• Encore une guerre illégale menée durant près de 20 ans par les puissances de l’OTAN sans soulever ni débat ni scandale dans nos sociétés. Une guerre horrible fermement soutenue par Amnesty internationale et HRW -sous prétexte de libérer les femmes afghanes- qui n’aura laissé derrière elle que morts, souffrances, destructions. [ASI]

     


    Les talibans s’emparent de plusieurs districts par jour

    Par Moon of Alabama

    Paru le 6 juillet 2021 sur le blog Moon of Alabama

    C’est la honte :

    Les États-Unis ont quitté l’aérodrome de Bagram en Afghanistan après près de 20 ans en coupant l’électricité et en s’éclipsant pendant la nuit sans avertir le nouveau commandant afghan de la base, qui a découvert le départ des Américains plus de deux heures après, ont déclaré des responsables militaires afghans. …

    « Nous avons entendu des rumeurs selon lesquelles les Américains avaient quitté Bagram… et finalement, à sept heures du matin, nous avons compris qu’il était confirmé qu’ils avaient déjà quitté Bagram »a déclaré le général Mir Asadullah Kohistani, le nouveau commandant de Bagram …

    Avant que l’armée afghane ne puisse prendre le contrôle de l’aérodrome situé à environ une heure de route de la capitale afghane Kaboul, celui-ci a été envahi par une petite armée de pillards, qui ont saccagé baraquement après baraquement et fouillé dans les tentes de stockage avant d’être expulsés, selon des responsables militaires afghans.

    « Au début, nous avons pensé que c’étaient peut-être des talibans »a déclaré Abdul Raouf, soldat depuis 10 ans. Il a dit aussi que les américains avaient appelé de l’aéroport de Kaboul et dit « nous sommes ici, à l’aéroport de Kaboul ».

    Il y a une vidéo de la base vide. Des centaines de voitures ont été abandonnées. L’équipement réseau du quartier général a été arraché mais l’hôpital de la base semble être resté intact. Il y a même quelques fournitures médicales utiles stockées là-bas.

    Pendant ce temps, les Talibans continuent leur opération éclair pour prendre le contrôle du pays. Ils s’emparent des districts les uns après les autres, en particulier dans le nord.

    J’avais remarqué cela il y a deux semaines :

    « Il est remarquable qu’un grand nombre de districts pris par les Talibans ne se trouvent pas dans les régions principalement pachtounes mais dans le nord où la population est souvent ouzbèke, tadjike ou issue d’autres minorités ethniques. Avant l’invasion américaine, ces populations étaient souvent anti-talibans ».

    Les talibans ont probablement quelque 3 à 4 000 combattants dans la province de Badakhshan, au nord-est du pays, mais ils ont réussi à en prendre 90 % en seulement 4 jours, 14 de ses districts étant tombés au cours des dernières 48 heures. Quelque 1 500 soldats du gouvernement afghan qui y étaient stationnés ont fui vers le Tadjikistan. La capitale de la province, Faizabad, est désormais isolée et le seul endroit encore sous le contrôle du gouvernement.

    Il y a quelque chose de curieux dans tout cela. Le Badakhshan était un bastion de l’Alliance du Nord qui, à la fin des années 1990, combattait les talibans. C’est le siège du parti Jamiat-e Islami, composé principalement de Tadjiks de souche et disposant de sa propre milice. Le chef du Jamiat-e Islami est Salahuddin Rabbani, qui préside aujourd’hui le Haut Conseil pour la paix en Afghanistan, chargé de négocier avec les talibans.

    Cette province montagneuse compte 1 million d’habitants. Mais voici 4 talibans qui débarquent dans une voiture dans le district reculé de Wakhan. Ils ne sont pas combattus par la milice locale mais au contraire accueillis par la population (masculine).

    Il est inconcevable qu’une force talibane de la taille d’une brigade puisse s’emparer du Badakhshan en quelques jours et à peu de frais sans passer un accord avec la milice du parti local dominant. Il a dû se passer quelque chose en coulisse dont les médias ne sont pas au courant.

    C’est une bonne nouvelle car une victoire rapide des talibans dans le nord rendra moins probable une nouvelle guerre civile. Le journal néoconservateur Long War Journal, lui, est atterré :

    « L’Afghanistan risque de s’effondrer complètement après que les talibans ont fait des progrès spectaculaires ces derniers jours, frappant au cœur de la base de pouvoir du gouvernement afghan dans le nord et prenant le contrôle de vastes régions du pays – souvent sans opposition des forces gouvernementales. …

    La plupart des gains des talibans ont eu lieu dans le nord. L’importance de la poussée des talibans dans le nord ne doit pas être sous-estimée. Les talibans mènent le combat directement chez les courtiers en pouvoir et les fonctionnaires de l’élite afghane ».

    Si les talibans peuvent priver le gouvernement afghan et ses bailleurs de fonds de leur base de pouvoir, l’Afghanistan est effectivement perdu. Si le gouvernement perd le nord, il ne pourra pas conserver ses points d’appui ténus dans le sud, l’est, l’ouest et même le centre du pays. Si le gouvernement afghan perd le nord, les talibans pourraient s’emparer sans combattre des centres de population du sud, de l’est et de l’ouest, et commencer leur siège de Kaboul.

    Je ne pense pas, pour l’instant, qu’il y aura un long « siège de Kaboul », mais un transfert négocié du pouvoir.

    Les événements des dernières semaines montrent une retraite ou une défaite plus ou moins contrôlée des forces gouvernementales, totalement démoralisées, et une prise de contrôle systématique de la plupart des campagnes et des centres de district par des forces talibanes bien préparées. Seules les capitales des grandes provinces ne sont pas encore tombées, bien que certains pensent que Mazar i-Sharif, la capitale de la province de Balkh, tombera ce soir.

    Il semble qu’il y ait une volonté d’au moins certaines parties du gouvernement actuel de l’Afghanistan de laisser les talibans prendre le contrôle du pays sans trop se battre.

    Cela donne l’espoir qu’un autre long conflit sera évité. Après plus de 42 ans de guerre, l’Afghanistan a besoin de paix. Si le régime des talibans est dur, il est quand même juste et certainement moins corrompu que les structures imposées par les États-Unis. Il faut donner à l’Afghanistan le temps de trouver un nouvel équilibre à partir duquel il pourra ensuite se développer d’une manière adaptée aux circonstances locales ainsi qu’aux traditions et à la moralité des populations locales.

    Les 42 dernières années ont montré que rien d’autre ne fonctionnera.

    Moon of Alabama


    Crédit image: Wikimedia

    Traduction: le Saker Francophone

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  • En 2015, Didier Raoult faisait l’éloge d’Israël et condamnait « l’antisémitisme de gauche déguisé en antisionisme »

    En 2015, l’infectiologue renommé avait fait l’éloge de la démocratie et de la société israéliennes et avait condamné « l’antisémitisme de gauche déguisé en antisionisme »

    Il fait la Une des médias – nationaux comme internationaux – depuis plusieurs jours. Donald Trump – ainsi que Elon Musk ou encore… Bernard-Henri Lévy et Christian Estrosi – se sont appuyés sur ses travaux pour affirmer que la chloroquine pouvait soigner le Covid-19. L’infectiologue – renommé – Didier Raoult, qui dirige l’institut hospitalier universitaire (IHU) Méditerranée-Infection de Marseille suscite autant espoir qu’agacement dans la communauté scientifique comme dans la société.

     

    Durant sa carrière de professeur, Didier Raoult a publié un nombre incroyable de travaux et d’articles.

    Mais, outre les sujets médicaux, le professeur Raoult s’intéresse également à d’autres débats – de société, notamment.

    En mars 2015, en réaction aux attentats terroristes de janvier – à la rédaction de Charlie Hebdo et à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes –, il avait publié dans le magazine Le Point une tribune intitulée « Les Juifs et les coiffeurs ».

    Dans son court texte, il estimait que « la réaction de la population aux attentats de janvier traduisait une banalisation de l’antisémitisme dans notre pays ».

    « Lorsque j’étais jeune, une mauvaise blague consistait à rapporter le faux programme d’un parti factice « on tuera tous les Juifs et les coiffeurs ». Immanquablement, ceci entraînait la question : pourquoi les coiffeurs ? Une blague qui traduit abruptement l’idée que personne n’est surpris que l’on tue les Juifs. Les événements de janvier 2015 confirment cet élément et me mettent mal à l’aise », écrivait le professeur.

     

    Il exprimait ainsi son dépit face à la réaction de la population française, digne quand il s’agissait du meurtre de journalistes de Charlie Hebdo, indigne quand il s’agissait de celui de quatre citoyens juifs quelques jours plus tard : « Que la France se mobilise pour défendre la liberté de la presse, même quand elle outrage les musulmans, la partie de la population déjà la plus humiliée, est une chose, qu’elle banalise la mort de quatre personnes tuées dans un magasin casher, non pas pour ce qu’ils ont fait, mais pour ce qu’ils sont (Juifs), est bien plus grave. »

    Le professeur estimait ainsi que « la violence antisémite semble maintenant plus acceptée que l’atteinte à la liberté de la presse. Les manifestants auraient pu porter l’étoile jaune à côté de ‘Je suis Charlie’, pour manifester leur solidarité avec les Juifs. »

    Dans sa tribune, Didier Raoult accusait également la presse française d’ignorer la réalité au sujet du conflit israélo-palestinien. Il faisait ainsi l’éloge de la démocratie et de la société israéliennes.

    « 20 % des Israéliens sont de confession musulmane, et ont une représentation parlementaire comparable à celle de n’importe quelle démocratie », écrivait-il. « L’armée israélienne comprend de nombreux musulmans, en particulier les Druzes, qui font la guerre au Hamas de la bande de Gaza comme les Égyptiens. Hélas, les Juifs ne peuvent vivre dans certains pays musulmans, parfois pas même les traverser, et le visa israélien sur un passeport peut vous empêcher de voyager dans un pays. L’inverse n’est pas vrai. »

    En conclusion, il appelait à « stopper l’antisémitisme de gauche déguisé en antisionisme, pour lutter efficacement contre la désinformation antisémite et ne pas laisser perpétuer l’idée que ce sont maintenant les Juifs qui persécutent les autres religions ».

     

    Didier Raoult a reçu 25 prix pour ses travaux, notamment le prix Sackler Lecturer de l’université de Tel Aviv en 2008, rapporte son site Internet. L’année suivante, il avait reçu le prix Khwarizmi International Award, remis à Téhéran par le président iranien.

    En France, il a également été fait « Commandeur de l’Ordre du mérite » (2015), « Officier de la Légion d’honneur » (2011), « Chevalier de la Légion d’honneur » (2000) et « Chevalier de l’Ordre du mérite » (1995).

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    Daniel Hale a révélé le meurtre généralisé et aveugle de non-combattants dans le cadre de la guerre mondiale menée par les drones états-uniens. Pour son héroïsme, il risque dix ans de prison tandis que ceux qui supervisent ces crimes de guerre poursuivent leur folie meurtrière.

    Daniel Hale, un analyste du renseignement de l’armée de l’air en service actif, s’est tenu dans le campement Occupy du parc Zuccotti en octobre 2011 dans son uniforme militaire. Il a brandi une pancarte sur laquelle on pouvait lire ’Libérez Bradley Manning’, qui n’avait pas encore annoncé sa transition. C’était un acte de conscience singulier que peu de personnes en uniforme ont eu le courage de reproduire. Il avait pris une semaine de congé de son travail pour rejoindre les manifestants dans le parc. Il était présent à 6 heures du matin le 14 octobre lorsque le maire Michael Bloomberg a fait une première tentative pour faire évacuer le parc. Il était solidaire des milliers de manifestants, dont de nombreux travailleurs syndiqués des transports en commun, des enseignants, des Teamsters et des travailleurs des communications, qui formaient un cercle autour du parc. Il a vu la police reculer devant les acclamations de la foule. Mais cet acte de défi et de courage moral n’était que le début. 

    À l’époque, Hale était stationné à Fort Bragg. Quelques mois plus tard, il a été déployé sur la base aérienne de Bagram, en Afghanistan. Il apprendra plus tard qu’alors qu’il se trouvait au parc Zuccotti, Barack Obama a ordonné une attaque de drone à quelque 20000 km de là, au Yémen, qui a tué Abdulrahman Anwar al-Awlaki, le fils de 16 ans du religieux radical et citoyen américain Anwar al-Awlaki, qui avait été abattu par un drone deux semaines auparavant. L’administration Obama a affirmé qu’elle visait le chef d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique, Ibrahim al-Banna, dont elle pensait, à tort, qu’il se trouvait avec le garçon et ses cousins, qui ont tous été tués dans l’attaque. Ce massacre d’innocents a été rendu public, mais il y a eu des milliers d’autres attaques de ce type qui ont tué sans raison des non-combattants et dont seuls Hale et les personnes ayant des autorisations de haute sécurité étaient au courant.

    À partir de 2013, Hale, alors qu’il travaillait comme entrepreneur privé, a divulgué quelque 17 documents classifiés sur le programme de drones au journaliste d’investigation Jeremy Scahill, bien que ce dernier ne soit pas nommé dans les documents judiciaires. Les documents divulgués, publiés par The Intercept le 15 octobre 2015, ont révélé qu’entre janvier 2012 et février 2013, les frappes aériennes des opérations spéciales américaines ont tué plus de 200 personnes. Parmi celles-ci, seules 35 étaient les cibles visées. Pendant une période de cinq mois de l’opération, selon les documents, près de 90 % des personnes tuées par les frappes aériennes n’étaient pas les cibles visées. Les morts civils, généralement des passants innocents, étaient systématiquement classés comme ’ennemis tués au combat’.

    Le 31 mars, Hale a été contraint par le ministère de la Justice de Biden à plaider coupable d’un chef d’accusation pour violation de l’Espionage Act, une loi adoptée en 1917 et conçue pour poursuivre ceux qui transmettent des secrets d’État à une puissance hostile, et non ceux qui exposent au public les mensonges et les crimes du gouvernement. Dans le cadre de l’accord sur le plaidoyer, Hale a reconnu avoir ’conservé et transmis des informations relatives à la sécurité nationale’ et avoir divulgué 11 documents classifiés à un journaliste. Il est détenu au centre de détention pour adultes d’Alexandria, en Virginie, et attend le prononcé de sa peine le 27 juillet. S’il avait refusé l’accord de plaidoyer, il risquait de passer 50 ans en prison. Il risque maintenant jusqu’à dix ans de prison.

    Tragiquement, son cas n’a pas suscité l’attention qu’il aurait dû. Lorsque Nick Mottern, de la campagne ’Interdire les drones tueurs’, a accompagné des artistes projetant l’image de Hale sur les murs du centre-ville de Washington, il a constaté que tous ses interlocuteurs ignoraient le sort de Hale. D’éminentes organisations de défense des droits de l’homme, telles que l’ACLU et PEN, sont restées largement silencieuses et indifférentes. Le groupe Stand with Daniel Hale a demandé au président Biden de gracier Hale et de mettre fin à l’utilisation de la loi sur l’espionnage pour punir les lanceurs d’alerte, a organisé une campagne de lettres au juge pour demander la clémence et recueille des dons pour le fonds juridique de Hale. 

    ’Daniel Hale est l’un des lanceurs d’alerte les plus importants’, a déclaré Edward Snowden lors d’une table ronde organisée le 1er mai à l’université du Massachusetts-Amherst à l’occasion du cinquantième anniversaire de la publication des Pentagon Papers. ’Il a tout sacrifié - une personne incroyablement courageuse - pour nous dire que la guerre des drones, qui, vous savez, se produit de manière si évidente pour tout le monde, mais que le gouvernement continuait à nier officiellement de tant de façons, est là, elle se produit, et que 90 % des victimes sur une période de cinq mois étaient des innocents ou des passants ou n’étaient pas la cible de la frappe du drone. Nous ne pouvions pas établir cela, nous ne pouvions pas le prouver, sans la voix de Daniel Hale.’

    Quelques semaines plus tard, lors de l’émission Democracy Now ! avec l’animatrice Amy Goodman, Daniel Ellsberg a convenu que Hale ’a agi de manière très admirable, d’une manière que très, très peu de fonctionnaires ont jamais fait en faisant preuve du courage moral nécessaire pour se dissocier des activités criminelles et des activités illicites de leur propre administration, et y résister, tout en les exposant’.

