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Par omarsellami le 9 Mai 2020 à 00:48
C’est un jeune chef pressé qui n’a aucun doute sur ses capacités à gouverner et à réformer. Conquérir est sa mission, rompre avec les habitudes sa méthode. Mais il se trouve confronté à une épidémie inattendue et meurtrière qui bouleverse tous ses plans . © Isabau Jouret, 2020
Il sait qu’il va devoir affronter des obstacles, mais l’adversité l’attire. Il ne craint pas les revers de fortune et rêve de faire de grandes choses. Il dort peu, quelques heures par nuit, et mange souvent à la va-vite. En pleine débâcle sanitaire, il n’hésite pas à contredire ses services de santé qui ne l’écouteront pas toujours à leur tour. Il laissera ses hommes, frappés par une épidémie incurable, pour rejoindre la côte méditerranéenne de France. Les a-t-il sacrifiés à son ambition ? Sa carrière n’en souffrira pas. Pour l’heure, le général Bonaparte est à Paris et rêve d’Orient. Une année plus tard, il sera en Égypte puis en Palestine. Son expédition échouera. Si les raisons de l’échec de son aventure orientale sont multiples, la peste à Jaffa a sûrement pesé de manière importante. Un tableau d’Antoine-Jean Gros en porte le souvenir.
« L’EMPIRE DES TURCS S’ÉCROULE TOUS LES JOURS »
En 1797, le général Bonaparte fait part au Directoire1 de son sentiment selon lequel « l’Empire des Turcs s’écroule tous les jours » et qu’il serait opportun d’agir en Orient. Il met en avant les avantages stratégiques et commerciaux que le pays peut en attendre. Charles-Maurice de Talleyrand, ministre des relations extérieures, soutient cette idée qui est déjà ancienne. Le feu vert est donné. En mai 1798, la campagne d’Égypte peut commencer.
À peine débarqué en Égypte, Bonaparte adopte une politique du changement de régime, de libération des peuples et de modernisation de l’Orient, une sorte de néoconservatisme américain avant l’heure. Quelques jours auparavant, en route vers l’Égypte, il s’était fait la main sur Malte. En moins d’une semaine de séjour, il avait révolutionné à jamais le système de gouvernance de l’île : en particulier, établissement d’un code civil, abolition de l’esclavage, abolition des privilèges et des droits féodaux, fin de l’Ordre de Malte, création d’une nouvelle administration, administration de Malte et Gozo par une commission de gouvernement, réforme de l’administration des finances publiques, création de nouvelles écoles primaires, envoi de boursiers maltais en France.
Arrivé en Égypte, sa victoire lors de la bataille des Pyramides contre les mamelouks2 (21 juillet 1798) le conforte dans ses choix stratégiques et politiques. La route du Caire lui est ouverte. Mais contrairement à ce qu’il peut croire alors, cette victoire n’augure rien de bon. Il s’ensuit une série de réussites militaires sans lendemain et de défaites, dont la plus importante est celle de la marine française à Aboukir, les 1er et 2 août 1798, face à l’amiral Horatio Nelson, qui prive l’armée de Bonaparte de toute possibilité de recevoir du renfort et de revenir en France. Le cours de son aventure orientale en est radicalement transformé.
PRÉPARATIFS SANITAIRES DE GUERRE
Les historiens s’accordent à dire que le dispositif sanitaire mis en place en préalable à l’aventure orientale de Bonaparte avait été préparé avec soin. Mais il n’a pu être déployé comme il aurait fallu. Des hommes reconnus pour leur compétence médicale avaient été nommés. Jean-Dominique Larrey, chirurgien en chef de l’armée d’Orient et René Nicolas Dufriche Desgenettes, médecin en chef du corps expéditionnaire, avaient su s’entourer de chirurgiens, médecins, membres du personnel administratif des hôpitaux et des lazarets (établissements de mise en quarantaine), et officiers de santé. Des ambulances légères, « volantes », conçues spécialement pour intervenir au plus près des malades et des blessés avaient été prévues, semblables aux cacolets de France (sièges doubles fixés de chaque côté du dos d’un animal pour le transport des voyageurs ou des blessés), des stocks de médicaments et de produits pharmaceutiques mis en cale. Trois navires-hôpitaux avaient été équipés. Mais très vite, les catastrophes se succèdent pendant la traversée de la Méditerranée. Un navire contenant du matériel chirurgical fait naufrage tandis que l’un des navires-hôpitaux est capturé par les Anglais. Arrivée sur le sol égyptien, l’équipe de santé pallie les manques et se redéploie. Des hôpitaux sont créés, les uns fixes les autres ambulants. Des lazarets sont ouverts. Des troupes y sont mises en quarantaine pour éviter une trop rapide propagation des maladies.
Tout au long de la campagne d’Égypte, de mai 1798 à août 1801, les officiers de santé se heurteront aux commissaires de guerre qui décident de l’administration, de la comptabilité, de l’intendance et de la logistique militaires. Les premiers demandent des fournitures, des médicaments et du matériel que les seconds ne leur accordent qu’avec parcimonie et après négociation. Outre les mesures qui sont imposées pour des raisons d’économie, il existe une incompréhension entre les uns et les autres. Ceux qui gèrent les finances et l’intendance ne jugent pas indispensables les exigences des médecins dont le souci de l’hygiène — notion en pleine évolution en cette fin de siècle — est constant, mais pas encore partagé par tous : désinfection des uniformes, ablutions fréquentes, nettoyage régulier des locaux réservés à la troupe, surveillance des rations alimentaires. Face aux difficultés, les officiers de santé sous la direction de Larrey et Desgenettes n’hésiteront pas à s’opposer aux responsables administratifs et même à Bonaparte.
ET LA PESTE SURVINT
La peste avait fait son apparition en Égypte dès l’été 1798 au sein de la population d’Alexandrie. Il n’aura fallu que quelques mois pour qu’elle infecte les troupes françaises. Début 1799, elle décime un demi-millier d’hommes au moment où Bonaparte prend le parti d’attaquer la Syrie (en fait, la Palestine ottomane, qui dépendait de Damas), où le sultan concentre des troupes depuis qu’il a déclaré la guerre à la France le 9 septembre 1798.
Parti d’Égypte le 10 février, le général arrive en Palestine en passant par Gaza et établit ses quartiers à Jaffa le 4 mars 1799. Les effets de la peste commencent à se faire sentir sur l’armée. Le 11 mars, il rend visite aux soldats infectés qui ont été hébergés au monastère arménien Saint-Nicolas de Jaffa. Le peintre Antoine-Jean Gros immortalisera la scène d’un Bonaparte touchant du doigt les malades atteints de peste mortelle. Œuvre de propagande destinée à alimenter l’imaginaire des Français et la geste napoléonienne, ce tableau a contribué à la fabrique de l’identité nationale française.
Antoine-Jean Gros, Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa, 1804Musée du LouvreLe 19 mars, Bonaparte est devant Saint-Jean d’Acre, à 170 km de Gaza. Il en commence le siège. Il est surpris par la résistance de la ville à laquelle participent le commodore de la flotte anglaise Sidney Smith et Haïm Farhi, chef de la communauté juive et conseiller du pacha Ahmad Djezzar. Plusieurs échecs plus tard, son insuccès démoralise d’autant plus ses soldats que la peste se répand rapidement dans leurs rangs. Durant les deux mois que durera le siège de la ville, un millier d’hommes en mourront. Il est acquis aujourd’hui que les efforts du corps médical ont limité les ravages faits par la maladie. Isolement et désinfection sont l’obsession des médecins. Le personnel de santé donne de sa personne. Ceux qui s’activent dans les lazarets avec les malades en quarantaine n’en sortent pas de crainte de contribuer à la propagation du virus. Leur confinement leur sera souvent fatal.
Desgenettes donne l’exemple. Il ramasse lui-même les effets des soldats morts de la peste pour les mettre au feu, au grand dam des intendants qui s’offusquent de ces gaspillages. Le 4 avril, il s’inocule la maladie pour montrer aux malades qu’on peut en guérir et redonner confiance à une armée qui n’est pas loin d’être en déroute.
Faute d’avoir pu prendre la citadelle de Saint-Jean d’Acre, Bonaparte engage la retraite de l’armée le 17 mai. Il demande à Desgenettes d’abréger les souffrances des soldats malades en leur donnant du laudanum. Le médecin refuse : « Mon devoir à moi, c’est de conserver. » Bonaparte s’incline, provisoirement. Les malades sont réacheminés sur Jaffa, mais le général demandera plus tard au pharmacien en chef de l’expédition de fournir le laudanum nécessaire.
Fin mai 1799, Bonaparte repart en Égypte en passant, comme à l’aller, par Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza. Le 23 août il embarque pour la France, laissant sur place son armée dont il transmet le commandement à Kléber (Il mourra assassiné en juin 1800). Il y arrivera début octobre, en ne respectant pas à son arrivée à Ajaccio les strictes règles sanitaires de quarantaine en usage à l’époque, suscitant la colère des autorités à Toulon qui y voient « une intolérable et dangereuse atteinte qui vient d’être portée aux lois et aux règlements qui doivent préserver la France du terrible fléau de la peste et maintenir chez les nations européennes la confiance qu’elles eurent toujours pour nos mesures sanitaires ».
L’aventure orientale du général en chef est achevée. Sur les 35 000 hommes partis combattre en Égypte, environ 9 000 y laissèrent leur vie, dont près de 1 700 de la peste. Le 9 novembre 1799, Napoléon Bonaparte met brutalement fin au régime du Directoire. Il est nommé premier consul et prend en main le pays. Le volet « révolution » de l’histoire de France est refermé. Deux ans plus tard, en août 1801, l’armée française d’Egypte se rend aux Anglais.
Ancien fonctionnaire international.
https://orientxxi.info/magazine/les-infortunes-d-un-jeune-chef-en-temps-d-epidemie-de-la-peste-au-covid-19,3808
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Par omarsellami le 9 Mai 2020 à 00:23
Si le gouvernement du président Micron aura montré toute son incapacité et sa légèreté à gérer la crise du coronavirus, entre volte-face incessants, contradictions permanentes, flou tenace malgré les discours fleuves, inconsistants et ennuyeux au possible du Premier ministre Edouard Philippe, il est en revanche ingénieux pour instaurer un état de droit dictatorial.
Car outre le confinement strict à cause de l’incompétence de ceux qui nous gouvernent, qui aura privé les Français de nombre de leurs libertés fondamentales dont la pratique du culte public catholique, le vote des lois liberticides dans un parlement à moitié vide pour cause de crise du coronavirus est prévu au programme du 13 mai 2020 par Macron and Co.
La proposition de loi Avia contre la haine en ligne qui avait été déposée le 20 mars 2019 à l’Assemblée nationale passe en lecture définitive à l’Assemblée nationale la semaine prochaine. Le texte sera donc adopté en pleine pandémie du Covid-19. Et selon Cédric O, Secrétaire d’Etat chargé du numérique les décrets vont être pris très rapidement. Lors de sa longue audition devant la commission des affaires culturelles, il avait précisé qu’« il s’agit maintenant de faire en sorte de prendre les décrets d’application au plus vite pour que cette loi s’applique ».
En résumé le texte modifie le régime de responsabilité des plateformes, autrefois soumise au seul régime de l’hébergeur. Afin de les contraindre à retirer non plus « promptement » mais en 24 heures une liste de contenus jugés « haineux » par certains internautes.
Outre le problème réel de la pornographie sur internet accessible aux mineurs mais qui pouvait être réglé depuis bien longtemps sans attenter à la liberté d’expression, la loi s’attaque avant tout aux propos « haineux » dans une optique tout-à-fait subjective et déterminée par le politiquement correct. Car sera jugé « haineux » ce que les média et le pouvoir en place jugent ainsi. Sont visés par la loi Avia les contenus (tweets, vidéos, images, etc) contenant des propos qui pourraient être considérés :
« une provocation à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou identité de genre ou de leur handicap ou ayant provoqué, à l’égard des mêmes personnes, aux discriminations prévues par les articles 225-2 et 432-7 du Code pénal ; une contestation de l’existence des crimes contre l’humanité, négation, minoration ou banalisation des crimes de génocides, des crimes de réduction en esclavage ou des crimes de guerre ; une injure commise par les mêmes moyens envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ; une Injure commise dans les mêmes conditions envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou identité de genre ou de leur handicap ; et du harcèlement sexuel ».
