larbi Zitout, depuis Londres, Mourad Dhina, depuis Genève, Oussama Abassi, depuis Paris, et leurs correspondants à Alger dont Bouchachi, Assoul, Tabbou, Ali Belhadj (visité, récemment, en grande pompe par des ténors du hirak, Bouchachi en tête, au lendemain d’une bousculade avec la maréchaussée qui lui a valu quelques égratignures), préparent actuellement dans la jonction de pseudo-démocrates et islamistes, c’est la chute d’un régime politique légal et légitime, qu’ils ne pourront jamais battre dans les urnes de la démocratie. Si, par le plus grand des malheurs, ils referont bouger des Algériens, c’est pour aller vers la division, le déchirement, le chaos. La Libye, toute proche, la Syrie, l’Irak et le Yémen, livrés à des guerres sans fin, ne sont pas encore sortis de cette marche forcée vers la « démocratie » américaine et occidentale, une « démocratie » de charniers.

    Comment douter que les Algériens qui ont fait prodigieusement le premier hirak, qui a été un hymne à l’unité et à la solidarité, qui a donné le providentiel coup de boutoir pour ébranler un système politique honni, qui aiment leur pays, puissent le brûler pour complaire à des attentes qui ne sont pas les leurs, qui leurs sont dictées par d’acharnés et sinistres histrions arc-boutés à des violences anciennes, toujours recommencées ? 

    Les manipulations américaines, analysées par Ahmed Bensaada, mais aussi, le grenouillage français, relevé par l’éminent universitaire Mohamed-Lakhdar Maougal, ont détourné le cours du hirak, qui n’a pas conservé la spontanéité et la pureté de son enfantement. Si Lahouari Addi, donneur d’ordres du NED,  qui a fait toper Bouchachi et Belhadj et tutti quanti pour le renversement d’une présidence et d’un gouvernement légaux de l’État et leurs troupes islamo-« démocrates » remportent – par hypothèse – leur bataille souterraine contre la Première République algérienne, la fondamentale République algérienne démocratique et populaire et son Armée, une Deuxième République sera instaurée arborant la brumeuse estampille d’État islamique, avec inévitablement son cortège de morts, de millions de morts, autrefois chiffrés par un chef islamiste dans un hallucinant happening dans l’enceinte du stade du 5-Juillet, à Alger. 

    L’Histoire devrait-elle se répéter ? Les marcheurs islamo-« démocrates », d’Alger à Bejaia et Tizi Ouzou et dans le pays kabyle comme cela a été le cas ces dernières semaines, prêts à en découdre, n’attendent que le départ sifflé par Mostafa Bouchachi. Qu’ils prennent garde, cependant, d’éveiller la bête immonde. L’islamisme, qui prend place dans ce néo-hirak avec son outre de ruses, saura perfidement faire revêtir à ses improbables alliés la tunique de Nessus, il restera toujours cette terrible machine destructrice et pourvoyeuse de mort.

    Les Algériens, appelés à toutes sortes d’urgences, dont celle de vivre face à la pandémie virale, n’ont plus besoin, aujourd’hui, du hirak. Ni de faiseurs de hirak embusqués dans les fanges d’organismes américains et occidentaux de la « démocratisation ». Que ceux d’entre eux qui souhaitent faire de la politique pour accéder au pouvoir s’y engagent à visage découvert, loin de l’écran de fumée des foules subjuguées, dans le respect des règles du fonctionnement politique de l’État. L’enjeu d’alternance démocratique devrait être l’unique horizon des partis et des acteurs politiques pour faire avancer notre grand pays. Et le défendre ensemble, par nécessité. Car la seule démocratie et la seule République légitimes, que peuvent rêver les Algériens sont celles qui préservent leur pays, qui l’inscrivent durablement dans l’histoire des nations.

    Abdellali Merdaci

     

    Photo en vedette : Par Titouhwayne, le 22 février 2029. Commons Wikimedia

    Abdellali Merdaci : Écrivain, critique et historien de la littérature.

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  •  

    [كتاب قيّم يكشف المؤامرة الفرنسية ضدّ منطقة القبائل والجزائر عموما  لزرع بؤرة ولاء لفرنسا  بدواعي الانتصار للهوية الخاصة ضد الهوية الوطنية الجامعية وهذا لزرع بذور للتفرقة بين الجزائريين]
    10346589_493857220760793_3752871786436005238_n

     Patricia M. E. Lorcin   كتاب للباحثة و الكاتبة الأمريكية
    المختصة في الإيديولوجيات العرقية في المستعمرات الفرنسية القديمة, و الكتاب يتناول استغلال التنوع العرقي في الجزائر كوسيلة للتحكم في المجتمع الجزائري أيام الإحتلال الفرنسي بتركيزهم على منطقة القبائل بسبب عزلتها عن باقي المناطق لايقاع الفتنة بين العرب والقبائل باستعمال قضايا الهوية واللغات الجهوية إبان الاحتلال , و تلقيم السكان بنظرية تسميها الكاتبة بـ :

    “الخرافة القبائلية” the Kabyle Myth
    Sans titre

    والتي تصفها الكاتبة بأنها نتيجة كتابات الفرنسيين لخلق الصورة النمطية عن “القبائلي الجيّد” و “العربي الشرير” لكي تمحي فرنسا الاسلام و الخصائص الثقافية للجزائريين و تعوّضهم بالقيم الثقافية و الاجتماعية و السياسية الفرنسية حتى يسهل السيطرة على الشعب الجزائري مستقبلا. وهي نفس السياسة التي استمرت فيها فرنسا بعد الاستقلال سنة 1969، حينما أنشأت في باريس أكبر معهد للبحث في اللهجات الأمازيغية  قاصدة بذلك خلق ضرّة للعربية السائدة في الجزائر آنذاك حتى تعود الفرنسية على ظهر النزاع المستقبلي بين الضرتين. وكان حريٌ بالفرنسيين أن ينشؤوا ولو معهدا واحدا يختص بالاكستانية وهي اللغة الأصلية لسكان الوسط والجنوب الفرنسى أو بالكاتالينية والباسكية, والكورسية و الألزاسية و النورماندية التي هي لغات أصلية لمناطق كثيرة في فرنسا, لكنهم لم يفعلوا, وفضلوا أن ينفقوا جهدهم ومالهم في دراسة اللهجات الموجودة في شمال افريقيا كما لو أنها من تراثهم أو من لغاتهم !؟

    والسياسة الفرنسية كما وضحتها هذه المؤرخة الأمريكية كانت قائمة أساسا على عزل التجمعات الناطقة بالبربرية-الأمازيغية في مناطقها لمنع أي تلاحم مستقبلي مع باقي مكونات الشعب الجزائر ولخلق نوع من صراع الهويات بين الجزائريين بمختلف مكوناتهم  في المستقبل القريب وهذا ما صرحوا به حرفيا في مذكراتهم العسكرية وفي دراساتهم الاجتماعية والاثنية

    فلم يتوانى مؤرخوا الاستعمار  وعلماء الانثربولوجي  للترويج بأن القبايل ذو أصول جرمانية أوربية استقروا منذ عهد الرومان وخصوصا الوندال في شمال افريقيا  مستغليين عدة أمور اجتماعية تصب في هذا الزعم  كالملامح الاوربية للكثير من القبايل على خلاف باقي سكان افريقيا السود  وبعض الكلمات ذات الاصول اللاتينية الموجودة في اللهجة القبايلية وكذلك في بعض العادات التي يمتاز بها القبايل والتي لها شبيه في عادات مناطق من اوربا وكذلك في استغلال البعد التاريخي للمنطقة بحكم أنها شهدت استقرار كبير لقبائل الوندال الاوربية فيها وأيضا في عزلة القبايل”جبليا” عن باقي سكان الجزائر حتى عن باقي تجمعات الامازيغ الاخرى   وغيرها كثير من الامور التي حاول علماء ومؤرخوا الاستعمار  الاستدلال بها واستعمالها  للترويج لهذه الاطروحات  ،

    فمثلا يقول اوجن دومس في كتابه القبايل الكبرى الصادر في بداية الاستعمار الفرنسي للجزائر 1847

    الشعب القبايلي هو جزئيا من أصل جرماني ( أوربي )، و بعد أن اعتنق المسيحية. اعتنق بعدها القرآن ولكن لم يتقبله كليا . وعلى عكس النتائج العالمية للعقيدة الإسلامية ( لدى باقي الشعوب الاسلامية )  فإننا نكتشف بأن في منطقة القبائل الطاعة تكون لقانون العمل  والمرأة تقريبا مؤهلة ، وهناك عدد كبير من عاداتهم التي نرى فيها آثار المسيحية ( يقصد أن عادات القبايل استمدوها من مسيحيتهم السابقة قبل أن يعتنقوا الاسلام بالاسم فقط )
    la kabylie aux yeux des français_n

    ولم تكتف سلطات الاستعمار بالترويج للأصل الأوربي للقبايل(امازيغ جرجرة ) بل راحت تنشر فيهم الثقافة  الفرنسية أكثر من أي منطقة اخرى من الجزائر ، وكانت منطقة القبائل أول منطقة طُبقت عليها هذه السياسة ، ومن ذلك تم نشر المدارس الفرنسية بكثرة في منطقة القبائل لربط القبايل باللغة والثقافة الفرنسية ، فكانت منطقة القبائل تضم لوحدها نصف عدد المدارس الفرنسية في الجزائر كلها مقارنة بباقي المناطق الجزائرية ( إن كانت هناك مدرسة فرنسية واحدة في وهران فإن نظيرتها في منطقة القبايل تضم تسع مدارس فرنسية ) وفي هذا الخصوص يقول الفرنسي ( كاميل لاكوست دوجاردان ) :

    “ابتداءا من 1874 وبعد ثلاثة سنوات من احتلال منطقة القبايل في 1871 أنشأت أول مدرسة في أيت إيراتن تدرس بالأمازيغية ثم تبعها أخريات و سرعان ما بنيت 38 مدرسة إبتدائية فرنسية في القبائل وهو نصف عدد ما بني في الجزائر كلها من مدارس.. “


    Toujours est-il qu’à partir de 1874, soit trois ans à peine après l’insurrection kabyle de 1871, une première école fut créée, en Kabylie, à Tamazight (aux At Iraten), bientôt suivie d’autres; il y eut bientôt 38 écoles primaires françaises en Kabylie, soit la moitié de toutes celles prévues en Algérie. On choisit de les installer de préférence dans les gros villages agglomérés, quasi urbains, habités par des artisans et commerçants, plutôt que parmi des paysans. Dès 1864, un familier des Kabyles suggérait de privilégier la scolarisation des fils d’armuriers et de forgerons pour pouvoir les envoyer ensuite dans les écoles manufacturières d’Angers et de Châlons [Aucapitaine, 1864]. L’obligation scolaire fut même instaurée en 1885 et affaiblie en 1887. La plupart des jeunes Kabyles ainsi scolarisés étaient de jeunes garçons – à l’exclusion des filles –, souvent issus de familles point trop démunies, qui pouvaient ainsi se priver d’un berger potentiel, et alors que les écoles coraniques réservées, en Kabylie, aux enfants de lignages religieux furent pour partie supprimées. La laïcité de l’enseignement français se trouvait en effet convenir aux Kabyles, attachés à cette même laïcité dans leurs institutions et leur vie quotidienne villageoises, y limitant les interventions des religieux, vivant à l’écart des laïcs, aux sacralisations de cérémonies comme à l’exercice de leur baraka (faculté d’intervention spirituelle auprès de Dieu) lors des pèlerinages auprès de leurs sanctuaires, et à leurs médiations dans les conflits intertribaux.
    Camille Lacoste-Dujardin, Un effet du « postcolonial » : le renouveau de la culture kabyle De la mise à profit de contradictions coloniales, La Découverte,2006,Page 114

    10625072_660792894038053_272358502702690303_n

    صورة تاريخية لبنات قبايليات في مدارس الأمهات البيض ( المسيحية )

    فتيات قبايلياتEcole de filles en Kabylie. écoles tenues par les Sœurs Blanches.


    وتم في تلك المدارس الفرنسية غرس أفكار عنصرية تصل لدرجة الاقصاء وانكار وجود طيف كبير من المجتمع الجزائر ( ألا وهو : عرب الجزائر ) فتم نشر تلك الافكار لدى تلك الاجيال فرنكوكابيل ( القبايل المفرنسين في تلك المدارس الفرنسية ) حول الوجود العربي والثقافة العربية في الجزائر والتركيز على كل ما له صلة بالعداءات والنزاعات وتضخيمها حتى تنتشر تلك الافكار العنصرية في وسط الشباب القبايلي  مستقبلا ولشحنهم بالعداء ضد اخوانهم العرب باعتبارهم غزاة لا اخوة لهم في الدين والوطن ، وهي السياسة التي دونها مؤرخوا الاستعمار وجاهروا بها ونادوا للحفاظ عليها ، ودخلت هذه السياسة حيز التنفيذ مع  مرسوم ( قانون ) الماريشال ليوطي ، الذي ينص على تدريس اللغة الفرنسية للتجمعات البربرية ومنع تدريس اللغة العربية لهم ، وقد نُفذ حرفيا ابتداءا من سنة 1925

    قانون المارشال ليوطي سنة 1925

    ليس علينا أن نعلم اللغة العربية للأشخاص الذين تجاوزوها دائما.
    اللغة العربية هي عامل الأسلمة ( مفتاح الاسلام ) ، لأنها لغة القرآن ،
    ومصلحتنا(يقصد فرنسا) تستلزم علينا أن نُخرج البربر الامازيغ من إطار الإسلام.
    وانطلاقا من وجهة نظر لغوية فإنه يستوجب علينا أن نربط البربرية(الامازيغية) بالفرنسية.
    لهذا، نحن بحاجة للمتبربرين berbérisants … (المتمزغين )
    وينبغي أيضا إنشاء المدارس الفرنسية البربرية حيث نعلم الفرنسية للشباب البربر(الامازيغ).

    Circulaire du Maréchal Lyautey datant de 1925
    Nous n’avons pas à enseigner l’arabe à des populations qui s’en sont toujours passé. L’arabe est un facteur d’islamisation, puisqu’il est la langue du Coran, et notre intérêt nous commande de faire évoluer les Berbères hors du cadre de l’islam.
    Au point de vue linguistique nous devons tendre à passer directement du berbère au français. Pour cela, il nous faut des berbérisants…
    Il faut aussi créer des écoles franco-berbères où l’on apprendra le français aux jeunes Berbères.

    Alain Ruscio in Le credo de l’homme blanc, Bruxelles, Ed. Complexe, 2002, p.2

    ويقول البارون هنري اوكبيتان ، في كتابه مجتمع القبايل : “” بعد مائة عام سيكون القبايل فرنسيون “”
    la kabylie aux yeux des français2_n

    ويضيف المؤرخ الفرنسي ( جوليس ليورل ) حول السياسة التي اتبعتها فرنسا منذ أول يوم في إحتلالها للجزائر

    القبايل ، الجزائر ، الفرنسية ، العربية القبايل ، الجزائر ، الفرنسية ، العربية

    la kabylie aux yeux des français3_n
    وقد كتب علماء الاجتماع الفرنسيون في هذه النقطة كتب عديدة لعل أهمها ،
    كتاب قبلجة الجزائر : kabylisation de l’Algérie
    وهو مشروع استعماري فرنسي كان  يهدف إلى إخضاع غالبية الجزائريين من أصحاب الثقافة العربية عسكريا وسياسيا واقتصاديا وثقافيا باعتبارهم سكان وافدين لسيطرة منطقة القبائل باعتباهم سكان اصليين.
    قبلجة الجزائر

    هذه السياسة التي شرحها الأمير الفرنسي “نيكولا بيسكو ”
    موضحا لماذا يجب على فرنسا الإعتماد على ( القبايل في حكم الجزائر مستقبلا وعدم اعتمادها على العرب )  بقوله :

     

    يقول الأمير الفرنسي بيبيسكو (1866) عن فرنسة الجزائر
    باستعمال من سماهم الفرنكوكابيل ( القبايل ذو الثقافة الفرنسية ):

    ”ننظر في حقيقة عبارة ”العهد الفرنكوعربي” كنوع من البدعة بين الصليب والهلال فهل المصالحة ممكنة بسهولة عندما يكون لدينا خصوصا مصلحة مع هذا الشعب العربي الذي يعتبر القانون الديني أول القوانين ؟
    القبايلي يريد أن يكون مواطنا ،تاجرا ومتملكا قبل أن أن يفكر في كونه مسلما . نحن لا نذهب قطعا بطموحنا إلى إلى مطالبة القبايل أن يظهروا استعدادهم لقبول التنصير ولكن على الأقل نجعل الدين من اهتماماتهم الثانوية وننزله من اهتماماتهم العليا وبهذا نستطيع أن نجعلهم شيئا فشيئا غير مبالين بدينهم . كذلك فكلمة : العهد الفرنكوقبايلي ليس فيها أي تعارض لأنها تمثل أخوة موجودة أخوة في الصفات وفي الأفكار.
    يكن قبايل جرجرة بعض الإحترام لعاداتهم أو القانون القديم الذي تناقلته أجيالهم من عصر إلى عصر وقد بدأو -و بتوجيهات فرنسا- في إصلاح أجزاء منها لتحسين مصير المرأة وتيسير قواعد التملك.
    هل يسمح لنا العربي بلمس قرآنه بدون أن يتهمنا على الأقل سرا بتدنيس مقدساته ؟
    يقول الأتراك الذين يعرفونهم جيدا : ”حتى عندما يكون العربي خاضعا يجب عدم التوقف عن إخضاعه” !

    الأمير بيبيسكو نيكولاس ، قبائل جرجرة: القبائل الكبرى زمن الوصاية على الجزائر والقومية القبائلية تحت الهيمنة الفرنسية، مجلة العالمين،1866، صفحة 148.

     
     
     
     
     

    14013_658476904269652_8372230923625896899_n

    للعلم فإن مصطلح ( القبايل) كان يطلق في بداية الاستعمار الفرنسي على تجمعات الامازيغ في الجزائر ، فلم يكن يخص سكان منطقة جرجرة لوحدها بل كان يشمل ويُقصد به في بداية الاستعمار كل التجمعات ذات الثقافة الامازيغية في الجزائر .
    وعن الأهداف البعيدة التي كانت فرنسا ترجوا تحقيقها في الأمد البعيد من وراء هذه السياسة ، يقول نفس الأميرالفرنسي :


    استنتاجنا سهل الفهم : هو أن هناك في الجزائر مؤسسات قبايلية(أمازيغية) ديمقراطية وبلدية تستطيع أن تمهد الطريق للمؤسسات الفرنسية لتعمل برضى جيدا مع شعوب عربية المظهر بربرية الأصل إنه عنصر قبايلي أو بربري يستطيع العمل كوسيلة فاعلة في سياستنا إلى اليوم الذي تصبخ فيه الجزائر مؤهلة لتصبخ فرنسا ثانية .
    مصلحة التحضر ذاتها ورغم فردية التناقض اللفظي تشبه إحياء سباق هؤلاء البرابرة القادمين من الزمن القديم.
    واليوم إفريقيا الحذرة تنظرإلى المسألة الجزائرية المحركة من أعلى مستويات تعليمات العاصمة وأن فرنسا عليها القيام بمقاربات مناسبة إذا ظهرت مهملة جدا للخدمات التي قدمها لها القبايل أو غير مبالية بأولائك الذين دعتهم لتقديمها
    عندما تهب ريح الصحراء على رؤوس النخيل المزهر وتدخل الغبار إلى عمق سداتها المثمرة التي بعثرتها حيوية الربيع ولكن على طريقها هاهي بعض الحبيبات من هذا الغبار وجدت طريقها إلى نخيل أخر أين توضعت ونمت وعن قريب ستأخذ وبمجموعات خصبة هذه الثمار الثمينة التي تطعم القوافل وتذهب بهم لأطراف الدنيا
    أيضا وفي خضم الأفكار التي تقذف بها في رياح المناقشات وكم منها أوقف أو فقد ومع ذلك إذا كانت فيها أفكار تكرس مبدأ مثمرا وتتبنى قضية سليمة فإن الوقت سيأتي لتعرف طريقها إلى الرأي العام عاجلا أم اجلا فيه ستنحشر وفيه ستنمو وفيه ستنضج وهي تحمل الثمار

    هل من المفترض أن تظهر قضية القبايل كقضية مثمرة وعادلة ؟
    من دون شك وبالنسبة إلى على أولائك الذين يملكون الخبرة العالية والمعالجة العملية للأعمال رسم حدود الممكن في مشروعنا لبربرة (تمزيغ )الجزائر.

    من جهتنا فإننا نؤمن قطعا أنه ليس فيما ذهبنا إليه مجرد فكرة تأملية بل هناك فكرة قابلة للتطبيق تستحق أن تشق طريقها… وستفعل .

    الأمير بيبيسكو نيكولاس ، قبائل جرجرة: القبائل الكبرى زمن الوصاية على الجزائر والقومية القبائلية تحت الهيمنة الفرنسية، مجلة العالمين،1866، صفحة 149.

     

     10384913_659808884136454_8219709497041631877_n

    وكان الدكتور الفرنسي أوغيست فارنييه يدعوا لتحطيم سلطة القبائل العربية في الجزائر وتشتيتها وتفكيكها ثم تبني سياسة  ( تمزيغ كل الجزائريين بعربهم وعجمهم ) = محو هوية عرب الجزائر وتعويضها بهوية بربرية تحت شعارات رنانة ( كالقول والترويج بأن كل الجزائريين أمازيغ أو أن ذو الثقافة العربية هم مستعربين ونفي تواجد العرب يعد زوال سلطة عشائرهم وقبائلهم  واستبدالها بالسلطة المدنية الاستعمارية ) وهذا قصد  قطع صلتهم بالمشرق ( مهبط الرسالة ) بحكم أن العرب يميلون للسلطة الدينية عكس القبايل الامازيغ الذين يتقبلون السلطة المدنية العلمانية

    وكانت حجته في ذلك أن الغزو الفرنسي للجزائر أظهر بأن تجمعات البربر الأمازيغ كانوا أكثر تقبلا للحضارة الفرنسية والاندماج فيها مقارنة بقبائل عرب  الجزائر التي واجهت الغزو الفرنسي في أكثر من 20 ثورة شعبية

     
     تمزيغ
     

    وهي السياسة التي ساندها الدكتور جيول ديفال
    14470564_532982076907859_3673718553613555935_n
    14457415_103073310158234_59753059973011423_n
    ويضيف هذا الأمير الفرنسي “نيكولا بيبسكو” سنة 1864 :
    ” لدينا الحق في القول بأن سكان القبائل هم أفضل من ساعدنا في تأثيرنا الأخلاقي، السياسي، التجاري، والجنود الأكثر وفاءا لسيطرتنا…”
    .
    “l’on aura le droit de se dire que les Kabyles nous promettent à la fois de meilleurs pionniers pour notre influence morale, politique, commerciale, et ,de plus fidèles soldats “pour notre domination

    وهي السياسة التي تبناها كل الساسة الفرنسيون ، وهذا مقتطف من مذكرات كاميل ساباتييه الحاكم الاستعماري للجزائر و سيناتور لوهران سابقا في سنة 1882:

    فرنسا لطالما استبشرت في القبايل مالم تأمله من العرب : “إن يكورغوس المجهول الذي وضع الكانون القبايلي لم يكن من عائلة محمد أو موسى(يقصد النبيين )، ولكنه كان  من مونتسكيو وكوندورسيه ( شخصيتين فرنسيتين ) — يقصد أن القبايل أقرب للفرنسيين من المشارقة بالتلميح للنبي محمد والنبي موسى المشرقيين — . أكثر من ذلك فإن جمجمة الجبليين من القبايل ، تحمل نفس الصفات لطابع جنسنا “. العديد من التأملات حول  أصل القبايل وباقي البربر(امازيغ)  قالت أنهم من  أصل أوروبي، جاؤوا واستقروا في هذا الاقليم منذ أمد بعيد  (خصوصا المستقرين منهم – يقصد سكان المدن )

    la France a tant espéré des Kabyles, et tant désespéré des Arabes : « Le Lycurgue inconnu qui dicta les kanouns kabyles fut, non de la famille de Mahomet ou de Moïse, mais de celle de Montesquieu et de Condorcet. Plus encore que le crâne des montagnards kabyles, cette œuvre porte le sceau de notre race ». D’entêtantes rêveries sur l’origine des races prétendaient alors que les Kabyles et les autres Berbères étaient d’origine européenne, et présents de très longue date sur le territoire (priorité aux sédentaires )

    وكانت المدارس الحكومية في الجزائر ابان حقبة الاستعمار تركز اساس على نقطة القومية العرقية

    فكان الكاردينال أي رئيس أساقفة الجزائر إبان الإحتلال الفرنسى
    القسيس ( لافيجري Lavigerie ) يكرر دوما متحدثا عما يجب تعليمه للقبايل
    في المدارس الفرنسية في الجزائر :

    ((علموهم بأنهم ليسوا عرب…وهم سيتركون الإسلام ))
    sans-titre

    فهو كان يهدف لجعل التعليم النظامي في المدارس الجزائرية
    تعليما يركز أساسا على نقطة ( العرقية ) والتنوع الاثني والعرقي في الجزائر ،
    ليس لابراز ذلك التنوع لغاية نبيلة وانما لغاية خبيثة بعيدة جدا
    فغايته من ذلك هو أن يجعل من عقول أطفال القبايل الذين درسوا في المدارس الحكومية
    يتشربون بالفكر العنصري ( العرقي ) الذي سيقودهم مع مرور الزمن
    إلى البحث عن التميز والاختلاف في كل شئ عن باقي اخوانهم العرب في الجزائر
    حتى التميز والاختلاف في الدين و الكفر بالاسلام باعتباره ( دين جاء مع العرب ) .