    Hale ayant été inculpé en vertu de la loi sur l’espionnage, il n’a pas été autorisé, comme d’autres lanceurs d’alerte, dont Chelsea Manning, Jeffrey Sterling, Thomas Drake et John Kiriakou, qui a passé deux ans et demi en prison pour avoir révélé la torture systématique de suspects détenus dans des sites noirs, à expliquer ses motivations et ses intentions à la cour. Il n’a pas non plus été autorisé à fournir à la cour des preuves que le programme d’assassinat par drone a tué et blessé un grand nombre de non-combattants, y compris des enfants. Il a été jugé dans le district Est de la Virginie, dont une grande partie de la population a des liens avec l’armée ou la communauté du renseignement, et dont les tribunaux sont devenus célèbres pour leurs condamnations sévères au nom du gouvernement. 

    Le rapport ’Living Under Drones’, publié en 2012 par la Stanford International Human Rights and Conflict Resolution Clinic, fournit une documentation détaillée de l’impact humain des frappes de drones américaines au Pakistan. Les drones tirent souvent des missiles Hellfire qui sont équipés d’une tête explosive d’environ 20 livres. Une variante du Hellfire, connue sous le nom de R9X, transporte ’une tête inerte’, selon le New York Times. Au lieu d’exploser, elle projette environ 30 kg de métal dans un véhicule. L’autre caractéristique du missile comprend ’six longues lames logées à l’intérieur’, qui se déploient ’quelques secondes avant l’impact pour trancher tout ce qui se trouve sur son chemin’ - y compris, bien sûr, les gens.

    Le nombre de civils tués par les frappes de drones américaines se compte en milliers, voire en dizaines de milliers. Le Bureau of Investigative Journalism (TBIJ), une organisation de journalistes indépendants, a par exemple rapporté que de juin 2004 à la mi-septembre 2012, les frappes de drones ont tué entre 2 562 et 3 325 personnes au Pakistan, dont 474 à 881 étaient des civils, y compris 176 enfants.

    Les drones planent 24 heures sur 24 dans le ciel de l’Irak, de la Somalie, du Yémen, de l’Afghanistan, du Pakistan et de la Syrie. Sans prévenir, les drones, opérés à distance depuis des bases de l’armée de l’air aussi éloignées que le Nevada, tirent des munitions qui détruisent des maisons et des véhicules ou tuent des groupes entiers de personnes dans des champs ou lors de rassemblements communautaires, de funérailles ou de mariages. Les fuites relatives aux plaisanteries des jeunes opérateurs de drones, qui traitent souvent les meurtres comme s’il s’agissait d’un jeu vidéo amélioré, révèlent la brutalité de ces meurtres aveugles. Les opérateurs de drones qualifient les enfants victimes d’attaques de drones de ’terroristes miniatures’.

    ’Vous avez déjà marché sur des fourmis sans y penser ?’ a déclaré au Guardian Michael Hass, un ancien opérateur de drone de l’armée de l’air. ’C’est ce qu’on vous fait penser des cibles - comme de simples taches noires sur un écran. Vous commencez à faire ces gymnastiques psychologiques pour faciliter ce que vous avez à faire - ils l’ont mérité, ils ont choisi leur camp. Vous devez taire une partie de votre conscience pour continuer à faire votre travail chaque jour - et ignorer ces voix qui vous disent que ce n’est pas bien.’

    L’omniprésence des drones dans le ciel, et la conscience qu’à tout moment ces drones peuvent vous tuer, vous et votre famille, induit des sentiments d’impuissance, d’anxiété et de peur constante.

    ’Leur présence terrorise les hommes, les femmes et les enfants, donnant lieu à une anxiété et à un traumatisme psychologique parmi les communautés civiles’, peut-on lire dans le rapport de 2012 sur la guerre des drones au Pakistan. ’Ceux qui vivent sous les drones doivent faire face à l’inquiétude constante qu’une frappe mortelle puisse être déclenchée à tout moment et à la conscience qu’ils sont impuissants à se protéger. Ces craintes ont affecté les comportements. La pratique américaine consistant à frapper plusieurs fois la même zone, et les preuves que ces frappes ont tué des secouristes, font que les membres de la communauté et les travailleurs humanitaires ont peur ou ne veulent pas aider les victimes blessées. Certains membres de la communauté évitent de se réunir en groupe, y compris les organes importants de résolution des conflits tribaux, de peur d’attirer l’attention des opérateurs de drones. Certains parents choisissent de garder leurs enfants à la maison, et des enfants blessés ou traumatisés par les frappes ont abandonné l’école.’

    Les drones sont devenus des machines à tuer qui distribuent la mort au hasard et handicapent généralement de façon permanente les victimes qui survivent.

    ’Les missiles tirés par les drones tuent ou blessent de plusieurs façons, notamment par incinération, par des éclats d’obus et par la libération de puissantes ondes de choc capables d’écraser les organes internes’, peut-on lire dans le rapport. ’Ceux qui survivent aux frappes de drones souffrent souvent de brûlures défigurantes et de blessures par éclats, d’amputations de membres, ainsi que de pertes de vision et d’audition.’

    M. Hale, aujourd’hui âgé de 33 ans, a toujours eu des doutes sur la guerre, mais il s’est engagé en 2009 lorsque M. Obama a pris ses fonctions. Il espérait que ce dernier mettrait fin aux excès et à la criminalité de l’administration Bush. Au lieu de cela, Obama, quelques semaines après son entrée en fonction, a approuvé le déploiement de 17 000 soldats supplémentaires en Afghanistan où 36 000 soldats américains et 32 000 soldats de l’OTAN étaient déjà déployés. À la fin de l’année, Obama a encore augmenté de 30 000 le nombre de troupes en Afghanistan, doublant ainsi le nombre de victimes américaines. Il a également développé massivement le programme de drones, faisant passer le nombre de frappes de quelques dizaines l’année précédant sa prise de fonction à 117 au cours de sa deuxième année de mandat. Lorsqu’il a quitté ses fonctions, Obama avait présidé au meurtre d’au moins 3 000 suspects et de centaines de civils. Il a autorisé ce que l’on appelle les ’frappes spéciales’, qui permettent à la CIA de lancer des attaques de drones contre des groupes de militants présumés sans obtenir d’identification positive. Il a étendu la portée de la guerre des drones en établissant des bases de drones en Arabie saoudite, en Turquie et dans d’autres pays afin d’étendre les attaques à la Syrie et au Yémen. L’administration Obama a également inculpé huit lanceurs d’alerte en vertu de la loi sur l’espionnage, soit plus que toutes les administrations précédentes réunies. L’administration Biden, comme les administrations Trump et Obama, continue de lancer des frappes de drones généralisées à l’échelle mondiale.

    ’Avant de m’engager dans l’armée, j’étais bien conscient que ce dans quoi j’allais entrer était quelque chose que je réprouvais, avec lequel je n’étais pas d’accord’, déclare Hale dans le film documentaire de 2016 ’National Bird’. ’Je me suis quand même engagé par désespoir. J’étais sans abri. J’étais désespéré. Je n’avais nulle part où aller. J’étais au bout du rouleau. L’Air Force était prête à m’accepter.’

    Dans le film, Hale fait allusion à une enfance difficile et chaotique.
    ’C’est assez drôle, un peu ironique aussi, parce que jusqu’à présent, je suis le seul homme adulte de toute ma famille, proche et éloignée, qui n’était pas allé en prison jusqu’à présent’, dit-il. ’Je viens d’une longue lignée de prisonniers, en fait, une très fière tradition de ratés qui se soûlent et prennent le volant, ou vendent de l’herbe, ou portent une arme quand ils ne devraient pas en porter, au mauvais endroit au mauvais moment, pas mal de ça d’où je viens.’

    Il a été affecté au commandement des opérations spéciales conjointes à Fort Bragg et a suivi une formation linguistique et de renseignement. Il a travaillé pour l’Agence nationale de sécurité (NSA) en Afghanistan en tant qu’analyste du renseignement identifiant des cibles pour le programme de drones. Son habilitation de sécurité ’Top Secret/Sensitive Compartmented Information’ (TS/SCI) lui a permis d’accéder à la vaste guerre mondiale des drones, cachée au public, et aux énormes ’kill lists’ secrètes d’Obama.

    ’Il existe plusieurs listes de ce type, utilisées pour cibler des individus pour différentes raisons’, a-t-il écrit dans un essai intitulé ’Why I Leaked the Watchlist Documents’, publié à l’origine de manière anonyme dans le livre ’The Assassination Complex : Inside the Government’s Secret Drone Warfare Program’ de Jeremy Scahill et de l’équipe de The Intercept. Le livre est basé sur les documents divulgués fournis par Hale qui ont d’abord été publiés dans une série de huit articles intitulée ’The Drone Papers’ publiée par The Intercept.

    ’Certaines listes sont scrupuleusement maintenues, d’autres impliquent plusieurs agences de renseignement et de police locale’, écrit Hale dans son essai. ’Il existe des listes utilisées pour tuer ou capturer des ’cibles de grande valeur’ supposées, et d’autres destinées à menacer, contraindre ou simplement surveiller l’activité d’une personne. Cependant, toutes les listes, qu’elles soient destinées à tuer ou à réduire au silence, proviennent du Terrorist Identities Datamart Environment, et elles sont tenues à jour par le Terrorist Screening Center du National Counterterrorism Center. L’existence de TIDE n’est pas classifiée, mais les détails de son fonctionnement au sein de notre gouvernement sont totalement inconnus du public. En août 2013, la base de données a franchi le cap du million d’entrées. Aujourd’hui, elle compte des milliers d’entrées de plus et connaît une croissance plus rapide que jamais depuis sa création en 2003.’ 

    Le Terrorist Screening Center, écrit-il, ne stocke pas seulement les noms, les dates de naissance et d’autres informations d’identification des cibles potentielles, mais aussi ’les dossiers médicaux, les relevés de notes et les données des passeports ; les numéros de plaque d’immatriculation, les adresses électroniques et les numéros de téléphone portable (ainsi que les numéros d’identité internationale d’abonné mobile et d’identité internationale d’équipement de station mobile du téléphone) ; vos numéros de compte bancaire et vos achats ; et d’autres informations sensibles, y compris l’ADN et les photographies capables de vous identifier à l’aide d’un logiciel de reconnaissance faciale.’

    Les données sur les suspects sont collectées et mises en commun par les agences de renseignement connues sous le nom de Five Eyes, l’alliance de renseignement formée par l’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et les États-Unis. Chaque personne figurant sur la liste se voit attribuer un numéro personnel TIDE, ou TPN.

    ’D’Oussama ben Laden (TPN 1063599) à Abdulrahman Awlaki (TPN 26350617), le fils américain d’Anwar al Awlaki, toute personne ayant été la cible d’une opération secrète s’est d’abord vu attribuer un TPN et a été étroitement surveillée par toutes les agences qui suivent ce TPN, bien avant d’être finalement inscrite sur une liste distincte et condamnée à mort de manière extrajudiciaire’, écrit Hale.

    Il a également exposé que les plus d’un million d’entrées dans la base de données TIDE comprennent environ 21 000 citoyens américains.

    Après avoir quitté l’Air Force en juillet 2013, Hale a été employé par l’entrepreneur privé de défense National Geospatial-Intelligence Agency en tant qu’analyste en géographie politique entre décembre 2013 et août 2014. Il a dit avoir pris ce travail, qui était rémunéré 80 000 dollars par an, parce qu’il avait désespérément besoin d’argent et qu’il espérait aller à l’université. Mais à ce moment-là, il était dégoûté par le programme de drones et déterminé à faire prendre conscience au public de ses abus et de son caractère illégal. Inspiré par le militant pacifiste David Dellinger, il avait décidé, comme lui, de devenir un traître à ’l’American way of death’. Il allait faire amende honorable pour sa complicité dans les tueries, même au prix de sa propre sécurité et de sa liberté.

    ’Lorsque le président se lève devant la nation et dit qu’ils font tout ce qu’ils peuvent pour s’assurer qu’il n’y aura presque pas de civils tués, il le dit parce qu’il ne peut pas dire le contraire, parce que chaque fois qu’une action est entreprise pour abattre une cible, il y a une certaine part de hasard dans cette action’, dit Hale dans le film. ’Ce n’est qu’après le largage de n’importe quel type de munitions que l’on connaît l’ampleur des dégâts réels. Souvent, la communauté du renseignement dépend, le commandement conjoint des opérations spéciales, la CIA incluse, dépend des renseignements qui viennent après coup et qui confirment que la personne qu’ils visaient a été tuée dans la frappe, ou qu’elle n’a pas été tuée dans cette frappe.’

    ’Les personnes qui défendent les drones, et la façon dont ils sont utilisés, disent qu’ils protègent les vies américaines en ne les mettant pas en danger’, dit-il. ’Ce qu’ils font vraiment, c’est enhardir les décideurs, parce qu’il n’y a pas de menace, il n’y a pas de conséquence immédiate. Ils peuvent faire cette frappe. Ils peuvent potentiellement tuer cette personne qu’ils veulent absolument éliminer en raison du danger potentiel qu’elle représente pour les États-Unis. Mais s’il se trouve qu’ils ne tuent pas cette personne, ou que d’autres personnes impliquées dans l’attaque sont également tuées, il n’y a aucune conséquence. Lorsqu’il s’agit de cibles de grande valeur, chaque mission ne vise qu’une seule personne à la fois, mais toute autre personne tuée lors de cette frappe est considérée comme un associé de la personne ciblée. Ainsi, tant qu’ils peuvent raisonnablement identifier que toutes les personnes dans le champ de vision de la caméra sont des hommes d’âge militaire, c’est-à-dire toute personne dont on pense qu’elle a 16 ans ou plus, elles sont une cible légitime selon les règles d’engagement. Si cette frappe se produit et les tue tous, ils disent simplement qu’ils les ont tous eus.’

    Les drones, prévient-il, rendent le meurtre à distance ’trop facile, trop commode.’

    Le 8 août 2014, le FBI a fait une descente à son domicile. C’était son dernier jour de travail pour l’entrepreneur privé. Un agent du FBI et une femme lui ont mis leur badge sous le nez lorsqu’il a ouvert la porte.

    ’Immédiatement derrière eux sont arrivés environ 20 agents, pratiquement tous avec des pistolets dégainés, certains portant des gilets pare-balles’, dit-il dans le film. ’À ce moment-là, j’étais extrêmement effrayé. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Au total, il devait y avoir au moins 30 à 50 agents qui entraient et sortaient de la maison à différents moments de la soirée, prenant des photos de chaque pièce et de tout, cherchant différentes choses.’

    Lorsqu’ils ont terminé, sa maison avait été vidée de tous ses appareils électroniques, y compris son téléphone portable.

    Pendant les cinq années suivantes, il a vécu dans l’incertitude de son sort. Il a lutté pour trouver du travail, a combattu la dépression et a envisagé le suicide. La loi lui interdisait de parler de sa situation critique, même avec un thérapeute. En 2019, l’administration Trump a inculpé Hale pour quatre chefs d’accusation de violation de la Loi sur l’espionnage et un chef d’accusation de vol de biens gouvernementaux.

    Les milliers d’assassinats ciblés effectués par des drones, souvent dans des pays qui ne sont pas en guerre avec les États-Unis, constituent une violation flagrante du droit international. Ils montent des pans entiers de la planète contre nous. Les listes secrètes d’exécutions, qui incluent des citoyens américains, ont transformé le pouvoir exécutif en juge, jury et bourreau, supprimant le droit à une procédure régulière. Ceux qui commettent ces meurtres n’ont pas de comptes à rendre. Hale a sacrifié sa carrière et sa liberté pour nous avertir. Il n’est pas un danger pour le pays. Le danger auquel nous sommes confrontés provient du programme secret des drones, qui échappe à tout contrôle et qui est en passe d’être adopté par les forces de l’ordre nationales. Si l’on n’y prend garde, la terreur que nous imposons aux autres, nous l’imposerons bientôt à nous-mêmes.