Dès le signalement, la plateforme aura 24 h pour mener l’enquête et supprimer le contenu s’il est susceptible d’être considéré, selon la doxa ambiante un propos “haineux” , et ce sous peine d’une lourde amende de 250 000 euros par oubli. Ainsi critiquer les politiques d’immigration risque de ne plus être possible car n’importe quel immigré pourra se sentir discriminé et attaqué !
Il va s’en dire que censurer sera la solution de facilité que les géants du net tels Twitter, Facebook, YouTube, appliqueront sans hésiter afin d’éviter une amende. De toute façon la censure ne leur fait pas peur, ils la pratiquent déjà allègrement sans la loi Avia, car de tolérance ils n’en ont que pour la pensée unique. La loi Avia va tout simplement leur donner un cadre légal pour sur-censurer.
L’espace de liberté ouvert par Internet pour l’expression d’une pensée divergente au politiquement, sexuellement, climatiquement corrects et résistante aux oukases de l’intelligentsia mondialiste et des officines arc-en-ciel se réduit comme peau de chagrin…
La République en Marche c’est la dictature en marche… Auteur : Francesca de Villasmundo - Source : MPI http://www.zejournal.mobi/index.php/news/show_detail/20052
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Par omarsellami le 8 Mai 2020 à 22:31
Dans ce qui est certainement une action sans précédent et révolutionnaire, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a personnellement soutenu un appel international pour arrêter le déploiement controversé des transmissions de télécommunications électromagnétiques 5G à micro-ondes. La 5G est une nouvelle bande de fréquences millimétriques introduite par l’industrie des télécommunications dans le monde entier, a été identifiée par plus de 2 000 scientifiques et 1 400 médecins du monde entier comme présentant une menace directe pour la santé humaine, ainsi que pour la vie animale, les insectes et les plantes.
La 5G fonctionne à des fréquences entre 10 et 100 fois plus élevées que les émetteurs actuels des tours de téléphonie cellulaire 3 et 4G. Le déploiement de la 5G impliquera l’installation de millions de boîtiers émetteurs à des distances ne dépassant pas un espacement de 10 à 12 maisons dans les zones urbaines. Les scientifiques ont établi que cela soumettra les citoyens vivant en zone urbaine à un barrage inévitable de pollution électromagnétique.
Un rapport publié en 2017 par plus de 230 scientifiques et médecins de 41 pays exprime de sérieuses inquiétudes quant à l’augmentation constante de l’exposition aux fréquences électromagnétiques (CEM). Ils déclarent qu’avant même le déploiement de la 5G, «de nombreuses publications scientifiques récentes ont montré que les champs électromagnétiques affectent les organismes vivants à des niveaux bien inférieurs à la plupart des directives nationales et internationales» : https://exoportail.com/250-scientifiques-emettent-un-avertissement-majeur-sur-les-effets-potentiellement-cancerigenes-des-technologies-sans-fil/
Ces effets comprennent le risque de cancer, le stress cellulaire, l’augmentation des radicaux libres nocifs, les dommages génétiques, les changements structurels et fonctionnels du système reproducteur humain, les troubles d’apprentissage et de mémoire, les troubles neurologiques et les impacts négatifs sur le bien-être général des humains. Les dommages vont bien au-delà des humains, car il y a de plus en plus de preuves d’effets nocifs à la fois sur les plantes et les animaux.
En Pologne, le public est utilisé comme cobaye dans une expérience 5G pour tester l’efficacité de la technologie. Les villes suivantes sont utilisées dans l’essai : Varsovie, Lodz, Gliwice.
La même procédure a lieu dans toute l’Europe, en Amérique du Nord et dans de nombreux autres pays.
L’étude la plus importante au monde, le National Toxicology Program (NTP), a révélé une augmentation significative de l’incidence des cancers du cœur et du cerveau chez les animaux exposés à des champs électromagnétiques inférieurs aux directives de l’International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection (ICNIRP) qui sont suivies dans la plupart des pays.
Le Premier ministre polonais a pris une mesure très responsable en signant l’Appel mondial pour l’interdiction de la 5G sur Terre et dans l’espace. Il a ouvert la voie aux dirigeants d’autres pays pour qu’ils prennent la même mesure, protégeant ainsi leurs citoyens contre une technologie potentiellement très dangereuse et non testée dont les répercussions sur la santé et le bien-être sont sans précédent. Publié par Laurent Freeman Source : https://www.naturalblaze.com/2019/06/prime-minister-of-poland-signs-global-appeal-to-stop-5g.html , https://www.5gspaceappeal.org/the-appeal et https://www.5gspaceappeal.org/signatories-organizations
Traduction et source : ExoPortail
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Par omarsellami le 8 Mai 2020 à 16:55
PANDÉMIE : LE JOUR D’APRÈS SERA CELUI DES COMPTES, RADICAL ET SANS CONCESSION ( livraison de cercueils par camion entier à l'Ephad Rotschild, Paris 25 mars 2020)
" Le dévoilement : tous les rois sont nusAinsi que nous l’avions pressenti, la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 est la révélatrice de toutes les autres. Très rapidement, chacun y est allé, à juste titre, de son domaine d’expertise pour considérer l’évidence qui allait promptement s’imposer : remise en question cette fois-ci rédhibitoire d’une Union européenne parfaitement inutile voire nuisible, incapable de protéger qui que ce soit et occupée, pendant que chacun tente de survivre, à intégrer en son sein déjà obèse l’Albanie et la Macédoine du Nord (on comprend vraiment l’urgence du dossier). Remise en question du modèle, une nouvelle fois en crise grave, d’une économie mondialisée, financiarisée et déshumanisée, irrespectueuse des peuples, de l’environnement mais aussi source d’insécurité profonde pour ceux-ci. Prise de conscience subite, comme d’autres découvrent la lune, des vertus de l’État providence –encore faudrait-il que celui-ci soit aux mains d’hommes d’Etat dignes de ce nom et non de valets de la finance, lesquels découvrent subitement que le pays tourne encore, malgré le confinement, grâce aux éboueurs, aux personnels soignants, aux caissières, aux livreurs, à tous ceux que l’enseigne Intermarché a récemment et fort justement qualifiés de « héros discrets », sur lesquels le pouvoir macronien n’aura pourtant eu de cesse de taper pendant des mois, depuis la crise des Gilets Jaunes jusqu’aux mobilisations contre la réforme des retraites, et qui continuent de faire tourner la boutique, enfin, pour ceux qui auront réussi à conserver leurs deux yeux.La fulgurante débandadeOn avait donc rapidement compris que tout allait s’écrouler, mais on n’avait pas imaginé que la débandade serait aussi rapide et fulgurante, quand bien même pour des raisons conjoncturelles évidentes, la machine tient encore debout, rafistolée avec du scotch, comme elle-même placée sous un respirateur artificiel de fortune: la France retient son souffle avant que des comptes soient demandés, rendus et que les responsables soient amenés à répondre de leurs nombreuses et coupables errances. Car l’heure viendra de rendre des comptes, quoi qu’en pensent ceux qui tentent, sous prétexte d’une Union nationale qu’ils n’ont cessé de déconstruire méthodiquement (le mot même de nation était devenu péjoratif) de faire taire les esprits libres et critiques et les personnes qui s’efforcent, en dépit des circonstances, de réfléchir.Les improvisations n’ont cessé de succéder aux mensonges qui eux-mêmes ont fait place à d’autres improvisations, mises en scènes et choix coupables, dissimulations, manipulations. La pénurie de masques, de respirateurs, de protections, de tests est flagrante, quand bien même les habituels amuseurs publics d’un exécutif aux abois se succèdent pour déclarer que tout ceci ne sert à rien et que si les soignants tombent malades c’est certainement à cause des transports en commun. La somme des déclarations grotesques, ineptes et coupables est telle qu’on ne saurait ici la restituer dans sa totalité. Sans compter l’appréciation même de l’ampleur de la crise qui vire au grotesque puisque dans notre pays, pour être testé, il faut être soit élu soit quasi mort. Les chiffres qui sont donnés sont donc aussi fiables que ceux d’une République bananière, d’autant que, concernant les personnes décédées elles-mêmes, on ne comptabilise ni les membres des Ehpad dont on constate une nouvelle fois l’extrême dénuement, ni les personnes qui décèdent à domicile.L’Histoire avec sa grande hacheLa désorganisation, l’impréparation, l’absence d’anticipation deviennent chaque jour plus manifestes, alors même que la France possédait l’un des systèmes de santé publique parmi les plus performants du monde. On découvre peu à peu l’ampleur des dégâts et l’on hésite, en raison du confinement, entre le rire nerveux et une colère immense qui, peu à peu, en chacun, en chaque foyer, dans chaque maison, est en train de monter et dont on se dit que lorsqu’elle va sortir et s’exprimer, elle risque de laisser quelques traces dans l’Histoire avec sa grande hache, comme disait Perec.Ces dégâts étaient pourtant prévisibles et annoncés par les personnels soignants depuis des années, et particulièrement depuis des mois, à qui l’on préférait répondre à grands renforts de gaz lacrymogènes, tant il semblait plus judicieux à cet exécutif de prévoir des stocks de grenades de désencerclement et autres matériels répressifs plutôt que du matériel sanitaire qui, à présent, manque cruellement.La bataille autour des travaux pourtant prometteurs et indispensables du Professeur Raoult est un des exemples les plus calamiteux de cette incurie coupable des pouvoirs publics. On déclare l’état de guerre mais on prend des précautions de jouvencelles pour tenter, sans attendre, d’administrer dans de bonnes conditions, de la chloroquine aux patients, si possible avant leur mise en bière (selon le protocole mis au point au CHU de Marseille, et non pas en avalant du produit pour nettoyer les aquariums comme l’ont fait deux imbéciles aux Etats-Unis, ce dont se sont immédiatement et stupidement emparés les détracteurs macroniens de notre original druide marseillais aux allures de Panoramix), que l’on s’arrange dans le même temps pour rendre aussi rare et efficace que l’extrême onction. On s’aperçoit que la Nivaquine, distribuée à des milliards de doses depuis plus de 70 ans, a été classée subitement parmi les substances vénéneuses par Agnès Buzyn au début de l’année, au moment même où se déclenchait la crise du coronavirus (il faut croire que l’application du principe de précaution est à géométrie très variable selon les intérêts poursuivis) et sachant que les Chinois étaient sur la piste de plusieurs protocoles incluant cette molécule. On découvre par ailleurs que la seule usine française fabriquant ce médicament, FAMAR, près de Lyon, a été placée en redressement judiciaire suite à sa revente par le fonds d’investissement américain KKR, tandis que le seul site européen fabriquant des bouteilles d’oxygène médical, LUXFER, près de Clermont-Ferrand, a quant à lui fermé sur décision de son actionnaire britannique et malgré une activité parfaitement rentable (quand il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir). Il semble qu’on ait perdu l’intérêt général quelque part dans le vaste delta qui sépare la start-up nation de l’Etat-stratège…Aujourd’hui, les membres d’un exécutif qui n’a eu de cesse de mépriser cette économie locale, territoriale, de vanter les mérites d’un néo-libéralisme sans âme, d’une financiarisation brutale de l’économie, de dogmes bruxellois irresponsables et hostiles à toute forme de souveraineté, y compris sanitaire, pharmaceutique, médicale, des États-nations, découvrent subitement les dégâts que causent leurs choix coupables, sans pour autant, du reste, s’en excuser le moins du monde.Alors, mentir semble la seule solution. Tenter de décrédibiliser les travaux du professeur de Marseille qui ne goûte pas les joies vaines de la haute administration parisienne, mentir au sujet des protections, mentir sur l’anticipation qui n’a pas été faite, mentir sur les mesures qui n’ont pas été prises. Mentir, aussi, sur les raisons pour lesquelles ces mesures n’ont pas été prises, alors que, comme l’indique Agnès Buzyn elle-même, tout ce qui allait advenir était clair depuis deux mois.Tous ceux qui sont responsables de ce délitement et de cette désorganisation demandent désormais, aux abois, de l’aide. Alors, bien sûr, chacun va retrousser ses manches et aider, à sa manière, aider les soignants, aider les agriculteurs, aider de toutes les façons possibles tous ceux qui en ont besoin, mais l’heure des comptes, ensuite, sera de mise. Elle sera radicale et sans concessions.Parce qu’il faudra juger jusqu’au dernier tous ceux qui auront été responsables du fait qu’en 2020, en France, on ne puisse plus même enterrer dignement ses morts, à l’heure où Georges Steiner et ses Antigones nous ont adressé un dernier salut du monde civilisé."D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@yahoo.fr
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Par omarsellami le 8 Mai 2020 à 14:21
Il est par hypothèse bien difficile de visiter les prisons israéliennes dédiées à la Résistance arabe, car elles sont toutes sur le territoire d’Israël, et inaccessibles. En violation de la IV° convention de Genève (Art. 76, 4° alinéa) et du statut de la Cour pénale internationale (art. 8, 2, b, viii) les dirigeants d’Israël ont toujours procédé au transfert des résistants arabes sur leur territoire, pour les interroger, les juger et les garder détenus. C’est dire qu’avant même de se poser des questions sur la conformité des procédures au droit (CPI, art. 8, 1, a, vi et art. 8, 1, a, ii), le crime de guerre est déjà établi. Le fait est indéniable, mais que ne pardonnerait-on pas à la seule démocratie du Proche-Orient…
Aussi, la visite de la prison de Khiam dans le Sud-Liban est d’autant plus importante. Israël a depuis ses méfaits bombardé le site, pour le détruire à 90%, mais passer quelques heures sur place, avec les explications d’anciens détenus, permet d’en savoir bien assez sur ce crime d’Etat.