    وبعد أزيد من مائة (100 ) عام من موت هذا السفاح (لافيجري )
    قال ( الكاتب القبايلي صالح قمريش في سنة 2011 ) نفس كلامه
    وذلك عندما زار منطقة القبايل لاجراء تحقيق عن الذين ارتدوا عن الاسلام
    باحثا عن الاسباب التي دفعتهم لترك الإسلام  … فجمع شهاداتهم في كتابه ( المسيح توقف في تيزي وزو )
    فلخص  أن السبب الأول والأساسي = عرقي
    ti%d8%b2%d9%8a

    وعن علاقة ( التركيز في التعليم على ابراز العرقيات والاثنيات ) مع الكفر والردة عن الاسلام

    فقد لاحظ هذه الظاهرة ( أي الكفر المستقبلي  انطلاقا من اسباب قومية عرقية)
    الأديب العربي الجاحظ قبل قرون من لافيجري حينما قال :

    إنّ عامّة من ارتاب (دخل له الشك ) بالإسلام ، إنما كان أوّل ذلك رأي الشّعوبية والتمادي فيه (الشعوبية طائفة تكره العرب وتجعل من تسفيه العرب واحتقارهم بوابة لغرس الكره التدريجي لدى الشعوب الأعجمية المسلمة .. ضد الاسلام مستقبلا ) ، وطول الجدال المؤدّي إلى القتال، فإذا أبغض شيئا أبغض أهله، وإن أبغض تلك اللغة أبغض تلك الجزيرة، وإذا أبغض تلك الجزيرة أحبّ من أبغض تلك الجزيرة. فلا تزال الحالات تنتقل به حتى ينسلخ (كليا ) من الإسلام )

     

    اسم الكتاب بالانجليزية

    [Imperial Identities: Stereotyping, Prejudice and Race in Colonial Algeria]
    و بالفرنسية:
    [Kabyles, arabes, français: identités coloniales]

    ‫#‏ألغام_فرنسية‬

    http://books.google.com/books?id=d1c-J_IfSEQC&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  •  

     

    Lire la suite...

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    42 commentaires
  • Révélations importantes du Dr Stoian Alexov, président de l'Association bulgare de pathologie                                                                                                                                                  

    Un célèbre pathologiste européen rapporte que lui et ses collègues de toute l’Europe n’ont trouvé aucune preuve de décès dû au nouveau coronavirus sur ce continent.

    Le Dr Stoian Alexov a qualifié l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d' »organisation médicale criminelle » pour avoir créé la peur et le chaos dans le monde sans fournir de preuves objectivement vérifiables d’une pandémie.

    Une autre révélation étonnante du président de l’Association bulgare de pathologie (BPA), le Dr Alexov, est qu‘il estime qu’il est actuellement « impossible » de créer un vaccin contre le virus.

    Il a également révélé que les pathologistes européens n’ont identifié aucun anticorps spécifique du CoV-2 du SRAS.

    Ces déclarations stupéfiantes soulèvent de grandes questions, notamment sur les affirmations des fonctionnaires et des scientifiques concernant les nombreux vaccins qu’ils font passer d’urgence aux essais cliniques dans le monde entier.

    Elles soulèvent également des doutes quant à la véracité des affirmations concernant la découverte d’anticorps contre les nouveaux coronavirus (qui commencent à être utilisés pour traiter les patients).

    Les anticorps spécifiques aux nouveaux coronavirus sont censés être à la base des coûteux kits de tests sérologiques utilisés dans de nombreux pays (dont certains se sont révélés d’une inexactitude inacceptable).

    Et ils sont censés être la clé des certificats d’immunité convoités par Bill Gates qui sont sur le point d’être largement utilisés – sous la forme du COVI-PASS – dans 15 pays, dont le Royaume-Uni, les États-Unis et le Canada.

    Le Dr Alexov a fait des observations stupéfiantes lors d’une interview vidéo résumant le consensus des participants à un webinaire de la Société européenne de pathologie (ESP) sur la COVID-19, le 8 mai 2020.

    L’interview vidéo du 13 mai du Dr Alexov a été réalisée par le Dr Stoycho Katsarov, président du Centre pour la protection des droits des citoyens à Sofia et ancien vice-ministre bulgare de la santé. La vidéo est disponible sur le site web du BPA, qui met également en évidence certains des principaux points du Dr Alexov.

    Nous avons demandé à une personne de langue maternelle bulgare ayant une formation scientifique de traduire oralement l’interview vidéo en anglais. Nous avons ensuite transcrit sa traduction. La vidéo est ici et notre transcription en anglais est ici.

    Parmi les principales révélations du Dr Alexov, les dirigeants du webinaire ESP du 8 mai ont déclaré qu’aucun anticorps spécifique au nouveau coronavirus n’avait été trouvé.

    L’organisme forme des anticorps spécifiques aux agents pathogènes qu’il rencontre. Ces anticorps spécifiques sont connus sous le nom d’anticorps monoclonaux et constituent un outil essentiel en pathologie. L’immunohistochimie, qui consiste à marquer les anticorps avec des couleurs et à les appliquer sur les lames de biopsie ou d’autopsie, permet d’obtenir ces anticorps. Après avoir donné aux anticorps le temps de se fixer aux agents pathogènes auxquels ils sont spécifiques, les pathologistes peuvent examiner les lames au microscope et voir les endroits spécifiques où se trouvent les anticorps colorés, et donc les agents pathogènes auxquels ils sont liés.

    Par conséquent, en l’absence d’anticorps monoclonaux contre le nouveau coronavirus, les pathologistes ne peuvent pas vérifier si le SRAS-CoV-2 est présent dans l’organisme, ni si les maladies et les décès qui lui sont attribués ont bien été causés par le virus plutôt que par autre chose.

    Il serait facile d’écarter le Dr Alexov comme un autre « théoricien de la conspiration ». Après tout, beaucoup de gens croient qu’ils sont partout ces jours-ci, répandant de dangereuses informations erronées sur la COVID-19 et d’autres questions.

    En outre, le consensus du webinaire du 8 mai n’est guère présent dans les parties de la procédure qui peuvent être vues par le public.

    Mais il faut garder à l’esprit que les dénonciateurs sont souvent seuls, car la grande majorité des gens ont peur de s’exprimer publiquement.

    De plus, le Dr Alexov a un dossier et une réputation irréprochables. Il est médecin depuis 30 ans. Il est président du BPA, membre du conseil consultatif de l’ESP et chef du département d’histopathologie de l’hôpital d’oncologie de Sofia, la capitale bulgare.

    En plus de cela, il y a d’autres arguments en faveur de ce que dit le Dr Alexov.

    Par exemple, le directeur de l’Institut de médecine légale du Centre médical universitaire de Hambourg-Eppendorf en Allemagne a déclaré dans des interviews aux médias qu’il y a un manque frappant de preuves solides de la létalité de la COVID-19.

    « La COVID-19 est une maladie mortelle seulement dans des cas exceptionnels, mais dans la plupart des cas, il s’agit d’une infection virale essentiellement inoffensive« , a déclaré le Dr Klaus Püschel à un journal allemand en avril. Dans une une autre interview, il ajoute :

    « Dans un certain nombre de cas, nous avons également constaté que l’infection corona actuelle n’a rien à voir avec l’issue fatale parce que d’autres causes de décès sont présentes, par exemple, une hémorragie cérébrale ou une crise cardiaque […] [la COVID-19 n’est] pas une maladie virale particulièrement dangereuse […] Toutes les spéculations sur les décès individuels qui n’ont pas été examinés par des experts ne font qu’alimenter l’anxiété ».

    De plus, l’une d’entre nous (Rosemary) et une autre journaliste, Amory Devereux, ont documenté dans un article du Off-Guardian du 9 juin que le nouveau coronavirus n’a pas rempli les postulats de Koch.

    Ces postulats sont des étapes scientifiques utilisées pour prouver l’existence d’un virus et sa relation individuelle avec une maladie spécifique. Nous avons montré qu’à ce jour, personne n’a prouvé que le SRAS-CoV-2 provoque une maladie spécifique correspondant aux caractéristiques de toutes les personnes qui sont ostensiblement mortes du COVID-19. Le virus n’a pas non plus été isolé, reproduit puis démontré comme étant à l’origine de cette maladie distincte.

    En outre, dans un article paru le 27 juin dans le Off-Guardian, deux autres journalistes, Torsten Engelbrecht et Konstantin Demeter, ont ajouté aux preuves que « l’existence de l’ARN du SRAS-CoV-2 est basée sur la conviction  et non sur les faits« .

    Les deux journalistes ont également confirmé « qu’il n’y a aucune preuve scientifique que ces séquences d’ARN [considérées comme correspondant à celles du nouveau coronavirus] sont l’agent causal de ce qu’on appelle la COVID-19« .

    Le Dr Alexov a déclaré dans l’interview du 13 mai que:

    « la principale conclusion [de ceux d’entre nous qui ont participé au webinaire du 8 mai] est que les autopsies qui ont été menées en Allemagne, en Italie, en Espagne, en France et en Suède ne montrent pas que le virus est mortel ».

    Il a ajouté que :

    « Ce que tous les pathologistes ont dit, c’est que personne n’est mort du coronavirus. Je le répète : personne n’est mort du coronavirus ».

    Le Dr Alexov a également observé qu’il n’y a aucune preuve, à partir des autopsies, que les personnes considérées comme ayant été infectées par le nouveau coronavirus sont mortes uniquement d’une réaction inflammatoire déclenchée par le virus (se présentant comme une pneumonie interstitielle) plutôt que d’autres maladies potentiellement mortelles.

    Une autre de ses révélations :

    « Nous devons voir exactement comment la loi traitera l’immunisation et le vaccin dont nous parlons tous, car je suis certain qu’il n’est [actuellement] pas possible de créer un vaccin contre le COVID. Je ne suis pas sûr de ce que Bill Gates fait exactement avec ses laboratoires – est-ce vraiment un vaccin qu’il produit, ou autre chose ? »

    Comme indiqué ci-dessus, l’incapacité à identifier des anticorps monoclonaux pour le virus suggère qu’il n’y a pas de base pour que les vaccins, les tests sérologiques et les certificats d’immunité soient déployés dans le monde entier à une vitesse et à un coût sans précédent. En fait, il n’existe aucune preuve solide de l’existence du virus.

    Le Dr Alexov a soulevé des points encore plus importants. Par exemple, il a noté que, contrairement à la grippe saisonnière, il n’a pas été prouvé que le SRAS-CoV-2 tue les jeunes :

    [Avec la grippe] nous pouvons trouver un virus qui peut causer la mort d’une jeune personne sans qu’aucune autre maladie ne soit présente […] En d’autres termes, l’infection par le coronavirus est une infection qui ne conduit pas à la mort. Et la grippe peut conduire à la mort ».

    (On a signalé des maladies graves telles que la maladie de Kawasaki et des accidents vasculaires cérébraux chez des jeunes qui étaient considérés comme atteints d’une infection par un nouveau coronavirus. Cependant, la majorité des articles publiés sur ces cas sont très courts et ne concernent qu’un seul patient ou une petite poignée de patients. De plus, les commentaires sur ces articles notent qu’il est impossible de déterminer le rôle du virus parce que les auteurs des articles n’ont pas suffisamment vérifié, voire pas du tout, les facteurs de confusion. Il est très probable que les décès d’enfants attribués à la COVID-19 sont en fait dus à une défaillance de plusieurs organes résultant de la combinaison du cocktail de médicaments et de la ventilation auxquels ces enfants sont soumis).

    Le Dr Alexov a donc affirmé que: « l’OMS est en train de créer un chaos mondial, sans qu’aucun fait réel ne puisse soutenir ce qu’elle dit ».

    Parmi la foule de moyens utilisés par l’OMS pour créer ce chaos, il y a l’interdiction de presque toutes les autopsies de personnes considérées comme mortes à cause de la COVID-19. En conséquence, selon le Dr Alexov, le 13 mai, seules trois autopsies de ce type avaient été pratiquées en Bulgarie.

    De plus, l’OMS dicte que toutes les personnes dites infectées par le nouveau coronavirus et qui décèdent par la suite doivent voir leur décès attribué à la COVID-19.

    « C’est assez stressant pour nous, et pour moi en particulier, car nous avons des protocoles et des procédures que nous devons utiliser », a-t-il déclaré au Dr Katsarov. « … Et un autre pathologiste, dans 100 ans, va dire : « Hé, ces pathologistes ne savaient pas ce qu’ils faisaient [quand ils ont dit que la cause du décès était la COVID-19] ! Nous devons donc être très stricts dans nos diagnostics, parce qu’ils pourraient être prouvés [ou réfutés], et ils pourraient être vérifiés à nouveau plus tard ».

    Il a révélé que les pathologistes de plusieurs pays d’Europe, ainsi que de Chine, d’Australie et du Canada résistent fortement aux pressions exercées sur eux pour qu’ils attribuent les décès à la seule COVID-19 :

    « Je suis vraiment triste que nous devions suivre les instructions [de l’OMS] sans même y réfléchir. Mais en Allemagne, en France, en Italie et en Angleterre, ils commencent à penser que nous ne devrions pas suivre l’OMS aussi strictement, et [au lieu de cela] lorsque nous écrivons la cause de la mort, nous devrions avoir des résultats pathologiques [pour étayer cela] et nous devrions suivre le protocole. [Parce que] quand nous disons quelque chose, nous devons pouvoir le prouver. »

    (Il a ajouté que les autopsies auraient pu aider à confirmer ou à infirmer la théorie selon laquelle de nombreuses personnes considérées comme mortes de la COVID-19 en Italie avaient déjà reçu le vaccin contre la grippe H1N1. Car, comme il l’a fait remarquer, le vaccin détruit le système immunitaire des adultes et a donc pu contribuer de manière significative à leur décès en les rendant beaucoup plus sensibles à l’infection).

    Les docteurs Alexov et Katsarov ont convenu qu’un autre aspect du chaos causé par l’OMS et de ses conséquences fatales est que de nombreuses personnes risquent de mourir bientôt de maladies telles que le cancer parce que les fermetures, combinées à la fermeture des hôpitaux (apparemment pour faire de la place aux patients qui ont contracté la COVID-19), ont interrompu toutes les procédures et tous les traitements, sauf les plus urgents.

    Ils ont également observé que ces maladies sont exacerbées par la peur et le chaos qui entourent la COVID-19.

    « Nous savons que le stress affaiblit considérablement le système immunitaire, je peux donc affirmer à 200 % que toutes les maladies chroniques seront plus graves et plus aiguës en soi. Plus précisément, les carcinomes in situ – plus de 50 % d’entre eux vont devenir plus envahissants […] Je dirai donc que cette épidémie n’est pas tant une épidémie du virus, mais une épidémie qui donne aux gens beaucoup de peur et de stress ».

    En outre, a déclaré le Dr Alexov, la panique causée par la pandémie a eu pour conséquence directe et désastreuse que de nombreuses personnes perdent confiance dans les médecins.

    « Parce qu’à mon avis, le coronavirus n’est pas si dangereux, et comment les gens vont-ils me faire confiance dans la pathologie du cancer, dont une grande partie est également liée aux virus ? Mais personne ne parle de cela ».

    Nous avons envoyé plusieurs questions par e-mail au Dr Alexov, lui demandant notamment pourquoi il pense qu’il est impossible de créer un vaccin contre la COVID-19.

    Il n’a pas répondu directement aux questions. Le Dr Alexov a plutôt répondu :

    Cher Patrick,
     
    merci pour votre courriel et vos informations. 
     
    J’accepte à 1000% toutes les informations. En outre, l’OMS a déclaré que les patients atteints de COVID-19 n’ont pas besoin d’autopsie. POURQUOI ?
     
    Le petit nombre d’autopsies que nous avons pratiquées en Europe le montre clairement. Personne n’est mort du COVID-19. Nous avons dit très probablement avec le COVID19.
     
    Je crois vraiment que l’OMS est la meilleure organisation médicale criminelle.
     
    Salutations
    Dr. St. Alexov MD.
    Chef du département d’histopathologie

    Nous avons également envoyé un courrier électronique à cinq des collègues du Dr Alexov de la Société européenne de pathologie pour leur demander de confirmer les révélations du Dr Alexov. Nous avons assuré un suivi téléphonique auprès de deux d’entre eux. Aucun n’a répondu.

    Pourquoi le Dr Alexov ou ses cinq collègues n’ont-ils pas répondu à nos questions ?

    Nous doutons que cela soit dû à un manque de maîtrise de l’anglais.

    Il est plus probable que ce soit à cause de la pression exercée sur les pathologistes pour qu’ils suivent les directives de l’OMS et ne s’expriment pas publiquement. (Et, en plus de cela, les départements de pathologie dépendent des gouvernements pour leur financement).

    Néanmoins, des pathologistes comme les docteurs Alexov et Püschel semblent prêts à affirmer que personne n’est mort d’une infection due un nouveau coronavirus.

    Peut-être est-ce parce que les dossiers et la réputation des pathologistes sont basés sur des preuves scientifiques solides plutôt que sur une interprétation subjective des tests, des signes et des symptômes. Et il n’y a pas de preuves tangibles que le virus COVID-19 est mortel.

    Rosemary Frei

    Patrick Corbett

    Article original en anglais :

    “No One Has Died from the Coronavirus”, le 3 juillet 2020

    Traduit par Maya pour Mondialisation.

    L’image en vedette est tirée d’OffGuardian

    Note aux lecteurs : veuillez cliquer sur les boutons de partage ci-dessus ou ci-dessous. Faites suivre cet article à vos listes de diffusion. Publiez cet article sur votre site de blog, vos forums Internet, etc.

    Rosemary Frei est titulaire d’un MSc en biologie moléculaire de la faculté de médecine de l’université de Calgary. Elle a été rédactrice et journaliste médicale indépendante pendant 22 ans et est maintenant journaliste d’investigation indépendante. Vous pouvez regarder son interview du 15 juin sur The Corbett Report, lire ses autres articles sur Off-Guardian et la suivre sur Twitter.

    Patrick Corbett est un écrivain, producteur, réalisateur et rédacteur à la retraite qui a travaillé pour tous les grands réseaux au Canada et aux États-Unis, à l’exception de la Fox. Il a travaillé pour Dateline NBC, CTV’s W-5 et l’unité documentaire de CTV où il a écrit et réalisé « Children’s Hospital », la première production canadienne à être nominée pour un Emmy international. Vous pouvez suivre Patrick sur Twitter.

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  •                                                                                                                                                                                            L’Algérie est immensément riche. Elle « roule » sur l’or, au sens propre et au figuré. L’or est en effet partout, au sud, au nord, à l’est et à l’ouest. Les cotes algéroises en regorgent. À quelques kilomètres d’Alger, il suffit de se baisser pour ramasser de l’or ! Le sol et le sous-sol algériens n’ont pas fini de livrer leurs secrets. Des métaux, des minerais, de l’énergie fossile, des terres rares, des terres agricoles exploitables même dans le sud, de l’eau à profusion, du soleil à produire de l’énergie pour éclairer le monde. Et de l’uranium, surtout de l’uranium pur dans les vastes étendues de l’Ahaggar et du Tassili ! Or, la profondeur algérienne en Afrique est également fournie en richesse à un point que l’on ose à peine imaginer ! L’avenir du monde est en Afrique. Les richesses du sol et du sous-sol africain ne laissent indifférent aucune puissance mondiale.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                             Zbigniew Brzeziński avait en son temps évoqué l’importance de la région des grands lacs africains pour les États Unis. Et l’agenda américain était de sortir la France depuis cette région jusqu’au nord de l’Afrique. Cela a commencé avec l’installation de l’Ouganda comme tête de pont, puis l’installation d’une base arrière au Rwanda en impliquant la France pour l’éteindre dans l’un des plus terribles génocides humains du vingtième siècle, en provoquant la partition du Soudan. L’Éthiopie, l’Érythrée et la corne de l’Afrique sont déjà sous influence américano-sioniste tout comme Khartoum sous « mandat » émirato-saoudien, autant dire Tel Aviv et Washington. Au nord, la Tunisie et le Maroc sont déjà totalement enserrés dans un étau dont ils ont du mal à s’en sortir.

     

    Mais la clef de la conquête définitive de l’Afrique gît en « la mise sous séquestre » de l’Algérie. Et c’est le nerf de la guerre mondiale actuelle qui ne dit pas son nom. Elle se joue dans les coulisses, dans les laboratoires des services de renseignement, dans les accrochages politiques sourds. Les yeux sont grands ouverts, écarquillés même, mais les bouches sont cousues de peur de révéler l’ampleur des enjeux. Elles commencent à peine à s’ouvrir. La médiatisation de l’Algérie montera en puissance, les enjeux sont trop énormes pour qu’ils restent discrets. Ils sont tellement énormes qu’ils dépassent en importance tous les points de fixation actuelle à l’échelle du globe. Il y va de l’avenir de la France et de l’Europe. C’est-à-dire de la fin définitive de la domination américaine et de l’alliance atlanto-sioniste. Il y va des intérêts économiques de la Chine et de la Russie.

    Tout cela réuni signifie la fin des équilibres mondiaux hérités de Yalta alors qu’ils étaient sur le point d’être reconduits en y apportant quelques amendements. Le réveil de l’Algérie modifie tous les calculs et rend aphones toutes les puissances qui aujourd’hui savent qu’elles assistent impuissantes à une future recomposition mondiale dont ils ne maîtrisent ni les tenants, ni les aboutissants. Or, aucune puissance n’a intérêt à ce que l’Algérie et le reste de l’Afrique reprennent contrôle de leur destin. Il y va du destin et de l’avenir des équilibres mondiaux actuels qui font de l’Afrique le grand absent à la table des négociations et le grand gâteau dont tous veulent croquer. Comment alors maîtriser ce qui est inéluctable…?

    Sous le Sahara : une nappe d’eau grande comme deux fois la France

    Il y a moins de 15 000 ans, le Sahara était une savane tropicale herbeuse qui s’est progressivement asséchée, laissant place au plus grand désert de notre planète : une région souvent hostile, écrasée par le Soleil. Mais sous le sable et les rochers se cache une nappe d’eau gigantesque qui parvient en partie à se renouveler, malgré une pression humaine de plus en plus forte.forte.                                                                                                                                                                                     

    Le système aquifère[1] du Sahara septentrional s’étend sur une surface de presque deux fois la France métropolitaine et recèle, à plusieurs centaines voire milliers de mètres de profondeur, plus de 30 000 km3 d’eau, accumulée au cours des périodes humides qui se sont succédé depuis 1 million d’années. Ce réservoir d’eau souterraine, parmi les plus grands du monde, a permis le développement urbain et agricole des régions semi-arides de Tunisie, d’Algérie et d’une partie de la Libye au cours des trente dernières années.