    Chris Hedges

    Traduction "loin des yeux, loin des tribunaux" par Viktor Dedaj avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

    »» https://scheerpost.com/2021/07/12/hedges-bless-the-traitors/
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    https://www.legrandsoir.info/benis-soient-les-traitres.html
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  • Irak

    Le 3 mars dernier un reportage d'Arte nous a appris que les toilettes publiques seront bientôt connectées avec des caméras qui filment, entre autres, nos déjections pour repérer les indisciplinés!
    Même que ces caméras peuvent prendre de clichés de nos anus car, parait-il, nous avons tous des anus différents tout comme les empreintes digitales, ce sont donc des empreintes anales!

    Pour en avoir connu quelques uns, dans ce siècle hautement virtuel, je le confirme: il n'y a pas deux trous de cul qui se ressemblent !
    Le terme "trou de cul" me fait automatiquement penser au Vatican, sanctuaire sacré de la pédophilie dont le chef, auto-proclamé héritier exclusif de Jésus, pas le petit Jésus mais le vrai, est en visite en Irak, cet Irak détruit et décomposé à cause des guerres initiées par les Bush avec la bénédiction d'un gros naze sionisé et béatifié qu'est Jean-Paul II, prolongées par Obama et aggravées par le Pape du terrorisme: Trump !

    Or donc un jésuite à Baghdad ! Cette visite est surréaliste par l'hypocrisie qu'elle véhicule ! En tout cas c'est pour le moins un réveil papale un peu trop tardif et de surcroît n'intéresse personne en Irak ! Dans ce pays, méticuleusement détruit depuis 30 ans par l'Occident évangélique sionisé, les chrétiens représentaient en 1991 plus de 20% de la population pour finir à 2% en 2021 !

    Cette diminution n'est pas fortuite, elle est même planifiée par les sionistes occidentaux, toujours avec la bénédiction papale, n'ayant pour objectif que de vider le Levant de sa population chrétienne et parallèlement de la classe moyenne parmi les musulmans, sachant que la classe moyenne est l'épine dorsale d'une nation, avec le double objectif de justifier une guerre "de civilisations" clairement énoncée par Bush entre l'Occident chrétien civilisé et le Levant musulman sauvage !
    Si on rajoute à ce qui précède que 90% du clergé levantin, à majorité orthodoxe, ne reconnait pas l'autorité du Vatican ainsi qu'une bonne partie du clergé catholique trop déçu par les prises des positions politiques des différents Papes pour ne pas dire leur complicité implicite des criminels occidentaux !
    Preuve en est, le désintéressement total des chrétiens irakiens quant à la visite, anachronique et ridicule, du Pape dans leur pays, ces chrétiens qui, comme la plupart des chrétiens levantins, prient toujours en araméen, cananéen ou syriaque, toutes des langues sémitiques issues de la Mésopotamie antique, mais jamais en latin et aux dogmes bien différents de celui du Vatican !

    Ce réveil bien trop tardif du Vatican qui ń'arrive qu'au miment où l'Irak commence à s'affirmer contre les envahisseurs occidentaux, justifie l'accueil froid du Pape jésuite (serait-il le Pape noir?) par la classe politique irakienne et par les responsables de toutes les religions aussi bien musulmanes que chrétiennes !

    Quand on regarde attentivement sur la photo ci-jointe les expressions faciales des deux personnages qui y figurent, le Pape et Al-Sistani, l'autorité religieuse la plus influente en Irak ainsi que dans tout le Levant arabe, à défaut d'empreinte anale j'ai bien l'impression que le Pape repartira dans sa cage dorée romaine après avoir découvert les empreintes "bitales", il n'aura pas fait le voyage pour rien !

    Eh oui, c'est bien une guerre de civilisations, sans le vouloir Bush avait vu juste !
    On ne peut tricher avec les empreintes du temps qui sont les mêmes pour tous.                                                                                                                                                                                                                  Soumis par Hayan Sidaoui le dim 07/03/2021                                                                                                                                                                                                                                                                 

    * sur le même thème : "les chrétiens d'Occident" http://www.hayansidaoui.net/index.php/les-chrétiens-d%27occident#sthash…

    *lien de la page Facebook de “l’Occidentaliste”:
    https://facebook.com/occidentaliste/

    *Lien d'inscription au site "l'occidentaliste":
    http://www.hayansidaoui.net/user/register/

      

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  •  

    Les médias mainstream s’égosillent à en perdre haleine, les titres des journaux se disputent des aphorismes fallacieux, les « spécialistes » inondent les plateaux de télés, des reportages sont diffusés sur la chose...

    Bref, toute la meute médiatique occidentale hulule à l’unisson : le journal Hongkongais Apple Daily a été fermé par les « méchants » Chinois.

    Joe Biden a dénoncé « un triste jour » pour la liberté de presse et le New York Times a titré : « "Fruit interdit" : Apple Daily, un journal pro-démocratie à Hongkong, est contraint de fermer ». De son côté, Le Monde signale : « À Hongkong, le quotidien pro-démocratie "Apple Daily" annonce sa disparition cette semaine ».

    Les expressions magiques étaient donc lancées : « liberté de presse » et, surtout, « journal pro-démocratie ». En effet, dans la conception occidentale et américaine en particulier, l’exportation de la démocratie vers les régions « barbares » nécessitent des journaux et des médias locaux pour promouvoir un agenda spécifique à la mission de « démocratisation ». On en sait quelque chose en Algérie (lire un de mes articles sur le sujet : ici ou là). Et cela, en plus de la formation de cyberdissidents « autochtones », de leur financement et de leur réseautage (lire un de mes articles sur le sujet).

    Mais comme les médias mainstream sont des experts du mensonge par omission et de la circulation circulaire de l’information, leurs articles développent une vision dichotomique de la nouvelle. D’un côté, il y a les bons (les journalistes pro-démocratie, symboles de la liberté de presse) et de l’autre, il y a les mauvais (les autorités chinoises).

    Mais, il s’agit de gratter juste un peu le vernis pour comprendre que cette présentation des faits est trompeuse.

    L’Apple Daily appartient à Jimmy Lai (de son vrai nom Lai Chee-Ying), un homme d’affaire hongkongais, milliardaire et magnat de la presse. Il est propriétaire de journaux ouvertement pro-manifestants et opposés à la politique chinoise, ce qui lui vaut d’être souvent traité de « traitre sécessionniste », « à la solde de la CIA » ou de « financer les émeutes » par les médias gouvernementaux.
    Jimmy Lai est aussi un fervent admirateur du Président Trump. Dans une entrevue accordée à CNN, il déclara :

    « Monsieur le Président, vous êtes le seul à pouvoir nous sauver. [...] Si vous nous sauvez et arrêtez les agressions de la Chine, vous sauvez également le monde. »

    Il publia une lettre en première page du Apple Daily pour implorer le président américain de défendre Hongkong. La dernière phrase est : « Monsieur le Président, s’il vous plait, aidez-nous ».

    Jimmy Lai a également déclaré à Bloomberg News qu’il pensait que Trump devrait commencer par des sanctions contre les responsables chinois :

    « La sanction la plus efficace ... est de geler le compte bancaire de l’argent corrompu des hauts fonctionnaires chinois aux États-Unis et dans le monde libre. Je pense que cela en effraiera beaucoup d’entre eux ».

    De son côté, le Président Trump lui rendit la politesse en le qualifiant d’« homme courageux » tout en lui exprimant son soutien.
    Les accointances entre les dissidents de Hongkong et les autorités américaines sont nombreuses et variées. Même si on ne tient compte que de celles qui ont été rapportées par les médias, leur nombre et leur niveau laissent perplexe tout observateur de la scène politique hongkongaise et ne laisse aucun doute sur l’ingérence des États-Unis dans ce dossier si sensible pour la Chine.
    Regardons cela d’un peu plus près et prenons le cas de Jimmy Lai. Juste en 2019, il eut de multiples rencontres au plus haut niveau. Ainsi, début juillet 2019, il s’est réuni à Washington avec le Secrétaire d’État Mike Pompeo, le Vice-président Mike Pence et le Conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton.

    Commentaire du journaliste Nicholas Wadhams : "Très inhabituel pour un visiteur non gouvernemental d’obtenir ce type d’accès"

    Le 3 août 2019, il a été aperçu avec Christian Whiton, un expert américain du « smart power ». Whiton a été conseiller principal dans les administrations Donald Trump et George W. Bush. Chercheur en stratégie et diplomatie publique, il est auteur du livre « Smart Power : Between Diplomacy and War ».

    D’autre part, le 12 octobre 2019, Jimmy Lai, en compagnie de Anson Chan, rencontra le sénateur Ted Cruz à Hongkong.

    Le 22 octobre 2019, Mme Nancy Pelosi, Présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, posta une photo sur Twitter, posant avec Jimmy Lai et d’autres dissidents hongkongais. Le texte qui l’accompagnait était dithyrambique :

    « Je suis très heureuse d’accueillir Jimmy Lai, Martin Lee et Janet Pang au Capitole américain. Mon plein soutien et mon admiration vont à ceux qui sont descendus dans la rue semaine après semaine pour protester non violemment afin de lutter pour la démocratie et l’état de droit à Hongkong. »

    Pour mettre fin aux différentes manifestations ouvertement soutenues par les États-Unis (lire mon article sur le sujet) qui ont régulièrement paralysé Hongkong, le gouvernement chinois a promulgué le 30 juin 2020 « la loi sur la sécurité nationale ».

    Cette loi comprend six chapitres de 66 articles qui punissent quatre crimes : la sécession, la subversion, le terrorisme et la collusion avec l’étranger. Ces crimes peuvent conduire à la prison à perpétuité (ou un minimum 10 ans). C’est en vertu de cette loi que Jimmy Lai a été condamné, le vendredi 16 avril 2021, à 14 mois de détention pour son rôle dans l’organisation, en 2019, de deux grandes manifestations à Hongkong.

    L’implications de l’Apple Daily et de son propriétaire dans les manifestations hongkongaises contre l’administration centrale chinoise ainsi que les étroites relations de Jimmy Lai avec les politiciens américains de très haut rang montrent que la décision de fermeture du journal tombe automatiquement sous le coup de la loi protégeant l’intégrité et la souveraineté de la Chine.

    Il faut comprendre que depuis des années Hongkong représente le Cheval de Troie à travers lequel les États-Unis cherchent à déstabiliser la Chine, pays qui gagne actuellement sur tous les terrains de la prospérité. C’est pour cette raison que Mike Pompeo a promis que « Les États-Unis ne resteront pas les bras croisés pendant que la Chine engloutit Hongkong dans sa gueule autoritaire ».

    Cette histoire devrait évidemment être méditée par les autorités algériennes car, malgré certaines différences socioéconomiques et historiques, de nombreuses similitudes existent entre ce qui se passe à Hongkong et ce qui se déroule actuellement en Algérie.

    Ahmed BENSAADA

    Note : Cet article comporte des extraits de ma contribution à un livre collectif sur la Chine qui va bientôt paraître en France (voir logo).
    Les auteurs  : Tony Andréani, Badia Benjelloun, Ahmed Bensaada, Jean-Claude Delaunay, Yfan Ding, Bruno Drweski, Albert Ettinger, Bruno Guigue, Rémi Herrera (et Long Zhiming), Jiaqi Hou, Tamara Kunanayakam, Romain Migus, Jean-Pierre Page, Eduardo Regalado, Maxime Vivas, Ruolin Zheng.

    »» http://www.ahmedbensaada.com/index.php++cs_INTERRO++option=com_content++cs_AMP++amp ;view=art...
    URL de cet article 37193
    https://www.legrandsoir.info/l-apple-daily-ou-la-quintessence-du-china-bashing.html
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  • Un incroyable traitement de faveur. Découvrez la secrétaire d'État Marlène Schiappa discutant aimablement du "féminisme", de #MeToo et du "sexisme" des "Frères musulmans" avec Frédéric Haziza, militant judéosioniste et agresseur sexuel présumé.

    Le 10.02.2020 à 13h33

    Fin 2017, Panamza soulignait le silence assourdissant de la "féministe" Marlène Schiappa, membre du gouvernement, au sujet de l'affaire Haziza (militant judéosioniste et ex-journaliste du service public audiovisuel accusé de plusieurs harcèlements sexuels).

    En juin 2019, Panamza signalait l'acceptation par Schiappa d'un entretien mené par Haziza -pour le compte du Crif.                                                                                                                                                                                                                                      

    Écoutez notamment ce passage (à la 14ème minute) : Haziza s'indigne que "tout mis en cause" soit injustement vu d'emblée comme "coupable", Schiappa célèbre "la libération de la parole" des femmes et raconte légèrement que sa grand-mère devait "subir" en silence "la main de son patron sur sa cuisse" pour pouvoir continuer à travailler…

    Schiappa, véhémente contre Tariq Ramadan (mensongèrement accusé de viols à répétition) mais indulgente avec Haziza ?                                                                                                                                                                                                                    

    Un grossier 2 poids 2 mesures ?

    Selon quels critères -exactement ? 

    Pourquoi ce traitement de faveur accordé par la franc-maçonne vallsiste Schiappa au (piètre) intervieweur Haziza ? 

    Serait-ce parce que ce relais médiatique du crypto-maçonnique Crif est aussi lié -via le mystérieuxdiscret et influent groupe ELNET– à l'élite internationale du lobby sioniste ?                                                                                                        Le 10 novembre dernier, Schiappa récidivait en accordant une nouvelle interview à Haziza sur l'antenne juive-communautaire-de-droite Radio J.                                                                                                                                                                                      

    Dans cette conversation irréelle, une délicate Schiappa discute poliment (de 13'20 à 23'30) du sexisme "islamiste", de #balancetonporc et de son prétendu domaine de compétence ministérielle (l'égalité femmes-hommes) avec Haziza, l'animateur sexagénaire qui avait -entre autres actes délictueux- pincé la fesse de sa jeune collègue de LCP.

    schiappahaziza

    Au sommet de l'État, Schiappa (par ailleurs soutien de Mila)  n'est pas la seule à témoigner d'une incroyable indulgence envers un agresseur sexuel présumé qui a fait l'objet d'un simple et scandaleux rappel à la loi.

    Emmanuel Macron, Sibeth Ndiaye, Gabriel Attal ont également accordé récemment un entretien à Haziza.

    Rappelons que Radio J est un média privé : aucune obligation quelconque d'expression n'incombe à son endroit aux élus de la République.

    Et soulignons aussi la venue au micro d'Haziza (outre celles -plus évidentes- des mièvres politiciens Dupont-AignanGriveaux et Villani) de la députée dite insoumise Clémentine Autain, aussi mielleuse et complaisante envers le propagandiste sioniste (notamment en fin d'entretien) que sa collègue Danièle Obono.                                                                                                                                                                                                                                                                  » Quand Schiappa dénonce le sexisme des « islamistes » auprès d’Haziza (panamza.com)  

       

      

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  •  

    Quatrième de couverture

    « Si j’étais président, j’arrêterais en quelques jours les attaques terroristes contre les États-Unis. Définitivement.

    D’abord, je présenterais mes excuses à toutes les veuves, aux orphelins, aux personnes torturées, à celles tombées dans la misère, aux millions d’autres victimes de l’impérialisme américain.

    Ensuite, j’annoncerais aux quatre coins du monde que les interventions américaines dans le monde sont définitivement terminées, et j’informerais Israël qu’il n’est plus le 51e État des États-Unis mais dorénavant - chose curieuse à dire - un pays étranger.

    Et puis, je réduirais le budget militaire d’au moins 90 %, utilisant le surplus à payer des réparations aux victimes. Ce serait plus que suffisant. Le budget militaire d’une année, soit 330 milliards de dollars, équivaut à plus de 18 000 dollars de l’heure depuis la naissance de Jésus-Christ.

    Voilà ce que je ferais les trois premiers jours.

    Le quatrième jour, je serais assassiné. »

    William Blum

    L’auteur vu par l’éditeur

    Ancien fonctionnaire du département d État, Blum nous rappelle que, s’il n’y a pas dé justification au 11 Septembre, il y a certainement des raisons. L’État voyou démontre comment, sous couvert de liberté, de démocratie et de droits de l’homme, les États-Unis commettent des actes criminels barbares, et agissent de la façon la plus belliqueuse qui soit.