Non-droit absolu
Cette prison était à l’origine une caserne, construite en 1933, du temps du mandat français, sur un promontoire qui domine le Sud-Liban. C’est lors de l’occupation du Sud du Liban, de 1982 à 2000, qu’Israël en a fait une prison dédiée à la résistance libanaise. Au fil du temps, environ 150 personnes y étaient détenues, des hommes, des femmes et des enfants. Au total 5000 personnes, souvent pour de longues années,… et aucune d’elle n’a été jugée.
L’encadrement était le fait d’officiers israéliens, et le fonctionnement reposait sur la sinistre ALS, l’Armée du Liban-Sud, une milice sous-traitante de l’armée israélienne, prête à tout, comme le sont les traîtres.
Khiam était une zone de non-droit absolu : torture systématique, conditions inhumaines de détention, isolement total, privation de lumière, pas de visite, pas d’avocat, pas de juge, pas de correspondance… et pas de procès. Si pour certains le séjour était court, car il fallait intimider, la plupart des détenus l’ont été pour de longues périodes, souvent plus de dix ans… et sans aucun jugement. Un ordre militaire, resté secret, suffisait.
Après dix ans de clandestinité, l’intervention du CICR
Bien protégé par le camp occidental, haut défenseur des valeurs, Israël a menti effrontément pendant plus de dix ans en niant l’existence de cette prison. C’était simplement un centre pour gérer les arrestations… Ajoutez quelques expressions outragées pour contester la propagande de Résistance libanaise, ces terroristes… En 1989, les détenus avaient engagé un mouvement de protestation pour obtenir la visite du CICR, aussitôt réprimé par deux exécutions. Les démarches insistantes du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont fini par payer six ans plus tard, et en 1995 le CICR a pu effectuer une première visite. Il s’attendait à l’horreur, et il a vu pire.
L’un des caissons, pour l’isolement
Un détenu pouvait rester des journées entières dans ces coffres
Une cellule collective pour hommes
Soha Bechara
La résistante Soha Bechara a passé dix ans à Khiam. Militante du Parti communiste, elle avait tenté 7 novembre 1988 d’abattre Antoine Lahad, ce général dévoyé qui dirigeait l’ALS. Elle a vécu six ans à l’isolement, dans une cellule d’isolement mesurant 1,80 m de long sur 80 cm de large, avec d’incessants interrogatoires sous la torture : « L’électricité, les tuyaux, l’eau… des décharges électriques durant quatre heures d’affilée. On ne peut que crier dans ces moments-là ». Un jour, ils ont amené sa mère pour qu’elle assiste aux tortures de la fille. A-t-elle pleuré durant ces dix ans ? « Oui, j’ai pleuré quand cette mère et ce bébé criaient parce qu’on les séparait, et aussi quand on entendait les hurlements des hommes et des femmes en train d’être torturés. Pour les hommes, c’était horrible. A Khyam, la torture est hors de pensée ».
En haut de la photo, la partie préservée, qui était le quartier des femmes
Suleiman Ramadan
Suleiman Ramadan a été capturé le 17 septembre 1985, grièvement blessé lors d’une opération militaire. D’abord transféré à l’hôpital militaire de Haïfa, où il a du être amputé d’une jambe, il est revenu le 27 octobre 1985 à Khiam, pour 73 jours d’interrogatoire sous la torture, les menottes aux poings, la tête toujours couverte d’un sac, installé sur un chariot dans un couloir, sans aucun soin pour ses blessures : «De faim, je mangeais mes ongles et la peau de mes doigts. Mais cela n’était rien par rapport aux brutalités et à la torture qui tombaient à n’importe quel moment». Suivra la cellule : neuf mois passés dans une cellule d’isolement de 90 cm sur 90 cm, puis à sept dans une cellule de 2,25 m sur 2,25 m : « C’était l’enfer. Nous étions privés de tout. C’était le règne de la maladie et de la faim. Les douches que nous prenions étaient parfois espacées de deux mois».
Après la visite du CICR, ont été lâchées quelques améliorations minimales d’hygiène, comme un point d’eau dans les cellules, et le rétablissement des correspondances. Dans la première lettre qu’il a reçue de sa famille, Suleiman Ramadan a trouvé une photo de son neveu. «En voyant cet enfant, j’ai su que j’existais en tant qu’être humain. C’est la plus grande joie de ma vie. Même à la libération, je n’ai pas ressenti cette joie-là ».
Libération en mai 2000…
En mai 2000, la Résistance libanaise a gagné. Israël a dû se retirer du Liban, les miliciens de l’ASL se sont liquéfiés et dans la foulée la prison de Khiam a été prise d’assaut : 145 prisonniers ont retrouvé la liberté.
Depuis, cette prison était devenu un mémorial, ouvert au public. Tout était resté, comme figé au temps de tortionnaires.
… et bombardement en juillet 2006
Le 25 juillet 2006, lors de la «guerre de 34 jours» entre Israël et le Hezbollah, l’aviation israélienne a largué une bombe guidée sur le site, qui n’était en rien un objectif militaire, et a pratiquement tout détruit. Quatre bérets bleus de l’ONU – un Autrichien, un Canadien, un Chinois et un Finlandais – qui étaient de permanence ont été tués. L’ONU a ouvert une enquête, et Israël a reconnu une « erreur au niveau opérationnel ».
C’était le geste du criminel qui veut faire disparaître les traces de son crime. Sauf que les crimes commis à Khiam sont entrés dans l’histoire, et que reste-t-il comme pensée à celui qui veut détruire les lieux de mémoire ?
Deux vidéos
La première Khiam ou le temps égrené au Sud-Liban est signée Jean-Marc Sroussi. Elle traite spécifiquement de la prison, et comme elle a été tournée en février 2006, on peut voir la prison avant son bombardement.
La seconde est un reportage publié par Temps Présent, l’émission de la RTS, Soha, retour au pays du Hezbollah, tournée en octobre 2006. Un bon reportage, qui fait comprendre ce qu’était la vie à Khiam, et qui pose très correctement le cadre de ce qu’est la Résistance libanaise, avec le rôle clé du Hezbollah, diabolisé chez nous, mais là-bas pièce essentielle, et respectée, de la défense du peuple libanais. Par Maître Gilles Devers La source originale de cet article est Mondialisation.ca
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Par omarsellami le 8 Mai 2020 à 13:11
45 000 Algériens ont été, ce jour-là, assassinés non pas par la France, mais au nom de la France. Soulevons le couvercle sur cet aspect volontairement caché...
Le mensonge à beau courir... 75 ans après, les massacres d’Algériens, le 8 Mai 1945, n’ont toujours pas livré leur secret. La France officielle considère que c’est « une tragédie inexcusable » qui fait partie du « crime contre l’humanité » durant 130 années de colonisation.
Ces déclarations ont un sens. Pour les comprendre, il faut revisiter l’histoire. Durant la Seconde Guerre mondiale, la France a été occupée par l’Allemagne en laissant une partie du territoire dirigée à partir de Vichy par le maréchal Pétain sous l’autorité allemande. Quant à l’Empire colonial français de l’époque et l’Algérie en particulier, l’Allemagne avait laissé la gestion à Vichy. Avec l’abrogation du décret Crémieux, le 7 octobre 1940, les juifs d’Algérie perdent la nationalité française. C’est alors que se constituent des groupes autour de quelques personnages comme le tristement célèbre Jean Achiary, Roger Carcassonne et José Abouler qui organisèrent, sous le nom de code « opération Torch », le débarquement des troupes étasuniennes à Sidi Ferruch (même endroit que le débarquement de 1830) le 8 novembre 1942.
Un débarquement suivi aussitôt par un putsch organisé par les milices regroupées autour de José Aboulker, renversa les responsables militaires et civils de Vichy en occupant les points névralgiques de la capitale algérienne. A partir de ce moment-là, l’Algérie n’était plus dirigée par la France, mais par des individus au nom de la France. Des individus qui ont régné en maîtres le 8 mai 1945. La France qui n’existait que par un gouvernement provisoire dirigé par le général De Gaulle, n’avait aucune prise sur ce qui se passait réellement en Algérie. Le 22 octobre 1943 le décret Crémieux est rétabli.
Dans cette confusion générale qui régnait en Algérie et en France, Messali Hadj était, le 8 Mai 1945, en résidence surveillée à Brazzaville (Congo). Des militants du PPA ont organisé le 1er Mai et le 8 Mai 1945 des manifestations pour demander la libération de Messali. Il faut rappeler que Messali revendiquait, dans son programme, l’indépendance de l’Algérie. C’est pourquoi les manifestations du PPA ne pouvaient pas être tolérées par les colons les plus extrémistes qui avaient organisé le putsch pour se séparer de l’Etat français. Le prétexte fut tout trouvé et Achiary, l’un des chefs de l’opération Torch, se chargea de « rétablir » l’ordre dans l’Algérie « française ». Ce criminel prit soin de s’éloigner d’Alger pour agir loin des regards et éviter les témoignages pour s’en aller organiser son génocide dans l’Est algérien.
On sait aujourd’hui que ce trio de comploteurs ne faisait pas confiance au général De Gaulle sur le sort à réserver au territoire algérien. D’où l’idée de lui forcer la main et le mettre devant le fait accompli lorsque, fier de lui, le général Raymond Duval à qui avait été confiée la mission de « maintien de l’ordre » par le trio d’assassins, déclara à l’adresse des pieds-noirs : « Je vous ai donné la paix pour dix ans ! ».
Toute la longue période de la colonisation de l’Algérie (1830-1962) fut gérée de la même manière. C’est-à-dire par les colons qui y faisaient la pluie et le beau temps (pour eux) au nom de la France. Tout le monde se rappelle la tentative de putsch du général Salan en avril 1961. Il était calqué sur le même mode opératoire que le putsch de 1942 organisé par les milices de José Aboulker. Sauf qu’en 1961, De Gaulle ne dirigeait plus la France de façon « provisoire » comme en 1945, mais d’une main de fer et avec toute l’autorité d’un chef d’Etat. C’est pourquoi l’aventure de Salan échoua. Ceci pour dire que fort de tous ces éléments de l’histoire, Emmanuel Macron a pu qualifier la colonisation de « crime contre l’humanité ». Il n’accuse pas la France, mais les milices qui agissaient au nom de la France. Dans les deux cas, la responsabilité de l’Etat français reste entière. D’ailleurs, bien plus tard, une femme politique française, dans un autre contexte, établit cette différence par cette phrase devenue célèbre : « Responsable mais pas coupable. »
Comme ce n’était pas la première fois que la France devait endosser des actions « empruntées ». En 1830, le débarquement et ensuite la colonisation de l’Algérie fut l’œuvre de Bacri et de Busnach, deux associés dans le négoce qui induisirent en erreur le dey d’Alger et le roi de France Charles X. Avec la complicité de Talleyrand, alias le Boiteux. C’est exactement avec le même procédé et le même écran de fumée que fut organisé le massacre des 45 000 Algériens le 8 mai 1945. Ce qui ne dédouane en rien l’Etat français, mais permet une plus grande précision dans l’étude de l’histoire de la colonisation de l’Algérie. Pour mieux comprendre le présent ! Zouhir MEKARBI URL de cet article 36108 https://www.legrandsoir.info/la-france-n-etait-pas-en-algerie-le-8-mai-1945.html
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Par omarsellami le 8 Mai 2020 à 01:59
Vous ne pouvez pas y avoir échappé. Zemmour a reçu un crachat dans la rue et c’est devenu un scandale d’Etat.