    Le système aquifère du Sahara septentrional se recharge

    Ce que l’on sait moins, c’est que les nappes d’eau du système aquifère du Sahara septentrional se renouvellent, révèle une étude publiée dans Geophysical Research Letters et menée par des chercheurs de l’IRD. En effet, jusqu’à présent, l’eau souterraine du Sahara était considérée comme « fossile », c’est-à-dire non renouvelable, comme le charbon ou du pétrole que nous exploitons jusqu’à épuisement.

    Les précipitations dans la région semblaient trop faibles et l’évapotranspiration[2] trop grande pour recharger significativement les nappes profondes. Mais les chercheurs viennent de montrer qu’en réalité, les nappes du système aquifère du Sahara septentrional, de leur nom exact, sont aujourd’hui encore alimentées.

    En effet, leur recharge existe et a pu être quantifiée : les eaux de pluies et de ruissellement apportent en moyenne au système 1,4 km3 par an, soit environ 2 mm par an sur la surface d’alimentation des nappes. Sur la période de 2003 à 2010, la recharge annuelle a même atteint 4,4 km3 certaines années, soit 6,5 mm par an.

    Une nouvelle approche par satellite

    L’équipe de recherche a mis en évidence cet apport grâce à une nouvelle méthode de mesure par satellite. Les scientifiques ont analysé les données fournies par la mission satellitaire GRACE (Gravity Recovery and Climate Experiment) de la NASA et du centre aérospatial allemand. Mis en orbite depuis 2002, GRACE mesure les variations du champ de pesanteur terrestre, ce qui permet de déduire les variations de masse d’eau contenue dans les enveloppes superficielles. Ces données ont permis aux chercheurs d’estimer l’évolution du volume d’eau stockée et d’en déduire la recharge des aquifères, une fois pris en compte les prélèvements effectués dans les nappes. Cette approche globale permet, entre autres, de s’affranchir des incertitudes des modèles hydrogéologiques, qui s’appuient sur des mesures locales du niveau piézométrique, c’est-à-dire du niveau d’eau relevé dans les puits et les forages.

    Des prélèvements toutefois non entièrement compensés

    La recharge moyenne de 1,4 km3 par an correspond à 40% des 2,75 km3 prélevés au total chaque année dans la région, d’après les données de l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS). Par conséquent, 60% des ponctions annuelles ne sont pas compensées. Malgré une recharge significative, le système aquifère du Sahara Septentrional demeure donc surexploité. D’autant plus que depuis les années 1960, les prélèvements n’ont cessé d’augmenter, afin de satisfaire la demande croissante de la part des différents secteurs socio-économiques : industrie, agriculture, tourisme, usage domestique[3].

    Ainsi, les puits et forages se sont multipliés et les retraits annuels sont passés de 0,5 km3 en 1960 à 2,75 km3 en 2010, entraînant un abaissement généralisé du niveau piézométrique, atteignant 25 à 50 m selon les endroits. De nombreux puits artésiens et sources naturelles, autour desquels se sont développées les oasis, se sont d’ores et déjà taris.

    La diminution de l’artésianisme, c’est-à-dire de la pression de l’eau au sein des nappes souterraines, risque d’impacter la viabilité de l’économie oasienne. En quantifiant la recharge actuelle, ces travaux permettront le développement d’outils de gestion raisonnée de cette ressource, dans l’attente de la mise en place de systèmes d’irrigation plus économes. L’enjeu est de taille : ces nappes devront pourvoir aux besoins croissants d’une population qui devrait atteindre 8 millions d’habitants d’ici 2030 d’après l’OSS.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                          par Christophe Magdelaine.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                            ————————————————————-

     

    [1] Formation géologique ou roche contenant une nappe d’eau souterraine exploitable naturellement ou par pompage.

    [2] Effet combiné de l’évaporation de l’eau à la surface du sol et de la transpiration des plantes.

    [3] L’eau extraite des nappes souterraines sous le Sahara jaillit parfois à des températures très élevées, allant jusqu’à 80°C ! Celle-ci doit être refroidie via des systèmes de refroidissement avant d’être utilisée pour l’irrigation. De plus, avec des teneurs en sel pouvant atteindre 1 à 5 grammes par litre, cette eau est souvent trop salée pour être potable.

    source : http://www.france-irak-actualite.com

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  •  

    Lire la suite...

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Trump se montre vindicatif pour avoir accusé Biden d’essayer de couvrir la corruption de son fils en Ukraine après qu’un des législateurs de ce pays ait publié des enregistrements audio des nombreuses conversations de l’ancien Vice-Président avec l’ancien Président Porochenko à cet effet, prouvant que le véritable scandale Ukrainegate concerne le Démocrate, en tête de la course à la candidature, depuis le début.

    Pris en flagrant délit

    Le législateur ukrainien Andrei Derkach a publié des enregistrements audio qu’il affirme avoir reçus de journalistes et qui donnent l’impression convaincante qu’ils sont vraiment issus des nombreuses conversations de l’ancien Président Porochenko avec l’ancien Vice-Président et actuel leader démocrate Biden. Le contenu de leurs conversations concerne les efforts de ce dernier pour faire pression sur le leader ukrainien de l’époque afin qu’il destitue le procureur général Chokine, ce qui, selon Trump et nombre de ses substituts, a été entrepris pour tenter de couvrir la corruption de son fils Hunter dans la société d’énergie Burisma [le plus grand groupe gazier ukrainien, NdT]où il était employé et qui faisait l’objet d’une enquête de Chokine. Les enregistrements sont remarquablement nets, Porochenko s’engageant fièrement à rester fidèle à Biden et l’informant régulièrement des progrès qu’il a réalisés pour tenir ce qu’il appelle ses « promesses » à l’ancien Vice-Président.

    Le vrai scandale de l’Ukrainegate et du Russiagate

    Le Daily Beast a rapporté que les soupçons tournent autour de la question de savoir si la fuite était d’origine ukrainienne ou le résultat d’un soi-disant « piratage russe », mais ce n’est qu’une tentative pour détourner l’attention des conversations, tout comme les affirmations non prouvées selon lesquelles la Russie était responsable du piratage des e-mails du DNC [Democratic National Convention, NdT] il y a quatre ans. Le véritable scandale de l’Ukrainegate n’est donc pas dû aux allégations désormais démenties selon lesquelles Trump aurait été victime d’un quiproquo avec l’actuel Président ukrainien Zelensky pour tenter de rouvrir cette enquête pour des raisons soi-disant politiques, mais aux tentatives de Biden de dissimuler la corruption de son fils en Ukraine afin de ne pas nuire aux perspectives de campagne future du Vice-Président. Cela montre en substance que le véritable scandale du Russiagate ne concernait pas l’aide supposée de la Russie à Trump, mais le fait qu’Hillary ait bradé les dépôts stratégiques d’uranium des États-Unis contre des pots-de-vin à la Fondation Clinton.

    Un modèle d’hypocrisie

    Le modèle en jeu est sans équivoque, et les Démocrates ont récemment pris l’habitude d’accuser Trump du même esprit de ce dont ils sont eux-mêmes réellement coupables. Que ce soit en concluant des accords louches avec la Russie, l’Ukraine ou tout autre pays dont le linge sale n’a pas encore été lavé, les Démocrates ont un passé de corruption internationale, contrairement à Trump, qui au contraire est très irréprochable en comparaison. Il ne s’agit pas d’absoudre le Président américain en exercice de ce que son Administration pourrait secrètement faire à l’étranger, mais simplement de souligner que les deux accusations de corruption les plus médiatisées portées contre lui se sont avérées fausses et sont bien plus liées au parti même qui les a lancées publiquement à l’origine.                                                                                                                                                                                                                                                         Biden and Poroshenko

    En tant que Vice-Président, Joseph R. Biden Jr, à gauche, a rencontré en 2015 Petro Porochenko, le Président ukrainien de l’époque

    Un timing intriguant

    Le timing des fuites de Biden-Porochenko est intriguant et mérite une analyse plus approfondie. On ne sait pas très bien pourquoi elles n’ont pas été divulguées plus tôt, étant donné que la fausse conspiration de destitution liée à l’UkraineGate contre Trump a commencé l’été dernier, ce qui laisse penser qu’elles pourraient n’avoir été obtenues que récemment ou gardées stratégiquement en réserve pour être dévoilées à un moment opportun au cours de la campagne 2020. Dans ce dernier cas, le calendrier actuel pourrait être lié aux tentatives désespérées des Démocrates de faire porter à Trump la responsabilité de la gestion controversée par les États-Unis de la Troisième Guerre mondiale, dans une nouvelle tentative pour le mettre en accusation ou pour faire pencher le vote à venir en faveur de son adversaire. En ce qui concerne ce même adversaire, Biden semble être atteint de démence et est largement considéré comme un simple suppléant fonctionnant comme une marionnette au profit d’intérêts de parti plus obscurs.

    Un « outsider » pour les Démocrates ?                                                                                                                                                                                                                                                                      Il y a eu un débat dans les cercles Démocrates sur la sagesse de le promouvoir comme leur candidat de choix, mais ils n’avaient probablement pas d’option plus viable puisque les autres politiciens de la primaire n’ont pas réussi à générer un véritable soutien de la base de leur parti ou ont été considérés comme trop radicaux et donc incapables de faire appel aux électeurs américains moyens qui décideront probablement de cette élection comme d’habitude. Dans cette optique, ces fuites de nature criminelles pourraient soit déstabiliser encore plus le Parti, soit offrir l’opportunité d’un remplacement dit « outsider » qui serait proposé par le Parti lors de sa convention d’été, ce qui signifie qu’il pourrait s’agir d’un coup monté de l’intérieur par des agents démocrates mécontents de « l’État Profond » qui ne croient pas en la capacité de Biden à battre Trump et veulent forcer le Parti à le remplacer.                                                                                             

    Démocrates = Corruption

    On ne peut que spéculer sur l’identité des responsables de ces fuites et sur les raisons de celles-ci, mais elles finiront probablement par être extrêmement préjudiciables à la campagne de Biden. Il a maintenant été pris en flagrant délit de faire exactement ce dont son Parti a accusé à tort Trump l’été dernier, et l’Américain moyen – bien que généralement sensible à la propagande partisane des deux côtés – n’est pas assez stupide pour ne pas s’en rendre compte. Au moins, ces fuites confirment que les Démocrates sont bien le Parti de la corruption puisqu’ils ont nié les accusations initiales de Trump contre Biden mais ont ensuite concocté un véritable complot pour essayer de le mettre en accusation une fois qu’il a été prouvé qu’il a pris des mesures tangibles pour relancer l’enquête sur la corruption de Hunter [Le fils de Biden, NdSF]. Ils n’auraient pas fait quelque chose d’aussi dramatique s’il n’y avait pas eu de corruption au départ, ce qui les fait paraître encore plus coupables avec le recul.

    Conclusions

    Il ne fait plus aucun doute que Biden a dissimulé ses activités en Ukraine, et il reste maintenant à voir comment cela va affecter sa campagne et les Démocrates en général. Selon toute vraisemblance, le Parti ne pourra pas se remettre de cet énorme coup porté à sa réputation, même s’il y a encore une faible chance qu’il cherche à revigorer ses perspectives électorales en remplaçant Biden par un candidat « outsider » lors de la convention de cet été. Si cela devait se produire, cet individu serait probablement éloigné de l’Administration Obama, car celle-ci est désormais à jamais entachée de corruption, après qu’il a été prouvé que le deuxième homme le plus puissant du pays à l’époque s’était livré à des opérations de corruption de haut niveau et d’ingérence étrangère. Politiquement parlant, Biden est maintenant un « mort-vivant », et il ne serait pas surprenant que les Démocrates se débarrassent de leur marionnette en faveur d’une personne qu’ils peuvent au moins présenter comme étant « moins controversée »que Trump.

    Andrew Korybko

     

    Article original en anglais : There’s No Longer Any Question That Biden Carried Out A Cover-Up In Ukraine, One World, le 25 mai 2020.

    Traduit par Michel relu par Wayan pour le Saker Francophone

    Copyright © Andrew Korybko, OneWorld, 2020                                                                                                                                                                                                                                                    https://www.mondialisation.ca/il-nest-plus-question-que-biden-ait-dissimule-des-faits-en-ukraine/5647131 

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • 5437685854_d630fceaff_b-                                                                                                                                                                                                     Z. El. Rhazoui, l’accoutrement de l’imposture ou le conte du corbeau qui voulait imiter la démarche de la colombe                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              

    Madame,

    Sachez d’abord que je ne vais ni vous injurier ni vous menacer comme le font les barbus obtus, les indigénistes indigestes quand ce n’est pas simplement des décervelés incultes qui ont pour seul étiage l’insulte et la grossièreté.  Je ne suis pas de ceux qui vous serviront de faire valoir. Pas la peine donc de brandir votre armure victimaire. 

    Pour enlever une autre équivoque, facile à exploiter, je me dois de vous préciser qu’on est tous les deux nés à Casablanca. Je suis comme vous franco-marocain. Avec cependant une différence  de taille. Je suis en France depuis les années soixante-dix. Vous n’êtes en France depuis les années 2010. Je me surprends à vous voir réclamer un attachement à la nation française, votre nouvelle patrie, avec une telle ferveur, une telle ostentation, que c’en est intriguant. Cette ardeur chauvine dont vous faites preuve laisse coi. Elle devrait être étudiée, comme un cas d’école, rare, dans les instituts de sciences politiques.

    Pour ma part, je subodore un tantinet d’escroquerie…intellectuelle, j’entends.

    On peut le dire. Vous avez réussi le hold-up du siècle : prospérer sur les cadavres d’une bande de rigolards, insoumis et adeptes du seul crayon et du fusain. Ils furent décimés un matin du 7 janvier 2015, par les rafales de la haine et de kalachnikovs. À ce moment vous étiez, à Casablanca, à 3000 km. De ce crime contre cette façon de rire, tellement française, vous avez tiré un immense profit. Vous êtes devenue une héritière indue. Ce capital symbolique ne vous a pas suffi. Alors l’émotion n’était pas encore retombée, vous êtes rentrée, sans scrupules, dans un conflit avec le journal martyr qui voulait vous licencier, malgré « votre immense compétence ». Ne vous étiez-vous pas répandue dans les journaux, en criant à qui veut l’entendre : « Je suis choquée et scandalisée qu’une direction qui a bénéficié d’autant de soutien après les attentats de janvier fasse preuve d’aussi peu de soutien envers un de ses salariés, qui est sous pression comme tous dans l’équipe et fait l’objet de menaces ». En plus de la fortune symbolique, il vous fallait le pactole.

    J’ai lu Le Lambeau de Phillipe Lançon. Un blessé de guerre défiguré par les frères Kouachi. Brillant et émouvant, il a cette retenue et décence qui est la marque des grands. Je vous conseille cette lecture. Elle vous invitera, peut-être, à plus de retenue.

    L’imposture

    Vous avez beau enjoliver les choses, dans Gala ou Paris-Match, ou soigner votre bio sur Wikipédia. Cela ne dupera que les niais de France qui demeurent, orientalisme exige, fascinés devant une fille qui étale généreusement sa chevelure. Pas les Marocains qui vous connaissent bien. Vos histoires avec l’équipée du Journal hebdomadaire, Boubker Jamai, Ali Mrabet, surtout Ali Amar, on ne va pas les dévoiler ici, par charité musulmane. De MALI, en dehors l’opération des déjeuneurs à Mohammadia qui a avait fait pschitt, selon la célèbre onomatopée de jacques Chirac, je préfère retenir le courage insensé de votre complice Betty Lachgar qui elle continue à œuvrer avec ténacité, ne serait-ce que par twitter. Elle est, dans un pays musulman, toujours très active, sans protection policière. Vous revendiquez, sans scrupules, le 20 février et pourquoi pas, pendant que vous y êtes, tout le printemps arabe. Mais, admettez qu’on ne peut pas être militante des Droits de l’Homme au Maroc et une fascisante en France. Là, il y a un flou que Martine Aubry n’aime pas. Elle sait, elle, qu’il y a toujours un loup.

    Fascisante ? Oui. Lorsque chez Pascal Praud, lui-même outré, vous affirmez que les policiers français doivent, comme aux USA, tirer à balles réelles sur les jeunes des quartiers. C’est fascisant. Que connaissez-vous des quartiers de France ? Depuis votre arrivée, vous semblez surtout trouver vos aises dans les salons germanopratins, la société des paillettes et celle du spectacle. Je vous invite à la lecture de Guy Debord. En réalité, vous semblez tout ignorer de ce vieux pays gaulois, de « ses cours de fleuves et ses chaines de montagnes », pour parler comme Ernest Renan, de ses problématiques identitaires dans lesquels il patauge depuis bientôt quarante ans. Comme vous semblez aussi ignorer ses lignes rouges.

    Fascisante ? oui. Lorsque vous écrivez « mort à l’Islam et à tous les dieux. Allah ne fait peur qu’à ceux qui croient en lui. J’ai pitié pour vous ». De la France, cet air de liberté vous enivre-t-il au point de dérègler vos sens ? N’avez-vous pas retenu de votre éducation marocaine ce que la sagesse nous enseigne : « On ne demande pas à une folle de faire des youyous ». Vous êtes athée ? Grand bien vous fasse. Osez alors le dire sur les autres religions, à l’instar du Michel Onfray d’un autre temps. Si non taisez-vous. A moins que cela soit délibéré pour mieux préserver votre statut de femme la plus protégée du monde, devenu ainsi votre ultime et indépassable horizon. Les idiots inutiles sont ceux qui vous menacent de mort. Ils sont tout aussi tarés que vous. Il leur suffit, pour vous châtier, de vous rire au nez.

    Des talons pour talent

    Vous êtes devenue une femme de l’écran (où on vous voit paradoxalement de moins en moins) et non pas une femme de l’écrit, twittomania mise à part. Je n’ignore pas votre bande dessinée, avec Charb, sur l’Islam et le prophète ni vos deux petits livrets, abscons et opportunistes, édités par la collection Ring, l’écurie de la francosphère. Je préfère, et de loin, Hamed Abdel-Samad, l’ancien frère musulman qui a écrit Le Fascisme islamiste et qui est l’homme le plus protégé d’Allemagne, parce que lui est vraiment menacé par les fascislamistes. Je m’interroge cependant pourquoi au lieu de parler simplement, vous avez ce besoin de vociférer. Rappelez-vous, dans une grande émission politique, vos impudiques exhortations, devant le ministre de l’intérieur Castaner estomaqué par votre culot et l’imam Obrou, abasourdi et confondu.

    Ce n’est pas d’être une femme, musulmane, affranchie qui fait votre force. Ce n’est même pas d’être apostat, ce qui est votre droit le plus strict. Non, c’est votre absence de surmoi. Je me surprends à douter, y compris de votre féminisme. Leila Slimani est bien plus féministe que vous. Elle a en plus du talent. Kaoutar Harchi, franco-marocaine, a des yeux ravageurs et une chevelure arrogante. Mais elle a en plus du talent, de la dignité. Elle sait, elle, ce qu’est un quartier de France. Elle a passé son enfance dans un territoire dont le nom se confond avec celui d’une prison. Comme si on parlait de Fleury-Mérogis. Je ne parlerai ni de Najat Vallaud-Belkacem ni de Rachida Dati. Elles ont chacune une colonne vertébrale, ce qui n’est pas le cas des mollusques. Ces femmes, tout aussi franco-marocaines, ne se vendent pas aux plus offrants dans le CAC 40 des idées indignes.

    Je crains pour vous de finir comme Fadela Amara, dans les poubelles de l’histoire. Jetée comme un kleenex après avoir servi à essuyer la morve de ceux qui vous adoubent aujourd’hui. Pour les bonnes bouches, je vais conclure, en empruntant à Alphonse de Lamartine cet extrait du poème qu’il avait dédié à Toussaint Louverture et qui est l’exacte contraire de ce que vous êtes « Je suis de la couleur de ceux qu'on persécute sans aimer, sans haïr les drapeaux différents, partout où l'homme souffre, il me voit dans ses rangs. Plus une race humaine est vaincue et flétrie, plus elle m'est sacrée et devient ma patrie ».

    Mais cela vous dépasse.                                                                                                                                                                                                                                                                                                        https://quid.ma/societe/le-fabulant-destin-de-de-zineb-el-rhazoui-(par-seyf-remouz)?fbclid=IwAR3q_43VOcHvTDxaFajoxb34N8JYAphVukFgzv2tUEHgvwR02lDUVoG-130                                  

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Ahmed Rouadjia© Présenté par Ahmed Rouadjia

    Le professeur en sociologie politique, Ahmed Rouadjia, dissèque la problématique des élites en Algérie, il l'analyse dans ses comportements et actions. Il fait une espèce de stratification au concept et la notion de l'élite et les nuances dont elle fait l'objet. Il remet au goût du jour la prestation piètre de l'élite algérienne et sa semi-faillite selon la classification du professeur Ahmed Rouadjia. Il explique les contradictions du Hirak et les élites civiles en montrant les limites de ladite élite dont le pamphlet et l'anathème sont les seuls instruments dont fait usage cette «élite militante» au détriment de la réflexion et l'imagination inhérentes à la mission historique de l'intellectuel et de l'élite.

    L'Expression: Assistons-nous à la dislocation de l'élite dont le rôle est de produire des réflexions et des paradigmes en osmose avec le mouvement perpétuel de la société?

    Rouadjia Ahmed: Avant de répondre à cette question, il faut tout d'abord s'entendre sur le mot «élite». Si je me réfère au dictionnaire Larousse, ce nom se définit comme un «Groupe minoritaire de personnes ayant, dans une société, une place éminente due à certaines qualités valorisées socialement Élite intellectuelle.» En arabe littéraire-Noukhbâ-, donne le même sens. De même qu' en anglais. Le même mot est lesté probablement de la même signification dans les autres langues civilisées. Dans tous les pays, il y a des élites politiques, et des élites intellectuelles. Arrêtons- nous maintenant sur le cas précis de l'Algérie.

    On peut dire que notre pays dispose de ces deux espèces d'élites. La première est «politique» et se compose d'hommes politiques, et de leaders des partis gouvernementaux et d'opposition. La seconde est constituée de la classe «intellectuelle».

    La première, malgré toutes les péripéties politiques, les soubresauts et les aléas des conjonctures changeantes, ne se «disloque» pas, mais se reproduit sous des formes diverses. Elle ne produit ni réflexions transcendantes, à l'instar de ses semblables existant sous d'autres latitudes (Russie, Chine, Perse, Europe, USA, etc.), ni paradigme au sens épistémologique: une représentation du monde fondée sur un modèle cohérent de la réalité du monde social.

    Cooptée ou désignée par la caste militaire aux commandes de l'Etat depuis l'indépendance, l'élite politique, c'est-à-dire les hauts fonctionnaires de l'Etat, les ministres, les leaders des partis d'opposition qui lui sont inféodés dans leur écrasante majorité, les députés et les sénateurs élus sur la base clanique ou d'allégeance

    «au système», ne saurait vivre «en osmose avec le mouvement perpétuel de la société». Pour sa reproduction ou autoperpétuation, cette élite politique mise plus sur les ressources que lui fournissent la coercition et l'usage de «la force légitime», selon son point de vue, que sur le verdict des urnes et le consensus populaire.

    Reste «l'élite intellectuelle». Comment la définir encore? Par le diplôme, le niveau de conscience, l'engagement politique ou la production du sens? On peut être, en effet,«Docteur» de je ne sais quelle spécialité, professeur d'université ou chercheur brillant dans son domaine particulier sans être pour autant un «intellectuel» au sens plein du terme. N'est pas intellectuel qui veut. Ce qui distingue ce dernier du diplômé dont l'Algérie en compte, ma foi, plusieurs centaines de milliers, c'est le fait non seulement de produire des réflexions et des analyses capables de mettre au jour les mécanismes de domination et de subordination des individus et des groupes sociaux vis-à-vis d'autres plus puissants, plus hégémoniques, mais de contester aussi, le cas échéant, les politiques et les mesures qu'il juge erronées ou

    «impopulaires prises par l'Etat». Le rôle de l'intellectuel, c'est de provoquer la prise de conscience du grand nombre, c'est d'empêcher les gouvernants de tourner en rond, et de se poser face à eux en contre-pouvoir...

