• C’est devenu la coutume en Europe, les assassins sont mieux considérés que les victimes! Voyez en France Patrick Jardin dont la fille a été sauvagement assassinée par des betes sauvages au « Bataclan »: Alors que les assassins ont droit aux égards de la « justice » française, lui est traité comme un terroriste en étant « fiché S ».

    Amis français rassurez-vous, vous n’êtes pas les seuls, c’est la même chose en Allemagne où un extraordinaire cirque est fait autour de la liquidation de Zelimkhan « Tornike » Khangoshvili, une véritable ordure impliquée dans plusieurs attentats dont ceux dans le métro de Moscou en 2010 (40 morts). Recherché par la Russie, « Tornike » s’est réfugié avec sa famille en Allemagne où le gouvernement a ignoré les multiples demandes d’extradition en Russie malgré les preuves fournies.

    Le 23 août 2019 à Berlin, « Tornike » était mis hors d’état de nuire alors qu’il se rendait à pied à la mosquée, par un cycliste. Deux balles dans la tête ont mis fin à sa carrière de terroriste.

    Immédiatement le gouvernement allemand a crié au scandale en accusant les Services Russes d’avoir organisé l’élimination de Khangoshvili. Aucun mot bien sûr pour ses dizaines de victimes, les victimes Russes d’un terroriste réfugié en Europe ne comptent pas.

    Le cycliste, identifié puis arrèté un peu plus tard à Varsovie, serait un opérationnel du GRU, le service de Renseignement militaire Russe. Et alors qu’il devrait être décoré pour avoir éliminé une ordure, Vadim Krasikov alias Vadim Sokolov sera jugé à Berlin mercredi. Le fond du procès ne sera pas tant de le condamner, mais de mettre en accusation le gouvernement russe et Vladimir Poutine, une fois de plus. Du pain béni pour Merkel qui tente, en attaquant la Russie chaque fois qu’elle le peut, de faire oublier les années où elle était agent de la police politique allemande, la STASI.

    L’Allemagne s’est dechainé une fois de plus, expulsant 2 diplomates Russes prétendument impliqués (Alors que dans ce genre d’affaires, il n’y a jamais aucun contact entre l’équipe opérationnelle et les diplomates en poste, mais passons), imités quelques mois plus tard par la Slovaquie (pourquoi pas!). La Russie en réponse a expulsé le même nombre de diplomates, c’est la règle du jeu.

    En décembre 2019 le procureur général d’Allemagne a finalement accusé formellement Krasikov d’être le meurtrier, ajoutant que c’était un « contrat » ordonné par le gouvernement Russe, et que d’autres participants n’ont pas été identifiés.

    Cette affaire s’inscrit en fait dans une plus large opération: En 2012, la Russie a présenté à l’Allemagne une liste de 19 terroristes chechens auteurs de plusieurs crimes et actes de terrorisme, et réfugiés en Europe, principalement en Allemagne et en France avec bien entendu l’accord des autorités de ces pays. Celles-ci ont rejeté toutes les demandes d’assistance et d’extraditions de ces personnes, parmi lesquelles se trouvait donc Zelimkhan « Tornike » Khangoshvili.

    Depuis 2012, 10 personnes de cette liste ont été retrouvées mortes, certaines par suicide, d’autres ouvertement liquidées.

    Et il est intéressant de noter que Vladimir Poutine, en réponse à une question sur la liquidation de Khangoshvili et l’implication de la Russie, a préféré se référer à ses victimes en répondant simplement « C’était un terroriste cruel et sanguinaire ». Sans autre réponse, on en tire les conclusions que l’on veut!

    Imaginons qu’un terroriste du Bataclan ait été retrouvé en Russie. Il n’y a aucun doute possible, il aurait immédiatement été remis à la police française. Et s’il avait été éliminé en Russie, les autorités se seraient plutot réjouies qu’une telle ordure ait été éliminée et le meurtrier n’aurait pas été beaucoup inquiété. Mais en Allemagne, on préfère protéger les assassins, a fortiori si leurs victimes sont Russes.

    Boris Guenadevitch Karpov

                                                                                                                                                                 Une fois de plus, l’Allemagne de Merkel pleure un assassin – Boris Karpov (tvs24.ru)                                                                                                                                                                                     

     
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  • Comment l’Insee manipule les chiffres de l’immigration, image №1
     

    juillet 2017

    Pour pouvoir poursuivre sa politique immigrationniste sans encombres et sans que la population de souche ne se révolte, la classe dirigeante met en œuvre différentes techniques de propagande et d’intoxication. L’une des principales consiste à manipuler les chiffres concernant l’immigration qu’elle choisit de rendre publics.

    Deux organismes publics, l’Insee et l’Ined, sont chargés de fabriquer les chiffres de l’immigration. Ces institutions se livrent à trois manipulations principales, qui usent de la même technique : truquer la définition des concepts utilisés, afin d’obtenir des chiffres sans rapport avec la réalité

    • Les chiffres de l’immigration ne comptabilisent que les première et deuxième générations

    La première manipulation, la plus importante, consiste à évacuer des chiffres tous les immigrés de la troisième génération et des générations suivantes. Elle repose sur l’adoption d’une définition restrictive de ce qu’est l’immigration.

    Selon l’Insee, en effet, un « immigré » est une personne, résidant en France, qui est née à l’étranger et qui était de nationalité étrangère à sa naissance. Autrement dit, selon cette définition, quelle que soit son origine, celui qui est né en France n’est pas un immigré : l’Insee considère qu’il est « descendant d’immigré ». L’Insee définit ainsi le « descendant d’immigré » comme une personne née en France dont l’un des deux parents ou moins est « immigré ». Ces définitions, comme on va le voir, conduisent à ne comptabiliser que les immigrés de la première et de la deuxième génération.

    La première génération d’immigrés est née à l’étranger avant de venir s’installer en France : ce sont les « immigrés » au sens de la définition de l’Insee.

    Les immigrés de la deuxième génération, c’est-à-dire les enfants des immigrés de première génération, sont eux nés en France. Ce sont eux que l’Insee nomme « descendants d’immigrés ».

    Les enfants des « descendants d’immigrés » ne sont pas, eux, considérés par l’Insee comme des descendants d’immigrés, puisque leurs parents sont, par définition, nés en France. Autrement dit les personnes appartenant à la troisième génération de l’immigration sont considérées par l’Insee au même titre que les Français de souche. Il en est de même des générations suivantes.

    Prenons l’exemple d’un Algérien arrivé en France en 1965 à l’âge de 20 ans pour travailler dans les usines automobiles. Imaginons qu’il ait fait venir en 1976, à la faveur de la nouvelle loi autorisant le regroupement familial, sa femme et les trois enfants qu’il avait d’elle à cette date. Cet Algérien et sa familles seront considérés par l’Insee comme des « immigrés » (puisqu’ils sont nés étrangers à l’étranger).

    Imaginons que cet Algérien ait eu avec sa femme un quatrième enfant, un garçon né en France en 1977. Cet enfant sera, selon l’Insee, un « descendant d’immigré », puisque né en France de parents immigrés.

    Imaginons maintenant que ce garçon né en 1977 ait à son tour, en 2000, à 23 ans, avec une femme elle-même d’origine algérienne, un premier enfant, qui seront suivis de 4 autres. Ces 5 enfants ne seront comptabilisés par l’Insee ni comme immigrés, ni comme descendants d’immigrés. Alors qu’ils sont issus de l’immigration, dont ils constituent la troisième génération, ils seront comptabilisés par l’Insee comme des Français de souche. Il en sera de même des générations suivantes (c’est ainsi que, les premiers immigrés non européens étant arrivés en nombre au début des années soixante, ont désormais commencé à naître en France des immigrés de la quatrième génération).

    Les définitions de l’Insee sont donc, on le voit, abusivement restrictives. Les immigrés de troisième génération sont bel et bien des descendants d’immigrés : ils sont pourtant comptabilisés par l’Insee comme le sont les Français de souche.

    Les responsables de l’Insee justifient leurs chiffres en affirmant qu’à compter de la troisième génération, les personnes originaires de l’immigration sont intégrées à la société française au même titre que les Français de souche. Cette argumentation est manifestement sans rapport avec la réalité : les personnes de la troisième génération restent ethniquement et culturellement issues de l’immigration. La plupart sont musulmanes. De même on peut constater que les intégristes et djihadistes appartiennent fréquemment à la troisième génération de l’immigration.

    • Les chiffres de l’Insee mêlent l’immigration européenne et non européenne

    Sur la base de ces définitions, l’Insee publie les chiffres suivants. Selon l’Insee les « immigrés » en 2013 étaient 5,8 millions. Concernant les « descendants d’immigrés », l’Insee estime qu’en 2008, ils représentaient 11 % de la population métropolitaine, soit 6,8 millions de personnes (remarquons au passage que le dernier chiffre publié par l’Insee sur ce point date de près de dix ans). En additionnant les deux chiffres (même s’ils ne portent pas sur la même année), on obtient 12,6 millions de personnes qui, selon l’Insee, résident en France et sont immigrés ou descendants d’immigrés.

    Ces chiffres en apparence robustes et carrés permettent aux « experts » d’affirmer que « tous les chiffres sont sur la table, contrairement à ce que prétend la fachosphère ». Ces données de l’Insee pourtant ne correspondent pas à la réalité.

    Ces chiffres tout d’abord, comme on l’a vu plus avant, ne tiennent pas compte des immigrés de la troisième génération. Ils sont trompeurs également pour une deuxième raison : ils mélangent en effet l’immigration non européenne et l’immigration de personnes originaires d’autres pays européens. Il faut se reporter à différents tableaux enfouis dans les documents et le site de l’Insee pour prendre une mesure approximative de l’immigration non européenne.

    S’agissant des « immigrés », un tableau de « deuxième niveau » nous apprend que, sur le total de 5,8 millions d’immigrés, 3,708 sont non-européens. Concernant les « descendants d’immigrés », un autre tableau, partiel et alambiqué (il ne concerne que les personnes de 18 à 50 ans ?!) permet de conclure que les descendants d’immigrés non européens représentent 55 % du total de 6,8 millions, soit 3,74 millions. Selon ces tableaux, l’immigration non européenne (immigrés + descendants) serait donc, non pas de 12,6 millions mais de 7,448 millions (3,708 + 3,74).

    On voit que les chiffres totaux mis en avant par l’Insee sur son site et ses documents principaux, conçus pour introduire la confusion, ne signifient rien. Ils sont trop élevés pour rendre compte de l’immigration non européenne, puisqu’ils mêlent immigration européenne et non européenne. Ils sont en même temps abusivement minorés puisqu’ils ne comptabilisent que les immigrés de première et deuxième génération.

    Au terme de ces différentes manipulations, le but recherché par l’Insee est atteint : il est impossible de connaître même approximativement le nombre des immigrés non européens et de leurs descendants résidant en France.

    • Le « solde migratoire » de l’Insee mêle les étrangers et les Français

    La troisième manipulation concerne le chiffre du « solde migratoire », qui est la différence entre les entrées du territoire et les sorties. Ce solde annuel est pour 2016 de 67 000.

    Les experts malhonnêtes, relayés par les médias, utilisent ce chiffre pour démontrer que l’immigration est faible : « Si l’on prend en compte les immigrés qui s’installent en France et ceux qui en repartent, le nombre des immigrés présents sur le territoire n’augmente que de 67 000 par an, ce qui est peu, rapporté à la population française ». Cette démonstration suffit sans doute à convaincre et à rassurer la plupart de ceux qui en prennent connaissance. Or ce chiffre de 67 000 n’a aucune valeur.

    Ce chiffre du solde migratoire est sans signification tout d’abord parce qu’il ne repose pas sur des bases statistiques solides. Il n’existe pas en effet en France d’enregistrement des entrées et des sorties du territoire. Le nombre des immigrés qui entrent en France de façon légale pour s’y installer est connu car le ministère de l’intérieur leur délivre des titres de séjour une fois qu’ils sont entrés sur le territoire, titres de séjour qui sont comptabilisés. En revanche le nombre des sorties du territoire ne fait lui l’objet d’aucune comptabilisation. Dans ces conditions le solde migratoire de l’Insee ne peut résulter d’un décompte : il ne constitue qu’une estimation.

    L’absence d’enregistrement et de comptabilisation des entrées et des sorties peut être analysée comme le signe d’une mauvaise administration : mais elle a le grand intérêt de contribuer à camoufler la réalité des flux migratoires.

    Ce solde migratoire relativement faible permet aux experts malhonnêtes de prétendre que « de nombreux immigrés repartent». Cette affirmation est comme on vient de le voir sans fondement statistique. Elle est en outre très probablement mensongère : on ne voit pas en effet ce qui pourrait conduire à repartir les immigrés qui ont rejoint la France pour tirer parti des différents avantages qu’elle leur offre (travail, prestations sociales, services publics…).

    Le solde migratoire est sans signification pour une deuxième raison : il rend compte des flux immigrés de toute origine, non européens comme européens.

    Le solde soit disant « migratoire » n’a aucunement la signification que lui donnent les experts et commentateurs de mauvaise foi pour une dernière raison : il vise à rendre compte des entrées et des sorties du territoire, quelle que soit la nationalité des personnes concernées. C’est ainsi qu’un Français qui part s’installer à Londres réduit le solde migratoire positif et l’augmente s’il revient.

    Ces différentes caractéristiques n’empêchent nullement les experts de s’appuyer sur le solde migratoire de l’Insee pour affirmer que « les flux migratoires n’ont rien à voir avec les fantasmes de la fachosphère ».

    **

    Les données que l’Insee publie sont donc partielles, biaisées, déformées. L’Insee cache les deux chiffres essentiels : le nombre des immigrés non européens et de leurs descendants présents sur le territoire ; le nombre des immigrés supplémentaires qui s’installent chaque année.

    Si elles camouflent les données essentielles, l’Insee et les autres institutions publiques qui produisent des statistiques (Ined, services statistiques des différents ministères) abreuvent en revanche le public de chiffres portant sur des questions accessoires : la place de la femme dans la population originaire de l’immigration, les modalités de l’insertion professionnelle des immigrés, les modes de consommation des populations issues de l’immigration… Sur des thèmes de ce type, les tableaux, graphiques, gloses et commentaires abondent. Les revues « scientifiques » et les travaux de recherche sont innombrables. Le déluge statistique joue un rôle majeur dans l’opération d’enfumage : multiplier les chiffres concernant la périphérie du sujet pour mieux en cacher le cœur.

    Il se trouve pourtant que, curieusement, l’administration laisse à l’occasion filtrer, par négligence ou inconséquence, certains éléments chiffrés, qui, décryptés et mis bout à bout, prouvent la réalité de l’invasion et du Grand Remplacement. Le chiffre annuel de l’immigration légale est connu et officiel : 200 000 immigrés non européens s’installent chaque année en France. L’ordre de grandeur de l’immigration irrégulière peut être estimé : au moins 70 000 (soit le nombre des déboutés de leur demande d’asile, jamais expulsés). On peut également estimer le nombre annuel des naissances issues de l’immigration non européenne : 300 000. Le nombre total des immigrés non européens supplémentaires qui chaque année naissent ou s’installent en France peut donc être à peu près cerné : plus de 500 000 (desquels il faut déduire le nombre des décès et des départs, qui n’est pas connu mais qui est probablement très faible).

    On peut donc réaliser une estimation des flux : entre 4 et 500 000 immigrés non européens supplémentaires par an. Et le stock ? Au moins 15 millions de façon certaine.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                 Comment l’Insee manipule les chiffres de l’immigration (vk.com) 

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    4 commentaires
  • cet article est long. Prenez le temps de le lire tranquillement, mais lisez le. Il révèle comment certains acteurs ont préparé minutieusement ce ...

    AVERTISSEMENT :

    Les informations qui ont été utilisées pour cette analyse ont été recoupées et vérifiées conformément aux principes de la charte journalistique de Munich. Elles ont pour origine des articles de presse, interviews télé, images et ouvrages dont les auteurs sont connus et reconnus pour la fiabilité de leurs recherches. Il serait trop long de les énumérer ici. Loin de tout name-droping, vous trouverez en fin de publication les références. Mais tout est vérifiable. Attention, cependant aux sites complotistes, confusionnistes où d’extrême droite. Assurez vous que les sites que vous consultez soient reconnus pour le sérieux de leurs publications. Préférez les sites de recherches universitaires. A ceux qui disent que cet article est complotiste, il s’agit, tout simplement, d’un propos irresponsable qui a pour objectif de discréditer toutes critiques à l’égard de pratiques qui mettent en danger la démocratie. Mais plus grave encore cela permet de les avaliser. Il est urgent de cesser ce genre d’accusation un peu simpliste et de poser les vraies questions. En l’occurence a-t-on oui ou non utilisé l’appareil d’État à des fins de stratégies politiques? Les relais d’influence sont -ils réels ? Les media et les instituts de sondage sont ils indépendants? etc. Ce sont les questions centrales du débat.

    Propos liminaires.

    Une fois de plus, cet article est long. Il est l’avant première d’un livre qui sera publié prochainement. Prenez le temps de le lire tranquillement, mais lisez le. Il révèle comment certains acteurs ont préparé minutieusement ce qu’il faut bien appeler un coup d’État. Il s’agit pour eux de pérenniser, coûte que coûte, la politique engagée par François Hollande. Alors qu’ils se persuadent de servir les desseins heureux de la France, ces putschistes sont en passe de réussir leur ultime objectif, celui de faire perdre à notre pays son libre arbitre, en soumettant son peuple et en violant la démocratie

    L’heure est grave.

    Avant –propos.

    En 2005, vous avez, pour certains d’entre vous, participé au referendum du TCE (Traité pour une Constitution Européenne) vous avez détesté le battage médiatique outrancier pour le « oui » ? Vous avez applaudi son rejet par 55% des Français ? Vous avez protesté contre la transformation du TCE en Traité de Lisbonne adopté par le Parlement réuni en Congrès en 2008 ? Vous avez hurlé au déni de démocratie ? Un coup porté à la voix du peuple…un véritable coup d’État ?