Dans une vidéo diffusée initialement sur le réseau social Snapchat, on aperçoit Zemmour marchant seul à Paris. Un homme le filme tout en l’insultant. L’auteur de la vidéo apparaît ensuite face caméra et affirme lui avoir craché dessus.
Buzz immédiat ! Et de nombreux messages de soutien au raciste le plus célèbre de France.
Ses amis du FN/RN bien sûr mais aussi le président des Républicains Christian Jacob. Là aussi rien d’étonnant quand on se souvient que le parti qui s’appelait encore l’UMP à l’époque avait fait une ovation à Zemmour qui venait d’être condamné pour provocation à la discrimination raciale. Il y a eu aussi ses boss de CNews, la chaîne grâce à qui il existe encore médiatiquement. Des soutiens logique donc.
Par contre, on ne s’attendait pas vraiment à ce que le président de la République française… Macron, appelle un homme condamné pour racisme, et reste avec lui 45 minutes au téléphone pour le câliner, le réconforter ! 45 minutes oui.
Parce que de qui parlons-nous ?
Zemmour, c’est l’homme qui a été définitivement condamné en septembre dernier pour provocation à la haine religieuse après des propos islamophobes tenus en 2016. Dans l’émission C à vous sur France 5, il avait affirmé qu’il fallait donner aux musulmans «le choix entre l’islam et la France». Selon lui, la France vivrait «depuis trente ans une invasion» et «dans d’innombrables banlieues françaises où de nombreuses jeunes filles sont voilées», se jouerait une «lutte pour islamiser un territoire», «un djihad».
C’est cet homme que Macron a appelé pendant 45 minutes.
Il y a deux jours encore sur CNews, Zemmour réagissait à cet incident dans les rues de Paris. Selon lui, «ces islamo-racailles sont le bras armé d’une guerre de civilisation sur notre sol, d’un jihad permanent et qui chasse et pourchasse les infidèles.»
C’est cet homme que Macron a appelé pendant 45 minutes.
"Ces islamo-racailles sont le bras armé d’une guerre de civilisation sur notre sol, d’un jihad permanent et qui chasse et pourchasse les infidèles."
Un grand bip-up pour @EmmanuelMacron qui a appelé cette raclure pour le soutenir !59 personnes parlent à ce sujetEn 2017, un attentat dans une mosquée en Egypte provoquait la mort de 305 personnes dont 27 enfants. Zemmour, c’est l’homme qui avait voulu christianiser les victimes pour expliquer que les musulmans ne sont pas les principales victimes du terrorisme dans le monde. Selon lui, pour les terroristes, «les victimes étaient avant tout des soufis» et pour «l’Islam sunnite traditionnel, le soufisme ressemble beaucoup au christianisme, beaucoup trop, c’est une sorte d’hérésie» et donc Zemmour en concluait qu’en fait, une mosquée soufie était pire qu’une église. Un cerveau malade quoi !
C’est cet homme que Macron a appelé pendant 45 minutes
Après avoir câliné Zemmour pendant 45 minutes, Macron va appeler tous les musulmans de France
Vous ne pouvez pas y avoir échappé. Zemmour a reçu un crachat dans la rue et c’est devenu un scandale d’Etat.
Dans une vidéo diffusée initialement sur le réseau social Snapchat, on aperçoit Zemmour marchant seul à Paris. Un homme le filme tout en l’insultant. L’auteur de la vidéo apparaît ensuite face caméra et affirme lui avoir craché dessus.
Buzz immédiat ! Et de nombreux messages de soutien au raciste le plus célèbre de France.
Ses amis du FN/RN bien sûr mais aussi le président des Républicains Christian Jacob. Là aussi rien d’étonnant quand on se souvient que le parti qui s’appelait encore l’UMP à l’époque avait fait une ovation à Zemmour qui venait d’être condamné pour provocation à la discrimination raciale. Il y a eu aussi ses boss de CNews, la chaîne grâce à qui il existe encore médiatiquement. Des soutiens logique donc.
Par contre, on ne s’attendait pas vraiment à ce que le président de la République française… Macron, appelle un homme condamné pour racisme, et reste avec lui 45 minutes au téléphone pour le câliner, le réconforter ! 45 minutes oui.
Parce que de qui parlons-nous ?
Zemmour, c’est l’homme qui a été définitivement condamné en septembre dernier pour provocation à la haine religieuse après des propos islamophobes tenus en 2016. Dans l’émission C à vous sur France 5, il avait affirmé qu’il fallait donner aux musulmans «le choix entre l’islam et la France». Selon lui, la France vivrait «depuis trente ans une invasion» et «dans d’innombrables banlieues françaises où de nombreuses jeunes filles sont voilées», se jouerait une «lutte pour islamiser un territoire», «un djihad».
C’est cet homme que Macron a appelé pendant 45 minutes.
Il y a deux jours encore sur CNews, Zemmour réagissait à cet incident dans les rues de Paris. Selon lui, «ces islamo-racailles sont le bras armé d’une guerre de civilisation sur notre sol, d’un jihad permanent et qui chasse et pourchasse les infidèles.»
C’est cet homme que Macron a appelé pendant 45 minutes.
"Ces islamo-racailles sont le bras armé d’une guerre de civilisation sur notre sol, d’un jihad permanent et qui chasse et pourchasse les infidèles."
Un grand bip-up pour @EmmanuelMacron qui a appelé cette raclure pour le soutenir !59 personnes parlent à ce sujetEn 2017, un attentat dans une mosquée en Egypte provoquait la mort de 305 personnes dont 27 enfants. Zemmour, c’est l’homme qui avait voulu christianiser les victimes pour expliquer que les musulmans ne sont pas les principales victimes du terrorisme dans le monde. Selon lui, pour les terroristes, «les victimes étaient avant tout des soufis» et pour «l’Islam sunnite traditionnel, le soufisme ressemble beaucoup au christianisme, beaucoup trop, c’est une sorte d’hérésie» et donc Zemmour en concluait qu’en fait, une mosquée soufie était pire qu’une église. Un cerveau malade quoi !
C’est cet homme que Macron a appelé pendant 45 minutes.
Zemmour, c’est l’homme qui déclarait en 2014 au journal italien «Corriere della sera» qu’il fallait réfléchir à déporter 5 millions de musulmans, ce «peuple dans le peuple». «Je sais, c’est irréaliste mais l’Histoire est surprenante. Qui aurait dit en 1940 que un million de pieds-noirs, vingt ans plus tard, seraient partis d’Algérie pour revenir en France ? Ou bien qu’après la guerre, 5 ou 6 millions d’Allemands auraient abandonné l’Europe centrale et orientale où ils vivaient depuis des siècles ?»
C’est cet homme que Macron a appelé pendant 45 minutes.
Zemmour, c’est aussi celui qui disait être du côté du général Bugeaud : «Quand le général Bugeaud arrive en Algérie, il commence à massacrer les musulmans, et même certains juifs. Et ben moi je suis aujourd’hui du côté du général Bugeaud. C’est ça, être français !». Le général Bugeaud est responsable des enfumades de grottes en Algérie dans lesquelles se réfugiaient hommes, femmes et enfants fuyants les troupes colonisatrices françaises.
«Si ces gredins se retirent dans leurs cavernes, imitez Cavaignac aux Sbéhas! Enfumez les à outrance comme des renards», avait conseillé Bugeaud à ses subordonnées. L’un d’eux, le colonel Pélissier, n’avait pas hésiter à asphyxier plus de 1 000 personnes. Dans cette vidéo, une modélisation des massacres…
C’est cet homme que Macron a appelé pendant 45 minutes.
Liste non exhaustive…
Du coup, si Macron appelle un raciste notoire qui a reçu un crachat dans la rue, on peut donc espérer qu’il va bientôt appeler les millions de musulmans sur lesquels crachent Zemmour depuis des années..
Cet appel a bien sûr choqué
Vous vous demandez comment depuis des années, des millions de personnes se frappent le front en se demandant comment un raciste notoire peut avoir pignon sur rue dans les médias jusqu’à y tenir sa propre émission en toute impunité ? Macron vous apporte la réponse…
Depuis des années de millions de personnes se frappent le front en se demandant comment un raciste notoire peut avoir pignon sur rue dans les médias jusqu’à y tenir sa propre émission en toute impunité.
Depuis hier on est nombreux à comprendre.689 personnes parlent à ce sujet«On pourrait, en France, dans les médias, insulter des millions de gens avec des propos racistes sans aucune réaction de ses victimes?», réagit l’ex-footballeur professionnelle Vikash Dhorasoo.
Par omarsellami le 8 Mai 2020 à 01:42Le président des États-Unis a exprimé vendredi son malaise à propos d’un accord entre la Chine et le Venezuela pour élargir leur coopération dans la lutte contre le Covid–19.
« Nous ne serions pas contents si cela s’était produit. Je n’ai pas parlé du Venezuela avec le président de la Chine, de cet aspect du Venezuela mais si cela est arrivé je ne serai pas content. Je ne serai pas content », a déclaré Donald Trump lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche.
Le même jour, le président chinois, Xi Jinping, et son homologue vénézuélien, Nicolas Maduro, ont décidé de travailler ensemble pendant ces prochaines semaines pour combattre le Coronavirus.
Quand on lui a demandé si cet accord entre Pékin et Caracas s’étendait à d’autres aspects économiques, le locataire de la Maison Blanche a exprimé son malaise. « Je suis inquiet à cause de tout. Je suis inquiet pour tout, à cause de ça je ne dors pas beaucoup. Et je suis préoccupé par tout mais ça ne me ferait pas plaisir ».
Quelques heures plutôt, la chancellerie vénézuélienne avait fait savoir que Xi avait déclaré à Maduro dans une conversation téléphonique que son pays « suit de près » l’évolution de la pandémie de Covid–19 au Venezuela et « continuera à soutenir le pays bolivarien dans la défense de sa souveraineté ».
Contrairement aux États-Unis qui poursuivent leurs sanctions unilatérales contre des pays indépendants comme le Venezuela pendant la pandémie et subissent une vague de critiques, la Chine contribue avec d’autres États à la limitation de la contagion.
Bien que les conséquences négatives des mesures coercitives de Washington au Venezuela ne soient pas nouvelles, la question est que les défenseurs des Droits de l’Homme on fait résonner toutes les alarmes face à la crise provoquée par le virus mortel.
Le Venezuela dénonce le fait que les sanctions unilatérales des États-Unis l’empêchent d’acheter des médicaments et du matériel pour faire face au Covid–19.
En reprochant à Washington d’exercer « un terrorisme économique, » le Gouvernement vénézuélien a déposé en février une plainte devant la Cour Pénale Internationale (CPI) contre les États-Unis pour leurs mesures coercitives et pour les crimes contre l’humanité qu’ils perpètrent contre la nation vénézuélienne.
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
- Source : Alba Ciudad (Venezuela)
votre commentairePar omarsellami le 8 Mai 2020 à 01:31Les forces spéciales vénézuéliennes ont neutralisé l’armée américaine, qui a tenté d’organiser un coup d’État.
Selon les médias vénézuéliens, les forces d’opérations spéciales vénézuéliennes ont non seulement empêché une tentative de coup d’État, mais ont également capturé deux militaires américains. Washington réfute catégoriquement de telles informations, cependant, les photographies d’archives montrent que nous parlons vraiment des officiers de l’armée américaine, qui sont actuellement « affectés » à la compagnie militaire privée « SILVERCORP ».
On sait qu’à l’heure actuelle, environ trois douzaines de mercenaires américains et colombiens ont été détenus au Venezuela, dont certains ont été transférés dans le pays depuis les États voisins, et certains directement depuis les États-Unis. Néanmoins, une tentative de renverser le gouvernement actuel dans le pays a abouti à un effondrement complet de l’armée américaine et de Washington en général – les forces spéciales vénézuéliennes ont neutralisé les mercenaires bien avant la phase active prévue, cependant, les experts n’excluent pas que la Colombie et les États-Unis puissent maintenant commencer une agression non dissimulée contre le Venezuela. Bien qu’avec l’armement actuel du pays, les pertes seront colossales pour la Colombie et les États-Unis.