    Or, ce profil d' «intellectuel», producteur de réflexion critique, protestataire, alerte et vigilant, mais constructif dans sa démarche, est une denrée rare dans notre pays. Nous avons en revanche des idéologues nombreux, des néointellectuels issus de la nébuleuse des formations dites «démocratiques» et d'associations laïques, mais qui produisent non pas la réflexion et le sens critique qui permettent de saisir le monde réel, social et politique, mais l'anathème et les invectives. Pour expliquer le monde social ou contester l'Etat et sa gestion, ces idéologues-militants et ces néo-intellectuels recourent systématiquement au persiflage et au pamphlet. On peut polémiquer, mais non insulter. Si, comme le note Régis Debray, la polémique est du ressort de la pensée «le pamphlet [est] un genre avilissant et contraire à toute éthique de la connaissance».

    Peut-on parler d'une élite algérienne et de son rôle prépondérant dans l'émergence d'une nouvelle dynamique sociale dans son expression la plus large du terme?

    Peut-on ranger dans la rubrique d' «intellectuels» des noms comme ceux de Mustapha Bouchachi, Zoubida Assoul, Mohcène Belabbès, Kaddour Chouicha, Fodil Boumala? Faut-il les classer dans la catégorie d'«élite politique» et laquelle? Si l'on se fie à la vision de Lahouari Addi, ces figures qui font grand bruit sur le Hirak et autour de lui, feraient partie de cette «élite» appelée à jouer un rôle déterminant dans la transition politique en cours». Selon cet auteur «Une grande partie des Algériens, pas tous évidemment, s'est reconnue dans l'offre politique» de ces personnes emblématiques surmédiatisées. Il y en aurait d'autres: «Nacer Djabi, Louiza Driss-Aït Hamadouche, Hosni Kitouni et d'autres encore» feraient partie de cette élite dont «l'offre politique» aurait recueillie le suffrage de la majorité des Algériens. On peut ajouter à cette liste de noms rappelés par Addi, les leaders de l'opposition regroupés sous le sigle du PAD (forces du Pacte de l'alternative démocratique). Ce PAD englobe le Front des forces socialistes (FFS), le Parti des travailleurs (PT), le Rassemblement pour la culture et la démocratie(RCD), le Mouvement démocratique et social (MDS), l'Union pour le changement et le progrès(UCP), le Parti socialiste des travailleurs(PST) ou encore la Laddh (la Ligue algérienne des droits de l'homme). Ne fait pas partie, bizarrement, du PAD, l'Union démocratique et sociale (UDS) que dirige Karim Tabbou. Une version PAD a été créée en France le mois de septembre 2019, et qui est considérée par ses fondateurs comme «le prolongement du projet du PAD en Algérie». Il est utile de rappeler que ce PAD, qui se pose comme une alternative démocratique, au régime politique, comprend des éléments de la gauche radicale qui ne s'oppose pas paradoxalement à la reconduction de ce régime par le truchement des élections mascarades. Autrement dit «les anticapitalistes peuvent s'aligner sur le pouvoir, à l'exemple du Parti des travailleurs [...] dirigé par Louisa Hanoune, laquelle ne s'est jamais élevée «contre les quatre mandats successifs d'Abdelaziz Bouteflika)».

    On peut évidemment considérer toutes ces personnalités aux couleurs fort contrastées que sont les «intellectuels militants» et les leaders de l'opposition comme relevant de l' «élite algérienne» indépendante par rapport au régime et capable donc de le supplanter grâce à un programme politique alternatif, crédible et consensuel. Pourtant, il n'en est rien. Car cette élite est si composite et si bigarrée, qu'elle n'offre aucun projet politique consistant, ni ne montre aucune visée stratégique susceptible d'entraîner l'adhésion de la majorité du peuple à son projet de transition... Dépourvue d'une vision d'ensemble et d'une praxis, cette élite ne sait produire, en la matière, que de l'idéologie au sens dogmatique, c'est-à-dire de l'idée d'Epinal.

    Au vu de la crise que traverse le pays, pensez-vous que la société est dépourvue d'élite en mesure d'accompagner les mutations en cours?

    La société algérienne ne manque ni d'élites politique et intellectuelle ni des ressources de l'intelligence et de l'imagination créatrice. Ce qui lui manque et ce dont elle souffre cruellement réside surtout dans le fait que ces élites politique, intellectuelle et militante font peu de cas des questions d'ordre éthique et ignorent ou font complètement fi du principe de la délibération et des échanges pacifiques des idées et des opinions adverses. Le pamphlet, les invectives et les insultes, qui sont la mère de l'intolérance et du refus de l'Autre, tiennent lieu, chez ces élites bariolées, de réflexions porteuses de «sens» et de «vérité». Pourtant, la violence verbale, jointe au dogmatisme des coteries et des sectes idéologiques, achève de disqualifier, aux yeux de la majorité du peuple, l'image de ces «élites» dont les chefs se proclament représentants du Hirak, par exemple, alors que ce Hirak qui ne les a point mandatés, constitue lui-même le réceptacle des contrastes idéologiques et de la diversité quasi infinie des aspirations et des attentes les plus folles.

    S'agit-il d'une faillite en bonne et due forme de l'élite algérienne qui n'arrive plus à s'arrimer aux nouvelles exigences et défis qui se dressent face au pays?

    Une semi-faillite, oui, mais pas encore un fiasco total. Il y a encore de l'espoir de voir ces élites aux étiquettes diverses se ressaisir. Mais ce qui a permis jusqu'à présent au régime politique autoritaire, antipopulaire et corrompu qui afflige de tous les maux la nation algérienne depuis l'indépendance de se perpétuer, de se reproduire à l'identique ou quasi, ce n'est pas seulement ses procédés de cooptation des élites qui implique allégeance et soumission de ses «recrues», mais ce sont aussi les élites «civiles» et celles de l'opposition qui ont contribué grandement, et de manière paradoxale, à la survie de ce régime qui tient à la fois de la modernité proclamée et de l'anachronisme escamoté. Atypique comme le régime qu'elle combat, l'élite «civile» et intellectuelle critique, persifle et dénigre le régime tout en pactisant avec lui en sous-main. Plus d'un leader d'une formation politique se montre verbalement violent et très critique envers le «système», plus le système devient réceptif à son égard à seule fin de le phagocyter. Les diatribes que l'opposant politique roué lance contre le «système» ne sont en fait qu'un moyen pour donner le change. Le «système» auquel il s'attaque n'est en fait qu'un alibi, une manière d'éviter de désigner les vrais responsables qui gèrent de manière calamiteuses les affaires de la nation...

    Combien d'opposants et d'intellectuels-militants virulents n'ont-ils pas été récupérés et absorbés par les circuits politique du «système»? On en connaît quantité de figures militantes ayant été dissoutes dans le moule des différentes administrations du «système»...

    Est-ce que l'élite algérienne a trahi le peuple en versant dans des allégeances et des relations peu commodes avec le pouvoir politique au détriment de la société?

    Si trahison il y a, elle n'est jamais délibérée ou planifiée de manière consciente. L'opportunisme, la quête de la reconnaissance et du prestige, la soif secrète d'exercer le pouvoir, l'amour de la richesse jouisseuse et le désir irrépressible de l'ostentation, telles sont les raisons profondes qui poussent certaine élite ou certaines figures militantes à accepter les «offres politiques» du pouvoir et à se laisser absorber par les boyaux géants du pouvoir....

    Quelle est la recette idoine qui puisse faire la rupture avec l'élite en place et opérer le processus de la cristallisation d'une nouvelle élite en mesure d'assumer la tâche historique de changement sur la base d'un travail de réflexion en adéquation avec les contradictions qui traversent la société?

    Il n'y a point de «recette idoine» pour rompre en visière avec l'élite politique gouvernante. Cette élite qui préside au destin de l'Algérie opère comme une maladie contagieuse, et affecte de ce fait toutes les couches sociales de la population. L'élite «intellectuelle» et les faiseurs d'opinion, comme les leaders des partis dits d'opposition ne sont pas épargnés non plus et se laissent, en dépit et malgré eux, pénétrés par le virus et les moeurs de ce régime enclin, par son essence même, à la corruption des valeurs éthique, morale, économique et sociale. On ne peut pas, en effet, faire «tomber» un régime de ce type en recourant aux mêmes armes que lui. Nos opposants, toutes nuances idéologiques confondues, empruntent à ce régime qu'ils vitupèrent et enveloppent dans l'opprobre, ses discours délateurs et disqualifiants, et ses procédés de propagande fondés sur l'anathème, les invectives et les dénigrements. Ces opposants dont certains se montrent trop nerveux et trop agités au point d'avoir l'écume à la bouche, préfèrent user plus des armes de l'anathème et des dénigrements que de celles de la réflexion sage et intelligente qui, seule, permet de concevoir des projets politiques fiables et acceptables par le grand nombre..                                                                                                                                          Hocine NEFFAH                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                     http://www.msn.com/fr-xl/afrique-du-nord/algerie-actualite/«il-y-a-une-semi-faillite-de-notre-élite»/ar-BB161i1F?ocid=sf 

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Depuis la publication de mon livre, M. Lahouari Addi s’est publiquement exprimé à trois reprises. Et à trois reprises, il s’est comporté en Docteur ès insultes, ce qui en dit long sur le sociologue qui veut instaurer la démocratie et les bonnes manières en Algérie. Car, qu’on se le dise, les diplômes et l’éducation sont deux choses complètement différentes.

    Ainsi, après les « doubab » et « sinistre personnage », voilà qu’il récidive, dans un entretien publié par le journal Reporters [1], avec des expressions un peu plus élaborées, du genre : « il ne connaît pas le b.a.ba de la science politique », « Il n’est pas universitaire », « Bensaada n’a aucun argument », « il ne sait pas de quoi il parle », etc.

    Ne ratons pas l’invitation : prenons la formule « il ne sait pas de quoi il parle » et essayons de voir à qui elle peut bien s’appliquer en reprenant quelques-unes des déclarations de l’illustrissime et grandissime professeur.

    A- La NED

    Lahouari Addi : « La NED est un think tank (club de réflexion) créé et financé par le parti républicain à Washington au lendemain de la chute du Mur de Berlin. »

    Ah, les « b.a.ba de la science politique »! Autant d’erreurs dans une même phrase est un record inégalable. Ce n’est même pas digne d’un étudiant de première année, alors que dire d’un « professeur »!

    1- La NED n’a pas été créée au lendemain de la chute du Mur de Berlin

    La chute du mur de Berlin [2] a eu lieu dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989.

    Encadrée par le « National Endowment for Democracy Act », la National Endowment for Democracy (NED) a été créée le 18 novembre 1983 [3].  La loi a été entérinée le 22 novembre 1983 [4].

    Ainsi, contrairement à ce qu’avance notre professeur, la création de la NED précède de six ans la chute du mur de Berlin!

    2- La NED n’est pas un think tank

    Selon les informations mentionnées sur le site de la NED : « La National Endowment for Democracy (NED) est une fondation privée à but non lucratif dédiée à la croissance et au renforcement des institutions démocratiques dans le monde. Chaque année, la NED octroie plus de 1600 subventions pour soutenir les projets de groupes non gouvernementaux à l’étranger qui œuvrent pour des objectifs démocratiques dans plus de 90 pays. » [5]

    3- La NED n’est pas financée par le parti républicain

    Bien qu’elle possède le statut juridique d’une association privée, la NED figure en réalité au budget du Département d’État américain. Et, comme le précise le journaliste du Monde diplomatique Hernando Calvo Ospina, son financement est soumis à l’approbation du Congrès, ce qui permet au gouvernement de se dégager officiellement de toute responsabilité. « La fondation ne saurait être considérée comme une agence ou une émanation du gouvernement des États-Unis », stipule la loi créant la NED [6].

    4- La NED n’est pas uniquement reliée au parti républicain

    Selon le site de la NED : « Depuis ses débuts, la NED est restée résolument bipartisane. Créée conjointement par les Républicains et les Démocrates, la NED est dirigée par un conseil équilibré entre les deux partis et bénéficie du soutien du Congrès à travers le spectre politique » [7].

    D’ailleurs, la NED travaille par l’intermédiaire de quatre organismes distincts et complémentaires qui lui sont affiliés : le Center for International Private Enterprise (CIPE — Chambre de commerce des États-Unis), l’American Center for International Labor Solidarity (ACILS — Centrale syndicale AFL-CIO), mieux connu comme le Solidarity Center, le National Republican Institute (IRI) et le National Democratic Institute (NDI) [8]. Les deux derniers organismes sont respectivement liés au parti républicain et au parti démocrate.

    B- L’International Forum for Democratic Studies Research Council

    Lahouari Addi : « La NED voulait un débat d’idées et a créé ce Forum et aussi une revue académique Journal of Democracy, dont les articles sont consultables en ligne. J’ai publié trois articles dans cette revue et ils sont consultables en ligne, ils n’ont rien à voir avec l’idéologie de la droite américaine. La NED a mis sur pied aussi un Forum qui réunissait des universitaires de différentes tendances. »

    1- Comme expliqué auparavant, la NED est bipartisane et n’est pas exclusivement dédiée à l’idéologie de la droite américaine.

    2- Les articles dont parle Lahouari Addi et qui ont été publiés dans la revue de la NED, « Journal of Democracy » sont : « Religion and Modernity in Algeria » (1992), « Algeria’s tragic contradictions » (1996), « The failure of third world nationalism » (1997) [9]. Mais la publication d’études dans cette revue et l’appartenance au Forum de la NED sont deux choses différentes.

    Il est important de signaler que de 1997 à 2008, soit pendant douze années, Lahouari Addi a été membre de l’International Forum for Democratic Studies Research Council, le think tank de la NED, comme indiqué dans le document en ligne.

    Consulter en ligne la liste des membres de l’International Forum for Democratic Studies Research Council (1996 -2008)

    Mais bien avant de faire partie du think tank de la NED, Lahouari Addi a participé à des réunions organisées par ce Forum. Cela est précisé dans le rapport de la NED relatif à l’année 1995 :

    « En outre, le Forum parraine des discussions lors de déjeuners avec d’éminents penseurs et des militants démocrates. Au cours de l’année écoulée, le Forum a tenu une série de discussions axées sur le Moyen-Orient avec des universitaires Haleh Esfandiari (sur les femmes en Iran), Lahouari Addi (sur l’Algérie) et Kanan Makiya (sur l’Irak), ainsi qu’une discussion avec Robert S. Leiken (sur la démocratie dans l’hémisphère occidental). Leiken, Esfandiari et Makiya étaient des boursiers du Forum international à l’époque. Le Forum a également prévu des discussions avec Richard Rose (sur les élections russes), Bernard Lewis (sur l’islam et la démocratie) et Hyug Baeg Im (sur la mondialisation économique et la démocratie), qui ont eu lieu en octobre et novembre 1995; Le professeur Im était chercheur invité au Forum. »

    Lire en ligne un extrait du rapport 1995 de la NED

    On voit donc bien que le Forum favorise les rencontres entre les « penseurs » qu’il recrute et les « activistes » qui sont sur le terrain où la « démocratie » doit être installée.

    Cette relation sera très bien illustrée dans les sections suivantes.

    Notons au passage qu’en 1995, le Conseil d’administration de la NED comptait dans ses rangs d’illustres noms de la politique américaine. Citons en trois, à titre d’exemple :

    – Zbigniew Brzezinski, théoricien stratégique belliciste, conseiller à la sécurité nationale du président Jimmy Carter

    – Paula Dobriansky, qui a été sous-secrétaire d’État à la démocratie et aux affaires internationales (2001-2009) sous George W. Bush, membre du CA de Freedom House et membre fondatrice du think tank néoconservateur « Project for the New American Century » (PNAC) qui a eu une influence considérable sur l’administration Bush fils.

    – Paul Wolfowitz, illustre faucon néoconservateur, secrétaire adjoint à la Défense entre 2001 et 2005 dans le gouvernement de George W. Bush, considéré comme un des cinq principaux artisans de l’invasion de l’Irak [10].

    3- La NED n’a pas créé le Forum pour le débat d’idées uniquement. Le Forum a une mission bien définie au sein de la NED.

    À ce sujet, voici ce qu’on peut lire dans le rapport 2001 de la NED :

    « L’International Forum for Democratic Studies a été créé en tant que nouvelle division au sein de la Dotation en avril 1994. Le Forum est devenu un centre de premier plan pour l’analyse et la discussion de la théorie et de la pratique du développement démocratique et un centre d’échange d’informations sur les groupes et les institutions travaillant à maintenir la démocratie dans le monde. Par ses publications, ses conférences et ses réseaux universitaires, le Forum soutient et améliore également le programme de subventions de la NED et le Mouvement mondial pour la démocratie (World Movement for Democracy – WMD).[] Les programmes du Forum international bénéficient des conseils et de l’implication d’un Conseil de recherche composé d’universitaires et d’autres spécialistes de la démocratie du monde entier. »

    Lire en ligne l’extrait du rapport NED 2001

    Cette mission est encore plus détaillée dans le rapport 2017 de l’International Forum for Democratic Studies intitulé: « From ‘Soft Power’ to ‘Sharp Power’, Rising Authoritarian Influence in the Democratic World » :

    « L’International Forum for Democratic Studies de la National Endowment for Democracy (NED) est un important centre d’analyse et de discussion sur la théorie et la pratique de la démocratie dans le monde. Le Forum complète la mission principale de la NED – aider les groupes de la société civile à l’étranger dans leurs efforts pour favoriser et renforcer la démocratie – en reliant la communauté universitaire avec des militants du monde entier. Par ses activités multiformes, le Forum répond aux défis auxquels sont confrontés les pays du monde entier en analysant les opportunités de transition démocratique, de réforme et de consolidation. Le Forum poursuit ses objectifs à travers plusieurs initiatives interdépendantes:

    – Publier le Journal of Democracy, la plus importante publication au monde sur la théorie et la pratique de la démocratie;

    – Organiser des programmes de bourses pour les militants internationaux de la démocratie, les journalistes et les universitaires;

    – Coordonner un réseau mondial de groupes de réflexion; et entreprendre une gamme variée d’initiatives analytiques pour explorer des thèmes critiques liés au développement démocratique »

    Lire en ligne l’extrait du rapport IFDS 2017

    Comme on peut aisément le constater, il ne s’agit pas uniquement de participer à un anodin débat d’idées, mais de collaborer activement dans la mission principale de la NED, c’est-à-dire l’« exportation » de la démocratie « Made in USA ».

    C- La mission de l’International Forum for Democratic Studies

    Lahouari Addi : « J’ai été sollicité en raison de mes travaux académiques en compagnie de noms prestigieux comme Lisa Anderson (professeure à Columbia University, connue pour ses travaux sur le monde arabe), Filaly Ansary, directeur de la Fondation Agha Khan de Londres, Abdullahi Ahmed En-Naim, professeur de droit international à Emory University et disciple du réformateur musulman Mahmoud Taha, Saad Eddine Ibrahim, directeur du Centre de Recherche Ibn Khaldoun au Caire, etc. »

    À chaque fois qu’il en a l’occasion, notre sociologue national montre qu’il a de bonnes fréquentations, un carnet d’adresses étincelant.

    Parmi les noms cités, figure celui de l’Égyptien Saad Eddin Ibrahim qui est le collègue de Lahouari Addi à l’International Forum for Democratic Studies Research Council. Et, tout comme lui, il est sociologue, ancien professeur à l’université américaine du Caire. Saad Eddin Ibrahim est le fondateur du « Ibn Khaldun Center for Development Studies », une ONG égyptienne financée par la NED, comme le montre les rapports de la NED.

    Lire en ligne le rapport 2009 – Égypte –  de la NED (exemple)

    Saad Eddin Ibrahim a été membre du conseil consultatif du « Project on Middle East Democracy » (POMED) [11], un organisme qui travaille de concert avec Freedom House [12] et qui est financièrement soutenu par la NED et l’Open Society de G. Soros [13].

    C’est POMED qui avait décerné un prix, en octobre dernier, à Sofiane Djilali [14]. M. Saad Eddine a lui aussi été honoré, mais par Freedom House, en 2002 [15].

    Saad Eddin Ibrahim

    L’étude du cas Saad Eddine Ibrahim est très intéressante dans la mesure où elle illustre bien cette contribution à la mission principale de la NED, à savoir « aider les groupes de la société civile à l’étranger dans leurs efforts pour favoriser et renforcer la démocratie en reliant la communauté universitaire avec des militants du monde entier ».

    Tout d’abord, signalons que Saad Eddin Ibrahim a été très impliqué dans le « printemps » égyptien [16]. Il a été en contact étroit avec les cyberactivistes ONGistes égyptiens, qui ont été formés par les différents organismes d’« exportation » de la démocratie et qui ont été le fer de lance de la contestation de la place Tahrir [17].

    Voici quelques photographies illustrant ces connivences :

    Saad Eddin Ibrahim et les jeunes activistes égyptiens

    1- Bassem Samir; 2- Sherif Mansour; 3- Saad Eddin Ibrahim; 4- Dalia Ziada; 5- Israa Abdel Fattah

    1- Bassem Samir, membre de l’« Egyptian Democratic Academy » (EDA) [18], une ONG largement subventionnée par la NED.

    2- Sherif Mansour, responsable des programmes de Freedom House de la région MENA (Middle East and North Africa). Il a été en contact étroit avec Ahmed Maher et Mohamed Adel, deux leaders du « Mouvement du 6 avril » égyptien [19].

    3- Saad Eddin Ibrahim, le « collègue » cité par Lahouari Addi.

    4- Dalia Ziada, cyberactiviste, membre de l’« Ibn Khaldoun Center for Development Studies » dirigé par Saad Eddin Ibrahim

    5- Israa Abdel Fattah, surnommée la « Facebook Girl », cofondatrice avec Ahmed Maher du Mouvement du 6 avril. Avec Bassem Samir, elle est membre de l’ « Egyptian Democratic Academy » (EDA)[20]. Tout comme Saad Eddin Ibrahim, elle a été honorée par Freedom House qui lui a octroyé, en juin 2010, le prix « New Generation » [21].

    Israa Abdel Fattah posant avec son prix décerné par Freedom House

    1- Sherif Mansour (Freedom House); 2- Mohamed Adel (Mouvement du 6 avril).

    Mohamed Adel a reconnu avoir été formé par CANVAS (Serbie) en 2009 en compagnie d’un groupe d’Égyptiens et d’Algériens.

    Sherif Mansour (Freedom House) en discussion avec Hillary Clinton

    Dalia Ziada et Bill Clinton

    Hillary Clinton et Bassem Samir

    Les relations entre Saad Eddin Ibrahim, membre de l’International Forum for Democratic Studies Research Council, et les jeunes activistes ONGistes égyptiens donne une idée précise sur le modus operandi de la NED et de ses structures.

    En y prêtant attention, on remarque une similitude avec la scène algérienne. Une participation à l’International Forum for Democratic Studies Research Council, des ONG algériennes financées par la NED et des activistes algériens formés par les organismes américains d’«exportation » de la démocratie.

    « J’ai été sollicité en raison de mes travaux académiques en compagnie de noms prestigieux » a déclaré Lahouari AddiJ’y ajouterai une petite précision : « des noms prestigieux qui sont rémunérés pour contribuer à la politique américaine d’exportation de la démocratie dans leurs propres pays ».

    Avez-vous compris de rôle de la NED, monsieur le professeur?

    D- L’histoire du CV de Lahouari Addi

    Lahouari Addi : « Ahmed Bensaada n’a jamais lu mon CV et il ne sait pas de quoi il parle. Il ne sait pas comment fonctionnent les institutions de recherche et l’université en Occident. »

    Non, M. Addi. J’ai bien lu et étudié vos différents CV. Ceux qui sont publiés sur les sites des institutions où vous avez œuvré. En plus, je les ai téléchargés et archivés, comme j’ai coutume de faire pour tout ouvrage que j’écris au cas où les documents seraient modifiés entre-temps.

