•  

    Il y a dix ans, le 19 mars 2011, les forces EU/OTAN commençaient le bombardement aéronaval de la Libye. La guerre fut dirigée par les États-Unis, d’abord via le Commandement Africa, puis par l’OTAN sous commandement des EU. En sept mois, l’aviation EU/OTAN effectue 30 mille missions, dont 10 mille d’attaque, avec plus de 40 000 bombes et missiles. L’Italie – avec le consensus multi-partisan du Parlement (Partito democratico au premier rang) – participe à la guerre avec 7 bases aériennes (Trapani, Gioia deL Colle, Sigonella, Decimomannu, Aviano, Amendola et Pantelleria) ; avec des chasseurs bombardiers Tornado, Eurofighter et d’autres, avec le porte-avions Garibaldi et d’autres navires de guerre. Avant même l’offensive aéro-navale, avaient été financés et armés en Libye des secteurs tribaux et groupes islamistes hostiles au gouvernement, et infiltrées des forces spéciales notamment qataris, pour propager les affrontements armés à l’intérieur du pays.

    Ainsi est démoli cet État africain qui, comme l’expliquait la Banque mondiale en 2010, maintenait « de hauts niveaux de croissance économique », avec une augmentation annuelle du PIB de 7,5%, et enregistrait « de hauts indicateurs de développement humain » parmi lesquels l’accès universel à l’instruction primaire et secondaire et, pour plus de 40% aux universités. Malgré les disparités, le niveau de vie moyen était en Libye plus haut que dans les autres pays africains. Environ deux millions d’immigrés, en majorité africains, y trouvaient du travail. L’État libyen, qui possédait les plus grandes réserves pétrolifères de l’Afrique plus d’autres en gaz naturel, laissait des marges de profit limitées aux compagnies étrangères. Grâce à l’exportation énergétique, le balance commerciale libyenne avait un excédent annuel de 27 milliards de dollars. Avec de telles ressources, l’État libyen avait investi à l’étranger environ 150 milliards de dollars. Les investissements libyens en Afrique étaient déterminants pour le projet de l’Union africaine de créer trois organismes financiers : le Fonds monétaire africain, avec siège à Yaoundé (Cameroun) ; la Banque centrale africaine, avec siège à Abuja (Nigeria) ; la Banque africaine d’investissement, avec siège à Tripoli. Ces organismes auraient servi à créer un marché commun et une monnaie unique de l’Afrique.

    Ce n’est pas un hasard si la guerre OTAN pour démolir l’État libyen commence moins de deux mois après le sommet de l’Union africaine qui, le 31 janvier 2011, avait donné son feu vert pour la création dans l’année du Fonds monétaire africain. Le prouvent les e-mails de la secrétaire d’État de l’administration Obama, Hillary Clinton, mis en lumière ensuite par WikiLeaks : États-Unis et France voulaient éliminer Kadhafi avant qu’il n’utilise les réserves en or de la Libye pour créer une monnaie pan-africaine alternative au dollar et au franc CFA (la monnaie imposée par la France à 14 de ses ex-colonies). Ceci est prouvé par le fait que, avant qu’en 2011 n’entrent en action les bombardiers, ce sont les banques qui entrent en action : elles séquestrent les 150 milliards de dollars investis à l’étranger par l’État libyen, dont la plus grande partie disparaît. Dans la grande rapine se distingue Goldman Sachs, la plus puissante banque d’affaires étasunienne, dont Mario Draghi a été vice-président.

    Aujourd’hui en Libye les entrées de l’export énergétique se trouvent accaparées par des groupes de pouvoir et des multinationales, dans une situation chaotique d’affrontements armés. Le niveau de vie moyen de la majorité de la population s’est effondré. Les immigrés africains, accusés d’être « des mercenaires de Kadhafi », ont été emprisonnés jusque dans des cages de zoo, torturés et assassinés. La Libye est devenue la principale voie de transit, aux mains de trafiquants d’êtres humains, d’un chaotique flux migratoire vers l’Europe qui a provoqué beaucoup plus de victimes que la guerre de 2011. À Tawerga, les milices islamistes de Misrata soutenues par l’OTAN (celles qui ont assassiné Kadhafi en octobre 2011) ont accompli un véritable nettoyage ethnique, contraignant presque 50 000 citoyens libyens à fuir sans pouvoir y revenir. De tout cela est responsable aussi le Parlement italien qui, le 18 mars 2011, engageait le Gouvernement à « adopter toute initiative (c’est-à-dire l’entrée en guerre de l’Italie contre la Libye) pour assurer la protection des populations de la région ».

    Manlio Dinucci

    source : https://ilmanifesto.it

    traduit par M-A P.


    Note pour la version française :

    « Déclaration du Gouvernement sur l’intervention des forces armées en Libye et débat sur cette déclaration », séance du 21 mars 2011 à l’Assemblée nationale : Fillon, Juppé, Ayrault etc. « tous ensemble, tous ensemble... »

    16 mars 2021

    »» https://reseauinternational.net/pourquoi-lotan-a-detruit-la-libye-il-y...
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  • Trumpisme

    Le QAnon est la dernière invention du sionisme mondial dont je reconnais la dextérité pour inventer des leurres, des leurres qui en apparence plaisent aux opinions publiques occidentales, bien que le terme « opinions » est un bien grand mot pour ces populaces frustres et ignorantes, invention à l’apparence soignée alors qu’en profondeur ce n’est que venin …

    Ainsi, le sionisme a réussi à déplacer le « débat », du moins en Occident, d’un affrontement entre régimes crapuleux sionisés versus « complotistes » clairvoyants et non manipulables vers un affrontement entre « complotistes » et conspirationnistes dépourvus de réflexion, abrutis, psychorigides à souhait, sclérosés et obtus, donc facilement manipulables !
    À ceux-là on rajoute les hypocrites, les colonialistes, les génétiquement racistes, les consanguins politisés … et voilà que les réseaux sociaux distribuent avec beaucoup d’application et d’efficacité la plus grande et la plus invraisemblable intox de ce siècle: Trump le nouveau cheval blanc et ennemi juré de « l’État Profond » !

    Le complotiste dénonce des complots en usant de bon sens et d’un minimum de savoir. Le conspirationniste quand à lui participe à l’élaboration des complots et des conspirations, parfois en connaissance de cause et parfois à son insu l’ignorance aidant pour les uns et l’hypocrisie quasiment professionnelle pour les autres.

    LE SUPRÉMATISME BLANC ET SON EX-CROISSANCE TRUMPISTE

    Ces conspirationnistes, qui en réalité ne sont que les marionnettes des véritables conspirateurs, ont comme cheval de bataille le suprématisme blanc, synonyme inventé du vocable racisme car plus « correct politiquement ».
    Qu’ils se considèrent donc supérieurs cela les regarde, après tout ils peuvent toujours rêver. Alors, tant que leurs inepties et sauvageries restent cantonnées chez eux, laissons les rêver !

    La photo ci-jointe, que les trumpistes font tourner en boucle sur les réseaux sociaux depuis des mois en est la parfaite illustration ! Les sionistes n’en espéraient pas tant ! Je reviendrai sur son contenu plus loin.

    L’ÉLECTION DE TRUMP ET SA MISSION AU PROCHE-ORIENT

    Tout d’abord revenons sur l’élection de Trump en 2016 !
    Beaucoup de ceux qui en Occident se disent anti-sioniste et prétendus soutiens à la résistance levantine et à l’AAS ou encore au peuple yéménite, à Chavez et ses héritiers d’Amérique du Sud, qui ont applaudi la levée de l’embargo sur l’Iran par Obama car contraint par l’évolution des fronts levantins, ont chaleureusement fêté l’avènement de Trump et la relance du même embargo par celui-ci, avec l’argument suivant lancé par l’halluciné et médiocre Thierry Meyssan sur les réseaux sociaux: « Clinton était la candidate de « L’État profond » alors que Trump est anti système et homme de paix en association avec Poutine »! Cette ineptie venimeuse a sa raison d’être, j’y reviendrai.

    Affirmation que j’avais contesté dès son élection en 2016 et sans hésitation, en accord avec l’opinion publique levantine et avec les déclarations de nos leaders politiques, à travers plusieurs articles parfois même avec ironie; un aperçu :  » Trump sera une tache jaune qui s’étendra avec le temps et qui polluera la libération décisive d’Alep en retardant au maximum la fin de la guerre en Syrie et en Irak tout en sachant que la défaite de l’OTAN est inéluctable, c’est un Obama en plus sanguinaire car plus obstiné coûte que coûte « , ou encore: « méfiez-vous, les USA ça Trump énormément »!

    En réalité, je pensais mettre en garde nos soutiens français croyant en leur bonne foi, or plus les mois défilaient plus leur hypocrisie enveloppée d’aigreur devenait évidente, en tout cas pour la majorité d’entre eux !

    L’élection « surprise » de Trump en 2017 était bien arrangée, tout comme la quasi totalité des élections en Occident et ce en fonction des besoins du moment, arrangement bien planifié par la toile sioniste planétaire que certains s’obstinent à appeler par le pléonasme [euphémismique]: « Ètat Profond », autant dire une tumeur intellectuelle qui rend abstrait et invisible ce qui est visible, formel et palpable tous les jours, aux contours évidents et au visage connu: le sionisme ! La vue de l’esprit, esprit malade, qu’est la légende de « l’État Profond » est un subterfuge destiné à liquéfier la pensée où les suiveurs et les rapporteurs arrosent leur ignorance avec quelques postillons verbaux !

    Souvenez vous des circonstances de l’avènement d’un spécimen comme Trump à la Tête des USA !
    C’était le 8 novembre 2016, alors que l’élection d’Hilary Clinton semblait acquise, soit cinq semaines avant la libération décisive d’Alep par l’AAS et le Hezbollah et qui marqua un tournant irréversible dans la guerre en Syrie, et deux mois et demi avant son investiture !

    Souvenez vous aussi du remue ménage diplomatique, une fois la perte d’Alep par l’OTAN acquise : trois projets de résolutions présentées à l’ONU (deux français et un américain) pour éviter la libération de la ville par le gouvernement légitime syrien, projets de résolutions non abouties grâce aux vétos russes ! Finalement cet épisode s’est terminé, rappelez-vous, par des négociations entre John Kerry et les russes représentant le gouvernement syrien par un échange de prisonniers …

    Suite à cet épisode, où pour la première fois l’OTAN est apparu sans masque comme soutien acharné du terrorisme en Syrie, son « démasquage » forcé par les événements sur le terrain le contraint à révéler haut et fort ce que se murmurait auparavant dans les couloirs secrets des arcanes du pouvoir otanusien, donc dans la niche interlope qu’est le sionisme !

    Les jeux étaient donc faits en Syrie, le sytème Obama-Clinton en devient caduque d’office, la guerre en Syrie étant perdue fallait trouver autre chose, un artifice, une pirouette, un anesthésiant pour leurs propres opinions publiques… fallait amortir le choc d’autant plus que cette guerre perdue les a mis sur le tapis, plus d’argent saoudien, à cause de l’autre guerre perdue au Yémen , pour payer les factures de leurs guerres illégitimes et criminelles comme en 1992 et en 2003, car ces guerres en Syrie et au Yémen qu’ils pensaient régler en un temps éclair, mettant la main sur leurs richesses, se sont éternisées jusqu’à leur faillite, faillite camouflée par une pandémie mortifère imaginaire… elle même ex croissance du trumpisme malgré la posture démagogique de Trump sur ce sujet ! (http://www.hayansidaoui.net/index.php/deux-logiques-pour-une-vérité#sth…)

    Or donc, Trump, sorti au dernier moment du chapeau de la mafia sioniste mondiale, n’avait pour mission que d’atténuer les ravages de la défaite de l’Empire en Syrie, et de manière générale au Proche-Orient, voire même essayer de renverser la situation avec des méthodes peu communes, des méthodes au rabais car il n’avait plus les moyens de continuer une vraie guerre, il ne lui restait donc, par impuissance, que le terrorisme et son lot d’assassinats politiques, sabotage de l’économie syrienne, vols des richesses, attentats etc… alors que la politique guerrière plus agressive qu’aurait menée Hilary Clinton avait déjà échoué avec Obama et n’aurait eu comme conséquence d’aggraver la défaite et n’aurait été qu’un suicide.

    Je le rappelle encore et j’insiste: le tournant de la guerre en Syrie, et ses répercussions sur l’ensemble de la région, à savoir la libération décisive d’Alep est survenue juste avant l’élection surprise, et pas surpenante, de Donald Trump, ce même Trump que le président Assad l’a qualifié de mauvais acteur hollywoodien, que Nasrallah l’a décrit comme un barbare sanguinaire et comme étant le président le plus violent de l’Histoire des USA et que Poutine et Lavrov n’ont pas été avares en déclarations cinglantes à son égard et à l’égard de sa politique méprisable et de ses violations à répétition des conventions et du droit internationaux !

    Je l’ai souvent répété, tous les levantins l’ont toujours répétés, les USA seront toujours les USA quelque soit le président en place, les styles diffèrent en fonction des circonstances mais les objectifs hégémoniques demeurent les mêmes !

    Il en est de même aujourd’hui, le style terroriste de Trump, basée sur les assassinats, le saccage et les spoliations des richesses des pays qui lui tiennent tête et dont il s’en vante par des déclarations publiques, complétés par des embargos privant les civils de nourriture et de médicaments, a aussi montré ses limites face à des peuples déterminés à résister puis à vaincre peu importe le prix à payer, mais aussi face à une Russie intransigeante quant à l’indépendance totale de la Syrie et face à la détermination de l’Iran, de plus en plus puissant, pour en finir avec l’OTAN au Proche-Orient dans un premier temps et dans un second en finir avec l’entité sioniste occupant la Palestine et martyrisant son peuple, cette même entité sioniste à laquelle Trump, « le cheval blanc », plus exactement le « mulet masqué, a fait clairement allégeance !

    Le style militaire trumpiste est peu coûteux en matériel et réduit le nombre de tués dans les rangs de son armée, une armée qui, après les libérations stratégiques d’Alep, de Ghoutta, de Palmyre, de Deir Ezzor… a perdu toute initiative opérationnelle, ne fonctionne plus qu’avec des petites patrouilles très mobiles dont l’unique objectif est de couvrir les terroristes qui volent le pétrole pour son compte, et aussi de mener des petites opérations de saccage des ressources agricoles afin de rendre l’embargo instauré par Trump plus meurtrier parmi les civils. Cette nouvelle méthode relève de la délinquance mais n’empêche pas pour autant des pertes relativement importantes dans les rangs de l’armée US contrainte à quitter l’Irak sous la pression de la resistance populaire soutenu par l’Iran.

    Ainsi pour compenser la nouvelle situation militaire et donc le nouveau rapport de force sur le terrain défavorable à l’OTAN sionisé, Trump opte pour une guérilla d’un nouveau genre dont les actions se limite au crime ! Après dix ans de guerre nous sommes bien loin d’une armée américaine puissante et balayant tout sur son terrain comme lors des deux guerres en Irak en 1992 et en 2003 !

    Toujours pour compenser la défaite militaire, Trump a offert à Israël ce qu’aucun president américain n’a osé offrir avant lui !

    Il est bien là le fondement de son élection en 2016. Les démocrates ne pouvant pas montrer leur allégeance à Israël de manière franche, bien que réelle, car tiennent à garder le masque des pseudos « libérateurs des peuples des régimes autoritaires », ils ont opté pour la parenthèse Trump, qui le temps d’un mandat, se charge d’accomplir sa mission première: consolider la sécurité d’Israel, plus fragile que jamais, sur le plan militaire mais aussi sur le plan politique et de manière claire, limpide, rapide et sans détour diplomatique ce que les démocrates ne pouvaient pas accomplir ouvertement et rapidement, à savoir: Jérusalem capitale d’Israël, envoie de troupes en Galilée ce qui constitue une première historique, essayer d’affaiblir l’Iran principal allié du gouvernement syrien et du Hezbollah en ré instaurant un embargo qu’Obama ne pouvait pas maintenir pour des raisons purement politico-diplomatiques et que Biden n’a pas manqué de déclarer qu’il ne le remettrait pas en cause preuve de la coordination politique entre démocrates et républicains concernant le Proche-Orient, et preuve aussi du soutien indéfectible à l’entité sioniste occupant la Palestine.
    Mais aussi et dès sa prise de fonction rajouter le Hezbollah, cauchemar d’Israël, sur sa liste ridicule des groupes terroristes dans le Monde (qu’il a compléter deux jours avant son départ par la résistance yéménite et Cuba) !

    Après tout pour qui les USA et l’OTAN ont déclenché la guerre en Syrie, et de manière générale le « printemps arabe », sinon pour Israël et le sionisme et ses intérêts ?

    Si Trump a donc maintenu la politique belliqueuse d’Obama mais avec un style diffèrent imposé par la réalité des fronts syrien, irakien et yéménite où il se trouvait en position de faiblesse, Biden quant à lui continuera, pour les mêmes raisons, la politique de Trump dans le fond et dans le style, terrorisme, sabotage, assassinats, vols des richesses etc…

    Un dernier point à propos de la mission de Trump au Proche-Orient, un point jalousement occulté par les médias occidentaux, donc les médias de la mafia sioniste mondiale: l’action de Trump au pays de la plus efficace des resistances au sionisme: le Liban .

    Ce Liban qui, malgré les conséquences néfastes des innombrables guerres qu’il subit depuis un demi siècle, avait réussi tant bien que mal à maintenir son économie à un niveau à peu près convenable. Seulement avec l’efficient et très efficace Hezbollah contre Israël il fallait trouver une parade pour l’affaiblir.

    La tâche était aisé pour Trump et son Pompéo fidèle parmi les fidèles ! Malheureusement il existe deux Liban, un resistant héroïque et un autre traître et opportuniste, bien que ce second Liban, qui gangrène le premier, est minoritaire il sert néanmoins de point d’ancrage pour tout complot sioniste, complot dont Trump en était le champion quoique caché derrière les singeries sans fin d’un Macron auxquels nous assistons au Liban depuis début août dernier ! (http://www.hayansidaoui.net/index.php/grand-liban-et-petite-france#stha…)

    Cet embargo qui ne dit pas son nom à l’encontre du Liban est d’un nouveau genre ! Décidément l’administration Trump ne s’est pas montré avare en nouveautés criminels et qui a trouvé en la personne du gouverneur de la Banque centrale du Liban un traître, parmi d’autres, un outil bien docile et bien serviable en réquisitionnant l’argent des ménages libanais dans le but de les affamer et au-delà d’accuser le Hezbollah d’en être le responsable pour le couper de son immense base populaire, mais cela n’a pas fonctionné puisque cette vicieuse manœuvre n’a fait qu’élargir la popularité du Hezbollah pas seulement au Liban lais dans tout le Monde arabe !

    Par contre, ce qui a fonctionné c’est la séquestration de l’économie libanaise par Trump comme moyen de pression politique !
    Quand le Liban négocie avec le FMI il négocie indirectement avec Trump comme représentant d’Israël et de Netanyahu, quand le Liban conteste via l’ONU la volonté d’israël de mettre la main sur une partie de ses gisements pétroliers récemment découverts dans ses eaux territoriales c’est Trump qu’il trouve sur son chemin et toujours pour le compte d’Israël et de Netanyahu !

    La situation au Liban, élément central dans les conflits au Proche-Orient et des libanais étant aujourd’hui très critique mériterait que je revienne dessus dans un autre article.

    En conclusion, concernant le mandat de Trump, il s’agit d’un nouvel exercice de style de la propagande sioniste qui ne passe plus dans son format classique désormais désuet, ainsi elle a opté pour une forme de propagande subliminale, plus pernicieuse et donc plus trompeuse, car, défaite oblige, les USA ne pouvaient plus faire comme à leur habitude tout simplement.

    LE COUPLE CONSPIRATIONISME-SUPRÉMATISME OUTIL DE LA PROPAGANDE DU PARRAIN SIONISTE

    Je vais reprendre ligne par ligne le contenu de l’affiche propagandiste ci-jointe.

    Pour le deux premières concernant le chômage et les impôts je dirais tant mieux pour les américains quoiqu’on s’en moque éperdument au Levant. Ce qui par contre m’interpelle c’est l’attitude des français sachant qu’après les USA la France est le pays où la popularité de Trump est de loin la plus importante !
    Ils jubilent pour les bons résultats économiques de Trump, si tenté qu’elles soient réelles, alors que la situation économique de la France est des plus mauvaises en Occident ce qui n’a pas l’air de les scandaliser outre mesure tellement ils sont contents pour les américains !

    C’est une attitude pour le moins cocasse et surtout révélatrice d’un abrutissement qui n’a d’égal dans aucun autre pays du Monde ! Pire, les trumpistes de France avancent l’argument que les démocrates sont pédophiles ! Outre le ridicule d’un tel argument censé légitimer les excès de Trump ils oublient que leur France vient de légaliser la pédophile sous le titre du « consentement sexuel à 13 ans » ce qui n’a pas l’air de les émouvoir outre mesure, en tout cas moins que la pédophilie soi-disant généralisée chez les démocrates et comme si elle ne l’était pas chez les républicains !!

    Je ne m’attarderais pas plus sur cette débilité trumpiste version française !

    Je passe sur « il n’a fait aucune guerre » car j’y avais déjà répondu plus haut mais je m’attarde un peu sur deux « arguments » de leur affiche publicitaire des conspirationistes/suprématiste: « il a fait la paix au Moyen Orient » et « il a fait plier l’Iran, un État terroriste » !

    Avec ces deux mensonges, à plusieurs degrés, on touche à la psychiatrie, ce n’est un contre argumentaire qu’il faudrait avancer car inutile mais plutôt opter pour une lobotomie collective si ce n’est déjà fait !

    Les mêmes, je dis bien les mêmes, qui suite au double assassinat de Souleimani et d’Al-Mouhandess ont pleuré des larmes chaudes, ont déchiré leurs vêtements, ont grimpé aux rideaux tellement outrés… ceux-là mêmes qui ont fêté la levée de l’embargo sur l’Iran par Obama trouvent aujourd’hui que l’Iran est un État terroriste et félicitent Trump pour l’avoir vaincu ce qui est bien entendu entièrement faux !
    Non seulement c’est faux mais en plus c’est bien l’Iran qui a eu le dernier mot dans le bras de fer que Trump a volontairement engagé, cet Iran qui l’a même ridiculisé aux yeux du Monde entier en accompagnant son départ par une salve de missiles balistiques menaçant sa flotte dans la mer d’Oman faisant trembler son porte avion le Nimiz !

    Puis de quelle paix ces conspirationistes parlent ? Encore une fois ce sont les mêmes qui critiquaient la traîtrise de certains arabes appellent aujourd’hui leur soumission au sionisme « Paix »!
    Vous la voyez la satisfaction qu’éprouve le sionisme, c’est à dire le conspirateur qui guide ces conspirationistes, suite à des telles affirmations ?

    « Il a fait plier la Corée du Nord » !! Tout le monde se souvient de sa visite humiliante en Corée alors qu’après cette visite les provocations de Kim ont redoublé !!

    « Il a asséché le financement de DAESH », avec cet argument on est au cœur du « suprématisme blanc » façon les Deschiens au meilleur des cas ! Car non seulement selon les russes, les syriens, les irakiens et bon nombre d’observateurs indépendants confirment que les livraisons d’arme sophistiquées à DAESH par Trump ont doublé en quatre ans mais en plus il a mis à leurs dispositions les hélicoptères de son armée pour mener, pour son compte, des opérations criminelles diverses et variées, mais ce qui frappe l’esprit dans cette annonce est la nature éminemment raciste du suprématisme blanc, l’échantillon français étant le plus ridicule et le plus lamentable, car ils ne peuvent pas admette que les arabes, musulmans comme chrétiens, peuvent gagner une guerre contre les USA car inférieurs ! Comment peuvent-ils envisagé un seul instant que des bougnoules puissent mettre à mal leur champion blondinet ?! Pour ces incontinents de la bêtise c’est le Monde à l’envers, le Monde blanc bien sûr !

    Par contre je suis entièrement d’accord avec le dernier argument présenté par ces énergumènes : en effet, Trump a fait ce qu’aucun avant lui a osé faire, et je rajouterai sans succès.

    Avant de finir je voudrais poser une question à ces français aux couleurs trumpistes : si, comme vous dites, les USA de Trump sont formidables, que l’Iran est un pays terroriste… dites-moi comment trouvez-vous votre France ? Formidable ? Exceptionnelle? Puissante? Insoumise ? Ou tout simplement minable ?

    Une nation sans âme est toujours minable.                                                                                                                                                                                                                                                                  Soumis par Hayan Sidaoui le dim 24/01/2021  

    L’intox du siècle, mode d’emploi | L’Occidentaliste (hayansidaoui.net)

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  • Assad

    Monsieur Bashar Al-Assad président de la République Arabe Syrienne :
    Au nom de la liberté d’expression, je proteste.

    Je suis de nationalité libanaise, j’ai une carte d’identité où mon lieu de naissance est indiqué. Mais, par fidélité à l’Histoire du Levant, c’est en citoyen syrien que je m’adresse à vous Monsieur le président et c’est par souci d’honnêteté intellectuelle que je proteste.

    Il m’est impossible de comprendre pour quelles raisons vous avez accordé une interview à un organe de presse ultra sionisé comme Paris-Match qui, plus est, a été pendant huit ans, et de loin, l’hebdomadaire le plus acharné contre votre personne, contre votre gouvernement et contre le peuple syrien et son armée, usant de mensonges, d’intox et d’artifices de tout genre pour discréditer l’un des géants de la géostratégie du 21e siècle que vous êtes et, sans l’ombre d’un doute, le binôme héroïque de Nasrallah que l’Histoire récente du Levant n’avait plus connu depuis bien longtemps !

    C’est d’autant plus difficile à admettre que c’est le même clown de la presse écrite française, ce Régis Le Sommier, à qui vous avez ouvert toutes les portes courant 2017, qui n’a pas manqué de trahir votre confiance en publiant un torchon pathétique en janvier 2018 auquel j’avais consacré un article en long et en large mettant en évidence son penchant pour la propagande occidentale (lien de l’article Les concierges de la géopolitique http://www.hayansidaoui.net/node/101).

    Si nous avons des leçons de résistance et de détermination à donner au monde entier nous avons, par contre et malheureusement, encore beaucoup à apprendre en matière de communication où l’Occident nous dépasse largement, certes à mauvais escient, en réussissant à maintenir l’opinion publique occidentale sous la pression d’une propagande aussi efficace que parfois déterminante.

    À moins que vous ayez une idée de génie derrière cette interview accordée aux ennemis, car il s’agit bel et bien d’ennemis, je me permets Monsieur le Président de la République Arabe Syrienne de désavouer cette initiative (peut-être celle de vos conseillers ? )! Personne n’est parfait mais là il ne s’agit plus de perfection mais, selon moi et la limite de mes capacités intellectuelles, d’une grossière erreur surtout dans cette période délicate où, d’un côté, la priorité est d’asseoir définitivement une brillante victoire sur le terrain car l’ennemi est toujours présent, et de l’autre, où les évènements au Liban, votre plus sûr allié, est en proie à des secousses dont le principal visé est le Hezbollah et donc à terme vous-même et à travers vous la Syrie ! Des secousses dont les champions ne sont autres justement que la France associée aux USA et vous le savez très bien !

    Qu’espériez-vous d’une telle initiative ? Est-ce une manœuvre politique, dont j’avoue ne pas saisir le contour ni les éventuels avantages ? Je n’y vois qu’un désaveu à notre ligne de conduite, j’entends de nous autres levantins de la diaspora, que nous avions délibérément adoptée et maintenue coûte que coûte pendant bientôt neuf ans malgré le prix à payer et les désagréments que cela nous avait causés ! A-t-on vraiment encore besoin de ces charlatans ennemis d’hier mais encore ennemis d’aujourd’hui comme le prouve leurs faits et gestes au quotidien ?

    Non seulement je n’y vois aucun avantage mais, ce qui saute aux yeux, est que seuls nos ennemis en tirent un substantiel avantage médiatique tout en endormant leur propre opinion publique. Au passage Paris-Match ramasse le pactole car sans le moindre doute cette interview leur procure une opération commerciale plus que juteuse !

    Je commence par l’introduction même de l’interview rédigée par la rédaction de Paris-Match, un pur poison pour ne pas dire un mépris total à nos martyrs et aux sacrifices des survivants et aussi à votre persévérance dans des conditions plus que difficiles !