De plus, les experts prêtent attention au fait que le Venezuela est activement soutenu par la Russie, l’Iran et la Chine et, par conséquent, toute action militaire dirigée contre ce pays entraînera des mesures de la part de ces États. En outre, compte tenu de ces actions des États-Unis, les experts n’excluent pas que le Venezuela puisse autoriser la Russie à déployer des systèmes de missiles sur son territoire, avertissant ainsi les États-Unis de leur volonté de porter un coup sérieux à l’une des villes.
votre commentairePar omarsellami le 8 Mai 2020 à 01:26Chaque pays a connu dans son histoire des scandales d’achat secret de médias par des agents économiques. C’est aujourd’hui le cas au niveau européen.
Par exemple, la Bill and Melinda Gates Foundation a versé en 2019 :
- Der Spiegel : 2 537 294 $
- Die Zeit : 297 124 $
- Le Monde : 2 126 790 $
- The Atlantic : 500 222 $
- The Bureau of Investigative Journalism : 1 068 169 $
- The Guardian : 175 000 $
- The Project Syndicate (tribunes libres) : 1 619 861 $
Notez bien qu’en finançant des enquêtes (Bureau of Investigative Journalism) ou en rémunérant des auteurs de tribunes libres traduites et diffusées en plusieurs langues (Project Syndicate), le « donateur » « soutient » tous les journaux qui les reprennent sans avoir à leur verser directement d’argent.
- Source : Réseau Voltaire
votre commentairePar omarsellami le 8 Mai 2020 à 01:13Il est évident que Macron a toujours su où il allait et comment y aller, et ce, depuis le début de cette crise, contrairement à Donald Trump, qui semble avoir pris le train en marche bien plus tard. A la différence de ses collègues (italien et espagnol, entre autres), qui ont pris des décisions radicales dès le départ, Macron a préféré ruser en faisant en sorte que ce soit les Français eux-mêmes qui le poussent à agir exactement comme il le souhaitait, grâce à la manipulation médiatique de la peur. Il faut dire qu’il jouait sur du velours, car les Français adorent croire que leurs gouvernants sont des incompétents ou des imbéciles.
Aujourd’hui, pour ce qui concerne la France Macron peut dire : « Mission accomplie ». Mais dans cette histoire, il n’y a pas que la France. Les autres chefs d’état européens appartenant aux mêmes organisations politico-idéologiques peuvent également se montrer satisfaits et dire la même chose. Il est difficile de croire que tout ce petit monde ait pu agir de manière isolée et sans coordination, alors que l’on constate clairement une ligne directrice commune et des conséquences socio-politiques quasi identiques dans tous les pays concernés. Les objectifs dont parle Natacha Polony dans cette opération dépassent, à mon avis, le cadre de la France et des magouilles politiciennes habituelles. C’est une opération globale à l’échelle de la planète. Avic. RI
*****
BRAVO NATACHA !
Contrairement à 79% des français, je commence à penser (mais j’espère avoir tort) qu’en fait Macron sait où il veut aller…
1) il a laissé la situation pourrir et le nombre de cas exploser pour justifier la mise en place du confinement.
2) le confinement lui a permis de passer la loi d’urgence sanitaire.
3) la loi sanitaire lui a permis d’avoir le droit de gouverner par ordonnances.
4) il a fait passer par ordonnance des lois qui ont fini de casser le code du travail et les droits des travailleurs.
5) grâce à la stratégie de la peur et grâce au confinement, personne n’est à même de réagir et de manifester contre ces décisions infâmes dignes d’un traître et d’un dictateur.
6) Les oligarques se frottent les mains à l’idée de pouvoir disposer d’une future main d’œuvre qu’ils vont pouvoir traiter comme des esclaves corvéables à souhait. Macron leur a permis de revenir à la situation d’avant-guerre en matière de droits du travail et de protection sociale.
Voilà selon moi quelle était la première phase du plan
Voici ensuite la seconde phase du plan à présent qu’il a changé les règles du jeu au profit de sa caste,
1) Au plus fort de la vague de mortalité dans les hôpitaux et les Ehpad, Macron va pouvoir livrer les masques, les tests et le matériel médical de protection…
2) il va probablement rapidement autoriser l’utilisation des nouvelles molécules que ses amis des laboratoires sont en train de finir de tester (bingo pour Big pharma et ses actionnaires)
3) Il se fera ainsi passer pour un sauveur.
4) grâce au traitement, aux tests et aux masques, tout le monde pourra retourner travailler :
– 60 heures par semaines – sans heures supplémentaires
– Sans congés payés tant que les patrons ne l’auront pas décidé.
– Sans augmentation de salaire voir même avec diminution de salaire pour cause de crise économique.
Si le système bancaire – aidé par la banque centrale- tient le choc et que l’économie mondiale ne tombe pas en déconfiture, Macron aura réussi à faire ce qu’aucun autre président Français avait réussi avant lui : livrer les français pieds et poings liés au patronat qu’il aura rassuré et consolidé grâce à la garantie des 330 Milliards promis – qui augmenteront la dette, que nous devrons rembourser en travaillant toujours plus et plus longtemps.
En maintenant aussi longtemps que nécessaire l’état d’urgence sanitaire, il pourra passer toutes sorte de loi visant à contrôler/surveiller la population.
Empêchera toutes manifestions/ regroupement…pour empêcher les gens de se révolter.
Machiavélique n’est- ce pas ? Qu’en pensez-vous ?
Natacha POLONY
votre commentairePar omarsellami le 7 Mai 2020 à 13:38L’Homme à la Mèche Blonde et son Secrétaire au Département d’Etat se sont lancés dans une déclaration contre la Chine. Ils l’accusent tour à tour d’avoir mis au point le Sars-CoV-2 dans un laboratoire de mauvaise qualité, de l’avoir laissé s’en échapper, de n’avoir pas empêché l’expansion de l épidémie en permettant des voyages à l’étranger depuis le foyer initial de l’épidémie. Pour en venir au principal, ils mettent au point un train de mesures pour la « punir ».
La dernière harangue de l’Homme à la Mèche ce dimanche signifiait aux dirigeants chinois leur obligation de respecter les termes du dernier accord sur les tarifs douaniers. Il faisait obligation à la Chine d’acheter sur deux ans pour 200 milliards de marchandises aux Usa dont 40 dans l’agro-alimentaire en échange d’une réduction des taxes sur 120 milliards de dollars de produits chinois importés. La baisse drastique de l’activité économique liée à la pandémie a en effet entravé les échanges commerciaux au niveau planétaire et donc annulé ou retardé les achats chinois.
Les menaces étasuniennes que les Usa se proposent de déployer concernent des sanctions économiques, une nouvelle politique commerciale et l’annulation des avoirs chinois investis dans la dette américaine.
Le rédacteur en chef de la revue scientifique The Lancet est intervenu pour réfuter toutes ces allégations fallacieuses, l’imbécile attribution à une origine humaine du virus est écartée par tous les virologues sérieux. Il a insisté au contraire sur l’intérêt des publications chinoises, riches en données, qui ont précocement mis en alerte. Il a de plus reproché leur inertie à nombre de pays qui n’ont pris aucune mesure pendant les mois de janvier et février face aux avertissements émis par les autorités chinoises. Mais que peut une main accrochée au continent englouti de la réalité quand d’aucuns professent que seule la leur, celle qu’ils créent par leur propagande est de bon aloi. Quand de plus, tout doute sur la réalité fictionnelle est frappé du signe infâme du complotisme, les esprits les plus sains chavirent. Le vrai n’est plus alors qu’un attribut du faux.
Les invectives antichinoises se multiplieront sur fond de campagne électorale. Biden, l’improbable adversaire frappé de sénilité et reclus dans son bunker, a été accusé de ‘mollesse’ à l’égard de la Chine quand celui-ci reprochait à l’administration Trump de n’avoir rien fait pour empêcher le désastre annoncé du COVID-19. Il faut un coupable à la dépression économique pour sauver le candidat Trump. Les deux camps vont sans doute tenter se hisser dans l’opinion par l’exercice périlleux d’une surenchère sur le mode ‘à qui sera le plus sinophobe ‘?
Logomachie
Cette logomachie a toute chance de demeurer à ce stade de bruit insignifiant. Les capacités militaires des Usa sont au plus bas, amputés qu’ils sont de moyens humains par l’exposition inconsidérée de leurs soldats à l’épidémie. Sur la dizaine de groupes aéronavals, formations centrées sur un porte-avions, seuls deux sont en mer. La mission du porte-avion Truman et de son escorte après une mission de plusieurs mois est prolongée jusqu’à nouvel ordre. La principale force de projection sur mer de l’armée américaine est donc bien fortement réduite, problème récurrent, maintenant aggravé par l’atteinte des soldats par le COVID-19. Le nombre des soldats présents dans les foyers de guerre entretenus au Moyen Orient est plutôt en baisse en dépit du contingent supplémentaire de 3000 soldats promis dès après l’assassinat de Qassem Soulaymani et de Abou Al Mahdi Al-Mouhandis. Les groupes terroristes qu’ils entretiennent dans la région assurent plutôt bien la perpétuation des troubles et de la déstabilisation.
Les firmes privées du complexe militaro-Industriel dans ce contexte de désastre économique demandent une attribution de fonds dont l’équivalent n’est pas allé à la sécurité sanitaire, leur perfusion permanente par les fonds publics pose la question (comme pour l’entité sioniste implantée au Moyen-Orient) si l’Etat fédéral n’est plus qu’une institution au service de l’armée et de ses contractants. Le 19 mars, 130 membres de la Chambre ont joint leur voix pour faire accroître de 24% le nombre de F35 à fournir aux différents corps d’armée, soit 98 unités à ½ $ milliard le coucou. Lequel bijou continue de montrer nombre d’imperfections dont certaines, jugées graves, comme le problème des pics de pression dans le cockpit ou de cloques sur le revêtement du furtif avion dès qu’il passe la vitesse de1,2 Mach ne sont pas résolues et que d’autres défauts apparaissent pendant que quelques ‘lacunes’ sont comblées.
Les lignes de dépenses pour la Défense et les Anciens Combattants représentent près de 20% dans l’actuel budget fédéral qui s’élève à plus de 4800 milliards pour l’année fiscale en cours. Le déficit prévu de 966 milliards viendra alourdir la dette fédérale déjà estimée hors engagements futurs (sécurité sociale, pensions des fonctionnaires retraités..) à 22 000 milliards. Vont se rajouter au plan initial les 850 milliards projetés pour une relance nécessitée par la crise économique liée à la pandémie et les 100 milliards du plan d’urgence. Soit bien plus que ce qui avait été alloué en 2008 comme aides pour la crise financière. Le rapport de la dette publique ainsi rehaussée par le doublement du déficit sur un PIB qui se rétractera en raison du collapsus économique sur de nombreuses semaines le fera porter bien au delà des 110% actuels.
Les effets cumulés de ce type de dérive finissent par échapper aux lois qui les font évoluer. Une dette stratosphérique sur un PIB en recul font rentrer le système étasunien et donc mondial dans des zones de turbulence inédites.
Réanimation d’une syncope
La syncope du système économique mondial a été évitée au cours de la crise de 2007-2008 par l’assistance des fonds souverains arabes venus au secours des banques étasuniennes et à une politique de relance chinoise qui a stimulé la croissance et la demande en biens d’équipements, de matières premières et de services financiers. Il aussi grandement été ressuscité par l’activation de la pompe à dollars du QE ou Quantitative Easing et de la dette fédérale. La Chine a en retour été renforcée moyennant quelque surchauffe du crédit et a entrepris une politique d’expansion de sa zone d’influence, assurée de la fragilité de la montagne de dettes occidentales.
Cet enchaînement préparait la crise suivante, celui de la Dette étasunienne.
Et nous y arrivons presque.
L’Homme à la Mèche dans la liste des injonctions et menaces proférées à l’encontre de la Chine a cité comme moyen de rétorsion le blocage des avoirs chinois, laissant profiler la possibilité du non paiement des intérêts dus au titre des obligations d’Etat détenues par Pékin. C’est l’arme ultime qu’il ne faut surtout pas brandir. Car tout l’art de l’escroquerie consiste à maquiller et masquer le brigandage étasunien à grande échelle qui pompe l’épargne des Etats au service de sa politique hégémonique moyennant une rente devenue minime. De tels dépôts sont en effet consentis pour leur sécurité fondée sur la réputation d’un Etat qui ne peut se déclarer en faillite pour ses obligations plus que pour leurs rendements.