    Voici un extrait de votre CV institutionnel publié sur le site du laboratoire Triangle (UMR 5206) de l’ENS de Lyon :

    Lire en ligne le CV institutionnel complet de Lahouari Addi

    Comme on peut le constater, tous les séjours académiques de Lahouari Addi aux États-Unis y sont mentionnés. Mais il n’y a aucune trace de son appartenance à l’International Forum for Democratic Studies Research Council, le think tank de la NED, où il a été membre de 1997 à 2008.

    Alors, M. le grand professeur, vous qui savez parler et qui connaissez le fonctionnement des institutions de recherche et de l’université en Occident, pouvez-vous nous expliquer ce « petit oubli »?

    E- À propos des « figures » du Hirak

    Lahouari Addi : « Une grande partie des Algériens, pas tous évidemment, s’est reconnue dans l’offre politique de Karim Tabou, Mustapha Bouchachi, Assoul Zoubida, Mohcene Belabbès, Kaddour Chouicha, Fodil Boumala et d’autres encore. »

    Que veut dire « Une grande partie des Algériens, pas tous évidemment »? Avez-vous réalisé des sondages pour connaître l’avis des Algériens? Comment se fait-il qu’un professeur aussi « brillant » que vous puisse proférer de telles énormités et décider à la place du peuple algérien?

    En plus, je vois que la liste de vos élus s’est allongée par rapport à celle que vous avez décrétée en mars 2019. Et à voir certains nouveaux noms, vous confirmez admirablement bien tout ce que j’ai développé dans mon livre.

    Vous prétendez que le Hirak n’a pas de leader, mais vous vous comportez en Grand Manitou de ce mouvement populaire. C’est vous qui décidez de la proportion de la population qui est d’accord avec vous, du type de voie à choisir et des personnes qui doivent conduire le peuple vers la « lumière ». Et tous ceux qui osent vous contredire sont des « doubabs », n’est-ce pas? Et vous prétendez que le Hirak n’a pas de ténors?

    Et puis qui sont ces personnes que vous sortez de votre chapeau de magicien à chaque fois? Vous n’avez pas encore compris que ce n’est pas à vous de dire qui doit être quoi ou qui doit faire quoi? Le Hirak vous aurait-il désigné « guide suprême » et on n’est pas au courant?

    F- À propos des pour et des anti Hirak

    Lahouari Addi : « Ahmed Bensaada montre qu’il est hostile au Hirak et qu’il soutient le régime.»

    Le grand Manitou s’est prononcé. C’est lui qui décide qui est pour et qui est contre le Hirak. Par n’importe quel Hirak, son Hirak! L’inquisition, l’excommunication et le takfirisme tous réunis dans les propos de l’immense sociologue.

    Mais qui vous a donné le droit de juger les gens? Êtes-vous le gardien d’un temple que vous avez édifié autour de vos ambitions et de vos lubies? C’est vous qui distribuez et tamponnez les cartes d’adhésion au Hirak?

    « Soutenir le régime »! Quel argument M. le grand professeur! La reductio ad Hitlerum dans toute sa splendeur!

    Mais dites-moi, si je travaille avec le « régime », avec quel régime travaillez-vous lorsque vous vous réunissez pendant douze ans dans les bureaux de la NED? Vous avez une petite idée ou faut-il qu’on vous aide à trouver la réponse?

    Lorsque vos travaux [22] sont cités par la RAND corporation [23], avec quel régime travaillez-vous?

    Lorsque vous publiez un article intitulé « Algeria’s Army, Algeria’s Agony » [24] (L’armée de l’Algérie, l’agonie de l’Algérie) dans « Foreign Affairs » [25], un des magazines américains les plus influents de la politique étrangère des États-Unis, pour quel régime travaillez-vous?

    G- La liberté d’expression selon Lahouari Addi

    Lahouari Addi : « Dès que les conditions politiques s’éclairciront dans notre pays, je déposerais plainte contre l’auteur et contre la maison d’édition. »

    En plus de la sociologie, Lahouari Addi semble être un spécialiste de la météo politique en Algérie. Lui qui se targue de plaider pour la libération de tous les détenus d’opinion, il veut en mettre d’autres sous les barreaux dès que les éclaircies arriveront. Des tribunaux populaires seront alors organisés pour juger ceux qui n’auront pas la carte d’adhésion au Hirak spécialement tamponnée par le Grand Manitou en personne.

    Sachez, M. le sociologue, que l’Algérie nouvelle n’a pas besoin de personnes hautaines, imbues d’elles-mêmes et qui usent de l’insulte au lieu de l’argument. Notre jeunesse s’est révoltée pour que les citoyens se respectent et respectent les idées d’autrui sans les disqualifier lorsqu’ils ne partagent pas leurs opinions. En vous comportant de la sorte, vous n’êtes pas différent de la 3issaba (bande mafieuse) qui a été emportée par le tsunami populaire. Le Hirak est une vraie bénédiction pour notre pays, mais il ne faut pas qu’il soit souillé par les « exportateurs » de la démocratie dont l’agenda n’œuvrent ni pour l’intérêt de notre pays ni pour celui de notre peuple.

    Alors, M. Addi, qui de nous deux ne sait pas de quoi il parle ?

    Ahmed Bensaada

    Notes :

    [1] Salim Koudil, « Entretien Lahouari Addi « je déposerais plainte contre l’auteur et la maison d’édition », Reporters, 22 juin 2020, https://www.reporters.dz/entretien-lahouari-addi-je-deposerais-plainte-contre-lauteur-et-la-maison-dedition/

    [2] Georges de Brulon, « Le jour où le mur est tombé: 9 novembre 1989, la nuit de Berlin », Le Figaro, 8 novembre 2019, https://www.lefigaro.fr/culture/le-jour-ou-le-mur-est-tombe-9-novembre-1989-la-nuit-de-berlin-20191109

    [3] Decision, « National Endowment for Democracy », 9 septembre 1992, https://www.gao.gov/assets/510/504435.pdf

    [4] National Endowment for Democracy, 20th anniversary », 20 octobre 2003, https://www.govinfo.gov/content/pkg/STATUTE-117/pdf/STATUTE-117-Pg2957.pdf

    [5] NED, « About the National Endowment for Democracy »,  https://www.ned.org/about/

    [6] Hernando Calvo Ospina, « Quand une respectable fondation prend le relai de la CIA », Le Monde diplomatique, juillet 2007, http://www.elcorreo.eu.org/Quand-une-respectable-fondation-prend-le-relais-de-la-CIA

    [7] Voir Réf. 5

    [8] National Endowment for Democracy (NED), «Idea to Reality: NED at 30 », http://www.ned.org/about/history

    [9] Les résumés des articles de 1996 et 1997 peuvent être lus à l’adresse URL suivante : http://www.readabstracts.com/Political-science/Algerias-tragic-contradictions-The-failure-of-third-world-nationalism.html

    L’index du volume de l’année 1992 du « Journal of Democracy » peut être consulté à l’adresse URL suivante : https://muse.jhu.edu/article/225488/pdf

    [10] OLJ/AFP, « Dix ans après, les artisans de la guerre en Irak discrédités », L’Orient le Jour, 20 mars 2013, https://www.lorientlejour.com/article/amp/806026/Dix_ans_apres%2C_les_artisans_de_la_guerre_en_Irak_discredites#

    [11] The Arab American News, « Egypt sentences opposition activist Saad Eddin Ibrahim », 8 août 2008, https://www.arabamericannews.com/2008/08/08/Egypt-sentences-opposition-activist-Saad-Eddin-Ibrahim/

    [12] Freedom House: un autre organisme américain d’« exportation » de la démocratie

    [13] Ahmed Bensaada, « Algérie: Youpi! Sofiane Djilali a reçu un prix! », AhmedBensaada.com, 24 octobre 2019, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=503:2019-10-25-00-09-50&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119

    [14] Ibid.

    [15] Freedom House, « Freedom House Annual Report 2002 », https://freedomhouse.org/sites/default/files/inline_images/2002.pdf

    [16] Ahmed Bensaada, « Les activistes du ²printemps² arabe et le lobby pro-israélien », AhmedBensaada.com,  25 septembre 2013, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=238:les-activistes-du-l-printemps-r-arabe-et-le-lobby-pro-israelien&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119

    [17] Pour plus de détails, lire Ahmed Bensaada, « Arabesque$ – Enquête sur le rôle des États-Unis dans les révoltes arabes », Ed. Investig’Action, Bruxelles (Belgique), 2015 – Ed. ANEP, Alger (Algérie), 2016, chap.4 « Le cas de l’Égypte »

    [18] SourceWatch, « Egyptian Democratic Academy », http://www.sourcewatch.org/index.php/Egyptian_Democratic_Academy

    [19] Voir réf. 16

    [20] SourceWatch, « Egyptian Democratic Academy », http://www.sourcewatch.org/index.php/Egyptian_Democratic_Academy

    [21] Journal of Middle Eastern Politics and Policy, « A Conversation with Esraa Abdelfattah and Bassel Adel », 15 avril 2015, https://jmepp.hkspublications.org/2013/04/15/a-conversation-with-esraa-abdelfattah-and-bassel-adel/

    [22] Voir, à titre d’exemple : Dalia Dassa Kaye, Frederic Wehrey, Audra K. Grant, Dale Stahl, « More Freedom, Less Terror? Liberalization and Political Violence in the Arab World », RAND Corporation, 2008, https://www.rand.org/content/dam/rand/pubs/monographs/2008/RAND_MG772.pdf

    [23] La RAND Corporation est considérée comme le think tank le plus influent des États-Unis. Financée en majorité par le gouvernement américain (essentiellement par le secteur militaire), elle produit des rapports d’analyse politique et de renseignement pour l’armée et les décideurs américains.

    [24] https://www.foreignaffairs.com/articles/algeria/1998-07-01/algerias-army-algerias-agony

    [25] « Foreign Affairs » est publié par le CFR (Council on Foreign Relations) un des think tanks les plus importants des États-Unis, spécialisé dans la politique étrangère et les affaires internationales. Fondé en 1921, le CFR a compté parmi ses membres des politiciens de premier plan comme Henry Kissinger, Madeleine Albright ou Colin Powell (en tout une douzaine de Ministres des Affaires étrangères), ainsi que des directeurs de la CIA, des banquiers, des juristes, des journalistes et des professeurs.

    La source originale de cet article est ahmedbensaada.com

    Copyright © Ahmed Bensaadaahmedbensaada.com, 2020

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Dans son édition du 12 juin, le journal Le Monde a offert une tribune au « président autoproclamé » du Venezuela, Juan Guaido. Décryptage pour Mémoire des Luttes par l’ex-rédacteur en chef du Monde Diplomatique, auteur de nombreux ouvrages et spécialiste de l’Amérique Latine, Maurice Lemoine.

    Qui oserait, aujourd’hui, se réclamer de Donald Trump (nous parlons là de tout humain doté de raison) ? Sans aller jusqu’à faire le bilan de trois années de mandat, sa gestion de la pandémie du coronavirus et de la crise raciale qui a suivi la mort de l’Afro-Américain George Floyd en disent long sur le président des États-Unis.

    S’agissant de la crise sanitaire, il y eut d’abord, entre fin janvier et la mi-mars, dénégation, puis minimisation de la gravité de l’épidémie. Avec ses épisodes ubuesques.

    Quand, le 10 février, en meeting dans le New Hampshire, Trump déclare : « En avril, dès que les températures auront un peu remonté, ce virus disparaîtra. Comme par miracle. »

    Quand, en pleine réunion à la Maison-Blanche, le 23 avril, il « réfléchit » à haute voix et suggère d’injecter de l’eau de javel dans les poumons malades ou, pourquoi pas, un traitement aux UV ?

    « Les briefings de Trump mettent activement en danger la santé du public. Boycottez la propagande. Écoutez les experts. Et s’il vous plaît, ne buvez pas de désinfectant », devra déclarer, soutenu par la communauté scientifique, Robert Reich, un professeur de la prestigieuse université de Berkeley.

    Entretenant la confusion, le locataire de la Maison-Blanche n’en appelle pas moins ses partisans à manifester pour « libérer » du confinement les États – Michigan, Minnesota, Virginie – gérés par des gouverneurs démocrates. Conséquence : une politique aussi incohérente tue les malades plutôt que la maladie.

    Désormais premier foyer planétaire du coronavirus, les États-Unis comptabilisent plus de 117 000 morts à l’heure de la rédaction de ce billet.

    Même positionnement aberrant après la mort de George Floyd asphyxié par le policier Derek Chauvin à Minneapolis. La situation provoque un mouvement de colère historique, toutes communautés confondues (sauf celles des chrétiens évangéliques blancs, socle électoral du président).

    Sans un mot de compassion pour la victime et sa famille, Trump parle de déployer l’armée pour ramener le calme dans les villes que secouent d’importantes manifestations contre les violences policières et la discrimination raciale.

    Même des figures du Parti républicain s’opposent désormais à la façon dont le businessman gère le pays. Depuis les colonnes du magazine The Atlantic, son ex-ministre de la Défense, James Mattis, est monté au créneau : « De mon vivant, Donald Trump est le premier président qui n’essaie pas de rassembler les Américains, qui ne fait même pas semblant d’essayer. Au lieu de cela, il tente de nous diviser. (…) Nous payons les conséquences de trois années sans adultes aux commandes. »

    Plus significatif encore : l’actuel titulaire du Pentagone, Mark Esper annonce en conférence de presse son opposition à l’usage de la Loi d’insurrection qui, pour rétablir l’ordre, permettrait d’utiliser l’armée contre les manifestants.

    Dans sa logique impérialiste, dans son obsession de détruire le multilatéralisme et le droit international, la grosse patte rugueuse de Trump va jusqu’à menacer de quitter, en lui coupant définitivement les vivres, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et à autoriser des sanctions économiques – son arme favorite contre les pays souverains qui lui déplaisent – envers tout magistrat ou responsable de la Cour pénale internationale (CPI) qui enquêterait sur des militaires américains ou les inculperait « sans le consentement des États-Unis » [1]. Est-il nécessaire de développer plus avant ?

    Qui (nous parlons-là des personnes responsables) oserait encore soutenir le président brésilien Jair Bolsonaro ?

    Dès 2016, ce médiocre parlementaire d’extrême droite avait annoncé la couleur : « La carte de visite pour un marginal du MST [Mouvement des sans terre], c’est une cartouche de 7.62. »

    Nostalgique de la dictature militaire, arrivé au pouvoir grâce au coup d’Etat juridico-parlementaire contre Dilma Rousseff, puis l’emprisonnement arbitraire de Luiz Inácio Lula da Silva, Bolsonaro a nommé un ministre des Affaires étrangères à son image : Ernesto Araujo. Hanté par la « menace communiste », ce dernier voit en Trump « le sauveur de l’Occident ».

    Négationniste comme son mentor du Nord face à la pandémie, Bolsonaro la « gère » de la même façon. Ministre de la Santé, le populaire Luiz Henrique Mandetta a été limogé en avril pour avoir prôné la distanciation sociale et exprimé son désaccord avec la politique du gouvernement fédéral. Il a été remplacé par un millionnaire, Carlos Wizard, dépourvu d’une quelconque expérience dans le domaine de la santé.

    Pour tenter de cacher la réalité désastreuse du Covid-19 – plus de 44 000 morts désormais – alors que le président continue d’en nier la gravité, les autorités ont tenté de changer la façon de compter les cas de contaminations et de décès. Il a fallu que la Cour suprême intervienne pour les en empêcher. De la même manière, le juge Marcio Santoro Roch avait dû annuler un décret présidentiel publié le 27 mars pour exclure les églises, les temples religieux et les bureaux de loterie des mesures de quarantaine imposées dans certains États.

    Durant une réunion ministérielle tenue le 22 avril, Bolsonaro, entre insultes et propos venimeux, a demandé à ce que la population soit armée pour éviter qu’une dictature ne s’installe à la tête du pays. Dans le collimateur : les maires et gouverneurs qui adoptent des mesures contraires à ses recommandations dans la lutte contre le fléau sanitaire.

    Si la température grimpe en flèche au Brésil, ce n’est toutefois pas uniquement en raison de la pandémie. Car, le 19 avril, à Brasilia, en haranguant des manifestants qui, brisant la quarantaine, s’étaient rassemblés devant la Caserne générale de l’armée, Bolsonaro a légitimé de fait leur demande : une intervention militaire et la mise en œuvre de l’Acte institutionnel n° 5 (AI-5). En 1968, celui-ci avait permis de supprimer de nombreuses garanties constitutionnelles et de fermer le Congrès.

    Ces prises de position témoignent de l’embarras de l’extrême droite brésilienne. Un juge de la Cour suprême, Celso de Mello, a en effet autorisé l’ouverture d’une investigation sur les accusations selon lesquelles Bolsonaro a tenté de s’ingérer dans le travail de la Police fédérale à des fins politiques. Il s’agissait pour lui d’en faire remplacer le chef pour éviter des enquêtes concernant ses fils.

    Par ailleurs, le Tribunal supérieur électoral a ouvert une enquête pour déterminer si, lors de la campagne présidentielle de 2018, le « candidat Bolsonaro » n’a pas utilisé des réseaux illégaux disséminant des « fake news » – ce qui, de fait, remettrait en cause son élection.

    Depuis lors, le ton monte contre l’État de droit. Le 21 mai, le député fédéral Bia Kicis (PSL-GO), un allié du chef de l’État, a suggéré une « intervention militaire constitutionnelle » au cas où l’on continuerait à empêcher celui-ci de gouverner.

    Alors que les voix se multiplient pour demander sa démission ou une procédure d’ « empeachment », Bolsonaro a explicitement averti (13 juin) la Cour suprême et le Congrès – où il ne dispose pas d’une majorité – que « les Forces armées n’obéissent pas à des ordres absurdes » et qu’elle n’accepteront pas le résultat d’un éventuel jugement politique destiné à le destituer.

    Pour les Brésiliens, le message est clair : en affichant son désir de s’arroger tous les pouvoirs, en s’attaquant délibérément aux corps constitués, Bolsonaro prône rien moins qu’un retour aux méthodes de la dictature militaire du passé.

    Qui (nous parlons là des citoyens moyennement informés) se répandrait en félicitations sur la gestion du président colombien Iván Duque ? Signés en 2016 avec la guérilla des Forces armés révolutionnaires de Colombie (FARC) les Accords de paix ont été torpillés. Dans l’impunité la plus totale, toutes les vingt-quatre heures, un dirigeant social ou populaire est assassiné.

    Les scandales succèdent aux scandales. On apprend que, en 2019, dans la plus totale illégalité, des membres des services de renseignement de l’armée ont placé sur écoute et espionné 130 personnes – magistrats, opposants, journalistes (dont des reporters du New York Times, du Wall Street Journal et de National Geographic) [2].

    On découvre que l’actuelle vice-présidente, Marta Lucía Ramírez, a payé 150 000 dollars de caution en 1997 pour faire remettre en liberté, pendant son jugement, son frère Bernardo Ramírez Blanco, arrêté à Miami pour narcotrafic. Celui-ci fut condamné à une peine minime eu égard aux charges qui pesaient sur lui, mais pendant plus de vingt ans, en Colombie, Marta Lucía Ramírez poursuivit sa carrière politique sans jamais rendre publique cette information.

    Devant le tollé provoqué par cette révélation et les demandes de démission provenant d’un certain nombre de sénateurs, le ban et l’arrière-ban de la droite se sont mobilisés pour défendre la « persécutée ».

    L’intervention la plus remarquée a été celle de Samuel Azout, un « homme d’affaires respectable », ex-Haut conseiller pour la prospérité sociale du président Juan Manuel Santos, quand il a déclaré : « Que celui qui n’a pas un parent ou un ami qui ait été narcotrafiquant lui jette la première pierre [3] ! » Ce qui a au moins le mérité de la clarté.

    Il convient de noter à ce propos que, depuis mai dernier, l’époux de la vice-présidente, Álvaro Rincón Muñoz, doit s’expliquer devant la justice pour ses liens d’affaires, dans le secteur immobilier, avec Guillermo León Acevedo, alias « Memo Fantasma », connu pour ses liens avec les paramilitaires et les narcotrafiquants. Et que la Commission d’investigation et d’accusation de la Chambre des représentants a ouvert une enquête préalable contre le président Duque en personne, mis en cause dans le cadre de la « Ñeñepolítica ».

    Pour mémoire : avant sa mort par assassinat en mai 2019, l’éleveur José Guillermo Hernández Aponte, dit « Ñeñe », lui aussi notoirement proche des mafieux, a révélé des « achats de votes » et une fraude électorale organisés sur la côte caraïbe et dans la Guajira, pour favoriser l’élection de l’actuel chef de l’Etat [4].

    Dans ces conditions, faut-il s’étonner de la nomination récente, mais surtout particulièrement cynique, au poste de Coordinateur des victimes du conflit armé, au sein du ministère de l’Intérieur, de Jorge Rodrigo Tovar, fils de l’ex-paramilitaire Rodrigo Tovar Pupo, alias « Jorge 40 » ?

    Démobilisé en 2006, extradé aux États-Unis en mai 2008 pour trafic de drogues, prochainement libéré après douze années d’incarcération, « Jorge 40 », ex-commandant du Bloc Nord des Autodéfenses unies de Colombie (AUC), est directement responsable de 333 massacres dans les Départements de l’Atlantique, du César, du Magdalena et de la Guajira, avec un solde de 1 573 victimes [5].

    Il a été exclu du programme Justice et paix, pourtant particulièrement clément, car clé de voûte de la stratégie du président Uribe vis-à-vis de ses alliés, pour n’avoir rien révélé des actes commis sous ses ordres et son désintérêt total pour leurs victimes.

    Un fils ne peut être tenu pour responsable des crimes de son père. Mais, s’est interrogé le député Inti Asprilla (Alliance verte), en phase avec un sentiment largement partagé, « comment va être résolu le conflit d’intérêt : par exemple quand se présenteront à son bureau des victimes de son père [6] » ? Sachant que, publiquement, il défend son géniteur, le considérant comme un « prisonnier politique aux Etats-Unis » et un « héros ».

    Dernière polémique en date. L’arrivée dans le pays des cinquante premiers militaires étatsuniens d’une Security Force Assitance Brigade (SFAB) en comportant dans le futur un nombre indéterminé – peut-être jusqu’à 800. Pour une telle incursion d’une force étrangère sur le territoire national, le Sénat colombien aurait dû donner son autorisation. Il n’a pas été consulté.

    Visée annoncée du déploiement : la lutte contre le narcotrafic (vingt ans après le début du Plan Colombie – 10 milliards de dollars pour le même supposé objectif – signé par les présidents Bill Clinton et Andrés Pastrana !).

    Avec une particularité relevée, entre autres, par le sénateur Iván Cepeda (Pôle démocratique alternatif ; PDA) : le manuel d’opérations de ces Forces spéciales « mentionne explicitement la fonction de conseiller des milices non gouvernementales et des associés irréguliers ».

    Faut-il traduire des groupes illégaux ? Si l’on excepte les guérillas encore en activité, par définition écartées d’une telle alliance, il n’en existe que de deux types (étroitement liés) : les paramilitaires (rebaptisés « bandes criminelles émergentes ») et les narcotrafiquants. Pour lutter contre les activités illicites dont ils sont les acteurs principaux ? Plus vraisemblable : avec les yeux tournés vers un certain pays voisin (au hasard : le Venezuela).

    Trump, Bolsonaro, Duque [7]… Les défauts, tares et souillures qui ternissent leurs mandats sont unanimement réprouvés, et pas uniquement à gauche. Difficile pour quiconque défend une cause ou entend mettre en scène sa propre respectabilité de revendiquer publiquement l’appui de tels « parrains ».

    Quand bien même ils seraient votre « boss » (Trump) et vos deux partenaires privilégiés. Face aux humains dotés de raison, aux personnes responsables et autres citoyens moyennement informés évoqués précédemment, la mise en avant d’une telle confrérie se révélerait hautement significative. Et donc contreproductive.

    Situation des plus inconfortables pour le président autoproclamé du Venezuela Juan Guaido, leur protégé. Il est en perte de vitesse, chez lui et à l’étranger. De larges factions de l’opposition vénézuélienne ne croient plus en lui. Voire entendent le mettre hors-jeu. Depuis septembre 2019, les secteurs « responsables » de la droite antichaviste négocient avec le gouvernement de l’authentique chef de l’Etat, Nicolás Maduro.