    Fallait s’y attendre Monsieur le Président ! Et puis toutes ces questions insidieuses, fourbes et adroitement subliminales auxquelles vous répondez avec brio et intelligence certes mais, je le crains, sans effet auprès de l’opinion publique occidentale car l’introduction de Paris-Match a déjà, dès le départ formaté le subconscient des lecteurs, des lecteurs qui dans leur écrasante majorité, et qui malgré les huit années passées jalonnées des sales besognes de leur dirigeants, n’ont jamais voulu voir la réalité en s’accrochant à la propagande officielle; aveugle qui ne veut pas voir, croyez-vous que vous leur ouvrez les yeux avec cette initiative ? Permettez-moi d’en douter !

    L’introduction (photo ci-jointe et je conseille aux lecteurs de la lire attentivement au second degré) conditionne déjà le lecteur, elle « embrouille » le candide non averti et contente celui qui est de mauvaise foi, colonialiste, raciste, sioniste ...

    Vous avez donc gagner la guerre grâce à vos alliés et aussi et surtout grâce à vos adversaires et aux hésitations d’Obama !! Rien que cela Monsieur le Président, avec tout le respect que je vous dois et toute l’admiration que je vous voue, rien que cela aurait justifié votre abstinence !

    Quelle a été ma joie en traduisant en français votre interview accordée aux médias syriens le 30 octobre dernier et qu’elle a été terrible ma déception en lisant celle-ci !

    N’est-ce pas nos héros, jeunes et moins jeunes morts ou vivants, qui avaient forgé une victoire historique ? Quel allié se seraient aventuré à nos côtés si ces héros n’avaient pas fait leurs preuves en se battant seuls contre le reste du monde pendant quatre ans avant l’intervention russe ? En réalité, nos alliés, n’ont fait qu’accélérer notre victoire et épargner au peuple syrien des souffrances prolongées d’autant plus que leurs interventions, excepté le Hezbollah et pour cause syrien et libanais forment le même peuple, ne s’est pas faite sans contrepartie, contrepartie que nous approuvons certes mais rendons à nos martyrs ce qui revient à nos martyrs ce que cet essuie-fesses du sionisme qu’est Paris-Match évite soigneusement de faire !

    Et vos adversaires donc ? Nos adversaires j’allais dire ! Ont-ils aussi contribué à notre brillante résistance et à notre grandiose victoire historique comme l’affirme la même introduction ? Vous n’y voyez pas la malice et l’effet pervers ? Alors qu’ils sont toujours présents sur le sol syrien encadrant les terroristes et les groupuscules armés par l’Occident, qui continuent jusqu’à il y a encore deux jours à voler le pétrole syrien que vous avez bien fait d’ordonner le bombardement des convois chargés de pétrole en direction d’Erbil ?
    Aussi qui défend Idlib ? Ne sont-ils pas les forces spéciales de la France, entre autres, associés à Al-Nosra d’Erdogan qui défendent Idlib et retardent encore et toujours la fin du terrorisme en Syrie et donc la paix que mérite le peuple syrien ? Ce même Erdogan que vous avez qualifié à juste titre de voleur et de voyou le 30 octobre dernier ? Alors Erdogan fait-il partie, comme le prétend Paris-Match, de ces adversaires grâce auxquels vous auriez gagné ? Je passe sur les « atermoiements » d’Obama car cela ressemble à un gag mais un gag qui, comme le reste, va s’accrocher aux cerveaux des lecteurs !

    En réalité l’introduction de Pari-Match annihile de facto l’effet de vos brillantes réponses, c’est là ou réside le piège de la malhonnêteté de l’intellect occidental !

    Je refuse de commenter l’introduction de ce Le Sommier qui, non seulement ne rattrape pas des âneries de son livre de 2018, mais en plus demeure fidèle au ridicule de son livre paru en janvier 2018, ridicule toutefois bien empoisonné et c’est là où mon incompréhension, Monsieur le Président, en grandit !!

    Je ne vais pas tout disséquer et je sais d’avance que les effets de cette interview vous déplairont d’où à mon humble avis l’erreur de l’avoir accordée, cependant une dernière remarque : en plus des questions insidieuses professionnellement formulées, n’avez-vous pas remarqué que tout l’objet de l’interview est de limiter la Syrie à votre personne en ignorant le peuple syrien, principal artisan de la victoire sous votre brillantissime commandement, ses représentants élus et ses héros de l’AAS  ? Limiter la Syrie à votre personne qui est présentée depuis huit ans et chaque jour comme le « dictateur sanguinaire qui massacre son peuple » n’est-ce pas contre productif ? Et puis Monsieur le président, Paris-Match qui a véhiculé avec acharnement votre image de dictateur sanguinaire s’est-il excusé auprès de vous et de votre peuple et armée avant de lui accordé ne serait-ce qu’un simple bonjour ?

    J’ai fait le tour des réseaux sociaux et des médias levantins où les avis sont partagés. Il y a ceux qui trouvent cette initiative positive et d’autres qui se sentent fort contrariés. Pour ces deniers je le comprends, mais pour les premiers beaucoup moins pour une raison simple : hormis le fait que Le Sommier est un abruti qui plus est bien louche comme son magazine sioniste, raciste et néocolonialiste, l’argument qui consiste à dire « nous avons besoin de cette campagne médiatique » est pour moi et pour ceux qui partagent ma contrariété irrecevable car nous n’avons pas besoin de cette compagne contre productive car ceux qui en Occident ont l’honnêteté de voir la réalité n’ont pas besoin de Paris-Match et ceux qui n’ont voulu rien voir depuis huit ans useront de cette interview pour continuer à jouer aux aveugles et nourrir la propagande ! Si Paris-Match ou tout autre organe de la presse française serait de bonne foi il n’avait qu’à reprendre telle quelle, sans rajouts ni commentaires, l’interview que vous avez donnée aux télévisions syriennes il y a trois semaines, ce qui à mon sens aurait été une initiative bien plus convaincante de leur hypothétique bonne foi.

    Il est grand temps que nous cessions de croire que la référence c’est l’Occident, ses médias et son opinion publique, bien au contraire, il est tout autant grand temps, qu’au moins en ce qui nous concerne, nous soyons nous-mêmes, nos médias et notre opinion publique la référence pour l’Occident, à défaut nous serons toujours des perdants au grand dame des sacrifices de nos glorieux martyrs !

    Je suis extrêmement déçu et j’en ai bien peur fort malheureusement qu’un avenir très proche me donne raison sur la contre productivité de cette malheureuse initiative. N’était-il pas plus judicieux de boycotter les médias d’un pays qui nous a, sans raisons, déclaré la guerre de manière unilatérale ? Ce même pays qui a retardé de plusieurs semaines les libérations d’Alep, de Deir Ezzor, de Ghouta ,,, ce qui nous coûté des milliers de morts en plus alors que ces batailles étaient déjà quasi pliées ! Et combien de morts nous coûtera encore leur obstination haineuse à Idlib ? Qu’en pense Paris-Match de la libération d’Idlib qui se prépare ? Ce pays et ces médias qui ont fait, et continuent de faire, la promotion des casques blancs et de Syria Charity méritent-ils votre délicate attention ?

    Paris-Match qui, comme tous les autres médias occidentaux, a si longtemps justifié l’embargo qui asphyxie le peuple syrien ! Se sont-ils repentis ? À défaut de critiquer le pouvoir en place qui a plébiscité et aussi participé au crime contre le peuple syrien ?

    Beaucoup dirons “c’est de bonne guerre que de s’adresser aux médias de l‘ennemis et à travers eux à leur opinion publique”. en effet, cela aurait été bienvenu si ces médias et leurs lecteurs décident enfin de s’habiller d’honnêteté et non d’une récupération fourbe ce qui est déjà le cas au moment même de la publication de l’interview !

    Je suis convaincu au fond de moi, Monsieur le président, que ce n’est qu’une erreur de parcours, que je sais terriblement dur depuis huit ans, et non pas une faiblesse à moins que je me trompe totalement pour une raison qui m’échappe !

    Je sais tout aussi bien Monsieur le président que je ne serais pas censuré car le Levant, que vous incarnez si bien, est un paradis de liberté. Au contraire je risque de l’être ici même en France car je mets en relief leurs vices et aussi votre bonté, bonté qu’ils ne méritent point !

    En attendant, nous sommes toujours en guerre, contre les mêmes, contre leurs outils médiatiques de basse propagande et contre leur coriace opinion publique persuadé de sa supériorité ! D’ailleurs, je n’ai pas écrit cet article avant de prendre soin de faire le tour des réseaux sociaux afin de sonder les premiers effets de l’interview publiée dans Paris-Match, un commentaire revient fréquemment de la part de beaucoup de français: “de toute façon la Syrie comme tous les pays du Proche-Orient auront toujours besoin de nous”! Est-ce vrai Monsieur le Président ? Ne sont-ils pas eux qui ont grandement besoin de nous et de nos richesses naturelles, raisons pour lesquelles ils ont détruit la Syrie et tentent de détruire le Liban et le Hezbollah ? Et même si cela était vrai, est-il admissible de supporter cette vantardise cocardière sur le dos des cadavres à peine froids de nos femmes, enfants et combattants ?! Je connais votre réponse d’avance !

    Quand à notre propre opinion publique elle a pour devoir de maintenir un esprit critique positif qui est l’unique condition pour pérenniser une victoire acquise en complétant, autant que possible, votre clairvoyance Monsieur le Président, c’est aussi cela une démocratie saine, c’est même surtout cela, d’où ma « protestation » amicale soucieuse, à ma modeste échelle, de nos intérêts nationaux.

    Gloire à nos martyrs
    Vive la Grande Syrie historique.                                                                                                                                                                                                                                                                                        Soumis par Hayan Sidaoui le jeu 28/11/2019                                                                                             Je proteste Monsieur le Président | L'Occidentaliste (hayansidaoui.net)

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  • Trumpisme

    Le QAnon est la dernière invention du sionisme mondial dont je reconnais la dextérité pour inventer des leurres, des leurres qui en apparence plaisent aux opinions publiques occidentales, bien que le terme "opinions" est un bien grand mot pour ces populaces frustres et ignorantes, invention à l'apparence soignée alors qu'en profondeur ce n'est que venin ...

    Ainsi, le sionisme a réussi à déplacer le "débat", du moins en Occident, d'un affrontement entre régimes crapuleux sionisés versus "complotistes" clairvoyants et non manipulables vers un affrontement entre "complotistes" et conspirationnistes dépourvus de réflexion, abrutis, psychorigides à souhait, sclérosés et obtus, donc facilement manipulables !
    À ceux-là on rajoute les hypocrites, les colonialistes, les génétiquement racistes, les consanguins politisés ... et voilà que les réseaux sociaux distribuent avec beaucoup d'application et d'efficacité la plus grande et la plus invraisemblable intox de ce siècle: Trump le nouveau cheval blanc et ennemi juré de "l'État Profond" !

    Le complotiste dénonce des complots en usant de bon sens et d'un minimum de savoir. Le conspirationniste quand à lui participe à l'élaboration des complots et des conspirations, parfois en connaissance de cause et parfois à son insu l'ignorance aidant pour les uns et l'hypocrisie quasiment professionnelle pour les autres.

    LE SUPRÉMATISME BLANC ET SON EX-CROISSANCE TRUMPISTE

    Ces conspirationnistes, qui en réalité ne sont que les marionnettes des véritables conspirateurs, ont comme cheval de bataille le suprématisme blanc, synonyme inventé du vocable racisme car plus "correct politiquement".
    Qu'ils se considèrent donc supérieurs cela les regarde, après tout ils peuvent toujours rêver. Alors, tant que leurs inepties et sauvageries restent cantonnées chez eux, laissons les rêver !

    La photo ci-jointe, que les trumpistes font tourner en boucle sur les réseaux sociaux depuis des mois en est la parfaite illustration ! Les sionistes n'en espéraient pas tant ! Je reviendrai sur son contenu plus loin.

    L'ÉLECTION DE TRUMP ET SA MISSION AU PROCHE-ORIENT

    Tout d'abord revenons sur l'élection de Trump en 2016 !
    Beaucoup de ceux qui en Occident se disent anti-sioniste et prétendus soutiens à la résistance levantine et à l'AAS ou encore au peuple yéménite, à Chavez et ses héritiers d'Amérique du Sud, qui ont applaudi la levée de l'embargo sur l'Iran par Obama car contraint par l'évolution des fronts levantins, ont chaleureusement fêté l'avènement de Trump et la relance du même embargo par celui-ci, avec l'argument suivant lancé par l'halluciné et médiocre Thierry Meyssan sur les réseaux sociaux: "Clinton était la candidate de "L'État profond" alors que Trump est anti système et homme de paix en association avec Poutine"! Cette ineptie venimeuse a sa raison d'être, j'y reviendrai.

    Affirmation que j'avais contesté dès son élection en 2016 et sans hésitation, en accord avec l'opinion publique levantine et avec les déclarations de nos leaders politiques, à travers plusieurs articles parfois même avec ironie; un aperçu : " Trump sera une tache jaune qui s'étendra avec le temps et qui polluera la libération décisive d'Alep en retardant au maximum la fin de la guerre en Syrie et en Irak tout en sachant que la défaite de l'OTAN est inéluctable, c'est un Obama en plus sanguinaire car plus obstiné coûte que coûte ", ou encore: "méfiez-vous, les USA ça Trump énormément"!

    En réalité, je pensais mettre en garde nos soutiens français croyant en leur bonne foi, or plus les mois défilaient plus leur hypocrisie enveloppée d'aigreur devenait évidente, en tout cas pour la majorité d'entre eux !

    L'élection "surprise" de Trump en 2017 était bien arrangée, tout comme la quasi totalité des élections en Occident et ce en fonction des besoins du moment, arrangement bien planifié par la toile sioniste planétaire que certains s'obstinent à appeler par le pléonasme [euphémismique]: "Ètat Profond", autant dire une tumeur intellectuelle qui rend abstrait et invisible ce qui est visible, formel et palpable tous les jours, aux contours évidents et au visage connu: le sionisme ! La vue de l'esprit, esprit malade, qu'est la légende de "l'État Profond" est un subterfuge destiné à liquéfier la pensée où les suiveurs et les rapporteurs arrosent leur ignorance avec quelques postillons verbaux !

    Souvenez vous des circonstances de l'avènement d'un spécimen comme Trump à la Tête des USA !
    C'était le 8 novembre 2016, alors que l'élection d'Hilary Clinton semblait acquise, soit cinq semaines avant la libération décisive d'Alep par l'AAS et le Hezbollah et qui marqua un tournant irréversible dans la guerre en Syrie, et deux mois et demi avant son investiture !

    Souvenez vous aussi du remue ménage diplomatique, une fois la perte d'Alep par l'OTAN acquise : trois projets de résolutions présentées à l'ONU (deux français et un américain) pour éviter la libération de la ville par le gouvernement légitime syrien, projets de résolutions non abouties grâce aux vétos russes ! Finalement cet épisode s'est terminé, rappelez-vous, par des négociations entre John Kerry et les russes représentant le gouvernement syrien par un échange de prisonniers ...

    Suite à cet épisode, où pour la première fois l'OTAN est apparu sans masque comme soutien acharné du terrorisme en Syrie, son "démasquage" forcé par les événements sur le terrain le contraint à révéler haut et fort ce que se murmurait auparavant dans les couloirs secrets des arcanes du pouvoir otanusien, donc dans la niche interlope qu'est le sionisme !

    Les jeux étaient donc faits en Syrie, le sytème Obama-Clinton en devient caduque d'office, la guerre en Syrie étant perdue fallait trouver autre chose, un artifice, une pirouette, un anesthésiant pour leurs propres opinions publiques... fallait amortir le choc d'autant plus que cette guerre perdue les a mis sur le tapis, plus d'argent saoudien, à cause de l'autre guerre perdue au Yémen , pour payer les factures de leurs guerres illégitimes et criminelles comme en 1992 et en 2003, car ces guerres en Syrie et au Yémen qu'ils pensaient régler en un temps éclair, mettant la main sur leurs richesses, se sont éternisées jusqu'à leur faillite, faillite camouflée par une pandémie mortifère imaginaire... elle même ex croissance du trumpisme malgré la posture démagogique de Trump sur ce sujet ! (http://www.hayansidaoui.net/index.php/deux-logiques-pour-une-vérité#sth…)

    Or donc, Trump, sorti au dernier moment du chapeau de la mafia sioniste mondiale, n'avait pour mission que d'atténuer les ravages de la défaite de l'Empire en Syrie, et de manière générale au Proche-Orient, voire même essayer de renverser la situation avec des méthodes peu communes, des méthodes au rabais car il n'avait plus les moyens de continuer une vraie guerre, il ne lui restait donc, par impuissance, que le terrorisme et son lot d'assassinats politiques, sabotage de l'économie syrienne, vols des richesses, attentats etc... alors que la politique guerrière plus agressive qu'aurait menée Hilary Clinton avait déjà échoué avec Obama et n'aurait eu comme conséquence d'aggraver la défaite et n'aurait été qu'un suicide.

    Je le rappelle encore et j'insiste: le tournant de la guerre en Syrie, et ses répercussions sur l'ensemble de la région, à savoir la libération décisive d'Alep est survenue juste avant l'élection surprise, et pas surpenante, de Donald Trump, ce même Trump que le président Assad l'a qualifié de mauvais acteur hollywoodien, que Nasrallah l'a décrit comme un barbare sanguinaire et comme étant le président le plus violent de l'Histoire des USA et que Poutine et Lavrov n'ont pas été avares en déclarations cinglantes à son égard et à l'égard de sa politique méprisable et de ses violations à répétition des conventions et du droit internationaux !

    Je l'ai souvent répété, tous les levantins l'ont toujours répétés, les USA seront toujours les USA quelque soit le président en place, les styles diffèrent en fonction des circonstances mais les objectifs hégémoniques demeurent les mêmes !

    Il en est de même aujourd'hui, le style terroriste de Trump, basée sur les assassinats, le saccage et les spoliations des richesses des pays qui lui tiennent tête et dont il s'en vante par des déclarations publiques, complétés par des embargos privant les civils de nourriture et de médicaments, a aussi montré ses limites face à des peuples déterminés à résister puis à vaincre peu importe le prix à payer, mais aussi face à une Russie intransigeante quant à l'indépendance totale de la Syrie et face à la détermination de l'Iran, de plus en plus puissant, pour en finir avec l'OTAN au Proche-Orient dans un premier temps et dans un second en finir avec l'entité sioniste occupant la Palestine et martyrisant son peuple, cette même entité sioniste à laquelle Trump, "le cheval blanc", plus exactement le "mulet masqué, a fait clairement allégeance !

    Le style militaire trumpiste est peu coûteux en matériel et réduit le nombre de tués dans les rangs de son armée, une armée qui, après les libérations stratégiques d'Alep, de Ghoutta, de Palmyre, de Deir Ezzor... a perdu toute initiative opérationnelle, ne fonctionne plus qu'avec des petites patrouilles très mobiles dont l'unique objectif est de couvrir les terroristes qui volent le pétrole pour son compte, et aussi de mener des petites opérations de saccage des ressources agricoles afin de rendre l'embargo instauré par Trump plus meurtrier parmi les civils. Cette nouvelle méthode relève de la délinquance mais n'empêche pas pour autant des pertes relativement importantes dans les rangs de l'armée US contrainte à quitter l'Irak sous la pression de la resistance populaire soutenu par l'Iran.

    Ainsi pour compenser la nouvelle situation militaire et donc le nouveau rapport de force sur le terrain défavorable à l'OTAN sionisé, Trump opte pour une guérilla d'un nouveau genre dont les actions se limite au crime ! Après dix ans de guerre nous sommes bien loin d'une armée américaine puissante et balayant tout sur son terrain comme lors des deux guerres en Irak en 1992 et en 2003 !

    Toujours pour compenser la défaite militaire, Trump a offert à Israël ce qu'aucun president américain n'a osé offrir avant lui !

    Il est bien là le fondement de son élection en 2016. Les démocrates ne pouvant pas montrer leur allégeance à Israël de manière franche, bien que réelle, car tiennent à garder le masque des pseudos "libérateurs des peuples des régimes autoritaires", ils ont opté pour la parenthèse Trump, qui le temps d'un mandat, se charge d'accomplir sa mission première: consolider la sécurité d'Israel, plus fragile que jamais, sur le plan militaire mais aussi sur le plan politique et de manière claire, limpide, rapide et sans détour diplomatique ce que les démocrates ne pouvaient pas accomplir ouvertement et rapidement, à savoir: Jérusalem capitale d'Israël, envoie de troupes en Galilée ce qui constitue une première historique, essayer d'affaiblir l'Iran principal allié du gouvernement syrien et du Hezbollah en ré instaurant un embargo qu'Obama ne pouvait pas maintenir pour des raisons purement politico-diplomatiques et que Biden n'a pas manqué de déclarer qu'il ne le remettrait pas en cause preuve de la coordination politique entre démocrates et républicains concernant le Proche-Orient, et preuve aussi du soutien indéfectible à l'entité sioniste occupant la Palestine.
    Mais aussi et dès sa prise de fonction rajouter le Hezbollah, cauchemar d'Israël, sur sa liste ridicule des groupes terroristes dans le Monde (qu'il a compléter deux jours avant son départ par la résistance yéménite et Cuba) !

    Après tout pour qui les USA et l'OTAN ont déclenché la guerre en Syrie, et de manière générale le "printemps arabe", sinon pour Israël et le sionisme et ses intérêts ?

    Si Trump a donc maintenu la politique belliqueuse d'Obama mais avec un style diffèrent imposé par la réalité des fronts syrien, irakien et yéménite où il se trouvait en position de faiblesse, Biden quant à lui continuera, pour les mêmes raisons, la politique de Trump dans le fond et dans le style, terrorisme, sabotage, assassinats, vols des richesses etc...

    Un dernier point à propos de la mission de Trump au Proche-Orient, un point jalousement occulté par les médias occidentaux, donc les médias de la mafia sioniste mondiale: l'action de Trump au pays de la plus efficace des resistances au sionisme: le Liban .

    Ce Liban qui, malgré les conséquences néfastes des innombrables guerres qu'il subit depuis un demi siècle, avait réussi tant bien que mal à maintenir son économie à un niveau à peu près convenable. Seulement avec l'efficient et très efficace Hezbollah contre Israël il fallait trouver une parade pour l'affaiblir.

    La tâche était aisé pour Trump et son Pompéo fidèle parmi les fidèles ! Malheureusement il existe deux Liban, un resistant héroïque et un autre traître et opportuniste, bien que ce second Liban, qui gangrène le premier, est minoritaire il sert néanmoins de point d'ancrage pour tout complot sioniste, complot dont Trump en était le champion quoique caché derrière les singeries sans fin d'un Macron auxquels nous assistons au Liban depuis début août dernier ! (http://www.hayansidaoui.net/index.php/grand-liban-et-petite-france#stha…)

    Cet embargo qui ne dit pas son nom à l'encontre du Liban est d'un nouveau genre ! Décidément l'administration Trump ne s'est pas montré avare en nouveautés criminels et qui a trouvé en la personne du gouverneur de la Banque centrale du Liban un traître, parmi d'autres, un outil bien docile et bien serviable en réquisitionnant l'argent des ménages libanais dans le but de les affamer et au-delà d'accuser le Hezbollah d'en être le responsable pour le couper de son immense base populaire, mais cela n'a pas fonctionné puisque cette vicieuse manœuvre n'a fait qu'élargir la popularité du Hezbollah pas seulement au Liban lais dans tout le Monde arabe !

    Par contre, ce qui a fonctionné c'est la séquestration de l'économie libanaise par Trump comme moyen de pression politique !
    Quand le Liban négocie avec le FMI il négocie indirectement avec Trump comme représentant d'Israël et de Netanyahu, quand le Liban conteste via l'ONU la volonté d'israël de lettre la main sur une partie de ses gisements pétroliers récemment découverts dans ses eaux territoriales c'est Trump qu'il trouve sur son chemin et toujours pour le compte d'Israël et de Netanyahu !

    La situation au Liban, élément central dans les conflits au Proche-Orient et des libanais étant aujourd'hui très critique mériterait que je revienne dessus dans un autre article.

    En conclusion, concernant le mandat de Trump, il s'agit d'un nouvel exercice de style de la propagande sioniste qui ne passe plus dans son format classique désormais désuet, ainsi elle a opté pour une forme de propagande subliminale, plus pernicieuse et donc plus trompeuse, car, défaite oblige, les USA ne pouvaient plus faire comme à leur habitude tout simplement.

    LE COUPLE CONSPIRATIONISME-SUPRÉMATISME OUTIL DE LA PROPAGANDE DU PARRAIN SIONISTE

    Je vais reprendre ligne par ligne le contenu de l'affiche propagandiste ci-jointe.

    Pour le deux premières concernant le chômage et les impôts je dirais tant mieux pour les américains quoiqu'on s'en moque éperdument au Levant. Ce qui par contre m'interpelle c'est l'attitude des français sachant qu'après les USA la France est le pays où la popularité de Trump est de loin la plus importante !
    Ils jubilent pour les bons résultats économiques de Trump, si tenté qu'elles soient réelles, alors que la situation économique de la France est des plus mauvaises en Occident ce qui n'a pas l'air de les scandaliser outre mesure tellement ils sont contents pour les américains !

    C'est une attitude pour le moins cocasse et surtout révélatrice d'un abrutissement qui n'a d'égal dans aucun autre pays du Monde ! Pire, les trumpistes de France avancent l'argument que les démocrates sont pédophiles ! Outre le ridicule d'un tel argument censé légitimer les excès de Trump ils oublient que leur France vient de légaliser la pédophile sous le titre du "consentement sexuel à 13 ans" ce qui n'a pas l'air de les émouvoir outre mesure, en tout cas moins que la pédophilie soi-disant généralisée chez les démocrates et comme si elle ne l'était pas chez les républicains !!

    Je ne m'attarderais pas plus sur cette débilité trumpiste version française !

    Je passe sur "il n'a fait aucune guerre" car j'y avais déjà répondu plus haut mais je m'attarde un peu sur deux "arguments" de leur affiche publicitaire des conspirationistes/suprématiste: "il a fait la paix au Moyen Orient" et "il a fait plier l'Iran, un État terroriste" !

    Avec ces deux mensonges, à plusieurs degrés, on touche à la psychiatrie, ce n'est un contre argumentaire qu'il faudrait avancer car inutile mais plutôt opter pour une lobotomie collective si ce n'est déjà fait !

    Les mêmes, je dis bien les mêmes, qui suite au double assassinat de Souleimani et d'Al-Mouhandess ont pleurer des larmes chaudes, ont déchiré leurs vêtements, ont grimpé aux rideaux tellement outrés... ceux-là mêmes qui ont fêté la levée de l'embargo sur l'Iran par Obama trouvent aujourd'hui que l'Iran est un État terroriste et félicitent Trump pour l'avoir vaincu ce qui est bien entendu entièrement faux !
    Non seulement c'est faux mais en plus c'est bien l'Iran qui a eu le dernier mot dans le bras de fer que Trump a volontairement engagé, cet Iran qui l'a même ridiculisé aux yeux du Monde entier en accompagnant son départ par une salve de missiles balistiques menaçant sa flotte dans la mer d'Oman faisant trembler son porte avion le Nimiz !

    Puis de quelle paix ces conspirationistes parlent ? Encore une fois ce sont les mêmes qui critiquaient la traîtrise de certains arabes appellent aujourd'hui leur soumission au sionisme "Paix"!
    Vous la voyez la satisfaction qu'éprouve le sionisme, c'est à dire le conspirateur qui guide ces conspirationistes, suite à des telles affirmations ?

    "Il a fait plier la Corée du Nord" !! Tout le monde se souvient de sa visite humiliante en Corée alors qu'après cette visite les provocations de Kim ont redoublé !!

    "Il a asséché le financement de DAESH", avec cet argument on est au cœur du "suprématisme blanc" façon les Deschiens au meilleur des cas ! Car non seulement selon les russes, les syriens, les irakiens et bon nombre d'observateurs indépendants confirment que les livraisons d'arme sophistiquées à DAESH par Trump ont doublé en quatre ans mais en plus il a mis à leurs dispositions les hélicoptères de son armée pour mener, pour son compte, des opérations criminelles diverses et variées, mais ce qui frappe l'esprit dans cette annonce est la nature éminemment raciste du suprématisme blanc, l'échantillon français étant le plus ridicule et le plus lamentable, car ils ne peuvent pas admette que les arabes, musulmans comme chrétiens, peuvent gagner une guerre contre les USA car inférieurs ! Comment peuvent-ils envisagé un seul instant que des bougnoules puissent mettre à mal leur champion blondinet ?! Pour ces incontinents de la bêtise c'est le Monde à l'envers, le Monde blanc bien sûr !