Anticorps
La Chine a développé toutes sortes d’anticorps contre son exposition aux risques générés par le niveau de ses exportations aux Usa. Son orientation résolue vers la construction d’infrastructures en Afrique et dans les pays asiatiques voisins et même au delà jusqu’en Irak et en Afghanistan la protège d’une dépendance absolue vis-à-vis de la consommation des Usa. Immunité également conférée vis-à-vis des actes de guerre que sont les sanctions du gouvernement étasunien. Si elle n’a pas diminué drastiquement ses avoirs en Bons du Trésor américain comme l’a fait la Russie, leur valeur absolue presque constante affaiblit sa participation au schéma de Ponzi que constitue la Dette étasunienne pour ses souscripteurs.
La Chine est bien devenue l’usine du monde. Pour s’en persuader, toutes les pénuries de masques et de médicaments dont souffrent les pays occidentaux viennent le rappeler à un public abusé par les noms des firmes pharmaceutiques apposés sur leurs boîtes car presque tout se fabrique en Chine. C’est moins cher là-bas car produit par une armée d’esclaves invisibles. Elle peut bouleverser l’état du monde en interrompant ses livraisons si elle met un arrêt à l’approvisionnement en médicaments ou composants électroniques. La relocalisation de telles productions nécessite de longs délais alors que les besoins sont immédiats et que les flux tendus et l’austérité ont détruit le principe de précaution du stockage stratégique. Les terres rares enfin, si précieuses pour les nouvelles technologies, la Chine détient le monopole de leur production.
Mais il y a désormais plus et mieux que le simple découplage de l’économie chinoise de l’étasunienne. Depuis longtemps, les nations non assujetties souhaitent être sevrées du dollar comme monnaie d’échange et de réserve. Toute entreprise qui n’applique pas les sanctions promulguées par l’administration de Washington se voient punies et risquent de plus avoir accès au système de règlement instantané Swift libellé en dollars.
Depuis des années, la Banque Populaire de Chine (BPOC) a cherché à mettre au point une monnaie digitale. L’essai de lancement par l’une des GAFA, Facebook, d’une crypto-monnaie échappant au contrôle des Etats a réactualisé le projet de la BPOC. La distanciation ‘sociale’ recommandée pour éviter le COVID l’a également stimulé.
Cette digital currency and electronic payment DCEP permet en effet un règlement sans contact.
Mais elle permet surtout de shunter les règlements internationaux en dollar. La stabilité du Reminbi au cours de la crise sanitaire est un avantage supplémentaire qui favoriserait la DCEP dans les échanges internationaux. Une des différences avec les crypto-monnaies classiques est son contrôle total par le gouvernement qui centralise le grand livre de la chaîne de blocs plutôt qu’ils ne soient distribués à travers un système d’algorithmes. Elle s’apparente à du papier monnaie et devrait être simple d’utilisation. Elle est actuellement testée au niveau national.
La Chine pourrait devenir le premier pays à disposer d’une crypto-monnaie souveraine, une espièglerie de l’histoire car on lui doit l’invention du papier.
Pour ceux qui se débattent avec les datations et la chronologie, l’histoire imaginée et magnifiée par les chroniqueurs, les dissimulateurs des romanquêteurs, il est temps de remarquer que nous avons changé d’échelle, de référentiel et de monde en somme.
Les deux gérontocrates qui vont se disputer les restes fumants d’une Rome dévastée donnent de cette partie du monde- crimes sexuels, rétributions abusives par une entreprise ukrainienne corrompue, sénilité- le tableau de la décadence d’un vieux monde l’agonie. Dans ce décor de désolation, faites de files interminables devant les banques alimentaires, bientôt d’émeutes urbaines, la Chine achète son pétrole au Venezuela.
La guerre a été déclarée unilatéralement, vainement, le continent massif avance, proue en direction de la Lune.
Badia Benjelloun
5 mai 2020.
Notes:
https://www.scmp.com/news/china/diplomacy/article/3082687/trump-threatens-phase-one-trade-deal-if-china-us200
https://southfront.org/locations-of-us-carrier-strike-groups-may-4-2020/
http://www.dedefensa.org/article/le-trou-noir-des-porte-avions-us
https://southfront.org/isis-in-syria-and-iraq/
https://www.thebalance.com/u-s-federal-budget-breakdown-3305789
https://www.lefigaro.fr/conjoncture/les-terres-rares-ultime-moyen-de-pression-de-la-chine-20190522
https://bbs.chinadaily.com.cn/forum.php?mod=viewthread&tid=1904711
https://www.universalis.fr/encyclopedie/invention-du-papier-en-chine/
https://fr.euronews.com/2020/05/05/espace-la-chine-se-rapproche-de-la-lune?utm_medium=40digest.intl.carousel&utm_source=email&utm_content=&utm_campaign=campaign https://www.investigaction.net/fr/une-guerre-est-declaree/
votre commentairePar omarsellami le 7 Mai 2020 à 13:11Chaque minute sont dépensés dans le monde environ 4 millions de dollars à des fins militaires. C’est ce qu’indiquent les dernières estimations du Sipri : en 2019 la dépense militaire mondiale a presque atteint les 2.000 milliards de dollars, le plus haut niveau depuis 1988 en net d’inflation. Ceci signifie qu’aujourd’hui on dépense en armes, armées et guerres plus que ce que l’on dépensait dans la dernière phase de l’affrontement entre USA et URSS et leurs alliances respectives.
La dépense militaire mondiale est en train d’accélérer : en une année elle a augmenté de 3,6% en termes réels. Elle est entraînée par la dépense militaire étasunienne qui, avec une augmentation de 5,3% en une année, est montée en 2019 à 732 milliards. Ce chiffre représente le budget du Pentagone, comprenant les opérations de guerre.
S’y ajoutent d’autres postes de caractère militaire. Le Département pour les affaires des anciens combattants, qui s’occupe des militaires à la retraite, a un budget annuel de 217 milliards, en augmentation continue. La Communauté d’intelligence, composée de 17 agences, déclare plus de 80 milliards annuels, qui ne sont que la pointe de l’iceberg de la dépense réelle pour des opérations secrètes. Le Département pour la sécurité de la patrie a une dépense annuelle de plus de 70 milliards. Le Département de l’Énergie dépense en une année environ 24 milliards pour entretenir et moderniser l’arsenal nucléaire.
En tenant compte de ces postes, et d’autres encore, la dépense réelle des États-Unis dépasse déjà les 1.000 milliards de dollars annuels. Celle de l’OTAN, estimée par le Sipri à 1.035 milliards en 2019, est donc en réalité beaucoup plus haute.
La dépense militaire de la Russie, 65 milliards en 2019, est 11 fois moins importante que celle des USA et 16 fois moins que celle de l’OTAN. La dépense militaire de la Chine est estimée par le Sipri à 261 milliards, environ un tiers de celle des USA, même si le chiffre officiel fourni par Pékin est d’environ 180.
Parmi les pays européens de l’OTAN sont en tête la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni avec environ 50 milliards chacun.
La dépense militaire italienne, au 12ème rang mondial, est estimée par le Sipri à 26,8 milliards de dollars en 2019. Ainsi se trouve substantiellement confirmé que la dépense militaire italienne, qui a augmenté de plus de 6% par rapport à 2018, dépasse les 26 milliards d’euros sur une base annuelle, équivalents à une moyenne de 72 millions d’euros par jour. Sur la base de l’engagement pris dans l’OTAN, elle devra continuer à croître jusqu’à atteindre une moyenne d’environ 100 millions d’euros par jour.
Les États-Unis -a annoncé le secrétaire d’état Mike Pompeo- ont demandé aux Alliés d’allouer 400 milliards de dollars de plus pour accroître la dépense militaire de l’OTAN. L’Italie, à l’intérieur de l’Alliance sous commandement USA, est attelée à des mécanismes automatiques de dépense. Par exemple, elle fait partie de la “Land Battle Decisive Munitions Initiative” pour l’acquisition de munitions de plus en plus sophistiquées et coûteuses (missiles, fusées, projectiles d’artillerie) pour les forces terrestres. Elle fait partie avec les État-Unis, la France et le Royaume-Uni du groupe qui, sur la base d’un accord conclu en février dernier, fournira avec ses propres satellites militaires des “capacités spatiales” à l’OTAN dans une vaste gamme d’activités. L’Italie entre ainsi complètement dans le nouveau programme militaire spatial de l’OTAN, préparé par le Pentagone, et par de très restreints sommets militaires européens avec les plus grandes industries aérospatiales, dans le sillage du nouveau Commandement spatial créé par les États-Unis pour “défendre les intérêts américains vitaux dans l’espace, prochain champ de bataille de la guerre”.
Tout ceci comporte plus de dépenses militaires avec de l’argent public, alors que d’énormes ressources sont nécessaires pour faire face aux conséquences socio-économiques de la crise du coronavirus, notamment l’augmentation du chômage. Mais une entreprise recrute : l’OTAN, qui le 29 avril a lancé “un programme novateur pour embaucher de jeunes professionnels”, auxquels elle promet un “salaire compétitif” et des possibilités de carrière en tant que “futurs leaders et influencers”. MANLIO DINUCCI Édition de mardi 5 mai 2020 d’il manifesto
Traduit de l’italien par M-A Patrizio https://www.investigaction.net/fr/pandemie-de-la-depense-militaire/?fbclid=IwAR3X8NFGlVvIYxjNQIoKfNJc4F4bY4yiQvNdarGMyzZXzd2AQd0tAB5sdLU
votre commentairePar omarsellami le 7 Mai 2020 à 12:10Une visite à Riyad · Le 15 février 2020, quelques jours avant qu’une série de raids de l’alliance militaire menée par l’Arabie saoudite ne fasse des dizaines de victimes civiles au Yémen où cette coalition poursuit depuis de longues années une guerre atroce, Bernard-Henri Lévy était à Riyad. Non pour dénoncer ces crimes de guerre, mais pour plaider une « alliance » avec le régime. Le bilan de « BHL » comme réalisateur de cinéma et auteur de théâtre reste contrasté. En 1997, par exemple, son long-métrage Le Jour et la nuit avait été qualifié de « plus mauvais film français depuis des décennies » — ou plus simplement de « navet ». Quelques années plus tard, en novembre 2014, sa pièce Hôtel Europe, qui devait initialement être jouée jusqu’à la toute fin du mois de janvier 2015 était retirée de l’affiche du théâtre parisien de l’Atelier, faute de spectateurs.
Il excelle, en revanche, dans la mise en scène de lui-même : inlassablement, il exhibe sa vie sur Twitter, à grand renfort de photos dont il est presque toujours le personnage central. Et lorsque ses excursions le mènent vers des pays en guerre, d’où il rapporte, depuis quelques mois, des « reportages » pour l’hebdomadaire Paris Match qui appartient à son ami Arnaud Lagardère, il se fait plus prolixe encore. Le 9 janvier 2020, par exemple, il annonce sur Twitter la parution dans ce magazine de son « reportage avec les Kurdes, pris entre Iran et Turquie ». Six jours plus tard, le 15 janvier, il rappelle que le numéro de Paris Match dans lequel a été publié son « reportage sur les Kurdes » qui « ont tenu tête (…) à Erdoğan et à ses tueurs » est toujours disponible, « pour encore quelques heures ».
SILENCE SUR LE YÉMEN
Le mois suivant, rebelote : le 12 février, il annonce dans un tweet la publication dans Paris Match de l’article qu’il a rapporté du « voyage au bout de la nuit sur la ligne de front en Ukraine » durant lequel il a vu, d’un côté, « les soldats impavides d’une République et d’une idée de la liberté européenne », et « de l’autre, un Jurassic Park soviétique et les soudards de Poutine ». Puis, le 14 février, il rappelle : « Je poursuis mes reportages, pour Paris Match, sur les “guerres où se joue notre destin“ […] en Ukraine de l’est, où des Européens d’âme et de cœur tiennent tête à Poutine ».