    Ils préparent ensemble le renouvellement du Conseil national électoral (CNE), en vue d’organiser des élections législatives en cette année 2020. S’ils disposent en s’alliant de la majorité au Parlement, l’opposition modérée et les chavistes, du fait de l’obstruction des radicaux, n’atteignent pas les deux tiers des voix nécessaires à la nomination des nouveaux recteurs du CNE.

    D’où une situation bloquée. Conformément à ce que stipule la Constitution, c’est donc le Tribunal suprême de justice (TSJ) qui, avec l’aval de la droite modérée, les nommera (le 13 juin). Provoquant qui plus est d’importantes scissions et luttes pour le contrôle des partis traditionnels – Action démocratique, Primero Justicia –, entre les partisans d’une sortie politique et les fous furieux pro-Guaido.

    Une catastrophe, une défaite politique majeure pour Washington (et ses supplétifs de l’Union européenne), l’extrême droite et le chef d’Etat imaginaire qui, en aucun cas, ne veulent d’un prochain scrutin. Il leur faut « faire tomber » Maduro dans le chaos, la violence et le sang. D’où la contre-offensive lancée depuis plusieurs semaines par Guaido. Mais qui pour se substituer à ses encombrants partenaires, dans le travail de propagande qu’il doit mener ?

    Pour le quotidien français Le Monde, et s’agissant de la République bolivarienne, « toutes les compromissions sont sur la table ». Dans son édition datée du vendredi 12 juin, c’est donc lui qui offre une demi-page de « tribune » au protégé de Trump, Bolsonaro et Duque. Titre : « Sauvons le Venezuela ensemble ».

    Aucune surprise dans le texte, porteur de l’argumentation classique de l’extrême droite « bushiste » « trumpiste » et vénézuélienne depuis 2002. Objectif principal (et, d’une certaine manière, plutôt amusant) : « Nous appelons la communauté internationale à être particulièrement vigilante sur les efforts de Nicolas Maduro pour mettre définitivement fin à la démocratie au Venezuela. Il compte en effet organiser de nouvelles élections législatives cette année. »

    En lieu et place, l’homme lige de l’Impérialisme et de la réaction préconise un « gouvernement national d’urgence ». Cela ne coûtant rien, il lustre de quelques coups de brosse à reluire appuyés les « pompes » de l’ex-« socialiste » Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères rallié au président de droite Emmanuel Macron. Le Monde, bien entendu fait sa part du travail de sape. Destiné à demeurer imprimé dans l’esprit du lecteur, composé en plus gros, en lettres capitales et en couleur, l’intertitre reprend la plus spectaculaire des accusations de Guaido (et de Trump, son patron [8]) :

    « La réalité est la suivante : une narco-dictature s’est saisie des institutions et confisque tous les pouvoirs au Venezuela ».

    En fin de dernière colonne, comme il se doit, également rédigée par le quotidien, ce qu’on appelle la « note signature » : « Juan Guaido Marquez est reconnu comme “président par intérim” de son pays par les Etats-Unis, la France et plus de cinquante pays ».

    « Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme ! », réagirait Cyrano de Bergerac devant une telle provocation. « On pouvait dire… Oh ! Dieu ! … bien des choses en somme… En variant le ton – par exemple, tenez… »

    Juan Guaido, devient député en 2015, avec 91 000 voix (sur les 20 millions d’inscrits sur les listes électorales). N’a émis aucune désapprobation, blâme ou critique, quand, le 4 août 2018, une tentative d’assassinat de Maduro à l’aide de deux drones chargés d’explosifs a échoué de peu.

    Est élu « président par intérim » le 23 février 2019 par l’administration Trump après que, la veille, le vice-président Mike Pence ait appelé l’opposition à descendre dans la rue. Se proclame chef de l’Etat sur un bout de trottoir. Un mois plus tard, se fait aider par des criminels notoires – les narco-paramilitaires colombiens Los Rastrojos (1 500 victimes) – pour passer clandestinement en Colombie [9].

    Destitue fin novembre son pseudo ambassadeur dans ce pays, Humberto Calderón Berti, après que celui-ci ait dénoncé d’importantes malversation des fonds de la supposée « aide humanitaire » de la part de l’équipe désignée par Guaido pour l’administrer.

    Sans se préoccuper aucunement des souffrances infligées à la population, l’individu réclame et appuie les mesures coercitives unilatérales imposées par les Etats-Unis à son pays, dans le but de le mettre à genou économiquement (dernier épisode en date : le Département des Transports US vient d’infliger une amende de 450 000 dollars à la compagnie aérienne panaméenne COPA pour avoir transporté « illégalement », en leur faisant faire une escale évitant un vol direct, « interdit », 15 000 Vénézuéliens entre les Etats-Unis et leur pays).

    Guaido pille et laisse piller par la puissance impériale les actifs de l’Etat vénézuélien, dont ceux de sa compagnie pétrolière PDVSA, à l’étranger. Le 30 avril 2019, en compagnie d’un groupe réduit de militaires, il tente un dangereux coup de poker en feignant avoir « pris », à Caracas, la base aérienne de La Carlota, afin de faire basculer et l’armée et la population. Personne ne le suit. Le coup d’Etat échoue. Réussi, il aurait déclenché une tragédie.

    Le 16 octobre 2019, Guaido signe un contrat avec Jordan Goudreau, ancien béret vert US et patron d’une compagnie de sécurité privée basée en Floride, Silvercorp [10].

    En échange de 212,9 millions de dollars pour une opération durant globalement 495 jours, le mercenaire s’engage à conseiller et assister l’équipe du président élu par Trump, Bolsonaro et Duque « dans la planification et l’exécution d’une opération pour capturer / arrêter / éliminer Nicolás Maduro » (pour les respectables journalistes du Monde ne disposant pas d’un dictionnaire des synonymes, on précisera qu’ « éliminer », dans un tel contexte, signifie « assassiner »).

    C’est ce même Goudreau qui encadre, avec deux autres mercenaires américains, l’opération « Gedeón » du 3 mai dernier : une tentative d’incursion de plusieurs dizaines de commandos (essentiellement des déserteurs vénézuéliens) pour s’emparer de Maduro, « éliminer » un certain nombre de dirigeants chavistes et provoquer la confusion – sachant que, à proximité immédiate, dans la Caraïbe, les Etats-Unis ont déployé une flotte navale, dont un porte-avions, susceptible d’intervenir pour des raisons « humanitaires », afin de « sauver des vies », en cas de chaos [11].

    Entraînés par les hommes de Goudreau en Colombie, les assaillants y ont bénéficié au moment de leur départ de la collaboration non des Rastrojos, mais, cette fois, d’Elkin Javier López Torres, alias « Doble Rueda », l’un des principaux « capos » du narcotrafic de la région de la Guajira.

    Au terme de ce nouvel échec (qui confirme les liens mafieux de sa mouvance), Guaido ne cache pas sa satisfaction lorsqu’il entend Donald Trump déclarer qu’il a « encerclé » le Venezuela à un niveau « que tout le monde ignore » et que « quelque chose arrivera » parce que Washington « ne supporte plus la situation [12] ».

    A chacun ses références. Pour l’anti-Bolsonaro, le très respecté ex-président brésilien « Lula » – élu homme politique de l’année 2004, quand il était à la mode (pour de bonnes raisons) par le quotidien… Le Monde –, il y a longtemps que Guaido « devrait être en prison pour les violences meurtrières qu’il a co-organisées et ses tentatives de coup d’Etat [13] ».

    Voilà, somme toute, ce qui aurait pu figurer dans la « note signature »d’un quotidien d’information. Il n’en a rien été. Pourquoi ? La question est moins innocente qu’il y paraît. On ne prétendra pas ici que Le Monde est « à la botte du pouvoir » – ce qui serait particulièrement insultant. Mais on notera tout de même que, par le plus grand des hasards, la tribune de Guaido est parue le jour même où l’ambassadeur d’Emmanuel Macron au Venezuela, Romain Nadal, régulièrement épinglé pour son appui ostentatoire au président fantoche, devait être auditionné par le Sénat.

    Notes

    [1L’enquête souhaitée par la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, vise entre autres des exactions qui auraient été commises par des soldats américains ou des agents de la CIA en Afghanistan, pays où les Etats-Unis mènent depuis 2001 la plus longue guerre de leur histoire.

    [2Curieusement, Jorge Mario Eastman, ex-vice-ministre de la Défense (sous Andrés Pastrana et Álvaro Uribe), puis secrétaire général de la Présidence de Duque, a également été espionné.

    [6El Tiempo, Bogotá, 19 mai 2020.

    [7Plus, évidemment, leurs habituels comparses : le chilien Sebastian Pinera (sauvé de la fureur des mouvements sociaux par l’explosion de la pandémie) ; l’équatorien Lenín Moreno (lequel, trahissant la gauche qui l’a élu, a détruit l’Equateur en deux ans) ; la bolivienne Janine Añez (présidente de facto après le coup d’Etat contre Evo Morales et manœuvrant pour se maintenir au pouvoir en tentant d’empêcher la future élection présidentielle de septembre prochain) ; ainsi que leurs amis conservateurs du Groupe de Lima – Canada, Costa Rica, Guatemala, Honduras, Panamá, Paraguay, Pérou. Sans parler, évidemment, de l’Union européenne.

    [8Lire « Maduro mort ou vif » – http://www.medelu.org/Maduro-mort-ou-vif

    [9« Venezuela : aux sources de la désinformation » – http://www.medelu.org/Venezuela-aux-sources-de-la-desinformation

    [11A ce jour, 79 participants à cette opération ont été arrêtées par les forces de sécurité.

     

    Source : Mémoire des Luttes                                                                                                                                                                                                                                                              https://www.les-crises.fr/le-venezuela-et-le-journal-le-monde-la-nausee-par-maurice-lemoine/

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • L’ « Observatoire Géostratégique » basé en Suisse, a publie dans le dernier numéro de son bulletin Proche & Moyen Orient N°245 du 26 Aout 2019 une contribution importante de Mehdi Taje, géopoliticien et prospectiviste, directeur de « Global Prospect Intelligence » sur Le Hirak Algérien et ses enjeux pour les grandes puissances, Dont voici l’intégralité 

    Les événements en cours en Algérie, inédits du fait de leur ampleur, sont appelés à dessiner les contours de l’Algérie de demain et à reconfigurer les scènes maghrébine, méditerranéenne et sahélienne. Une fine compréhension des dynamiques à l’œuvre s’impose afin de ne pas se laisser abuser par l’intensité du flux d’informations et l’accélération continue des évènements révélant une véritable rupture dans le cours de l’histoire de l’Algérie et de la région. Nul doute qu’il y aura un avant et un après le 22 février 2019. Les contours de cet après s’esquissent progressivement sous nos yeux avec leur part d’ombre et de lumière, de réalité et de manipulation, de jeu complexe des acteurs internes et externes, etc. La forte volatilité et l’incertitude croissante déroutent analystes et stratégistes, y compris les plus aguerris. Néanmoins, un regard géopolitique permettant de prendre de la hauteur et de remettre en perspective les événements et les enjeux s’impose plus que jamais.

    Contexte Géopolitique en effervescence et retour des logiques de puissance : l’Algérie n’y échappe pas !

    Le monde d’aujourd’hui est caractérisé par une nouvelle fluidité bousculant l’ensemble des repères traditionnels. Loin de la fin de l’Histoire prônée par Fukuyama, nous assistons à une accélération de l’histoire. Ce monde en transition est marqué par une instabilité et une imprévisibilité accrue générant des risques de conflits et d’escalade élevés1. La mondialisation, de plus en plus contestée, a fait voler en éclat les « amortisseurs de chocs » qui permettaient une certaine régulation du monde. Nous subissons de plein fouet une évolution stratégique majeure : le dérèglement du système international avec l’apparition d’ordres ou de désordres alternatifs.Dans ce contexte, nous assistons à un retour des logiques de puissance avec exacerbation des rivalités entre les puissances occidentales visant à maintenir les Etats-Unis en tant que moteur de la transformation du monde à leur image suivant le concept de « destinée manifeste » et les forces émergentes œuvrant à l’avènement d’un monde multipolaire (Chine, Russie, Inde, Iran, Venezuela, etc.). La future structuration des forces au sein du triangle stratégique composé par les Etats-Unis, la Chine et la Russie dessinera le monde de demain encore en gestation.L’Algérie et d’autres pays à l’instar du Venezuela se retrouve au cœur de cette lutte de puissance. Les risques de conflits sont de plus en plus importants, nous le voyons un peu partout le long des lignes de friction entre ces pôles : Afrique, plus précisément Sahel et Maghreb, Ukraine, Moyen-Orient, Asie du Sud-Est, péninsule coréenne, mer de Chine du sud, etc. De nouvelles puissances de rang international et des puissances dites de second rang ou régionales s’affirment de manière décomplexée et aspirent à retrouver leur place, leur influence et à relativiser l’empreinte géopolitique américaine et plus globalement occidentale.

    Parallèlement, le Brexit, l’élection du Président Donald Trump aux Etats-Unis, la montée des extrêmes droites, notamment en Europe, etc. révèlent une nouvelle tectonique des plaques et une remise en cause du modèle dominant : la mondialisation. L’individu, dilué et ayant perdu ses repères, aspire à retrouver les fondements de son identité. Le rejet de « l’Autre » n’est que la manifestation de la résurgence de cette quête et du retour en force de l’identitaire. Dans ce contexte, la globalisation, bousculée et remise en cause, se grippe et piétine. « La fin de l’histoire » fait place à un retour en force de l’histoire, de la géographie, de l’Homme, bref de la géopolitique du local.Ainsi, le système-monde, notamment l’universalisme occidental, est confronté à une crise de la démocratie avec une révolte des peuples profonds contre les systèmes profonds.

    Cette globalisation a en effet suscité un système profond propre, hors sol, déterritorialisé, transversal, puissant qui s’est affranchi des règles et des projets collectifs, nationaux pour promouvoir ce qui unit entre eux de multiples acteurs transversaux, le pouvoir et l’argent. Ce système, du fait de sa structure et de sa finalité n’a pas hésité à composer avec les systèmes mafieux et les organisations criminelles.En réaction, les peuples exercent une pression sur leurs gouvernants afin que leur soit accordée une priorité croissante dans la conduite des affaires de la « cité ». Les dirigeants se retrouventsommés de prendre parti pour les peuples profonds contre les systèmes qui transgressaient leurs intérêts. Cette dynamique géopolitique de fond participe à l’explication du phénomène des « gilets jaunes » en France et à la révolte du peuple algérien réclamant non plus simplement le départ du président Bouteflika mais le démantèlement de l’ensemble du système algérien hérité de la guerre de libération et l’avènement d’une seconde République.Ainsi, s’ils ne sont pas associés au processus décisionnel, les peuples profonds sont disposés à « renverser la table » et à déclencher ce que certains analystes ont qualifié de « guerre civile mondiale ».

    Dans ce « monde rétréci », une secousse, même lointaine, ne peut plus être ignorée par les autorités tunisiennes. Que dire d’un tremblement de terre à l’instar d’une déstabilisation de l’Algérie à notre frontière Ouest conjuguée au chaos libyen à notre frontière Est ? Partons d’un postulat : la stabilité de la Tunisie et la pérennité du processus démocratique tunisien sont étroitement corrélés à la stabilité de l’Algérie : « les événements en cours en Algérie représentent une question de vie ou de mort non pas simplement pour le peuple algérien frère et l’Algérie mais pour le peuple tunisien et la Tunisie plus globalement ».

    La bataille est engagée….

    Les Etats-Unis ont opéré un redéploiement géopolitique sur l’espace eurasiatique et se heurtent de plein fouet aux puissances continentales russe et chinoise qui, pour leur part, renforcent significativement l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), l’Union Eurasiatique et le projet titanesque des nouvelles routes de la Soie chinoises, dit BRI (Belt and Road Initiative). Le renforcement de la présence militaire américaine en Afghanistan rompant avec une promesse de campagne du président américain Trump et la doctrine Obama témoigne de la volonté de peser sur les périphéries russes et chinoises en reprenant pied au cœur de l’Eurasie. Elle révèle également le poids des inerties américaines portées par des Think Tanks et l’establishment washingtonien auquel s’est heurté le président américain. Il en est de même quant au rapprochement avec la Russie initialement érigé en pilier lors de sa campagne. S’appuyant sur les réflexions d’Henry Kissinger, la manœuvre subtile consistait à entraver le rapprochement entre Pékin et Moscou en orientant le balancier russe vers l’Europe. Menacé d’impeachment, le président Trump a dû se résigner à demeurer dans la logique d’une double antagonisation. Par voie de conséquence, en dépit d’une méfiance réciproque prenant racine dans le temps long de l’histoire, l’arrogance occidentale a précipité le balancier stratégique russe vers Pékin. Apaisement aux frontières, renforcement de la coopération militaire avec multiplication de manœuvres militaires communes, notamment en mer Méditerranée et en mer Baltique, signature d’accords économiques (principalement dans le domaine énergétique), imbrication plus nette de leurs projets régionaux (routes de la soie, Union Eurasiatique, projets de train à grande vitesse reliant Pékin à Moscou, etc.) constituent autant de marqueurs du tropisme de Moscou pour Pékin : le basculement de la Russie vers l’Est est amorcé.

    Aujourd’hui, conscients de la véritable menace, les Etats-Unis mettent en place une stratégie destinée à contenir, voire briser la montée en puissance de la Chine, jugée l’adversaire prioritaire à l’horizon de deux ou trois décennies.Lors du XIXème congrès du PCC, Xi Jinping rompt avec la prudence coutumière chinoise, trace des lignes rouges et fixe une orientation : la Chine doit se hisser au premier rang mondial à l’horizon 2049, année du centenaire de la RPC.C’est une gouvernance alternative à l’universalisme occidental que la Chine entend développer et proposer au monde.

    Or, selon les stratèges américains, si la Chine se hisse au tout premier rang des puissances, par la combinaison de sa croissance économique et de son indépendance géopolitique et militaire, tout en conservant son modèle confucéen à l’abri des manœuvres subversives occidentales, alors la suprématie des Etats-Unis sera décisivement affaiblie. Dans ce contexte, la guerre humanitaire (ingérence humanitaire puis responsabilité de protéger), les futures pressions environnementales et la guerre contre le terrorisme islamiste constituent les nouveaux axes d’intervention servant à masquer les buts réels de la grande guerre eurasiatique : « la Chine comme cible, la Russie comme condition pour emporter la bataille ». En effet, suivant la logique d’un billard à trois bandes, la Chine comme cible car elle seule est en mesure de dépasser l’Amérique dans l’ordre de la puissance matérielle (économique et militaire) à l’horizon de trente ans. La Russie comme condition car de son orientation stratégique découlera largement l’organisation du monde de demain : unipolaire ou multipolaire.

    La montée des tensions en Europe de l’Est, au Moyen-Orient, en Asie Centrale, en Asie du Sud-Est et en Afrique, c’est-à-dire le long des lignes de frictions séparant les sphères d’influence de ces trois pôles de puissance, révèle que la bataille est engagée. Plus précisément, cette rivalité de puissance a pour objet le contrôle de ce que le célèbre géopoliticien américain John Spykman avait qualifié de Rimland, c’est-à-dire les rivages du continent eurasiatique. La thèse formulée dans l’ouvrage « The Geography of the Peace » en 1944 est résumée par la formule suivante : « qui contrôle le Rimland domine l’Eurasie. Qui domine l’Eurasie contrôle les destinées du monde ».

    Suivant la pensée développée conjointement avec M. Kais Daly, ce Rimland pourrait être subdivisé en deux espaces : l’Inner Rimland classique : Europe, Asie centrale et Chine et un Outer Rimland allant du Maroc aux Philippines permettant la prise à revers de l’Inner Rimland. Dans la même optique du jeu de Go s’inscrivant dans le temps long, Pékin, en renforçant sa présence via le projet BRI au Maroc, en Algérie, en Egypte (donc en Afrique du Nord et au Maghreb) et en Afrique de l’Est, aspirerait à consolider son influence sur l’Outer Rimland.

    Ainsi, la bataille est engagée non seulement le long du Rimland classique mais également au sein de l’Outer Rimland reliant l’Afrique du Nord, le Sahel africain, l’Afrique de l’Est aux Philippines. Le renforcement significatif des positions chinoises et russes au sein de ces espaces exacerbent la nervosité des Etats-Unis et de certaines puissances occidentales aspirant à entraver cette manœuvre stratégique. A leur tour, ces puissances entament des manœuvres classiques d’influence, d’encerclement et de contre-encerclement afin de contrer les manœuvres de ces puissances rivales, voire les évincer de ces espaces hautement stratégiques. Sur cet échiquier, l’Algérie constitue une pièce maîtresse.

    En effet, Moscou et Pékin pourraient amorcer une manœuvre stratégique d’ordre tactique obéissant à une répartition des rôles combinant investissements économiques, infrastructures et bases militaires constituant un bloc Afrique de l’Est (base de Djibouti, Chine ; Somaliland Russie), RCA, Tchad, Soudan du Nord (Russie), Egypte (bases russes) et Cyrénaïque en Libye s’étendant au Burkina Faso opposé à un bloc sous influence occidentale à l’ouest (Mauritanie, Mali, Niger, Tripolitaine libyenne, Burkina Faso, etc.). La partition de la Libye serait actée. Dès lors, l’Algérie constituel’enjeu de taille à la charnière de ces deux blocs brisant en deux l’Afrique du Nord et balkanisant le Sahel africain.

    Le paradigme dominant de la géopolitique mondiale : la fragmentation d’Etats pivots

    Thomas Barnett, disciple de l’Amiral Arthur Cebrowski, affirmait dès 2003 que pour maintenir leur hégémonie sur le monde, les États-Unis devaient « faire leur part du feu », c’est-à-dire le diviser en deux. D’un côté, des États stables ou « integrated states »(les membres du G8 et leurs alliés) et de l’autre le reste du monde considéré comme un simple réservoir de ressources naturelles. À la différence de ses prédécesseurs, il ne considérait plus l’accès à ces ressources comme vital pour Washington, mais prétendait qu’elles ne seraient accessibles aux États stables et rivaux qu’en passant par les services des armées états-uniennes. Dès lors, il convenait de détruire systématiquement toutes les structures étatiques dans ce réservoir de ressources, de sorte que personne ne puisse un jour ni s’opposer à la volonté de Washington, ni traiter directement avec des États stables.

    C’est un bouleversement profond de la pensée stratégique américaine trouvant son application et sa mise en œuvre depuis la Somalie, l’Afghanistan en 2001 en passant par l’Irak, la Libye, la Syrie, le Yémen et le Venezuela aujourd’hui. Il semble que l’opération s’étend désormais à l’Algérie en dépit de la tentative de rapprochement opérée par les autorités algériennes avec les Majors américaines et autres.Probablement trop tardivement, l’Algérie sauvegardant une indépendance et autonomie stratégique lui étant préjudiciable au regard de ces centres de décision principalement américains : rapprochement notable avec la Russie, la Chine dans le cadre du projet BRI, l’Iran, condamnation de l’opération visant à démanteler l’Etat syrien, refus d’intégrer la coalition contre le Yémen et l’Alliance Stratégique au Moyen-Orient tournée contre l’Iran (OTAN arabe) , position à l’égard du dossier palestinien et l’enjeu de Jérusalem, réimplantation d’Israël sur son flanc sud, notamment au Tchad et au Mali, etc. Autant de postures diplomatiques et militaires traduisant une autonomie stratégique inconciliable avec les objectifs poursuivis par les tenants de la théorie de Barnett. Dès lors, il convient de briser les structures étatiques algériennes afin d’en prendre le contrôle et d’opérer à terme des deals avec les puissances rivales, notamment russe et chinoise.En effet, suivant la pensée de Barnett, il convient de se resituer dans une néo conférence de Berlin avec des deals et des partages entre grandes puissances de zones abritant des ressources stratégiques dans le cadre d’émiettement et de fragmentation d’Etats et de régions.A l’échelle du Maghreb, la Libye illustre parfaitement depuis huit ans cet état de fait.