    ISBN-10 : 2841900754

    ISBN-13 : 978-2841900756

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  • par Cheikh DIENG

    Le scandale a failli passer inaperçu mais a été déniché in extremis par les radars de notre média, Lecourrier-du-soir.com. En effet, moins de 48 heures après la révélation de notre média concernant le scandale de Levothyrox dans lequel Agnès Buzyn est citée, l’ex ministre de la Santé d’Emmanuel Macron vient de faire l’objet d’une nouvelle poursuite judiciaire par une organisation antillaise. Agnès Buzyn et Jérôme Salomon, Directeur général de la santé, sont poursuivis (dans une plainte adressée au Procureur de la République de Paris) pour faux témoignage dans l’affaire dite du Chlordécone, un pesticide qui a empoisonné les populations martiniquaises et guadeloupéennes durant 20 ans.

    Les conséquences de la commercialisation de ce pesticide ont été dévastatrices, comme l’explique le média MrMondialisation.org : 95% des Martiniquais et 92% des Guadeloupéens ont été empoisonnés, provoquant un taux très élevé du cancer de la prostate chez cette population.

    Plus de 20 ans après l’arrêt de sa commercialisation en 1993, le peuple martiniquais et antillais ne veut céder à rien. Et ce 5 juin, l’UGTG (Union Générale des Travailleurs de Guadeloupe) a exigé (dans un communiqué intégralement lu par Lecourrier-du-soir.com), de l’Etat français qu’il assume ses fautes et pointe du doigt Agnès Buzyn et Jérôme Solomon qu’elle accuse d’avoir menti sous serment devant la commission d’enquête parlementaire.

    Lecourrier-du-soir vous propose de lire le communiqué dans sa version originale.

    “L’UGTG porte plainte devant la Cour de justice de la République, le Procureur de
    la République de Paris, et engage un référé devant le Tribunal Administratif de
    Paris.

    L’affaire du chlordécone relève de la responsabilité de l’État, qui a empoisonné 95 %
    de la population de la Guadeloupe et pollué les sols pour six siècles. Alors qu’en 1969, la commission des toxiques avait refusé la commercialisation du chlordécone, l’État a organisé une violation de la législation pour commercialiser massivement ce produit en Guadeloupe et en Martinique de 1972 à 1993.

    Le plan Chlordécone IV qui vient d’être publié n’est en rien au niveau des enjeux. La
    dernière mise à jour de la cartographie est très loin du compte. La priorité est d’établir une cartographie de la pollution, qui n’est réalisée en Guadeloupe qu’à 8 % malgré 23 ans de soi-disant efforts de l’État.

    Aussi, l’UGTG a déposé un recours en référé devant le Tribunal administratif de Paris
    et réclame des financements à hauteur de 40 millions pour la cartographie de la
    Guadeloupe et une provision de 100 millions afin d’indemniser immédiatement les
    propriétaires dont les parcelles sont polluées.

    En second lieu, l’UGTG entend faire condamner le mensonge d’État. Madame Buzyn, ancienne ministre de la santé, Monsieur Guillaume, ministre de l’agriculture, Monsieur Salomon, Directeur général de la santé, et Monsieur Ferreira, Directeur général de l’alimentation ont menti, sous serment, devant la Commission d’enquête parlementaire pour tenter de disculper l’Etat.

    Aussi, une plainte a été déposée contre Mme Buzyn et M. Guillaume devant la Cour de justice de la République pour faux témoignage dans le cadre d’une commission d’enquête parlementaire.

    Une troisième plainte a été déposée contre Messieurs Salomon et Ferreira devant
    le procureur de la République de Paris pour faux témoignage dans le cadre d’une
    commission d’enquête parlementaire.

    NOUS NE POUVONS EN AUCUN CAS FAIRE CONFIANCE A CEUX QUI ONT POLLUE LA GUADELOUPE !

    NOUS NE POUVONS EN AUCUN CAS FAIRE CONFIANCE A CEUX QUI NOUS MENTENT !”

    Le Secrétaire Général

    Eli DOMOTA

    Lapwent, le 5 juin 2021

    Pour lire le communiqué en version PDF, cliquez ici.

    8 juin 2021

    »» https://lecourrier-du-soir.com/empoisonnement-de-la-population-antilla...
    URL de cet article 37166
    https://www.legrandsoir.info/exclusif-buzyn-et-salomon-poursuivis-en-justice-dans-une-affaire-d-empoisonnement-aux-antilles.html
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  •  

    Fin 2018, Nils Melzer, le rapporteur spécial des Nations unies pour la torture, a été contacté par les avocats représentant l’éditeur de WikiLeaks Julian Assange, lui demandant d’intervenir en faveur de leur client. "Je me suis dit : Non, pas ce type. N’est-ce pas le pirate informatique violeur ?" se souvient Melzer.

    Il a ignoré le courriel. Trois mois plus tard, les avocats l’ont recontacté, l’avertissant cette fois que l’extradition d’Assange vers les États-Unis - où il fait face à 17 chefs d’accusation de violation de l’Espionage Act pour avoir obtenu et publié des documents militaires et diplomatiques secrets - pourrait être imminente. Ils ont également joint une évaluation médicale réalisée par le Dr Sondra Crosby, un médecin américain très respecté pour son inspection indépendante des détenus de Guantanamo Bay, qui s’est dit très préoccupé par le bien-être physique et psychologique d’Assange.

    "J’étais réticent. Du genre, quoi ? Vivre dans une ambassade avec une planche à roulettes et un chat, c’est de la torture ?"

    Mais la renommée de Crosby a fait réfléchir Melzer. Il a décidé qu’il devrait probablement aller voir le "hacker violeur" par lui-même. Le 9 mai 2019, il se rend à la prison de Belmarsh, dans le sud de Londres, en emmenant deux médecins avec lui (un de plus que d’habitude, pour être doublement objectif). S’ensuivent deux ans d’enquête et un livre, Der Fall Julian Assange (Le cas de Julian Assange).

    "J’ai découvert beaucoup de choses sinistres. Après avoir travaillé pendant 20 ans dans des zones de guerre pour la Croix-Rouge, j’ai vu beaucoup de choses horribles, mais je n’avais pas conscience de la fragilité de l’État de droit dans le monde occidental avant cette affaire", déclare M. Melzer. "Que l’on aime ou que l’on déteste Julian, si l’on permet que dire la vérité sur la mauvaise conduite du gouvernement devienne un crime, les puissants ne seront absolument pas inquiétés. C’est vraiment de cela qu’il s’agit."

    Compte tenu de la gravité d’avertissements comme celui-ci de la part de personnalités comme Melzer - d’autres groupes de l’ONU ont déclaré dès 2016 que l’enfermement d’Assange pendant sept ans à l’ambassade équivalait à une détention arbitraire - un silence retentissant a été observé de la part de puissantes organisations médiatiques et de mouvements politiques américains et britanniques qui se présentent comme des défenseurs des droits de l’homme et de la justice sociale. Bien qu’ils se soient indignés en chœur de la persécution des dissidents et des journalistes en Chine, en Russie et au Belarus, ils n’ont pas eu grand-chose à dire au sujet du lanceur d’alerte, qui est toujours détenu sans inculpation à Londres.

    Assange reste à Belmarsh, un établissement de haute sécurité où il a été placé en détention provisoire après que l’Équateur a révoqué son asile au début de 2019. Il y a purgé une peine britannique pour avoir enfreint les conditions de sa libération sous caution ; les accusations de viol en cours en Suède ont été abandonnées. L’équipe juridique qui organise sa défense, dirigée par Gareth Peirce, éminente avocate des droits de l’homme, n’a pas été autorisée à le rencontrer en personne depuis février dernier en raison des restrictions Covid.

    Pendant ce temps, Assange attend de voir s’il sera extradé vers les États-Unis, où il risque un maximum de 175 ans dans une prison Supermax. Après la révocation de son asile et son arrestation par le Royaume-Uni, le ministère américain de la justice a retenu 17 chefs d’accusation liés à la possession, la communication et la publication, entre 2010 et 2011, de documents militaires classifiés des guerres d’Afghanistan et d’Irak, de câbles diplomatiques américains et des dossiers de Guantanamo Bay. Ces documents divulgués, publiés en collaboration avec le Guardian et le New York Times, ont mis en évidence des infractions aux droits de l’homme et des crimes de guerre commis par les États-Unis. S’il est extradé, Assange sera jugé par une cour de sécurité nationale, où aucune défense d’intérêt public ne sera autorisée ; il sera certainement reconnu coupable. En janvier, la demande d’extradition américaine a été rejetée par un tribunal britannique, non pas pour des raisons de liberté d’expression, mais parce qu’Assange a reçu un diagnostic de dépression et de syndrome d’Asperger et qu’il est considéré comme présentant un risque élevé de suicide. Le juge a toutefois accédé à la demande du ministère de la Justice de le maintenir en prison jusqu’à ce qu’un appel soit entendu, plutôt que de l’assigner à résidence, comme il est d’usage dans les cas d’extradition. Les États-Unis ont fait appel de la décision en février. Jen Robinson, membre de son équipe juridique, explique que la seule raison pour laquelle Assange est toujours en prison est que le gouvernement britannique a choisi d’agir comme un bras du Département de Justice des Etats-Unis.

    "Il est également assez absurde que l’administration Biden, qui a pour politique de fermer Guantanamo, cherche à poursuivre la personne qui a publié la vérité sur ce qui se passait à Guantanamo et a contribué à faire comprendre au public américain le mal et l’injustice de Guantanamo", explique Jen Robinson.

    "L’abandon des poursuites serait conforme à la politique déclarée de l’administration Biden en matière de liberté d’expression. S’ils abandonnaient l’affaire, Julian serait libéré immédiatement ; il serait avec sa famille et pourrait se rétablir. C’est ce qu’ils devraient faire".

    L’administration Obama n’a pas inculpé Assange en raison de préoccupations quant aux implications pour la liberté de la presse ; après sept ans, elle a également commué la peine de 35 ans de Chelsea Manning, l’ancien soldat américain qui a divulgué les documents de la NSA à WikiLeaks. C’est le ministère de la justice de Donald Trump qui a décidé d’inculper Assange pour espionnage, et le président Biden ne montre absolument aucun signe de changement de cap. Pour M. Biden, il s’agit d’une décision politique calculée : "Il ne s’agit pas vraiment de Julian Assange ; il s’agit de permettre la création d’un précédent. La raison pour laquelle ils le font avec Julian Assange, c’est qu’il est facile de créer le précédent avec lui parce que personne ne l’aime", dit M. Melzer.

    Assange n’est pas une figure sympathique. Sa disgrâce a commencé avec ces allégations de viol en Suède, non prouvées mais tenaces. Mais sa véritable chute a eu lieu en 2016, lorsque Assange a publié des fuites d’emails du Comité national démocrate avant l’élection Clinton-Trump. Les documents, obtenus par un piratage russe, ont révélé une campagne menée par les partisans de Clinton pour miner le candidat socialiste Bernie Sanders. La présidente du DNC, Debbie Wasserman Schultz, a été contrainte de démissionner.

    "Même s’il n’a fait qu’exposer la corruption au sein du DNC, les démocrates continuent de rendre Assange responsable de la défaite d’Hillary Clinton. Et tant qu’il pourra être utilisé comme le bouc émissaire idéal pour leur propre inconduite, il est peu probable qu’ils le lâchent d’une semelle", ajoute M. Melzer.

    L’histoire d’Assange en tant qu’agent russe a été relayée avec enthousiasme par les médias libéraux, en particulier par son ancien partenaire d’édition, le Guardian. Une série d’articles liant Assange à Moscou a culminé en première page, affirmant que Paul Manafort, président de la campagne Trump, et "divers Russes" lui avaient rendu visite à plusieurs reprises à l’ambassade, ce que WikiLeaks et Manafort ont nié.

    Le Guardian n’a offert aucune preuve autre que le témoignage de sources anonymes. Peu convaincant, selon WikiLeaks, étant donné que le registre des visiteurs de l’ambassade et la surveillance 24 heures sur 24 pourraient facilement fournir des preuves dans les deux sens. Le Guardian ne s’est pas rétracté et n’a pas présenté d’excuses pour cette histoire, mais a depuis publié plusieurs éditoriaux en défaveur de l’extradition.

    Stella Moris, fiancée d’Assange et mère de ses deux plus jeunes fils, estime que le journal a manqué de manière catastrophique à sa responsabilité envers un ancien collaborateur. Elle souligne qu’Assange n’est venu au Royaume-Uni que parce que le Guardian lui offrait des bureaux et un soutien en échange de l’accès aux documents de la NSA qui lui ont valu un prix Pulitzer en 2014.

    "Le problème, c’est que le Guardian est le faiseur d’opinion de la gauche et qu’ils sont entrés dans cette pensée grégaire insensée autour de Julian qui a commencé avant même 2016. Vous avez Marina Hyde qui écrit des chroniques fantasmant sur le personnel de l’ambassade tuant Julian avec des couteaux. Ils ont complètement perdu la tête", dit-elle.

    "Maintenant, ils reconnaissent qu’il ne devrait pas être extradé, mais ce n’est pas suffisant. Leur négligence a créé un tel problème que si Julian meurt ou est extradé, cela entachera à jamais la réputation du Guardian".

    Assange est soutenu par toutes les grandes organisations de défense des droits, de l’ONU à Amnesty International. Il dispose d’une coalition large et éclectique de champions de haut niveau, d’Ai Weiwei à Pamela Anderson, ainsi que de partisans de droite tels que Tucker Carlson et Roger Stone. "Le cas de Julian est au cœur de ce que signifie vivre dans une démocratie", dit Moris. "La droite est plus engagée dans cette affaire parce qu’elle se soucie davantage de la liberté d’expression que la gauche, ce qui est vraiment regrettable, car si vous commencez à limiter la liberté d’expression, celle de la gauche finira par en souffrir également. Vous vous retrouvez dans une société dans laquelle personne ne veut vivre".

    Les opinions publiques britannique et américaine restent indifférentes. Alors qu’Assange aura 50 ans ce mois-ci, Moris estime qu’il n’y a plus que deux issues possibles : sa liberté ou sa mort.

    L’évaluation de Melzer n’est pas moins sombre : "Mon sentiment est que s’il est libéré, c’est parce qu’il n’est plus capable d’être une menace pour les États ; qu’il est dans un état médical dans lequel il est brisé, en gros".

    Si les États-Unis réussissent dans leur procès contre Assange, cela créera un précédent effrayant. Les journalistes travaillant dans n’importe quel État allié des États-Unis peuvent être extradés et emprisonnés pour avoir rapporté la vérité. Il faudrait pourtant un changement radical de l’opinion publique pour obliger le président Biden à admettre que ce précédent n’est pas acceptable pour nos fragiles démocraties.

    "L’association de la dénonciation et de la publication est une fonction sociétale absolument essentielle. C’est le détecteur de fumée de la société. Si nous commençons à poursuivre les lanceurs d’alerte, nous éteignons l’alarme incendie dans notre propre maison", déclare M. Melzer. "Est-ce vraiment ce que nous voulons ?"

    Phoebe Greenwood

    Traduction "ce serait un comble, et c’est pour dire la dégringolade" par Viktor Dedaj avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

    »» http://www.spectator.com.au/2021/06/will-the-right-save-julian-assange/
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    https://www.legrandsoir.info/la-droite-sauvera-t-elle-julian-assange-spectator.html
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  •    

    ♦ ET RONALDO COULA COCA

                                                                                                                                                                       Au lieu de songer à lavage d’estomac, songez plutôt à un lavage de cerveau…                                                  À peine une demi-heure après le geste « déplacé » de Cristiano Ronaldo, lors d’une conférence de presse, Coca-Cola a perdu 4 milliards de dollars à la bourse des malheurs ! Que s’est-il passé ?                                              Ronaldo a tout simplement chassé la mauvaise boisson de notre champ de vision et l’a remplacé par de l’eau… celle qui coule de source.                                                                                                                              En deux mots : il s’est démarqué, comme il a toujours su le faire de la marque la plus prestigieuse pour débarrasser les jeunes gens de toutes les servitudes volontaires qui les empêchent de bien se porter ou se comporter.                                                                                                                                                    Geste apparemment conséquent, au moins pour un temps, puisqu’il a soudain fait perdre à Coca sa valeur et sa saveur légendaire…                                                                                                                                        Une histoire d’eau pour les enfants qui n’est destinée qu’à les détourner de la drogue la plus douce : le sucre, pour ne pas dire le lucre avec ses effets divers et pervers sur la santé physique, psychologique et économique.    Je vous épargnerais l’aspect politique par respect pour toutes les susceptibilités de tempérament même si nul n’est censé ignoré que Coca-Cola a toujours financé sous le sceau du secret, des causes insensées comme celle de cette armée qui ose tirer sans sommation sur des hommes et des femmes désarmés.                                    Je ne citerais pas le nom de GAZA dont les enfants sont aussi victimes des méfaits de cette boisson gazeuse, je veux dire désastreuse. Ils la boivent et la reboivent encore !                                                                                                                                                                                                                                                Sacré Cristiano Ronaldo, joueur impétueux qui devient subrepticement acteur circonspect, non pour nous jouer la comédie, mais pour nous apprendre à déjouer toutes les parodies de la vraie vie, livrées sur un plateau d’argent par tous les ténors du marketing anglo-saxon.                                                                                                                                                                                                                                                        Circonspect, Monsieur Cristiano Ronaldo puisqu’il nous donne à tous une leçon en direct : Apprenez, semble-t-il nous dire, apprenez à vous avouer la vérité… Préférez le dérangement aux arrangements, le déplacement aux placements, la soustraction à l’addiction.                                                                                                        La rectitude consiste parfois à changer d’habitude. Oui c’est de l’intox ! Raison de plus pour vous désintoxiquer…  Ce n’est pas parce que c’est bon que ce n’est pas un poison… Merci Ronaldo de nous rappeler qu’au lieu de songer à lavage d’estomac, songez plutôt à un lavage de cerveau… Et n’utilisez surtout pas n’importe quel savon !                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                          #CR7#CristianoRonaldo #football #sucre #Gaza #UefaEuro2020 #EURO2020 #eau #CocaCola #Ronaldo https://www.lejournaldepersonne.com/2...   

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  • IRAE

    mettre le passage) se caractérise également par une aptitude hors du commun à rebondir toute honte bue.Une classe sociale se caractérise par des traits singuliers similaires qui permet de les identifier et de les distinguer du reste de la population. La classe politico-médiatique, outre sa zone d'habitat restreinte aux beaux quartiers, sa fréquentation des mêmes lieux, ses hauts revenus, son langage et sa capacité à faire des tunnels (voie dégagée suffisamment vide pour per

    Un journaliste ne meurt jamais : il écrit un livre

    Julie Graciani, s’était grillée en affichant ouvertement tout son mépris de classe, mettant rudement en péril les efforts permanents de ses confrères pour prouver qu’il n’y a pas de classe ni ouvrière,ni bourgeoise mais seulement des individualités disposant toutes des mêmes chances au départ (fable neolibérale). Après une période de mise en sommeil au cours de laquelle elle nous a pondu le livre de ses déboires et sa résurrection, elle repointe son nez sur la libérale “ 28 minutes ” avec la dent toujours aussi dure et la même hargne que précédemment. Preuve qu’elle n’aura rien perdu de sa superbe ni de ses convictions, il y a des gens qui sont beaucoup et d’autres qui ne sont rien. Puis ce matin, sur Cnouille, la chaîne des idées d’extrême droite canal historique RN et concurrent zemmour, le plagiaire Macé-Scarron, sans honte est de retour.

    Un politique n’est jamais ridicule c’est les gens qui ne comprennent pas

    A tout seigneur tout honneur, l’actuel président n’a pas hésité à donner de sa personne afin de démontrer l’aptitude d’un homme politique à traverser avec grâce sa propre stupidité et poursuivre son chemin comme si de rien était. Faut-il mettre la sidération ou l’admiration, « il ose tout et c’est même à ça qu’on le reconnaît », au crédit de ses électeurs ? Car du ridicule, voir la séquence avec les journalistes du monde, des âneries dignes du café du commerce ou de la cour d’école il nous en a généreusement gratifiés, du « traverser la rue pour trouver un travail », au « qu’ils viennent me chercher » à ses admonestations outrancières à un jeune adolescent, de loin infiniment moins gonflé-gonflant que lui au même âge. Cette démonstration, qui nous décomplexe, du fait qu’on peut être né dans une excellente famille, avoir fait l’ENA et être digne de fumer des Boyard au comptoir du coin est à mettre à son actif.

    Poursuivons avec le sautillant mais lourdement Castaner avec son « qui ne saute pas n’est pas Marseillais », de mémoire. On aurait pu croire à une initiative ridicule mais non.

    C’est que, quand on a à faire à un parti dont le programme présidentiel se résumait à « penser printemps » et qui avait dû battre le rappel des fonds de tiroir de ses premiers adorateurs pour composer un fourre-tout de n’importe quoi, que faire pour remplir ses meetings de campagne. Mettons en perspective la place de la République et le meeting de campagne de Jean-Luc Mélenchon. Du fond, du souffle, de l’enthousiasme, de l’envergure et de la foule.

    Je sais la comparaison va être cruelle, mais pour l’heure, avec Marlène nous avons une nouvelle démonstration de la vacuité de ce parti LREM sans le début d’une idée. Le record est bien sûr à battre. En quoi consistait donc la prestation de Marlène pour la campagne des régionales. Un discours portant sur le programme de la tête de liste Laurent Saint Martin ? Un programme pour quoi faire, c’est old-school comme dirait un président de la République célèbre. Alors pour motiver la troupe clairsemée selon les images, on refait du Castaner et on lance des chants de bus de sortie de fin d’année. Même pas fichus de trouver un bon chanteur, ça chante faux, c’est mollasson et les rares spectateurs ont l’air sidérés. Quand à Dupont-Moretti, loin des prétoires, des effets de manche des incidents d’audience à répétition et des intimidations dont il était coutumier, c’est la hargne et la médiocrité qui s’expriment. Avec lui l’esprit de comptoir lui est bien présent, dans tous les sens du terme et la réplique, un coup sous la ceinture qui lui est revenue en boomerang (Grivaux), un coup rengaine facile « on n’est pas chez Chavez ». Quelle belle hauteur et surtout quel sens de l’apaisement du débat politique. Un modèle du genre. Avec LREM c’est toujours faites ce que je dis mais pas ce que je fais. Le n’importe quoi c’est le privilège de LREM et d’ailleurs il fait systématiquement l’objet de l’onction des médiacrates.

    Je ne sais pas ce qui fascine le plus chez ces gens-là, leur capacité à mentir, manipuler, ou se contre dire à tout bout de champ, tout en ramenant leur fraise comme si de rien n’était (Cf un Olivier Faure demandant le contrôle de la justice par la police et qui n’est pourtant pas encore allé se cacher à l’Ile de Ré) ou leur aptitude à assumer de se ridiculiser sans fin en public. Une chose est certaine, chez eux c’est le fond qui manque le plus.

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    https://www.legrandsoir.info/le-ridicule-ne-tue-pas-ni-en-politique-ni-en-journalisme.html
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  •                                          

    ⚖️ UN RACISTE LUI FONCE DESSUS EN VOITURE POUR LE TUER : ADIL EST CONVOQUÉ EN JUSTICE POUR « DÉGRADATION DU VÉHICULE » !

    L’évènement résume à lui seul le processus de fascisation accéléré de la société française : attaque raciste, impunité de l'extrême droite, silence médiatique, complicité policière et harcèlement judiciaire de la victime.
    Le 21 avril dernier à Dole, dans l'Est de la France, Adil et sa femme remarquent un individu louche qui prend en photo leur maison et leurs enfants. Alors qu'il lui demande simplement ce qu'il fait, l'individu, un septuagénaire raciste, lui hurle plusieurs fois « bicot » et une menace de mort explicite « bicot, tu passes sous le capot ». Puis exécute immédiatement sa promesse, en démarrant sa voiture, et en fonçant sur Adil.
    La clôture du jardin est défoncée, Adil est blessé, il écope de 30 jours d'ITT, mais a sauvé sa vie grace à de bons réflexes. Et il a filmé toute la scène. Une tentative de meurtre raciste à la voiture bélier. Un acte gravissime qui est pourtant passé inaperçu dans les médias.
    Plus inquiétant encore, l'agresseur raciste va sortir de garde à vue quelques heures seulement après. Tranquillement. Alors que le simple port d'une banderole ou d'un Gilet Jaune peut coûter, dans la France de Macron, deux jours en cellule.
    Preuve de la complicité de la police : dans les procès verbaux, alors que toute la scène a été filmée et qu'on entend distinctement l'agresseur répéter des horreurs racistes, les agents ont « oublié » de les retranscrire, en prétendant qu'ils ne les ont « pas entendues » !
    Comble de l'ignominie, si les policiers n'ont pas entendu le mot bicot, ils disent avoir parfaitement repéré le mot « facho » et « fils de p*** » dans la bouche de la victime. C’est ainsi que la victime d'une tentative d'homicide se retrouve poursuivie ! Le procureur de la République reproche à Adil ces insultes, ainsi que « des dégradations sur la Clio » qui lui a foncé dessus. La victime est convoquée pour « injures, violences et dégradation ». Son avocat, dénonce une procédure « déconcertante » ! Il passera devant le devant le tribunal correctionnel de Dole le 22 juin prochain.
    Du bas en haut de la chaine judiciaire et policière, de l'agresseur raciste au procureur, c'est tout un pays qui sombre dans l'obscurité. ---                                                                                                                       Source :    https://www.estrepublicain.fr/.../agression-raciste-de...
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  •                    

    ♦ Les Palestiniens mettent à mal la culture d’Oslo

                                                                                                                                                                       Les Palestiniens en Cisjordanie surmontent finalement de nombreux obstacles et craintes, l’étouffante division en factions, la brutalité des nervis sécuritaires d’Abbas et qu’ils défient ouvertement – et, en fait, sont prêts à démanteler – la totalité de la culture d’Oslo.

    Le discours politique de Mahmoud Abbas, le chef de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie, ressemble à celui d’un roi inefficace resté isolé bien trop longtemps dans son palais. Le roi parle de prospérité et de paix et, infatigablement, énumère ses innombrables réalisations, dans le même temps que son peuple meurt de faim à l’extérieur et mendie en vain son attention.

    Mais Abbas n’est pas un roi ordinaire. C’est un « président », uniquement de nom, un « chef » désigné simplement parce qu’Israël et le système politique international dirigé par les États-Unis insistent pour qu’on le reconnaisse en tant que tel. Non seulement, le mandat politique de l’homme avait expiré en 2009, il était en outre très limité déjà bien avant cette date. Jamais au cours de sa carrière Abbas n’a représenté la totalité du peuple palestinien. Aujourd’hui, à 85 ans, il y a de fortes chances qu’Abbas n’assumera jamais ce rôle.

    Longtemps avant qu’Abbas soit le « candidat » palestinien favori des États-Unis et d’Israël pour diriger les Palestiniens occupés et opprimés en 2005, deux discours politiques bien distincts évoluaient en Palestine et, avec eux, deux cultures absolument séparées. Il y avait la « culture d’Oslo », soutenue par des clichés et platitudes vides de sens à propos de la paix et des négociations et, de façon bien plus concrète, par des milliards de dollars affluant de pays donateurs.

    Les fonds n’ont jamais vraiment été destinés à concrétiser la juste paix désirée ou l’indépendance palestinienne, mais à soutenir un inconfortable statu quo là où l’occupation militaire israélienne est normalisée via une « coordination sécuritaire » entre l’armée israélienne et l’Autorité d’Abbas.

    Cette culture, perçue par la plupart des Palestiniens comme traîtresse et corrompue, a été encensée en Occident comme « modérée », surtout si on la compare à l’autre culture palestinienne, qualifiée de « radicale » ou, pire, de « terroriste ». L’autre culture, rejetée depuis près de trois décennies, a néanmoins fini par prévaloir grâce à la récente révolte populaire en Palestine et à la résistance inflexible à Gaza.

    La démonstration de force exhibée par la résistance palestinienne dans la bande de Gaza assiégée et entamée le 10 mai – particulièrement dans le contexte d’un soulèvement populaire qui a fini par unifier la jeunesse palestinienne, non seulement dans les territoires occupés mais aussi dans la totalité de la Palestine historique – inspire un nouveau langage, lequel, en sus d’être celui d’une poigne d’intellectuels « radicaux », est également utilisé par de nombreuses figures politiques et académiques qui ont longtemps été affiliées à l’AP.

    Dans une interview accordée au journal britannique The Independent peu après la fin de la guerre israélienne contre Gaza, l’ancien ministre de l’AP et vétéran de la politique, Hanan Ashrawi, a évoqué les changements en cours au niveau sociopolitique en Palestine. « Le Hamas a évolué et il gagne du soutien parmi les jeunes, même chrétiens », a déclaré Ashrawi, ajoutant que « le Hamas a tous les droits d’être représenté au sein d’un système pluraliste ».

    Toutefois, cela ne concerne pas le seul Hamas. Cela concerne également la résistance palestinienne dans son ensemble, qu’elle soit représentée par des tendances islamiques, nationalistes ou socialistes.

    Une seule fois, Abbas a fait allusion à la résistance palestinienne à Gaza, en la qualifiant de « frivole ». Aujourd’hui, peu nombreux sont les Palestiniens en Cisjordanie, voire à Ramallah, qui seraient d’accord avec son discours.

    L’affirmation ci-dessus a été apparente le 25 mai quand le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, s’est précipité en Israël et dans les Territoires occupés dans une tentative désespérée de faire revivre un vieux langage, un langage qu’aujourd’hui les Palestiniens contestent ouvertement. À l’intérieur du luxueux bureau d’Abbas, Blinken a parlé d’argent, de négociations et, mal à propos, de « liberté d’expression ».

    Abbas a remercié le diplomate américain et, bizarrement, a demandé un retour au « statu quo » à Jérusalem, a renoncé « à la violence et au terrorisme » et a appelé à « une résistance populaire pacifique ».

    Pourtant, dans les rues de Ramallah, à quelques centaines de mètres du show Blinken-Abbas, des milliers de Palestiniens étaient aux prises avec la police de l’AP tout en scandant « l’Amérique est la tête du serpent », « la coordination sécuritaire est une infâmie » et « les accords d’Oslo, c’est fini ».

    Parmi les manifestants, il y avait des musulmans et des chrétiens, des hommes et des femmes, des jeunes et des moins jeunes représentant toutes les factions palestiniennes, y compris le parti dominant de l’AP, le parti d’Abbas même : le Fatah.

    Les manifestants avaient bien choisi leurs slogans, naturellement, mais ce qui est vraiment significatif, c’est que les Palestiniens en Cisjordanie surmontent finalement de nombreux obstacles et craintes, l’étouffante division en factions, la brutalité des nervis sécuritaires d’Abbas et qu’ils défient ouvertement – et, en fait, sont prêts à démanteler – la totalité de la culture d’Oslo.

    La visite de Blinken en Palestine n’a pas été motivée par l’inquiétude à propos de la situation précaire des Palestiniens occupés et assiégés, et certainement pas par l’absence de liberté d’expression.

    En effet, si ç’avait été le cas, les États-Unis pouvaient tout simplement mettre un terme à leur aide militaire de 3,8 milliards de USD à Israël ou, du moins, la soumettre à des conditions.

    Mais Blinken, en tant que plus haut représentant de la politique étrangère de l’administration Biden, n’avait rien de neuf à proposer sur le plan des idées nouvelles, des stratégies, des plans, et encore moins du langage. Tout ce qu’il avait, c’étaient des promesses de plus d’argent encore pour Abbas, comme si l’aide américaine était ce pour quoi les Palestiniens luttent et meurent.

    À l’instar de la politique étrangère de Biden, Abbas est lui aussi en faillite. Il hésitait dans ses propos, insistant à plusieurs reprises sur sa gratitude pour le renouvellement des fonds américains, de l’argent qui les indûment enrichis, lui, sa famille et une classe archi-corrompue de Palestiniens.

    Le tout récent bain de sang israélien à Gaza – qui a tué des centaines de personnes, en a blessé des milliers d’autres, sans parler des destructions délibérées et de la violence systématique en Cisjordanie et ailleurs – sont des moments importants dans l’histoire de la Palestine, non en raison de la tragédie orchestrée une fois de plus par Israël, mais en raison de la résilience du peuple palestinien dans sa réponse collective à cette tragédie.

    Les conséquences de cette réponse sont susceptibles de modifier le paradigme politique en Palestine pour les années à venir.

    Fréquemment, de nombreuses personnes ont prétendu à juste titre que les accords d’Oslo, en tant que doctrine politique, étaient morts depuis longtemps. Toutefois, la culture d’Oslo, celle d’un langage unique mais trompeur, la division en factions, l’esprit de classe et l’extrême chaos politique qui persistent depuis de nombreuses années, sont susceptibles de disparaître eux aussi.

    Ni Washington ou Tel-Aviv, ni l’AP de Mahmoud Abbas ne sont en mesure de ressusciter la culture passée et misérable qu’Oslo a imposée au peuple palestinien. Seuls les Palestiniens peuvent diriger cette transition pour un meilleur avenir, un avenir d’unité nationale, de clarté politique et, en fin de compte, de liberté.                                                                                                                                                                                                 Par Ramzy Baroud

                                                                                                                                    

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  • "Je suis curieux de savoir comment vous définissez l’antisémitisme" (Vidéo)

    "Êtes-vous antisémite ?". C’est avec cette première question, somme toute "banale", que démarre l’interview de Gilad Atzmon.                                                                                                                                                                                                                  

    Gilad Atzmon -une des voix forte en défense des droits des Palestiniens - est systématiquement combattu et censuré par des « activistes pro palestiniens » qui servent en définitive davantage les acquis de l’occupant israélien.

    En Suisse, par exemple, chaque fois que des militants ont voulu inviter l’Israélien Gilad Atzmon, l’Israélien Gabriel Ash (membre du Comité Urgence Palestine-Genève et de l’IJAN (International Jewish Anti-zionist Network) tout comme Caroline Finkelstein, se sont opposés à sa venue sous le prétexte qu’il serait antisémite, etc....

    Ainsi, le 9 février 2012, Caroline Finkelstein écrivait aux membres du Comité Urgence Palestine-Vaud en ces termes : «  Nous ne sommes pas officiellement membre du CUP-Lausanne mais nous aimons bien collaborer avec vous tous. Nous aimerions attirer votre attention sur la polémique qui existe en ce qui concerne Gilad Atzmon. Nous nous permettons de vous conseiller de bien vous renseigner sur le personnage avant de le faire venir. IJAN (International Jewish Anti-zionist Network – Réseau international juif antisioniste, dont nous sommes membres) et UJFP (Union Juive Française pour la Paix) rejettent les arguments de Gilad Atzmon. Nous personnellement n’assisterions à aucune conférence avec Atzmon ».

    Silvia Cattori


    Né en Israël, Gilad Atzmon reçoit une éducation juive laïque. Il effectue son service militaire à l’époque de la guerre du Liban (1982), et cet événement le rend extrêmement sceptique en ce qui concerne tant le sionisme que la politique israélienne. Dix ans plus tard, il quitte son pays natal, avec un aller simple. Il dit ne pas vouloir y retourner jusqu’au jour où ce pays redeviendra ce qu’il était : la Palestine. Au Royaume-Uni, où il s’installe il étudie la philosophie puis oriente sa carrière vers la musique de jazz .

          

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  • Chaque année, le 15 mai, au lendemain de la proclamation de l'Etat d'Israël, les Palestiniens commémorent la "Nakba", un mot arabe qui signifie "grande catastrophe". Entre 1947 et 1949, environ 800 000 Palestiniens ont été chassés de leurs terres par les milices sionistes - Photo: Archives                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                   

    Dans ce qui constitue un aveu extraordinaire le Guardian a classé son soutien à la Déclaration Balfour promettant un « foyer » pour le peuple juif comme l’une de ses « pires erreurs de jugement en 200 ans .» le journal britannique a fait cette annonce saisissante vendredi.

    « Que pouvons-nous dire de plus, Israël aujourd’hui n’est pas le pays que le Guardian avait anticipé ou aurait souhaité, » dit l’annonce « Quand Arthur Balfour, alors ministre des affaires étrangères, a promis il y a 104 ans d’aider à établir un foyer national pour le peuple juif en Palestine, ses paroles ont changé le monde. »

    La Déclaration Balfour controversée a été faite alors que les juifs ne représentaient pas plus de 5 % de la population de Palestine.

    Notant que les erreurs les plus remarquables apparurent dans les pages éditoriales, le Guardian a semblé endosser la responsabilité de ce qu’il semble qualifier de projet raté de création d’un « foyer juif » en Palestine.

    « Le Guardian de 1917 a soutenu, célébré et contribué, pourrait-on même dire, à la réalisation de la Déclaration Balfour, » note l’annonce. Le rédacteur en chef de l’époque, CP Scott, était un partisan du sionisme ce qui a pu l’aveugler sur les droits des Palestiniens. »

    En 1917 CP Scott a écrit un papier affichant le genre de racisme typique des écrivains et hommes politiques occidentaux de l’époque qui soutenaient le projet sioniste.

    Le jour de l’annonce de la Déclaration Balfour, Scott a rejeté tout autre prétention sur la Terre Sainte en faisant la déclaration raciste suivante : « La population arabe actuelle en Palestine est peu nombreuse et à un niveau de civilisation peu avancé. »

    Les Palestiniens chrétiens et musulmans de l’époque constituaient plus de 95 % de la population.

    L’aveu duGuardian survient au moment où le statut d’Israël en tant que pays profondément raciste qui pratique un système d’apartheid est devenu impossible à contester.

    Le mois dernier l’organisation illustre de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW), s’est jointe à une foule d’autres organisations éminentes pour déclarer qu’Israël commet les crimes d’apartheid et de persécution.

    Avant le rapport de HRW, le groupe israélien de défense des droits humains B’Tselem a désigné Israël comme état « d’apartheid » qui « promeut et perpétue la suprématie juive entre la mer Méditerranée et le fleuve Jourdain. »

    Faisant écho au rapport de l’ONU de 2017 qui concluait qu’Israël pratiquait l’apartheid, B’Tselem a rejeté l’idée reçue qu’il s’agit d’une démocratie à l’intérieur de la Ligne Verte (Armistice de 1949).                                                                                                                                                                                                           

    Par Memo

     Le soutien du Guardian à la création d’Israël : l’une de ses "pires erreurs" en 200 ans (chroniquepalestine.com)

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  • Image : médias sociaux              "Tout contenu relatif à la Palestine et à Israël est désormais filtré, non seulement par les éditeurs de Facebook, mais également par des responsables israéliens" - Image : médias sociaux                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  Guerre contre la vérité : comment les provocateurs et manipulateurs des médias sociaux israéliens ont fait la conquête de Facebook.

     

    Le 9 octobre, la plate-forme de médias sociaux Facebook a supprimé la page du populaire site d’informations palestinien, le Palestinian Information Centre (PIC).

    Cette décision, qui a été appliquée sans même contacter les administrateurs de la page, confirme que la guerre de Facebook contre les voix pro-palestiniennes se poursuit sans relâche.

    Le PIC comptait près de cinq millions de suiveurs sur Facebook, témoignant de sa popularité et de sa crédibilité auprès d’un large échantillon de Palestiniens et de leurs partisans à l’échelle internationale. Pour les trolls [provocateurs et manipulateurs] d’Israël sur les médias sociaux, le PIC était tout simplement trop efficace pour qu’il soit autorisé à diffuser son message. Comme d’habitude, Facebook s’est incliné.

    Ce scénario répétitif – où les trolls pro-israéliens des médias sociaux se focalisent sur une plateforme médiatique palestinienne tout en travaillant en étroite collaboration avec la direction de Facebook pour en censurer le contenu, bloquer les responsables ou supprimer des pages entières – est désormais la norme. Les opinions palestiniennes sur Facebook sont tout simplement indésirables et la marge de ce qui est autorisé se rétrécit rapidement.

    Sue, une utilisatrice de Facebook, m’a dit qu’elle avait été prévenue par la plate-forme à propos de prétendus “discours de haine/intimidation” pour avoir dit que “les Israéliens sont militarisés dans leur psychologie”, et que “la menace perçue et une haine réelle pour les Palestiniens (sont alimentées par le gouvernement (israélien)”.

    “Sue” a bien sûr raison dans son évaluation, une affirmation qui a été faite à de nombreuses reprises, par le président israélien lui-même. Le 14 octobre 2014, le président Reuven Rivlin a déclaré que “le moment est venu d’admettre qu’Israël est une société malade et que sa maladie nécessite des traitements”. De plus, le fait que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, attise les feux de la peur, de la haine et du racisme pour gagner quelques votes aux élections israéliennes, a fait les gros titres dans le monde entier.

    On ne sait pas exactement où “Sue” aurait mal agi et quelle partie de son commentaire constituait un “discours de haine” et un “intimidation”.

    J’ai demandé à d’autres personnes de partager leurs expériences avec Facebook à la suite de leurs propos pro-palestinien. Les réponses que j’ai reçues indiquaient le modèle indiscutable que Facebook vise en réalité : non pas un discours de haine, mais des critiques de la guerre, du siège, du racisme et de l’apartheid israéliens.

    Par exemple, “José” a été censuré pour avoir écrit, en espagnol, qu’ “il n’y a rien de plus lâche que d’attaquer ou de tuer un enfant”. “Armée lâche et maudite, assassins d’enfants palestiniens, ce n’est pas une guerre, c’est un génocide”, avait-il écrit.

    Autre exemple, “Derek” a été suspendu de l’utilisation de Facebook pendant 30 jours, “plusieurs fois” dans le passé sur “divers chefs d’accusation”. Il m’a dit que “tout ce qu’il faut, c’est un certain nombre de rapports de trolls qui ont des listes tenues secrètes de qui il faut cibler.”

    Le même schéma s’est répété avec “Anissa”, “Debbie”, “Erika”, “Layla”, “Olivia”, “Rich”, “Eddy” et d’innombrables autres.

    Mais qui sont ces “trolls” et quelles sont les racines du ciblage implacable de Facebook sur les Palestiniens et leurs partisans?

     

    Les trolls

     

    Selon un document obtenu par The Electronic Intifada, le gouvernement israélien a financé une “campagne d’influence mondiale” dotée d’un budget considérable dans le seul but de manipuler les publics étrangers et de lutter contre le mouvement palestinien pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions (BDS).

    Écrivant dans EI, Asa Winstanley parle d’une “armée de milliers de trolls” qui est “partiellement financée par le ministère israélien des Affaires stratégiques”.

    “Pour dissimuler son implication, le ministère a admis travailler avec des groupes servant d’écran qui “ne veulent pas exposer leurs liens avec l’État”, a écrit Winstanley.

    Act.IL. est un des groupes de trolls de ce type, estimé à 15 000 membres actifs.

    Écrivant sur le site Web Jacobin Magazine, Michael Bueckert décrit la fonction principale des utilisateurs de l’application Act.IL :

    “Avec l’application mobile et la plate-forme en ligne Act.IL, Israël vise à recruter une foule de slacktivistes [“militants paresseux”] et de trolls pour rejoindre leur guerre contre les formes de violence les plus insidieuses : les tweets pro-palestiniens et les publications sur Facebook.”

    Act.IL n’est que la partie visible de l’iceberg d’un effort massif et centralisé conduit par le gouvernement israélien et impliquant plusieurs légions de partisans du monde entier. Cependant, Israël n’aurait jamais atteint ses objectifs si Facebook n’avait pas officiellement rejoint le gouvernement israélien dans sa “guerre” des médias sociaux contre les Palestiniens.

    En 2014, Sohaib Zahda aura été le premier Palestinien à avoir été arrêté par l’armée israélienne pour son message sur les médias sociaux, dans le cadre d’une nouvelle stratégie visant à réprimer ce que Israël considère comme une “incitation“. Depuis lors, la campagne d’arrestations s’est étendue à des centaines de Palestiniens – principalement de jeunes artistes, des poètes et des militants étudiants.

    Mais Israël n’a commencé à surveiller Facebook sérieusement qu’en 2015, selon The Intercept.

    “Les arrestations de Palestiniens pour des publications sur Facebook ont ​​ouvert une fenêtre sur les pratiques de l’État de surveillance israélien et révélé le côté plus sombre des médias sociaux”, a écrit Alex Kane. “Ce qui était autrefois considéré comme une arme des faibles est devenu le lieu idéal pour dénicher une résistance potentielle.”

    Israël a rapidement fabriqué une base légale pour les arrestations (155 affaires ont été ouvertes rien qu’en 2015), fournissant ainsi une couverture légale qui a été exploitée dans dans le cadre de son accord ultérieur avec Facebook. Le code pénal israélien de 1977, art. 144 D.2 a été utilisé à plusieurs reprises pour contrer un phénomène de médias sociaux bien plus récent, au nom de la répression de “l’incitation à la violence et à la terreur”.

    La stratégie israélienne a débuté par une campagne massive de hasbara (propagande) visant à créer une pression publique et médiatique sur Facebook. Le gouvernement israélien a activé son armée de trolls qu’il venait de mettre en place pour imposer l’idée selon laquelle Facebook serait devenu une plate-forme pour des idées violentes que les Palestiniens exploitent sur le terrain.

     

    L’équipe Facebook-Israël

     

    Lorsque, en septembre 2016, le gouvernement israélien a annoncé sa volonté de collaborer avec Facebook pour “lutter contre l’incitation”, le mastodonte des médias sociaux était prêt à n’importe quel accord, même s’il s’agissait d’une violation de la liberté d’expression qu’il a pourtant maintes fois promis de respecter.

    A ce moment-là, le gouvernement israélien et Facebook ont ​​convenu de “déterminer comment lutter contre l’incitation dans les réseaux sociaux”, selon l’agence Associated Press qui citait les plus hauts responsables israéliens.

    L’accord a été l’aboutissement de deux jours de discussions impliquant, entre autres, le ministre de l’Intérieur israélien, Gilad Erdan, et le ministre de la Justice, Ayelet Shaked.

    Le bureau d’Erdan a déclaré dans un communiqué: “[Les participants] ont convenu avec les représentants de Facebook de créer des équipes chargées de déterminer le meilleur moyen de surveiller et de supprimer le contenu incendiaire”.

    En substance, cela signifiait que tout contenu relatif à la Palestine et à Israël était désormais filtré, non seulement par les rédacteurs en chef de Facebook, mais également par des responsables israéliens.

    Le résultat a été dévastateur pour les Palestiniens, de nombreuses pages, comme celle de PIC, ayant été supprimées et d’innombrables utilisateurs interdits, de manière temporaire ou définitive.

    Très souvent, le processus de ciblage des Palestiniens et de ceux qui les soutiennent obéit à la même logique:

    – Des trolls pro-israéliens se manifestent, surveillent et commentent les publications palestiniennes.
    – Les trolls signalent des individus et du contenu prétendument offensants à “l’équipe” de Facebook/Israël.
    – Facebook envoie des recommandations concernant les comptes marqués pour être censurés.
    – Les comptes de Palestiniens et pro-palestiniens ou certaines de leurs pages sont supprimés ou interdits.

    Même si PIC n’a reçu aucun avertissement avant que son compte si populaire ne soit supprimé, il est probable que la décision a suivi le même schéma que ci-dessus.

    Lorsque les médias sociaux ont été introduits pour la première fois, beaucoup y ont vu une occasion de présenter des idées et de défendre des causes qui ont été, pour une raison ou une autre, rejetées par les médias dominants.

    La Palestine avait soudainement trouvé une nouvelle plate-forme de média aux multiples ressources; un modèle qui n’est pas influencé par de riches propriétaires et des annonceurs sur-rémunérés, mais par des individus ordinaires identiques à des millions d’autres.

    Israël pourrait donc avoir trouvé un moyen de contourner l’influence de Facebook sur les discussions relatives aux droits des Palestiniens et à l’occupation israélienne.

    Lorsque dénoncer l’apartheid, condamner les assassins d’enfants et débattre de la peur qui règne en Israël se transforment en “discours de haine” et en “intimidation”, il convient de s’interroger sur le devenir de l’engagement des médias sociaux pour la liberté et la démocratie populaire.

    Alors que Facebook a énormément fait pour se discréditer ces dernières années, aucun autre acte n’est aussi sinistre que de censurer la voix de ceux qui osent défier la violence, le racisme et l’apartheid étatiques, où que ce soit, la Palestine en restant le meilleur exemple.

    Ramzy BaroudRamzy Baroud est journaliste, auteur et rédacteur en chef de Palestine Chronicle. Son prochain livre est «The Last Earth: A Palestine Story» (Pluto Press). Baroud a un doctorat en études de la Palestine de l’Université d’Exeter et est chercheur associé au Centre Orfalea d’études mondiales et internationales, Université de Californie. Visitez son site web: www.ramzybaroud.net.

    Articles du même auteur.

    Romana Rubeo est traductrice freelance et vit en Italie. Elle est titulaire d’une maîtrise en langues et littératures étrangères et spécialisée en traduction audiovisuelle et journalistique. Passionnée de lecture, elle s’intéresse à la musique, à la politique et à la géopolitique.
                                                                                                                                                                       Comment Facebook fait la guerre aux Palestiniens (chroniquepalestine.com) 

     

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  • 15 mai 2021 - "Ici c'est Haïfa ! Ici c'est la Palestine" - Des Palestiniens descendent dans les rues de Haïfa dans le territoire de 1948 dans le cadre de la récente vague de résistance populaire contre la colonisation et l'occupation israéliennes à travers le pays, et pour protester contre les frappes aériennes massives d'Israël sur Gaza. La nuit, les manifestants se sont rassemblés devant le tribunal israélien de Haïfa pour soutenir ceux qui assistaient à leurs audiences après avoir été arrêtés lors de leur participation aux manifestations - Photo : Activestills.                                                                                                                                                                               

    Les forces israéliennes tentent de reprendre le contrôle des Palestiniens de Jérusalem-Est occupée, en procédant à des arrestations massives.

    Des centaines de Palestiniens ont été arrêtés au cours du dernier mois et demi à Jérusalem-Est occupée, dans ce que les avocats considèrent comme une réponse directe à la perte d’autorité de la police israélienne.

    L’escalade a commencé après que les forces de sécurité israéliennes ont interdit aux Palestiniens d’accéder au quartier de la porte de Damas, puis s’est intensifiée progressivement avec la répression violente de sit-in dans le quartier de Sheikh Jarrah, une marche “Mort aux Arabes” organisée par des colons israéliens, plusieurs incursions massives dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa, une offensive israélienne meurtrière de 11 jours sur la bande de Gaza, des attaques collectives contre des citoyens palestiniens d’Israël et une campagne d’arrestations généralisées qui a visé au moins 2000 Palestiniens à Jérusalem et dans les territoires occupés.                                                                            

    La plupart des Palestiniens arrêtés à Jérusalem-Est occupée, le sont à cause de ce qu’ils ont publié sur les médias sociaux, notamment des vidéos où ils ridiculisent les forces israéliennes. Selon l’avocat Nasser Odeh, ces arrestations n’ont rien de nouveau.

    “Ils ont fait la même chose en 2015-2016 lors de l’embrasement d’Abu Khdeir”, a déclaré Odeh à Al Jazeera, en référence à la flambée de protestations et d’escalades dont la ville a été le théâtre après que Mohammed Abu Khdeir, un adolescent palestinien, a été brulé vif par des colons israéliens, en 2015.

    “Depuis que le gouvernement israélien a élargi sa loi antiterroriste en 2016, les forces israéliennes ont plus de pouvoir pour arrêter les Palestiniens sur la base de leurs publications sur les médias sociaux, en alléguant une ‘incitation à la violence’ ou même une ‘association avec un groupe terroriste’.”

    Actuellement, la pratique s’intensifie et Odeh – ui a défendu les Palestiniens arrêtés en 2015-2016, parfois pendant plusieurs années – craint que les arrestations ne fassent que se multiplier.

    “Je vous garantis que dans les six à huit prochains mois, le nombre d’arrestations va doubler, voire tripler”, a-t-il déclaré.

     

    Le nombre des arrestations

     

    Il est fait état de quelques 550 arrestations – dont environ 25 % de mineurs – mais Odeh soutient que les chiffres sont beaucoup plus élevés.

    “Si je me base sur le nombre de Palestiniens que j’ai vus dans les tribunaux jour après jour – à moment donné, il y avait entre 70 et 120 arrestations par jour – pour moi, depuis le début du Ramadan [mi-avril] jusqu’à aujourd’hui, il y a eu au moins un millier d’arrestations”, a-t-il déclaré.

    De plus, selon Grassroots Jerusalem, une organisation et une plateforme pour la mobilisation de la communauté palestinienne et la défense des droits des Palestiniens, de nombreux détenus sont libérés la nuit même de leur arrestation ou dans les 24 heures sans être présentés au tribunal.

    Leur libération est subordonnée au paiement d’amendes allant de 500 à 5 000 shekels (154 à 1 540 dollars), à l’assignation à résidence et à l’interdiction pendant quelques semaines ou quelques mois de se rendre dans certains lieux tels que la porte de Damas, l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa, la vieille ville en général et Sheikh Jarrah.

    “Le nombre élevé d’arrestations a entraîné une surpopulation du centre de détention du Russian Compound et le transfert de certains détenus jérusalémites vers des centres de détention éloignés comme Megiddo, dans le nord de la Palestine”, indique un rapport récent de Grassroots Jerusalem. “Cela rend les visites des familles et des avocats encore plus difficiles”.

    Il y a également eu au moins quatre cas de détention administrative, une forme de détention qui permet de détenir indéfiniment des Palestiniens sans charges, ni procès.

    “Les services de renseignement israéliens pensent que ces détenus particuliers ont mené des soulèvements contre les forces israéliennes, mais ils n’ont aucune preuve pour les condamner”, a expliqué Mohammed Mahmoud, un autre avocat de Jérusalem.

    “Jusqu’à présent, 10 ordres de détention administrative ont été émis contre des Palestiniens de Jérusalem pour une période de quatre mois chacun”, a-t-il ajouté.

     

    Le passage à tabac

     

    Selon Mahmoud, les arrestations ont été particulièrement violentes.

    “Les forces israéliennes ont violemment tabassé les Palestiniens arrêtés, surtout sur la tête et le visage”, a-t-il déclaré à Al Jazeera. “J’ai rarement vu une telle sauvagerie, certains détenus avaient des os cassés”.

    Les forces israéliennes répriment une manifestation palestinienne contre les expulsions à Sheikh Jarrah – Photo: ActiveStills.org

    Yasin Sbeih, un Palestinien qui a été arrêté le 18 mai et a passé une semaine en détention avant d’être libéré, a dit avoir souffert de blessures aux côtes, d’un tympan éclaté et d’ecchymoses aux deux yeux.

    “C’était un passage à tabac complètement fou”, a-t-il déclaré. “Ils m’ont donné des coups de pied et des coups de poing sur le visage, les oreilles et la tête principalement. Ils m’ont fait une prise d’étranglement si serrée que j’ai cru mourir “.

    Sbeih et son ami ont été arrêtés pour avoir essayé de protéger une jeune Palestinienne de 15 ans qui était agressée physiquement par la police israélienne à la porte de Damas.

    “La jeune fille était assise sur les marches sans rien faire, et ils l’ont attaquée”, a-t-il expliqué. “Nous avons tous les trois été arrêtés et le commandant a dit à son unité de ne pas nous battre devant les caméras de sécurité.

    “Il est clair qu’ils ont reçu l’ordre d’agir avec encore plus de brutalité que d’habitude, pour réaffirmer leur pouvoir et reprendre un certain contrôle”, a-t-il ajouté.

    Sbeih n’a pas été inculpé et a été libéré une semaine plus tard.

    “Ils ont essayé de nous accuser d’être à l’origine de l’altercation, mais les caméras de sécurité montraient clairement les forces israéliennes en train de nous attaquer”, a-t-il déclaré.

    Selon Grassroots Jerusalem, l’emprisonnement des autres détenus n’a presque jamais de base légale, mais cela n’empêche pas les procureurs israéliens de déposer des actes d’accusation.

    “Les accusations varient et comprennent l’émeute, l’outrage aux policiers, et même l’affiliation à une organisation “terroriste”, a déclaré l’ONG.

     

    Un moyen de dissuasion

     

    Le matin de l’annonce du cessez-le-feu entre le Hamas et Israël, un Palestinien de la vieille ville de Jérusalem a pris une vidéo dans laquelle on le voit faire un geste obscène en direction de la police israélienne au milieu d’une foule enthousiaste.

    La vidéo a été largement diffusée et le jeune homme a été rapidement arrêté. Il a été violemment tabassé, puis relâché deux jours plus tard.

    “Dernièrement, ils ont arrêté des Palestiniens pour avoir posté des vidéos TikTok, où on voit, par exemple, un Palestinien dire quelque chose à un groupe de soldats israéliens et les autres Palestiniens se mettre à rire, ou encore un jeune insulter une soldate”, a déclaré Odeh.

    Israël emploie ces arrestations comme moyen de dissuasion pour palier à ce qu’il analyse comme une perte d’autorité de ses forces, a-t-il expliqué, ajoutant que la vague d’arrestations produit exactement l’effet inverse.

    “Le comportement d’Israël et sa réponse à ces vidéos sont caractéristiques”, a déclaré Odeh. “Ils ont augmenté leurs moyens et leurs effectifs pour procéder à cette vague d’arrestations tout à fait disproportionnée par rapport aux délits présumés.”

    “Ils ne peuvent pas supporter l’idée qu’un Palestinien de 16 ans fasse un doigt d’honneur aux forces israéliennes, et ils veulent faire des exemples de ces jeunes pour restaurer la barrière de la peur.”

    Mais selon Mohammed Mahmoud, les Palestiniens n’ont plus peur des forces israéliennes, ni des conséquences qu’entraîne le “passage à l’acte” contre l’occupation.

    “La barrière de la peur est tombée”, a déclaré Mahmoud à Al Jazeera. “Les forces israéliennes ont en face d’elles un peuple qui n’a plus rien à perdre.

    “Les jeunes gens de Jérusalem savent qu’ils n’ont pas d’avenir, du fait de la situation socio-économique engendrée ou exacerbée par le système d’occupation. Ils défendent courageusement leur droit à l’existence, leurs maisons et leur patrie, et, sans leur résistance, les colons juifs auraient pris le contrôle de beaucoup plus d’endroits encore à Jérusalem.”

    Auteur : Lina Alsaafin

    Linah Alsaafin, diplômée de l’université de Birzeit en Cisjordanie, est née à Cardiff au pays de Galles et a été élevée en Angleterre, aux États-Unis et en Palestine. Jeune palestinienne , elle écrit pour plusieurs médias palestiniens et arabes - Son compte Twitter :@LinahAlsaafin                                                                                                                                                                                                                         1e juin 2021 – Al-Jazeera – Traduction : Chronique de Palestine – Dominique Muselet      

     

     

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  • Photo : Archives/Hamas

    Gaza, avril 2016 - Rassemblement du mouvement Hamas contre les tentatives d'annexion par l'occupant israélien des lieux sains d'Al-Qods (Jérusalem) - Photo : Archives/Hamas                                                                                                                                                                                                 

    Jérusalem occupée – La violence vue de l’intérieur d’Israël – Après 48 heures à Jérusalem, il est clair pour moi que le massacre à Gaza ne prendra pas fin de sitôt. Il y a en Israël un large soutien populaire au carnage perpétuel et Benjamin Netanyahu est plus fort que jamais tant sur le plan intérieur qu’international.

    Selon la presse israélienne, Netanyahu et son cabinet ont tous reçu des appels du président Joe Biden et des membres de son cabinet manifestant leur soutien infini, indéfectible, et inconditionnel à la tuerie des Palestiniens.

    Aussi difficile que cela soit à voir – notamment de Jérusalem, où je me trouve à moins d’une heure de route de Gaza – ce n’est guère surprenant.

    Quand Joe Biden dit qu’il est sioniste, il veut dire qu’il soutient l’apartheid, le nettoyage ethnique et le génocide en Palestine.

    Cela signifie qu’il va procurer à Israël de l’argent et des armes en quantité illimitée pour la mise en œuvre des politiques les plus racistes, les plus sanguinaires, et cruelles à l’encontre des Palestiniens, sans poser de questions.

     

    « Le Hamas »

     

    Toute la matinée (et il n’est que 9 h du matin) la télévision israélienne (toutes chaînes confondues) a affiché des invités de groupes de spécialistes, des anciens généraux de l’IDF [armée israélienne], et des colonels (qui savait qu’il y en avait autant ?) qui crachent des mensonges pour excuser, justifier, et même glorifier les actions de l’IDF à Gaza.

    « Nous soutenons tous l’IDF et son commandement » disent-ils tandis que des rapports de nouveaux morts et de nouvelles destructions proviennent de la Bande de Gaza. Tous ceux qui interviennent sur le petit écran ont sans aucun doute reçu consigne de dire « Le Hamas » lorsqu’ils parlent des Palestiniens à Gaza.

    Il n’y a jamais de Palestiniens, jamais de personnes, seulement « Le Hamas » – et « Le Hamas » est, soit dit en passant, mâle et singulier (en Hébreu). « Le Hamas pense ; » « Le Hamas croit ; » « Le Hamas devrait savoir ; » « Quand le Hamas comprendra, il cessera ; » et finalement, « Quand le Hamas sera durement touché il n’osera plus jamais attaquer Israël. »

    Inutile de préciser qu’aucun des spécialistes n’est palestinien. A la place, les programmes d’information israéliens ont leurs spécialistes des « Affaires arabes », leurs spécialistes du « Hamas », et leurs spécialistes de la « communauté arabe en Israël. »

    Les juifs israéliens en savent assez pour analyser, expliquer et surtout justifier la violence israélienne contre les Palestiniens partout où ils se trouvent, pourtant on n’entend nulle part que le peuple autochtone de Palestine – le peuple à qui appartient ce pays, et auquel tant de tort a été fait – s’exprime.

     

    Des gens ordinaires – immense souffrance

     

    Ce matin j’ai reçu un courriel d’une amie de Jérusalem-Est. Dans cet courriel, elle pose une question à laquelle il est peut-être impossible de répondre :

    « Hier, le plus jeune de mes petits-fils, qui a eu 15 ans au début du mois, se rendait chez le coiffeur de notre quartier pour se faire couper les cheveux quand il a été arrêté par dix soldats qui l’ont battu avant de le laisser partir. Pourquoi ? Quelqu’un de sensé peut-il me répondre ? Il n’y avait pas de manifestations, et les gens du quartier vaquaient à leurs affaires. Les soldats avaient tout leur équipement et ne couraient aucun danger. »

    Comment expliquer les actions de gangs armés, racistes qui portent un uniforme officiel, qui représentent l’État et utilisent leur statut et leur pouvoir pour battre et intimider les gens qui veulent mener une vie normale ?

    C’est un peu comme essayer de comprendre les actes de l’ancien agent de police de Minneapolis, maintenant incarcéré, Derek Chauvin, qui a calmement et froidement assassiné George Floyd en plein jour, devant des gens qui filmaient la scène avec leur téléphone. Un esprit sain et rationnel peut-il expliquer ceci ?

     

    Grève générale

     

    Une grève générale a été déclarée en Palestine le 18 mai et les rassemblements et manifestations qui ont suivi dans toute la Palestine ont fait plusieurs morts et blessés palestiniens.

    Avant la grève, certains employeurs israéliens avaient déjà prévenu que tout Palestinien qui ne se présentait pas au travail serait renvoyé. Un tiers environ de l’économie israélienne dépend fortement des citoyens palestiniens d’Israël.

    Dans les hôpitaux israéliens, un grand nombre de médecins, d’infirmiers/ières, et de personnels d’entretien sont des Palestiniens citoyens d’Israël. Ils ont la capacité de mettre à genoux les hôpitaux et l’économie israéliennes.

    On rapporte que le responsable des écoles palestiniennes du District Nord en Palestine de 1948 a déjà requis le nom des enseignants qui n’ont pas pris leur poste à Qalasawe et Taibe, deux grandes villes palestiniennes.

    Selon le droit israélien, le licenciement d’un employé doit se faire en personne et l’employé a droit à une représentation et les divers syndicats doivent procurer une représentation juridique gratuite. La question demeure : Les citoyens palestiniens d’Israël pourront-ils se prévaloir de cette loi et de ce service ?

    Des amis m’ont aussi averti que lorsque je viendrai rendre visite à des gens dans la zone du « Petit Triangle » – ou les villes de Qalansawe, Taibe, et Tira – de le faire pendant la journée. Après la tombée de la nuit, m’a-t-on prévenu, les routes sont fermées en raison des manifestations et la police arrête, tabasse, et tire sans discernement.

     Jérusalem

     Vers la fin de l’assaut israélien de 1967 sur les terres arabes, la partie orientale de la ville de Jérusalem a été occupée par Israël, y compris la vieille ville et la mosquée al-Aqsa. Cet assaut a eu d’énormes conséquences et dans la mémoire collective israélienne subsiste une phrase qui est la plus emblématique de toute la guerre.

    Lorsque le Haram al-Sharif a été pris par les forces israéliennes, le commandant a déclaré “Har Ha’bait Beyadeinu” – Le Mont du Temple est entre nos mains. La photo la plus emblématique de cette guerre est celle de soldats conquérants se tenant devant le Mur Occidental.

    Le commandant, Mordechai Gur, n’était pas un homme religieux. Ses soldats n’étaient pas des gens religieux et à l’époque on ne voyait pas les sionistes religieux que l’on voit aujourd’hui en Israël. Il a fait ce commentaire parce que même les Israéliens laïques en voyant le Haram al-Sharif – le complexe d’al-Aqsa – sont convaincus qu’il devrait servir de symbole national, que c’est un lieu qui représente quelque chose qu’Israël a perdu et mérite de récupérer.

    Et donc, le désir qu’al-Aqsa soit détruite et qu’une structure qu’ils appellent un temple y soit construite à la place n’est pas simplement un sentiment religieux mais également un sentiment néofasciste et nationaliste.

    La violence, le racisme, des comportements néofascistes, et un mélange toxique de religion et de nationalisme rend le sionisme très dangereux. De Gaza à al-Aqsa, du Naqab au sud au Wadi Ara au nord, nous voyons les dangereux aspects du sionisme à l’œuvre.                                                                                                                                                                                                                                                                         

    Auteur : Miko Peled

     20 mai 2021 – Mint Press News – Traduction: Chronique de Palestine – MJB

      

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  • La sœur d'Ahmed Fahd, Roseanne, pleure à ses funérailles dans le camp de réfugiés d'al-Amari près de Ramallah - Photo : Al-Jazeera                                                                                                                                                                                                                                                                                                         

    Ramallah, Cisjordanie occupée – Le chagrin et la colère étaient palpables alors que les femmes pleuraient, que de jeunes hommes criaient des slogans les poings levés et que des hommes armés et masqués tiraient en l’air lors des funérailles d’Ahmed Fahd, âgé de 24 ans, dans le camp de réfugiés d’al-Amari.

    La famille de Fahd a déclaré à Al Jazeera que des agents israéliens, ce mardi, l’avaient d’abord arrêté puis lui avaient tiré dans le dos à plusieurs reprises à bout portant vers 5h30 du matin, avant de le laisser perdre son sang dans une rue du quartier Um al-Shayaret à Ramallah.

    «Mon fils a été abattu sans aucune pitié. C’était un fils aimant qui avait beaucoup d’amis et qui était toujours souriant », a raconté Um Fahd tout en tenant une photo de son fils et secouée par ses pleurs.

    Fahd, qui était un employé de la municipalité d’El Bireh, devait se marier dans quelques semaines.

    Un porte-parole du ministère palestinien de la Santé, Muhammad al-Awda, a déclaré à Al Jazeera que selon les médecins de l’hôpital de Ramallah, Fahd avait été abattu de plusieurs balles tirées à bout portant.

    “Les médecins ont rapporté que l’une des balles qui est entrée dans son dos a fait un trou d’entrée de 2,5 cm, mais quand elle est sortie de son estomac, le trou faisait 7 cm – prouvant qu’il avait été abattu à bout portant”, a dit al-Awda.

    Des médecins palestiniens confrontés aux faits sur le terrain, ont signalé que les forces israéliennes utilisaient des balles réelles connues sous le nom de «balle papillon», qui «explosent» à l’impact, pulvérisant les tissus, les artères et les os tout en causant de graves blessures internes et de grandes blessures à la sortie.

    “Il avait également plusieurs blessures par balle aux jambes”, a ajouté le porte-parole du ministère de la Santé.

    Sabrin Abu Libdeh, un ami de la famille, a déclaré à Al Jazeera qu’un responsable du renseignement de l’agence de renseignement israélienne, le Shin Bet, a téléphoné plus tard à la famille pour s’excuser, disant que les agents n’avaient pas l’intention de tuer le jeune Fahd, mais étaient en fait après son frère et son oncle qui ils accusaient d’être impliqués dans des «activités terroristes» [actes de résistance].

    «À quoi servent leurs excuses maintenant?» demanda Roseanne, la sœur d’Ahmed, les yeux gonflés de pleurs. «Cela le ramènera-t-il ?»

    Les membres de la famille d’Ahmed Fahd tentent de se consoler les uns les autres lors de ses funérailles d’Ahmed Fahd [Al Jazeera]

    «Assassiner des Palestiniens»

    Alors que les Israéliens ont reconnu leur «erreur» dans cet incident particulier, Shawan Jabareen, de l’organisation de défense des droits humains Al-Haq à Ramallah, a déclaré que les assassinats répétés de Palestiniens par les forces d’occupation israéliennes, en particulier les dites unités d’infiltration, n’étaient pas un accident.

    «Nous enquêtons actuellement sur sa mort, mais le meurtre fait partie d’une politique israélienne délibérée d’assassinat de Palestiniens à bout portant par des unités secrètes connues sous le nom de Musta’ribeen ainsi que par des troupes régulières», a déclaré Jabareen à Al Jazeera.

    «Les soldats viennent à Ramallah presque toutes les nuits après 2 heures du matin pour procéder à des enlèvements.

    «Il y a eu un certain nombre de cas où des agents des services de renseignement du Shin Bet ont téléphoné aux familles des Palestiniens qu’ils ont tués après leur avoir tiré dessus à bout portant et empêché les ambulances d’évacuer ces blessés critiques – des jeunes hommes qu’ils accusaient d’attaques armées contre des soldats et des colons israéliens – en disant que «le compte était maintenant réglé».

    «Il s’agissait donc clairement d’assassinats délibérés», a-t-il déclaré.

    Jabareen a expliqué que son organisation avait documenté de nombreux cas de meurtres de Palestiniens par les forces israéliennes d’occupation alors qu’ils ne représentaient aucun danger.

    «Nous avons présenté des statistiques et de la documentation à diverses organisations internationales montrant que 95% des décès étaient totalement gratuits.»

    Les Musta’ribeen sont des forces spéciales israéliennes réputées pour leur brutalité qui se font passer pour des Arabes et opèrent dans les rassemblements palestiniens. Les commandos s’habillent comme des Arabes, simulent les coutumes et l’étiquette de la culture arabe et parlent couramment l’arabe dans le dialecte approprié.

     

    «Provocation à la violence»

     

    Gary Spedding, consultant sur le Moyen-Orient, a déclaré que les activités des Musta’ribeen «permettent à l’armée israélienne et à la police des frontières d’identifier les manifestants qu’ils souhaitent kidnapper puis emprisonner».

    L’expert des affaires israéliennes, Antoine Shalhat, a expliqué que les principales missions des Musta’ribeen «comprennent la collecte de renseignements et les opérations [prétendument] antiterroristes».

    Ces unités d’infiltration ont également été impliquées dans la vaste campagne de kidnappings de Palestiniens actuellement menée dans le nord d’Israël, à la suite des manifestations contre les tueries israéliennes dans Gaza et la violence à Jérusalem-Est occupée contre les Palestiniens expulsés de leurs maisons.

    Le Comité public contre la torture en Israël (PCATI) a déclaré avoir reçu «des témoignages sur des agents d’infiltration se faisant passer pour des manifestants et incitant à la violence, attaquant très violemment des civils et proférant de graves menaces, en particulier contre des mineurs».

    «Il y a eu des cas où des agents d’infiltration ont tiré des personnes, y compris des mineurs, hors de la rue sans s’identifier, ce qui faits de ces arrestations de véritables enlèvements», a déclaré le PCATI.

    Suite à la création récente d’une nouvelle unité d’infiltration spécifiquement pour opérer dans les zones arabes, Adalah, le Centre juridique pour les droits de la minorité arabe en Israël, a envoyé une lettre aux hauts responsables de la police et aux politiciens israéliens disant qu’aucune démocratie dans le monde n’approuverait la création d’une unité de police dirigée contre un groupe ethnique spécifique.

     

    Permis de tuer

     

    Pourtant, les assassinats de Palestiniens sur une base presque quotidienne se poursuivent sans relâche avec au moins 28 Palestiniens tués rien qu’en Cisjordanie en mai lors d’affrontements avec les forces israéliennes d’occupation ou lors de kidnappings.

    «Comme dans la grande majorité des cas dans lesquels les forces d’occupation ont agi violemment à ‘égard de Palestiniens, aucun des responsables n’a fait l’objet d’enquête et d’accusation», a déclaré le groupe de défense des droits israélien B’Tselem dans un rapport.

    Citant quelques exemples du début de la deuxième Intifada de la fin de 2000 jusqu’à 2015, B’Tselem a requis une enquête dans 739 cas dans lesquels des soldats ont tué, blessé ou battu des Palestiniens, les ont utilisés comme boucliers humains ou ont endommagé des biens palestiniens.

    Le groupe de défense des droits de l’homme a déclaré que les chiffres de la mi-2016 montrent que dans un quart des cas, aucune enquête n’a jamais été ouverte, dans près de la moitié, l’enquête a été close sans autre action, et que dans de très rares cas, des accusations ont été portées contre les soldats accusés.

    B’Tselem a déclaré qu’il ne coopérerait plus aux enquêtes militaires de «blanchiment» car celles-ci n’avaient conduit à aucune mesure punitive.

    Pendant ce temps, le groupe israélien de défense des droits humains Yesh Din a pressé l’armée israélienne d’enquêter sur les meurtres de Palestiniens à Gaza pendant la Grande Marche du retour, lorsque les Palestiniens ont protesté à proximité de la clôture contre le blocus israélien.

    «La combinaison de règles d’engagement permissives concernant les tirs sur des manifestants non armés et d’un système d’application de la loi qui empêche une réelle enquête sur les décès de manifestants est totalement incapacitante», a déclaré Yesh Din dans l’un de ses derniers rapports.

    «Le résultat est la perte malheureuse et inutile de nombreuses vies, un manque de responsabilité pour avoir martyriser des innocents et l’abandon des habitants de Gaza qui restent sans défense face à la perspective de la mort.»

    30 mai 2021 – Al-Jazeera – Traduction : Chronique de Palestine

     

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  • Yahya al-Sinwar, responsable du mouvement Hamas [résistance islamique] dans la bande de Gaza - Photo : Archives

     

    Y a-t-il une chance que les dirigeants du Hamas soient des êtres humains ? Y a-t-il une chance que nous reconnaissions cela ? Depuis sa fondation, Israël a diabolisé ses ennemis. Dans les années 1960, lors des festivités de Lag Ba’Omer sur la place Malkhei Yisrael de Tel Aviv, nous avons brûlé Gamel Abdel Nasser en effigie.

    Nous l’appelions « le tyran égyptien » et n’avons jamais écouté ce qu’il avait à dire. Yasser Arafat et l’OLP étaient aussi des non-humains, bien sûr. À ce jour, la langue hébraïque ne connaît pas les termes « parti palestinien » ou « armée palestinienne ». Il n’y a rien de tel. Nous avons nos Forces de défense israéliennes, et eux n’ont que des organisations terroristes.

    C’est sûrement ce qu’est le Hamas. Pas de projets caritatifs et sociaux, pas de mouvement politique, pas d’élections internes et pas de soldats, seulement des terroristes. Son chef doit donc être un archi-criminel !…. Cela explique pourquoi le discours répétitif et écœurant en Israël sur leur assassinat, leur liquidation ou leur élimination est légitime. Aussi légitime que de raser leurs maisons et de tuer des membres de leur famille.

    Prenez Yahya Sinwar, par exemple. Les commentateurs israéliens affiremnt qu’il est cruel. Est-il plus cruel que les pilotes de l’armée de l’air israélienne qui, plus tôt ce mois-ci, ont largué des dizaines de bombes sur des immeubles résidentiels et tué 67 enfants ? C’est difficile à dire. Y a-t-il plus de sang sur ses mains que sur celles de certains commandants de Tsahal ? Douteux. Est-il plus courageux, plus disposé à faire un sacrifice que les dirigeants israéliens ? Assurément.

    Personne n’est prêt à l’admettre. Sinwar est l’ennemi, il n’est donc pas humain. Son interrogateur du service de sécurité du Shin Bet a affirmé qu’il n’avait aucun sentiment, le commissaire adjoint du service pénitentiaire israélien qui l’a interrogé avant sa libération en 2011 a déclaré qu’il était un lâche. Il en va sûrement de même du commandant militaire du Hamas Mohammed Deif : dépeindre ce phénix comme un guerrier audacieux, même après avoir perdu un œil, un bras et les deux jambes, ainsi que sa femme et leurs deux jeunes enfants ? Vous êtes fou? Deif est le diable… Sinwar aussi…

     20 août 2014 – Le tout jeune fils de Mohamed Deif, tué avec sa mère dans une attaque aérienne… Israël se sent assez fort pour assassiner des civils sans défense avec des avions de chasse ultra-performants – Photo : MEM

     

     Il est impossible de mettre en cause cette attitude tellement primitive, mais il est possible de proposer une lecture différente de la situation. Par exemple, que ce sont des êtres humains là-bas, à Gaza, avec des aspirations et des rêves, des faiblesses et des défauts, et des qualités admirables aussi.

    Par exemple, que le Hamas a aussi des objectifs justes, qui devraient peut-être être reconnus et peut-être pris en considération. Que peut-être eux aussi ne veulent pas passer leur vie entière à tuer et à risquer d’être tués, et ne veulent pas détruire Israël tous les jours, ou du moins ils savent qu’il n’y a aucune chance pour cela.

    Sinwar a passé 22 ans en prison, un peu moins que Nelson Mandela. Il y a appris l’hébreu, et c’est dommage que les Israéliens ne puissent pas l’entendre dans cette langue. En hébreu, il sonnerait forcément plus humain. En hébreu, il a dit un jour au journaliste israélien Yoram Binur qu’il était prêt à discuter d’une hudna à long terme, ou d’une trêve, avec Israël, et peut-être que les prochaines générations avanceront à partir de là.

    Vous n’avez pas besoin d’être un fan du Hamas, une organisation peu sympathique, pour vous rappeler que Sinwar et Deif ont grandi dans le camp de réfugiés de Khan Yunis. Combien d’Israéliens savent à quoi ressemble la vie là-bas ? Est-ce un endroit d’où pourrait émerger un seul amoureux d’Israël ? Un descendant d’exilés dont la vie et la vie des familles ont été détruites par Israël – par l’expulsion, la dépossession, le statut de réfugié, la pauvreté, la prison, les bombardements et 15 ans de siège ?

    La lutte du Hamas est une lutte désespérée entre un miséreux et un pouvoir régional. Il est facile de lui dire de renoncer à la voie militaire, qui est sans espoir et n’apporte que plus de souffrances à son peuple.

    Mais la terrible vérité est que ce n’est que lorsque le Hamas tire sur Israël que le monde manifestent un quelconque intérêt pour Gaza. Seulement à ce moment-là. mais quand les canons cessent de gronder, tout le monde oublie Gaza. Elle peut alors retourner à sa suffocation.

    J’ai vu Sinwar apparaître au grand jour après le début du cessez-le-feu. Les commentateurs ont dit qu’il s’entourait de civils parce qu’il était un lâche. Il est certainement plus courageux que Benjamin Netanyahu et Benny Gantz, avec leurs appareils sécuritaires hermétiques. En termes de justesse de sa cause aussi, il a le dessus sur ses geôliers et ses conquérants – même lorsque les moyens qu’il utilise sont condamnables, tout comme ceux de ses ennemis.                                                                                                                                                                                                                                                                                           Par Gideon Levy                                                                                                                                         La déshumanisation de Yahya Sinwar dans la psyché collective israélienne (chroniquepalestine.com) 

     

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