    Par contre je suis entièrement d'accord avec le dernier argument présenté par ces énergumènes : en effet, Trump a fait ce qu'aucun avant lui a osé faire, et je rajouterai sans succès.

    Avant de finir je voudrais poser une question à ces français aux couleurs trumpistes : si, comme vous dites, les USA de Trump sont formidables, que l'Iran est un pays terroriste... dites-moi comment trouvez-vous votre France ? Formidable ? Exceptionnelle? Puissante? Insoumise ? Ou tout simplement minable ?

    Une nation sans âme est toujours minable.                                                                                                                                                                                                                                                                        Soumis par Hayan Sidaoui le dim 24/01/2021  

    *lien de la page Facebook de “l’Occidentaliste”:
    https://facebook.com/occidentaliste/

    *Lien d'inscription au site "l'occidentaliste":
    http://www.hayansidaoui.net/user/register/

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  •                                                                                                                                                                      S’il y a des annonces “choc” qui mettent en émoi, celle-ci pourrait changer tout le cours de l’histoire, Carla Bruni Sarkozy célèbre chanteuse française , inscrite au patrimoine immatériel de l’Unesco, menace de mettre fin à sa carrière si son mari n’est pas innocenté dans les 30 jours.

    C’est sur son compte Twitter que l’ancienne première dame a fait cette annonce. Elle en est convaincue , son mari Nicolas Sarkozy est innocent comme le pangolin ! Elle ne comprend pas cet acharnement sur son petit homme si gentil, si serviable, si aimable, si empathique, tellement si…

    Il lui a juré, il n’a rien fait de mal ! En tout cas pas plus que les autres.

    C’est donc aveuglée par l’amour qu’elle porte à son petit être qu’elle lance un ultimatum aux Français et aux juges : “Abandonnez toutes les charges contre mon mari ou j’arrête la chanson”.

    Suite à ça, 3 fans outrés ont montré leur mécontentement contre la justice française. Hors de question pour eux que la chanteuse arrête, ça laisserait un grand vide dans leur vie triste et monotone. 2 des 3 fans de Carla sont allés manifester devant le tribunal avec des pancartes “Touche pas à mon Sarko” et “Carla doit continuer”.

    Suite à cette annonce, beaucoup d’ORL sont inquiets pour l’avenir de leur profession. En effet, les personnes écoutant Carla Bruni chanter ont, pour la majorité de leur patients, des saignements dans les oreilles.

    Pour les ORL nous ne nous faisons pas de soucis, Jul, Aya ou encore Wejdene contribuent également à leur fond de commerce.

    En revanche, nous ne sommes pas sûrs que l’arrêt de carrière de Carla fasse changer les choses…

     Carla Bruni menace d'arrêter sa carrière si son mari n'est pas innocenté - De Source Sure - Toute l'actualité de sources sûres ou presque !                

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  • Un vrai-faux procès ne sera jamais ni le premier, ni le dernier à prétendre à la Justice sans la rendre. C’est ce qui s’appelle : un déni de Justice ou tout simplement une parodie.
                                                                                                                                                                     
    Tant pis pour ceux qui croient encore que la Justice est exempte de caprices alors qu’elle est loin d’être à l’abri du vice depuis qu’elle s’est politisée pour être médiatisée ou médiatisée pour être politisée. Tant mieux pour le parquet national financier. Le verdict de l‘affaire des écoutes téléphoniques qui vient de tomber peut être assimilé à une parfaite contre vérité puisqu’elle ridiculise tout autant l’accusation que les accusés et jette l’opprobre sur toute une institution nommée improprement « Justice » où l’illégal se substitue au légal pour des raisons prétendument morales. C’est terrifiant pour tout justiciable.
    Ça s’agite dans les palais comme dans les chaumières… mais de quoi il s’agit au juste ?                                                                                                                                                                                                     
    Acte 1 : l’ex-président de la République Française a été mis sur écoute téléphonique parce que la Justice le soupçonnait d’avoir exécuté l’homme qui a financé sa campagne électorale ou plutôt d’avoir été financé par l’homme qu’il a exécuté au nom des droits de l’homme. Mouammar … qui a eu le malheur de faire le bonheur de Nicolas.                                                                                                                                                         
    Acte 2 : les écoutes téléphoniques ont révélé une toute autre architectonique : la chronique d’une tentative de corruption savamment orchestrée par notre ex-président, son avocat et un haut magistrat. Les deux compères : Sarkozy et Herzog ont tenté de corrompre le juge Azibert pour obtenir un renseignement confidentiel susceptible d’innocenter Sarkozy dans un tout autre procès.
    Ce n’est pas très compliqué, c’est même un peu simplet. C’est très courant comme procédé : précisément l’échange de bons procédés… donnant-donnant… jusqu’à ce que le hasard vous rattrape au tournant et révèle votre détournement.                                                                                                                               
                                                                                                                                                                  Acte 3 : le forfait n’a pas été prouvé lors des auditions mais seulement éprouvé par des juges intimement convaincus de la culpabilité des accusés. Et même si les accusés n’ont pas eu le temps de passer à l’acte, leur projet a suffi aux juges pour les jeter en pâture à l’opinion impudique. Présomptueux, les juges avaient une très FORTE PRÉSOMPTION DE CULPABILITÉ et grâce à un faisceau d’indices concordants, ils se sont autorisés la plus présomptueuse décision de justice : 3 ans de prison avec 1 an ferme pour les trois inculpés pour corruption et trafic d’influences.                                                                                                                                                                                                                                                                                                       Acte 4 : on se demande sans oser se le demander : Qui va juger ces juges ? qui n’ont pas seulement usé mais abusé du droit puisqu’ils ont fait usage en connaissance de cause, d’un échange téléphonique entre un avocat et son client effectué sous le sceau du secret… et qui n’aurait jamais dû servir de pièce à conviction… sauf si les juges disposent de passe-droit propre aux régimes totalitaires… la France peut désormais remercier son parquet national financier qui a coupé l’herbe sous les pieds d’un Fillon et qui vient d’enterrer vivant un ex-président… rien que pour signifier au pouvoir exécutif qu’il est à la merci du pouvoir judiciaire… pouvoir contre pouvoir… Merci et au-revoir ! Et toute décision de justice passe par cet entonnoir où le doute ne profite plus à l’accusé mais à l’accusateur… Et maintenant à qui le tour ?                                                                                                                                                                                                                                                                Acte 5 : une justice aléatoire qui vole et juge les vols, viole et juge les viols, justice LOL où l’ont meurt de rire parce qu’on nous interdit de rire de la mort. Cependant, si on s’attarde un peu plus sur le cas de notre ex-président, on aura du mal à le prendre pour une victime… à moins de considérer qu’il est sa propre victime expiatoire… ou tout bêtement victime d’un vice rédhibitoire… il vient de tomber pour un pêché qu’il n’a pas commis peut-être parce qu’il n’est pas tombé pour le pêché qu’il a commis. J’ai dit hasard… mais j’aurais dû dire : Providence.                                                                                                                                                                                                                                                                                                      Conclusion :
    Certains ont cru voir derrière cette parodie de justice, une justice sans parodie… que le hasard a rendue… à ceux qui se souviennent encore de Mouammar Kadhafi… Le président fera appel et il sera acquitté… mais l’histoire ne l’acquittera pas… puisqu’il est déjà mort politiquement ! une info scénario
     
    #Sarkozy#Kadhafi#corruption#ProcesSarkozy#Justice#PNF#lejournaldepersonne#10ansdéjà​Le    télégramme                                                                                                                                      https://www.lejournaldepersonne.com/2...                                                                                                                                                
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  • Pendant des décennies, la Chine a été l’une des principales destinations de recyclage, de réutilisation et d’élimination des déchets du monde entier, en particulier des pays développés. En tête de liste des exportateurs ? L’Europe, les États-Unis et le Japon. Une étude de Science Advances révèle que depuis 1992, plus des deux tiers des déchets plastiques du monde ont terminé leur route en Chine, et plus des trois quarts depuis la rétrocession de Hong-Kong à la Chine en 1997. Et c’est juste en ce qui concerne le plastique. En 2016, parmi les 15 millions de tonnes de déchets plastiques, les 16 millions de tonnes de papiers usés et les 2 millions de tonnes de matières textiles usées, environ 40% ont été déposés en Chine. État des lieux d’un monde qui ne peut désormais plus compter sur la Chine pour camoufler son mode de vie polluant.

     

    La Chine, pourtant déjà aux prises avec de nombreuses problématiques environnementales, assumait jusqu’il y a peu le rôle de poubelle du monde. En juillet 2017, le gouvernement chinois annonçait son premier plan de limitations. Dans le cadre de la « National Sword Policy » (Politique de l’Épée Nationale), des mesures ont été progressivement mises en place pour restreindre les importations de déchets. Depuis le 1er janvier 2021, celles-ci sont définitivement interdites et concernent tous les types de résidus. En d’autres termes, le marché des déchets recyclables voit se retirer l’un de ses principaux acteurs. C’est un véritable bouleversement pour l’économie circulaire mondiale. Mais il est encore difficile à l’heure actuelle de déterminer si ce changement se révélera positif ou négatif sur le plan environnemental. Certaines conséquences déjà visibles peuvent cependant mettre la puce à l’oreille.

     

    Pourquoi la Chine a-t-elle importé autant de déchets, et pourquoi s’arrêter ?

    @EgonPhilipp

    L’appétit de la Chine pour les déchets étrangers a augmenté parallèlement à la croissance de son économie. Cette croissance rapide a entraîné une forte demande de matières premières dans pratiquement tous les secteurs industriels et les déchets recyclables remplissaient ce rôle à moindre coût. Devenue entre temps la deuxième économie mondiale, la Chine se concentre désormais de plus en plus sur son développement intérieur. Or, si le recyclage a pu être un fournisseur de matières premières bon marché pour les industriels chinois, son processus produit également son propre lot de déchets et de pollution à traiter. Les propos du secrétaire général de la China Scrap Plastic Association, recueillis par le Global Times en 2017, le rappelaient : « Les déchets sont à la fois une ressource et une source de pollution. Dans le passé, lorsque la Chine avait besoin de développer son économie, elle en profitait, mais ignorait dans quelle mesure cela pouvait en même temps polluer l’environnement » .

    Dès lors, au cours de la décennie 2010, la Chine a mis en place des premières politiques de protection de l’environnement s’appuyant sur des restrictions d’importations de déchets étrangers. Bien que ce soit à la National Sword Policy de 2017 qu’on doive les dernières mesures, notons que dès 2013, la « Green Fence » (Barrière Verte) – une initiative de 10 mois visant à empêcher l’importation de cargaisons non-triées de déchets recyclables – avait déjà procédé à des restrictions d’importations et ainsi empêché l’entrée de 58 800 tonnes de détritus étrangers dans le pays, selon l’agence de presse Xinhua.

    C’est toutefois fin 2017 que le gouvernement chinois annonce enfin l’interdiction de
    l’importation de 24 types de déchets répartis dans 4 catégories : déchets plastiques (dont le recyclage nécessite beaucoup d’eau et génère des polluants atmosphériques nocifs), papier usé (dont le recyclage génère beaucoup d’eaux usées), déchets textiles, et les déchets de vanadium (un métal notamment utilisé dans la production de fer et d’acier et dont le recyclage génère des tonnes d’eaux usées et de polluants atmosphériques). La rupture était actée.

    Ces mesures mises en œuvre dès début 2018 ont été suivies par d’autres. Janvier 2019 : le ministère chinois de l’Écologie et de l’Environnement annonçait ainsi l’extension de ces mesures à d’autres déchets : 32 types de déchets recyclables et réutilisables étaient désormais concernés, notamment les plastiques post-consommation tels que nos
    bouteilles de shampoing ou de soda. Les conséquences sur les importations de déchets chinois ont été radicales : baisse de 95,4% des importations de déchets plastiques entre 2017 et 2018 selon une étude publiée dans Nature, et baisse de 41% des importations de déchets entre 2019 et 2020 selon le Ministère chinois de l’Écologie et de l’Environnement. Allant de pair avec cette forte diminution ? Celle des flux du commerce de déchets dans le monde : dès 2018, on peut lire une chute générale des exportations de déchets plastiques de 45,5%. Mais où terminent les déchets des pays industrialisés ?

     

    Une vive réaction du monde occidental.

    Il ne fait aucun doute que ces mesures ont eu un impact considérable sur les pays du monde entier, en particulier les États-Unis, le Japon, l’Australie et les pays européens. L’Union Européenne exportait en effet la moitié de ses déchets plastiques à l’étranger, dont 87% à destination de la Chine de manière directe ou indirecte (c’est-à-dire via Hong Kong), selon un rapport de l’International Solid Waste Association.

    Le monde occidental avait, de fait, vivement réagi à l’annonce des premières restrictions fin 2017. Aux États-Unis, l’Institute of Scrap Recycling Industries (ISRI) avait ainsi qualifié l’impact des mesures chinoises de « dévastateur » et de « catastrophique » . En Europe, le président de l’ONG Bruxelloise Bureau of International Recycling, Arnaud Brunet, soulignait dans une lettre adressée à l’OMC « l’impact grave qu’une telle interdiction aurait sur l’industrie mondiale du recyclage ainsi que sur la production domestique chinoise s’appuyant sur des matériaux recyclés ». En France, l’inquiétude de la Federec (Fédération du recyclage) portait surtout sur la capacité des recycleurs occidentaux à assumer le travail qu’opérait la Chine.

    En effet, la Fédération rappelait, qu’à ce jour, les autres industries de recyclage dans le monde n’ont pas la capacité de traiter les quantités de déchets qui étaient au départ destinées à l’exportation. Pour la Fédération, la mise en place de stratégies pour limiter la production de déchets devra donc se faire « en urgence » . Ainsi, les pays développés, habitués à largement déléguer la gestion de leurs déchets aux pays en développement, se retrouvent depuis 2017 avec des quantités supplémentaires de résidus sur les bras. Pour y faire face, différentes stratégies ont été mises en place, qui sont loin de faire l’unanimité.

     

    Une crise des déchets en Asie du Sud-Est…

    South Tangerang, Indonesia @Tom Fisk

    Dans un premier temps, ces stratégies ont été plutôt négatives en termes d’impacts sur
    l’environnement. Pour commencer, beaucoup de ces déchets ont simplement été redirigés ailleurs en Asie. Selon les données compilées par le Financial Times, entre début 2017 et début 2018, les exportations de déchets plastiques vers l’Indonésie ont augmenté de 56%, les importations vietnamiennes de déchets plastiques ont presque doublé, celles de la Thaïlande ont bondi de pas moins de 1370%, et la Malaisie est devenue le plus gros importateur mondial de déchets plastiques, avec un volume qui a bientôt atteint le double de celui de la Chine et de Hong Kong.

    Au total, selon Greenpeace, la région de l’ASEAN (Association des pays d’Asie du Sud-Est, une organisation internationale qui réunit l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines, la Thaïlande, le Vietnam, le Laos, le Cambodge, la Birmanie, Brunei et Singapour) a vu ses importations de déchets plastiques augmenter de 171% entre 2016 et 2018. Pire encore, une grande partie des déchets est, selon Greenpeace, étiquetée de manière abusive comme « recyclable » alors que des centaines de tonnes de ces déchets sont constitués de plastique contaminé et d’autres déchets mixtes qui ne peuvent pas être traités. Une partie des déchets s’est donc simplement redirigée dans des régions déjà en proie à des problèmes environnementaux : pollution de l’air, des sols, déforestation, baisse des ressources en eau douce, et pollution plastique déjà également importante dans cette région, comme en témoigne une étude de 2017 publiée dans Nature selon laquelle 15 des 20 cours d’eau qui charrient le plus de matières plastiques se trouvent en Asie, dont six en Chine.

    Or, ces problèmes environnementaux que certains aiment imputer à l’Asie sont en partie imputables aux exportations de déchets des pays développés vers ces pays en développement. Dans un rapport d’avril 2019, le Global Alliance for Incinerator Alternatives (GAIA), un réseau d’associations mondial, révèle l’impact catastrophique de ces exportations de déchets plastiques dans les pays d’Asie : réserves d’eau contaminées, récoltes perdues, maladies respiratoires… La gravité de cette situation s’explique en partie par les faibles capacités de gestion de déchets dont souffrent ces pays : on estime que 80 à 90% des déchets plastiques qui y sont traités sont mal éliminés et risquent donc de polluer les rivières et les océans. Les pays développés n’ont donc pas seulement exporté leurs déchets vers l’Asie du Sud-Est, mais également la pollution qui va avec. Une manière de cacher les conséquences du mode de vie consumériste sous le tapis.

    La situation n’est pas plus simple dans les pays développés. En effet, lorsque l’exportation n’a plus été possible, une autre solution s’est mise en place pour gérer le surplus de déchet : l’incinération ou l’envoi dans des décharges. En Angleterre, plus d’un demi-million de tonnes supplémentaires de plastiques et autres ordures ménagères ont été brûlées en 2018. La même année, Republic, l’un des plus grands gestionnaires de déchets des États-Unis, dans l’impossibilité d’exporter 2000 tonnes de papier en Chine, les a envoyés à la décharge dans la région du Pacific Northwest. Le nombre de décharges a également augmenté en Australie, où les mesures chinoises ont provoqué une véritable crise de l’industrie du recyclage.

     

    La riposte : les pays d’Asie du Sud-Est ne seront pas un plan B.

    @AlexFu

    Face à cette situation intenable, plusieurs dispositions ont été prises. Premièrement, dans le sillage de la Chine, certains pays d’Asie du Sud-Est vers lesquels s’étaient dirigés les flux de déchets ont récemment eux aussi pris des mesures pour protéger leur environnement. La Thaïlande, après avoir interdit pendant trois mois les importations de déchets plastiques en 2018, a annoncé son intention de rendre cette mesure permanente en 2021. A l’automne 2020, le pays a également mis en place l’interdiction de l’importation de 428 types de déchets électroniques, dont le traitement difficile est extrêmement nocif pour l’environnement et la santé. Le pays n’est pas le seul à avoir réagi.

    À la mi-2018, la Malaisie a temporairement cessé d’accorder de nouveaux permis pour l’importation de déchets plastiques. Puis l’année suivante, le gouvernement a annoncé à la presse locale qu’il avait fermé 139 usines de recyclage de plastique depuis juillet 2018, 109 parce qu’elles étaient illégales et les autres parce qu’elles ne respectaient pas les réglementations environnementales en vigueur. Enfin, le pays a commencé à purement et simplement retourner des cargos de déchets à l’envoyeur. Début 2020, la Malaisie avait déjà renvoyé 150 conteneurs de déchets plastiques, dont 43 en France, et Yeo Been Yin, ministre de l’Environnement, annonçait que le pays continuerait sur cette lancée.

    Les Philippines ont également adopté cette stratégie de retour à l’envoyeur. Début 2019, le pays a renvoyé en Corée quelque 6500 tonnes de déchets plastiques sud-coréens qui avaient été exportées illégalement vers le sol philippin, et des conteneurs de déchets arrivés du Canada y ont également été renvoyés. Au printemps 2019, l’Inde a annoncé qu’elle interdirait elle aussi les importations de déchets plastiques, tout comme le Vietnam, qui a programmé la mise en place de cette mesure d’ici 2025. Face à l’afflux de déchets, dans les pas de la Chine, l’Asie méridionale réagit donc fermement, engageant la refonte de l’économie circulaire mondiale de gestion des déchets…

     

    Des initiatives dans les pays développés ?

    Privés de leurs solutions d’invisibilisation, certains pays développés ont commencé à repenser leurs systèmes. C’est notamment le cas de l’Australie, particulièrement touchée par les mesures chinoises. En effet, le pays comptait très largement sur la Chine et les pays d’Asie du Sud-Est pour traiter ses déchets. Les mesures asiatiques ont donc conduit l’Australie à agir pour faire évoluer sa structure de gestion intérieur. Fin 2020, le parlement australien a ainsi voté une loi interdisant les exportations de certains types de déchets depuis son territoire.

    La nouvelle législation va progressivement prohiber les exportations de verre (dès janvier dernier), de plastique et de pneus non-transformés (d’ici 2022), de papier et de carton (d’ici 2024). Des actions suivies d’installations de recyclage nationales pour, notamment, encourager les entreprises à utiliser des produits usagés. Enfin, le gouvernement fédéral a investi 190 millions de dollars australiens pour développer de nouvelles installations de tri, de traitement et de reconditionnement des déchets, et créer au passage plusieurs milliers d’emplois.

    Aux États-Unis, les mesures chinoises ont également suscité un regain d’intérêt du gouvernement fédéral pour les questions de recyclage. C’est en tout cas ce que déclarait en 2020 Dylan de Thomas à China Dialogue. Membre du Recycling Partnership, une organisation à but non lucratif cherchant à promouvoir le recyclage, il notait que de nombreuses usines de recyclage américaines qui avaient fermé ont rouvert, et que plusieurs projets de lois sur le recyclage étaient en cours d’étude par le Congrès, ce qui, selon lui, n’aurait pas été possible il y a dix ans.

    Au Japon, les mesures asiatiques ont eu moins d’impact au niveau national qu’au niveau des autorités locales et des entreprises. En 2019, The Guardian révélait ainsi quelques unes des initiatives que certaines d’entre elles avaient pu prendre pour limiter la pollution plastique. La ville de Kameoka, près de Kyoto, avait manifesté sa volonté d’interdire à près 800 détaillants de distribuer des sacs en plastique dès 2020. Seven-Eleven Japan avait commencé à vendre des onigiri dans un emballage à base de plantes (en sachant que les 21 000 magasins que la société possède dans le pays vendent 2,2 milliards d’onigiri par an), et avait annoncé le replacement prochain des emballages et sacs de courses en plastique par des emballages et sacs de course en papier ou en matériaux biodégradables.

    Les mesures asiatiques de restrictions d’importations de déchets étrangers, en tirant la sonnette d’alarme, semblent donc inciter les pays développés à mettre en place des stratégies de gestion des déchets plus locales et des reconversions écologiques à la source. Mais ces décisions suffiront-elles à endiguer un problème d’ampleur systémique ?

    @Emmet / Blocs de déchets

    Il est encore trop trop tôt pour conclure à un bilan positif ou négatif des mesures chinoises. Pour cause, la problématique des conséquences de nos modes de vie productivistes et consuméristes dépasse de loin notre seule capacité à gérer nos déchets. Ce qui est certain, c’est qu’elles ont bouleversé l’économie circulaire mondiale, et qu’elles ont attiré l’attention des décideurs sur la façon dont nous gérons nos déchets. À l’heure où la Banque mondiale prévoit que le nombre de déchets produits par la planète augmentera encore de 70 % dans les 30 prochaines années, il est impératif que les pays développés se saisissent de cette opportunité pour entamer une véritable restructuration de l’économie mondiale, de la production à la consommation. Mais ceci sera-t-il possible sans questionner la nature de notre économie fondée sur le mythe d’une croissance infinie ?

    Ariane C. & Sharon H.                                                                                                                                     Panique générale face à l’interdiction d’exporter nos déchets en Chine (mrmondialisation.org)                         

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  • Enfin un homme qui dénonce la criminalité assumée des ordures au pouvoir.    

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  • Vanessa Codaccioni : «  L’État nous pousse à agir comme la police  »
    Promouvoir la surveillance de tous par tous. Voilà ce que veut l’État, comme l’explique Vanessa Codaccioni dans son dernier ouvrage, « La société de vigilance ». Et en plus d’appeler les citoyens à la délation, il les surveille toujours plus en renforçant les pouvoirs de la police, comme l’illustre la loi de « sécurité globale ».

    Ce samedi 16 janvier, près d’une centaine de marches des libertés devraient à nouveau avoir lieu en France, contre la proposition de loi relative à la « sécurité globale ». La mesure phare du texte, qui limite la diffusion des images des forces de l’ordre, devrait être remaniée. Reste un arsenal de dispositions pour, notamment, renforcer les capacités de surveillance des forces de l’ordre via la généralisation de l’utilisation des drones ou de caméras-piétons — des petites caméras portées par les agents pour filmer les interventions.

    Autant de mesures qui font écho à ce que décrit la politologue et historienne Vanessa Codaccioni, dans son ouvrage paru début janvier, La société de vigilance. Autosurveillance, délation et haines sécuritaires (Textuel, 2021).

    Signaler au commissariat que son voisin a reçu des invités en plein confinement ; rapporter à la police que son cousin s’est laissé pousser la barbe et va souvent à la mosquée ; inciter les enseignants à informer leur hiérarchie des propos « antirépublicains » d’un enfant... La chercheuse recense et analyse des pratiques de plus en plus encouragées par les gouvernements pour faire de chacun de nous un œil au service de l’ordre établi et promouvoir la surveillance de tous par tous.

    Reporterre — Qu’est-ce qui vous a poussée à travailler sur la société de vigilance ?

    Vanessa Codaccioni — J’ai fait le bilan de mes quinze ans de travaux sur la répression il y a trois ans, et il m’est apparu qu’une dimension était très importante mais sous-traitée : l’appel incessant aux citoyennes et aux citoyens à participer à la répression. Je constatais de multiples traces d’appel à la surveillance, à l’autodélation, à s’engager de manière plus ou moins pacifique au service de l’État, de la Nation, de la sécurité du territoire.

    Ensuite, il y a eu les déclarations d’Emmanuel Macron, en octobre 2019, sur la nécessité de combattre ce qu’il appelait « l’hydre islamiste ». Il a utilisé le terme de « société de vigilance » et incitait à « repérer au travail, à l’école, les relâchements, les déviations ».

    De quand date cet appel aux citoyens à participer à la sécurité ?

    On retrouve dans l’histoire les appels à la délation et à la surveillance mutuelle dans tous les contextes de crise et de guerre, et dans les régimes autoritaires. Mais il se passe quelque chose de nouveau aujourd’hui : cet appel à l’autosurveillance, à la délation, est banalisé et se déroule en temps de paix. Il est insidieux et permanent.

    La société de vigilance a commencé à se mettre en place à partir des années 1970. Des appels à la vigilance personnelle à des fins d’autoprotection se mettent en place. On disait aux gens : « méfiez-vous les uns des autres », « fermez votre porte à clé », « n’ouvrez pas à des inconnus ». Puis cela s’est véritablement développé à partir du début des années 2000, après les attentats du 11 septembre 2001. La rupture date de ce moment.

    Où se développe cette société de vigilance ?

    Évidemment aux États-Unis, mais aussi dans la plupart des pays anglo-saxons, dans les pays européens, et en Chine, qui mobilise à la fois surveillance étatique massive et autosurveillance.

    La France n’en est pas au niveau des États-Unis et de la Chine, mais elle y vient. Par exemple, la reconnaissance faciale commence à être expérimentée. On est à un niveau élevé de surveillance étatique et d’appel constant à la participation citoyenne aux chasses aux sorcières.

    En quoi la proposition de loi « sécurité globale » illustre-t-elle le développement de cette société de vigilance ?

    Elle illustre un phénomène central, qui est le réagencement des types de surveillance par l’État. Il y a trois types de surveillance dans la société : la surveillance de l’État sur la population ; la surveillance de la société contre elle-même — les citoyennes et citoyens se surveillent les uns les autres — ; et la surveillance qui part des citoyennes et citoyens vers le haut, l’État. Cette dernière est une vigilance démocratique, valorisée depuis la Révolution française, et qui s’exerce par le biais de demandes d’explications publiques des décisions politiques, des demandes de plus de transparence sur les politiques publiques, etc.

    Depuis plusieurs années, on observe que les gouvernements veulent renforcer les deux premières — la surveillance exercée par l’État et l’autosurveillance — mais veulent affaiblir le contrôle citoyen du pouvoir, des institutions, des agissements des agents de l’État. Dans le projet de loi « sécurité globale », on retrouve ces deux aspects : le renforcement de la surveillance de l’État sur la population avec l’utilisation de drones, de caméras-piétons, par les forces de l’ordre ; et, dans le même temps, la volonté d’empêcher de filmer les agissements de la police, et donc d’invisibiliser la répression.

    Des décrets parus récemment étendent la possibilité d’inclure dans les fichiers de renseignement non seulement les activités des personnes mais aussi leurs opinions politiques, religieuses, syndicales, etc. Comment ces décrets s’inscrivent-ils dans le dispositif que vous décrivez ?