    C’est dans ce contexte stratégique complexe, volatile et en constante évolution qu’il convient d’analyser les événements en cours en Algérie appelés à marquer une rupture majeure dans le cours de l’histoire de ce pays, pivot du Maghreb central et de son flanc sud sahélien. Il convient d’ajouter à cette analyse géopolitique des enjeux énergétiques avec prise de contrôle de ressources stratégiques aux dépens de la puissance rivale.Certes, l’Algérie, selon les projections de l’AIE, voit ses réserves pétrolières et gazières diminuer mais c’est sans tenir compte des considérables réserves en gaz et pétrole de schiste l’érigeant, à ce stade des prospections, au troisième rang mondial derrière la Chine et l’Argentine. La carte ci-dessous en constitue une illustration flagrante révélant l’ampleur des roches mères en Libye et en Algérie.

    D’ores et déjà, ExxonMobil, BP et d’autres Majors tentent, via une révision de la loi et des négociations avec la Sonatrach, de se positionner sur la scène algérienne et de peser sur les futures orientations algériennes en matière d’exploitation de ces ressources face à un retour en force de la Russie en Méditerranée et en Algérie et surtout face à l’ancrage de la puissance chinoise. En effet, la manœuvre initiée au Moyen-Orient visant, via la guerre des oléoducs et gazoducs, à contourner les pipelines russes quant à l’approvisionnement de l’Europe s’étend au Maghreb. Ce fut le cas avec la Libye et il semble que la manœuvre englobe désormais l’Algérie afin d’entraver tout rapprochement avec la Russie et la Chine et mieux contrôler l’approvisionnement en gaz de l’Europe depuis son flanc sud en court-circuitant la Russie.

    D’ores et déjà, ExxonMobil, BP et d’autres Majors tentent, via une révision de la loi et des négociations avec la Sonatrach, de se positionner sur la scène algérienne et de peser sur les futures orientations algériennes en matière d’exploitation de ces ressources face à un retour en force de la Russie en Méditerranée et en Algérie et surtout face à l’ancrage de la puissance chinoise. En effet, la manœuvre initiée au Moyen-Orient visant, via la guerre des oléoducs et gazoducs, à contourner les pipelines russes quant à l’approvisionnement de l’Europe s’étend au Maghreb. Ce fut le cas avec la Libye et il semble que la manœuvre englobe désormais l’Algérie afin d’entraver tout rapprochement avec la Russie et la Chine et mieux contrôler l’approvisionnement en gaz de l’Europe depuis son flanc sud en court-circuitant la Russie.

    Pistes de compréhension de l’effervescence en cours en Algérie

    Le Hirak initié le 22 février 2019 marquera certainement l’histoire contemporaine de l’Algérie. Rupture dans le cours de l’histoire algérienne post-indépendance, des millions d’Algériens défilent pacifiquement et en symbiose depuis six semaines dans la capitale et les grandes villes de l’ensemble du pays pour initialement réclamer le retrait de la candidature du président Bouteflika pour un cinquième mandat, puis le refus de la feuille de route proposée par ce dernier le 11 mars 2019 et complétée par une lettre le 18 mars 2019. De plus en plus nombreux dans les rues,les Algériens ne cèdent pas et ne se laissent pas abuser par les manœuvres d’un système aux abois aspirant à assurer sa survie face à un mouvement de contestation qu’il a sous-estimé, voire pas vu venir. La demande scandée via différents slogans est sans aucune ambiguïté : le système dans son ensemble doit partir et non simplement le président Bouteflika.Nous basculons ainsi dans une situation où le système algérien hérité de la lutte d’indépendance et ayant durant des décennies détourné la rente pétrolière et gazière du pays tout en achetant la paix sociale se retrouve confronté à un sursaut massif du peuple profond exigeant son départ.

    Dans le cadre d’un article écrit en novembre 2017 dans les colonnes de Businessnews, l’auteur de ces lignes soulignaient : « À l’intérieur de l’État algérien existent des centres de décision aux stratégies divergentes qui mènent une lutte interne pour le pouvoir, le contrôle des richesses nationales et des trafics illégaux. A la mort du président Boumediene en décembre 1978, un groupe d’officiers attachés à fixer le centre réel du pouvoir algérien en retrait du gouvernement officiel, s’est attelé à mettre en place une hiérarchie parallèle, donnant naissance à une junte dont les excès ont engendré pour un temps une faillite économique, sociale et politique du pays. « Le champ des manœuvres est d’autant plus ouvert et complexe que, contrairement à une idée répandue, le Haut Commandement de l’armée algérienne n’est pas monolithique. Il existe une multitude de clans rivaux en fonction de l’origine régionale, des écoles de formation, de leurs connivences extérieures et des secteurs de l’économie qu’ils contrôlent. Et tout cela constitue une espèce de société féodale où le pouvoir de chacun est évalué à l’aune de sa capacité à protéger et enrichir les siens ainsi qu’à diminuer le pouvoir et la richesse des autres. Il est évident que, pour certains, tous les coups sont permis »3 (….) « L’Algérie se sait visée4, à moins d’écarter l’Occident du sillage des islamistes politiques et de le recentrer sur la guerre contre le terrorisme international. C’est chose faite. A travers son implication croissante dans les négociations régionales, notamment les crises maliennes et libyennes et sa volonté de sécuriser ses frontières, notamment avec la Libye et la Tunisie, l’Algérie se positionne à nouveau en puissance régionale incontournable dans la lutte contre le terrorisme et l’insécurité régionale s’immunisant momentanément d’une déstabilisation s’inscrivant dans la logique des printemps arabes.Néanmoins, cette tactique algérienne consistant à se poser en allié des puissances occidentales dans la lutte contre le terrorisme est précaire : elle ne saurait prémunir durablement Alger des visées occidentales (…) De nombreux Algériens soutiennent avec insistance la thèse du ciblage du régime algérien en se prévalant de l’expansion irrésistible des révolutions du « printemps arabe » et des pressions qui l’assaillent de toute part : à l’Est, les révolutions tunisienne et libyenne (risque terroriste et criminel aux frontières) ; à l’ouest la pression marocaine du fait du conflit saharien et au sud le conflit malien induisant une militarisation croissante impliquant les puissances occidentales. La lecture d’une carte révélant les bases militaires françaises et américaines au Sahel révèle l’ampleur de l’encerclement militaire de l’Algérie sur fond de retour de la présence militaire allemande et italienne au Niger et plus globalement le long de la bande sahélo-saharienne et le poids croissant de l’influence militaire marocaine (…) Dans ce contexte, l’Algérie est sur un volcan. Fragilisée, confrontée à des difficultés économiques et sociales inédites dans son histoire, citadelle assiégée, elle aspire à reprendre la main sur l’ensemble de ces problématiques. Elle déploie des dispositifs militaires (course à l’armement), diplomatiques et secrets en vue de se positionner, à terme, en puissance régionale hégémonique (…) Confrontée aux évolutions restructurant la scène maghrébine, l’Algérie préserve apparemment le statu quo prétendu démocratique.Alger aspire à une évolution à la chinoise matérialisée par une ouverture maîtrisée et graduelle sauvegardant un pouvoir central fort en mesure d’écraser militairement toute contestation intérieure et de s’opposer à toute convoitise extérieure sur les ressources nationales ».

    L’enjeu consistait donc pour le système algérien à assurer sa perpétuation en maîtrisant le processus de succession du président Bouteflika. Les variables non prises en compte furent la mésentente au sein du système, ce dernier ne parvenant pas à désigner un personnage consensuel assurant l’équilibre des forces entre les différents clans et l’exaspération du peuple algérien atteint dans sa dignité par la candidature du président Bouteflika pour le cinquième mandat. Cette manœuvre a échoué face au sursaut massif de la rue algérienne. En réalité, comme souligné plus haut, les mêmes causes ayant provoqué les révolutions tunisienne, égyptienne et libyenne se retrouvent aujourd’hui en Algérie : l’aspiration à la démocratie et à l’Etat de droit, l’impératif de transparence inspiré par l’opacité du système politique, le changement générationnel en cours marqué par « la disparition progressive de la vieille garde issue de la guerre pour l’indépendance », le chômage et la précarité d’une jeunesse désœuvrée mais connectée et donc ouverte sur le monde et la révolution numérique et digitale, les déséquilibres économiques et sociaux en dépit des ressources considérables de l’Etat, l’affaiblissement de l’armée et des services secrets initié par le président Bouteflika au profit de la montée en puissance d’une caste d’oligarques et de certains islamistes du FIS amnistiés, etc. L’ensemble de ces facteurs justifient la révolte légitime du peuple algérien contre le système profond, révolte forçant l’admiration à l’échelle régionale et internationale par son pacifisme, sa constance et sa détermination.

    En réalité, le Hirak, de semaine en semaine, monte en puissance et rejette les manœuvres du système les unes après les autres. Le 26 mars 2019, le chef d’état-major de l’armée et vice-ministre de la défense scelle la rupture avec le clan Bouteflika et demande la mise en œuvre de l’article 102 de la constitution algérienne visant à faire constater par le Conseil Constitutionnel l’inaptitude du président Bouteflika à l’exercice du pouvoir ou sa démission. Gaid Salah espère ainsi, via cette demande ou injonction, gagner du temps, épuiser et diviser la rue, neutraliser ses adversaires, replacer l’Etat-major de l’armée au centre du jeu politique, en position d’arbitre proche du peuple et maîtriser ainsi le processus de transition, masquer les fractures divisant de plus en plus l’armée, une jeune garde de colonels n’aspirant pas à être « emportée » par la colère de la rue dans le sillage des anciens caciques de l’armée et du régime, etc. En définitive, en sacrifiant le président Bouteflika et probablement d’autres personnalités symbolisant le système, Gaid Salah aspire à la sauvegarde de ce même système, un système mutant mais faisant preuve d’une résilience certaine.

    L’enjeu est la sauvegarde du pouvoir réel sous d’autres formes en évitant de voir évoluer les manifestations vers un processus révolutionnaire incontrôlable.Dans le cadre d’une stratégie de désamorçage, l’armée pourrait se positionner en arrière, dans l’ombre d’un conseil des sages, tout en gardant les leviers réels du pouvoir. Il s’agit de « sacrifier des têtes, répondre à certaines aspirations du peuple sans changer le système ». En effet, il convient de garder en mémoire que l’armée constitue l’ossature, la colonne vertébrale de l’Etat algérien : «  l’Armée de libération nationale a créé l’Etat algérien, un acte fondateur source d’une tutelle dont le pays ne s’est jamais vraiment affranchi ». Le sacrifice du président Bouteflika et de son clan s’inscrit dans cette logique. Gaid Salah s’est opposé constamment à un scénario à la cubaine avec une prise de pouvoir par un des frères du président Bouteflika ou à la proclamation de l’Etat d’urgence. Le remplacement du Général Tartag à la tête du DSS (Direction des Services de Sécurité),éternel rival de Gaid Salah, témoigne de la montée en puissance de ce dernier au détriment du clan Bouteflika de plus en plus morcelé. En l’occurrence, ce clan perd progressivement de nombreux soutiens, y compris au sein de l’Alliance présidentielle, notamment au sein du FLN et du RND.

    La réponse de la rue ne tarda guère. Lors de la marche du 29 mars 2019, les manifestants étaient unanimes : refus de la proposition de Gaid Salah, refus que le système avec ses hommes se charge d’assurer l’organisation de la transition, l’éviction ou la démission du président Bouteflika étant jugées insuffisantes et inacceptables : « les Algériens voient dans cette solution un piège qui permettra au pouvoir de rester en place en changeant de nom et de visage. Or c’est le départ du système entier, du régime que la population réclame. « Nous ne sommes pas dupes », répètent les protestataires. Les activistes critiquent également l’intrusion de l’armée dans les affaires politiques ce qui envenime la situation, selon eux ». Les slogans véhiculés par la foule illustrent cet état de fait : « Bouteflika tu partiras, emmène Gaïd Salah avec toi », « FLN dégage », « Le peuple veut l’application de l’article 7 instaurant la volonté du peuple, c’est le peuple qui décide de son avenir », « Voleurs, vous avez pillé le pays », etc.La rupture est nette, le fossé se creusant de jours en jours entre un système profond de plus en plus divisé et le peuple. Ainsi, tout le système est visé, toute démission du président Bouteflika ne pouvant apaiser la rue et sauver le régime se drapant d’un autre visage.En effet, depuis l’éviction des Généraux à l’été 2018 dans le sillage officiellement de l’affaire de la cocaïne saisie à Oran à l’arrestation de certains chefs de région en novembre 2018 (puis leur llibération), les luttes intestines au sein du système sont apparues au grand jour témoignant de l’exacerbation des rivalités entre les différents clans. Ce qui par le passé était réglé dans l’opacité et l’ombre apparaissait aux yeux de tous. C’est dans ce cadre qu’il convient d’interpréter la dernière intervention médiatisée via un communiqué virulent du Général Gaid Salah en date du 30 mars 2019 : « le communiqué réaffirme que la seule solution à la crise est celle proposée par Ahmed Gaïd Salah, le chef d’état-major, en début de semaine, à savoir le recours à une destitution constitutionnelle du président Bouteflika, via l’article 102. Mais l’ANP menace aussi tous ceux qui auraient l’intention de lui porter atteinte et dit avoir eu connaissance d’une réunion suspecte tenue le samedi 30 mars 2019 impliquant des parties malintentionnées, notamment l’ancien chef du DRS, le Général Taoufik Médiène, rival de Gaid Salah et démis de ses fonctions par le président Bouteflika en 2015.Des « parties malintentionnées » préparent « un plan visant à porter atteinte à la crédibilité » de l’armée, a-t-il déclaré, assurant qu’il s’agissait là d’une « ligne rouge ».Ahmed Gaïd Salah rappelle également, à la suite d’une réunion sur « l’étude des développements de la situation politique prévalant dans notre pays », que la solution de la crise ne peut toujours selon l’armée « être envisagée qu’à travers l’activation des articles 7, 8 et 102 » de la Constitution algérienne.Les articles 7 et 8, adjoints cette fois au 102, stipulent notamment que « le pouvoir constituant appartient au peuple » et que « le peuple se donne des institutions ayant pour (…) la protection des libertés fondamentales du citoyen et l’épanouissement social et culturel de la Nation ».

    Gaid Salah aspire ainsi à se positionner en protecteur de la volonté du peuple contre des acteurs malveillants visant à l’en déposséder. A ce stade, dans un climat pré-révolutionnaire, nous assistons à une lutte féroce au sein du système exacerbée par les craintes d’ingérences étrangères aspirant à exploiter ou à provoquer une déstabilisation de l’Algérie au service d’intérêts géopolitiques et géoéconomiques largement développés ci-dessus. Gaid Salah incarne une ligne souverainiste, empreinte de méfiance à l’égard de l’étranger, notamment des puissances occidentales, dont la France, au bénéfice d’unecoopération plus soutenue avec Moscou et Pékin. Il n’est pas inconcevable que le rapprochement de circonstance et tactique entre le clan Bouteflika et l’adversaire d’hier, le Général Taoufik Médiène et ses réseaux encore actifs, soit tourné contre Gaid Salah afin de limiter son ascendant. Derrière l’ancien DRS, dans l’ombre, certaines puissances occidentales pourraient être en embuscade, aspirant à un « regime change » évinçant un Gaid Salah tout puissant, incarnant un possible scénario à l’égyptienne à l’image du Maréchal Al Sissi, scénario jugé trop favorable à la Russie, à la Chine, aux Emirats Arabes Unis, etc. Il apparait clair que le système algérien est pris de vitesse par la rue traduisant l’existence d’un centre agissant contre l’Etat-major de l’armée. Certaines sources algériennes n’hésitent pas à évoquer une possible instrumentalisation de la rue par d’anciens éléments du DRS dissous en 2015 et rival de toujours du général Gaid Salah.

    La face immergée de l’iceberg

    Dans le cadre d’une restructuration des rapports de puissance à l’échelle planétaire, l’Algérie, convoitée pour ses ressources stratégiques, constitue un enjeu au Maghreb, au Sahel et sur le flanc sud méditerranéen de l’OTAN.Dans ce contexte géopolitique et géoéconomique sur fond de prise de contrôle de ressources énergétiques et d’évincement de puissances rivales conformément à la doctrine « Barnett » largement développée dans la première partie de cette étude, divers indices tendent à témoigner d’une implication, derrière le Hirak, de puissances aspirant à déstabiliser l’Algérie et à en briser les structures étatiques suivant une logique de fragmentation des Etats.Il ne s’agit absolument pas de nier la légitimité du sursaut admirable du peuple algérien, de sa capacité de discernement et de son aversion envers toute forme d’ingérence étrangère mais le caractère trop lisse de l’ensemble de ces millions d’Algériens défilant de manière pacifique sans le moindre débordement doit intriguer tout chercheur objectif. Il s’agit de mettre en perspective divers éléments que nous allons énumérer et les structures encadrant les mouvements populaires conjuguées aux appels anonymes via les réseaux sociaux, non les mouvements en eux-mêmes manifestant dignement pour l’avènement d’un Etat démocratique en Algérie et la mise à l’écart d’un système jugé prédateur. Dans l’ombre, sans en saisir pleinement la mesure tant les manœuvres sont subtiles et masquées, un peuple peut être manipulé par des acteurs internes et externes surfant sur une vague de protestation légitime pour la détourner de ses objectifs initiaux et provoquer une déstabilisation du pays ou un « regime change ».

    Les indices ou signaux faibles visant une déstabilisation de l’Algérie

    Ces indices sont multiples et la liste développée ci-dessous n’est nullement exhaustive :

    Au nom de la lutte contre le terrorisme, la militarisation croissante de l’espace sahélien flanc sud de l’Algérie. Le positionnement des bases de puissances occidentales, notamment des Etats-Unis, du dispositif Barkhane français avec une base à Tessalit à proximité de la frontière algérienne, de l’Allemagne et de l’Italie au Niger s’ajoutant aux bases françaises et américaines, témoignent d’un véritable maillage de la ceinture de sécurité du sud de l’Algérie et de sa sphère d’influence traditionnelle. Le retour de l’influence israélienne au Tchad et au Mali n’est également pas innocent.Les révélations de The Intercept en date du 3 décembre 2018 conformément au Freedom of Information Act révèle d’une part la présence militaire américaine croissante en Afrique suivant la logique du Nénuphar avec 34 bases militaires dont 14 sites importants et 20 souples et « l’encerclement de l’Algérie via trois pays : La Libye (3 sites légers), la Tunisie et le Niger (Niger Air Base à Agadez) ».Dans un entretien accordé le 4 décembre 2018 à l’AFP, le général Roger Cloutier, le commandant des forces de l’armée de terre américaine en Afrique (USARAF) a confirmé les conclusions de l’enquête de The Intercept : « non, nous ne nous désengageons pas. Nous sommes plus engagés que jamais, et nous cherchons de nouvelles occasions de nous impliquer encore davantage ».

    Une déstabilisation de l’Algérie pourrait constituer cette occasion ;

    Le retour téléguidé d’éléments terroristes de Daesh du théâtre syrien vers la Libye et surtout le flanc sud sahélien traduit une volonté de ciblage et de déstabilisation de l’Algérie en instrumentalisant l’islamisme radical et le terrorisme. M. Hassan Kacimi, Directeur d’étude au ministère algérien de l’intérieur en charge du dossier des migrations soulignait le 2 janvier 2019 : « le danger est là. Sournois, mais bien réel. Il est aux frontières sud de l’Algérie. Un danger, fomenté dans les officines de pays étrangers, qui tentent, sans relâche, d’ébrécher le mur sécuritaire pour déstabiliser l’Algérie : il s’agit là d’un énorme complot (…) On cherche à faciliter l’arrivée en masse de terroristes de la région d’Alep en Syrie (membres de l’Armée Syrienne Libre) vers l’Algérie via la Libye, le Niger et le Mali. Ces derniers détiennent de faux passeports soudanais. En traversant divers pays identifiées, ils empruntent les routes migratoires tout en étant encadrés par des groupes armés : Turquie –Soudan (faux passeports) – Mauritanie ou Egypte – Mali et Niger pour remonter en se mêlant aux migrants vers l’Algérie ».

    De multiples arrestations ont eu lieu depuis l’été 2018. Cette manœuvre consistant à infiltrer des éléments terroristes syriens aguerris au combat asymétrique visait probablement à tester les capacités de défense du régime et de l’armée algérienne et à pré-positionner des éléments devant semer le chaos depuis l’intérieur du pays le moment venu. En réponse, l’armée algérienne menait le 7 janvier 2019 l’exercice militaire Borkhane 2019 lors duquel le Général Gaid Salah déclarait : « la stabilité de l’Algérie dérange certains » ;

    Multiples découvertes récentes dans le sud algérien le long des routes migratoires d’armes antichars et antiaériennes et disparition en Libye de plus de 45 millions5 de cartouches selon la presse algérienne ;

    Les méthodes d’ingérence démocratique et de désobéissance civile conceptualisées initialement par Gene Sharp dans ses divers manuels semblent à l’œuvre en Algérie. En 2003, la « révolution des roses » poussait Edouard CHEVARDNADZE à la démission. Quatre ans plus tôt, les étudiants du mouvement OTPOR réussissaient à faire chuter Slobodan MILOSEVIC en mobilisant l’ensemble de la société dans des actions non-violentes. Après la Géorgie et la Serbie, le basculement de l’Ukraine en 2004 par les urnes marque le moment le plus significatif de la reconquête occidentale de l’ancien monde soviétique.Cette stratégie s’est étendue par la suite au monde arabe.Des mouvements tels qu’OTPOR et CANVAS ont largement contribué à former de nombreux activistes mobilisant et encadrant les foules et la rue arabe.Une même méthode révolutionnaire, inspirée des travaux de Gene SHARP, théoricien de l’action non violente, est à la base de ces soulèvements populaires contre des gouvernements jugés oligarchiques et non démocratiques. Dans son ouvrage de référence, « La Guerre civilisée », ce spécialiste américain explique comment « dans toute société politique, le niveau de liberté ou de tyrannie dépend largement de la détermination des sujets à être libres et de leur capacité à s’organiser pour vivre librement ».Dès lors, pour s’affranchir d’un pouvoir autoritaire et permettre l’émergence d’une ouverture démocratique, la société civile doit s’organiser à l’avance pour s’imposer en adoptant une stratégie de l’intelligence et de « l’action civile » reposant sur des techniques non-violentes de désobéissance civile (technique d’action politique, voire militaire) et de « marketing politique », conjuguées à un soutien massif à la fois logistique, médiatique et d’observation des élections. L’ensemble est dopé par une exploitation optimale des réseaux sociaux et de l’ensemble des outils offerts par la révolution numérique et digitale en plein développement. En dépit du caractère légitime de la révolte de la population algérienne, il semble que des structures d’encadrement et de mobilisation suivant les modèles éprouvés par le passé et toujours améliorés (feed back) soient à l’œuvre en Algérie.