Pourtant, lorsqu’il se rend à Riyad en ce même mois de février, BHL, pris de discrétion, et au rebours, donc, de son ordinaire, ne mentionne d’abord pas ce déplacement : c’est un tweet du ministère saoudien des affaires étrangères qui révèle que « l’écrivain et intellectuel français Bernard-Henri Lévy » a été reçu par le ministre Adel Al-Joubeir, et que les deux hommes ont procédé à un « échange de vues sur un certain nombre de sujets régionaux et internationaux ». Il est vrai que durant ce séjour, « Bernard », comme l’appellent, dit-on, ses amis, a quelque peu dérogé à ses habitudes. Car, étonnamment, ce n’est pas du tout dans le cadre d’un reportage sur l’horreur d’une guerre dans laquelle, selon Amnesty International « la coalition emmenée par l’Arabie saoudite (…) a bombardé des infrastructures civiles et mené des attaques aveugles, faisant des centaines de morts et de blessés parmi la population civile » yéménite qu’il a fait ce voyage. Mais pour répondre, comme il le racontera finalement dans l’hebdomadaire Le Point sans mentionner qu’il a également été reçu au ministère des affaires étrangères, à une invitation du King Faisal Center, où il est allé, assure-t-il, « plaider la cause des Kurdes ». Lui-même le précise, toujours dans Le Point : « même pour les Kurdes », il n’aurait pas répondu à cette invitation il y a dix ou même cinq ans.
JAMAL KHASSHOGGI, UN MEURTRE BARBARE
De fait, au début du mois de janvier 2016, BHL lançait encore de vigoureuses exhortations à « tenir tête à l’Arabie saoudite », qui venait de procéder à « quarante-sept exécutions capitales en un seul jour », comme pour mieux battre, expliquait-il, le sinistre « record des 153 mises à mort de 2015 et des 87 de l’année précédente ». Puis de préciser :
Lorsque ces mises à mort, au sabre ou à l’arme automatique, s’additionnent à la litanie des apostats décapités, des blogueurs torturés ou qui attendent dans les couloirs de la mort, ou de tel voleur de carte bancaire crucifié dans le nord du pays, on est en droit de donner au roi Salmane, comme à son prédécesseur et comme aux aspirants à sa succession qui n’ont, à ce jour, pas fourni la moindre indication d’une protestation ou d’un regret, le titre macabre, mais mérité de recordmen mondiaux du crime d’État.
Et plus récemment encore, en novembre 2018, il pointait dans le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi une nouvelle preuve de « l’évidence […] de la barbarie immuable et obstinée, débile et obscurantiste, propre à une dynastie dont le plan de carrière est, depuis le tout début, de refiler au reste de la planète cette maladie de l’islam qui s’appelle le wahhabisme ». Et il assénait : « Entre les tueurs de Kurdes et les assassins de Khashoggi il n’y a, aujourd’hui, pas lieu de choisir. »
« DÉFENDRE LA CAUSE… DES KURDES »
Dix-huit mois plus tard, BHL a finalement choisi : il plaide la cause des Kurdes auprès de ceux qu’il désignait un an et demi plus tôt comme des « assassins ».
Dans l’intervalle, pourtant : par-delà quelques mesures cosmétiques, rien n’a changé en Arabie saoudite, où plus de 180 personnes — parmi lesquelles se trouvaient des enfants — ont encore été, selon une ONG britannique, exécutées en 2019, année sanglante entre toutes. Les États-Unis eux-mêmes, peu soupçonnables de lui être excessivement hostiles, ont, dans la coulisse, comme l’a rapporté le Time, exhorté leur allié saoudien à se défaire de certaines habitudes, en réformant par exemple ses manuels scolaires. En vain : ces ouvrages, explique le magazine londonien, véhiculent toujours d’épouvantables stéréotypes antisémites et homophobes. Mais BHL, surmontant l’aversion que lui inspirait jusqu’à présent cette réalité, préfère désormais considérer que « même si la liberté d’expression et le droit sont encore bafoués à Riyad », un « vent de réformes (…), c’est vrai, souffle sur le pays », où il voit « dans les lieux publics » des « femmes nombreuses et dévoilées », et dont il observe avec bienveillance « le rôle joué (…) dans le commencement de dialogue entre Israël et le monde arabe ». Et certes : « au moment du débat », il doit, raconte-t-il, « ferrailler sur la question palestinienne et son supposé parallélisme avec la question kurde ». Mais après tout, ajoute-t-il, il est « là, à Riyad, pour défendre la cause, non des juifs, mais des Kurdes ».
« LAWRENCE SANS MANDAT »
Pour ce faire, ce héraut du droit d’ingérence, qui s’est tant de fois réjoui de ce que « la morale » l’emporte parfois sur « le calcul politique », se surprend lui-même — et comme on le comprend !— à plaider auprès des Saoudiens pour une realpolitik. Puisque les Kurdes d’Irak et de Syrie sont assaillis par l’Iran et la Turquie, qui se trouvent être « les deux ennemis jurés de l’Arabie », et puisque « les ennemis de vos ennemis sont toujours un peu vos amis », n’y aurait-il pas là, demande-t-il à ses hôtes, « le principe d’une possible alliance » ?
Quand l’armée russe bombarde des Ukrainiens, BHL dénonce les « soudards » de Poutine. Quand l’armée turque bombarde des Kurdes, il dénonce les « tueurs » d’Erdoğan. Mais quand l’armée saoudienne bombarde des civils yéménites, il propose une alliance, et se fait une gloire d’avoir eu l’idée de ce « rapprochement d’opportunité ».
Puis tout de même, lorsqu’arrive le moment de conclure son si complaisant compte-rendu de sa si complaisante visite à Riyad, un petit scrupule lui vient : « Je suis peut-être […] pris, une fois de plus, dans mes rêves de Lawrence sans mandat. »
SÉBASTIEN FONTENEL Journaliste.https://orientxxi.info/magazine/bhl-d-arabie,3659
quelquesquelquesNe pas traduire lors d'un double-clique.Ne pas afficher le bouton flottantAucune connexion Internet
votre commentairePar omarsellami le 7 Mai 2020 à 11:52La consommation de qat est une caractéristique souvent stigmatisée de la société yéménite. Mâchées quotidiennement par une large partie la population, ces feuilles sont ailleurs dans le monde classées comme une drogue et le plus souvent interdites. Elles revêtent au Yémen une dimension politique et identitaire forte qui a trouvé, en temps de guerre et de pandémie Covid-19, de nouvelles dimensions Jeune vendeur de qat
Kate Dixon/FlickrPour les anthropologues et les experts, la question du qat au Yémen a l’attrait ambigu des évidences : sa consommation est trop répandue pour être ignorée, et pourtant l’étude de ce phénomène social, politique et économique total est trop « tarte à la crème » pour sembler réellement digne d’intérêt. Ainsi les études sérieuses concernant le qat sont-elles finalement peu nombreuses. On notera toutefois la somme publiée en 2012 par le chercheur allemand Peer Gatter1.
En temps de guerre, groupes armés, famine, bombardements et contrats d’armements occupent le devant de la scène et structurent l’image du pays. Depuis cinq années que dure le conflit, les enjeux liés au marché du qat ont ainsi été largement ignorés. De façon stupéfiante, c’est pourtant là une activité qui semble, en comparaison à d’autres, avoir connu une certaine stabilité. En dépit de la terrible crise humanitaire et des infrastructures détruites, la consommation de cette plante n’a été que peu affectée par la situation de guerre. Il est fréquent d’entendre qu’elle aurait même augmenté, permettant de faire face à l’ennui et à la dépression parmi des Yéménites lassés par la violence.
Consommée fraiche, calée entre la joue et les gencives pendant de longues heures et le plus souvent avec sa famille et ses amis, ou lors de mariages et funérailles, la feuille de qat a un effet stimulant, décrit comme proche des amphétamines. Les nuits de ramadan sont largement occupées par sa consommation, par les hommes comme les femmes.
Son prix varie grandement en fonction de sa qualité (une botte de qualité basique revient à 3 euros environ, mais le prix peut aisément monter à 20 euros), mais mobilise quoi qu’il en soit une part significative du budget des familles. Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) estimait en 2015 que ce poste représentait 10 % de celui-ci en moyenne. La réalité est toutefois bien au-delà pour nombre de gros consommateurs. L’approvisionnement des villes impose des flux quotidiens et engendre une taxation qui bénéficie à diverses autorités, alimentant directement l’économie de guerre.
Le rôle de coupe-faim du qat, mais aussi son effet excitant en font un produit qui, dans le cadre du conflit, a trouvé de nouvelles fonctions, notamment pour les combattants. C’est pourquoi aucun groupe combattant n’a décidé de l’interdire, d’autant plus que ceux-ci puisent dans sa commercialisation une part — certes difficile à estimer — de leurs revenus.FRAGILITÉ EXTRÊME FACE AU COVID-19
À ce jour, la pandémie de Covid-19 demeure au Yémen une crainte davantage qu’une réalité. Ceci n’a toutefois pas empêché la pandémie d’avoir des effets sur le qat, rapidement pointé du doigt comme facteur de risque. Fort heureusement, les cas rapportés de contamination au « Korona » sont faibles. Un seul a été officiellement rapporté, dans la province orientale du Hadramaout le 9 avril 2020, même si diverses rumeurs font état d’une diffusion plus importante au cours du mois d’avril. Il reste que l’isolement du pays du fait de la guerre a retardé sa diffusion. Cette réclusion a laissé à certains l’impression de subir une quarantaine depuis maintenant plus de cinq ans. Dans un poignant témoignage, le chercheur yéménite Ahmed Khaled écrit : « J’ai le sentiment, comme bien des Yéménites, que la pandémie n’est que la poursuite d’un statu quo : le nouveau chapitre d’une même histoire, celle de l’aliénation du Yémen ». Les flux venant de l’extérieur sont de fait extrêmement réduits, limitant en théorie l’arrivée du virus sur le territoire.
Dans un contexte de fragilité extrême du système sanitaire et d’un épuisement généralisé d’une population soumise à une crise humanitaire, la diffusion du coronavirus promet pourtant d’être terrible. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et divers experts ont très tôt sonné l’alarme. En dépit de l’absence officielle de nouveau cas depuis trois semaines, l’ONU continuait fin avril de se montrer très pessimiste. Un communiqué de presse rédigé par son bureau au Yémen le 28 avril mettait « en garde contre la probabilité très réelle que le virus circule sans être détecté […]. Cela augmente la probabilité d’une recrudescence des cas qui pourrait rapidement dépasser les capacités sanitaires ». Trois jours après cette déclaration, neuf nouveaux cas étaient annoncés dont deux décès.
Face à cette fragilité, les médias internationaux ont ponctuellement trouvé une raison de parler de nouveau du conflit yéménite alors qu’il était tombé dans les oubliettes depuis au moins six mois.
Sur le terrain, engagées dans une volonté de montrer leur utilité et leur sérieux, les diverses autorités en conflit (houthistes, gouvernement Hadi, sudistes et milices diverses) ont eu tôt fait de prendre des décisions face au Covid-19 : port du masque, désinfection de rues, campagne de sensibilisation, préparation des équipes médicales, achat de tests financés par le secteur privé. L’enjeu pour ces institutions était bien de se projeter en tant que puissance souveraine, organisée et placée au service de ses citoyens.
À la seule frontière terrestre ouverte, avec Oman, les entrants sur le territoire yéménite ont été soumis début avril à un régime de quarantaine. Une vidéo montrant les conditions dégradantes de leur détention dans une école désaffectée, au milieu des immondices, a fait scandale. Elle venait, aux yeux de ses adversaires, montrer l’incurie du pouvoir dit légitime, mais aussi valider le sentiment d’une pandémie fantasmée alors que les besoins essentiels des Yéménites depuis le début de la guerre continuent d’être ignorés par la communauté internationale. Les inondations à Aden et à Mareb ont, fin avril, renforcé la légitimité d’un tel point de vue. Les destructions de bâtiments et les pertes matérielles et humaines (au moins une vingtaine de morts à Aden) facilitées par une planification urbaine hasardeuse n’ont occasionné aucune réaction ou plan d’urgence.
UN COMMERCE RISQUÉ EN TEMPS DE PANDÉMIE
Dans ce contexte, le qat a été rapidement identifié par les décideurs comme un vecteur potentiel de diffusion du virus. Sa commercialisation demeure en effet un des rares flux qui a résisté à la guerre : du champ au maqyal (salon) où il est consommé, les camionnettes qui en sont chargées traversent les fronts quotidiennement. Chauffeurs, agriculteurs, commerçants et consommateurs se trouvent en contact rapproché, faisant potentiellement circuler riyals et Covid-19 des villes vers les campagnes et d’une région à l’autre. Les contrebandiers qui en expédient par-delà la frontière avec l’Arabie saoudite ont volontiers diffusé des images d’eux dès le mois de mars montrant leurs précautions extrêmes dans la préparation des colis illégaux, quand bien même le pays n’avait enregistré aucun cas. Vêtus de masques et de gants, le virus ne passerait pas par eux ! Face à l’enjeu sanitaire, certains ont réagi avec humour (ou insouciance) : une vidéo montrant un homme en train d’enfourner les feuilles de qat dans sa bouche après avoir mis un coup de gel hydroalcoolique dessus a amusé bien des destinataires devant leur smartphone.
Mais d’autres exemples sont venus souligner le peu de cas fait par les marchands et consommateurs de qat. Plusieurs médias locaux ont diffusé des reportages sur les pratiques de ces marchés en temps de « Korona ». Début-avril, c’était une courte vidéo amateur d’un marché bondé au nord d’Aden qui symbolisait le risque que faisait prendre le commerce de la plante à la société en temps de pandémie. Par dizaines vendeurs et consommateurs, agglutinés autour de tables, effectuaient leurs transactions comme si de rien n’était, ignorant la fragilité extrême de leur société face au virus et les nombreux articles qui, dans la presse yéménite, évoquaient spécifiquement le facteur qat.
LA FRACTURE NORD-SUD
Le fait que cette vidéo du marché ait été tournée dans une région du sud, où le mouvement sécessionniste est très populaire, n’est sans doute pas anodin. Dans l’ex-Yémen du Sud, le qat est perçu avec ambivalence : largement consommé par les habitants, il est généralement perçu comme un produit d’importation venu du Nord. De fait, malgré quelques lieux de production dans les gouvernorats méridionaux, il demeure essentiellement cultivé dans les hautes terres du Yémen du Nord. C’est après l’unification du Yémen du Sud et du Yémen du Nord en 1990 que sa consommation s’est diffusée.
Derrière l’enjeu du qat en situation de « korona » se cachent des questions politiques brûlantes. Les autorités locales au sud ont été promptes à montrer leur préparation, mettant en scène des comités de lutte contre le virus ou les campagnes de sensibilisation. Le 24 mars 2020, le gouverneur du Hadramaout a annoncé l’interdiction du qat dans le vaste territoire placé sous son autorité. Le même jour, c’était dans la province du Mahra qu’un décret identique a été adopté. Là comme ailleurs dans l’ex-Yémen du Sud, de telles mesures ont une dimension autant identitaire que sanitaire liée à la pandémie. Se débarrasser du qat est un moyen de mettre symboliquement à distance le Nord. Le « geste barrière » s’incarne ainsi au nom de la lutte contre la pandémie autant que contre l’identité nordiste.
Les défenseurs de la sécession sudiste demeurent implicitement attachés au souvenir de la régulation de la consommation du qat par le régime socialiste d’Aden. Pourtant, au moment où certains de leurs leaders viennent unilatéralement d’annoncer leur autonomie par rapport au gouvernement Hadi reconnu par la communauté internationale, ils sont encore incapables de préciser leurs objectifs en la matière, sachant qu’une prohibition serait bien peu populaire, si ce n’est impossible en pratique. Dans les années 1970, le leader socialiste Abd Al-Fatah Ismail à la tête du Yémen du Sud avait pris des mesures d’interdiction, faisant face à des manifestations de producteurs et consommateurs qui scandaient : « Ô Fatah, ô bigot (kahnût), le qat reste et toi tu meurs (anta tamût) ». Malgré le virus, l’histoire s’est en quelque sorte répétée.
Après avoir initialement soutenu son interdiction, le Conseil de transition sudiste, principal organe politique du mouvement, a annoncé son rejet de la décision du gouvernement Hadi d’interdire l’entrée de la plante dans Aden. La pratique a donc pu reprendre, avec des vendeurs encouragés à porter masques et gants.
Face au risque sanitaire, les houthistes ont eux aussi pris des décisions de régulation, annonçant fermer les marchés au qat dans les zones qu’ils contrôlent. Mais comme ailleurs, cette fermeture n’a pas empêché nombre de marchés plus clandestins de se maintenir, et elle n’est pas allée plus loin que l’affichage. L’effondrement du marché du qat serait en effet extrêmement coûteux en termes économiques alors que la population est déjà exsangue, offrant un revenu aux paysans, transporteurs et vendeurs qui travaillent à leur compte.
Du fait des enjeux politiques, identitaires et sanitaires, le dilemme du qat est de plus en plus difficile à résoudre. La prohibition brutale semble impossible, plus encore en temps de guerre et alors que le ramadan bat son plein. Pour certains, cette pratique est sans doute la dernière que les Yéménites abandonneraient face à la pandémie, mais aussi à la violence. En écho aux slogans des années 1970 et fidèles à leur autodérision habituelle, ceux-ci pourront bien chanter « Ô Korona, ô bigot, le qat reste et le peuple se meurt ». LAURENT BONNEFOY CNRS, Centre français d’archéologie et de sciences sociales (CEFAS), Koweït.
Avocat, professeur à la faculté de commerce et d’économie de l’université d’Amran. https://orientxxi.info/magazine/yemen-le-qat-resiste-a-la-guerre-et-au-korona,3857
votre commentairePar omarsellami le 7 Mai 2020 à 05:37Trois virus planent sur le Liban
Sur fond de mécontentement social avec la mise à l’index de la classe politique accusée, entre autres, de corruption, le chef du Parti des forces libanaises (chrétien), Samir Geagea, avait déclaré le 19 octobre 2019 :
«nous sommes maintenant convaincus que le gouvernement est incapable de prendre les mesures nécessaires pour sauver la situation. En conséquence [notre] bloc a décidé de demander à ses ministres de démissionner.» (1)
Décision suivie par l’adresse au premier ministre Saad Harriri, du chef druze, Walid Joumblatt:
« vous restez, moi je quitte le pouvoir. Je ne veux pas être un faux témoin, je préfère faire partie d’une opposition calme et constructive. » (2)
Dix jours plus tard, le premier ministre libanais, Saad Harriri présenta la démission de son gouvernement. Ce dernier croyait sans doute que sa démission allait créer une vacance de gouvernement suivie d’une crise politique et financière sur fond de mécontentement social entraînant ainsi le Liban dans un état ingouvernable. Et créer ainsi un blocage institutionnel qui empêcherait toute décision politique à la hauteur des dangers internes et externes qui menacent l’unité du Liban. Bref, un Etat failli, exigeant l’intervention de la Banque mondiale (BM) et du Fond monétaire internationale (FMI). C’est à dire de l’impérialisme occidental sous commandement états-uniens. D’où la pression des occidentaux par l’intermédiaire du FMI pour qu’au Liban, un des centres de gravité de la Résistance, advienne un gouvernement de technocrates.
Autrement dit, exclure Le Hezbollah et le Courant patriotique libanais des leviers de commande.
Mais encore faut-il que le sunnite Saad Harriri soit irremplaçable. Ce qui n’est pas le cas puisque des patriotes sunnites existent!
C’est ainsi que le 18 janvier 2020, Hassane Diab, ancien ministre et député sunnite indépendant a relevé le gant. Sachant que le Liban est un lieu stratégique de la résistance arabe face à l’impérialisme israélo-occidental, il n’est pas difficile de conclure que les divergences politiques libanaises ne relèvent nullement d’une quelconque cuisine interne mais sont d’ordre géo-stratégique. L’enjeu principal étant le rôle du Liban sur la scène moyen-orientale: Syrie…Palestine…Et en qualifiant le nouveau gouvernement libanais comme étant « le plus proche de la Syrie, de l’Iran et du Hezbollah depuis le gouvernement de Omar Karamé en 2005 » (3) , l’ex sous-secrétaire d’Etat américain Jeffrey Feltman ne fait que définir ce que le Pentagone entend par gouvernement de technocrates.
Le leader druze libanais Walid Joumblatt ne dit pas autre chose en jugeant le Premier ministre Hassane Diab comme étant « rien » et que son gouvernement était dirigé par « le Courant patriotique libre et le Hezbollah. » (4)
Encore plus explicite, l’ancien Premier ministre libanais et leader du courant du Futur Saad Harriri « Je suis en faveur de la chute de ce gouvernement s’il venait à échouer, et pour une chute avec fracas ». (5)
Quant au troisième virus, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, tout en considérant qu’un renversement du gouvernement peut aggraver la crise, il estime du moins que « le Chef de l’Etat fait partie du problème.» (6)…Faut-il rappeler à S.Geagea les massacres de Sabra et Chatila et l’assassinat de Dany Chamoun et de sa famille.. ? Sous l’œil bienveillant de l’armée d’occupation israélienne…
Le bloc du 14 mars sous tutelle des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite
Tandis qu’à Tel-Aviv, comme par le passé, on sait taire les »conflits de voisinage » face aux dangers extérieurs en constituant un gouvernement d’union nationale, 215 km plus loin, à Beyrouth, trois forces politiques-Courant du futur, Parti socialiste progressiste, Forces libanaises- instrumentalisent le mécontentement social, voire l’alimentent, chacun à sa manière, dont le seul but de déstabiliser le nouveau gouvernement libanais.
A commencer par la bourgeoisie sunnite qui, dans sa majorité, est soumise au financier wahhabite et est prête à négocier avec l’Etat d’Israël. Affaires financières obligent. Mais encore faut-il que le Liban devienne un Monaco moyen-oriental. A cette fin, il faut commencer par couper le cordon ombilical avec la mère Syrie.
Quant à Walid Joumblatt, il pense et agit comme un chef de tribu. Un héritier sans envergure qui inspira, entre autres, l’écrivain et journaliste René Naba : « Remue-méninges pour lutter contre l’Alzheimer précoce des Libanais » (7)…
La rotation politique de 180° de Walid Joumblatt mettant en danger l’unité du Liban entraîne deux questions:
Quelle promesse a été faite par les Etats-Unis à ce dernier avec l’aval de l’Etat sioniste?
Combien lui offre l’Arabie saoudite?
Enfin, le troisième homme, Samir Geagea, son passé de mercenaire et ses liens indirects avec des responsables israéliens (8) font de sa présence sur la scène politique libanaise une aberration. Une aberration sans doute incontournable pour des raisons d’équilibre politique interne.
Le pays du cèdre en ligne de mire
En dénonçant « les intentions malveillantes en coulisses » (9) de ces trois partis afin d’ empêcher le gouvernement d’ouvrir les dossiers de corruption, l’actuel Premier ministre libanais Hassane Diab cantonne les divergences politiques dans un cadre gestionnaire afin d’ »adoucir » le climat politique libanais. Mais il n’ignore pas que la crise financière est une des armes utilisées pour déstabiliser le Liban avec comme objectif l’exclusion du Hezbollah du gouvernement et son désarmement. Et isoler le Liban de la Syrie. C’est l’un des points de convergence entre les monarchies du Golfe, l’impérialisme occidental et le bloc du 14 mars avec la bénédiction de l’Etat d’Israël. En Europe, à la grande satisfaction de l’Etat sioniste, l’Etat allemand a fini par inscrire, le 30 avril 2020, le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes… Bientôt suivi par l’Etat français?
Pendant ce temps, l’Etat d’Israël continue la réalisation de son rêve d’expansion de la vallée du Nil à l’Euphrate. Ainsi pour l’impérialisme occidental, coloniser la Palestine, occuper le Golan et bombarder la Syrie fait partie du droit naturel de cet Etat à se défendre…Secondé par la Turquie du frère musulman Erdogan. Sans oublier l’occupation du pays de l’Euphrate par la coalition militaire occidentale sous commandement états-uniens…Tout en prêtant main forte à la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite qui massacre le peuple yéménite.
Un Yémen qui apparemment n’existe pas sur la carte géo-politique de l’ O.N.U…
C’est une brève et modeste description de la situation géo-politique moyen-orientale mais incomplète si on omet le blocus économique et les tensions militaires entretenus par les Etats-Unis et ses alliés autour de l’Iran jusque dans le Golfe persique… Etouffer l’Iran étant le but stratégique ultime de l’impérialisme israélo-occidental.
Mohamed El Bachir
Notes
(1)https://libnanews.com/geagea-met-en-garde-contre-le-renversement-du-gouvernement-hassan-diab/
(3)http://french.almanar.com.lb/tag/administration-americaine
(6)https://libnanews.com/geagea-met-en-garde-contre-le-renversement-du-gouvernement-hassan-diab/
(9)https://french.almanar.com.lb/1734471
La source originale de cet article est Mondialisation.caCopyright © Mohamed El Bachir, Mondialisation.ca, 2020
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