    Le fichage des militants est quelque chose d’ancien. Je me rappelle avoir travaillé dans les cartons de la préfecture de police et avoir trouvé des fichages de tous les avocats anticolonialistes pendant la guerre d’Algérie. Donc cela s’inscrit dans une histoire, mais aussi dans deux processus actuels.

    Le premier est le renforcement du caractère invisible de la répression. Toutes les formes de la répression politique sont aujourd’hui utilisées (répression des manifestations, procès, affaiblissement par le paiement d’amendes). Se renforce de surcroît la répression invisible : surveillance par les services de renseignement, écoutes, filatures, infiltration. On l’a vu notamment à Bure où les militants [antinucléaires] ont subi une surveillance propre à la lutte antiterroriste.

    Le deuxième processus est la volonté d’omniscience de l’État. Il veut tout savoir, tout connaître et demande une transparence totale des citoyennes et citoyens. Les données politiques, religieuses, médicales, intéressent fortement certaines institutions, avec la multiplication des fichiers.

    Quelles sont les cibles de cette vigilance ?

    Celles que stigmatise le pouvoir central. Aux États-Unis, la population afro-américaine, historiquement l’objet d’une répression et d’une surveillance constante — notamment les leaders du mouvement pour les droits civiques, et aujourd’hui les militantes et militants du mouvement Black Lives Matter [« la vie des Noirs compte »]. En France, historiquement, les cibles sont les minorités racisées et notamment les arabes.

    À partir des années 2000, avec la lutte antiterroriste, le regard et le profilage se sont orientés vers les musulmanes et les musulmans. Par exemple, aux États-Unis, les musulmans noirs sont particulièrement surveillés. En France, on cible les musulmanes et musulmans, réels ou supposés, en élaborant des guides de prévention de la radicalisation et en mettant en exergue des signaux plus ou moins faibles de radicalisation. Ils sont les principales cibles de cette société de vigilance, mais tout le monde peut être visé par ces pratiques de surveillance massive et intrusive.

    Les gouvernements veulent renforcer, en plus de l’autosurveillance, la surveillance exercée par l’État.

    À partir de quel moment devient-on une cible ?

    À partir du moment où l’on dérange l’État, que l’on commence à contester l’ordre politique, économique ou social. Cela se combine avec la stratégie du bouc émissaire qui met la focale sur certains ennemis, pour continuer à gouverner par la peur. D’abord, il s’agissait des bandes de jeunes, dans les années 70, ensuite, cela a été les jeunes des quartiers populaires et les minorités racisées qui créent des émeutes dans les banlieues, et puis les musulmanes et les musulmans.

    Un des outils de cette société de vigilance est la délation. Comment la développe-t-on  ?

    J’ai montré qu’il y a des incitations positives et négatives. Du côté des incitations positives, il y a l’argent : on offre des primes pour les personnes qui dénoncent. Aux États-Unis, cela remonte à la période esclavagiste et du Far West, il y a une tradition de chasse à l’homme contre prime. On le retrouve aussi en Turquie, avec une liste d’individus et de groupes dangereux — dont le PKK [Parti des travailleurs du Kurdistan] — mis à jour régulièrement.

    La deuxième façon d’appeler à la délation est de la valoriser comme un devoir citoyen, civique. Ce n’est plus de la délation, c’est de la dénonciation dans le sens où c’est pour aider l’État, la population.

    Et puis, il y a une troisième forme, très importante, d’incitation, qui consiste à lever tous les freins à la dénonciation. Aux États-Unis, après les attentats du 11 septembre, il y avait eu énormément de débats autour de la question : pourquoi les gens ne signalent pas plus ? Plusieurs freins ont été identifiés : la peur d’être désigné comme islamophobe, la peur de se tromper, et la peur des procès. Chaque fois, on essaye d’enlever ces freins, en garantissant l’anonymat de la personne qui dénonce par exemple, ou en incitant à faire remonter n’importe quelle information, qu’elle soit vraie ou fausse. Puis, on essaye d’obtenir l’impunité pour les personnes qui dénoncent, même si c’est une dénonciation malveillante.

    Enfin, la dernière forme d’incitation est l’incitation négative, soit le délit de non-dénonciation. Il devient de plus en plus étendu, dans de plus en plus de pays du monde.

    En France, notamment, la famille est appelée à dénoncer...

    Exactement. En France, on a supprimé l’immunité parentale en cas de non-dénonciation de crime pour terrorisme. Ce que j’ai essayé de montrer est que la famille, de manière générale, est considérée comme responsable, coupable et est très stigmatisée depuis le début de la lutte antiterroriste. Car la famille, de sang ou choisie, est un lieu où l’emprise de l’État est moindre. Les gouvernements veulent entrer dans les derniers espaces d’intimité qui existent. Ils veulent s’attaquer aux liens amicaux, familiaux, militants, qui excluent l’État, et aussi aux professions qui préservent des domaines d’ombre à l’État comme les avocats, ou les travailleurs sociaux en Belgique, qui ont été contraints de dénoncer certaines personnes. On assiste à une attaque contre tout ce qui peut résister à la surveillance de l’État.

    Que répondez-vous à ceux qui soulignent qu’il y a pourtant nécessité de démanteler les réseaux terroristes et d’empêcher les attentats, et donc qu’il est légitime de chercher à repérer les signes de radicalisation ?

    Il y a deux réponses, sous forme de questions. La première : est-ce à la population de faire le travail de la police ? Qu’est-ce que cela induit, de demander à la population de faire ce travail ? Mon hypothèse est que c’est pour tenir les citoyennes et citoyens, les contraindre à créer du lien avec les institutions de répression et donc à agir avec la police, à penser comme elle.

    La deuxième question : est-ce qu’on nous demande de surveiller toutes les formes de radicalisation ? Avons-nous des guides de signes faibles en ce qui concerne le terrorisme d’extrême droite, par exemple ?

    Cela éclaire le profilage, la hiérarchisation, la priorisation des menaces. Cela témoigne aussi de ce que l’on veut faire faire à la population, c’est-à-dire la diviser, l’isoler, la séparer, contraindre les gens au repli sur soi. Développer des formes de haine sécuritaire contre les minorités racisées.

    Quelles sont les conséquences de cette incitation à la surveillance de tous par tous sur le vivre-ensemble ?

    L’objectif est véritablement d’isoler les individus, d’empêcher toute forme de solidarité et de faire de l’autre une menace. Cela accroît le contrôle de l’État, légitime son action de répression et sa domination sur la population.

    Les mesures de lutte contre le Covid-19 renforcent-elles cela ?

    La pandémie de Covid, avec les atteintes aux libertés individuelles – justifiées par la très forte mortalité – accroît beaucoup de phénomènes : l’isolement, les appels à la responsabilité des citoyens et à la surveillance mutuelle.

    Je pense à la police italienne qui a appelé les citoyennes et citoyens à dénoncer les personnes qui ne respectent pas le confinement via des applications mobiles, c’est aussi arrivé en Angleterre récemment.

    Vous faites le lien entre le société de vigilance et néolibéralisme. Quel est-il ?

    L’avènement d’une société néolibérale fait de chacune et chacun des consommatrices et des consommateurs, des individus égoïstes, qui doivent aller de l’avant, s’adapter continuellement, prendre des risques, les peser et sont responsables dans tous les domaines, y compris dans celui de la sécurité. C’est à chacune et chacun de s’équiper – en assurance antivol ou en caméras de vidéosurveillance – et d’assurer la sécurité de la Nation, du territoire. C’est la start-up nation de Macron appliquée au domaine sécuritaire.

    Cela rend les citoyennes et citoyens responsables de ce qui ne fonctionne pas. C’est ce que l’on a vu dans le cas du Covid : on nous explique que si on a été confinés, ce n’est pas en raison des défaillances du gouvernement, mais parce que les gens se sont mal conduits. On culpabilise, on infantilise, les citoyennes et les citoyens, ce qui permet dans le même temps, de déresponsabiliser l’État.

    Comment réagir à cette société de vigilance, empêcher le délitement des liens et le règne de la peur ?

    Il faut se réapproprier cette notion de vigilance, pour la mobiliser à des fins d’entraide de solidarité.

    Je pense par exemple aux colleuses d’affiches féministes [qui placardent des messages dénonçant les violences faites aux femmes sur les murs des villes], qui témoignent d’une solidarité avec toutes les victimes de violences sexuelles, conjugales, de féminicides. Je prends aussi l’exemple des mouvements d’autodéfense, cités par [la professeure de philosophie sociale et politique] Elsa Dorlin [1], qui certes répondent à des injonctions sécuritaires mais qui se réapproprient la vigilance à des fins de solidarité et d’entraide et de restauration de la dignité. Par exemple, le Black Panters Party proposait aux gens de se regrouper pour assurer leur propre sécurité face aux menaces, celles de la police souvent.

    Il faudrait également, évidemment, que l’on évite de participer aux traques punitives de l’État. Et aussi que chacun d’entre nous lutte contre ses peurs, ses désirs de répression, évite d’appeler trop rapidement à l’incarcération d’untel ou untel. C’est très dur.

    Filmer la police, est-ce une autodéfense ?

    Je ne sais pas si c’est de l’autodéfense, en tout cas c’est de la vigilance populaire face aux agissements de l’État, ce que veut absolument empêcher le pouvoir politique aujourd’hui. Le copwatching, littéralement la « surveillance des flics », est une forme de vigilance qu’il faut absolument mobiliser, car cela peut avoir des effets très importants, sur les comportements policiers peut-être, et surtout pour les familles et les victimes de violences policières pour contrecarrer le récit policier.

    Propos recueillis par Marie Astier

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  •  La FrançAfrique à nouveau sur la sellette. Le milliardaire français, Vincent Bolloré, plaide coupable dans une affaire de corruption. C’est l’information que Lecourrier-du-soir.com vient d’obtenir de plusieurs médias français dont Le Monde et le Nouvel Obs ce vendredi 26 févri 

    Le milliardaire français, Vincent Bolloré, plaide coupable dans une grave affaire de corruption en Afrique. Son groupe avait payé 370 000 euros de dépenses de communication à Faure Gnassingbé, président du Togo. Le but était de l’aider à remporter la présidentielle pour accorder des contrats et avantages fiscaux au milliardaire français

    La FrançAfrique à nouveau sur la sellette. Le milliardaire français, Vincent Bolloré, plaide coupable dans une affaire de corruption. C’est l’information que Lecourrier-du-soir.com vient d’obtenir de plusieurs médias français dont Le Monde et le Nouvel Obs ce vendredi 26 février.

    Le Nouvel Obs nous en dit plus sur cette affaire. En effet, d’après le média français, le milliardaire et son groupe ont reconnu avoir payé 370 000 euros de dépenses de communication au président togolais, Faure Gnassingbé, pour obtenir en contrepartie des contrats et avantages fiscaux sur le port de Lomé.

     

    A en croire le journal Le Monde, le président togolais n’a pas été le seul à avoir bénéficié des largesses du milliardaire français dont une grande partie de sa fortune estimée à 5,7 milliards d’euros provient d’Afrique. En Guinée aussi, Bolloré avait réussi à nouer des relations très étroites avec le dictateur Alpha Condé qui dirige le pays en mains de fer.

    Quoi qu’il en soit, dans l’affaire togolaise, les faits remontent en 2018, date à laquelle Vincent Bolloré avait été mis en examen pour « corruption active d’agent public étranger », « complicité de faux et d’usage de faux » et « complicité d’abus de confiance ». Le milliardaire, selon le journal Le Monde, était accusé d’avoir accordé des montants faramineux au président togolais lors de sa campagne présidentielle entre 2009 et 2010.

    Et les accusations tiennent car une fois élu à la tête du pays, Faure Gnassingbé accorde des privilèges au groupe Bolloré au détriment des concurrents qui ont tous été éliminés. Le Monde note : “concomitamment aux conseils apportés par Havas entre fin 2009 et début 2010 au président en campagne, les durées des concessions étaient prolongées de dix à trente-cinq ans et, conformément aux demandes du groupe, un troisième quai était construit sur le port.

    Le Monde poursuit : “puis, alors que de nouveaux avantages fiscaux étaient accordés à la société française, Vincent Bolloré lui-même décidait de l’embauche du demi-frère du président Togolais au sein de son groupe pour un salaire de 8 500 euros par mois. Un montant supérieur au profit réalisé par la filiale togolaise d’Havas où il avait été placé.”                                                                                                                                                                                                                                                                                               

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  • "Macron est cramé". Ce n'est pas moi qui le dit, mais mon camarade Gérard Luçon, et je partage son analyse. Pourquoi ? Car il ne "pèse" plus que 2,22% aux élections municipales de 2020, score de la liste LREM !                                                                                                                                                                                  "Macron est cramé". Ce n'est pas moi qui le dit, mais mon camarade Gérard Luçon, et je partage son analyse. Pourquoi ?                                                                                                                                                                                                                                                                                                                      Macron est cramé, car il ne "pèse" plus que 2,22% aux élections municipales de 2020, score de la liste LREM.                                                                                                                                                                        D'abord, ce chiffre est tout ce qu'il y a de plus officiel : il a été obtenu par le député Olivier Marleix, écrivant au Ministère de l'Intérieur, afin d'obtenir les résultats par famille politique des élections municipales 2020 : ce qu'il a obtenu, mais plus de six mois après ledit scrutin : ce qui montre combien nous vivons en dictature, même si ça écorche la bouche de beaucoup de facebookiens de le reconnaitre.                                                                                                                                                                                                                                    Nous vivons dans un pays, où la ventilation par formations politiques des suffrages populaires n'a pas plus d'importance aux yeux de ceux qui nous gouvernent, que leur première triche pour se faire élire.                                                                                                                                                                                          Macron est cramé : une information capitale, considérable. Sur le grand échiquier de la Politique, c'est la figurine du Roi elle même, qui se brise en direct sous nos yeux ébahis.                                                                                                                                                                                                                                           
    Mais, pas de problème, personne n'en parle, tout le monde feint de l'ignorer. Comme disait Guy Debord, "dans une société du spectacle, où tout est mensonge, la vérité devient fausse"(sic) (cf "La société du spectacle", édition Folio, 1969). Ou ce qui revient au même minimisée. 
                                                                                                                                                             Macron est cramé : il n'a plus aucune base sociale : il est en short. Ce chiffre de 2,22% ramenant la formation majoritaire LREM aux scores (misérables) du PSU de ma jeunesse (3,3%). Quand je me souviens du mépris abyssal, dont les militants du PSU faisaient l'objet ; "qu'il faisait leur congrès dans une cabine téléphonique"(sic), je me demande pourquoi il n'en va pas de même pour la formation LREM, toujours traitée royalement. Deux poids, deux mesures !                                                                                                                                                                                                                                                                                                       
    Macron est cramé : mais l'information est occultée par les télévisions aux ordres. Ainsi, dimanche dernier, j'ai écouté Stanislas Guérini (LREM) sur Cnews. Il fallait le voir exécuter son grand show sur des sujets sans importance. Décidait l'index dressé de l'avenir de notre nation. Sûr de lui. Péremptoire. Autoritaire. Exactement comme s'il ne s'était rien passé : comme si LREM plafonnait toujours à 40% des suffrages. 
                                                                                                                                                             Macron est cramé : mais les réseaux sociaux se taisent. Nos facebookiens passent leur journée à ronronner sur des sujets sans importance.
     
      
    Ainsi hier sur VK, sur le mur de notre amie Christine Deviers-Joncour, on a passé la journée à commenter une phrase de l'OMS, ce grand intellectuel de choc, qui n'a jamais menti de sa vie (!),- notamment sur le mot "pandémie", ne signifiant pas obligatoirement des "morts"-, pour reprendre l'info précieuse de Gérard Luçon). 
                                                                                                                                                                Donc notre grand penseur découvrait, qu'à la faveur de la pandémie, les pouvoirs en place (les vilains) avaient limité nos libertés publiques. Tu parles d'un scoop ! Cela fait plus d'un an qu'on dénonce avec vigueur sur Facebook la privation de nos Libertés constitutionnellement reconnues : j'ai une pleine boite d'articles rédigés sur le sujet. Dans le genre découvreur d'évidences, enfonceur de portes ouvertes, ras-des-pâquerettes comme seul principe de pensée, l'OMS se pose un peu là : gavé de paradigmes usés jusqu'à la trame, à force d'avoir servi dans les discours vides et poussiéreux de nos édiles arrivés au pouvoir de façon truquée.                                                                                                                                                                                                         
    L'OMS feint de redécouvrir le problème de nos libertés Publiques ? Les mêmes réduites comme peau de chagrin par la marionnette de Rothschild depuis son arrivée à l'Elysée : mise à mort du droit de manifester, dont l'application en France a toujours été très libérale. Gilets Jaunes traités par la milice de Macron comme jadis les métropoles traitaient leurs anciens peuples colonisés : tu parles si le sujet est neuf, inexploré ?! 
                                                                                                                                                                  Nos militants des réseaux sociaux confondent l'essentiel et l'insignifiant. Comme écrit Daniel Bacles : "Entrons en "dissidence" ....
                                                                                                                                                                         
    Sur les murs Facebook, on tourne en rond..."Des groupes se forment, foutus bataillons."On entrerait en dissidence, masturbation."Les banquiers trembleraient, belle illusion"(sic) 
                                                                                                                                                                        Macron est cramé : le MEDEF à travers Pierre Gattaz, qui l'avait soutenu dans son arrivée par fraudes à l'Elysée en 2016-2017, le laisse tomber aujourd'hui : en désaccord total avec le confinement strict, qui a tristement naufragé notre économie : recul de notre PIB : 8,3% ! Même Jacques Attali, autoproclamé "faiseur de roi ou de reine", vient de lâcher Macron au profit d'une femme : Audrey Tcherkoff 
                                                                                                                                                                      Macron est cramé. il n'est plus maître de la situation. Le rôle des réseaux sociaux n'est pas de disserter sur les propos des grabataires intellectuels de l'OMS. Mais d'écrire la Grande Histoire dans sa nouvelle page blanche. Au grand jeu d'échecs politiques, aider le Peuple français à s'émanciper.  Créer une nouvelle vérité politique. Pour chacun, chacune, obtenir une vie décente et joyeuse.  
                                                                                                                                                                 Alain Badiou analyse ce type de situation : "le mouvement social actuel crée une nouvelle vérité politique dans son processus actif, avec de nouvelles valeurs" ("Le réveil de l'Histoire", édition Lignes, 2011). Faire que les gueux, les sans nom les sans grade que nous sommes, sèchement occultés, mis au rancart 40 ans déboulent dans le champ politique, afin de créer du neuf et du juste socialement parlant. 
                                                                                                                                                                      Voilà pourquoi, depuis juin 2019, nous avons créé le Rassemblement "Pouvoir au Peuple" regroupe le PRCF, le PARDEM, le CNSJS, Les Insoumis Démocrates, Les Franchement Insoumis, le courant interne/externe à la FI : "Rupture, Pouvoir aux insoumis". Le rassemblement "Pouvoir au Peuple" collabore avec le mouvement nationaliste créé par Alain Benajam et "Génération Frexit", ex- membres de l'UPR. 
                                                                                                                                                                        Il a pour porte-parole, soit Jacques Généreux ou Jacques Sapir ou Jacques Cotta. 
                                                                                                                                                                      Macron est une machine à désorienter les consciences. il faut un programme clair, pour servir de "boussole" aux gens désorientés, sidérés, cassés psychologiquement par le macronisme et les confinements successifs. 
                                                                                                                                                                 Voici pourquoi Philippe Meens ("Le Peuple d'abord"/PARDEM) et moi ("Le Peuple d'abord"/Courant interne/externe à la FI : "Rupture, Pouvoir aux militants) avons rédigé un programme anti système en 31 points sur les thèmes essentiels ; international. Constitution. Economie. Social. Médecine : notamment la suppression des serveurs Scytl et Dominion aux prochaines élections. 
                                                                                                                                                               "Paris terrible et gai combat, Bonjour Madame"ON EST UN PEUPLE, ON EST UN MONDE, ON EST UNE AME."Du pigeon qui revient au ballon qui s'envole"C'est beau : le formidable est sorti du frivole"(sic)(extrait du poème de Victor Hugo, "Lettre à une femme, porté en ballon le 10 janvier 1871, à propos du siège des parisiens contre l'assaut des prussiens).
     
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  • Au tournant du 20e siècle, Léopold II, roi des Belges, mena pendant près de 20 ans une politique de mise en esclavage et d’extermination de la moitié de la population de la RDC. Un bilan humain s’élevant à 10 millions de morts, selon site African History.

    Zoom sur l’un des pires crimes coloniaux, et particulièrement sur la pratique barbare qui consistait à couper des mains.

    A ce sujet, Rosa Amélia Plumelle-Uribe, historienne africaine-colombienne, nous livre un témoignage profondément marquant, retraçant cette période sombre de l’histoire…

    « Notre village s’appelait Waniendo, du nom de notre chef Niendo (…) nous n’avions jamais fait la guerre dans notre pays et pour toute arme ou presque les hommes avaient des couteaux (…)Nous étions tous occupés à biner nos plantations dans les champs car c’était la saison des pluies et les mauvaises herbes poussaient vite, quand un messager est arrivé au village pour nous prévenir qu’approchait un groupe d’hommes important, que tous portaient des casquettes rouges et des vêtements bleus, et aussi des fusils et des longs couteaux, et que beaucoup d’hommes blancs l’accompagnaient dont le chef était Kibalanga (nom africain d’Oscar Michaux, officier de la force publique qui reçut une épée d’honneur des propres mains de Leopold II) (…)Le lendemain matin, peu après le lever du soleil sur la colline, un groupe important de soldat est entré dans le village (…) ils se sont précipités dans les maisons et en ont sorti les gens de force. Trois ou quatre ont pénétré dans notre maison et ils m’ont attrapée ainsi que mon mari Oleka et ma sœur Katinga. Ils nous ont traînés sur la route, et liés ensemble avec des cordes, autour du cou, afin de nous empêcher de nous échapper. Nous pleurions tous, car nous savions que nous allions être emmenés comme esclaves. Les soldats nous ont battus avec des bâtons de fer de leurs fusils et obligés à marcher jusqu’au camp de Kibalanga qui a donné l’ordre d’enchaîner les femmes séparément, dix par cordes, et les hommes de la même façon.
    Quand nous avons tous été rassemblés – et nous nous sommes alors aperçus qu’il y avait beaucoup de monde d’autres villages, et beaucoup d’habitants de Waniendo –, les soldats nous ont apportés des paniers de nourriture à porter, dans certains desquels il y avait de la viande humaine fumée (…)

    Noirs Africains 2

    Nous nous sommes alors mis très rapidement en marche, ma sœur Katinga avait son bébé dans les bras et n’était pas obligée de porter un panier, mais mon mari Oleka a été forcé de porter une chèvre. Nous avons marché jusqu’à l’après-midi. Nous avons campé près d’un cour d’eau où nous avons été contents de boire, car nous étions assoiffés. Nous n’avions rien mangé car les soldats ne nous donnaient rien. (…)

    Au cinquième jour (…) les soldats ont pris le bébé de ma sœur et l’ont jeté dans l’herbe et laissé mourir là, et ont obligé ma sœur à porter des chaudrons qu’ils avaient trouvés dans le village abandonné. Le sixième jour, à force de ne pas manger, de marcher sans relâche et de dormir dans l’herbe humide, nous étions épuisés et mon mari, qui marchait derrière nous avec la chèvre, ne pouvait plus se tenir debout. Alors il s’est assis sur le bord du chemin et a refusé d’aller plus loin. Les soldats l’ont battu, mais il a persisté dans son refus.
    Puis l’un d’eux l’a frappé sur la tête du bout de son fusil, et il est tombé par terre. Un des soldats a attrapé la chèvre, pendant que deux ou trois autres transperçaient mon mari avec les longs couteaux qu’ils placent au bout de leurs fusils. J’ai vu le sang jaillir, et puis je ne l’ai plus vu, car nous venions de franchir le sommet d’une colline, et il avait disparu. Beaucoup des hommes jeunes ont été tués de la même façon, et beaucoup de bébés jetés dans l’herbe pour y mourir
     
    ».

    Par Farah B – 07/06/2015  

    [Horreur] Ces noirs africains à qui les colons coupaient les mains | alNas.fr

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  • Article original datant du 24/02/21

    L’ancien chef de la police du Capitole, Steven Sund, a fourni au Sénat américain un témoignage explosif qui va directement à l’encontre du récit des démocrates sur les émeutes du Capitole du 6 janvier.

    Sund, qui a été forcé de démissionner suite aux pressions de la présidente Pelosi et des démocrates de la Chambre, rapporte clairement que les démocrates de la Chambre « savaient » qu’il y avait un fort potentiel d’émeute avec une capacité de violence. Mais en raison des préoccupations concernant l' »optique » de la situation, le sergent d’armes de la Chambre n’a rien fait pour l’arrêter, a-t-il déclaré précédemment.

    Le témoignage de l’ancien chef de la police du Capitole a été indispensable pour établir que la Chambre et le Sénat avaient été prévenus à l’avance. Sund a déclaré plus tôt que la Chambre avait été avertie six fois du danger imminent. Il a révélé les ressources demandées par la police du Capitole, y compris une présence plus forte de la Garde nationale, dans une lettre de démission adressée directement à la Présidente Pelosi.

    Le risque qu’une violente émeute éclate lors de la session du Collège électoral du Congrès du 6 janvier, suite à une élection contestée qui verrait Donald Trump « inciter » soi-disant à une protestation, a été anticipé en détail dès le mois de mars dernier.

    Cela a été révélé dans un article de Time qui expose les efforts déployés par des groupes radicaux, de puissantes entreprises et des syndicats pour « fortifier » l’élection américaine et l’empêcher d’être remportée par Donald Trump. L’article de Time révèle également la coordination entre ces groupes de gauche influents et les activistes radicaux pour garder un profil bas lors des émeutes.

    Le témoignage de J. Michael Waller, qui a attesté que des « agents provocateurs » avaient infiltré et agité la foule des émeutiers du Capitole, a également été versé au dossier du Sénat aujourd’hui. Il y a eu également des actes déroutants, comme le fait que la police du Capitole ait autorisé des manifestants à entrer dans le bâtiment.

    De plus, des renseignements concrets datant de début décembre et suggérant une influence étrangère dans les origines de l’attaque prévue du bâtiment du Capitole ont depuis été rapportés par Catherine Herridge de CBS News.

    Tout le monde à D.C. devait savoir que ce serait une poudrière ; tout comme cela a été le cas après l’élection de Donald Trump et son investiture en 2017, qui a également été le théâtre d’émeutes violentes et destructrices.

    D’une part, l’écart entre les renseignements indiquant un fort potentiel d’émeute violente, ainsi que les plans de l’extrême droite pour un raid sur les bâtiments de la capitale, et d’autre part, l’inaction totale des dirigeants de la Chambre et du Sénat, est un gouffre qui soulève de profondes questions. L’une des principales questions concerne ce que le président Pelosi et les démocrates savaient de l’émeute imminente et leurs préoccupations quant à l' »optique » de l’événement.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                               

    « Je suis dans la police depuis près de 30 ans, les événements dont j’ai été témoin le 6 janvier ont été la pire attaque contre les forces de l’ordre dans notre démocratie que j’ai vue de toute ma carrière », a déclaré M. Sund.

    « J’ai vu des insurgés battre des policiers à coups de poings, de tuyaux, de bâtons, de battes, de barricades métalliques et de hampes de drapeau », a-t-il poursuivi.

    « Ces criminels sont venus préparés pour la guerre. Ils sont venus avec leur propre système radio pour coordonner l’attaque et du matériel d’escalade et d’autres équipements pour vaincre les dispositifs de sécurité de la capitale », a poursuivi Sund.

    « Je suis dégoûté par ce dont j’ai été témoin ce jour-là », a-t-il poursuivi. « Nos officiers ont vaillamment combattu en utilisant des matraques, des boucliers, des munitions chimiques et des pistolets à poivre pour retenir les attaquants. La police du Capitole et les forces de l’ordre ont fait preuve d’une grande retenue en n’utilisant pas leurs armes à feu, ce qui aurait probablement conduit à une situation plus chaotique et à un éventuel incident faisant de nombreuses victimes. Aucun organisme civil d’application de la loi, y compris la police du Capitole des États-Unis, n’est formé ou équipé pour repousser une insurrection de milliers d’individus qui cherchent à tout prix à ouvrir des brèches et à construire ».

    Le témoignage de Sund soulève donc la question de savoir pourquoi il était si facile pour des manifestants non armés et des émeutiers d’entrer librement dans le bâtiment du Capitole malgré l’avertissement préalable que des groupes d’extrême droite avaient l’intention de faire un raid sur le bâtiment. Des plans concrets de raid sur le Capitole ont été mis en ligne en public dès le 28 décembre. Ce serait une semaine entière avant l’événement.