    En effet, dans un article de grande qualité rédigé par le Général français Delawarde, ancien chef « situation renseignement-guerre électronique » à l’Etat-major interarmées, intitulé « Algérie : révolte spontanée ou déstabilisation préméditée et organisée ? »6, ce haut spécialiste du renseignement souligne : « la crise algérienne s’inscrit dans un contexte géopolitique qui dépasse largement ses frontières (…)Les indices ne manquent pas dans la crise algérienne qui font furieusement penser à une opération de « Regime Change » (changement de régime), dont les occidentaux sont particulièrement friands (révolutions colorées, Ukraine, Libye, Printemps arabes, Syrie, Venezuela, Brésil, etc.), qu’ils réussissent parfois (Maïdan, Libye, Brésil) et dont ils gardent jalousement «les secrets de fabrication » (…) Il y a, encore, la lecture des journaux du quarteron d’États dirigeant « la coalition occidentale ». L’ampleur, la teneur et le ton des réactions médiatiques sur ce qui devient, peu à peu, la «crise algérienne» et qui pourrait être baptisé dans quelques jours: «le printemps algérien», sont particulièrement révélateurs. La lecture du New York Time et du Washington Post aux USA, du journal Le Monde et des reportages de BFMTV en France, des journaux israéliens, Haaretz et Jérusalem post, est édifiante et facile à décrypter pour un bon spécialiste du renseignement.Enfin, il y a la méthode, les techniques et les moyens utilisées pour organiser un chaos de plus ou moins grande ampleur, préalable indispensable à l’avènement d’un nouveau régime. Ils constituent également de précieux indices (…) Facebook et Twitter, outils sous contrôle occidental, sont utilisés au maximum pour manipuler et chauffer les foules et pour organiser très rapidement de grands rassemblementsprotestataires. Là encore, il s’agit de méthodes expérimentées avec succès par Cambridge Analytica dans un passé récent, notamment en Amérique du Sud.Ceux qui contrôlent ces opérations «numériques» ne résident pas toujours dans le pays objet de l’ingérence. L’opération peut être contrôlée à partir du territoire d’un pays occidental (généralement les USA). Il suffit de disposer d’un groupe d’individus de bon niveau maîtrisant parfaitement la langue du pays objet de l’ingérence. Ces individus existent évidemment en grand nombre dans la diaspora algérienne mais aussi dans la diaspora séfarade. De telles actions contrôlées à partir de l’étranger ont déjà été observées dans les cas tunisien, libyen et égyptien (…) Il s’agit d’organiser d’abord le lâchage du régime en place et dans un deuxième temps le soutien du candidat à promouvoir : encore une méthode éprouvée de « Cambridge Analytica ». Elle nécessite beaucoup d’argent, mais l’État qui imprime le papier «dollar» n’en manque pas.L’argent et les promesses de positions avantageuses dans le nouveau régime viennent généralement à bout des plus coriaces (…) En conclusion, vous l’aurez compris, je ne crois pas à la spontanéité de tous les événements qui agitent aujourd’hui la rue algérienne.Aucun des deux grands camps qui s’opposent aujourd’hui dans le monde ne peut être indifférent à ce qui se passe en Algérie. L’ingérence étrangère y est donc plus que probable. Le contraire serait surprenant (…) Ceux qui s’ingèrent sont ceux qui y ont un intérêt et qui en ont les moyens. Ils s’appuient très habilement sur la triple opportunité qui leur est offerte : l’usure du pouvoir en place et de son chef, l’indéniable crise économique et sociale imputée à la gouvernance Bouteflika et l’échéance électorale prévue par la Constitution. Ils s’appuient également sur les moyens techniques (réseaux sociaux) et les moyens financiers et humains dont ils disposent ».

    A l’appui de cette thèse, divers autres faits peuvent être évoqués (liste non exhaustive) :

    En date du jeudi 14 mars 2019, le Washington Post américain met en garde la population algérienne contre le risque de réédition du scénario égyptien en Algérie. En ce sens, il recommande, afin de surmonter ce risque, deux stratégies : « insister et persévérer quant aux véritables réformes de fond et ne pas accepter de trêve avant l’éviction des décideurs ou la chute du pouvoir » ; « ne jamais abandonner la rue avant d’avoir obtenu satisfaction quant à l’ensemble des revendications ». Le journal américain établit ainsi de nombreuses similitudes entre les manœuvres du régime algérien et les événements en Egypte en 2011 ;

    Selon Sputniknews en date du 15 janvier 2019, « l’activité soutenue et surmédiatisée de l’ambassadeur des Etats-Unis en Algérie, notamment dans le sud du pays, « susciterait de vifs soupçons quant à ses intentions réelles (…) des sources citées par le site d’information Algérie Patriotique ont affirmé que les gesticulations de l’ambassadeur américain cachent bien des desseins inavoués (…) selon ces sources, les Etats-Unis multiplient les appels de pieds à l’adresse de jeunes algériens invités à « subir » une formation sur la démocratie, autrement dit sur les moyens de mener des actions subversives, ceci sur fond de confusion politique totale et d’incertitudes concernant la tenue de la prochaine élection présidentielle ».

    Dans une note publiée le 11 mars 2019, l’AEI (American Entreprise Institute) proche des milieux néoconservateurs américains et de la NED (National Endowment for Democracy), soulignait que l’Algérie, pôle de stabilité dans un Maghreb tourmenté, « faisait également partie du problème » (…) la solution ne consiste pas à préserver ou à rétablir un dictateur en Algérie. Si les régimes répressifs peuvent limiter l’extrémisme un certain temps, voire des décennies, ils ont inévitablement une date d’expiration (…) les Etats-Unis doivent plutôt être prêts à offrir leur aide dans la transition démocratique en Algérie »;

    Début janvier 2019, les autorités algériennes saisissaient du matériel sophistiqué pouvant être utilisé à des fins d’espionnage en provenance du Qatar : « Pour la deuxième fois, l’Algérie saisit du matériel sensible pouvant être utilisé à des fins d’espionnage, en provenance du Qatar.Selon le site France-Algérie, 500 objets ont été saisis, la semaine passée, par les services de douanes de l’aéroport Houari-Boumediene d’Alger, sur le vol QR 566, en provenance du Qatar. Ce matériel, qui consiste en des caméras miniatures, haute résolution, et des drones, est utilisé, généralement, par les services secrets israéliens et américains, dans des opérations d’espionnage, indique le site. D’après les aveux des prévenus, il semble que ce matériel sensible était destiné à des personnes des wilayas d’Alger, de Sétif et du Sud algérien, où se trouvent de nombreuses bases pétrolières (…) Et de s’interroger si ce matériel n’a pas été envoyé, intentionnellement, par une intelligence ennemie à un réseau d’espionnage national dormant, pour nuire à l’Algérie, dans sa sécurité, et celle des personnes, dans leur vie privée » .

    Le Site Algérie patriotique révélait dans son édition du 13 mars 2019 en s’appuyant sur des développements au sein du journal Al-Binaa relayant des sources de renseignement dont la crédibilité reste à vérifier que : « dans un centre de coordination installé à Rabat, un certain nombre d’agents étatsuniens, marocains et de spécialistes d’Otpor (l’agence initialement serbe financée par Soros pour les « révolutions de couleur ») travailleraient depuis déjà un an à la planification, au financement et au ravitaillement de mouvements activistes en Algérie, et des cadres algériens auraient suivi là six mois de formation intensive. Deux douzaines d’officiers étatsuniens, marocains, serbes et français (et quelques Algériens félons), seraient déjà à pied d’œuvre dans deux états-majors de conduite opérationnelle déployés à Oujda et Errachidia (Maroc) et des dizaines d’autres formeraient déjà un millier de futurs miliciens dans trois camps d’entraînement (dont un en Mauritanie), tandis que deux bases de soutien logistique auraient été installées en Tunisie ». Ces informations ont été strictement démenties par les autorités marocaines ;

    En comparaison avec le mouvement des « gilets jaunes » en France dont le nombre est très inférieur aux millions d’Algériens défilant pacifiquement et sans le moindre dérapage dans les rues des plus grandes villes du pays dont Alger, les incidents se sont multipliés en France, notamment à Paris avec incendie de nombreuses boutiques tout le long de l’avenue des Champs-Elysées. Ce caractère trop lisse et fluide, en dépit de la sagesse du peuple algérien, laisse entrevoir l’existence de puissantes structures d’encadrement et de manipulation des foules conformément au « process » des révolutions de couleurs : « la sincérité et l’authenticité de l’élan populaire qui a déversé dans la rue algérienne des millions de personnes ne sauraient être mises en doute. Il n’en demeure pas moins que le mouvement a paru dès sa naissance particulièrement bien encadré et outillé de techniques qui sont trop professionnelles pour relever de l’improvisation. Il a tout de suite trouvé ses marques dans des consignes d’action pacifique et de civisme qui sont, il faut bien l’admettre, suspectes. Le plus déroutant reste cependant toutes ces touches d’enchantement dont le « Hirak » semble avoir découvert le secret et qui sont incontestablement le fait d’un parrainage médiatique d’une haute compétence qui a su produire et diffuser une iconographie digne de cette « révolution du sourire » .

    Les vives réactions de la Russie et dans une moindre mesure de la Chine appelant au respect de la souveraineté algérienne et à la non-ingérence dans les affaires intérieures de ce pays sont révélatrices d’une nervosité de ces acteurs pesant lourdement sur la géopolitique du Maghreb et ayant des enjeux hautement stratégiques en Algérie. En effet, Serguei Lavrov, ministre des affaires étrangères russe, soulignait le 20 mars 2019 lors de la conférence de presse conjointe avec Ramtane Lamamra : « il est particulièrement important que tous les autres pays respectent de façon sacrée les dispositions de l’ONU et s’abstiennent de toute ingérence dans les affaires intérieures de l’Algérie ». Il a également mis en garde contre toute tentative de déstabilisation de l’Algérie tout en rappelant que seul le peuple algérien devait décider de son avenir et de son destin ;

    Selon des informations révélées le 29 mars 2019 par le site d’information électronique Wikistrike, l’Algérie, afin de contrer les manœuvres de déstabilisation internes et externes via les réseaux sociaux et le contrôle et la manipulation des foules, aurait activé « des capacités de cyberguerre dans une situation de conflit réel ». Il précise : « l’Armée Nationale Populaire (ANP), appellation officielle de l’Armée algérienne vient d’activer ses capacités de cyberguerre dans un contexte de conflit réel aux contours forts flous après avoir constaté l’entrée en jeu de nouveaux acteurs dans la crise politique secouant l’Algérie depuis un mois. La riposte est pour l’instant timide mais ordonnée et graduée.Fait nouveau, l’état-major militaire fait face à deux fronts : le premier, interne, est constitué par les anciens réseaux de l’ex-DRS (Direction du Renseignement et de la Sécurité), l’ancien nom de la police politique qui a manipulé la rue algérienne avant que le mouvement ne lui échappe partiellement. Ces derniers ne sont pas seuls et seraient soutenus par les services spéciaux US. Le second front, plus difficile à identifier commence à prendre forme et il annonce une sorte de guerre hybride d’une nature totalement nouvelle (…) Très peu d’Algériens semblent vraiment conscients du formidable piège qui va se refermer sur leur pays ».

    A la croisée des chemins

    L’Algérie est à la croisée des chemins, sur un volcan en ébullition et, en dépit de l’annonce de la future démission du président Bouteflika et de la constitution du nouveau gouvernement, les deux principaux acteurs, à savoir le peuple algérien et le système, ne semblent pas prêts à céder. La scène algérienne est caractérisée par une forte singularité relevant de la sociologie politique algérienne héritée de la guerre de libération nationale. Pour les autorités tunisiennes, une veille stratégique rigoureuse et quotidienne s’impose afin de plonger dans la complexité et l’opacité algériennes et anticiper les futures évolutions via la mise en place d’un tableau de bord de veille et d’anticipation de situations que nous pourrions qualifier de « seuil d’alerte sécuritaire » pour la Tunisie. Tunis doit se préparer à tous les scénarios afin de ne pas subir une éventuelle déstabilisation de l’Algérie qui placerait le pays, compte tenu de la situation en Libye, dans une situation à la libanaise hypothéquant la consolidation de son processus de transition démocratique. Des mesures de réassurance à l’égard des autorités algériennes participeraient à protéger la Tunisie de tout effet retord toujours possible.

    Tunis, le 2 avril 2019
    1 Voir La revue stratégique de défense et de sécurité nationale française rendue publique le 13 octobre 2017 visant à actualiser le Livre Blanc de 2013.

    2 Cours de géopolitique de M. Taje, année 2018-2019.

    3 Alain Chouet,  Au cœur des services spéciaux : la menace islamiste : fausses pistes et vrais dangers. Paris, La Découverte, 2011, p.231.

    4 En février 2014, un rapport du CombattingTerrorism Center, proche du Pentagone et de l’Administration Obama, établit pour la première fois un lien direct entre les tensions sociales (notamment à Ghardaïa dans la vallée du Mzab) et le terrorisme dans la région menaçant les intérêts stratégiques américains, notamment énergétiques. Ce rapport fut dénoncé par les autorités algériennes. Ce rapport est consultable au lien suivant : https://www.ctc.usma.edu/posts/africa-special-issue.

    5 Ce chiffre reste à vérifier.

    6 Cet article est consultable au lien suivant : https://www.breizh-info.com/2019/03/22/114808/algerie-revolte-spontanee-ou-destabilisation-premeditee-et-organisee-lagora

    7 Pour de plus amples détails sur les étapes du processus de déstabilisation et de manipulation des foules, lire l’article complet au lien suivant : https://www.breizh-info.com/2019/03/22/114808/algerie-revolte-spontanee-ou-destabilisation-premeditee-et-organisee-lagora

    8 « Un média algérien se demande que complote l’ambassadeur des Etats-Unis à Alger ? », Kamal Louadj, Sputniknews, 15 janvier 2019, consultable au lien suivant : https://fr.sputniknews.com/international/201901151039644286-algerie-complot-ambassadeur-usa/

    9 « Un Think Tank américain craint une déstabilisation de l’Algérie, appelle les USA à être prêts à offrir leur aide dans la transition démocratique », Yacine Babouche, TSA Algérie, 18 mars 2019, consultable au lien suivant : https://www.tsa-algerie.com/un-think-tank-americain-craint-une-destabilisation-de-lalgerie-appelle-les-usa-a-etre-prets-a-offrir-leur-aide-dans-la-transition-democratique/

    10 « LA DÉSTABILISATION DU MAGHREB SE POURSUIT : LE QATAR INTRODUIT DU MATÉRIEL D’ESPIONNAGE EN ALGÉRIE », Geopolitica.ru, janvier 2019, consultable au lien suivant : https://www.geopolitica.ru/fr/news/la-destabilisation-du-maghreb-se-poursuit-le-qatar-introduit-du-materiel-despionnage-en-algerie

    11 L’article est consultable au lien suivant : www.algeriepatriotique.com/2019/03/13/un-plan-de-destruction-de-lalgerie-est-entre-en-action-a-partir-du-maroc/

    12 « Volonté populaire et incarnation sociale: Quelques questionnements sur le « Hirak » algérien », Khaled Satour, AlgeriaWatch, 23 mars 2019, consultable au lien suivant : https://algeria-watch.org/?p=71629

    13 « Algérie : activation des capacités de cyberguerre dans une situation de conflit réel », Wikistrike, 29 mars 2019, consultable au lien suivant : http://www.wikistrike.com/2019/03/algerie-activation-des-capacites-de-cyberguerre-dans-une-situation-de-conflit-reel.html

    http://atlas-times.com/index.php/en/op-ed/1795-hirak-en-algerie-entre-realite-et-manipulations

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • L’image contient peut-être : 2 personnes, gros planL’image contient peut-être : 3 personnes, gros plan   L’image contient peut-être : 3 personnes, personnes assises, costume et intérieurL’image contient peut-être : 1 personne, gros planL’image contient peut-être : 1 personne, gros plan                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                            À la suite de la polémique suscitée par la publication du dernier livre de Ahmed Bensaada, Qui sont ces ténors autoproclamés du Hirak algérien ? à charge contre certaines figures du Hirak, qui sont désignés comme des collaborateurs avec les puissances néocolonialistes pour encadrer et orienter le Hirak à leur profit, un débat serein et responsable entre ces figures du Hirak et l’auteur du livre est-il possible, comme l’appellent de leurs vœux certains journalistes soucieux de faire sincèrement leur métier ?

    Nous avons déjà connu dans un passé récent une polémique similaire à la suite de la publication du livre de Rachid Boudjedra, Les contrebandiers de l’histoire, qui dénonçait sévèrement l’alignement de certains écrivains algériens avec les thèses néocolonialistes sur l’histoire de la colonisation française de l’Algérie, sans avoir pu déboucher sur un véritable débat intellectuel responsable à la hauteur de la gravité du sujet.
    Tout au plus, ces deux polémiques avaient gonflé jusqu’aux dérives langagières les plus abjectes de la part des mis en cause, qui se sont soldés par des insultes et des menaces de recourt à la justice pour diffamation, qui n’ont jamais eu le courage de les assumer dans un passage à l’acte !
    Chaque fois qu’il s’agit de publications courageuses et sincères sur l’Algérianité, le patriotisme et tout autre sujet relatif à la consolidation de l’édification nationale, son histoire et sa mémoire, une levée de boucliers de la part d’intellectuels, d’écrivains et de journalistes algériens, se dresse pour villipender son auteur dans une fuite en avant suspecte qui trahi leur mauvaise foi.
    Ce fut le cas également pour le dernier article du Pr. Abdellali Merdaci « Kamel Daoud, écrivain français : Les combats irrésolus d’un espace littéraire algérien dominé », publié en ce début du mois de juin 2020 sur quelques blogs, dont celui de Ammar Ingrachen, directeur de Frantz Fanon éditions, qui a eu lui aussi son lot de remontrance pour cette posture patriotique et bienveillante au profit de la littérature algérienne. Il sera également repris par la revue Afrique-Asie, dont la ligne éditoriale est restée fidèle et immuable aux idéaux de décolonisation des années 1960.
    Ce fut aussi le cas de ma dénonciation de l’instrumentalisation de la disparition d’Idir par des parties hostiles à la souveraineté nationale, surtout algériennes et notamment des officiels et des intellectuels Français, en profitant de cette occasion par l’opposition de la Kabylie à la nation algérienne. Toute sortes d’invectives y passaient, du valet des généraux, au raciste anti-Kabyle, ou alors, me qualifiant de tango (Islamiste), sans opposer le moindre argument, ni se soucier de faire débat sur de tels sujets aussi graves et importants pour la reconstruction en cours de l’édifice de la nouvelle république algérienne qui se profile en perspective de la lutte que mène le peuple algérien à travers le Hirak depuis le 22 février 2019.
    On ne badine pas avec la souveraineté nationale et ce ne sont pas les invectives et les menaces de toutes part, proférés par des contrebandiers de l’histoire et de faux opposants politiques au service des puissances néocolonialistes, de séparatistes identitaires tentés par les penchants dangereux du nationalisme ethnique ou des intégristes religieux à la solde d’un Orient obscurantiste, qui viendront intimider l’engagement de citoyens algériens soucieux de contribuer à l’édification nationale sur la base d’une souveraineté chèrement acquise et scellée pour les générations à venir par le serment de novembre 1954.
    Le néocolonialisme n’est pas une vue de l’esprit, c’est une réalité qui nous submerge de toutes parts. Il a allongé ses tentacules jusqu’au cœur du Hirak pour nous soustraire de l’histoire et nous dépouiller de notre souveraineté. Comme le sort qui a frappé la Lybie, la Syrie, le Yemen, l’Irak. Le livre enquête de Ahmed Bensaada n’est que la partie visible de ses méfaits.
    Des organismes sont chargés du recrutement, de la formation et du financement de blogueurs et potentiels militants subversifs pour inonder le champ de contestation politique en Algérie, afin de l’orienter. Des réseaux de militants cybers activistes formés à cet effet par ses centres de formation, notamment OTPOR, sont à l’œuvre en Algérie depuis plus d’une décennie déjà.
    Une estimation fixe le nombre de blogueurs algériens impliqués dans ce programme à environ 200 personnes. Elles ont été formées pour être utilisées au moment opportun. Cela a commencé avec ce qui a été convenu d’appeler « le printemps arabe ».
    OTPOR est une école de subversion basée en Serbie. Elle est financée et soutenu par la CIA et le milliardaire SOROS, qui a la charge d’essaimer des ONG disséminés dans les pays cibles ou à leurs proximités, lorsque les autorités de ces pays sont méfiantes. C’est le cas de l’ONG Freedom House, basée en Tunisie, pour cibler l’Algérie, qui a été maintenue en activité longtemps après la révolution du jasmin. Beaucoup de militants du MJIC, du RAJ, de BARAKAT et de beaucoup d’autres groupuscules actifs en Algérie en sont familiers.
    A noter qu’une grande partie des membres influents de BARAKAT viennent du MJIC et du RAJ. A rappeler que le MJIC fut déjà sollicité à s’associer à une charte rédigée par le mouvement RACHAD aux tous débuts de sa création, pendant les moments forts du printemps arabe. A savoir que le mouvement RACHAD est dirigé par Mourad D’Hina, ancien membre du FIS dissous et président de la ligue de droits de l’homme « KARAMA » basée à Genève et dont le siège se situe au Qatar, dont il est le pourvoyeur des fonds de fonctionnement.
    Au moment fort du printemps arabe, vers janvier 2012, le mouvement ACDA voit le jour. Il fut lui aussi sollicité à co-signer la charte initiée par RACHAD. Parmi ses membres fondateurs figure Mouloud Boumghar, un juriste ayant collaboré avec la fondation SOROS dans une étude sur la démocratie en Afrique vers le milieu de la décennie 2000-2010.
    Sachant que ACDA s’est solidarisé avec BARAKAT et a participé activement au mouvement en France en première ligne.
    A noter également que des militants devenus membres de BARAKAT de Paris n’ont pas hésité d’appeler l’ONU à l’aide pour intervenir en Algérie dans le conflit du M’Zab, lors d’une manifestation devant l’ambassade d’Algérie à Paris le 25 janvier 2014. On retrouve également leur signature dans une pétition favorable à l’intervention étrangère en Syrie.
    Le Franco-algérien, Katim Amelal, maître de conférences à Sciences poliques en France, a ouvert depuis près de huit ans son site chouf-chouf, devenu aujourd’hui une tribune ouverte à tous les ténors subversifs du Hirak. En particulier, Abdou Bendjoudi, un leader de BARAKAT, lui aussi venant du MJIC et signataire de la charte initiée par RACHAD avec ce groupuscule. Issu de famille très modeste, il se retrouve soudainement en mesure de voyager entre Alger, Stockholm, New-York et Paris en ayant une double résidence à Alger et à Paris. Ses prestations sur le site de Amelal Katim sont sponsorisées pour atteindre le maximum d’internautes. Il est souvent invité sur les plateaux de la télévision publique française France24. Amelal Katim, étant le fils d’un ancien haut fonctionnaire du pouvoir algerien, dispose d'un imposant étui de cartes de visites de divers horizons, dont celle de Gil Jacob, vice-président du CRIF, le lobby Sioniste le plus puissant en France. Les deux hommes furent chargés par le président français de rédiger un rapport sur la haine sur Internet. La majorité des recommandations du rapport sera reprise dans une proposition de loi qui verra le jour en 2019. Par haine, il en est ressorti tout ce qui est du goût du CRIF, au détriment de la liberté d’expression et de la dénonciation des crimes israéliens contre la population palestinienne. Katim Amelal n'a fait que cautionner cette loi liberticide. Sur son site, il censure systématiquement les internautes qui dénoncent le choix de ses publications comme étant l’émanation d’un berbériste séparatiste au service du lobby sioniste. Lors de la visite du Président français en Algérie, Emanuel Macron, on voit sur une photo prise à l’ambassade de France, ce dernier entouré de Amelal Katim, le propriétaire de TSA et le journaliste emprisonné, Khaled Drareni.
    Abane Meziane, anciennement membre très actif de BARAKAT d’Alger, militant des droits de l’homme, du MJIC et de beaucoup d’autres choses à la fois, qui gérait un blog subversif intitulé « Dz Militant », aujourd’hui, propriétaire du site, l’Avant-Garde, censuré en Algérie par le pouvoir algérien, qui était ministre dans le Gouvernement provisoire de Kabylie (GPK) et qui prétend avoir démissionné, était aussi un familier de Freedom House basée en Tunisie.
    Beaucoup d’autres collaborateurs avec les visées néocolonialistes sont certainement à l’œuvre pour encadrer et orienter le Hirak vers une impasse, pouvant mener le pays vers la violence et le chaos, en ouvrant la voie à l’ingérence étrangère. Enquêter sur leur existence et les dénoncer est un acte citoyen responsable, qui ne veut pas dire, comme tentent de le discréditer ces collaborateurs néo colonisés, être un anti-Hirak ou bien un pro pouvoir. Dans leur acte citoyen, ils expriment plutôt le véritable Hirak, celui qui est orienté aussi bien contre la dictature et surtout contre les visées néocolonialistes.

    Dans ces conditions, un débat entre patriotes, soucieux de la souveraineté nationale et des collaborateurs néo colonisés au service des puissances néocolonialistes, n’aura aucune chance de se produire dans des conditions démocratiques et civilisées, mais tendra naturellement à l’affrontement par l’invective, la menace, l’anathème et la fuite en avant qui caractérise les mauvaises consciences.                                                                                                                                                                                                                                                                                            - Youcef Benzatat -                                                                                                                                  

     

     

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique