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♦ Alerte, voici « Le Hamas »
Gaza, avril 2016 - Rassemblement du mouvement Hamas contre les tentatives d'annexion par l'occupant israélien des lieux sains d'Al-Qods (Jérusalem) - Photo : Archives/Hamas
Jérusalem occupée – La violence vue de l’intérieur d’Israël – Après 48 heures à Jérusalem, il est clair pour moi que le massacre à Gaza ne prendra pas fin de sitôt. Il y a en Israël un large soutien populaire au carnage perpétuel et Benjamin Netanyahu est plus fort que jamais tant sur le plan intérieur qu’international.
Selon la presse israélienne, Netanyahu et son cabinet ont tous reçu des appels du président Joe Biden et des membres de son cabinet manifestant leur soutien infini, indéfectible, et inconditionnel à la tuerie des Palestiniens.
Aussi difficile que cela soit à voir – notamment de Jérusalem, où je me trouve à moins d’une heure de route de Gaza – ce n’est guère surprenant.
Quand Joe Biden dit qu’il est sioniste, il veut dire qu’il soutient l’apartheid, le nettoyage ethnique et le génocide en Palestine.
Cela signifie qu’il va procurer à Israël de l’argent et des armes en quantité illimitée pour la mise en œuvre des politiques les plus racistes, les plus sanguinaires, et cruelles à l’encontre des Palestiniens, sans poser de questions.
« Le Hamas »
Toute la matinée (et il n’est que 9 h du matin) la télévision israélienne (toutes chaînes confondues) a affiché des invités de groupes de spécialistes, des anciens généraux de l’IDF [armée israélienne], et des colonels (qui savait qu’il y en avait autant ?) qui crachent des mensonges pour excuser, justifier, et même glorifier les actions de l’IDF à Gaza.
« Nous soutenons tous l’IDF et son commandement » disent-ils tandis que des rapports de nouveaux morts et de nouvelles destructions proviennent de la Bande de Gaza. Tous ceux qui interviennent sur le petit écran ont sans aucun doute reçu consigne de dire « Le Hamas » lorsqu’ils parlent des Palestiniens à Gaza.
Il n’y a jamais de Palestiniens, jamais de personnes, seulement « Le Hamas » – et « Le Hamas » est, soit dit en passant, mâle et singulier (en Hébreu). « Le Hamas pense ; » « Le Hamas croit ; » « Le Hamas devrait savoir ; » « Quand le Hamas comprendra, il cessera ; » et finalement, « Quand le Hamas sera durement touché il n’osera plus jamais attaquer Israël. »
Inutile de préciser qu’aucun des spécialistes n’est palestinien. A la place, les programmes d’information israéliens ont leurs spécialistes des « Affaires arabes », leurs spécialistes du « Hamas », et leurs spécialistes de la « communauté arabe en Israël. »
Les juifs israéliens en savent assez pour analyser, expliquer et surtout justifier la violence israélienne contre les Palestiniens partout où ils se trouvent, pourtant on n’entend nulle part que le peuple autochtone de Palestine – le peuple à qui appartient ce pays, et auquel tant de tort a été fait – s’exprime.
Des gens ordinaires – immense souffrance
Ce matin j’ai reçu un courriel d’une amie de Jérusalem-Est. Dans cet courriel, elle pose une question à laquelle il est peut-être impossible de répondre :
« Hier, le plus jeune de mes petits-fils, qui a eu 15 ans au début du mois, se rendait chez le coiffeur de notre quartier pour se faire couper les cheveux quand il a été arrêté par dix soldats qui l’ont battu avant de le laisser partir. Pourquoi ? Quelqu’un de sensé peut-il me répondre ? Il n’y avait pas de manifestations, et les gens du quartier vaquaient à leurs affaires. Les soldats avaient tout leur équipement et ne couraient aucun danger. »
Comment expliquer les actions de gangs armés, racistes qui portent un uniforme officiel, qui représentent l’État et utilisent leur statut et leur pouvoir pour battre et intimider les gens qui veulent mener une vie normale ?
C’est un peu comme essayer de comprendre les actes de l’ancien agent de police de Minneapolis, maintenant incarcéré, Derek Chauvin, qui a calmement et froidement assassiné George Floyd en plein jour, devant des gens qui filmaient la scène avec leur téléphone. Un esprit sain et rationnel peut-il expliquer ceci ?
Grève générale
Une grève générale a été déclarée en Palestine le 18 mai et les rassemblements et manifestations qui ont suivi dans toute la Palestine ont fait plusieurs morts et blessés palestiniens.
Avant la grève, certains employeurs israéliens avaient déjà prévenu que tout Palestinien qui ne se présentait pas au travail serait renvoyé. Un tiers environ de l’économie israélienne dépend fortement des citoyens palestiniens d’Israël.
Dans les hôpitaux israéliens, un grand nombre de médecins, d’infirmiers/ières, et de personnels d’entretien sont des Palestiniens citoyens d’Israël. Ils ont la capacité de mettre à genoux les hôpitaux et l’économie israéliennes.
On rapporte que le responsable des écoles palestiniennes du District Nord en Palestine de 1948 a déjà requis le nom des enseignants qui n’ont pas pris leur poste à Qalasawe et Taibe, deux grandes villes palestiniennes.
Selon le droit israélien, le licenciement d’un employé doit se faire en personne et l’employé a droit à une représentation et les divers syndicats doivent procurer une représentation juridique gratuite. La question demeure : Les citoyens palestiniens d’Israël pourront-ils se prévaloir de cette loi et de ce service ?
Des amis m’ont aussi averti que lorsque je viendrai rendre visite à des gens dans la zone du « Petit Triangle » – ou les villes de Qalansawe, Taibe, et Tira – de le faire pendant la journée. Après la tombée de la nuit, m’a-t-on prévenu, les routes sont fermées en raison des manifestations et la police arrête, tabasse, et tire sans discernement.
Jérusalem
Vers la fin de l’assaut israélien de 1967 sur les terres arabes, la partie orientale de la ville de Jérusalem a été occupée par Israël, y compris la vieille ville et la mosquée al-Aqsa. Cet assaut a eu d’énormes conséquences et dans la mémoire collective israélienne subsiste une phrase qui est la plus emblématique de toute la guerre.
Lorsque le Haram al-Sharif a été pris par les forces israéliennes, le commandant a déclaré “Har Ha’bait Beyadeinu” – Le Mont du Temple est entre nos mains. La photo la plus emblématique de cette guerre est celle de soldats conquérants se tenant devant le Mur Occidental.
Le commandant, Mordechai Gur, n’était pas un homme religieux. Ses soldats n’étaient pas des gens religieux et à l’époque on ne voyait pas les sionistes religieux que l’on voit aujourd’hui en Israël. Il a fait ce commentaire parce que même les Israéliens laïques en voyant le Haram al-Sharif – le complexe d’al-Aqsa – sont convaincus qu’il devrait servir de symbole national, que c’est un lieu qui représente quelque chose qu’Israël a perdu et mérite de récupérer.
Et donc, le désir qu’al-Aqsa soit détruite et qu’une structure qu’ils appellent un temple y soit construite à la place n’est pas simplement un sentiment religieux mais également un sentiment néofasciste et nationaliste.
La violence, le racisme, des comportements néofascistes, et un mélange toxique de religion et de nationalisme rend le sionisme très dangereux. De Gaza à al-Aqsa, du Naqab au sud au Wadi Ara au nord, nous voyons les dangereux aspects du sionisme à l’œuvre.
Auteur : Miko Peled
20 mai 2021 – Mint Press News – Traduction: Chronique de Palestine – MJB
« ♦ Israël lâche ses “escadrons de la mort” en Palestine♦ La barrière de la peur est tombée malgré les centaines d’arrestations à Jérusalem »
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