    « Doit avoir un équipement tactique / gilet pare-balles, apporter les premiers soins aux enfants et de l’eau. Pas d’armes à feu à moins d’avoir un permis de port d’arme à Washington », a déclaré un conseiller pour une bannière de la campagne américaine contre le racisme. C’est cette préparation qui a incité John Sullivan, un militant de l’Antifa, à s’infiltrer et à s’agiter lors de l’événement.

    « Un manque évident de renseignements précis et complets dans plusieurs agences fédérales a contribué à cet événement et non pas une mauvaise planification par la police du Capitole des États-Unis », a-t-il poursuivi. « Nous comptons sur des informations précises de nos partenaires fédéraux pour nous aider à développer des plans de sécurité efficaces. »

    « Les renseignements sur lesquels nous avons basé notre planification ont indiqué que les manifestations du 6 janvier devaient être similaires aux précédents rassemblements MAGA pacifiques en 2020, qui ont attiré des dizaines de milliers de participants », a-t-il déclaré. « L’évaluation a indiqué que des membres des Proud Boys, des groupes suprémacistes blancs et d’Antifa et d’autres groupes extrémistes devaient participer le 6 janvier, et qu’elle pourrait être encline à devenir violente ».

    Le soulèvement de la capitale du 6 janvier était une attaque planifiée à l’avance, menée par divers groupes extrémistes, dont les Proud Boys, un groupe anarchiste d’extrême droite, Boogaloo Bois, et même des militants radicaux, comme le fondateur de l’Insurrection USA, John Sullivan, qui soutient l’Antifa.

    « Pas plus tard que mardi 5 janvier, lors d’une réunion que j’ai organisée avec mon équipe de direction, le conseil de la police du Capitole et une douzaine de hauts responsables des forces de l’ordre et de l’armée de DC », a-t-il ajouté. « Aucune entité, y compris le FBI, n’a fourni de nouveaux renseignements concernant le 6 janvier. Il convient également de noter que le secrétaire à la sécurité intérieure n’a pas émis d’alerte élevée ou éminente en référence aux événements survenus au Capitole des États-Unis le 6 janvier ».

    « Nous avons correctement planifié une manifestation de masse avec une possible violence, ce que nous avons obtenu est un assaut coordonné de style militaire contre mes officiers et une prise de contrôle violente du bâtiment du Capitole », a déclaré Sund.

    En effet, s’il s’agissait d’un assaut coordonné de « style militaire », c’était un assaut où les combattants étaient pratiquement désarmés. De plus, toutes les morts dont on peut établir qu’elles sont directement dues aux émeutes étaient des partisans de Trump.

    « Pendant que mes officiers se battaient, mon poste était au centre de commandement, coordonnant les ressources de nombreux organismes de la région de la capitale nationale pour fournir un soutien essentiel », a-t-il déclaré. « J’étais également en train de briefer les deux sergents d’armes de la Chambre et du Sénat des États-Unis et de travailler à l’établissement des responsabilités et des priorités pour les ressources entrantes. Alors que la police du Capitole et les ressources extérieures commençaient à rétablir le périmètre de sécurité, je me suis rendu dans le bâtiment de la capitale pour évaluer personnellement la situation et informer le sergent d’armes et les dirigeants ».

    Cela corrobore encore la coordination de la police du Capitole avec la Chambre et le Sénat.

    « Ces questions doivent être abordées, par le biais de nouvelles règles et procédures de formation, même si nos meilleurs efforts n’ont pas suffi pour arrêter cette attaque sans précédent contre la capitale », a-t-il ajouté. « Cependant, rejeter la faute uniquement sur la direction de la police du Capitole des États-Unis est non seulement déplacé, mais cela minimise également ce qui s’est réellement passé ce jour-là ».

    Le témoignage de Steven Sund souligne une fois de plus le manque de connaissance du peuple américain sur le fait que la Chambre et le Sénat n’ont pas pris les avertissements plus au sérieux. En outre, il semble que le FBI ait délibérément tenu Sund à l’écart.

    « L’ancien chef de la police du Capitole, Steven Sund, a déclaré mardi aux législateurs qu’il n’avait pas reçu de copie d’un rapport du FBI avertissant de la violence qui avait été publié la veille de l’attaque du Capitole », a rapporté le Hill. Le FBI a publié un rapport de son bureau de Norfolk, en Virginie, le 5 janvier, qui détaillait les appels à la violence du 6 janvier, y compris ceux qui suggéraient aux manifestants de se rendre au Capitole « prêts pour la guerre ».

    « J’ai été informé par le ministère que nous avions reçu ce rapport au cours des dernières 24 heures », a déclaré Sund en réponse à une question de la présidente du comité, la sénatrice Amy Klobuchar.

    Le Washington Post a déjà cité Sund concernant les réponses à ses avertissements de la part du sergent d’armes respectif de la Chambre et du Sénat :

    Le sergent d’armes Paul Irving a déclaré qu’il n’était pas à l’aise avec l' »optique » de déclarer officiellement une urgence avant la manifestation, a déclaré Sund. Pendant ce temps, le sergent d’armes du Sénat Michael Stenger a suggéré à Sund de rechercher officieusement ses contacts au sein de la Garde, leur demandant de « se pencher en avant » et d’être en alerte au cas où la police du Capitole aurait besoin de leur aide.

    La présidente Pelosi a formé une commission de type 9/11 pour « enquêter » sur les origines de l’attaque du bâtiment du Capitole, dirigée par un général partisan trié sur le volet. Elle a annoncé la création de cette commission « indépendante » le jour même où des républicains de haut rang ont fait savoir à Pelosi qu’ils souhaitaient effectivement poser de telles questions.

    Cela ressemble à une tentative effrontée de contrôler le récit de l’incident qui a façonné la nation et d’empêcher qu’elle et les démocrates de la Chambre soient sérieusement interrogés. Le témoignage de l’ancien chef de la police du Capitole Steven Sund et d’autres témoins oculaires est indispensable pour que le peuple américain obtienne de vraies réponses.

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  •  Article rédigé par Dominique Kern, ancien professeur de philosophie à la retraite. "Je voudrais m'étendre sur la consternante médiocrité intellectuelle des "élites" qui nous dirigent. Les intellectuels qui comptent encore un peu..."                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           
    Excellente analyse de notre ami Dominique Kern !
     
    JE VOUDRAIS M'ETENDRE SUR LA CONSTERNANTE MEDIOCRITE INTELLECTUELLE DES "ELITES" QUI DIRIGENT NOTRE PAYS ...
     
    Les intellectuels qui comptent encore un peu, qui ont encore un peu d'envergure disparaisse des médias, disparaissent de Facebook. Disparaissent aussi de la scène universitaire :
    Michel Onfray disparait ...
     
    Jean-Claude Michéa a disparu depuis longtemps (ce n'était même pas un universitaire)...Mais celui qui a redécouvert Georges Orwell, ce n'est pas rien !.
     
    Jacques Sapir à disparu de Facebook, si on ne va pas le chercher on ne l'a plus.
     
    Emanuel Todd non plus n'apparait plus, sauf si on va le pêcher, ou si on écoute une conférence ou il est invité !
     
    Et bien d'autres encore comme celui qui a inventé le R.I.C et qui était très suivi par les gilets jaunes et qui est simplement professeur d'économie dans un lycée, je pense à Etienne Chouard !
     
    UN BREF RAPEL DES FAITS...
     
    La dernière flamme, intellectuelle, ambiguë, dans notre pays, ce fut la french théorie noyée et "arrasée ", dispersée, par le structuralisme et un regain d'anticommunisme. Michel Foucault vers la fin de sa vie était fondamentalement anti communiste ...
     
    La "french théorie" c'est :
    Jacques Derrida
    C'est Michel Foucault
    Dans une moindre mesure Gilles Deleuze
    Bourdieu était lui ,redevenu populiste, pendant les grèves de 1995 , qu'il a soutenues....
     
    La grande université et les grandes formations intellectuelles sont en chute libre ... On se pressait aux cours de Gilles Deleuze, Félix Guattari, à la Sorbonne et à Vincennes, mais aussi au Collège de France ... On lisait leurs livres.
     
    C'est cette période qu'il aurait fallu étudier pour comprendre ce qui se passait réellement, qui explique un peu ce qui se passe aujourd'hui ... LA LENTE EROSION DE L'UNIVERSITE ET DU SAVOIR ...
    Même le Parti Communiste à participé, avec Althusser, à sa propre disparition intellectuelle ...
     
    OU SONT LES PENSEES GENEREES PAR L'UNIVERSITE, les controverses ...?
     
    OU SONT LES DISCIPLES DE L'ECOLE DE FRANCFORT EN ALLEMAGNE et en FRANCE, une école qui a rayonné jusque dans les années 1990 ... ? Ou sont les continuateurs ...? Ou est la fascination de la jeunesse pour la pensée universitaire, génératrice de production d'idées... COMME CE QU'ON A CONNU APRES 1968 ...?
     
    Ou sont les penseurs qui se réfèrent encore en Europe à ceux qu'on a appelé les Heideggériens de Gauche : Hannah Arendt, Gunther Anders, Hans Jonas, et Herbert Marcuse un temps, que l'on découvre seulement aujourd'hui en France... On traduit seulement les textes de Gunther Anders...
     
    Je pense profondément que Guy Debord a lu Gunter Anders pour écrire son livre : "la société du spectacle"...J'en suis persuadé !
     
    QUAND ALICE SAUNIER SEÏTE, MINISTRE DE L'EPOQUE, A FERME L'UNIVERSITE DE VINCENNES, elle a fait détruire les bâtiments, elle ne les a même pas recyclés : comme si ces bâtiments eux mêmes comme ce qu'ils ont supportés, était un danger, une pollution très grave, pour la société ou pour l'environnement. Il reste un champ avec des arbres qui repoussent à côte du champ de tir de l'armé, qui lui est toujours là !....
     
    NOTRE MONDE EST PARFOIS PATHETIQUE ET PROFONDEMENT DESESPERANT...
     
    Gilles Deleuze et Félix Guattari auraient ils écrit leur livre : L'anti Oedipe. Sans Vincennes, auraient ils écrit leur ouvrage : "Mille Plateaux" , ...
     
    Comme le surréalisme aurait il pu simplement exister sans le Paris d'avant Chirac ! ... André Breton est mort en 1967 !...
     
    Comme Jacques Lacan quel rôle aurait il joué sans le contexte de son existence ...Sans le fait qu'il possédait le fameux tableau de Courbet "la naissance du monde !" ...
     
    TOUT CECI TRADUIT CERTAINEMENT UNE FORME DE DECADENCE, puisque notre pays n'est plus capable de produire des idées et de la science. N'est plus même capable d'assurer la reproduction correcte de ces élites, d'après ce que dit Mr Juan Branco dans son livre "Crépuscule", qui veut bien dire ce qu'il veut dire ! ...
     
    LA LITTERATURE, A LA SCULPTURE, A L'ART dans son ensemble ce sont devenues des activités clandestines !... Après Michel Houellebecq, ce chantre de la décadence parfaitement réactionnaire, ou se réfugie la littérature... Son dernier livre "Sérotonine" est glaçant !...
     
    ON PEUT FAIRE LE MÊME CONSTAT avec le cinéma, ou sont les grands acteurs comme Gérard Depardieu et les grands cinéastes comme Eric Rohmer ou le gauchiste Suisse Jean-Luc Godard ... C'est tous ce tissus qui se défile, se délite ou qui disparait... Ils vont tous, les nouveaux, se faire consacrer aux USA !....
     
    Seul Emir KUSTURICA RESTE GRANDIOSE en Europe ...Il n'a qu'un défaut, pour les Europhiles, il soutient Poutine ! Comme Depardieu !.                                                                                                                                                                                                                                                                                                Par  

      (1) Les origines de la médiocrité intellectuelle : une trop grande soumission au Pouvoir ! (zonefr.com)

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  • Le massacre de la gauche indonésienne en 1965-66, soutenu par Washington, a été l’un des grands crimes du XXe siècle. Une nouvelle génération d’universitaires a découvert l’histoire longtemps occultée du massacre de près d’un million de personnes au nom de l’anticommunisme.

    1965 : un communiste présumé est interrogé sous la menace d’une arme par des soldats indonésiens. (Université de Melbourne)

     

    Analyse du livre : Buried Histories: The Anticommunist Massacres of 1965–1966 in Indonesia [non traduit en français : Des histoires enfouies : les massacres anticommunistes de 1965-1966 en Indonésie, NdT] par John Roosa (University of Wisconsin Press, 2020).

    Dans la nuit du 30 septembre 1965, un coup d’État raté a entraîné la mort d’une poignée de généraux indonésiens, d’un lieutenant et de la fille de cinq ans d’un général qui avait échappé à l’enlèvement. En quelques jours, une figure militaire relativement inconnue, Suharto, a passé outre la chaîne de commandement. Suharto a accusé de ces meurtres le Parti communiste indonésien (PKI), le plus grand parti communiste en dehors de l’Union soviétique et de la République populaire de Chine. Et il a juré vengeance.

    Voilà ce qui a déclenché une série d’événements mystérieux et souvent déroutants qui ont conduit à la chute du président fondateur de l’Indonésie, Sukarno – personnage anti-impérialiste qui avait cherché à forger l’unité nationale en combinant les forces du nationalisme, de la religion et du communisme – et à la montée de l’Ordre nouveau de l’autoritaire général Suharto (1966-1998), une période de dictature militaire d’extrême droite, de corruption à grande échelle et d’une campagne débridée d’investissements étrangers. Suharto a tout à la fois préfiguré et dépassé son analogue chilien, Augusto Pinochet.

    Le cercle d’officiers gravitant autour de Suharto a immédiatement incité l’opinion publique à s’opposer au PKI. Prétendant qu’il y avait une conspiration massive qu’ils ont appelé Gestapu ou G30S/PKI (abréviation de « Mouvement du 30 septembre/PKI »), ils ont mis en garde contre une menace imminente de soulèvement communiste à l’échelle nationale. Sur ordre de Jakarta, les commandants régionaux ont lancé des campagnes d’arrestation, de torture et d’exécution.

    Nous n’en avons pas le chiffre exact, mais l’armée et ses acolytes ont tué entre cinq cent mille et un million de personnes en l’espace d’une année, et un nombre équivalent de gens ont été envoyés dans d’atroces prisons partout dans le vaste archipel du pays, dont la plus tristement célèbre est l’île de Buru. Les prisonniers y ont travaillé comme esclaves pendant des années. Après leur libération, ils ont été soumis à la répression officielle et traités comme des parias sociaux. Même les enfants des anciens prisonniers ont été victimes de graves discriminations.

    Le PKI était la cible présumée de cette purge sanglante, mais celle-ci a également fait disparaître de nombreux autres gauchistes, y compris des féministes, des syndicalistes et des artistes. Parce que les tueurs ont dirigé l’État pendant des décennies, une génération d’Indonésiens a ingéré un flux constant de propagande tapageuse qui prétendait à tort que le PKI avait planifié sa propre campagne de meurtres de masse. Même après la chute de Suharto et la restauration de la démocratie, ce mensonge reste le récit officiel de l’État indonésien. Comme l’ont montré les récentes manifestations anticommunistes à Jakarta et les raids sur les livres dans les villes de province, tirer à boulets rouges sur le communisme reste toujours une puissante composante de la politique indonésienne contemporaine.

    Un silence international

    Si ces événements ont fait la une des journaux internationaux en 1965, ils ont rapidement été oubliés en Occident. Pourquoi « l’un des pires massacres du XXe siècle » – comme l’a décrit un rapport de la CIA de 1968 – a-t-il été balayé sous le tapis si rapidement ? En 1973, un document secret de la CIA exprimait son soulagement face au changement radical de direction au sommet :

    Sukarno a exprimé sa volonté de leadership dans une rhétorique révolutionnaire et il était convaincu que l’Indonésie devait dominer ses voisins ; Suharto parle de solutions pragmatiques aux problèmes de la région et considère Jakarta comme leader parmi ses pairs.

    L’anticommunisme virulent de Suharto et sa volonté de servir les intérêts de la guerre froide américaine ont encouragé des flux réguliers d’aide militaire et de capitaux étrangers. La réticence de Washington à condamner les crimes du Nouvel ordre a toujours été partagée par les deux partis.

    Après avoir dans un premier temps célébré la chute de Sukarno et la neutralisation du PKI, non sans avoir apporté quelques éclaircissements sur son caractère malheureusement sanglant, la presse occidentale n’a plus guère parlé de l’Indonésie. Une fois que Suharto a éliminé le PKI, la guerre au Vietnam est passée au premier plan. Après 1975, ce sont les atrocités communistes,qu’elles soient réelles ou imaginaires, qui ont dominé dans la presse quand on parlait d’Asie du Sud-Est.

    Un visiteur passe devant une photo de Suharto, l’ancien dictateur indonésien, au musée Suharto le 06 mai 2016 à Yogyakarta. (Ulet Ifansasti / Getty Images)

    Seuls quelques journalistes ont couvert le massacre indonésien. Des livres comme celui de John Hughes, Indonesian Upheaval paru en1967, ont repris le récit complaisant que faisait l’armée indonésienne. Hughes a véhiculé les stéréotypes orientalistes parlant de paysans javanais en proie à une orgie de violence inouïe et de pieux hindous balinais marchant calmement au-devant de leurs tueurs. Dans son livre, In the Time of Madness: Indonesia on the Edge of Chaos, publié en 2006, Richard Lloyd Parry a suivi ses traces.

    Dans le film Manufacturing Consent (La fabrique du consentement), Noam Chomsky note que la presse occidentale n’a pas su aborder la violence anticommuniste de droite aussi minutieusement que les violations des droits humains dans les États communistes. Il a opposé l’importante couverture du régime des Khmers rouges (1975-78) par le New York Times au peu d’attention que le journal a accordé à l’invasion génocidaire de Suharto et à l’occupation du Timor oriental (1975-1999).

    Pendant des décennies, les militants politiques et les universitaires ont été exaspérés par l’indifférence générale à l’égard de la détention injustifiée, de la torture violente et du meurtre de masse de centaines de milliers d’Indonésiens. Amnesty International et TAPOL [« prisonniers politiques » en indonésien, NdT], rejoints par le Réseau d’action du Timor oriental en 1991, se sont engagés dans des campagnes visant à dénoncer les violations des droits humains commises par le Nouvel ordre. Pourtant, leurs efforts ont souvent semblé futiles, les médias grand public n’accordant que peu d’attention à la situation.

    Les universitaires ont souvent hésité à se manifester. Benedict Anderson et Ruth McVey ont rédigé un rapport secret critiquant le régime en 1966, et George McT. Kahin a fait publier par l’université de Cornell le « Cornell Paper » en 1971 ; tous ces spécialistes de l’Indonésie se sont ensuite vus interdire l’entrée dans le pays. Cela a eu un effet dissuasif sur les autres universitaires qui critiquaient le régime.

    Faire des recherches sérieuses sur le sujet étaient pratiquement impossible dans l’État policier de Suharto. De nombreux universitaires ont choisi l’autocensure dans l’espoir d’obtenir de très convoités visas de recherche. Avant mon premier voyage en Indonésie en tant qu’étudiant de troisième cycle en 1990, la faculté m’a averti de ne pas parler de 1965.

    Tout à coup, une historiographie rigoureuse

    La crise économique de l’Asie du Sud-Est de la fin des années 1990 a particulièrement frappé l’Indonésie, et une révolution du pouvoir populaire a renversé Suharto en 1998. D’un seul coup, les règles ont changé. Les prisonniers politiques ont été libérés et le président intérimaire B. J. Habibie a autorisé le Timor-Oriental à organiser un référendum sur l’indépendance. Le successeur élu de Habibie, Abdurrahman Wahid (connu sous le nom de Gus Dur), a reconnu la complicité des organisations islamiques dans les massacres de 1965-66 et a envisagé la nécessité d’une réconciliation.

    Des universitaires et des militants ont saisi l’occasion. Mon ami Bonnie Triyana, alors étudiant en licence, allait fonder le premier magazine d’histoire populaire du pays, Historia. Il a réussi à obtenir l’accès à des archives militaires provinciales et à des dossiers sur la destruction d’un village du centre de Java. John Roosa, un doctorant américain récemment diplômé qui s’était spécialisé dans l’histoire de l’Asie du Sud au cours de ses études supérieures, avait un proche qui avait été incarcéré sous Suharto. En utilisant les relations nouées lors de sa visite de la prison et les contacts de la communauté locale des militants, il a commencé à interroger d’anciens prisonniers politiques.

    Une partie de ce travail a servi de base au livre de Roosa, Pretext for Mass Murder: The September 30th Movement and Suharto’s Coup d’État in Indonesia [non traduit en français : Un prétexte pour un massacre : Le mouvement du 30 septembre et le coup d’État de Suharto en Indonésie, NdT], l’histoire politique complète de l’événement qui a déclenché le génocide indonésien. Publié en 2006, Pretext for Mass Murder a marqué un changement radical en comparaison avec les études de 1965. Aujourd’hui professeur associé d’histoire à l’Université de Colombie britannique, Roosa a écrit une suite à Pretext for Mass Murder.

    Produit de plus de deux décennies de travail, le livre de Roosa : Buried Histories: The Anticommunist Massacres of 1965–1966 in Indonesia [ non traduit en français : Histoires enfouies : Les massacres anticommunistes de 1965-1966 en Indonésie, NdT] est une étude minutieusement rédigée de ces événements. Le livre fait la lumière sur les mécanismes précédemment cachés du massacre et dissipe un certain nombre de mythes sur ce moment sombre de l’histoire indonésienne. Basé sur des dizaines d’entretiens et des recherches dans les archives, Buried Histories est une addition bienvenue au travail scientifique de plus en plus important sur ce que d’aucuns ont appelé un génocide politique.

    Sukar, 83 ans, un villageois qui a été témoin du massacre anticommuniste en Indonésie, à côté de la pierre tombale disposée par des militants et des familles de victimes sur le site où des victimes pourraient être enterrées, au milieu de la forêt de teck du village de Plumbon le 3 mai 2016 à Semarang, dans le centre de Java, en Indonésie. (Ulet Ifansasti / Getty Images)

    Les lecteurs de Jacobin savent sans doute qu’il existe une série de livres récents sur les événements de 1965-66, dont beaucoup sont passés en revue ici. Si des historiens tels que Geoffrey Robinson, Jess Melvin et Annie Pohlman ainsi que des journalistes comme Vincent Bevins ont tous apporté une contribution importante à ce sujet, on peut se demander ce qu’un autre livre pourrait offrir. Heureusement, la réponse est qu’il peut encore beaucoup apporter.

    Buried Histories est un livre en deux parties. L’introduction remarquablement écrite parvient tout à la fois à humaniser cette histoire terrible et à présenter un aperçu des événements ainsi qu’un résumé de l’historiographie. Les chapitres 1 à 4 exposent les questions qui ont eu un impact sur l’Indonésie dans son ensemble, tandis que les chapitres 4 à 7 proposent des études de cas sur des régions précises.

    Bien qu’ils soient centrés sur des contextes locaux distincts, chaque chapitre propose un plaidoyer convaincant et judicieux qui est pertinent pour l’histoire nationale de l’Indonésie dans son ensemble. La conclusion énumère de manière concise les principaux acteurs responsables des meurtres : hauts responsables de l’armée, commandants régionaux et milices civiles. Une dernière section décrit les difficultés et les dangers rencontrés quand on veut mener une réflexion honnête sur cette histoire dans l’Indonésie contemporaine.

    Une rivalité gramscienne

    Roosa commence par évoquer la lutte entre le PKI et l’armée pendant la période de la Guided Democracy de Sukarno (1957-1965). Constatant que sous la direction de D. N. Aidit, le PKI a abandonné une stratégie basée sur l’insurrection armée pour se tourner vers une stratégie de compétition électorale, Roosa utilise la théorie de l’hégémonie d’Antonio Gramsci pour décrire comment Aidit, après la suspension de la démocratie sous Sukarno, a construit l’influence du parti en mobilisant des organisations de masse de compagnons de route.

    La SOBSI [La Fédération pan-indonésienne des organisations de travailleurs, NdT] a organisé le mouvement syndical, le LEKRA [Le Lembaga Kebudajaan Rakjat était un mouvement littéraire et social très prolifique associé au parti communiste indonésien, NdT] a rassemblé des artistes et le BTI [organisation paysanne affiliée au PKI, NdT]a aidé les paysans à mettre en œuvre la réforme agraire. Le parti était également étroitement allié à Gerwani [650 000 membres en 1957, NdT] probablement le plus grand mouvement féminin du monde au début des années 1960, bien qu’il ne soit pas contrôlé par le PKI.

    Dans un effet miroir avec la stratégie Gramscienne du PKI, l’armée a étendu son pouvoir à toute l’Indonésie sous couvert de Commandement territorial. Cette structure organisationnelle a permis à l’armée de placer ses officiers dans les bureaux des gouvernements provinciaux, donnant à l’armée une influence significative, voire un contrôle total de la bureaucratie administrative, ainsi que d’excellentes sources de renseignements.

    Si tant le PKI que l’armée ont réussi à étendre leur influence sur l’ensemble de ce vaste archipel, seule l’armée avait accès aux armes. Lorsque le conflit a éclaté en octobre 1965, il a été très facile pour l’armée de prendre le contrôle de l’État et d’agir contre ses opposants non armés et sans méfiance. Roosa indique qu’il existe des preuves concrètes montrant que les officiers formés aux États-Unis attendaient le bon prétexte pour attaquer le PKI, une théorie que Vincent Bevins souligne dans son ouvrage, La méthode de Jakarta.

    Opérations mentales

    Les deux chapitres suivants du livre de Roosa expliquent l’utilisation de la propagande et de la torture par l’armée. S’engageant dans ce que les généraux ont appelé les « Opérations mentales », immédiatement après l’échec du coup d’Etat, les journaux et la radio contrôlés par l’armée ont accusé le PKI d’être responsable des meurtres et ont mis en garde contre une plus grande campagne d’effusion de sang. Selon cette campagne de propagande, probablement planifiée à l’avance et très certainement orchestrée, l’armée s’était trouvée dans l’obligation d’écraser le PKI afin d’empêcher le parti de s’engager dans un massacre de masse.

    Cet argument « tuer ou être tué » était un mensonge. La presse a prétendu, à tort et à travers, que le PKI détenait un arsenal d’armes secrètes et creusait secrètement des fosses communes pour ses victimes à venir. Répandant des rumeurs fausses mais morbidement fascinantes sur des adhérentes détraquées de Gerwani qui auraient mutilé sexuellement les généraux, l’armée s’est servi de la misogynie pour mobiliser un fort sentiment anti-PKI.

    Une fois que les arrestations de masse ont commencé, l’armée s’est tournée vers l’utilisation généralisée de la torture. À première vue, l’utilisation systématique de la torture semble simplement sadique et sans but pratique, mais Roosa soutient de manière convaincante qu’elle a servi à promouvoir les mensonges de la machine de propagande. Les prisonniers étaient torturés jusqu’à ce qu’ils fassent des aveux absurdes.

    En suivant le travail d’Annie Pohlman et de Saskia Wieringa, Roosa montre que les femmes ont été victimes de viols et autres formes de violence sexuelle à grande échelle. En dépit de leur ignorance de ce qui s’était passé dans le cercle restreint des dirigeants du PKI d’Aidit, les membres de la base du parti, les syndicalistes et des centaines de milliers d’autres personnes prises dans le filet de l’armée ont été torturés jusqu’à ce qu’ils avouent avoir participé à une conspiration majeure, impliquant souvent ainsi d’autres innocents.

    Eko Soetikno, 75 ans, à son domicile, le 4 mai 2016 à Kendal, dans le centre de Java, montre la photo qui le représente avec l’écrivain indonésien Pramoedya Ananta Toer qui a été emprisonné sur l’île de Buru. (Ulet Ifansasti / Getty Images)

    Bien qu’elles soient évidemment fausses, ces déclarations pouvaient servir de preuve pour justifier la campagne de violence de l’armée. Une fois qu’une personne avait signé des aveux, ceux-ci devenaient un fait juridique aux yeux de l’État, justifiant les arrestations et rationalisant la recherche d’autres membres de la prétendue conspiration G30S/PKI. La torture a principalement fait apparaître la théorie de la conspiration des Opérations mentales.

    Le raisonnement de Roosa met en lumière l’utilisation similaire de la torture par les Khmers rouges au Cambodge. Les aveux tout aussi absurdes extorqués dans la prison de Tuol Sleng à Phnom Penh étaient un moyen pour le régime de Pol Pot de rationaliser ses actions et de confirmer son idéologie. Alors qu’ils étaient aux antipodes de l’éventail politique de l’Asie du Sud-Est de la guerre froide, tant les communistes cambodgiens que les anticommunistes indonésiens ont instrumentalisé la violence pour faire de leurs fantasmes paranoïaques une réalité bureaucratique.

    Surprises mortelles

    La deuxième section de Buried Histories se penche sur la destruction du PKI à Surakarta, les disparitions à Bali, le massacre de Kapal à Bali et l’attaque de l’armée contre les travailleurs syndiqués du pétrole à Sumatra. Dans chaque cas, Roosa dissipe le mythe orientaliste de John Hughes qui attribue le massacre à des foules hystériques de patriotes anticommunistes, de musulmans enragés et d’hindous fatalistes. Au lieu de cela, comme Robinson et Melvin, il démontre que les dirigeants de l’armée à Jakarta ont soigneusement orchestré la violence, qui a été mise en œuvre sur le terrain par des officiers régionaux qui se sont souvent appuyés sur le crime organisé et les organisations de masse anticommunistes, comme le Nahdlatul Ulama musulman [représente l’islam traditionnel indonésien, ou plus précisément javanais, NdT] pour acquérir des forces.

    Le succès de l’armée repose sur le déploiement bien planifié de la force militaire contre des civils non préparés. Les plans ayant été mis en place bien avant que les membres du PKI n’aient la moindre conscience qu’ils étaient en danger, la résistance dans une telle situation était pratiquement impossible. La campagne nationale de massacre de masse a duré environ six mois. Commencés à Aceh, à l’extrême ouest, puis se déplaçant vers l’est en passant par Sumatra, Java et allant jusqu’à Bali, les massacres ont consisté en une série d’attaques surprises contre un parti civil légal et ses organisations partenaires. Roosa montre comment les membres du PKI dans le centre de Java et à Bali se rendaient volontiers aux postes de police lorsqu’ils étaient convoqués, n’ayant aucune idée des horreurs qui les attendaient.

    En mettant en parallèle des chapitres nationaux avec des études de cas régionales, Buried Histories nous montre à la fois la forêt et les arbres. Tout au long du texte, Roosa ne perd jamais de vue les horreurs infligées à des individus qui ne savaient pas qu’ils étaient en danger. À la fin du livre, il aborde les différentes tentatives de reconnaissance de ces crimes et le rejet permanent d’une évaluation morale et éthique de cette sombre histoire.

    En ces temps d’autoritarisme croissant et de polarisation de la violence politique, Buried Histories est une lecture indispensable. Après une année au cours de laquelle des agents fédéraux non identifiés se sont saisi de citoyens américains dans les rues de Portland, nous ferions bien de regarder Indonésie 1965 pour nous servir de véritable cas d’école.

    Michael G. Vann est professeur d’histoire à l’université d’État de Sacramento, il est l’auteur, avec Liz Clarke, de The Great Hanoi Rat Hunt : Empire, Disease, and Modernity [non traduit en français : La grande chasse au rat de Hanoi : empire, épidémie et modernité dans le Vietnam colonial français, NdT].

    Source : Jacobin Mag, Michael G. Vann, 23-01-2021

    Traduit par les lecteurs du site Les Crises                                                                                                                                                                                                                                                                            » Soutenu par Washington, le Massacre de la gauche indonésienne au nom de l’anticommunisme (les-crises.fr)

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  • Le Pr Seddik LARKECHE répond à Benjamin Stora

    “Ma correspondance s’est voulue directe, franche, sans concession : le sujet est grave ; il dépasse nos identités intellectuelles, car la dignité de millions de gens est en jeu en France et en Algérie. Je suis certain que vous me comprendrez et que nous pourrons échanger, y compris dans la divergence, dans l’intérêt respectif de nos deux pays.”

    Cher Professeur STORA .Suite à la publication de votre rapport sur la mémoire et la guerre d’Algérie commandité par le Président Macron, il me paraissait utile dans le débat enclenché de vous répondre sur le fond de votre exposé. De surcroît, parce que votre rapport me semble décalé des enjeux mémoriels actuels, du cahier des charges qui vous a été transmis par le Président Macron et de la pertinence de vos conclusions.L’analyse de votre rapport se fera en plusieurs temps : le premier sur la forme qui prête à confusion et qui impacte le fond. Il me fallait également poser la question de votre posture en tant que chercheur face à l’objet de la demande, tant en ce qui concerne la démarche épistémologique que méthodologique. Ensuite, sur le fond de votre tentative de démonstration et enfin sur vos propositions. Pour ne pas reproduire la succession des innombrables faits historiques qui noient le lecteur (difficulté renforcée par l’absence d’architecture numérotée), je vous propose d’analyser votre exposé par thèmes afin de se fixer sur l’essentiel

    SUR LA DEMARCHE EPISTEMOLOGIQUE

    Le rapport est riche d’informations, de références mais trop détaillé allant dans plusieurs directions avec des répétitions sur plusieurs parties, édulcorant la cohérence qui peine à ressortir. Ce développement tous azimuts fragilise la démonstration qui tente d’être opérée sur un objectif supposé d’apaisement des mémoires, par un jeu permanent de tentative d’équilibre entre la puissance coloniale, les européens, les Harkis et les autochtones algériens. Il semblerait que votre cheminement soit construit avec le prisme d’une symétrie permanente des phénomènes observés s’éloignant de la réalité historique qui était tout sauf équilibrée entre les différents protagonistes. De 1830 à 1962, une constante, une violence inouïe à l’égard des autochtones algériens que vous semblez esquiver pour tenter de justifier une symétrie des mémoires et par prolongement des responsabilités. Alors que la responsabilité de la colonisation est unilatérale vous feignez de ne pas savoir que du côté de la puissance coloniale et des européens qui s’y accolaient, la violence était massive et industrielle alors que du côté des indigènes algériens, elle était en réaction, ponctuelle et artisanale. Votre subjectivité est assumée et esquissée par la référence à de nombreux auteurs que vous rassemblez pour soutenir un discours orienté sur une histoire mémorielle et de la guerre d’Algérie où chaque partie est renvoyée à sa position originelle sans jamais hiérarchiser les responsabilités. Comme si les acteurs en présence ne s’étaient pas compris mais que personne n’était le porteur principal de cette tragédie historique. Chacun vivait paisiblement sa vie avec de nombreux liens dans un monde de contact que vous fantasmez avec de nombreuses interactions riches. Cette posture épistémologique n’est pas la réalité historique de l’Algérie de 1830 à 1962 qui a fracturé la société algérienne enfermant le principal de sa population dans un statut d’indigènes, de sous-hommes à qui on ne pouvait accorder l’égalité des droits parce que musulmans et que l’on avait spolié en les expropriant de force de leurs terres. Les quelques avancées que vous tentez de souligner furent adoptées quelques années avant l’indépendance mais les dégâts occasionnés étaient trop profonds. Les algériens iraient jusqu’au bout par les armes à une indépendance pleine et entière. Vous semblez sous-estimer qu’il y avait durant cette période coloniale, deux sociétés parallèles : les colons propriétaires fonciers avec les autres européens et les colonisés. Il est vrai que ces deux sociétés avaient néanmoins quelques contacts entre elles, souvent sous couvert de racisme et de subordination. Bien sûr, il existait aussi quelques interactions amicales, amoureuses et politiques mais elles ne représentaient pas le principal, comme vous tentez de le présenter. Le colonisé ne rentrait pas chez l’européen et encore moins chez le colon et vice versa et c’était la règle dans toutes les familles à quelques très rares exceptions. Le paradigme de la mémoire fantasmée, symétrique dans ses responsabilités que vous adoptez pour tenter de neutraliser les demandes algériennes, fragilise fortement votre récit de la réalité coloniale et par prolongement de la pertinence de votre rapport. Comme si votre travail de recherche se faisait absorber par un prisme politique, mettant au second plan votre mission d’historien. Ce parti pris politique dans votre rapport, nous le ressentons du début jusqu’à la fin pour en devenir gênant. Nous percevons assez vite que votre objectif est de tenter -par quelques propositions- de ne pas intervenir sur l’essentiel, la reconnaissance pleine et entière de la responsabilité de l’Etat français dans la colonisation qui a été effroyable pour la majorité des algériens avec des crimes contre l’humanité et des crimes d’Etat.

    SUR LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE

    La méthode utilisée est principalement d’ordre descriptive avec de nombreux faits historiques et des passages où votre implication est plus grande sur des affirmations souvent peu convaincantes, comme sur la communautarisation visant indirectement une partie des franco-algériens mais aussi les harkis ou la question des excuses. L’ordre chronologique des faits historiques n’est pas respecté et ne permet pas de comprendre le rapport des causes aux conséquences, en particulier pourquoi la France est venue coloniser l’Algérie, pourquoi une telle violence a été utilisée à grande échelle et pourquoi la France n’a pas été capable durant près de 130 années d’accorder une égalité des droits, pleine et entière, à ces indigènes musulmans. Nous y reviendrons précisément pour prouver ce que nous avançons. Sur la démarche analytique, il semblerait qu’elle soit mise au second plan. A aucun moment vous nous expliquez comment comprendre ce passé colonial dans sa dimension économique et politique. La colonisation fondée sur des aspects politiques de prédation moralement inacceptable est, elle aussi, largement occultée. La condamnation de la colonisation que vous opérez est également peu illustrée par les dégâts occasionnés et toujours contrebalancée par une célébration d’interactions positives, sans doute pour atteindre votre objectif ténu des responsabilités partagées. Le jeu d’équilibriste que vous développez est intenable du côté algérien mais aussi du côté français pour toutes celles et ceux qui souhaitent révéler la réalité historique de cette barbarie coloniale pour apaiser définitivement les mémoires. La souffrance de chacune des victimes de cette période doit être respectée mais il est essentiel de hiérarchiser, non pas ces souffrances, mais les responsabilités des acteurs en présence, ce que vous ne faites aucunement durant tout l’exposé de votre rapport. La méthode utilisée est également noyée par le référencement d’une multitude d’auteurs cités où vous omettez volontairement de préciser leurs positions globales sur la question principale qui est celle de la responsabilité de la France en Algérie, en vous focalisant sur un aspect partiel de la problématique centrale, les références de Gilbert Meynier ou de Guy Pervillé que vous tentez d’exploiter sont significatifs à cet égard. Ces références, à profusion mais sélectives, génèrent une gêne profonde que nous ressentons lorsque nous vous lisons et conduisent même certains de ces auteurs à dire le contraire de leurs pensées globales alors qu’ils reconnaissent aisément la réalité asymétrique de cette tragédie historique et la nécessité de reconnaître la responsabilité unilatérale de la France (voir partie sur les excuses). Pour illustrer mon propos, j’ai dû extraire de votre rapport quelques thèmes afin de mettre en exergue un complément de contenu qui aurait dû être rigoureusement exposé pour prouver une impartialité dans votre travail. Ces thèmes portent sur la singularité du conflit (4), sur la communautarisation des mémoires (5), sur les juifs d’Algérie (6), sur le rapport économique (7), sur les harkis (8), sur la question des excuses (9), sur les archives (10), sur les images (11), sur les pollutions (12), sur les crimes contre l’humanité (13), sur les victimes (14), sur le monde du contact (15), sur les deux imaginaires (16).

    SUR LA SINGULARITE D’UN CONFLIT, SUR LA BRUTALISATION DE LA SOCIETE ALGERIENNE

    « La guerre d’indépendance algérienne fut, avec celle d’Indochine, la plus dure guerre de décolonisation française du XXe siècle.

    Près d’un million d’Européens, ceux que l’on appellera plus tard les pieds noirs y travaillent et y vivent depuis des générations. Ce ne sont pas tous des grands colons surveillant leurs domaines. La plupart ont un niveau de vie inférieur à celui des habitants de la métropole.« Tous ces cas et d’autres, bien documentés par les travaux récents d’une nouvelle génération d’historiens en France, ou à l’échelle internationale, témoignent de la brutalisation de la société algérienne ; p49Ce n’est pas la guerre de décolonisation qui fut la plus brutale mais la conquête avec près de 30 % de la population qui fut décimée avec une rare violence. Ce n’est pas une brutalisation de la société algérienne mais une entreprise à grande échelle de barbarie de 1830 à 1962. Le récit officiel français ne veut s’étaler sur cette tragédie ou pour certains l’édulcore -comme vous le faites- avec ce concept de brutalisation. Je vous renvoie à l’indignation de Germaine Tillion, la grande ethnologue et géographe qui a bien connu l’Algérie et dont les cendres ont récemment été transférées au Panthéon. Elle écrit : « Il y a, à ce moment-là, en 1957, en Algérie, des pratiques qui furent celles du nazisme ».Contrairement à ce que vous prétendez sur les élites naissantes durant la colonisation, il faut relire votre ancien directeur de thèse Charles Robert Ageron qui dans ses œuvres complètes (2005) confirme :« La colonisation non seulement bouleverse l’économie et la société autochtone mais elle brise également les élites locales et paupérise la majorité indigène. Dans le cas algérien, on peut parler de prolétarisation ou de clochardisation de la masse indigène ».Enfin sur la population européenne d’Algérie, il suffit de relire « Crimes et Réparations » de Bouda Etemad (2009) : « Si les sociétés européennes et indigènes sont économiquement diversifiées, les disparités de revenu entre les deux communautés sont très prononcées. En 1954, le revenu moyen d’une famille européenne est 8 fois supérieur à celui d’une famille algérienne ». Sur votre concept de brutalisation en Algérie, je vous confirme qu’il est volontairement décalé de la tragédie coloniale. Vous utilisez ce concept pour corroborer votre tentative de démonstration des symétries des responsabilités et d’une société coloniale qui avait aussi de bons côtés dans un monde de contact et d’interactions positives. La réalité non fantasmée est malheureusement plus tragique. La violence était inouïe et la France sait qu’elle a perdu son âme en Algérie en impliquant son armée dans les plus sales besognes. Les tortionnaires étaient dans leur majorité de jeunes officiers, carriéristes et assoiffés de sang algérien avec à la clé, pour certains, les promotions aux grades suprêmes de maréchal ou général. Ces hauts dignitaires de l’armée française devaient terroriser pour que ces indigènes ne puissent à jamais relever la tête. Plus ils massacraient, plus ils avaient de chances de gravir les échelons. L’ignominie de leurs actes leur donnait l’illusion que cette expédition et cette guerre seraient inéluctablement gagnées. Victor Hugo, le célèbre écrivain des Misérables écrira sur Saint-Arnaud qui avait commis l’irréparable en massacrant en masse des civils Algériens, « Ce général avait les états de service d’un chacal » (V. Hugo, recueil : « Les Châtiments », Saint-Arnaud). Saint-Arnaud ne sera pas le seul. La ligne de conduite du colonialisme est semblable à celle du nazisme sur son fondement de domination de l’autre par la force avec une idéologie commune qui veut le déni et la mort de l’autre. Elle façonne par la manipulation et par la menace, pour mieux dominer tout en faisant subir les pires horreurs. L’idéologie coloniale est plus pernicieuse que l’idéologie nazie qui a pourtant cultivé le malheur de vouloir explicitement la mort de l’autre dans un système totalitaire. La doctrine coloniale est plus sournoise car elle est associée à un modèle démocratique. Elle se cache derrière les fondements républicains pour mieux asseoir le mythe de la mission civilisatrice par les massacres et la domination. L’ignominie française en Algérie se traduit par les massacres qui se sont étalés sur près de cent-trente années (cent trente), avec une évolution passant des enfumades au moment de la conquête, aux massacres successifs de villages entiers comme Beni Oudjehane, pour aller vers les crimes contre l’Humanité du 8 mai 45 sans oublier les attentats tels celui de la rue de Thèbes à Alger, la barbarie du 17 octobre 1961, la torture à grande échelle et les exécutions sommaires, très proches des pratiques nazies. La France sait que ces militaires se sont comportés comme des animaux pour massacrer et dominer les populations locales dont un grand nombre de civils, vieillards, femmes et enfants. Lors de la conquête, le général Bugeaud, chef d’état-major, le général Cavaignac et d’autres comme Pélissier, seront de grands adeptes d’une pratique originale, celle des enfumades. La technique consistait à enfermer femmes, enfants et vieillards dans des grottes que l’on avait pris soin de boucher, sans laisser aucun espoir d’en sortir, avant d’y mettre le feu. Ce supplice conduit à une mort lente par asphyxie qui dévore ces familles à petit feu. Ces crimes, d’une ignominie sans pareille, seront les premiers crimes contre l’Humanité commis par la France en Algérie loin de la brutalisation dont vous parlez. Les massacres se poursuivront sous différentes formes durant toute la guerre d’Algérie. Quelle trajectoire exceptionnelle pour ces militaires qui seront tous honorés par la France avec des places, des avenues et des boulevards en leur honneur. Ce paradoxe explose dans les mémoires des descendants de ces massacrés en Algérie ou installés en France qui ne peuvent comprendre pourquoi la République française continue de développer un discours honorifique envers ces militaires qui ont, en réalité, sali sa Mémoire. Une partie de ces franco-algériens que vous suspectez de communautarisation (pour dire autrement de radicalisme religieux), sont en réalité en grande majorité favorables à un apaisement des mémoires.

    SUR LA COMMUNAUTARISATION DES MEMOIRES, VERS UNE MEMOIRE COMMUNE

    « Dans le même temps, sont arrivés, les moments du désenchantement politique, de l’effondrement collectif avant ou après la chute du Mur de Berlin, et de la montée de l’individualisme. Avec ce retour de l’individu, la religion est venue comme une possible solution, l’intégrisme religieux a surgi, d’autres groupes se sont constitués, communautaires, renvoyant aux identités ancestrales. Il n’est pas étonnant, dès lors, qu’une communautarisation des mémoires se soit produite, à propos de la guerre d’Algérie et du souvenir de la colonisation. « Tout groupe appartenant à cette histoire est spécifique, mais aucun n’est exceptionnel et nul ne doit être placé au-dessus des autres. Or, chaque groupe exige une empathie à sens unique, unilatérale, exclusive » Pour construire l’avenir, et sortir de la rumination du passé. ? Ce mouvement vers la réconciliation ouvre sur la possibilité du passage d’une mémoire communautarisée à une mémoire commune, en France, et entre historiens algériens et historiens français ». La France a peur de l’islam : d’abord parce que, dans un racisme séculaire, elle s’est habituée à la considérer comme une religion inférieure, pour tenter de préserver son apparente supériorité. Elle a aussi peur de l’islam car elle craint de perdre son identité traditionnelle. Plus la France a nié cette religion, plus elle a été le ciment d’adeptes plus nombreux. C’était le cas durant la colonisation en Algérie. C’est le cas aujourd’hui en France. La pratique de l’islam va exploser au début des années 80 dans une forme de quête identitaire que la république n’a pas su satisfaire face au poison du racisme qu’elle subissait, fondé en grande partie sur une histoire falsifiée. Ce paradoxe explose dans les mémoires des descendants de ces massacrés qui ne peuvent comprendre pourquoi la République continue de développer un discours honorifique envers ces militaires qui ont, en réalité fracturé sa mémoire. Il n’y a donc pas de communautarisation des mémoires mais l’incompréhension d’un récit falsifié et d’un déni de ce qui s’est réellement passé. Sur l’intégrisme religieux que vous ne quantifiez pas mais qui semble d’une manière sous-jacente et votre obsession n’est pas là encore une réalité objective. Je suis à l’opposé de cette approche facile et je rejoins Alain Badiou (2015) lorsqu’il affirme : « La possible fascisation d’une partie de la jeunesse, qui se donne à la fois dans la gloriole absurde de l’assassinat pour des motifs « idéologiques » et dans le nihilisme suicidaire, se colore et se formalise dans l’islam à un moment donné, je ne le nie pas. Mais la religion comme telle ne produit pas ces comportements. Même s’ils ne sont que trop nombreux, ce ne sont jamais que de très rares exceptions, en particulier dans l’islam français qui est massivement ­conservateur…C’est pourquoi je propose de dire que c’est la fascisation qui islamise, et non l’islamisation qui fascise ».  Le poison racisme gangrène la population maghrébine en France et surtout algérienne avec une triple peine et vous devriez le savoir en tant Président du conseil d’orientation de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration. La première sentence est d’être très souvent considérée comme étranger dans le regard de l’autre, car enfant de la tragédie coloniale, avec le stigmate de ces indigènes qui se sont battus pour ne pas être français, tout en venant s’installer en France en réclamant les mêmes droits. Ensuite, le fait d’être musulman dans la cité française se confronte à l’image séculaire de cette religion qui est maltraitée depuis au moins mille ans. Enfin, ces musulmans dont la majorité est algérienne sont les supposés porteurs du nouvel antisémitisme français, faisant de cette population, la cible privilégiée du poison français (le racisme) alors que l’on aurait pu croire que le système les en aurait protégés un peu plus du fait d’un racisme démultiplié à leur encontre. Il suffit de lire Georges Bensoussan, dans « Les Territoires perdus de la République » (2002): « C’est cet antisémitisme que l’immigration arabo-musulmane dans notre pays a introduit au sein de la République ». Je crains que votre idée phare de communautarisation risque d’alimenter (sans le vouloir) un peu plus la stigmatisation de cette population où les franco-algériens sont la principale composante.

    SUR LES JUIFS D’ALGERIE, SUR LE MONDE DE CONTACT

    « Partagés entre leurs deux patries, la France qui leur a donné l’exercice de la citoyenneté par le décret Crémieux de 1870, et l’Algérie, terre natale où ils étaient enracinés, les Juifs d’Algérie n’ont pas basculé dans le camp de l’indépendance algérienne, sauf des groupes de militants, comme les frères Timsit, ou les Sportisse. Ils ne répondront pas plus, collectivement, aux chants de sirène de l’OAS, malgré certes quelques exceptions, comme à Oran. Que pouvons-nous faire ? déclarera alors Jacques Lazarus, un des leaders de cette communauté juive. Être vigilant, ne jamais provoquer, mais tout tenter pour éviter de subir ». « Les juifs d’Algérie appartiennent, pour beaucoup d’entre eux, à ce monde du contact, et les jeunes d’aujourd’hui qui appartiennent à cette communauté veulent comprendre cette part d’Orient qu’ils portent toujours en eux ». La population juive d’Algérie vit depuis des siècles en Algérie mais depuis la conquête en 1830, il y a eu de nombreux point de ruptures. Votre présentation d’une communauté juive vivant en grande partie en pleine harmonie avec les arabes est une vision fantasmée de la réalité coloniale.Le premier épisode est lié à la conquête en 1830 justifiée par le supposé coup d’éventail du Dey D’Alger au Consul Deval qui ne souhaitait pas répondre favorablement aux dettes françaises contractées par deux négociants juifs de Livourne Busnach Jacob Bacri. C’est l’instrumentalisation de cette dette par ces deux négociants juifs qui sera le prélude à la conquête de l’Algérie et qui restera dans la mémoire des algériens. Durant cette conquête, d’autres négociants juifs de Livourne et d’ailleurs profitent de cette invasion en s’accaparant d’un certain nombre de biens comme le confirme R.Ayoun, B.Cohen, G.Nahon (1982).Le décret Crémieux de 1870 accentue le clivage entre les deux communautés : des émeutes anti-juives à Oran en 1897 ou à Constantine en 1934 cristallisent les rapports entre arabes et juifs. Les évènements du 8 mai 45 où des milices composées également de juifs sous la houlette de André Achiary renforcent l’écart entre ces populations. Mais c’est surtout la position ambiguë des juifs -pour ne pas dire hostile- pour l’indépendance de l’Algérie qui sera décisif dans la rupture définitive entre juifs et arabes. La population juive d’Algérie n’était peut-être pas dans sa majorité pour les ultras de l’OAS comme vous le soulignez mais dans l’ensemble pour le maintien de l’Algérie française. L’assassinat de Cheikh Raymond en 1961 par la résistance algérienne et l’interdiction de voyage d’Enrico Macias jusqu’à ce jour doivent nous interpeller sur les réminiscences coloniales. Sur le monde de contact dont vous faites allusion chez les jeunes juifs, il est bienvenu chez les algériens à condition qu’il ne soit pas la reproduction d’un poison racisme insidieux où ils seraient désignés comme les nouveaux porteurs de l’antisémitisme français (souvent à cause de leurs soutiens à la cause palestinienne) comme l’affirme aussi Francis Khalifat, le Président du CRIF : « On ne peut ignorer une réalité ; les agressions de l’antisémitisme au quotidien sont le fait de jeunes musulmans dans ces quartiers difficiles, 18 février 2019, journal Le Parisien ». Le CRIF, organisation représentative très influente en France et fervent soutien d’Israël  m’amène à rester perplexe sur ce supposé monde de contact passé et présent de la communauté juive dont vous parlez. Cette dimension est renforcée par l’axiome Algérie-Palestine, France-Israël, un dénominateur commun : le colonialisme. Le colonialisme français en Algérie et le colonialisme israélien en Palestine répondent à la même logique, la domination par la violence d’un peuple sur un autre avec une inégalité des droits. Le pouvoir colonial et plus précisément l’idéologie socialiste, où la communauté juive est fortement présente, a toujours soutenu le mouvement colonial sioniste. Dans le même esprit, Guy Mollet sera un fervent défenseur d’Israël tout en étant le père de la guerre totale en Algérie. Le soutien à Israël se justifie comme moyen de défense de « l’Occident » en Orient face aux ennemis de toujours que sont les musulmans. Je suis donc à l’opposé de votre vision des juifs d’Algérie comme population de contact avec les autochtones : la position principale était réfractaire à l’indépendance algérienne générant une rupture définitive avec la résistance algérienne. Je confirme également qu’un certain nombre de juifs se sont engagés au péril de leurs vies pour que l’Algérie soit indépendante. Je pense tout particulièrement à des personnages comme Henri Alleg que j’ai eu l’honneur de rencontrer mais aussi Henri Curiel, et tous les autres. Aujourd’hui, les algériens (dans leur grande majorité) n’ont pas de problèmes avec les juifs, seulement une volonté d’être solidaires de leurs frères palestiniens qui subissent encore en 2021 le joug colonial israélien.

    SUR LE RAPPORT ECONOMIQUE

    « On le voit bien avec ces chiffres impressionnants, la France et l’Algérie entretiennent un partenariat important sur le plan économique. Et pourtant… Pourquoi ces rapports si denses donnent-t-ils toujours l’impression d’une conflictualité latente entre les deux pays ? Pourquoi cette méfiance, cette absence de corrélation entre le volume des échanges économiques et la distance des relations politiques ? La clé de ce mystère se trouve, bien sûr, dans la longue histoire coloniale qui a provoqué tant de blessures, de ressentiments, de ruminations mémorielles… » Je suis étonné par votre réaction, Pourquoi cette crispation continue ? Parce que vous devriez savoir que ces échanges commerciaux enferment l’Algérie dans une dépendance multiforme à l’avantage de la France alors qu’elle devrait être beaucoup plus autonome : Souvenons-nous de cette Algérie qui exportait du blé, des fruits et légumes en grande quantité avant 1830 à la France. Vous surestimez également la nature efficiente de ces échanges où, en réalité, les investissements réels opérés sont très faibles, avec des transferts de technologies quasi nuls et des taux d’intégrations tellement faibles que ces supposés investissements augmentent paradoxalement la facture en devises de l’Algérie, l’effet inverse escompté. L’exemple de Renault devrait vous alerter sur le mirage de ce type de projet pour l’Algérie où la production locale coûte plus cher que l’importation alors que l’objectif est inverse. Enfin, vous devrez logiquement admettre que l’Algérie peut être exaspérée par la profusion du poison corruption dans les relations bilatérales. Le cas de l’autoroute Est-Ouest ou celui de la société Egis, société détenue indirectement par l’Etat français, condamnée récemment par la justice française pour corruption d’un agent public étranger (en Algérie) ne peut qu’édulcorer votre vision fantasmée des relations économiques France Algérie.

    SUR LES HARKIS

    « Les enfants des harkis ont les mêmes droits que le reste des Algériens, à condition qu’ils défendent ce paisible pays. Les enfants des harkis ne sont pas responsables des actes de leurs parents. Bien accueillie par une partie de la communauté harki, la façon de procéder est toutefois condamnée par une autre importante partie : comment dissocier, voire opposer, la figure du père à celle des enfants ? Comment accepter de revenir en Algérie, sans la présence de ses parents ? Faut-il condamner les actions passées de son père comme condition d’un retour possible ? Les dirigeants algériens insistent sur le traumatisme de violence subi pendant la période de guerre pour justifier leur position, qui ne bougera pas ». « Un autre volet de cette opération visera les Harkis : des annonces sont attendues sur la question de l’indemnisation ainsi que des gestes symboliques sur les lieux de mémoire de cette communauté. C’est dans le même sens que le 24 juillet 2020, le président Macron m’a confié la mission dont ce rapport rend compte ». La communauté harki ne constitue pas un corps homogène dans sa relation passée avec l’Algérie, entre ceux qui se sont ralliés à la France par misère sociale, ceux qui ont torturé ou assassiné mais aussi ceux qui étaient passifs se rangeant du côté du plus fort pour sauver leur peau, le traitement ne peut être identique. Les harkis ont raison de défendre leurs droits et ils sont en train d’obtenir gain de cause. La loi de 2005 renforce leurs positions dans la société française et une allocation de reconnaissance pour service rendu en Algérie leur est allouée avec un montant de 30 000 euros par harki. Par contre cette défense des droits ne doit pas se faire sur le dos des algériens qui refusent leur retour en Algérie (sauf des enfants) car la réconciliation pleine et entière est loin d’être aboutie. Il serait bien utile de noter dans votre rapport votre insistance à de nouvelles indemnisations des harkis. Cette population qui a été considérée pendant de nombreuses années en France comme des sous-hommes parqués dans des camps de fortune a raison de demander – via son Comité National de Liaison de Harkis (Cnlh) – à l’Etat français une réparation globale de 40 milliards d’euros comme le souligne son Président. Les négociations sont en cours, la France leur propose à ce jour 40 millions d’euros, soit 100 fois moins. Vous comprendrez aisément la contradiction flagrante dans le traitement discriminant des victimes de cette période coloniale. Pour les toutes les victimes, des indemnisations à profusion sont opérées sauf pour les algériens, l’égalité de traitement aurait dû être la règle mais vous ne semblez pas choqué outre mesure par cette disparité inexplicable.

    SUR LA QUESTION DES EXCUSES, UN DETOUR PAR L’ASIE

    « Je ne sais pas si un nouveau discours d’excuses officielles suffira à apaiser les mémoires blessées, de combler le fossé mémoriel qui existe entre les deux pays ».Vous travaillez sur l’Algérie depuis de nombreuses années et pourtant vous n’avez toujours pas compris que ces excuses sont indispensables pour panser les tragédies qu’on vécues les algériens dans leur chair et dans leur âme. Comme une dignité retrouvée, une reconnaissance d’être semblable, une forme de réparation politique et symbolique un peu comme le Président Chirac l’a fait avec la communauté juive pour la Shoah en 1995. Peut-être me rétorquerez-vous que ce n’est pas similaire, le martyr juif représentant le stade suprême de la tragédie historique. Il n’y a pas de concurrence dans la souffrance, toutes les victimes sont égales et ce sont les responsabilités qui sont toujours inégales. Le traitement discriminant des victimes fragilise les assises d’une égalité pleine et entière, ce qui est inacceptable dans une grande démocratie comme la France. Votre détour par l’Asie est inopérant et l’on s’y perd avec une tentative de démonstration brouillonne. Il ne fallait pas aller aussi loin et rester chez nos voisins européens pour constater la pratique et la capacité de ces nations à regarder leurs démons du passé, en réparant politiquement et financièrement leurs barbaries coloniales. L’exemple de l’Italie face à Libye devrait vous éclairer avec la question : et pourquoi pas la France aussi ? . Le plus surprenant sur ce dernier thème consacré aux excuses, c’est que vous transcrivez d’une manière partielle les propos du Président Macron en omettant volontairement sa volonté de présenter des excuses : Votre version « Pour Emmanuel Macron, cette opération vérité sur la guerre d’Algérie avait commencé par une déclaration en pleine campagne présidentielle, sur le fait que la colonisation est un crime contre l’humanité ». P58 La version du Président Macron « La colonisation fait partie de l’histoire française, poursuit-il. C’est un crime, c’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie. Et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes. » C’est très grave parce que vous omettez des propos d’une importance particulière qui renvoie à la réparation politique du fait colonial. Il semblerait que la volonté du Président Macron de présenter des excuses vous gênait dans votre longue tentative de démonstration de « Ni repentance ni Excuse ». Vous devriez vous référer aux écrits de Gilbert Meynier largement repris dans la revue Histoire coloniale et post coloniale, auteur que vous citez à plusieurs reprises dans votre rapport : « Quelles qu’aient été les responsabilités de la société, c’est bien la puissance publique française qui, de 1830 à 1962, sous la Vème République, a conduit les politiques coloniales à l’origine de ces drames. Sans omettre la complexité des phénomènes historiques considérés, c’est bien la France qui a envahi l’Algérie en 1830, puis l’a occupée et dominée, et non l’inverse : c’est bien le principe des conquêtes et des dominations coloniales qui est en cause ». « Sur le sujet tant controversé de la « repentance », nous pensons que les historiens de France devraient s’entendre pour rendre publique une déclaration commune dans laquelle ils soutiendraient le principe d’une reconnaissance de responsabilités de la puissance publique française dans les traumatismes qu’a entraînés la colonisation. ». « Il est impératif que la France fasse une déclaration solennelle qui prenne acte du fait colonial et de ses conséquences sur le peuple algérien, notamment les massacres, les crimes coloniaux, les dépossessions qui sont le fait des décisions de la puissance publique française, c’est-à-dire de l’Etat français… Le minimum serait d’assortir cette déclaration de reconnaissance d’une proposition d’indemnisation pour les victimes ou leur descendance » (G. Meynier, 4.12.2011).

    SUR LES ARCHIVES

    « Ajoutons que si la France rétrocédait les archives – en originaux ou en copies – tenues en Algérie du temps de la colonisation, l’Algérie devrait elle aussi faciliter l’accès aux nombreuses archives – dites de gestion – restées sur place et qui sont non consultables. Ainsi, toutes les archives portuaires, médicales, universitaires, financières, départementales, municipales, plus celles de la Justice, du notariat et du cadastre sont difficilement accessibles aux chercheurs français ». « L’ensemble de ces fonds constitue un bien ou un patrimoine commun. Il s’agit d’un héritage à partager entre héritiers » Sur les archives, il est à noter que depuis 60 ans, elles sont principalement en France et ont été exploitées et même nettoyées pour certaines, comme tous les spécialistes le savent. L’Algérie a raison de demander sans condition la restitution de toutes les archives. La question reste posée de savoir si elle aura la capacité d’obtenir gain de cause sans contrepartie dommageable pour le pays. Ce bien commun -dont vous parlez tant- où l’Algérie devra ouvrir ses archives est une question à plusieurs niveaux : pour ses chercheurs c’est une évidence et il faut combler rapidement cette lacune. Pour les étrangers dont les enfants de l’ex-puissance coloniale, la question reste posée et la mise en œuvre devra être analysée en profondeur pour ne pas fragiliser un peu plus l’Algérie sur cette question mémorielle.

    SUR LA MEMOIRE PAR LA FORCE DES IMAGES

    « Autour de cette séquence particulière, la guerre d’Algérie, qui a bousculé fortement l’histoire de la France contemporaine, les images apparaissent désormais avec une grande force d’évocation, de restitution, de mémoire. ». Vous avez raison, l’image peut être un support puissant de compréhension et d’apaisement des mémoires. Mais il faudra en urgence déboulonner ces plaques pour ces militaires honorés par la France avec des places, avenues et boulevards à leurs noms comme pour les remercier de leurs boucheries sur les indigènes algériens. Ce paradoxe explose dans les mémoires des descendants de ces massacrés qui ne peuvent comprendre pourquoi la République continue de développer un discours honorifique envers ces militaires qui ont, en réalité, sali sa Mémoire.

    SUR LES POLLUTIONS DES SITES NUCLEAIRES (ET CHIMIQUES)

    « Si aucun rapport n’a été publié depuis lors, il semble toutefois que les échanges entre la France et l’Algérie se soient poursuivis pour qu’un accord franco-algérien soit trouvé sur une remédiation des anciens sites d’essais ». Vous semblez optimiste sur un futur accord franco algérien relatif aux dégâts écologiques opérés alors que la réalité est autre. Depuis plus de vingt années, l’Algérie demande le nettoyage des sites nucléaires mais la position française reste latente, comme si le temps permettrait d’amoindrir la vigueur de cette revendication en faisant miroiter un hypothétique accord. La remise en état des sites nucléaires (mais aussi chimiques) où des expériences ont été opérées avec des substances d’une toxicité très élevée est urgente.   Les conséquences sont dramatiques pour l’écosystème algérien et en particulier pour les populations locales. Populations qui devront être indemnisées comme partout dans le monde. Le montant des nettoyages des sites et l’indemnisation des victimes risque de coûter plusieurs centaines de millions d’euros, un début peut être pour une future réparation globale.

    SUR LE 17 OCTOBRE 1961, LE 8 MAI 45 ET TOUS LES AUTRES

    Cette date symbolise un crime d’Etat confirmant que la violence extrême sur les algériens a été opérée jusqu’à la veille de l’indépendance comme si elle ne voulait rien lâcher, contrairement à ce que vous affirmez dans votre monde fantasmé d’interactions et de contact. François Hollande avait signé aux côtés de personnalités telles Stéphane Hessel, Edgar Morin, Jean Daniel Raymond Aubrac ou encore vous-même, un appel pour la reconnaissance du 17 Octobre 1961 comme “crime d’État”. Une fois devenu Président de la République française, le Président Hollande fera marche arrière. Il semblerait que vous aussi dans vos préconisations, vous ne proposez plus la reconnaissance du 17 octobre 1961 comme crime d’Etat, pourquoi cette marche arrière entre 2011 et 2021. Le temps semble vous raidir. Étrangement, rien dans votre rapport concernant la reconnaissance du 8 mai 45 qui est un crime contre l’humanité, mais aussi tous les autres massacres à grande échelle sur des populations civiles comme celui de Beni Oudjehane, votre silence m’interpelle.

    14.  SUR LES VICTIMES

    « Louisette Ighilahriz dans Algérienne (Fayard/Calmann-Lévy, 2001), retrace son itinéraire militant et comment elle fut victime de la torture. Son autobiographie est emblématique de la douloureuse histoire franco-algérienne, au moment où le général Aussaresses, dans Services spéciaux Algérie, 1955-1957 (Perrin, Paris, 2001) publie son récit de vie qui prend parfois la forme d’une apologie des exactions commises pendant la guerre ». Je dois vous dire que vos appréciations me laissent un peu perplexe, tant sur Louisette Ighilahriz que sur Paul Aussaresses. Pour Louisette Ighilahriz : Elle ne fut pas simplement victime de la torture comme vous le signalez, elle a subi un crime dont personne ne revient indemne, mais elle reste debout, digne et fière d’avoir combattu le colonialisme français. Pour Le général Paul Aussaresses, selon vous : « son récit de vie qui prend parfois la forme d’une apologie des exactions commises pendant la guerre ». Non, Mr Stora, le général Aussaresses a fait un brûlot qui, sur le fond du début jusqu’à la fin de son ouvrage, fait l’éloge de la torture.   Il sera condamné en 2004 pour apologie de la torture, exclu de l’ordre français de la Légion d’honneur avec une amende de 7500 euros. La différence est de taille avec votre version. Lui qui affirmait : « Suis-je un criminel ? Un assassin ? Un monstre ? Non, rien qu’un soldat qui a fait son travail de soldat et qui l’a fait pour la France puisque la France le lui demandait ». Vous êtes un historien expérimenté, le poids des mots est important, ces deux exemples prouvent que la colonisation était un système commandité par l’Etat français qui ne peut plus se défausser de ses responsabilités historiques. Enfin, il aurait été peut-être utile de préciser le nombre de victimes durant cette période, pour mieux illustrer la puissance dévastatrice durant cent trente-deux ans de la colonisation loin de la brutalisation et du monde du contact dont vous parlez.

    SUR LES INTERACTIONS ET LE MONDE DU CONTACT

    Vous avez, via le titre Interactions, un monde contact à la page 27 une multitude d’exemples pour tenter de nous prouver que les algériens avaient quasiment obtenu les mêmes droits au fil du temps «Ce monde du contact s’est aussi développé par l’obtention progressive des droits de citoyenneté, qui s’est développé progressivement comme l’explique l’historien Guy Pervillé» : Ce que vous oubliez sciemment de dire c’est que durant près de 130 ans de colonisation, les algériens étaient des sujets et qu’ils ne disposaient pas des mêmes droits, parce qu’on considérait incompatible l’islam et la citoyenneté française, avec quelques rares exceptions. Pour obtenir la nationalité française, seule la naturalisation pouvait le permettre, naturalisation rare comme le confirme votre source Guy Pervillé sur son site internet. « En Algérie, on avait donc choisi de maintenir à l’égard des musulmans la procédure la plus difficile, la plus soumise au contrôle de l’État, celle de la naturalisation. Et on ne la facilitait pas ! Le parcours d’un postulant était parsemé d’obstacles. La procédure de naturalisation était d’autant plus difficile que l’administration locale faisait preuve d’une rare bonne volonté. Tous les témoignages concordent en ce sens. Mais au plan politique et militaire, un processus a déjà été engagé, qui mène en 1962 à l’indépendance de l’Algérie. À cette date, seuls quelque dix mille musulmans sont pleinement français, soit qu’ils aient été eux-mêmes naturalisés, soit qu’un de leur parent l’ait été ».

    SUR LES DEUX IMAGINAIRES

    « Ces épisodes d’une conquête longue et sanglante a marqué durablement les familles algériennes, et reste peu connu aujourd’hui encore dans la société française, surtout habituée aux récits sur la mission civilisatrice de la France ». « Au récit d’un nationalisme français valorisant la construction de routes permettant la modernisation du commerce, des hôpitaux qui font reculer les maladies, des écoles chargés de combattre l’analphabétisme… s’oppose le souvenir persistant de la dépossession foncière massive, de la grande misère dans les campagnes, ou de la perte de l’identité personnelle avec la fabrication des SNP (Sans Nom Patronymique) ». Je ne suis pas de ceux qui considèrent la France comme la barbarie éternelle et les algériens comme les victimes éternelles, mais il essentiel d’affecter les responsabilités aux acteurs en présence : ne pas le faire, comme vous vous y déployez astucieusement dans votre rapport, c’est inéluctablement figer encore un peu plus les mémoires. Je vous renvoie à nouveau à Gilbert Meynier que vous citez à plusieurs reprises dans votre rapport : « Pour nous, la reconnaissance officielle de responsabilités françaises pourrait être unilatérale : il est salutaire de commencer à balayer devant sa porte : ce sont bien les Français qui ont envahi l’Algérie, pas l’inverse. » Dans le cas de l’Algérie, elle concernerait bien sûr au premier chef les centaines de milliers d’Algériens massacrés, de la guerre de conquête coloniale de 1830-1857 à la guerre manquée de reconquête coloniale de 1954-1962, en passant par les répressions sanglantes d’insurrections (1864, 1916/1917, 1945…), dépossédés de leurs terres et clochardisés en masse en une armée errante de désoccupés, discriminés au politique par le refus de la citoyenneté française, et au juridique par le Code de l’Indigénat, sous-éduqués enfin : d’après les chiffres officiels français, en 1954, seulement 14,6% des enfants algériens étaient scolarisés dans les écoles françaises ; cela alors que l’Algérie était composée de trois départements français et que les lois Ferry s’y appliquaient ».

    CONCLUSION

    Votre rapport est fort intéressant parce qu’il nous éclaire sur le long chemin à parcourir avec une posture développée supposée ambitieuse, mais en réalité qui nous fait reculer dans l’apaisement des mémoires. Vous n’avez pas su saisir l’opportunité de franchir un palier qui était celui de la responsabilité et de la reconnaissance. La mission était trop grande pour un seul homme, ce n’est pas grave car ce n’est qu’un rapport soumis à appréciation du Président Macron qui aura le dernier mot. Ce qui est troublant, c’est qu’il semblerait que vous vous soyez raidi avec le temps, comme si votre vocation d’historien avait été supplantée par une dimension politique, non pas celle du Président Macron qui avait courageusement ouvert la voie en reconnaissant les crimes contre l’humanité et les excuses nécessaires, mais celle d’une posture politique sur l’histoire commune entre la France et l’Algérie. Au lieu de s’inscrire dans cette continuité idéologique du Président Macron, vous avez fait marche arrière avec l’ambition d’esquiver les questions clés et de surfer sur le thème de symétrie des responsabilités et la communautarisation des mémoires qui stigmatise toujours un peu plus les franco-algériens.

    UNE PROBLEMATIQUE INTERDISCIPLINAIRE

    Également, des erreurs grossières, une formalisation opaque ne permettant pas au lecteur de se fixer sur l’essentiel. Ensuite, une stratégie de ne pas répondre précisément à la mission qui vous était allouée de percevoir l’état des lieux des deux côtés de la méditerranée sur cette question cruciale de la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie. Une stratégie fermant les portes à de nombreux acteurs clés en France et en Algérie, historiens, intellectuels et personnalités de la société civile. Mais aussi plus gravement, l’occultation des excuses exprimées par le Président Macron en 2017, le projet de criminalisation de la colonisation en Algérie ou la question de la réparation initiée par des intellectuels français et algériens où le Conseil Constitutionnel français avait statué favorablement en 2018.Sur vos recommandations, elles n’apportent rien de nouveau que les conclusions des comités mixtes franco-algériens qui se réunissent régulièrement, sinon une marche arrière dans l’apaisement des mémoires.   Ce ne sont pas les quelques mesures techniques proposées qui permettront de passer un palier dans les rapports algéro- français, ce sont les mesures politiques de responsabilités qui le permettront. Les quelques propositions semblent maintenir l’essentiel, en l’espèce la position dramatique de ne pas reconnaître pleinement les responsabilités de l’Etat français qui continue à gangrener les mémoires de millions de personnes en France et en Algérie.

    UN ENTRE DEUX PERILLEUX, SYMETRIE DES RESPONSABILITES ET ASYMETRIE DES REPARATIONS

    Vous avez fait le pari de surfer sur un entre-deux où les responsabilités étaient toujours symétriques pour sauver une laborieuse tentative de démonstration qui ne pouvait aboutir pour faire face aux démons du passé. Avec une équation intenable, la symétrie des mémoires et des responsabilités, face à une asymétrie des réparations à l’encontre des victimes, le tout renforcé par une formalisation difficile d’accès comme si volontaire. Vous avez été me semble-t-il un ami de l’Algérie de longue date avec sûrement de nombreux amis et je souhaite que vous le restiez tout en percevant mieux l’âme des algériens, ce qu’ils ont vécu, ce qu’ils sont aujourd’hui et ce qu’ils veulent devenir. Les algériens représentent une nation avec une âme collective rebelle et combative qui ne supporte pas depuis toujours l’humiliation. Depuis 1962, l’histoire post-indépendante de l’Algérie a souvent été troublée, cherchant toujours sa voie y compris dans des épisodes tragiques mais toujours fidèles à l’esprit libre et digne de ses Chouhadas.

    LE COURAGE DE PASSER UN PALIER .

    La France est un grand pays démocratique et sa grandeur se mesure à sa capacité à digérer ces vieux démons, elle l’a déjà prouvé à travers le temps, comme en 1995 avec la shoah. Je suis certain qu’elle y arrivera avec l’Algérie, courage et détermination seront nécessaires pour une décolonisation des mémoires et une réparation pleine et entière de toutes les victimes. Nous sommes contraints de réussir dans l’intérêt des deux pays mais les intellectuels des deux bords de la méditerranée doivent avoir le courage de s’impliquer pour permettre le passage à une nouvelle ère de fraternité et de véritable partenariat

    L’ALGERIE FACE A SES RESPONSABILITES

    L’Algérie devra, elle aussi, assumer ses responsabilités en ne se cachant plus derrière une instrumentalisation mémorielle pour se dédouaner de ses insuffisances chroniques, avec l’impérieuse nécessité de rupture avec la triangulation autoritarisme, rente, poison corruption pour se recentrer sur sa véritable richesse qui est celle de son peuple composite. Ces algériens de l’intérieur et de l’extérieur qui attendent tous un grand projet pour donner envie à la nation de se re-construire. Ce peuple algérien qui a su prouver par le hirak qu’il pouvait être capable du meilleur si on le laissait s’exprimer. Enfin, rappelons-nous, durant cet interview de 2017, le candidat Président Macron a eu le courage de passer un pallier en répondant à un jeune journaliste nommé Khaled Drareni. Aujourd’hui ces deux personnages sont au centre des regards de leurs pays respectifs, le Président Macron face à son destin avec la question de savoir s’il pourra poursuivre jusqu’au bout sa quête de vérité et d’apaisement. De son coté, Khaled Drareni est incarcéré depuis plus de 8 mois en Algérie pour avoir simplement exercé son métier de journaliste en couvrant le Hirak. C’est aussi cela la singularité et le paradoxe algérien, capable du meilleur comme du pire. Je suis persuadé que c’est le meilleur qui émergera avec toutes les bonnes volontés en France et en Algérie.

    DU RESPECT POUR VOTRE TRAVAIL MALGRE LES DIVERGENCES

    Ma correspondance s’est voulue directe, franche sans concession : le sujet est grave, dépasse nos identités intellectuelles car la dignité de millions de gens est en jeu en France et en Algérie. Je suis certain que vous me comprendrez et que nous pourrons échanger, y compris dans la divergence, dans l’intérêt respectif de nos deux pays. Veuillez croire, Cher Professeur, à l’expression, de mes sincères salutations.

    Pr Seddik S. LARKECHE
    larkeche.seddik@gmail.com
     De formation interdisciplinaire, Seddik LARKECHE est un intellectuel franco-algérien, Expert international en gestion stratégique des risques. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Risque Algérie et stratégies de développement 1830-2030 (2012, Editions L’Harmattan) et Le Poison Français, Lettre au Président de la République, Préface de Roland Dumas, (2017, Editions Ena). Il est Professeur des Universités. Ses recherches portent sur le risque pays et en particulier sur le Risque Algérie. Il est le précurseur de la demande de réparation financière des crimes coloniaux français en Algérie que le Conseil constitutionnel français a reconnu le 9 février 2018. Il vient d’achever l’ouvrage « Du poison algérien au génie d’une nation, lettre au Président de la République Algérienne (sortie 2021).

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  • La Cour polonaise a ordonné à des historiens de présenter des excuses pour leur livre sur l’implication de la Pologne dans l’Holocauste.

    Un tribunal de Varsovie a décidé mardi que deux historiens avaient terni la mémoire d’un villageois polonais dans un livre sur l’Holocauste et qu’ils devaient s’excuser. Depuis, des universitaires avertissent que cela risque de décourager les recherches historiques sur les actions des Polonais pendant la Seconde Guerre mondiale – exactement ce que recherche le gouvernement.

    Plus de sept décennies après l’horreur, le conflit reste un sujet politique d’actualité en Pologne, où le pouvoir affirme que les études montrant la complicité de certains Polonais dans le meurtre de Juifs par l’Allemagne nazie sont une tentative de déshonorer un pays qui a énormément souffert dans le conflit – comme si l’un et l’autre étaient incompatibles.

    Le tribunal a décidé que Barbara Engelking et Jan Grabowski, les auteurs de l’ouvrage en deux volumes « Nuit sans fin, où le sort des Juifs dans certains comtés de la Pologne occupée », doivent s’excuser d’avoir déclaré qu’Edward Malinowski avait livré des Juifs aux nazis. N’est-il pas essentiel de savoir si c’était vrai ?

    Mais il n’est pas allé jusqu’à leur ordonner de verser des indemnités.

    « La décision du tribunal ne doit pas avoir un effet tétanisant sur la recherche universitaire. De l’avis du tribunal, la somme demandée de 100.000 zlotys (27.017 dollars) constituerait un tel facteur », a déclaré la juge Ewa Jonczyk.

    Des universitaires polonais, des organisations juives, et Yad Vashem ont également exprimé leur inquiétude quant au fait que le procès pourrait porter atteinte à la liberté de la recherche. Engelking a déclaré que l’affaire visait à avoir un tel effet. Cela semble évident. Dreuz a également reçu des menaces pour avoir publié des articles qui ne convenaient pas aux autorités polonaises.

    « Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une sorte d’effort pour créer un effet de blocage, pour montrer aux universitaires qu’il y a des questions sur lesquelles il ne faut pas se concentrer », a-t-elle déclaré.

    Le Congrès juif mondial a déclaré qu’il était « consterné » par cette décision.

    Engelking et Grabowski prévoient de faire appel du verdict de mardi.

    Des recherches controversées

    L’affaire avait été portée devant la justice par la nièce de Malinowski, Filomena Leszczynska, âgée de 81 ans, et fut financée par la Ligue polonaise contre la diffamation, qui s’oppose aux allégations d’implication polonaise dans le meurtre de Juifs.

    L’avocate de Leszczynska, Monika Brzozowska-Pasieka, a fait valoir qu’Engelking et Grabowski n’avaient pas suivi une méthodologie de recherche correcte lors de la compilation du livre, accusation que Grabowski a démentie.

    « Filomena est extrêmement satisfaite de ce verdict », a déclaré Mme Brzozowska-Pasieka après le procès. « La question de la compensation depuis le début était une question secondaire ».

    • La quasi-totalité des 3,2 millions de Juifs de Pologne ont été exterminés pendant plus de cinq ans sous le régime nazi, soit environ la moitié de tous les Juifs tués pendant l’Holocauste par les Européens.
    • Trois autres millions de personnes non-juives sont également mortes sous l’occupation nazie de la Pologne.

    De nombreuses recherches suggèrent que des milliers de Polonais ont risqué leur vie pour aider les Juifs, tandis que d’autres ont participé au génocide. De nombreux Polonais ainsi que le gouvernement n’acceptent pas de telles conclusions.

    • En 2018, une réaction internationale a forcé le parti au pouvoir, le parti Droit et Justice (PiS), à abandonner une loi qui aurait fait un crime de suggérer que la Pologne portait une quelconque responsabilité dans les atrocités nazies.
    • Grabowski a déclaré à Reuters avant la décision de justice que l’affaire couvrait un motif similaire à la loi proposée, en essayant d’établir l’atteinte à la dignité nationale comme motif de poursuite pour de telles revendications à l’avenir.
    • Mme Brzozowska-Pasieka a nié que l’affaire visait à introduire de nouvelles voies de recours, mais a simplement cherché à protéger les droits personnels de son client.                                                                                                                                                                                                                    La Pologne pense n’avoir aucune responsabilité dans le génocide des Juifs (dreuz.info)   
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  • La signification politique et idéologique du Rapport de Benjamin Stora. On ne dépasse jamais une page d’histoire sans la lire jusqu’à la dernière ligne

    Cet article est le développement de celui écrit pour le site « Rouge Midi » publié le 1er février 2021.

    En juillet 2020 le président Emmanuel Macron confie à l’historien Benjamin Stora la mission de produire « un rapport sur les questions mémorielles portant sur la colonisation, et la guerre d’Algérie » dans l’objectif d’affirmer « une volonté nouvelle de réconciliation des peuples français et algériens » ancrée sur un « travail de mémoire, de vérité et de réconciliation [i] ». La veille de la remise du rapport les services de la présidence précisaient : « Des « actes symboliques » sont prévus mais il n’y aura « ni repentance ni excuses » [ii]. » Le président de la République reprend dans ces précisions le vocabulaire de l’extrême-droite qui dénonce depuis des décennies les exigences de vérités historiques comme constituant une demande de « repentance ». L’exigence légitime de « reconnaissance » de la colonisation comme « crime contre l’humanité » est ainsi transformée en exigence de « repentance ». La question bascule ainsi du champ du politique et de la caractérisation d’une des formes les plus ignobles de l’exploitation à celle de la morale et d’une posture de contrition. Le peuple algérien [pas plus que les militants anticolonialistes de France] n’a jamais massivement été demandeurs d’excuses mais a toujours exigé que toute la vérité sur les horreurs de la colonisation, et non seulement sur celles de la guerre d’Algérie, soit reconnue.

    Le contenu et la logique du rapport Stora

    Disons le d’emblée de nombreux développement du rapport sont pertinents et font plaisir à lire dans un rapport officiel. On ne peut ainsi que se satisfaire de la préconisation « de reconnaissance par la France de l’assassinat de Ali Boumendjel » (p. 96) ou de celle « d’entrée au Panthéon de Gisèle Halimi, grande figure féminine d’opposition à la guerre d’Algérie » (p. 100). Cependant comme le souligne la nièce d’Ali Boumendjel on peut s’interroger sur les raisons et surtout sur la conséquence de singulariser quelques personnes : « A la lecture du rapport, j’ai trouvé étonnant que l’historien français parle particulièrement d’Ali Boumendjel. Pourquoi le distinguer, alors que le Mouvement national algérien et la Bataille d’Alger particulièrement ont donné d’autres Ali Boumendjel ! Il existe tellement d’anonymes qui ont subi le sort affreux des assassinats et de la torture. Pourquoi le singulariser dans la communauté des martyrs algériens ? [iii] » La reconnaissance de quelques assassinats ignobles ne peut être un pas positif qu’à la condition qu’elle ne sert pas de prétexte à la négation des dimensions systémique et totale de la violence coloniale des débuts de la conquête à l’indépendance.

    La logique consistant à reconnaître des « bavures », des scandales », des « dérives », etc., pour mieux occulter le caractère consubstantiellement violent de la colonisation, n’est pas nouvelle. C’est la même logique que nous retrouvons dans la dénonciation des violences de la guerre d’Algérie sur fond d’un silence assourdissant sur les violences de la conquête puis sur celles de 132 ans de colonisation. Benjamin Stora n’échappe pas à cette tendance à découpler la violence d’une séquence (la guerre d’Algérie) de celle de l’ensemble de la période coloniale. Certes il aborde les violences de la conquête et de la colonisation mais de manière allusive, l’essentiel de son rapport restant centré sur la période de la guerre d’Algérie. Le rapport Stora minimise l’ampleur des violences de la conquête que l’historien Gilbert Meynier évalue comme suit sur le seul plan des décès : « au total il y eut disparition peut-être bien d’un quart à un tiers de la population algérienne de 1830 à 1870 [iv]. » S’appuyant sur les données démographiques disponibles, le démographe de l’INED Kamel Kateb évalue les pertes algériennes liées la conquête coloniale comme étant encore plus importantes : « De 1830 à 1856 la population algérienne tomba d’environ 5 à 3 millions à environ 2.3 millions […] En se basant sur ces chiffres, nous pouvons établir que l’Algérie a perdu entre 30 et 58 % de sa population au cours des quarante – deux premières années (1830 – 1872) de la colonisation française [v]. »

    C’est sciemment que le silence est fait sur ces chiffres que Benjamin Stora connaît parfaitement puisqu’il a rédigé la préface du livre de Kamel Kateb. Les enfumades, les exterminations de populations, l’horrible famine de 1866-1868, etc., sont tout simplement absentes d’un rapport censé faire progresser la « vérité et la réconciliation ». Ces occultations permettent en effet d’occulter ce que Youcef Girard appelle à juste titre : « le passé génocidaire de la France en Algérie [vi] ». Prendre en compte cette dimension génocidaire de la conquête rend en effet impossible de réduire le débat à une « concurrence des mémoires » d’une part et à traiter de manière équivalente les mémoires des uns et des autres d’autre part. Le rapport Stora « met sur le même plan victimes et bourreaux, colonisateurs et colonisés, spoliateurs et spoliés, tortionnaires et suppliciés [vii] » résume l’historien et sociologue Ahmed Rouadjia.

    On ne peut rien comprendre aux formes prises par le combat indépendantiste en Algérie sans prendre la mesure de cette violence congénitale à la colonisation et à la colonisation de peuplement plus particulièrement. Voulant se situer au-dessus de la mêlée l’historien acceptant la fonction de « conseiller du prince » tente de « reconnaître » sans froisser les nostalgiques de l’Algérie française ce qui le conduit à une euphémisation permanente. Pour ce faire il doit mettre en place une logique d’équivalence entre tous les acteurs qui apparaissent dans leur ensemble comme coresponsables des violences de la guerre d’Algérie. Bref un « crime contre l’humanité » devient dans cette logique de l’équivalence une « guerre fratricide ». On comprend dès lors les nombreuses réactions négatives au « rapport Stora » en Algérie où aucune famille n’a été préservée, aucune structure sociale n’a été épargnée, aucune assise culturelle n’a échappé à l’œuvre de destruction totale qu’est la colonisation de peuplement.

    C’est justement l’ampleur du traumatisme collectif qui donne tant d’importance à la question des archives qui est largement abordée dans le rapport Stora. Cette ampleur explique l’exigence algérienne de restitution de l’ensemble des archives algériennes rapatriées au moment de l’indépendance : celle de l’Algérie précoloniale démentant l’image d’une « Algérie sauvage » disponible pour l’œuvre civilisatrice, celles de la conquête mettant en exergue des violences exterminatrices de masses, celles de toutes la période coloniale soulignant, entre autre, l’ampleur de la violence que fut la dépossession foncière, celles de la guerre d’Algérie enfin. A l’inverse certains s’opposent logiquement en France à toute restitution des archives considérant celles-ci comme un symbole de souveraineté nationale. Comme pour les autres questions abordées dans le rapport, Benjamin Stora propose une « troisième voie » consistant à restituer les « archives de gestion », cadastre, transport, chambre de commerce, etc., mais à garder en France les « archives de souveraineté » c’est-à-dire celles produites par l’appareil d’Etat (défense, justice, etc.). « Ménager la chèvre et le choux » résume le journaliste algérien Mohamed Kouini :

    “ Les 22 préconisations ou recommandations de ce rapport foisonnent beaucoup plus de gestes symboliques, d’approches plus évènementielles ou commémoratives que d’une réelle volonté de faire éclater la vérité ou les vérités ou de rétablir les droits. Le colonisé et le colonisateur pour Stora sont situés au même niveau. Le sentiment que dégagent les 22 recommandations de l’historien donnent à penser qu’il tente de ménager le chou et la chèvre voire sortir de cette mission, qui lui a été confiée par le chef de l’Etat, indemne et sans susciter du ressentiment dans l’Hexagone [viii]. ”

    La vérité historique à l’épreuve du rapport des forces

    Le rapport Stora est de fait un recul en comparaison des déclarations d’Emmanuel Macron lors de sa visite à Alger en février 2017. Nous aborderons plus loin les raisons qui ont menés Emmanuel Macron, alors candidat à la présidence de la République à de telles déclarations faisant rupture avec le déni massif antérieur. A un journaliste de la télévision « Echorouk TV » il déclare en effet le 15 février 2017 :

    “ Je pense qu’il est inadmissible de faire la glorification de la colonisation. Certains, il y a un peu plus de dix ans, ont voulu faire ça en France. Jamais vous ne m’entendrez tenir ce genre de propos. J’ai condamné toujours la colonisation comme un acte de barbarie. Je l’ai fait en France, je le fais ici […] La colonisation fait partie de l’histoire française. C’est un crime, c’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie. Et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes [ix]. ”

    Le propos est d’autant plus surprenant dans la bouche du candidat qu’il contraste avec une autre déclaration datant de quelques mois auparavant. Dans un entretien au Point de novembre 2016, le même Macron donne en effet une toute autre lecture de la colonisation, y décelant des « éléments de barbarie » et des « éléments de civilisation » c’est-à-dire certes une « œuvre négative » mais aussi une « œuvre positive » : « En Algérie, il y a eu la torture, mais aussi l’émergence d’un Etat, de richesses, de classes moyennes, c’est la réalité de la colonisation. Il y a eu des éléments de civilisation et des éléments de barbarie [x]. »

    Que signifient ces déclarations contradictoires ? La réponse à cette question est, selon nous, à rechercher dans la différence des contextes électoraux d’une part et dans les difficultés contemporaines de l’impérialisme français en Afrique d’autre part. La déclaration de février 2017 se réalise en pleine campagne électorale dans laquelle Macron joue sa participation « ni droite – ni gauche », adopte une posture de transgression et de briseur de tabous politiques et se met en scène comme symbole d’une génération n’ayant pas de responsabilité dans la guerre d’Algérie. Il s’agit dans ce contexte d’attirer les suffrages des héritiers de l’immigration postcoloniale. Le rapport Stora pour sa part s’inscrit dans un contexte de libération de la parole et des actes islamophobes, dans le projet de construction d’un scénario présidentiel binaire « Macron-Le Pen », dans la mise en avant des pseudos dangers « séparatistes » et/ou « communautaristes » comme cœur de la campagne présidentielle. Les électeurs à séduire ne sont plus dans cette logique les héritiers de l’immigration comme en 2017 mais les électeurs du Front National et plus largement tous ceux sensibles aux argumentaires essentialistes et culturalistes que nos médias ont encore plus intensément banalisés ces dernières années. Cette première raison explicative est cependant insuffisante. Seule elle aurait dû mener à une simple reprise du discours cocardier et au refus assumé de la moindre critique de la période coloniale. Le rapport Stora et sa prétention à constituer une « troisième voie » pragmatique reflète également le contexte international.

    L’impérialisme français est confronté depuis plusieurs décennies à des pertes de positions sur le plan économique, à un enlisement sur le plan militaire et à un discrédit grandissant auprès des opinions publiques africaines sur le plan politique. La multiplication des ingérences militaires n’a été d’aucun effet sur le déclin économique français en Afrique : « Le constat est indéniable. Les interventions de l’armée française n’ont pas permis à l’ancienne puissance coloniale de compenser son déclin économique en Afrique, y compris en Libye depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 [xi] » résument les économistes Marc-Antoine Pérouse de Montclos et Thierry Hommel. Confrontée à la concurrence des pays émergents et en particulier de la Chine d’une part et des autres puissances impérialistes [en particulier de l’Allemagne] d’autre part, la présence économique française en Afrique ne cesse de reculer : « D’une manière générale, la part de l’Afrique dans les exportations françaises a diminué de moitié en vingt ans, passant de 11 % en 2000 à 5 % du total en 2017. Premier exportateur européen en Afrique jusqu’en 2016, la France a depuis lors perdu son leadership au profit de l’Allemagne[xii] » rappelle les deux économistes. Si l’interventionnisme militaire français vise à contrecarrer le déclin économique relatif de l’impérialisme français, il ne suffit donc pas à atteindre un tel objectif. Le rapport Stora laisse apparaître cette préoccupation angoissée en indiquant comme une des motivations du travail « mémoriel » proposé … la place de la Chine en Algérie : « On pourrait aussi ajouter à ces questions essentielles […] le fait d’approfondir nos relations économiques au moment où la Chine occupe une place de premier ordre sur le marché algérien » (p. 46).

    Sur le plan politique la situation en Afrique n’est guère meilleure pour l’impérialisme français. Les grands mouvements populaires qui ont secoués le continent depuis la décennie 2010 (Tunisie, Egypte, Burkina, Mali, Côte d’Ivoire, Algérie, etc.) ont mis en exergue le soutien de Paris aux pouvoirs en place au même moment où ceux-ci réprimaient férocement leurs peuples. De nouvelles organisations politiques sont apparues remettant en cause le Franc CFA, les Accords de Partenariat Economique, la présence militaire française au Sahel, etc. En fait une nouvelle génération anticoloniale émerge en Afrique rendant nécessaire un nouveau discours idéologique. C’est donc le rapport des forces qui contraint aujourd’hui la classe dominante à tenter de se relégitimer en prétendant rompre avec le déni antérieur de la colonisation et de ses crimes d’une part et avec les pratiques néocoloniales d’autre part. Il en découle l’affirmation par tous les chefs d’Etat depuis Mitterrand d’une volonté de rompre avec la Françafrique, la proposition de Macron de réformer le Franc CFA pour le transformer en Eco [sans pour autant renoncer à la parité fixe néocoloniale entre l’Eco et l’Euro] et enfin l’affichage d’une volonté de sortir du déni de l’histoire coloniale et de ses horreurs.

    L’opération de chirurgie esthétique et idéologique de l’impérialisme français se heurte néanmoins aux contradictions internes de la classe dominante française. Certains segments de celle-ci ne sont pas prêts à sortir du déni de l’histoire coloniale. Le discours sur la « repentance » (que personne ne demande en Afrique) exprime cette résistance. Les réactions indignées à la déclaration de Macron à Alger en 2017 de l’extrême-droite, d’une partie importante de la droite et de nombreux « chroniqueurs médiatiques » reflètent cette opposition. Il en découle une valse politique en trois temps ayant pour objectif de produire un nouveau consensus idéologique : un discours de transgression du consensus sur l’histoire coloniale [qu’affectionne particulièrement Macron] ; des réactions indignées appelant à refuser la « repentance » ; et enfin la proposition d’une troisième voie se présentant comme « scientifique », « objective », « au-dessus de la mêlée », « refusant la concurrence victimaire », « réconciliant toutes les mémoires », etc.

    Une telle valse n’est pas nouvelle. Toutes la période de la décolonisation a été caractérisée par la recherche de telles « troisièmes voies ». Dans la décennie 50, au moment, où se radicalisaient les luttes de libération nationale, la « troisième voie » proposée était « l’Union française rénovée » instaurant une « autonomie interne » présentée comme étant une rupture avec la colonisation. Défendant cette « Union » Gaston Deferre expliquait de manière significative : « Ne laissons pas croire que la France n’entreprend des réformes que lorsque le sang commence à couler [xiii]. » On pourrait paraphraser ce propos en l’actualisant : « Ne laissons pas croire que la France ne reconnaît son histoire coloniale et ses « bavures » que lorsqu’elle est évincée économiquement de l’Afrique ». De Gaulle pour sa part appelait à rompre avec « l’Algérie de papa » pour pouvoir garder « l’Algérie française » : « L’Algérie de papa est morte, et si on ne le comprend pas, on mourra avec elle [xiv]. »

    Javellisation de l’histoire ou Réparation ?

    La lettre de mission écrite par Macron à Benjamin Stora avance l’objectif de « réconciliation » entre les peuples français et algérien. L’expression « refus de la repentance » a été diffusée médiatiquement et politiquement depuis le début du nouveau siècle comme borne de cette « réconciliation ». Elle est reprise par Macron aujourd’hui. Après la loi sur « l’œuvre positive de la colonisation » de février 2005, le « refus de la repentance » ressurgit régulièrement dans le débat politique. Il devient même un point de large consensus allant de l’extrême-droite au parti socialiste avec en accompagnement le silence embarrassé d’autres forces politiques ou personnalités de gauche. Mitterrand, Hollande, Sarkozy, Chirac, Macron, etc., tous ont dénoncés cette « repentance » qui menacerait la France avec cependant une palme revenant à Sarkozy qui réussit l’exploit dénoncer ce spectre dans la quasi-totalité de ses interventions lors des présidentielles de 2007. « Je déteste cette mode de la repentance, déclare ce dernier en avril 2007, qui exprime la détestation de la France et de son histoire. Je déteste la repentance qui veut nous interdire d’être fiers de notre pays, qui est la porte ouverte à la concurrence des mémoires, qui dresse les Français les uns contre les autres en fonction de leurs origines [xv] ».

    En réalité seules ces éminentes personnalités et les intellectuels médiatiques qui les accompagnent faisaient et font références à une pseudo « repentance » et même à l’idée d’« excuses ». Les discours sur le refus de la repentance et sur la « guerre des mémoire » est en fait une réponse à une autre revendication bien réelle celle-ci : celle des réparations pour les crimes contre l’humanité que furent la traite, l’esclavage et la colonisation. La conférence mondiale des Nations Unies « contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance » qui s’est tenue en août-septembre 2001 à Durban a en effet posé un triple principe. Le premier est celui de reconnaissance du caractère de « crime contre l’humanité » de la traite et de l’esclavage d’une part et du caractère condamnable de la colonisation « quels que soient le lieu et l’époque où elles sont advenues » d’autre part. Le second est celui de la reconnaissance des effets systémiques de long terme de l’esclavage et de la colonisation : « les effets et la persistance de ces structures et pratiques [ont été] été parmi les facteurs qui ont contribué à des inégalités sociales et économiques persistantes dans de nombreuses régions du monde aujourd’hui[xvi]. » Le troisième est le principe d’une « réparation » de la part des pays esclavagistes et colonisateurs. C’est en réaction à ces analyses et ces revendications que se déploie le contre-feu du discours sur la repentance. La contre-offensive des pays impérialistes visait et vise encore aujourd’hui à masquer les deux réelles questions : celle de la caractérisation comme « crime contre l’humanité » et celle de la réparation. Le rapport Stora élude entièrement ces deux questions posées à Durban. L’euphémisation de la violence coloniale comme la limitation des préconisations à la sphère symbolique sont à l’antipode des travaux de Durban :

    “ Nous soulignons l’importance et la nécessité […] d’enseigner les faits et la vérité de l’histoire, les causes, la nature et les conséquences du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée afin que les tragédies du passé soient connues de manière complète et objective […] Nous reconnaissons et regrettons profondément les immenses souffrances humaines et le sort tragique subis par des millions d’hommes, de femmes et d’enfants du fait de l’esclavage, de la traite des esclaves, de la traite transatlantique des esclaves, de l’apartheid, du colonialisme et du génocide ; nous engageons les États concernés à honorer la mémoire des victimes des tragédies passées et affirmons que celles-ci doivent être condamnées quels que soient l’époque et le lieu où elles sont advenues, et qu’il faut empêcher qu’elles ne se reproduisent [xvii]. ”

    A l’inverse de cette exigence « d’enseigner les faits et la vérité de l’histoire », Benjamin Stora s’interroge dans l’introduction de son rapport : « faut-il tout raconter, tout dévoiler des secrets de la guerre ? [xviii] ». Nous sommes bien en présence de la tentation de « javelliser » une partie de la vérité historique pour reprendre une expression de Kamel Badaoui dans « Bref propos sur ledit rapport Stora » publié le 31 janvier 2021.

    ∞∞∞

    La « banalisation-euphémisation du passé colonial du rapport Stora [nous reprenons ici la caractérisation de ce rapport faite par l’historien Algérien Hosni Kitouni [xix]] est à l’antipode du besoin de vérité historique dont ont besoin les peuples français et algérien. On ne dépasse jamais une page sanglante de l’histoire sans la lire jusqu’au bout. Il ne faut pas confondre la nécessité de dépassionner le travail historique et la désincarnation de l’histoire que produit la logique de l’équivalence en général et le rapport Stora en particulier. La caractérisation de la période coloniale ne peut souffrir d’aucune ambiguïté : nous sommes en présence de crimes de guerre, de crimes d’Etat et de crimes contre l’humanité. L’enjeu de cette bataille pour la vérité historique dépasse l’Algérie. Les crimes coloniaux à Madagascar ou au Cameroun en particulier restent encore largement occultés aujourd’hui. Les peuples n’ont que faire de la pseudo « repentance ». Le besoin est ailleurs. Il est dans la reconnaissance publique de ce qu’a été réellement la période coloniale d’une part et dans les logiques de réparation qui en découle d’autre part.

    Saïd BOUAMAMA

    [i] Benjamin Stora, Rapport : « Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie », Janvier 2021, p.2, consultable sur le site elysee.fr

    [ii] Dépêche AFP du 20 janvier 2021 à 15 h 30.

    [iii] Fadhila Chitour-Boumendjel, “ Nous avons gagné la guerre, nous ne sommes pas demandeurs d’excuses ”, consultable sur le site liberte-algerie.com

    [iv] Gilbert Meynier, L’Algérie et les Algériens sous le système colonial. Approche historico- historiographique, Insaniyat, Revue Algérienne d’anthropologie et de sciences sociales, n° 65 -66, 2014, p. 13.

    [v] Kamel Kateb, Européens, « Indigènes » et Juifs en Algérie (1830 -1962), Travaux et Documents de l’INED, n° 145, PUF-INED, Paris, 2001.

    [vi] Youssef Girard, “ Le passé génocidaire de la France en Algérie ”, 26 décembre 2011, consultable sur le site ism-france.org.

    [vii] Ahmed Rouadjia, « C’est une compilation fade et insipide », 24 janvier 2021, consultable sur le site lexpressiondz.com.

    [viii] Mohamed Kouini, “ Histoire coloniale : un rapport décevant de Benjamin Stora ”, consultable sur le site jeune-independant.net

    [ix] Patrick Roger, Colonisation : Les propos inédits d’Emmanuel Macron font polémique, Le Monde du 16 février 2017, consultable sur le site lemonde.fr.

    [x] Ibid.

    [xi] Marc-Antoine Pérouse de Montclos et Thierry Hommel, Militaires français en Afrique : un bon investissement ?, 27 janvier 2020, consultable sur le site lepoint.fr.

    [xii] Ibid.

    [xiii] Gaston Deferre, Intervention devant le Conseil de la République, in L’Année politique, économique, sociale et diplomatique en France (1956), PUF, Paris, 1957, p. 64.

    [xiv] Charles De Gaulle, le 29 avril 1959 à Pierre Laffont, directeur de L’Echo d’Oran.

    [xv] Nicolas Sarkozy, discours de Lyon du 5 avril 2007, consultable sur le site vie-publique.fr.

    [xvi] Nations Unies, “ Rapport de la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance ”, Durban 31 août-8 septembre 2001, p. 7, consultable sur le site undocs.org.

    [xvii] Ibid., pp. 18 -19.

    [xviii] Benjamin Stora, Rapport : « Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie », op. cit., p. 5.

    [xix] Hosni Kitouni, Ce qui nous importe c’est le jugement que nous portons nous même sur la colonisation, El Watan du 24 janvier 2021, consultable sur le site, elwatan.com.»»https://bouamamas.wordpress.com/2021/02/06/la-signification-politique-…                                                                                                                                                                                             URL de cet article 36922
    https://www.legrandsoir.info/la-signification-politique-et-ideologique-du-rapport-stora.html

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    Ces derniers jours des centaines de témoignages ont afflué sur les réseaux sociaux pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles subies par les étudiants et étudiantes de Sciences po.

    Un ancien étudiant mis en examen pour viol à Toulouse, des manifestations aux quatre coins de la France, une multitude de témoignages sous le hashtag "Sciences porcs" et la démission de Frédéric Mion, directeur de Sciences po Paris, c’est un véritable raz-de-marée qui déferle actuellement sur la prestigieuse institution Sciences po                                                                                                                                                                                                                                                                                                         

    Ces derniers jours des centaines de témoignages ont afflué sur les réseaux sociaux pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles subies par les étudiants et étudiantes de Sciences po.

    Un ancien étudiant mis en examen pour viol à Toulouse, des manifestations aux quatre coins de la France, une multitude de témoignages sous le hashtag "Sciences porcs" et la démission de Frédéric Mion, directeur de Sciences po Paris, c’est un véritable raz-de-marée qui déferle actuellement sur la prestigieuse institution Sciences po.

    Une déferlante de témoignages dans les Sciences po

    Le témoignage de Juliette, étudiante à Sciences po Toulouse, a agi comme un détonateur dans le milieu. Dans une lettre ouverte, elle raconte son viol par un autre étudiant : "Tu m’as violée, je dormais et tu as continué. J’ai dit non et tu as continué". La jeune femme a finalement porté plainte début février et son agresseur présumé, ex-étudiant de Sciences po Toulouse a été mis en examen pour viol le 13 février dernier.

    Depuis, tous les Instituts d’études politiques (IEP) sont visés par des témoignages : Bordeaux, Paris, Aix-en-Provence, Lille, Saint-Germain-en-Laye, Toulouse, Lyon, Grenoble, Strasbourg et Rennes. Parmi eux, il y a celui de Laura*. Elle intègre Sciences po Paris en 2008 et, très vite, elle découvre une ambiance sexiste, notamment lors des soirées et du CRIT (compétition sportive inter-IEP).

    Les choses s’aggravent et Laura est victime d’agression sexuelle un an plus tard. Son nom se retrouve aussi dans un groupe Facebook et sur la liste des "best bitches" (salopes, NDLR). "Quand j’ai découvert ça, c’était l’horreur". "L’ambiance "banalise tellement les agissements sexistes qu’on a l’impression qu’il n’y avait pas d’interdit. C’est un vrai continuum des violences typique de la culture du viol. Et je ne peux pas croire que la direction ignorait tout cela", déplore Laura.

    La prise en charge des IEP remise en cause

    Depuis le lancement du hashtag, les directions de tous les IEP ont réagi, essentiellement via des communiqués. Or, sur les réseaux sociaux, de nombreux témoignages assurent avoir alerté l’administration sans que celle-ci ne réagisse.

    Plusieurs IEP s'interrogent notamment sur l'efficacité de leur dispositif. C'est le cas de Sciences po Rennes qui dispose d’une cellule d’écoute. Depuis 2019, elle a traité deux signalements, suivis de plaintes. Pourtant le directeur, Pablo Diaz, ne peut que constater que certains témoignages ont échappé à cette cellule : "On peut se questionner sur nos dispositifs puisque nous n’avons pas eu autant de signalements que de témoignages. Il faut qu’on travaille à écouter davantage, c’est pour ça qu’on a entamé des discussions avec les associations et notamment les associations féministes. Il faut aussi renforcer les formations sur le sujet des violences sexistes et sexuelles auprès de toute la communauté", détaille encore Pablo Diaz.

    Dans un autre institut, une chargée d’égalité – qui a souhaité rester anonyme – indique que "tous les signalements qui ont été faits ont été pris en charge" mais selon elle, "la vraie question qu’on se pose c’est pourquoi le dispositif n’est pas plus saisi". Ici, la cellule égalité est joignable par mail, des binômes accueillent sur rendez-vous l’étudiant venu témoigner avant de l’orienter "si nécessaire" vers la psychologue, explique encore la chargée d’égalité.

    Croire les victimes

    Pour plusieurs associations étudiantes féministes, la réaction des différentes directions n’est pas assez forte. A Grenoble, l’association queer et féministe 'En tout genre' déplore un manque d’engagement clair de la direction sur des formations auprès des personnels académiques. Si l’association a mis en place, via ses réseaux sociaux, une plateforme anonyme de témoignages, elle réclame aussi plus de transparence sur les procédures appliquées par l’administration en cas de signalement.

    L’association regrette aussi un manque de prise en compte du phénomène : "on nous parle de problèmes personnels entre étudiants et étudiantes alors qu’il y a un problème systémique dans nos établissements". Pour Anna Toumazoff, l’activiste féministe à l’origine du hashtag "Sciences porcs", "il va falloir commencer par reconnaître ce qui s’est passé, car la libération de la parole sans reconnaissance ce n'est pas efficace.

    C’est déjà très difficile d’aller porter plainte pour les femmes, mais si les premiers interlocuteurs ne les croient pas, c’est impossible", insiste la féministe. Pour rappel, les structures d’enseignement supérieur ont pour obligation de lancer une enquête interne en cas de harcèlement, agression ou viol et de prévenir le procureur de la République. La direction peut aussi sanctionner l’auteur de faits sans pour autant qu’une plainte n’ait été déposée.

     Par Lola Fourmy

     "Sciences porcs" : quand la parole se libère dans les IEP - L'Etudiant

                

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  •                                                                                                                                                                                          

    La parution d’un article dans le « Canard Enchaîné » sème la confusion au sein de l’Élysée.

    En effet, le papier de nos confrères révèle que des chauffagistes intervenant pour un problème de fuite dans les sous-sols du Palais de l’Élysée auraient fortuitement découvert une porte dérobée menant à un tunnel secret.

    Ce tunnel permettrait d’accéder directement au siège social du MEDEF situé au 55 Avenue Bosquet à Paris (7ème arrondissement),  soit 1650 mètres seulement à vol d’oiseau du palais de la Présidence de la République situé dans le 8ème arrondissement.

    Creusé à 20 mètres sous terre, le tunnel prend son origine dans les sous-sols du palais de l’Élysée puis passe sous les jardins des Champs-Élysées, le Petit Palais, la Seine, en enfin les Invalides pour atteindre finalement le siège social du MEDEF.

    Des voitures (golfettes) électriques utilisées habituellement sur les terrains de golf et évoluant à 25 km/h permettraient de parcourir le tunnel en moins de 5 minutes.

    Le Président de la République et celui du MEDEF auraient alors tout loisir de se rencontrer à leur guise pour élaborer ensemble les réformes tant réclamées par le patronat.

    Sommé de s’expliquer devant les sénateurs, Emmanuel Macron aurait déclaré tout ignorer de la présence de ce tunnel, en expliquant qu’il a déjà assez à faire avec les dirigeants du fonds d’investissement BlackRock pour réformer notre système de retraites.

    Image par Stefan Steinbauer de Pixabay                                                                                                                                                                                                                                                                            E.Macron déclare tout ignorer de la présence d'un tunnel secret qui relierait l'Élysée au siège du MEDEF - Science Info

                 

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