    Eh bien c’est, à peu de chose près, ce qui se passe aujourd’hui pour faire élire un candidat choisi par la même oligarchie, par les mêmes élus de gauche et de droite, par les mêmes media et pour les mêmes objectifs. Exactement les mêmes. De VGE à Cohn Bendit en passant par Hollande et Bayrou, de TF1 à Libération, du Monde au journal Les Échos, les Pineau, Arnault, Bolloré, tous participent à la promotion d’un seul et même vœu… le « oui » pour Emmanuel Macron.

    Dans « Macron ciblé par la CIA » publié sur ce même blog (que je vous conseille de lire avant cette publication) il a été démontré comment ce jeune banquier-énarque a été porté au cœur de l’appareil d’État par des apparatchiks européistes et atlantistes.

    Aujourd’hui, il est l’heure pour ces gens là de passer à la phase opérationnelle. Ce qui se prépare en France à l’occasion de ces élections présidentielles peut être qualifié de coup d’État, tant les séquences collent exactement à la définition qu’en font des spécialistes.

    Par la manipulation de l’opinion publique et la maitrise des structures de l’État, des hauts fonctionnaires, des hommes politiques, des élus et des journalistes véritables mercenaires au service des patrons de grandes entreprises multinationales et de la finance internationale tentent de soumettre le peuple français à un destin qu’il ne s’est pas choisi. De gauche à droite, du PS au Centre, contre le restant de l’échiquier politique une minorité s’apprête à prendre le pouvoir en France.

    Lisez attentivement ce qui est écrit. C’est édifiant !

    EN GUISE D’INTRODUCTION 

    La candidature de Macron : un « 18 Brumaire de la bienveillance » ? 

    Un article signé Bruno Roger Petit, dans le numéro de « Challenges » du 15 mars 2017 et titré « Mélenchon et sa constituante : l’inquiétante promesse d’un coup d’état permanent… » raconte : « Depuis des mois, sous prétexte de renouveau démocratique, Jean-Luc Mélenchon promet une assemblée constituante pour aller à la VIe République. En apparence, c’est démocratique, mais si l’on y regarde de plus près, ce projet du futur Mélenchon s’apparente à un coup d’État populiste ».

    Cet article est, en vérité, un contre feu. Il est l’arbre qui cache la forêt.

    Après s’en être pris, sur le même registre, à Fillon et à Le Pen, Bruno Roger Petit qualifie, avec une mansuétude consternante, la candidature de Macron de « 18 Brumaire de la bienveillance ». Mansuétude ? Pas tant que ça. L’employeur de ce journaliste n’est autre que Claude Perdriel, patron de presse et… soutien actif de Macron.

    L’observation est cocasse dans la mesure où c’est en France, à l’occasion du 18 Brumaire, que nait l’expression « coup d’État », celui de Bonaparte…

    Ce journaliste serait-il assez pervers pour nous suggérer de façon subliminale ce qui en train de se tramer dans cette élection ? Après l’analyse, pour le moins farfelue, de la constituante de Mélenchon (que dire alors de la Constitution de 1958 !?!), voyons si la candidature de Macron est un « 18 Brumaire de la bienveillance » ?

    AUTOPSIE D’UN COUP D’ÉTAT 

    D’un point de vue historique – y compris dans l’époque contemporaine – le coup d’État a été l’un des moyens les plus fréquemment utilisés pour accéder au pouvoir. D’ailleurs selon les spécialistes plus de la moitié des gouvernements du monde le seraient devenus grâce à ce procédé.

    On peut décrire de manière assez précise les techniques opératoires, violentes ou non, de la prise de pouvoir. Ainsi, on observe qu’il s’agit d’abord, pour les auteurs, de s’emparer des structures de l’État, de s’assurer de la maitrise de l’opinion publique, de veiller à une synergie avec le contexte international avant de légitimer le processus, soit par la force, soit par des élections.

    Nous allons dans cette publication analyser tous ces points, un par un, en cherchant, à chaque fois, à valider l’hypothèse avant de conclure sur la dangerosité de l’avènement de ce pouvoir en France.

    1. S’emparer de l’appareil d’État

    La technique de base du coup d’État consiste à s’emparer des organes centraux de l’administration et en l’occurrence, des institutions de la République. Les auteurs, nous disent les spécialistes, appartiennent le plus souvent eux-mêmes, aux structures étatiques. Nous y sommes.

    Qui sont les commanditaires ? 

    Il ne fait plus de doute maintenant que c’est François Hollande et son homme de confiance, Jean Pierre Jouyet, le Secrétaire Général de l’Élysée, qui sont à l’origine du projet qu’il faut bien définir comme un véritable coup d’État.

    Hollande et Jouyet sont amis depuis 35 ans, des bancs de l’ENA jusqu’à l’Élysée. Les deux hommes se rencontrent à 23 ans. Ils viennent de réussir le concours de l’École Nationale d’Administration et doivent effectuer leur service militaire ensemble, à Coëtquidan, où ils partagent leur chambre avec Michel Sapin. Les trois jeunes hommes se lient d’une forte amitié qu’ils entretiennent sur les bancs de l’ENA (la promotion Voltaire). Hollande déborde d’initiatives, et souvent, Jouyet accepte de le seconder dans ses projets. À la sortie de l’ENA, lors des affectations, François Hollande, classé 8e, laisse le dernier poste accessible à l’Inspection générale des Finances à Jean-Pierre Jouyet.

    Leur amitié n’a jamais été mise à mal. Quand en 2014, Jouyet prend les fonctions de secrétaire général de l’Élysée, il déclare : « c’est l’aboutissement de ma vie publique et d’une vie avec lui». Et de préciser : «« Pendant les réunions, je suis secrétaire général, après je redeviens le copain, on sépare ce qui est public et privé de façon plus simple que ce que je croyais» Il promettait alors pour conclure: «Je suis là pour le servir, pas pour le gêner. Je l’ai gêné une fois, cela n’arrivera plus ».

    La gêne dont parle Jouyet, c’est quand il a accepté d’entrer dans le gouvernement de François Fillon, au poste de secrétaire d’État chargé des Affaires européennes. François Hollande l’aurait très mal pris. « Mal pris » étant sans doute un peu fort…

    Pour quel scénario ? 

    Hollande et Jouyet sont loin d’être des tendres, il faut que ce soit bien clair pour tous les lecteurs. Ce sont de fins observateurs – et acteurs – de la vie politique. Ils en connaissent les rouages, les stratégies, les us et coutumes, les trahisons et les fidélités.

    Media et journalistes sont les instruments de leurs stratégies politiques et ils ont fait l’objet de manipulations constantes qu’ils ont parfois du mal à déjouer, tant leur connivence est forte et parfois incestueuse avec le pouvoir. C’est un jeu que maitrisent parfaitement les deux amis.

    Pour Hollande et Jouyet (et d’autres qui leurs sont proches) ce n’est pas l’économie qui est en crise, mais le système politique.

    Chez nos concitoyens, la rancœur est à son comble. « Cela fait plus de 40 ans que le libéralisme est au pouvoir, plus de 40 ans qu’on leurs demande de se serrer la ceinture, ceux là promettant des jours enchanteurs sans jamais qu’ils arrivent. 1000 milliards de déficit public en 10 ans (Sarkozy/ Hollande cumulé) disent-il, 10 millions de chômeurs et précaires, des pauvres de plus en plus pauvres, des riches de plus en plus riches ». Ils sont au bord de l’explosion et ne trouvent leur salut que dans des discours qui consistent à tirer un grand trait sur le passé. Force est de constater que nous sommes arrivés, aujourd’hui, à un point de rupture.

    Les deux amis en sont , évidemment, conscients et pour eux, l’heure est grave. Il apparait, dès lors, trop dangereux de ne pas intervenir sous peine de laisser les « populismes renverser la table ». Il faut agir vite, trouver l’antidote et résoudre la crise.

    Ils font, assez tôt, le constat qui s’impose : il faut à tout prix poursuivre la politique économique engagée depuis plus de 5 ans et continuer l’intégration du pays dans l’Europe et dans l’économie mondiale. Mais ni François Hollande, ni Manuel Valls ne sont en capacité de le faire. Ils sont, l’un et l’autre, rejetés par l’opinion publique. Pour eux, ils agissent dans l’intérêt du pays et c’est dans l’intérêt du pays qu’ils doivent s’effacer pour pérenniser « l’œuvre » qu’ils ont entreprise.

    La solution, c’est Jouyet qui l’a dans sa manche depuis un certain temps: c’est Emmanuel Macron! Hollande n’est pas chaud. Il doute de la fiabilité du jeune banquier.

    Jeune et avenant, une tête bien faite, cursus parfait, bien conditionné sous la férule de Jouyet et d’Attali, faisant consensus chez les patrons des multinationales et de la finance mondiale, adoubé par les américains, les anglais et les allemands, inculte politiquement et donc facilement contrôlable, un tantinet imbu de sa personne, il est le candidat idéal pour ce coup de force. Sa feuille de route est rédigée : appliquer une politique européenne libérale et atlantiste en matérialisant une alliance gauche/droite, poursuivre la politique économique engagée et l’inscrire durablement dans l’avenir du pays en créant un grand parti démocrate et « progressiste », à l’issue des élections. Gageons qu’il n’ a pas fallu longtemps pour convaincre Macron.

    Ce fut un peu plus difficile pour Hollande. Mais après l’avoir rassuré, Jouyet met Macron sur les rails très vite afin d’éviter qu’il ne soit contraint de se présenter à la primaire de la gauche. Il lui conseille de créer un mouvement plutôt qu’un parti car « compte tenu de l’ambiance, c’est préférable »…

    Et Valls ?

    Tout comme Hollande, Valls est, pour l’instant, mort politiquement. Il le sait, les sondages ont parlé. Sa désignation comme candidat ferait perdre le camp libéral. Sa mission est alors de représenter le courant libéral à la primaire de la gauche. Pourquoi ? Simplement pour calmer les libéraux du parti et éviter qu’on fasse pression sur Macron pour qu’il participe à la compétition. Car si ce dernier se présentait à la primaire, il serait battu et anéantirait, du même coup, les chances de réussite du projet. Mais pas seulement. La présence de Valls va aussi permettre d’estimer la force du camp libéral du parti et donc celle de la solidité de la colonne vertébrale du futur « mouvement centriste », car sans eux, le nouveau parti ne serait qu’une coquille vide.

    Hollande et son ami sont parfaitement informés de l’état d’esprit de la majorité des militants socialistes, et du désamour profond qu’il règne à l’égard de la politique gouvernementale. Ils sont quasiment certains du résultat de la primaire et de l’éviction de Valls. Mais, dans le doute, ils vont miser sur Hamon. Pourquoi ? Encore une fois, l’élection de Valls serait contre productive. Hamon est celui qui cristallise l’aile gauche du PS et qui peut empêcher le « populisme » (cf. les objectifs de la NED) de gauche de progresser en le divisant. En langage clair : il s’agit de contenir Mélenchon dans son pré carré.

    Comme prévu, c’est ce qui va se passer.

    Hamon est élu candidat. Les soutiens de Valls rejoignent, officiellement ou pas, un à un, le camp Macron et Valls lui même ne tardera pas. Le PS sera réduit à sa plus simple expression et ne servira, à l’avenir, qu’à entretenir la division parmi les tenants de la gauche de transformation sociale, laissant ainsi le champ libre aux centristes pour mener à bien leurs desseins.

    Le scénario à gauche et au centre est donc réglé. Il faut maintenant s’occuper des conservateurs.

    La primaire de droite est incertaine. Une confrontation Sarkozy/ Juppé est pour Hollande et Jouyet du pain béni. Il y a des arguments pour les discréditer aux yeux de l’opinion publique. Et au besoin, on peut à en fournir d’autres. Mais le destin leur sourira. C’est Fillon qui sort vainqueur. Il suffit de lui porter l’estocade. Une « bonne âme » téléphone au Canard Enchainé. On connaît la suite. L’Histoire nous dira qui était à l’origine de cette affaire. Mais, avec un peu de perspicacité, si ce ne sont pas les deux dont il est question ici, puisqu’ils démentent, il ne fait nul doute qu’un de leurs aficionados, ayant compris le sens de l’Histoire, s’est chargé de la basse besogne.

    L’affaire est réglée. Les conservateurs sont hors champs.

    Reste l’extrême droite. Rien de plus simple. Depuis Mitterrand, les socialistes savent s’en servir. Il faut tout faire pour que Marine Le Pen atteigne des sommets. « On » fait ce qu’il faut pour minimiser ce qui peut l’atteindre (cf. les affaires financières) et « on » dose savamment sa diabolisation. C’est Hollande qui sera le chantre de la lutte contre le FN dans cette séquence.

    Les socialistes et les «populistes » de gauche neutralisés, les conservateurs anesthésiés, une confrontation Le Pen/Macron est donc probable. Une fois encore, le réflexe républicain écartera l’extrême droite …c’est donc boulevard et tapis rouge pour Macron.

    Hollande et Jouyet ont dû discrètement échafauder ce scénario, un soir, autour d’un verre de champagne (Taittinger, épouse de Jouyet oblige) au cours de leurs vacances d’été car depuis de nombreuses années les couples Hollande et Jouyet se fréquentent régulièrement et partent en vacances ensemble. Petite précision qui n’est pas sans intérêt parce qu’elle situe bien la proximité de ces deux personnages. On ne part pas en vacances avec n’importe qui.

    Vous pensez que ce sont des élucubrations ? La réponse est contenue dans une autre question : peut-on naïvement penser que ces deux là n’ont pas mis en commun leurs cerveaux pour monter cette opération ? Pour ceux qui sont éloignés de ce milieu peut être, mais pour les autres, les acteurs et observateurs politiques avisés, eux, savent qu’ils en sont parfaitement capables et qu’ils l’ont fait.

    Et pour ceux d’entre vous qui en doutent encore, la lecture des faits, présents et à venir, devra suffire à attester, à peu de chose près, la véracité du propos.

    Les théoriciens 

    Qui sont ils ? 

    C’est Aquilino Morelle qui va dévoiler le pot aux roses. C’était en avril 2014, cet ex conseiller de François Hollande (il était l’une des plumes des discours présidentiels) venait de quitter l’Élysée après la révélation de ses liens présumés avec l’industrie pharmaceutique et de sa passion pour les chaussures bien cirées. Dans la presse, il accusait l’entourage du chef de l’État d’avoir monté toute l’affaire pour l’éliminer politiquement parce qu’il était trop à gauche. « Les Français ont voté pour le discours du Bourget, pas pour le programme des Gracques, dit il, ce sont leurs idées qui sont aux commandes tout simplement ! Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire général de l’Élysée, en est membre. Emmanuel Macron, je n’en sais rien, peut-être. Mais il n’a pas besoin d’y adhérer ; il est totalement en symbiose avec eux ». Et de conclure : « Oui, c’est bien leur programme qui est appliqué aujourd’hui. Un programme pour lequel les Français n’ont pas voté ».

    Mais qui sont ces gens dont parle Aquilino Morelle ?

    Le nom « Gracques » a été donné à deux frères et hommes d’État romains Tiberius et Gaius Gracchus renommés pour leur tentative infructueuse de réformer le système social romain (espérons que leurs contemporains aient le même succès !)

    « Les Gracques » d’aujourd’hui, c’est un petit groupe d’hommes d’affaires, de hauts fonctionnaires et d’intellectuels qui s’activent depuis 2007 dans les coulisses du pouvoir pour convertir la gauche française au libéralisme. Pour la plupart, ils occupent des postes hauts placés, souvent dans des banques, des compagnies d’assurances, des fonds d’investissement. Tous ont fait au moins l’ENA ou HEC. Anciens du PS, pour beaucoup d’entre eux, ils ont peuplé les cabinets ministériels des années 1980 et 1990, servant les socialistes « modernes », Rocard surtout mais aussi Jospin, Fabius, Bérégovoy ou Strauss-Kahn. Quand la droite est revenue au pouvoir, ils ont déserté le service de l’État pour rejoindre (ah ! le pantouflage! ) le monde de l’entreprise. Ils y ont gagné beaucoup d’argent mais sans jamais abandonner tout à fait la politique. Aujourd’hui, ils sont dans les coulisses du pouvoir et ils ont des ramifications qui vont jusqu’au plus haut sommet de l’État.

    Il est quasiment certain que c’est Jean-Pierre Jouyet qui a cofondé ce groupe semi-clandestin. L’ASPEN et la NED ont déterminé son cadre idéologique (lire « Macron ciblé par la CIA ? »). Voici ce qu’il dit à propos de l’action des Gracques à l’occasion de l’élection présidentielle de 2012 et ensuite. Lisez bien, car c’est tout simplement époustouflant:

    « L’approche des Gracques entre les deux tours, celle d’un rapprochement des réformistes et des sociaux-démocrates, était préconisée aussi par Ségolène Royal. Elle n’a pas fait l’unanimité au PS. J’en ai pris acte. Nicolas Sarkozy m’a demandé de m’occuper de l’Europe. J’ai constaté que ce n’est un enjeu ni de droite ni de gauche, mais qu’il répond à un impératif national. J’observe qu’il s’est lancé dans une politique de réforme que les Gracques appelaient de leurs vœux. (!!!) Je remarque que l’homme a l’énergie nécessaire pour les mener à bien et qu’il est loin de la caricature de l’ultralibéral qu’on avait dessinée de lui ». Jouyet laudateur de Sarkozy ! Et maintenant Valls qui propose ses services à Fillon…No comment.

    On y trouve des gens comme Roger Godino, Guillaume Hannezo, Gilles de Margerie, Ariane Obolenski, François Villeroy de Galha, Erik OrsenaDenis Olivennes directeur général d’Europe 1 et Lagardère Active (Paris-Match, JDD, Newsweb), Matthieu Pigasse, responsable monde des fusions acquisitions (fusac) et du conseil aux gouvernements de la Banque Lazard dont il est directeur général délégué en France. Il est propriétaire et président des Nouvelles Editions Indépendante qui contrôle le magazine Les Inrockuptibles et Radio Nova et actionnaire du Groupe Le Monde et du Huffington Post. Bernard Spitz, président de la Fédération Française de l’Assurance regroupant la Fédération française des sociétés d’assurance et le Groupement des entreprises mutuelles d’assurance. Il préside également le Pôle International et Europe du MEDEF. Mathilde Lemoine, macro économiste Group Chief Economist chez Edmond de Rothschild Group et membre du Haut Conseil des Finances Publiques…et il y en a d’autres du même calibre.

    Et qui participe aux travaux des Graques ? Cohn Bendit et…. Macron !

    Les économistes. 

    Ce sont les mêmes que ceux de François Hollande !

    Les économistes qui conseillent Macron aujourd’hui, sont les mêmes, exactement les mêmes, que ceux qui conseillaient Hollande en 2012. Ils faisaient partie du premier cercle et se nommaient le « groupe de la Rotonde ». Il y avait Jean Pisani-Ferry , le boss, Philippe Aghion, Elie Cohen, Gilbert Cette, Jean-Hervé Lorenzi, les porte flingues et ….Emmanuel Macron.

    On ne change pas une équipe qui gagne. C’est tout naturellement que l’Eysée demande à Pisani – Ferry, en janvier 2017, de prendre en charge le programme et les idées du mouvement de Macron. Et ce sont les mêmes fantassins qui vont l’épauler : Cohen, Cette, Lorenzi, Aghion.

    Mais, arrêtons nous, un instant, sur Pisani-Ferry, l’alpha du groupe, pour bien comprendre la doctrine et les enjeux.

    Jean Pisani-Ferry n’est pas n’importe qui et son influence sociale libérale européiste est grande dans le milieu. Il est un fervent défenseur d’un gouvernement mondial de l’économie au même titre que Jacques Attali. Il a été commissaire général de France Stratégie (ex commissariat au Plan) de mai 2013 à janvier 2017. Auparavant il a été directeur du Centre d’études prospectives et d’informations internationales, conseiller économique de Dominique Strauss-Kahn et de Christian Sautter au ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, président délégué du Conseil d’analyse économique mis en place par Jospin, expert pour la Commission européenne et …le FMI. Autant dire qu’il est calibré.

    Cependant, on ne peut cerner correctement cet économiste sans citer le cercle de réflexion « Bruegel » qu’il a cofondé il y a quelques années…

    Le think tank Bruegel (sis à Bruxelles) est un centre de recherche qui couvre l’ensemble du champ des politiques économiques. Il est dirigé et financé sur la base d’un système de gouvernance associant des États membres de l’Union Européenne et des multinationales dont Areva, Deutsche Bank, Deutsche Telekom, EDF, Ernst & Young, Erste Bank Group, GDF Suez, Goldman Sachs, Google, Microsoft, Novartis, Pfizer, Renault, Samsung, Syngenta etc.

    Président actuel Jean-Claude Trichet ex président de la BCE. Membre d’honneur d’Aspen France (Jouyet en est le président d’honneur), membre du comité de direction du groupe Bilderberg et président en exercice du groupe européen de la commission Trilatérale . Il est membre du conseil d’administration de EADS où il représente… les actionnaires. Pour l’universitaire Frédéric Lebaron, Jean-Claude Trichet « est le plus célèbre et le plus influent d’entre tous » les experts issus de l’inspection des finances, le vivier de Jouyet.

    Président d’Honneur Mario Monti, ex commissaire européen et ex président du groupe européen de la Commission Trilatérale.

    La boucle est bouclée. Nous sommes ici au cœur du réacteur des idées que Hollande et Macron ont puisé pour définir leur politique économique                                                                                                                                                                                                                                                                                                                   Coup d’Etat du Mafieux Breton & Hollande Partie 1 (vk.com)

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    • /!\ Cette liste ne comprend pas les institutions comme les banques centrales,
      qui n’ont pas à signaler leur portefeuille aux régulateurs.
    Qui sont les usuriers de la France ?, image №1
     

    AXA Investment Managers Paris France (dont le Président, Henri de Castries, est également Président du Bilderberg et « young leader » de la French American Foundation)
    2 Allianz Global Investors France SA France
    3 MMA Finance France
    4 CM-CIC Asset Management France
    5 BNP Paribas Asset Management SAS France
    6 CNP Assurances France
    7 Amundi France
    8 Covéa Finance SAS France
    9 Matmut France
    10 AEGON Investment Management B.V. Pays-Bas
    11 Fideuram Asset Management Irlande
    12 Pioneer Investment Management Irlande
    13 Groupama Asset Management France
    14 Pacific Investment Management Co. Etats-Unis
    15 Suravenir France
    16 Natixis Assurances France
    17 Swiss Life (France) France
    18 MAAF France
    19 Natixis Asset Management France
    20 Eurizon Capital SA Luxembourg
    21 UBS Global Asset Management Suisse
    22 Standard Life Investments Ltd Royaume-Uni
    23 MACSF France
    24 Lyxor Asset Management France
    25 Crédit Suisse Asset Management Suisse
    26 State Street Global Advisors UK Ltd Royaume-Uni
    27 Monceau Assurances France
    28 BNP Paribas Investment Partners Royaume-Uni
    29 Union Investment Privatfonds GmbH Allemagne
    30 BlackRock Global Investors Royaume-Uni (du groupe Blackstone ; à la réputation de "blackoperations" via les darkpools = vente privées d’actions dans un marché discret, opaque et anonyme… )
    31 Malakoff Médéric France ( frere de Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa )
    32 Dexia Asset Management Belgium SA Belgique
    33 Scottish Widows Investment Royaume-Uni
    Partnership
    34 La Banque Postale Asset Management France
    35 ING Investment Management B.V. Pays-Bas
    36 ING Investment Management Belgium Belgique
    37 Kokusai Asset Management Co Ltd Japon
    38 Pioneer Investments Austria GmbH Autriche
    39 MACIF Gestion France
    40 ERSTE-SPARINVEST Autriche
    41 Deka Investment GmbH Allemagne
    42 Vanguard Group Inc, The Etats-Unis
    43 DWS Investment GmbH Allemagne
    44 La Française des Placements France
    Investissements
    45 Legal & General Asset Management France
    46 Insight Investment Management Royaume-Uni
    47 Halbis Capital Management (France) France
    48 KBC Asset Management SA (Luxembourg) Luxembourg
    49 JPMorgan Asset Management (UK) Ltd Royaume-Uni
    50 BNP Paribas Luxembourg SA Luxembourg
    Source : Reuters via Actuwiki.fr                                                                                                                                                                                                                                                                                                                         Qui sont les usuriers de la France ? (vk.com)     

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  • L’histoire incroyable de MACRON, le nouveau messie français., image №1
     

     

    Le contexte

    Le National Endowment for Democracy (NED) (en français, Fondation nationale pour la démocratie) est une fondations privée à but non lucratif des Etats Unis, fondée en 1983 conjointement par les républicains et les démocrates (ça ne vous dit rien cette alliance gauche-droite?), bien que son orientation générale soit celle du mouvement néoconservateur. Son objectif déclaré est le renforcement et le progrès des institutions démocratiques à travers le monde. En fait, et vous l’aurez deviné, il s’agit d’un instrument de l’hégémonie américaine. La NED finance de nombreux think tanks dans la monde. Ce sont les chambres de commerce américaines et les multinationales (Chevron, Coca Cola, Goldman Sachs, Google, Microsoft etc.) qui abondent son budget. Et comme une évidence cet organisme a été créé spécialement pour servir de substitut à la CIA, car c’est la centrale qui s’occupait de cette stratégie auparavant. Rassurez vous, elle n’est pas loin. Parmi ses membres on y croise, des élus du Congrès, des patrons de multinationales, des lobbyistes, mais aussi des membres de la CIA.

    L’action de la NED dans le monde va avoir pour effet la promotion de l’alliance droite-gauche dans le domaine de la production des élites « démocratiques ». Après 1989, cette politique s’impose dans les institutions de promotion de la démocratie en Europe. Elle s’inspire de l’idée de créer une classe d’experts de la démocratie et de leaders politiques professionnels (vous avez bien lu ?) qui puissent réaliser la transformation des régimes totalitaires (par un autre… plus soft celui-là ?) et consolider le fonctionnement des nouvelles démocraties (l’Ukraine ?). Évidemment, l’action de la NED ne se limite pas à la transformation des régimes totalitaires, elle incite aussi à lutter contre« les populismes » (tiens, tiens,) et les extrêmes.

    La mobilisation de cette organisation contre le « populisme » et les « extrêmes » a eu son illustration à l’occasion du référendum sur la Constitution Européenne.

    En effet, en décembre 2005, l’Aspen Institute de Lyon, un think tank néoconservateur américain, a réuni plusieurs think tanks français et européens, de gauche comme de droite, inquiets des « non » français et néerlandais à la Constitution européenne. Ils ont, ensemble, reconnu la nécessité de mettre au point une stratégie commune de communication et d’éducation des cadres pour contrer la vague populiste en Europe.

    Vous avez bien lu ? Le « NON » à la constitution européenne serait donc le fait d’une vague populiste !

    Vous avez donc compris que les américains sélectionnent, forment et financent des individus afin de promouvoir une alliance « droite-gauche » contre les « populismes » et les extrêmes pour éviter que leurs desseins ne soient remis en cause par des « manants » qui s’attaqueraient au libéralisme et à la mondialisation de l’économie.

    Bon. Maintenant que vous avez le contexte, il faut raconter l’histoire immédiate du jeune énarque, que des parrains bien intentionnés ont façonné, jour après jour, en« leader politique professionnel » au service de la cause néoconservatrice américaine.

    Macron entre dans la cour des grands.

    Brillant élève comme chacun le sait désormais (on nous bourre le crâne depuis quelques mois), Macron réussit au concours d’entrée à l’ENA en 2002. Durant sa scolarité, il doit effectuer un stage dans l’appareil de l’État. Il le fait au côté du Préfet de l’Oise. Ce dernier le convie à une réunion ayant pour objet l’établissement d’une zone commerciale.

    Le patron concerné par cette réunion n’est autre que le richissime rocardien Henry Hermand qui a fait fortune dans la création de supermarché. Homme de réseaux et d’influence, compagnon de route du PS, il fait rapidement de Macron son fils spirituel. Cette rencontre va être déterminante pour l’avenir de Macron.

    Un détail qui n’est pas anodin. C’est Hermand qui fait adopter par Macron l’expression « progressiste » (que vous avez entendu répéter ad vomitem durant le début de sa campagne) au détriment des notions de « social libéralisme » ou « social réformisme », dont Macron se réclamait dans les premiers temps. Ce changement sémantique est en fait un alignement de planètes destiné à mettre Macron sur la même orbite que les progressistes américains dont John Podesta,(relation de Hermand?), est le représentant au travers du Center for American Progress (CAP) le think tank « progressiste » qu’il préside. Rappelons que John Podesta a été conseiller spécial de Barak Obama et qu’en 2016, il a été chargé de la campagne d’Hillary Clinton.

    Macron calibré au programme de la NED

    1. Le formation politique : l’alliance gauche-droite de Jean-Pierre Jouyet

    En 2004, à la sortie de l’ENA, Macron rejoint l’Inspection des Finances. L’un de ses chefs est Jean-Pierre Jouyet (proche de Sarkozy, de Fillon et de Hollande, rien que ça). Jouyet le prend sous sa protection. Pourquoi? A-t-il déterminé à cet instant que ce sera lui le messie libéral de demain? Il n’y a aucun doute. A l’inspection des finances Jouyet est une sorte de chasseur de tête. Les hommes l’inspirent plus que les idées, dit-on (ça promet). Il mise sur le jeune énarque.

    Jouyet est aussi engagé dans l’Aspen Institut, l’un des plus influents cercles de réflexion “néo-cons” aux Etats Unis. Il présidera, jusqu’en 2013, la section française créée par Raymond Barre. Il en est aujourd’hui le président d’honneur. (Voir en infra, L’Aspen à propos du “non” à la constitution européenne).

    Suivant à la lettre les préconisations de la NED s’agissant de la formation de « leaders politiques professionnels », Aspen France propose un cycle de programmes dit « Leaders Politiques d’Avenir ». Inutile de vous dire qui sont les intervenants et les sujets abordés (voir le site Aspen France) c’est édifiant! Laurent WAUQUIEZ , Jérôme GUEDJ, Olivier FERRAND, Cécile DUFLOT, Najat VALLAUD-BELKACEM, Jean Vincent PLACE sont les membres le plus connus des promotions depuis 2006. On n’y trouve pas Macron. Mais lui il était en prise direct avec le président.

    Pour être plus concret, Michael Bloomberg, ancien maire de New York et 8 ème fortune mondiale a rencontré Macron le jeudi 9 mars 2017 à son QG de campagne pour parler économie. Bloomberg, au travers de « Bloomberg Philanthropies », travaille depuis de nombreuse années en partenariat avec l’Institut Aspen.

    Dans la droite ligne de la stratégie de la NED, lors de l’élection présidentielle 2007 Jouyet et d’autres fondent le groupe « les Graques », composé d’anciens patrons et de hauts fonctionnaires qui appellent à une alliance gauche – droite entre Royal et Bayrou . Il y entraine Macron. L’objectif est d’appeler la gauche au réveil libéral européen puis prôner deux pôles, l’un conservateur, l’autre social libéral avec les verts et l’UDF. Partisan de l’économie de marché, ils ont saisi la percée de Bayrou pour construire avec lui le pôle social libéral. Bien évidemment leur stratégie est la prise de pouvoir de la gauche libérale au PS et, dans un second temps, le faire imploser. On y est

    2. Le formation économique : la mondialisation de l’économie de Jacques Attali.

    Cette même année, Jouyet va suggérer le nom de Macron à Jacques Attali pour être rapporteur de la Commission pour la libération de la croissance française dite « commission Attali ». Mise en place par Sarkozy, cette commission est le saint des saints de libéralisme européiste. Socialistes et libéraux s’y retrouvent (la plupart sont aujourd’hui des soutiens de Macron).

    Quel est l’objectif de Jacques Attali? Défenseur de la constitution et de l’établissement d’un état de droit mondial, condition pour lui de la démocratie et des droits de l’Homme (tu parles!), il pense, en postulat, que l’économie régulée par une institution de surveillance financière mondiale peut être une solution à la crise. Cette institution financière serait une première étape vers l’instauration d’une gouvernance démocratique mondiale dont l’Union Européenne peut devenir un laboratoire. Tout est dit. Emmanuel Macron a bien compris la leçon puisqu’il propose dans son programme en 2017 la création d’un ministre de l’Économie européen, d’un parlement économique européen et d’un budget européen.

    C’est grâce à cette commission que Macron va développer ses réseaux. Il va notamment y rencontrer Serge Weinberg, homme d’affaire proche de Fabius. Weinberg est non seulement banquier, mais il est aussi membre de la “Trilatérale” dont les objectifs ont inspiré Attali.

    Cette organisation privée a été créée en 1973 à l’initiative des principaux dirigeants du groupe Bliderberg et du Council Foreign Relations, parmi lesquels David Rockefeller, Henri Kissinger, Zbigniew Brzezinski. Son but est de promouvoir et construire une coopération politique et économique entre l’Europe occidentale, l’Amérique du Nord et l’Asie du Pacifique (trois zones clés du monde), pôles de la Triade. À l’instar du groupe Bilderberg, il s’agit d’un groupe partisan de la doctrine mondialiste, auquel certains attribuent, au moins en partie, l’orchestration de la mondialisation économique.

    En 2008, Jacques Attali et Serge Weinberg présente Macron à François Henrot ami de Wienberg. Henrot est le bras droit de David de Rothschild à la banque d’affaires Rothschild.

    Macron est recruté, il est maintenant à bonne école. François Henrot, son patron, est membre du conseil d’administration de la French-American Foundation.

    Destinée à favoriser les liens entre la France et les Etats Unis, la French American Fondation est née en 1976, durant les heures d’antagonisme entre les deux nations. Elle a été baptisée lors d’un dîner aux Etats Unis entre le président Gerald Ford et Valéry Giscard d’Estaing. L’activité de cette fondation est centrée sur le programme Young Leaders dont la mission est de trouver les personnes qui feront l’opinion et qui seront les dirigeants de leurs sociétés respectives. Ils sont né en 1981, avec pour parrain l’influent économiste libéral franco-américain de Princeton, Ezra Suleiman. Le programme financé par des mécènes privés, s’étale sur deux ans, avec un séjour de quatre jours en France, un autre temps équivalent aux Etats Unis, toujours dans des villes différentes, toujours avec des intervenants de très haut niveau. Les Young Leaders français sont (liste non exhaustive): Juppé, Pécresse, Kosciusko Morizet, Wauquiez, Bougrab, Hollande, Moscovici, Montebourg, Marisol Touraine, Najat Vallaut – Belkacem, Aquilino Morelle, Bruno Leroux, Olivier Ferrand, Laurent Joffrin (Nouvel Observateur), Denis Olivennes (Europe 1, Paris Match et du JDD), Matthieu Pigasse, Louis Dreyfus et Erik Izraelewicz (Le Monde).

    Côté américain : Bill et Hillary Clinton….Macron sera promu, lui, en 2012.

    L’ascension et l’apothéose.

    Macron est mûr pour être propulsé dans les hautes sphères de la République. En 2012, sous l’impulsion de Jouyet, il devient secrétaire général adjoint de la Présidence de la République auprès de François Hollande, puis ministre de l’Économie.

    Hermand, Jouyet, Attali, Weinberg, Henrot, ces cinq personnages, chantres des objectifs de la NED et de la Trilatérale, membres de think tanks inféodés à la stratégie américaine ont fait Macron. Il aura fallu un peu plus de dix ans pour le porter à la candidature de la Présidence de la République.

    Beau parcours, non?

    Le 16 avril 2014, Jean-Pierre Jouyet deviendra Secrétaire Générale de l’Élysée ce qui achèvera la prise de pouvoir de la NED au cœur de la République.

    C’est un véritable coup d’État! Soft, certes, mais un coup d’État!

    MACRON a-t-il été ciblé par la CIA?

    Assange nous a appris qu’en 2012, la CIA a demandé à la NSA de suivre de près la campagne présidentielle française et ses différents protagonistes. WikiLeaks souligne que Macron est cité dans une e-mail d’Hillary Clinton, alors Secrétaire d’État, datant de 2012 où le personnage est décrit avec beaucoup de précision, mentionnant, notamment, qu’il était “un banquier en fusions et acquisitions” chez Rothschild à Paris, diplômé de l’ENA, ayant travaillé à l’Inspection Générale des finances et (pouvant) aussi devenir haut fonctionnaire au ministère de l’Économie”.

    « Pouvant aussi devenir haut fonctionnaire au ministère de l’Économie» est ce que la chose a été bien traduite ? Ne serait ce pas plutôt « pouvant, aussi, devenir ministre de l’Économie » ?

    Pourquoi cette précision ?

    Chose troublante, en 2012, Macron avait été pressenti par Hollande pour en faire son Ministre du Budget dans le premier gouvernement, mais il n’avait pas retenu ce choix parce que Macron n’avait pas de mandat électif (étonnant quand on sait qu’il en fera son Ministre de l’Économie deux ans plus tard)…

    Comment Hillary Clinton pouvait être au courant de ce choix éventuel?

    Au moment de la rédaction du mail, il est écrit que Macron est “banquier en fusions acquisitions chez Rothschild à Paris” C’était donc avant les élections présidentielles et législatives. Macron faisait partie du groupe dit de “La Rotonde” chargé d’alimenter le programme de Hollande, rassemblant des techniciens et les économistes Elie Cohen, Gilbert Cette et Jean Pisani Ferry ceux là même qui ont pondu le programme économique de Macron en 2017. Hollande ne peut pas avoir parlé de ses choix de postes ministériels en public. Car, il est classique d’attendre les résultats des législatives pour composer le futur gouvernement. Et au moment de l’envoie de l’e-mail, elles ne pouvaient pas avoir eue lieu.

    Il fallait donc être sacrément au fait de ce qui se passait à haut niveau pour oser ce détail. Qui informe avec autant de précision Hillary Clinton? La CIA via les interceptions de la NSA ou quelqu’un d’autre?

    Mais la question cardinale est de savoir pourquoi ce message porte sur Macron, alors que c’est un quasi inconnu à cette époque? La CIA a-t-elle ciblé Macron ? Car enfin, cet e-mail n’est pas adressé à n’importe qui, mais à Hillary Clinton alors Secrétaire d’État d’Obama. Pourquoi une personnalité de ce niveau, s’intéresse-t-elle à un soutier du staff de Hollande?

    En 2015, les documents obtenus par WikiLeaks et publiés par Libération et Mediapart révèlent que la NSA a, au moins de 2006 à mai 2012 (pourquoi mai 2012?) espionné Chirac, Sarkozy et Hollande. Ces documents étaient destinés à la CIA. Mais, la NSA a affirmé que ces interceptions de sécurité n’avaient jamais touché les chefs d’État, mais leur entourage.

    Macron a-t-il était placé sur écoute quand il était secrétaire général adjoint de l’Élysée? Et si oui, les Etats Unis cherchaient ils à conforter leur choix du futur candidat à la Présidence?

    Y-a-t-il eu collusion entre les Etats Unis et certains milieux libéraux politico-économiques français quant à la candidature possible de Macron?

    A la vue de son parcours, la réponse est oui!

    Une preuve?

    L’implosion en cours du PS pour favoriser une alliance droite gauche afin de contrer les « populismes », l’alliance avec Bayrou (après un salto arrière spectaculaire et suspect) et un programme néo libéral, « progressiste » et européiste soutenu par les milieux politico- financiers. Toute cette stratégie reposent sur les piliers idéologiques de la NED et de la Trilatérale.

    On comprend mieux l’inquiétude des russes qui se retrouvent avec un scénario à l’Ukrainienne dans l’un des deux plus importants pays d’Europe.

    Un président français choisi directement par les américains? De Gaulle va se retourner dans sa tombe.

    C’est peut-être ce scénario que nous révélera Assange dans les prochaines semaines.

    Nota Bene : Ceux qui sont intéressés par cette publication trouveront une nombreuse documentation sur la toile. Mais attention aux sites complotistes ou confusionnistes ! Privilégiez les recherches universitaires! Voici les références des travaux qui ont permis d’écrire cet article :

    • Bulgarie Contre la dérive populiste, des « think tanks de gauche » La Vie des Idées numéro de mai/juin 2007 La Vie des Idées est rattachée à l’Institut du Monde Contemporain (Collège de France) et dirigée par Pierre Rosanvallon.(financement Henry Hermand)
    • A propos de la NED, voir Ghilhot Nicolas, « Les professionnels de la démocratie : logiques savantes et logiques militantes dans le nouvel internationalisme américain », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 139, Septembre 2001, pp. 53-65.
    • A propos de Jacques Attali son livre Demain, qui gouvernera le monde ?, Fayard, 2011.
    • A propos de Jean-Pierre Jouyet article dans Le nouvel Economiste – n°1385 – Du 26 avril au 2 mai 2007 –
    • A propos de tous les protagonistes y compris Macron divers articles de presse recoupés
    • A propos de WikiLeaks , Libération et Médiapart/ 2017
    • A propos de la Trilatérale http://www.monde-diplomatique.fr/2003/11/BOIRAL/10677                                                                                                                                                                                                                                                                                  L’histoire incroyable de MACRON, le nouveau messie français. (vk.com)
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  • L’homme d’affaires Dan Gertler.

    L'homme d'affaires Dan Gertler. © Simon Dawson/Bloomberg via Getty Images

    De Tel Aviv à Kinshasa, discret intermédiaire de Joseph Kabila, Dan Gertler a tissé ses réseaux jusqu’à devenir un personnage incontournable des paysages israélien et congolais. Amis politiques, partenaires, communicants, avocats… Jeune Afrique dessine l’influent premier cercle du magnat israélien.

    À 46 ans, l’Israélien Dan Gertler a passé la moitié de sa vie à faire des affaires en RDC, où il a débarqué aux environs de 1997, alors que Laurent-Désiré Kabila était au pouvoir. Magnat des mines, du diamant au cuivre, il a ensuite noué une solide amitié avec le fils de ce dernier, Joseph Kabila, lequel a favorisé son implantation durable à Kinshasa et sa relation privilégiée avec la Gécamines, la société minière nationale.

    Artisan majeur du rapprochement entre Kinshasa et le Washington de George W. Bush, homme d’affaires controversé, sous sanctions des États-Unis pour des soupçons de corruption depuis décembre 2017, Dan Gertler a fait de la discrétion son credo, fuyant la presse et s’entourant de communicants et d’avocats triés sur le volet. Jeune Afrique vous dévoile les réseaux du milliardaire israélien, naturalisé congolais.

    Les_intimes

    · Joseph Kabila

    L’ancien président congolais est aujourd’hui un ami personnel du milliardaire israélien, qui a débuté dans les affaires en RDC sous son père Laurent-Désiré Kabila, en 1997. Les deux hommes, qui se voient régulièrement, se sont rencontrés par l’entremise d’hommes tels que le rabbin Shlomo Bentolila et Augustin Katumba Mwanke, conseiller de Joseph Kabila et ancien gouverneur du Katanga sous Laurent-Désiré Kabila.

    Décédé dans un accident d’avion en 2012, Augustin Katumba Mwanke avait fait évacuer en hélicoptère le fils du Mzee en 2000, alors que les troupes rwandaises, alliées au Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), encerclaient la ville de Pweto, près de Lubumbashi. Le trio de confiance formé par Joseph Kabila, Augustin Katumba Mwanke et Dan Gertler est le socle de la bonne fortune katangaise de l’Israélien.

    · Shlomo Bentolila

    Il fait office de conseiller spirituel pour le juif pratiquant qu’est Dan Gertler. Rabbin natif du Maroc et établi à Kinshasa depuis 1991, cinq ans avant le milliardaire israélien, il est le chef de la communauté juive de Kinshasa et bénéficie également d’une grande influence en Afrique centrale, mais aussi en Afrique de l’Ouest, notamment au Nigeria et en Côte d’Ivoire.

    Shlomo Bentolila est le représentant en Afrique du mouvement Habad, l’une des branches principales du hassidisme contemporain et du judaïsme orthodoxe. Il est proche de Joseph Kabila (dont il a favorisé l’amitié avec Gertler) et il a entretenu des relations avec d’autres chefs d’État africains, comme Blaise Compaoré ou Laurent Gbagbo.

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    · Pieter Deboutte

    Le Belge est l’un des hommes-clés du dispositif congolais de Dan Gertler, qui se rend au moins une fois par mois actuellement sur place – la crise sanitaire mondiale l’ayant contraint à réduire ses visites, qui étaient auparavant hebdomadaires. Partenaire de longue date de l’Israélien, Pieter Deboutte est considéré à Kinshasa comme son bras droit. Il gère d’ailleurs certaines de ses sociétés, comme Moku Goldmines.

    Deboutte est entouré d’une petite équipe de collaborateurs, dont un responsable administratif, un comptable, un chargé de logistique, et un secrétaire. Il est également visé par les sanctions américaines touchant Gertler. Selon nos informations, celles-ci ralentissent d’ailleurs considérablement les activités de l’homme d’affaires en RDC.

    · Albert Yuma Mulimbi

    Il préside depuis 2010 le conseil d’administration de la Gécamines, l’entreprise minière publique, et dirige depuis 2005 la Fédération des entreprises du Congo (FEC). Membre du célèbre « clan des Katangais » et proche de Joseph Kabila, Albert Yuma Mulimbi est un soutien de poids pour Dan Gertler, qui trouve à la tête du patronat une oreille favorable. Il considère que Dan Gertler est l’un des seuls investisseurs étrangers à avoir aidé la RDC après la guerre de 1996-1997.

    Le Katangais a en outre su conserver ses postes, malgré les réticences de Félix Tshisekedi lorsque celui-ci est arrivé à la présidence en 2019. Une nouvelle élection doit cependant se tenir le 23 décembre à la FEC, la présidence de Yuma Mulimbi étant menacée après que son concurrent Dieudonné Kasembo Nyembo a formé un recours devant le Conseil d’État. Cette juridiction a estimé que des irrégularités dans le processus électoral justifiait son annulation.

    · Deo Kasongo

    Le Congolais est l’homme qui s’occupe de la communication de Dan Gertler en RDC. Fondateur de l’agence de marketing et de communication Divo Group (Des Idées qui Valent de l’Or), Deo Kasongo est en entrepreneur bien connu des Congolais et en particulier des Kinois, puisqu’il s’est porté en 2019 candidat au poste de gouverneur de la capitale Kinshasa.

    Opérateur économique, propriétaire, entre autres, de la radio Buzz FM et de la télévision D9TV, il est celui qui a organisé la dernière sortie médiatique de Gertler, lors de laquelle ce dernier a annoncé aux Congolais qu’ils étaient ses partenaires et qu’il allait partager avec eux, d’ici à la fin de l’année 2020, les dividendes de l’un de ses projets miniers situé au Katanga.

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    · Shmuel Schnitzler

    Oncle de Dan Gertler, il est l’une des inspirations familiales du milliardaire. Shmuel Schnitzer a été président de l’Israel Diamond Exchange (IDE) de 1998 à 2004 et de 2013 à 2015, et président de la Fédération mondiale des bourses de diamant (WFDB) de 2002 à 2006. Figure quasi-légendaire du milieu diamantaire israélien, il est le fils d’un autre grand nom du secteur, Moshe Shnitzer (décédé en 2007), grand-père de Gertler, cofondateur en 1947 et premier président de la Bourse du diamant en Israël.

    · Chaïm Leibowitz

    Il est considéré comme l’un des confidents de Dan Gertler. Chaïm Leibowitz, homme d’affaires juif américain né à Brooklyn, est l’un des premiers associés de l’Israélien en RDC dans le domaine du commerce de diamants, à travers la société canadienne Emaxon. Cette dernière, dirigée par Gertler et Leibowitz, avait signé en 2002 un contrat avec la Société minière de Bakwanga : elle lui accordait un prêt de 15 millions de dollars et pouvait commercialiser 88 % des diamants produits par cette entreprise sur quatre ans.

    Leibowitz, soutien du Parti républicain aux États-Unis, est un proche de Condoleezza Rice, ex-secrétaire d’État de George W. Bush. Joseph Kabila l’avait chargé, comme Gertler, de favoriser les relations de Kinshasa avec Washington. Il a aussi été un familier de l’ex-ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, avec qui Gertler entretient de bonnes relations. Celui-ci est un habitué des bureaux du Premier ministre Benyamin Netanyahou.

    · Beny Steinmetz

    Les deux hommes ont des points communs évidents, étant tous deux issus d’une grande famille diamantaire israélienne et ayant choisi l’Afrique comme terrain de jeu. C’est avec le milliardaire Beny Steinmetz que Dan Gertler (également associé à Glencore) a racheté en 2006 des exploitations de cuivre du Katanga rassemblées au sein de la société Nikanor.

    Prenant peu à peu le contrôle de la société, qu’ils ont ensuite introduite en bourse sur le marché alternatif londonien, ils ont favorisé en 2008 sa fusion avec Katanga Mining Limited, afin d’en faire le plus gros producteur de cuivre du continent et de cobalt au monde. Avec ce partenariat, Dan Gertler est devenu l’un des acteurs incontournables du marché.

    Les deux Israéliens ont aussi repris en 2008 la Banque internationale de crédit, avant de la revendre à First Bank of Nigeria en 2011. Depuis quelques années, leurs relations d’affaires se sont distendues.

    · Avigdor Lieberman

    Dan Gertler est considéré comme un proche de l’ancien ministre israélien, aujourd’hui chef du parti ultranationaliste Beiteinu (il en a été tête de liste aux législatives de 2006, 2009 et 2015) et opposant au Premier ministre Benyamin Netanyahou depuis 2018. Avigdor Lieberman est aussi un ami de Chaïm Leibovitz. À partir de 2001, il a fait partie des gouvernements d’Ariel Sharon, d’Ehud Olmert et de Netanyahou, comme ministre des Infrastructures, des Transports, des Affaires étrangères ou encore de la Défense.

    Selon plusieurs témoignages, recueillis notamment par les justices israélienne et américaine, Gertler aurait favorisé dès 2000 les relations entre Joseph Kabila, alors président, et Lieberman. L’un des autres anciens associés de Gertler, Beny Steinmetz, est quant à lui réputé être un ami de l’ancien Premier ministre Ehud Olmert.

    Les_avocats

    · Daoud, Bonnant, Dershowitz…

    Sous sanctions des États depuis décembre 2017, régulièrement confronté à des accusations de malversations depuis quinze ans, Dan Gertler ne lésine pas sur les moyens pour se défendre. En Europe, il a engagé des avocats en France, à l’instar d’Emmanuel Daoud (associé du cabinet Vigo et défenseur de la Fédération internationale des droits de l’homme), en Suisse, avec le ténor Marc Bonnant (également avocat de l’État gabonais), ou encore en Grande Bretagne. À Londres, il est ainsi représenté par le cabinet Carter-Ruck, où son dossier est suivi de près par un des plus importants associés, Alasdair Pepper.

    Cette firme est reconnue comme l’une des meilleurs spécialistes en droit des médias au Royaume-Uni, mais s’est aussi spécialisée dans les domaines des litiges commerciaux et du droit international. Enfin, Gertler a également intégré deux poids lourds dans son équipe de défense aux États-Unis : Alan Dershowitz – célèbre pour avoir représenté Mike Tyson, O. J. Simpson et Donald Trump – et Louis Freeh. Ce dernier, ancien directeur du FBI de 1993 à 2001, s’est cependant récemment mis en retrait du barreau pour se consacrer au domaine de l’analyse de risque.

    Communicants_

    · Rory Godson et Lior Chorev

    Comme l’Angolaise Isabel Dos Santos (lors des Luanda Leaks) et le Franco-Ivoirien Tidjane Thiam, Dan Gertler a fait appel à Powerscourt, une agence de communication basée à Londres pour gérer la crise née en 2016 d’un rapport de l’ONG Global Witness l’accusant de corruption en RDC.

    Fondée par Rory Godson, cette agence compte dans ses rangs le communicant John Murray, Matthew O’Toole, ex-conseiller de Downing Street, et Lord Hogan-Howe, qui a dirigé la police de Londres.

    Beny Steinmetz est également un client de Powerscourt, qu’il a engagé en 2012 pour défendre sa compagnie minière BSGR, alors accusée d’avoir acquis frauduleusement des permis d’exploitation au mont Simandou, en Guinée. Dan Gertler travaille également avec l’Israélien Lior Chorev, associé chez Euro RSCG Israël, que les médias connaissent comme son porte-parole.                                                                                                                                                                         Par                                                                                                                                            Dan Gertler : de Kabila à Steinmetz, enquête au cœur des réseaux du magnat israélien – Jeune Afrique                                      

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  • Avant son départ, l’administration de l’ex-président a accordé une dérogation permettant à l’homme d’affaires de continuer à faire du business avec des banques américaines.

    Dan Gertler est accusé entre autres d’avoir engrangé 1,36 milliard de bénéfices indus.© Simon Dawson/Bloomberg via Getty Images Dan Gertler est accusé entre autres d’avoir engrangé 1,36 milliard de bénéfices indus.

    Dan Gertler dispose d’un répit d’un an  jusqu’au 31 janvier 2022 précisément pour continuer à faire du business avec des entreprises américaines.

    Telle est le sens de la « Licence » accordée au magnat des mines par le département du Trésor américain le 15 janvier  cinq jours avant la passation de pouvoir entre les administration Trump et Biden.

    « Nouvelles informations »

    Dans un courrier adressé au cabinet d’avocats washingtonien Arnold & Porter Kaye Scholer LLP, Andrea M. Gacki, directrice du Bureau de contrôle des actifs étrangers, informe les représentants du magnat israélien que « sur la base, entre autres, des informations datées du 3 décembre 2020, soumises au nom de M. Dan Gertler, à l’Office of Foreign Assets Control, les transactions décrites ici sont autorisées ».

    En raison de la sous-évaluation de ses actifs miniers, la RDC aurait perdu plus de 1,36 milliard de dollars

    S’ensuit une longue liste d’entreprises liées au milliardaire et à un de ses associés, le Belge Pieter Albert Deboutte, qui avaient été frappées de sanctions en décembre 2017, en vertu du « Global Magnitsky Act », une loi qui permet le gel et diverses sanctions contre des individus et des entreprises considérés comme complices d’actes de corruption ou de violation des droits de l’homme.

    À lire Politique africaine des États-Unis : ce qui a déjà changé depuis que Joe Biden est président

    « Gertler a utilisé son étroite amitié avec le président de la RDC, Joseph Kabila, pour servir d’intermédiaire dans les ventes d’actifs miniers dans le pays, obligeant certaines multinationales à passer par Gertler pour faire des affaires avec l’État congolais. En conséquence, rien qu’entre 2010 et 2012, la RDC aurait perdu plus de 1,36 milliard de dollars de revenus en raison de la sous-évaluation des actifs miniers qui ont été vendus à des sociétés offshore liées à Gertler », tonnait à l’époque le Département du Trésor américain.

    Un régime allégé avant une exonération totale ?

    Trois ans plus tard, changement de ton. Outre Gertler et Deboutte, un total de 35 entreprises sanctionnées en deux vagues (décembre 2017 et juin 2018), dont Fleurette Properties, Oil of DR Congo et Moku Mines d’Or SA, sont à nouveau autorisées à réaliser des transaction avec des firmes basées aux USA, en particulier une demi-douzaine d’institutions financières parmi lesquelles Citibank, Bank of New York Mellon, mais aussi Deutsche Bank et Bank of China Limited.

    La firme qui a aidé Gertler est l’une des plus importantes de Washington

    L’allègement de ces sanctions, rapporté initialement par le quotidien américain The New York Times, permet la réalisation de transactions financières et l’accès à des comptes auparavant bloqués. Ce régime allégé est cependant accompagné de diverses restrictions quant à certains transferts de propriétés. Le délai d’un an accordé est censé permettre à l’administration US de continuer d’examiner les éléments apportés par Gertler, avant de trancher quand à la levée définitive des restrictions.

    À lire Dan Gertler : de Kabila à Steinmetz, enquête au cœur des réseaux du magnat israélien

    « La licence ne retire pas Gertler et son réseau de la liste des sanctions, mais elle affaiblit effectivement les sanctions en autorisant toutes les transactions et activités avec Gertler et son réseau et en autorisant un groupe de banques et d’institutions financières désignées à débloquer, c’est-à-dire à dégeler, tous les comptes/fonds/propriétés qu’elles ont détenus. La licence montre qu’en fin de compte la firme [d’avocats] qui a aidé Gertler était l’une des plus importantes et des plus prestigieuses de Washington », s’est alarmé l’ONG The Sentry, qui lutte contre la corruption en Afrique.

    L’administration Trump n’a donné aucune précision quant à la nature des « informations datées du 3 décembre 2020 », qui l’ont amenée à alléger le régime de sanctions imposées à Dan Gertler et ses associés.

    Mesures controversées

    Il est à noter cependant que parmi les avocats et lobbyistes associés à Dan Gertler figure Alan Dershowitz, qui a également représenté l’ex-président américain Donald Trump. Par ailleurs, l’équipe sortante avait été particulièrement critiquée pour la liste de personnalités controversées, souvent accusées de malversations financières, qui ont bénéficié d’une grâce présidentielle dans les dernières heures de l’administration Trump.

    À lire Isabel dos Santos, Beny Steinmetz, Dan Gertler… Qui est Powerscourt, l’agence de com’ des VIP en difficulté

    « La présente licence peut être révoquée ou modifiée à tout moment . Si la présente licence a été délivrée à la suite d’une fausse déclaration délibérée, elle peut être déclarée nulle à compter de la date de sa délivrance ou de toute autre date », précise le document du Bureau de contrôle des actifs étrangers.

    Ni l’administration Biden ni les autorités de Kinshasa n’ont réagi officiellement depuis l’allègement du régime de sanctions infligé à l’homme d’affaires.                                                                                                                                                                                                              Joël Té-Léssia Assoko                                                                                                                                                                                                    RDC – Dan Gertler : un dernier cadeau de Trump au milliardaire israélien ? (msn.com)                                                                                                                             

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  •  

    Depuis la Seconde Guerre Mondiale les USA utilisent le camp du bien, le leur, pour coloniser la planète au nom de la démocratie et des Droits de l'Homme. La balade des cinglés trumpistes à l'intérieur du Capitole nous montre que les Étasuniens eux-mêmes ne croient plus en ce dogme. On voit clairement que la démocratie a perdu son goût grec pour n'être, entre les mains de Washington, qu'une Arme de Destruction Massive des Etats installés dans le "camp du mal".

    L’entrée d’une troupe totalement folle et complétement facho à l’intérieur du Capitole m’a mis en joie : aux Etats-Unis, les représentants du peuple étaient enfin à leur place. Le vrai pays rejoignait le home des Pères Fondateurs. Car les États-Unis pour moi, ce ne sont ni les frisettes de la terrible et indigne Hilary Clinton – ou la tache laissée sur le tissu d’une robe par son mari – pas plus que les claquettes du si chic Obama, un tueur à drones. Ceux-là ont été installés par Hollywood et Manhattan, ce sont des figurants, des intermittents de la société du spectacle. Non, les ficelles des authentiques États-Unis sont tirées par d’autres, par les lobbies dont les « élus » ne sont que les mandataires. Lobby des armes, qui fait la course en tête, lobby big pharma, lobby de l’énergie, celui de l’agriculture, lobby en jeans de la Silicon Valley : voilà qui commande notre Terre. Et je dis une bêtise : les États-Unis ne commandent pas au Monde puisque le monde c’est eux. Avec Washington nous vivons en circuit court, à la longueur de laisse. N’imaginez pas que ce soient les belles personnes poussées sous les serres d’Harvard qui pilotent les EU... Le vrai destin du pays de Buffalo Bill est entre les mains des promeneurs du Capitole, ceux coiffés de cornes et vêtus de T-shirt dont les multiples lavages n’ont pas effacé l’imprimé nazi. Manière de produit chimique des photographes, Trump n’a été qu’un révélateur permettant aux invisibles d’être vus. Aujourd’hui un autre lobby, celui des Étatsuniens qui s’imaginent convenables, tente de gommer l’accident de l’histoire, d’assassiner Caligula post Maison Blanche. Mais les citoyens coiffés façon bison, et les nostalgiques d’Auschwitz, boivent toujours leur « Bud » au drugstore du coin. Et restent le peuple.

    L’entrée des gueux au Capitole, dans leur jour sans cristal, m’a mis les idées en place. Ayant passé une partie de ma vie du mauvais côté des bombes, c’est-à-dire en dessous, et témoin des massacres et carnages, je me demandais par quel sortilège les Etats-Unis continuaient de porter le titre – visiblement à vie – de « plus grande démocratie du monde » ? Le crétin tatoué et cornu qui a paradé sous les ridicules décors du temple de Washington m’a offert une réponse : la démocratie, c’est lui. Les bombes c’est lui. Au nom « d’America first ». Depuis 1944, les tapis explosifs, le napalm et tutti quanti nous tombaient dessus au nom des droits de l’homme, de la liberté et de la démocratie. Aujourd’hui le message est clarifié, les Etats-Unis avouent par l’invasion de ses misérables que c’est pour rester « First » que Washington doit continuer de coloniser, de piller, de forcer la main au reste du monde. Entre le fabriquant d’armes qui vit entre la Cinquième avenue et la Floride, et ceux qui, venus d’une barraque en ruine de Detroit, ont « pris » le Capitole, les intérêts se rejoignent : il faut écraser l’infâme. C’est-à-dire les autres.

    Parlons donc démocratie et cherchons à établir un distinguo entre le bon exercice de celle-ci et le mauvais. Dans le domaine des assauts contre les parlements, nous avons des exemples. Le dernier, celui contre le Capitole, est à classer dans la case « très mal », vraiment pas bien. En revanche, quand un ivrogne corrompu, Boris Eltsine, fait tirer au char contre la Douma, à Moscou, Nancy Pelosi, Présidente de la Chambre des Représentants et arbitre international bien connue, sort le carton rouge (paradoxe puisque le rouge vient de passer de mode). Mais elle approuve l’attaque des rebelles à parapluies, ceux de Hong Kong, contre le palais de l’Assemblée locale. Approuve aussi les révolutionnaires – « caramba voilà des dollars ! », qui démettent la représentation élue du Venezuela. Approuve les néo-nazis ukrainiens tirant à Maiden... Voilà une démocratie bien circulaire, voire sauteuse. On n’y comprend rien... un coup c’est bien, un autre c’est mal.

    Les promeneurs du Capitole ont eu le mérite de nous indiquer leur ligne de force qui, de manière faux-cul, devra être suivie par Biden : « America First ». Alors, ailleurs dans le monde, sur les nouveaux territoires à conquérir, plus besoin de rechercher d’illusoires « Armes de Destruction Massives », un argument qui a justifié l’invasion de l’Irak, pour instaurer les « Droits de l’Homme ». Alors que les néoconservateurs affairistes ne voulaient que son pétrole. Plus besoin de créer et financer Daech, des mercenaires islamistes lancés contre les pays qui refusent que vienne le « Printemps », une saison made in Washington. On va directement prendre le pouvoir des Etats « hostiles », sans finasser.

    Le dernier avatar électoral aux EU a eu pour mérite, du moins à mes yeux pas assez curieux, de mettre à jour les tripes de la « démocratie » Coca-Cola. Jusque-là naïf, j’ai découvert que dans ce pays tous les élus, au plus bas de l’échelon local, ne le sont que grâce à des « donateurs », des sponsors. Qui achètent un morceau du mandat comme une part de SCI. Si le politicien étasunien fixe son ambition vers le Sénat ou la Chambre des Représentants, là il doit investir très lourdement, et ne parlons pas d’une ambition présidentielle... Là il faut faire sauter les banques. Ce dernier barnum électoral a effacé l’opacité du système où il est possible d’être élu en ayant recueilli moins de voix que son adversaire. Avec la bataille au couteau entre Trump et les Démocrates il a été flagrant qu’ici la démocratie se construit en dollars.

    Les vétilleux, les jamais contents, les grincheux comme je le suis, peuvent par ailleurs observer le grand écart d’une « démocratie » qui pratique la peine de mort, la torture et utilise Guantanamo comme villégiature du non-droit. Voir un président prêter serment sur la Bible devient un détail, « In God We Trust » est le slogan imprimé sur le dollar.

    Jacques-Marie BOURGET

    Les citoyens coiffés façon bison et les nostalgiques d’Auschwitz, boivent toujours leur « Bud » au drugstore du coin.

    URL de cet article 36859
    https://www.legrandsoir.info/democratie-coca-cola-tirer-sur-la-douma-c-est-bien-se-promener-au-capitole-c-est-mal.html
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  • On m’accuse ! On m’accuse de porter de plus en plus souvent le voile sur la toile… ce qui rend soit disant ma mission infâme, puisqu’elle favorise ou valorise la soumission des femmes. On me reproche de ne pas avoir la même approche qu’eux de l’islam religieux. Je plaide coupable et je me propose de jouer « cartes sur table ». - Qu’est-ce qu’un voile ? Du latin « velum » le voile désigne l’étoffe qui sert à couvrir la tête et non le visage. Je distingue personnellement le voile de la mariée qui sert à couvrir son âme et découvrir son corps… du voile religieux qui sert à couvrir son corps et découvrir son âme… Le Hijab, lui est issu d’une toute autre racine : Hajaba qui signifie : dérober au regard… C’est tout l’Orient qui vous recommande pour vous orienter de vous protéger, de vous cacher pour désorienter le mauvais œil… celui du curieux ou de l’envieux. Le Hijab c’est le voile tel qu’il est perçu en occident : un morceau de tissu qui met notre art de vivre sens dessus-dessous. Et s’il est si mal perçu c’est peut être parce qu’il est mal conçu… le Hijab, c’est tout un concept que l’on peut traduire par « Ecran de Pudeur ». Expression aussi belle que rebelle, puisqu’en disant : non à l’impudeur, elle favorise et valorise la beauté intérieure… de votre mère, de votre fille, de votre sœur… Le mot Hijab est utilisé sept fois dans le Coran sans avoir le moindre lien avec le vêtement féminin… il désigne le rideau qui séparait les épouses du prophète de toutes les attentions ou les tentations indiscrètes. Cette distanciation sociale et morale en même temps a inspiré aux musulmans le sens de la distance, et leur a confirmé que la distance a un sens. Réel et symbolique. Éthique et politique. C’est ce que lui reprochent d’ailleurs tous ses détracteurs : d’être non seulement un signe religieux mais aussi un signe belliqueux. Toutes celles qui portent le Hijab sont Hijabistes...ou Djihadistes… ou islamistes. Leur islam n’est pas religieux mais politique voire dangereux. Ce qui revient à dire que la musulmane qui porte le Hijab, ne le porte pas pour se cacher mais pour se montrer ou pour démontrer de quoi le lendemain sera fait. Et alors ? Et alors ? Et alors ? Je dirais même plus : c’est prodigieux et non litigieux. À titre indicatif c’est parce que les catholiques ont cessé d’afficher politiquement leurs signes religieux, qu’ils ont cessé d’exister politiquement et religieusement. Si le Hijab est en effet un signe politique, le porter est plus sensé que jamais et correspond à notre sacré sens de la liberté : c’est donc un signe d’insoumission absolue. Affichons nos couleurs au lieu de leur reprocher d’afficher les leurs. Sacré Hijab qui ne serait donc pas une soumission de malades mais une rémission de la maladie : celle qui le porte vous dit qu’elle est guérie. une info scénario #Islam #voile #Hijab #Coran #distance #signe #religion #politique #soumission #liberté https://www.lejournaldepersonne.com/2...                                                                                                  

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    Il y a eu une purge des comptes de gauche dans les médias sociaux, les organisations socialistes étant ciblées par Facebook et de nombreux comptes associés à Antifa ayant été suspendus de Twitter.

    "Nous venons de confirmer que Facebook a désactivé la page de l’International Youth and Students for Social Equality de l’Université du Michigan, ainsi que les comptes de tous les administrateurs", a tweeté aujourd’hui le rédacteur en chef du site World Socialist Website. "Il s’agit d’une attaque sans précédent contre les droits d’expression d’un groupe officiel d’étudiants du campus".

    Le site World Socialist Website rapporte également ce qui suit :

    Vendredi, Facebook a procédé à une purge des pages et comptes de gauche, anti-guerre et progressistes, y compris des membres dirigeants du Parti socialiste pour l’égalité. Facebook n’a donné aucune explication sur la raison de la désactivation des comptes, ni même une reconnaissance publique que les suppressions avaient eu lieu.

    Au moins une demi-douzaine de membres dirigeants du Parti socialiste pour l’égalité ont vu leur compte Facebook désactivé de manière permanente. Parmi eux, le compte public de Genevieve Leigh, secrétaire nationale de l’International Youth and Students for Social Equality, et le compte personnel de Niles Niemuth, rédacteur en chef américain du World Socialist Web Site. En 2016, Niemuth était le candidat du Parti socialiste pour l’égalité à la vice-présidence des États-Unis.

    Facebook a également désactivé la page Facebook du London Bus Drivers Rank-and-File Committee, qui a été créée avec le soutien du Socialist Equality Party (UK) pour organiser l’opposition des chauffeurs de bus. Cette initiative fait suite à un appel largement débattu en faveur d’un retrait des chauffeurs de bus pour exiger des protections élémentaires contre la pandémie de COVID-19.

    Aucune des personnes dont les comptes ont été désactivés n’a enfreint la politique de Facebook. En essayant de faire appel de la suppression de leur compte, ils ont reçu un message d’erreur indiquant "Nous ne pouvons pas revoir la décision de désactiver votre compte".

    Le New York Post rapporte ceci :

    Twitter a suspendu plusieurs comptes populaires ayant des liens présumés avec Antifa - qui comptent plus de 71 000 adeptes réunis - à la suite des émeutes du jour de l’inauguration.

    Au moins quatre comptes liés au groupe militant ont été mis hors ligne - dont @TheBaseBK, le compte du centre anarchiste de Bushwick, à Brooklyn.

    Les pages web archivées des comptes montrent qu’ils partageaient plus de 71 000 adeptes et datent d’aussi loin que 2012.

    Leurs pages indiquent maintenant "Compte suspendu" pour avoir enfreint les règles de Twitter.

    Cette mesure fait suite à une purge massive des comptes de droite à la suite de l’émeute du Capitole au début du mois, un retour du pendule de la censure qui ne surprend que ceux qui ne comprennent rien de rien. Cette purge a été largement soutenue par des libéraux de merde ("shitlibs") et un pourcentage étonnamment important de la vraie gauche, malgré la quantité impressionnante et croissante de preuves qu’il est impossible de cautionner la censure pour d’autres sans cautionner votre propre censure.

    J’ai entendu de nombreux arguments à gauche en faveur de la purge de la droite , et aucun d’entre eux n’était recevable.

    "Ils n’interdisent que les fascistes", m’a-t-on dit. "Pourquoi défendez-vous les fascistes ?"

    Eh bien tout d’abord, il n’y a jamais eu de preuve que ces médias sociaux ne faisaient que purger les fascistes. Nous savons par exemple que des dizaines de milliers de personnes qui relayaient QAnon ont été emportées par la vague, des personnes qui, bien qu’ignorantes et faisant fausse route, ne correspondaient pas dans la plupart des cas à la définition de "fasciste". Nous ne savons pas qui d’autre a été éliminé lors de la purge, mais il est idiot de croire, sur une foi aveugle, que Facebook et Twitter ne visaient que les fascistes qui veulent renverser violemment le gouvernement américain. 

    En réalité, ces géants des médias sociaux n’ont jamais prétendu "interdire les fascistes", et il n’y a aucune raison de croire que c’est leur politique ; les nationalistes blancs comme Richard Spencer sont toujours présents. Et même si ces médias avaient une politique d’"interdiction des fascistes", quelle définition du terme "fasciste" utilisent-ils ? Les partisans de la censure de la Silicon Valley croient-ils qu’ils utiliseront leur définition personnelle du fascisme pour déterminer quel discours politique est interdit ? Pensez-vous qu’ils vous appelleront personnellement pour vous consulter sur les personnes à interdire ? Comment pensez-vous que cela fonctionne exactement ?

    Et bien sûr, s’opposer à la normalisation des oligarques monopolistiques de la Silicon Valley liés au gouvernement qui contrôlent le discours politique mondial sur les plateformes qu’un nombre croissant de personnes utilisent pour communiquer des idées importantes n’est pas "défendre les fascistes". S’opposer au contrôle autoritaire des oligarques est exactement le contraire de défendre le fascisme.

    "Ils censurent toujours la gauche", m’a-t-on dit. "Nous sommes juste contents que maintenant ils censurent aussi les fascistes." 

    Vous imaginez donc que cela ne peut pas être pire ? Nous venons de voir une escalade majeure contre les comptes de gauche ces derniers jours ; pensez-vous que c’est la fin de tout cela ? Que pensez-vous qu’il se passera si la gauche est proche de menacer les intérêts des puissants après que vous ayez aidé à fabriquer le consentement pour la normalisation de la censure sur Internet à chaque étape ?

    Cela peut toujours s’aggraver. La gauche en ligne n’a pas encore fait l’expérience d’une censure de masse du discours politique ; elle a perdu quelques comptes ici et là. Vous n’avez encore rien vu. Certains gens de gauche sur Twitter semblent vraiment penser que se faire suspendre parce que les partisans de Kamala Harris les ont dénoncés en masse sur un tweet méchant, c’est toucher le fond. Si votre objectif est de menacer le pouvoir à un moment donné (et si vous êtes vraiment de gauche, cela devrait être le cas), alors vous devez vous opposer à la normalisation de toute politique pouvant être utilisée pour faire taire ceux qui menacent les puissants.

    "Ce n’est pas comme si la révolution de gauche allait être planifiée sur les médias sociaux de toute façon", m’a-t-on dit.

    Vous n’utilisez pas les médias sociaux pour planifier la révolution de gauche, vous les utilisez pour créer plus de gens de gauche. Vous les utilisez pour apporter de la conscience et de la compréhension à vos idées et à vos causes. Consentir à l’institutionnalisation de la censure du discours politique, c’est consentir à votre propre silence sur ce front, ce qui signifie que les seules personnes qui pourront rapidement partager des idées et des informations en ligne avec le grand public seront celles qui soutiennent les structures de pouvoir auxquelles vous vous opposez.

    Et ne vous y trompez pas, les gestionnaires impériaux du discours ont très certainement besoin du consentement du public pour la censure d’Internet. Ils ne dépensent pas des fortunes considérables pour obtenir le consentement sur des actions malveillantes par plaisir, ils le font parce qu’ils ont besoin du consentement du public. Le totalitarisme de l’empire ne tient que parce qu’ils sont capables de maintenir l’illusion de la liberté et de la démocratie ; le silence d’un discours politique sain ne peut se produire que si le public a été amené à croire que c’est une bonne chose. Chaque étape du renforcement de la censure fait partie de ce mouvement, et si vous y consentez, vous les aidez.

    "En fin de compte, ce mouvement de modération des contenus va rétablir un système où la seule voie autorisée pour toucher un public de masse passe par un partenaire institutionnel majeur", a récemment observé le journaliste Matt Taibbi. 

    C’est tout. C’est l’objectif. Ils ont essayé de tolérer la liberté d’expression en ligne tout en nous martelant simplement de propagande pour nous faire dormir, mais les gens voulaient toujours utiliser la démocratisation de l’information qu’Internet leur permettait pour parler de l’horreur du statu quo. Alors maintenant, ils travaillent à rétablir la suprématie des gardiens du courant dominant.

    Quand vous réalisez que le vrai gouvernement des Etats-Unis, ce sont les entreprises, l’argument "ce n’est pas de la censure si c’est une entreprise privée qui le fait" est une plaisanterie. Quand vous apprenez que cette censure est activement coordonnée avec le gouvernement officiel, ça l’est encore moins.

    Soutenir la censure de la parole en ligne, c’est soutenir l’autorité des oligarques monopolistiques de la technologie pour exercer un contrôle de plus en plus global sur la communication humaine. Quelle que soit votre opinion à l’égard de quelqu’un, soutenir la fermeture de ses comptes sociaux ne peut être qu’autodestructeur.

    Caitlin Johnstone

    Traduction "Big Tech n’est ni cool, ni ton ami" par Viktor Dedaj avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

    »» https://caitlinjohnstone.substack.com/p/the-pendulum-of-internet-censorship
    URL de cet article 36861
    https://www.legrandsoir.info/le-pendule-de-la-censure-d-internet-bascule-a-nouveau-a-gauche.html
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  •                                                                                                                                                                                                                              Le retour d’Alexander Navalny, un agent de longue date de la CIA, en Russie, a étonné l’ensemble des observateurs que nous sommes. Retourner sans aucune couverture dans un pays comme la Russie, pays doté d’une très solide tradition dans le contre-espionnage, est sinon un acte suicidaire, du moins très téméraire. Cependant, les choses commencent à devenir claires: le retour volontaire de Navalny en Russie relève d’une opération de guerre hybride de grande envergure soutenue par l’ensemble des divisions des opérations clandestines des pays de l’OTAN. Cette fois-ci, la CIA a mis le paquet: l’objectif du retour et de l’arrestation attendue de Navalny en Russie est une révolution colorée de nouvelle génération.

    Comme dans la plupart des pays du monde, la situation socio-économique en Russie est loin d’être parfaite. L’impact du C-19 a aggravé un marasme générateur d’une très forte frustration populaire. Cette frustration s’est transformée en une forme de colère extrême dans certaines régions russes, notamment en Sibérie et dans l’extrême-orient russe. Aux difficultés économiques s’ajoutent un verrouillage du champ politique (une tendance universelle) que beaucoup de russes n’arrivent plus à supporter. L’influence du néolibéralisme à l’occidentale en Russie est quasiment du même niveau que celui ayant emporté l’enthousiasme de beaucoup d’Ukrainiens avant de les emporter dans une tourmente qui semble sans fin. Mais à la différence de l’Ukraine, la Russie dispose de grands stratèges capables de discerner les menaces les plus insidieuses et les anticiper.

    L’opération Navalny fait partie des opérations déclarées utilisant la thématique de l’opposant déclaré bénéficiant d’une médiatisation et d’un soutien internationaux.

    C’est la hantise de la Chine car le champ de la confrontation dans ce cas de figure est réduit à un ensemble de règles de jeu politiquement correct et superficiel (et cela explique les techniques de Beijing visant à neutraliser la menace bien avant un seuil critique). Les manifestations de soutien à Navalny en Russie ne sont pas le résultat d’une quelconque popularité de cet agitateur professionnel mais de la mise en place effective d’un large réseau de soutien et de subversion par la CIA, le BND Allemand, le Mi6 britannique, l’AIVD néerlandais, le CSIS canadien, le Välisluureamet estonien et tant d’autres services spéciaux hostiles à Moscou.

    Les militaires russes ont acquis une certaine expérience dans la lutte contre les guerres hybrides. L’opération Navalny est audacieuse mais a peu de chance d’aboutir à une révolution. Elle servira à sonder la solidité de l’appareil d’État russe face aux nouvelles menaces asymétriques et à l’ingénierie sociale de la déstabilisation via les réseaux sociaux qui ne sont que les outils de combat de l’État profond US.

    Autant dire qu’il y a le feu dans la demeure. La Russie sera obligée de renforcer ses capacités de guerre hybride qu’elle développe depuis quelques années et d’augmenter ses capacités de cyberguerre en créant ses propres réseaux sociaux et à terme, son propre Internet. Cette dernière option poursuivie par la Chine est devenue essentielle pour la survie d’une puissance militaire comme la Russie face à la multiplication des menaces hybrides autour de son sanctuaire.                                                                                                                                                                                                                                     [Source : Strategika 51]                                                   

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  •                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           Dans cette prise d’otages mondiale du Covid 19 manipulée par Klaus Schwab et ses acolytes du Forum de Davos, les rouages de cette gigantesque supercherie commencent maintenant à apparaître au grand jour. En d’autres termes, ce que l’on aurait appelé il y a encore un an « l’état profond » commence à montrer son vrai visage ou plutôt : ses visages.

    Tout d’abord, à tout seigneur tout honneur : le grand architecte de cette machination criminelle :

    Klaus Schwab, le dirigeant fondateur du Forum de Davos.

    Pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore, rappelons brièvement qu’il est né en Allemagne en 1938 et est le dirigeant fondateur du Forum Économique Mondial (WEF) qui rassemble chaque année depuis 1971 le gratin de l’élite économique mondiale, mais aussi, politique, financière, et des médias, parmi lesquels Jacques Attali, Emmanuel Macron, Angela Merkel, Christine Lagarde, Georges Soros, Bill Gates, Jeff Bezos ou David Rockfeller.

    Klaus Schwab a publié en juillet 2020 un livre : « Covid 19 : la grande réinitialisation » véritable programme économique et politique totalitaire qui se propose d’avancer « des conjectures et des idées sur ce à quoi le monde post-pandémique devrait ressembler » et que l’UE avec la complicité des grands labos pharmaceutiques se chargent d’appliquer à la lettre avec des vaccins géniques pour réduire en esclavage des pans entiers de populations occidentales confinées et entretenues H24 par la peur permanente d’un virus monté en épingle par des médias à la solde de l’oligarchie financière. Pour en savoir plus, les journalistes dissidents du Guardian ont fourni une description détaillée de ce scénario cauchemardesque dont l’adaptation résumée se trouve ici.(1)

    Mais nous allons nous intéresser aujourd’hui à l’ingénieur en chef de cette machine de guerre qu’on appelle désormais : « La grande pandémie du Covid 19 » : Christian Drosten.

    Qui est Christian Drosten ?

    Christian Drosten, virologue allemand, est directeur de l’Institut de virologie de l’hôpital universitaire de la Charité de Berlin. Dans son édition du 30 mai 2020, le magazine allemand Der Spiegel titrait qu’il est aujourd’hui l’homme le plus honoré et le plus haï d’Allemagne.

    Mais pourquoi donc ?

    Les honneurs d’abord : l’hebdomadaire Stern, titrait lui, ébloui deux mois avant, en mars 2020 : « Le coronavirus a fait du virologue Christian Drosten l’homme le plus recherché de la République. Et une étoile. »(2)

    Car c’est Christian Drosten qui, en janvier 2020, a mis au point le coronatest PCR, qui sert désormais de méthode standard pour détecter le coronavirus dans le monde entier. En tant que directeur de l’institut de la Charité de Berlin, il est un conseiller très influent d’Angela Merkel et a participé comme expert à de nombreuses conférences de presse gouvernementales. Ainsi, par ses évaluations, il a également influencé de manière déterminante des décisions politiques de grande envergure, telles que le port du masque obligatoire, la suspension des cours réguliers à l’école ou encore la fermeture de tout le secteur de la restauration.

    La haine maintenant : le Dr Drosten, conseiller virologue d’Angela Merkel est aujourd’hui poursuivi par la justice allemande pour avoir faussé le protocole des tests PCR qui a amené tous les gouvernements occidentaux à prendre toutes ces décisions de distanciations sociales, de port du masque obligatoire et de confinement ravageuses. En effet, en préconisant des valeurs de réglage CT jusqu’à 45, les résultats des tests devenaient positifs, même avec des traces infimes de virus dans la plupart des cas, dans le but de continuer à alimenter la peur généralisée.(3)

    Aujourd’hui, dans ce désastre sanitaire mondial planifié de toutes pièces, c’est un deuxième tribunal de Nuremberg qui se prépare, avec la mise en place d’une « Class Action » sous l’égide de milliers d’avocats mondiaux derrière l’avocat américano-allemand Reiner Fuellmich qui poursuit le Dr Drosten en justice.

    Selon Reiner Fuellmich, tous les responsables de cette crise du Covid 19 doivent être poursuivis pour dommages civils pour cause de manipulations et de programmes corrompus. C’est pourquoi, un réseau international d’avocats d’affaires plaidera la plus grande affaire de délits civils de tous les temps, le scandale de la fraude Covid 19 qui s’est entretemps transformé en plus grand crime contre l’humanité jamais commis. Il est indéniable que dans ce crime, Christian Drosten occupe une place de choix.

    Ainsi, dans une vidéo magistrale de 49 minutes traduite en français,(4) Reiner Fuellmich démontre que la pandémie de Covid 19 n’est rien d’autre qu’une gigantesque supercherie : « il n’existe pas de pandémie de Covid 19, juste une pandémie de tests PCR. Sans les résultats des tests publiés en permanence dans les médias, la pandémie serait déjà terminée. »

    Mais ce n’est pas tout : dans une vidéo de 16 minutes, la chaîne allemande kla.tv vient de mettre à jour dans une enquête explosive « Le dossier Christian Drosten »(5), en faisant toute la lumière sur les antécédents peu connus, mais très importants du personnage qui mettent pour le moins en doute la crédibilité de « l’homme le plus recherché de la république » selon l’hebdomadaire Stern. Cette enquête soulève également selon les journalistes allemands de la chaîne « de graves questions concernant l’ensemble du scénario Corvid19, qui apparaît clairement comme la plus grande supercherie de l’histoire jamais mise en œuvre. »

    « Ainsi, des erreurs de prévision fatales, de nombreuses incohérences inexpliquées concernant sa thèse de doctorat, un “test PCR Covid” développé à la hâte et présentant des défauts scientifiques fondamentaux, et un bourbier insoupçonné d’embrouilles financières, privent Christian Drosten de toute crédibilité ! »

    « Si le personnage central de la crise du Covid s’avère être indigne de confiance après un examen plus approfondi, cela soulève de sérieuses questions :

    1. Sur la base de ce fondement non scientifique, l’ensemble de la pandémie du Coronavirus, avec la menace inévitable d’un effondrement économique et financier de nations entières, ne doit-il pas être enfin investigué pour connaître les tireurs de ficelles et les profiteurs en arrière-plan ?
    2. Cette crise du Coronavirus ne pourrait-elle donc pas s’apparenter à une prise de pouvoir par étapes et même conduire à la mise en place d’une surveillance numérique de peuples entiers sous prétexte de lutter contre une pandémie ?
    3. Pourquoi les grands médias, qui sont chargés de faire des reportages critiques, ne découvrent — ils pas le “dossier Drosten”, mais le gardent même secret ? »

    Les journalistes de kla.tv en concluent que ces faits doivent être connus de tous. En effet, dès que les manœuvres criminelles de Drosten auront été démasquées, tout le château de cartes de la supercherie du Covid 19 s’effondrera et tous les peuples confinés pourront enfin reprendre leur liberté. C’est pourquoi, il convient de diffuser massivement cette vidéo, ainsi que l’interview de Reiner Fuellmich pour contribuer à appuyer sa « Class action » avec tous les avocats français prêts à y participer avec des milliers d’autres de par le monde pour mettre en place ce deuxième tribunal de Nuremberg qui se prépare contre Drosten et ses acolytes pour crimes contre l’humanité.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                             Par Jean-Michel Grau                                                                                                                                                                                  Drosten, l’homme le plus recherché d’Allemagne… pour crimes contre l’humanité – Nouveau Monde (nouveau-monde.ca)                                      

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    ♦ Le « président » Pedo Biden déclare que les petites filles doivent partager leur salle de bain avec les garçons

                                                                                                                                                                                                                                                          Les mamans, mettez vos petits dans des couches quand vous les envoyez à l’école. Mieux encore, ne les envoyez pas du tout à l’école publique. Gardez-les.

    Les démocrates exigent que vous sacrifiez vos enfants pour eux.

    Note rapide : les géants de la technologie nous étouffent. Vous le savez. Facebook, Twitter, Google et d’autres ont interdit, suspendu et dans certains cas supprimé notre présence dans vos flux d’informations. Ils nous font disparaître. Mais nous sommes là. Abonnez-vous à la lettre d’information Geller Report ici – c’est gratuit et c’est essentiel MAINTENANT plus que jamais.

     

    It’s not even noon yet. And look at what the illegitimate ‘President’ did on day one:

     

    Il n’est même pas encore midi. Et regardez ce que le « Président » illégitime a fait le premier jour :

    PREMIER JOUR : Pékin Biden tue le pipeline Keystone et des milliers d’emplois, rejoint l’accord de Paris sur le climat, retire le projet de 1776, jure de relancer le programme nucléaire iranien, mandats de la Fed Mask

    Biden, le premier jour, rétablit la règle qui permet aux garçons d’utiliser les toilettes des filles
    Le Culte de la justice sociale va avoir un nouvel allié à la Maison Blanche.

    Par :Luis Miguel, L’Américain, 20 janvier 2021

    Joe Biden a promis d’annuler les mesures prises par le président Trump pour empêcher les étudiants du sexe opposé d’utiliser les toilettes de l’école.

    Au début de son mandat, l’administration Trump a révoqué une règle fédérale de l’ère Obama qui étendait les protections du Titre IX aux étudiants transsexuels, leur permettant d’utiliser les toilettes et les vestiaires de leur préférence plutôt que ceux qui correspondent à leur sexe réel. Sans ces protections du Titre IX, il incombait aux États d’établir des règles sur l’utilisation des installations par les transsexuels, comme il se doit.

    Biden a promis de rétablir ces « protections » pour les transsexuels dès son premier jour de travail.

    « Dès son premier jour de mandat, Biden rétablira les directives Obama-Biden révoquées par l’administration Trump-Pence, qui rétabliront l’accès des étudiants transgenres aux sports, aux salles de bain et aux vestiaires conformément à leur identité de genre », peut-on lire sur le site web de Biden à l’adresse suivante : ……… https://gellerreport.com/2021/01/president-pedo-biden-declares-little-girls-have-to-share-their-bathrooms-with-boys.html/

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  • Le refus français de présenter des « excuses » concernant la période coloniale en Algérie jette un doute sur l’avancement des questions mémorielles entre les deux pays
    Pour un ancien ministre algérien, le rapport Stora ne prend pas en compte « la reconnaissance par la France des crimes commis par la colonisation » (AFP)
    Pour un ancien ministre algérien, le rapport Stora ne prend pas en compte « la reconnaissance par la France des crimes commis par la colonisation » (AFP)                                                                                                                                                                                                                                                                                                                       La publication du rapport de l’historien français Benjamin Stora sur la colonisation et la guerre d’Algérie n’a encore suscité aucune réaction officielle à Alger, mais certains médias et personnalités déplorent que le principe d’ « excuses », exigées par les anciens combattants algériens, ait été écarté.

    « La France ne veut ni s’excuser… ni se repentir », résume en une le quotidien arabophone El Khabar.

    « Le président [Macron] ferme le dossier des ‘’excuses’’ de la France », renchérit un autre journal arabophone, Echourrouk, qui accuse le chef de l’État français de renier ses engagements.

    « Le président Macron ne tient pas, encore une fois, ses promesses de candidat, lui qui avait déclaré ici en Algérie que la colonisation était un crime contre l’humanité. Il préfère jouer sur tous les tableaux pour ne pas tout perdre », regrette le quotidien conservateur.

    Le rapport Stora permettra-t-il une « paix des mémoires », s’interroge, de son côté, le quotidien francophone Liberté, à l’approche du 60e anniversaire de l’indépendance en 2022, en soulignant que l’historien, spécialiste reconnu de l’Algérie, a tenté de « trouver un équilibre entre les exigences historiques et les susceptibilités politiques ».

    Archives de la guerre d’Algérie : un double discours français ?
    Lire

    Le même quotidien fait réagir plusieurs historiens, algériens et français.

    Olivier Le Cour Grandmaison estime, pour sa part, que le rapport Stora « demeure en deçà de ce qu’on aurait pu attendre » sur deux points essentiels.

    D’abord la question des archives : « Le rapport recommande d’appliquer la loi de 2008, mais il reste muet sur les dispositions actuelles qui entravent l’accès aux archives. »   

    Ensuite, l’historien regrette aussi qu’il n’y ait pas de reconnaissance des crimes coloniaux. « Benjamin Stora les euphémise sinistrement en les qualifiant d’exactions ».

    Pour l’ancien ministre et ex-diplomate Abdelaziz Rahabi, « le rapport Stora ne prend pas en compte la principale demande historique des Algériens, la reconnaissance par la France des crimes commis par la colonisation. Il ne s’agit ni de repentance, notion étrangère aux relations entre États  ni de fonder une mémoire commune, les deux pays étant héritiers de deux mémoires antagoniques sur cette question ».    

    Les harkis mécontents

    Pour l’écrivain Kamel Daoud, « ce rapport est une thérapie française avant de prétendre être une thérapie de couple. Il permettra à la France d’avancer. En effet, si des Français ne comprennent pas l’exigence algérienne et si des Algériens ne s’expliquent pas le refus de responsabilités chez des Français, c’est parce qu’une partie de l’Histoire n’a pas été racontée autrement que par des hurlements et des silences. Un trop-plein de mémoires ‘’communautarisées’’ en France, face à un trop-plein d’histoire officielle des apparatchiks en Algérie ».

    « Le président de la république [française] va faire son marché dans le rapport de Benjamin Stora en fonction de ses intérêts politiques et électoraux et il va choisir des propositions qui ne vont pas le mettre en danger politiquement », analyse, pour Liberté, l’enseignant d’histoire et cofondateur du site 1000autres.org, Fatrice Riceputi.

    Car côté français, les résistances ne manquent pas.

    Le comité national de liaison de harkis (CNLH), des anciens combattants auxiliaires de l’armée française pendant la guerre d’indépendance, a accusé samedi l’historien Benjamin Stora de « minimalisme » dans son rapport,  rapporte l’AFP.

    « L’historien minimaliste s’est abstenu de tout débat ou avis contradictoire, pourtant nécessaire en démocratie », accuse le CNLH dans un communiqué.

    « Le président de la république [française] va faire son marché dans le rapport de Benjamin Stora en fonction de ses intérêts politiques et électoraux »

    - Patrice Riceputi, enseignant d’histoire et cofondateur du site 1000autres.org

    « Ce qui compte vraiment c’est que la France reconnaisse définitivement le mal qu’elle a fait. En cachant cette partie de l’histoire, elle fausse l’histoire », insiste Mohamed Badi du CNLH. Une revendication appuyée dans le communiqué qui réclame « la vérité, la reconnaissance, la justice, la réparation ». 

    Le CNLH souhaite « la reconnaissance par l’État français de sa responsabilité et de sa faute dans le désarmement, l’abandon et le massacre des harkis, après les accords d’Évian et le cessez le feu du 19 mars 1962 ». 

    Sur sa page Facebook, l’historien algérien Hosni Kitouni, renvoie, pour sa part, la balle à la partie algérienne.

    « Le rapport de M. Stora indique de manière claire que le France n’est pas prête à faire une vraie avancée sur la question du passé colonial et celle de la mémoire. L’éléphant a accouché d’une souris. Mais même avec ces limites, il met cependant au pied du mur la partie algérienne qui, d’une part, n’a pas fait avancer le dossier d’un iota, et d’autre part, se retrouve privée de la feuille de vigne derrière laquelle elle a jusque-là caché son indigence politique : il n’y aura pas de repentance de la part de la France », explique-t-il.

    En parallèle de la nomination de Benjamin Stora par Emmanuel Macron pour se charger de la rédaction de ce rapport, le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait nommé son conseiller et directeur des Archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, de suivre ce dossier.

    Ce dernier n’a pas encore réagi à la publication du rapport Stora. Le quotidien El Watan se demande d’ailleurs : « L’Algérie va-t-elle avancer sur ce dossier relatif aux questions mémorielles en l’absence d’‘’excuses’’ ? ».                                                                                                              Par 
    Published date: Dimanche 24 janvier 2021                                                                  
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  • Le rapport sur la colonisation et la guerre d’Algérie remis par l’historien Benjamin Stora à Emmanuel Macron propose une série d’actions pour déminer l’histoire et la mémoire algéro-françaises
     Des Algériens arrêtés lors d’une opération militaire dans la région de Tablat et Bir Rabalou (centre du pays), le 21 avril 1956 en Algérie (AFP)
    Des Algériens arrêtés lors d’une opération militaire dans la région de Tablat et Bir Rabalou (centre du pays), le 21 avril 1956 en Algérie (AFP)                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                               L’historien français Benjamin Stora a remis ce mercredi 19 janvier à Emmanuel Macron son très attendu rapport sur la colonisation et la guerre d’Algérie (1954-1962) pour tenter de « décloisonner » des mémoires divergentes et douloureuses entre les deux pays, aux relations aussi étroites que complexes.

    Spécialiste reconnu de l’histoire contemporaine de l’Algérie, Benjamin Stora a été chargé en juillet par le président français de « dresser un état des lieux juste et précis du chemin accompli en France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie », qui reste un épisode très douloureux dans les mémoires des familles de millions de Français et d’Algériens.

    En Algérie, le président Abdelmadjid Tebboune a chargé son conseiller et directeur des archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, de travailler sur la question mémorielle, de concert avec Benjamin Stora.

    Le président français participera à trois journées de commémoration dans le cadre du 60e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie en 1962

    Des « actes symboliques » sont prévus mais il n’y aura « ni repentance ni excuses », a d’ores et déjà annoncé la présidence française.

    « On a déjà reçu des demi-excuses. Il faut faire un autre pas […] On le souhaite », avait souhaité le président algérien Abdelmadjid Tebboune en juillet 2020 dans une interview à France 24. « Cela va permettre d’apaiser le climat et le rendre plus serein pour des relations économiques, pour des relations culturelles, pour des relations de voisinage », avait-il plaidé.

    « Il y aura des mots » et « des actes »

    C’est « une démarche de reconnaissance » mais « il n’est pas question de repentance » et « de présenter des excuses », précise-t-on à l’Élysée en s’appuyant sur l’avis de Benjamin Stora, qui cite en exemple le précédent des excuses présentées par le Japon à la Corée du Sud et à la Chine concernant la Deuxième Guerre mondiale, lesquelles n’ont pas permis de « réconcilier » ces pays.

    L’Élysée a par ailleurs souligné qu’Emmanuel Macron ne « regrettait pas » ses propos prononcés à Alger en 2017 dénonçant la colonisation comme « un crime contre l’humanité ». « Que pouvait-il dire de plus ? Il n’y a rien à dire de plus, en revanche, il y a beaucoup à faire », affirme-t-on à l’Élysée.

    Le président français participera en 2022 à trois journées de commémoration dans le cadre du 60e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie : la journée nationale des harkis (supplétifs algériens de l’armée française) le 25 septembre, la répression d’une manifestation d’Algériens à Paris le 17 octobre 1961 et les accords d’Évian du 19 mars 1962 mettant fin à la guerre, a précisé l’Élysée.

    Macron « s’exprimera en temps et en heure » sur les préconisations de ce rapport et de la commission qui sera chargée de les étudier, a précisé la présidence. « Il y aura des mots » et « des actes » du président dans « les prochains mois », a-t-elle assuré, en indiquant que s’ouvrait « une période de consultations ».

    « Plutôt que de ‘’repentance’’, la France devrait donc reconnaître les discriminations et exactions dont ont été victimes les populations algériennes : mettre en avant des faits précis. Car les excès d’une culture de repentance, ou les visions lénifiantes d’une histoire prisonnière des lobbys mémoriels, ne contribuent pas à apaiser la relation à notre passé », explique Stora dans son rapport.

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    Dans son rapport, que Middle East Eye a consulté, Benjamin Stora propose une série de préconisations « à mettre en œuvre pour une possible réconciliation mémorielle entre la France et l’Algérie ».

    L’historien propose d’abord la constitution d’une commission « Mémoires et vérité » qui serait « chargée d’impulser des initiatives communes entre la France et l’Algérie sur les questions de mémoires ».

    Cette commission, selon Stora, pourrait être constituée par différentes personnalités engagées dans le dialogue franco-algérien, comme Fadila Khattabi, qui préside le groupe d’amitié France-Algérie de l’Assemblée nationale, Karim Amellal, ambassadeur, délégué interministériel à la Méditerranée, mais aussi des intellectuels, médecins, chercheurs, chefs d’entreprise et animateurs d’associations (comme Coup de soleil).

    Cette commission pourrait notamment proposer de poursuivre les commémorations comme celle du 19 mars 1962, date du cessez-le-feu.

    Rendre hommage à l’émir Abdelkader

    « D’autres initiatives de commémorations importantes pourraient être organisées autour : de la participation des Européens d’Algérie à la Seconde Guerre mondiale ; du 25 septembre, journée d’hommage aux harkis et autres membres de formations supplétives dans la guerre d’Algérie ; de la date du 17 octobre 1961, à propos de la répression des travailleurs algériens en France. À tous ces moments de commémorations pourraient être invités les représentants des groupes de mémoires concernés par cette histoire », précise le rapport.

    « Cette commission pourrait recueillir la parole des témoins frappés douloureusement par cette guerre, pour établir plus de vérités, et parvenir à la réconciliation des mémoires », lit-on encore.

    Le rapport préconise d’inclure dans le décret de 2003, instituant une journée nationale d’hommage aux morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie, « un paragraphe dédié au souvenir et à l’œuvre des femmes et des hommes qui ont vécu dans des territoires autrefois français et qui ont cru devoir les quitter à la suite de leur accession à la souveraineté ».

    Il est aussi recommandé la construction d’une stèle en hommage à l’émir Abdelkader, chef religieux et militaire algérien qui mena la lutte contre la conquête de l’Algérie par la France au milieu du XIXe siècle, à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance algérienne en 2002, ainsi que la restitution de l’épée de l’émir à l’Algérie.

    Le rapport préconise également la création d’une commission franco algérienne d’historiens chargée d’établir l’historique du mythique canon « Bab Merzoug » ou « La Consulaire », emporté en 1833 par la France pour le faire ériger à Brest, « et de formuler des propositions partagées quant à son avenir, respectueuses de la charge mémorielle qu’il porte des deux côtés de la Méditerranée ». Comprendre : étudier la possibilité de restituer ce canon à l’Algérie.

    Stora propose aussi que la France reconnaisse officiellement l’assassinat de l’avocat Ali Boumendjel durant la bataille d’Alger en 1957, « à la suite de la déclaration concernant Maurice Audin ».

    Stora propose aussi que la France reconnaisse officiellement l’assassinat de l’avocat Ali Boumendjel durant la bataille d’Alger en 1957

    Le 13 septembre 2018, Emmanuel Macron a reconnu dans une déclaration à la veuve de Maurice Audin, mathématicien français qui avait rejoint le combat des Algériens, que l’État colonial était responsable de la disparition de son mari, dans le cadre d’un « système » entraînant « des actes de torture ». 

    Le rapport appelle aussi à la réactivation du groupe de travail, créé en 2012, chargé de la localisation des sépultures des disparus algériens et français de la guerre d’indépendance afin d’élaborer un « Guide des disparus » de la guerre d’Algérie.

    Une autre préconisation concerne l’identification des « emplacements où furent inhumés les condamnés à mort exécutés pendant la guerre ».

    « À la fin des années 1960, dans un mouvement symétrique à celui qu’effectuait alors l’État français, l’État algérien a demandé à récupérer les corps des Algériens morts en France pendant la guerre. Or, les démarches entreprises sont inabouties. On pourrait se centrer sur la situation des condamnés à mort exécutés qui doivent être distingués dans la mesure où il s’agit de décisions de justice et d’exécutions officielles, ce qui devrait permettre une identification plus aisée », poursuit le rapport.

    L’épineuse question des harkis

    Concernant les essais nucléaires français au Sahara et les mines aux frontières est et ouest de l’Algérie, le rapport propose de poursuivre le travail conjoint entamé depuis quelques années.

    Benjamin Stora préconise aussi l’achèvement des travaux du comité mixte d’experts scientifiques algériens et français chargés d’étudier les restes humains de combattants algériens du XIXe siècle conservés au Muséum national d’histoire naturelle.

    En juillet 2020, les restes de 24 résistants algériens à la colonisation française, cédés par des collectionneurs au Musée de l’homme à Paris en 1880, où ils se trouvaient jusqu’à maintenant, ont être rapatriés en Algérie.  

    Une autre mesure souhaitée par Stora, qui risque de heurter les autorités algériennes, concerne la « possibilité de faciliter le déplacement des harkis et de leurs enfants entre la France et l’Algérie ». En raison de leur implication aux côtés de l’armée coloniale française pendant la guerre, ceux-ci ne sont en effet pas les bienvenus en Algérie.

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    En novembre 2020, Abdelmadjid Chikhi, chargé de travailler sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie, côté algérien, avait affirmé, dans une interview à la revue de l’armée algérienne, que « certains dossiers [étaient] hors de discussion, tels que le sujet des harkis, d’autant que leur départ en France a été un libre choix ».

    Le rapport propose aussi « la mise en place d’une commission mixte d’historiens français et algériens pour faire la lumière sur les enlèvements et assassinats d’Européens à Oran en juillet 1962, pour entendre la parole des témoins de cette tragédie ».

    Il sera question également de la question des quatre camps d’internement pour Algériens sur le territoire français afin d’en faire des lieux de mémoire.

    Quatre camps accueillirent des milliers d’Algériens, rappelle Stora : le camp du Larzac (Aveyron), celui de St-Maurice-l’Ardoise (Gard), celui de Thol (Rhône) et celui de Vadenay (Marne).

    « Le camp du Larzac fut le plus important. Celui de St-Maurice-l’Ardoise a la particularité d’avoir vu s’y succéder, pendant la guerre, des suspects algériens puis des membres de l’OAS [organisation clandestine défendant la présence française en Algérie], puis des harkis rapatriés et leurs familles. Des plaques, apposées à proximité de chacun de ces camps, pourraient rappeler leur histoire », note le rapport.

    Sur un autre volet, le rapport remis à Macron souhaite que soit encouragée « la préservation des cimetières européens en Algérie (travaux, entretiens, réhabilitations des tombes), ainsi que des cimetières juifs (comme par exemple ceux de Constantine et de Tlemcen) [et que soit] financé l’entretien des tombes des soldats algériens musulmans ‘’morts pour la France’’ entre 1954 et 1962 et enterrés en Algérie. »

    Ces tombes ne reçoivent aucun soin spécifique de la part de l’État français puisqu’elles n’ont pas été regroupées au sein de la nécropole nationale française du Petit Lac, à Oran, avec celles des autres militaires français, explique l’historien. « Avec l’accord des familles, un recensement de ces tombes et une aide pour leur entretien pourraient être proposés. »

    Archives : la pomme de discorde

    Le rapport aborde ensuite la délicate question des archives, appelant à la reprise des travaux du groupe de travail conjoint institué en 2013, qui ne n’est plus réuni depuis 2016.

    « Par la multiplication des gestes politiques et symboliques, on pourra de la sorte s’éloigner d’une mémoire devenue enfermement dans un passé, où se rejouent en permanence les conflits d’autrefois »

    - Benjamin Stora, historien

    L’accès aux archives de la colonisation, déménagées en France après l’indépendance de l’Algérie en 1962, est une des principales revendications des anciens combattants algériens.

    « Ces archives appartiennent à l’Algérie. Il s’agit de négocier pour les récupérer. Personne n’a évalué ni le volume ni la quantité. Mais ce qui a été rendu est véritablement insignifiant », avait regretté Abdelmadjid Chikhi.

    « Le groupe de travail sur les archives devra faire le point sur l’inventaire des archives emmenées par la France, et laissées par la France en Algérie. Sur la base de ce travail d’inventaire, certaines archives (originaux) seraient récupérées par l’Algérie. Celles laissées en Algérie pourront être consultées par les chercheurs français et algériens », propose Benjamin Stora.

    Un « Comité de pilotage » pourrait « proposer la constitution d’un premier fond d’archives commun aux deux pays, librement accessible. Ce comité pourrait également demander l’application stricte de la loi sur le patrimoine de 2008 en France [selon laquelle les documents d’archives publiques sont par principe librement communicables à toute personne qui en fait la demande] », poursuit l’historien.

    « Concrètement, il s’agit de revenir dans les plus brefs délais à la pratique consistant en une déclassification des documents ‘’secrets’’ déjà archivés antérieurs à 1970 – étant entendu qu’il revient à l’administration de procéder à la déclassification des documents postérieurs à cette date avant leur versement. »

    Il est aussi proposé de mettre en œuvre plusieurs mesures visant à faciliter la recherche historique, en Algérie et en France, au profit d’étudiants et de chercheurs travaillant sur l’histoire franco-algérienne.

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    D’autres mesures sont proposées dans la perspective d’une meilleure diffusion d’une histoire apaisée, comme la création d’une collection « franco-algérienne » dans une grande maison d’édition, la création d’un fonds permettant la traduction, du français vers l’arabe et de l’arabe vers le français, d’œuvres littéraires et à caractère historique, et surtout, « accorder, dans les programmes scolaires, plus de place à l’histoire de la France en Algérie ».

    L’idée est aussi avancée de créer « un Office Franco-Algérien de la Jeunesse, chargé principalement d’impulser les œuvres de jeunes créateurs », ainsi que la réactivation du projet de Musée de l’histoire de la France et de l’Algérie, prévu à Montpellier et abandonné en 2014.

    Et pour poursuivre l’initiative de Macron visant à renommer des rues de France de manière à rendre hommage à des personnes issues de l’immigration et de l’outre-mer, le rapport préconise « l’inscription [en France] de noms de Français particulièrement méritants, en particulier médecins, artistes, enseignants, issus de territoires antérieurement placés sous la souveraineté de la France ».

    Gisèle Halimi au Panthéon ?

    Le rapport propose l’organisation, courant 2021, d’un colloque international dédié au refus de la guerre d’Algérie par certaines grandes personnalités (François Mauriac, Raymond Aron, Jean-Paul Sartre, André Mandouze, Paul Ricœur, mentor philosophique d’Emmanuel Macron) et d’une exposition au Musée national de l’histoire de l’immigration (que dirige Benjamin Stora) ou encore d’un colloque sur les indépendances africaines.

    Enfin, le rapport conseille de faire entrer au Panthéon, qui accueille les héros de l’Histoire de France, l’avocate et féministe Gisèle Halimi, « grande figure féminine d’opposition à la guerre d’Algérie », décédée le 28 juillet 2020.

    Auparavant, un hommage solennel devrait lui être rendu aux Invalides au printemps, « quand les circonstances sanitaires le permettront », précise l’Élysée.

    « Par la multiplication des gestes politiques et symboliques, on pourra de la sorte s’éloigner d’une mémoire devenue enfermement dans un passé, où se rejouent en permanence les conflits d’autrefois. Motif de discorde, la mémoire peut aussi se révéler puissance créatrice, face à ceux qui voudraient effacer les pages sombres du passé. Il faut donc trouver la ‘’juste mémoire’’, comme le dit le philosophe Paul Ricœur, entre les écueils de la répétition des guerres anciennes dans le présent, et celui de l’effacement de faits pouvant ouvrir à un négationnisme généralisé », conclut Benjamin Stora dans son rapport.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                          Par 
    Adlène Meddi                                                                                                                                                            https://www.middleeasteye.net/fr/actu-et-enquetes/france-algerie-histoire-benjamin-stora-rapport-repentance-colonisation  
                          
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  • Il est merveilleux, ce  ! Il n’assume rien ! Quand, en pleine affaire l’excellente Sonia Mabrouk lui rappelle, au micro d’Europe 1, qu’il a signé une tribune « avec des grands noms mais aussi Gabriel Matzneff, pour décriminaliser les rapports sexuels avec les enfants », et qu’il ne l’a « jamais regretté », que répond-il ? « C’était une connerie », et il ajoute qu’il était, à l’époque, « porté par une sorte de vision libertaire… euh… fautive […]. » L’ambassadeur des élégances progressistes, habillé gracieusement durant des années par Smalto, va même faire un lapsus dont tous les copains lui seront à coup sûr reconnaissants : « Aujourd’hui, nous sommes en lutte les uns et les autres contre l’ et… les atteintes (sic) à la . »

    En 2009, Antoine Compagnon, professeur au Collège de France, revenant sur le décret du 10 mai 1982 de Jack Lang qui remplaçait celui du 24 juillet 1959 d’André Malraux, reprocha au ministre de Mitterrand d’avoir dévalué l’idée même de culture en en faisant une sous-catégorie du culturel. Que répondit celui-ci ? « Selon moi, ce décret fut improvisé et rédigé entre deux portes ; je n’en suis pas particulièrement fier et je ne crois pas, d’ailleurs, à l’utilité de ces textes. » Inutile, cette pétition de 1977 ? Inutile, ce décret de 1982 ? Non, Monsieur le Ministre, ces textes ne sont pas inutiles, ils sont toxiques !

    Avoir soutenu la décriminalisation de la pédophilie, « connerie ». Dont acte ! Avoir signé un décret démagogique dévaluant la culture, pas de quoi être « fier ». Dont acte ! De quoi est-elle donc fière, notre conscience culturelle nationale ? Le prix unique du livre, la fête de la Musique… On est fatigué de ces énumérations qui noient le poisson !

    Plug anal place Vendôme, Vagin de la reine à Versailles, Scène géante de zoophilie devant le Centre Pompidou, Christ plongé dans un verre d’urine à Avignon, Scènes de masturbation tournant en boucle au CAPC de Bordeaux, la liste est longue. Qui a bien pu encourager « fièrement » toutes ces « conneries » ?

    Aujourd’hui, on découvre que le plasticien Claude Lévêque fait l’objet d’une enquête préliminaire depuis le printemps 2019 pour « viols et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans ». Qui est ce Claude Lévêque ? Les deux Pneus de tracteur dorés à la feuille d’or et installés à l’Opéra Garnier en pleine crise des gilets jaunes, c’est lui. Le tapis dans le bureau d’ à l’Élysée, c’est encore lui. Les enseignes lumineuses, « Mon cul, ma vie, mes couilles »« Je suis une merde »« Ta gueule », c’est toujours lui.

    Les collectionneurs et les conservateurs sont fort embarrassés. À l’Élysée, on s’inquiète de la « radioactivité » du fameux tapis. Dans son édition du 28 novembre 2019, Le Point nous apprenait qu’Emmanuel Macron, qui aurait voulu faire de la culture un levier social, se désespérait en ces termes : « Il me manque un Jack Lang ! »

    Dans une lettre ouverte datée du 1er février 2019, je suggérais au président du Sénat qu’une commission d’enquête puisse se pencher sur l’histoire de ces pneus de tracteur installés à l’Opéra. Il ne s’agissait nullement que les parlementaires entrent dans je ne sais quel débat esthétique, mais qu’ils reprennent étape par étape le processus de décision depuis l’idée de fêter le 350e anniversaire de l’intégration de la danse dans l’Académie royale de musique jusqu’à l’établissement et au règlement des factures.

    La question esthétique, sans qu’on ait eu à l’aborder, en eût été éclairée et, avec elle, la question plus générale de l’art contemporain. Les soupçons auraient été, bien entendu, à vérifier par la commission d’enquête dont les travaux auraient été retransmis par La Chaîne parlementaire. S’il n’y a plus de culture française, il y a toujours des citoyens français qui ont le droit de s’en effarer jusqu’à la nausée.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                               Jérôme Serri                                                                                                                                                                                                                                                                                          https://www.bvoltaire.fr/jack-lang-jusqua-la-nausee/?      

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  • Pour la petite histoire… parce que je n’ai rien à raconter sur la grande, qui m’a toujours parue dérisoire… Non, je ne vais pas me mettre à pleurer sous prétexte que ça déplairait au consistoire qui ne veut pas entendre parler du bétail comme d’un détail. Faille que faille, vaille que vaille, raille qui raille ! Je crois que je déraille… et que je vais finir par me retrouver sur la paille avec mes ouailles… aïe ! Aïe ! Aïe ! Pour la petite histoire… aucun élément d’aucun ensemble n’a jamais accepté d’être considéré comme un élément non essentiel… ciel, je suis essentielle ! L’extermination pour un juif, l’esclavage pour un noir, le colonialisme pour un algérien… Aucun des trois ne vous donne le droit de retoucher la grande histoire… sous peine d’avoir des histoires… que vous soyez révisionniste ou divisionniste, il ne faut pas plaisanter avec la sacro sainte mémoire. Devoir de mémoire… Macron vient de demander à Stora de revisiter la story de l’Algérie… en lui murmurant au creux de l’oreille : « tu ne chercherais pas si tu ne m’avais déjà trouvé ». Il prend Alexandre Benalla pour Ben Bella, le feu leader algérien. On ne peut pas l’accuser de ne pas vouloir s’excuser celui-là. Ou il est rusé ou il a quelque chose à se faire pardonner ? Ou peut être qu’il se dit qu’il va falloir un jour ou l’autre, rendre la France à l’Algérie ! Oui, j’ai bien dit l’Algérie. Parce que c’est le seul pays qui a vraiment les moyens de la racheter ou d’assurer son salut. Je ris ? Peut-être bien que oui… peut-être bien que non… comme tous les ressortissants algériens qui rient de tout et de rien, lorsqu’ils voient leurs enfants grandir en France et brandir le drapeau algérien… car ils ont tous natifs de ce mariage forcé entre France et Algérie et célébré en 1830. La France, c’est le père matrice, l’Algérie, c’est la mère patrie… ils n’ont jamais pu se passer l’une de l’autre même si le conflit a toujours fait leur lit, leur rapport a toujours été contre nature… chacun ou chacune se prend pour l’homme et prend l’autre pour sa femme… un combat d’avant-garde puisque aucun, aucune ne veut de la garde des enfants de l’autre… C’est Mabrouk qui écrit la chanson d’Enrico Macias : « j’ai quitté mon pays, j’ai quitté ma maison… » C’est bon, c’est bon ! Il faut se faire une raison depuis que les algériens lui ont ramené en bateau sa maison et l’ont installé à la Plaine Saint Denis en lui disant : « Aïcha ! Aïcha ! Ne t’en va pas… tu es ici, chez toi… » Cheb Mami l’a mieux décliné je crois avec son cœur au pays des merveilles… la France ou l’Algérie ? Désolée mais on ne peut pas l’obliger à choisir entre son mère et sa père… comme me l’a dit un enfant berbère qui s’efforce de parler français 

     

        une info scénario

     #Algérie #Stora #Macron #France                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  ♦Faut-il rendre la France à l’Algérie ?

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  • Les actions de YouTube ont temporairement réduit de plus de 6 fois le rapport j’aime/j’aime pas sur certaines vidéos.

    YouTube a supprimé des milliers de pouces rouges sur des vidéos qui avaient été mises en ligne sur la chaîne officielle de la Maison Blanche sur YouTube par l’administration Biden lors de son premier jour de mandat.

     

    Sur certaines vidéos, l’élimination des pouces rouges par YouTube a permis de réduire temporairement le ratio j’aime / je n’aime pas de 6,7 à 1,3 – un changement qui modifie radicalement la perception du public à l’égard d’une vidéo. Lorsqu’il y a 6,7 je n’aime pas pour chaque type de vidéo, celle-ci semble très impopulaire, mais lorsqu’il y a 1,3 je n’aime pas pour chaque type de vidéo, il semble que la vidéo reçoit une réponse mitigée de la part des spectateurs.

    Toutes les vidéos qui ont été publiées sur la chaîne YouTube de la Maison Blanche le 20 janvier ont été débarrassées de certains pouces rouges et des dizaines de milliers de pouces rouges ont été supprimées de ces vidéos.

    Voici une répartition de toutes les désintérêts supprimés, la plus grande partie des pouces rouges supprimés étant en tête de liste :

    “Vidéo “Le président Biden signe des décrets et autres mesures présidentielles

    • A 90 938 vues : 12 000 je n’aime pas, 1 800 j’aimes, 6,7 je n’aime pas par rapport aux j’aimes
    • A 98 298 vues : 2.500 je n’aime pas, 2.000 j’aimes, 1,3 je n’aime pas par rapport aux j’aimes
    • Variation : -9 500 je n’aime pas, +200 j’aimes, -5,4 % de je n’aime pas par rapport aux j’aimes

     

    “Vidéo du 20 janvier 2021 : Briefing de presse par la secrétaire de presse Jen Psakié

    • A 84 000 vues : 10.000 je n’aime pas, 1.800 j’aimes, 5,6 je n’aime pas rapport aux j’aimes
    • A 107 000 vues : 3 100 je n’aime pas, 2 500 j’aimes, 1,2 je n’aime pas par rapport aux j’aimes
    • Variation : -6 900 je n’aime pas, +700 j’aimes, -4,4 je n’aime pas par rapport aux j’aimes

    Vidéo : “Le président Biden fait prêter serment aux personnes nommées le premier jour de la présidence lors d’une cérémonie virtuelle”

    • A 78 000 vues : 9 400 je n’aime pas, 1 400 j’aimes, 6,7 je n’aime pas par rapport aux j’aimes
    • A 110 000 vues : 3 800 je n’aime pas, 2 200 j’aimes, 1,7 je n’aime pas par rapport aux j’aimes
    • Variation : -5 600 je n’aime pas, +800 j’aimes, -5 je n’aime pas par rapport aux j’aimes

    Vidéo : “Inauguration du 46e président des États-Unis”

     
    • A 130 689 vues : 19 118 je n’aime pas, 2 786 j’aimes, 6,9 je n’aime pas par rapport aux j’aimes
    • A 144 183 vues : 13 601 je n’aime pas, 3 189 j’aimes, 4,3 je n’aime pas par rapport aux j’aimes
    • Variation : -5 517 je n’aime pas, +403 j’aimes, -2,6 je n’aime pas par rapport aux j’aimes

     

    Vidéo : “Le président Biden passe en revue l’état de préparation des troupes militaires”

    • A 55 145 vues : 8 500 je n’aime pas, 736 j’aimes, 11,5 je n’aime pas par rapport aux j’aimes
    • A 69.319 vues : 6 700 je n’aime pas, 1 500 j’aimes, 4,5 je n’aime pas par rapport aux j’aimes
    • Variation : -1 800 je n’aime pas, +764 j’aimes, -7,6 je n’aime pas par rapport aux j’aimes

     

    Vidéo : “Le président Biden et la vice-présidente Harris participent à la cérémonie de gerbes”

    • A 17 476 vues : 2 600 je n’aime pas, 202 j’aimes, 12,9 je n’aime pas par rapport aux j’aimes
    • A 60 560 vues : 2 200 je n’aime pas, 1 000 j’aimes, 2,2 je n’aime pas par rapport aux j’aimes
    • Variation : -400 je n’aime pas, +798 j’aimes, -10,7 je n’aime pas par rapport aux j’aimes

     

    Bien que l’on ne sache pas pourquoi YouTube a fait cela, le fait que YouTube ait supprimé plus de 29 000 “je n’aime pas” de ces vidéos renforcera probablement l’impression que YouTube traite favorablement à la fois le candidat et le président Biden, après que la plateforme eut rempli ses résultats de recherche pour la requête “joe biden ukraine” avec des vérifications de faits provenant des grands médias moins de deux semaines avant l’élection présidentielle américaine de 2020.

    Source: Reclaim The Net, le 23 janvier 2021 – Traduction par Aube Digitale

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    6 novembre 1960 Patrice Lumumba arrêté et enchaîné à Léopoldville.

    Par Eric Toussaint. In CDTM (Comité pour l’abolition des dettes illégitimes) 17 janvier 2021.

    Suite à une victoire éclatante aux premières véritables élections auxquelles les Congolais ont participé, Patrice Lumumba est devenu premier ministre du Congo du 24 juin 1960 jusqu’à son renversement et son emprisonnement le 14 septembre de la même année par le militaire Joseph-Désiré Mobutu et ses soutiens. Ce dernier a ensuite dirigé le pays, d’abord en sous-main, puis de manière directe à partir de 1965 jusqu’à son renversement en 1997.

    Ludo De Witte : Lumumba a été la victime de l’impérialisme. En fait on voulait continuer l’impérialisme au Congo, remplacer un système colonial par un système néocolonial

    Le 17 janvier 1961, Lumumba, ce grand combattant pour l’indépendance du Congo, pour la justice sociale et pour l’internationalisme a été torturé puis exécuté, en compagnie de plusieurs de ses camarades, par des dirigeants congolais complices des puissances occidentales ainsi que par des policiers et des militaires belges. Lumumba n’avait que 35 ans et aurait pu continuer à jouer un rôle très important, tant dans son pays, qu’en Afrique et au niveau mondial.

    Comme l’a écrit la journaliste Colette Braeckman : « Patrice Lumumba, Premier ministre congolais destitué en septembre, placé en résidence surveillée puis détenu à Thysville, avait été envoyé au Katanga le 17 janvier 1961. Cinq heures après son arrivée sur le sol katangais, il était mis à mort avec ses deux compagnons Maurice M’Polo et Robert Okito. [1] »

    Parmi les dirigeants congolais qui ont participé directement à la mise à mort de Lumumba, on trouve Moïse Tshombé président proclamé de la province congolaise du Katanga qui a fait sécession le 11 juillet 1960, à peine deux semaines après le début de l’indépendance que le Congo a obtenue le 30 juin 1960. La sécession du Katanga proclamée par Moïse Tshombe fut soutenue par la Belgique et des grandes entreprises privées minières belges très présentes dans cette partie du Congo (voir plus loin) afin de déstabiliser le gouvernement du premier ministre Patrice Lumumba.

    Au moins cinq policiers et militaires belges étaient également présents lors de l’assassinat. Joseph-Désiré Mobutu, un des principaux responsables congolais de l’assassinat de Lumumba, n’était pas présent sur place le jour de l’assassinat qui a eu lieu dans l’Est alors qu’il se trouvait à l’Ouest du pays dans la capitale.

    La responsabilité de la Belgique dans l’assassinat de Lumumba en janvier 1961 a été établie par plusieurs auteurs, notamment par Ludo De Witte dans L’Assassinat de Lumumba, et cela a fait l’objet des travaux d’une commission du parlement belge en 2001-2002. Lire également l’interview donnée par Ludo De Witte au CADTM en 2018, https://www.cadtm.org/Ludo-de-Witte-Il-faut-changer-les-mentalites-et-decoloniser-completement-l

    Dans cette interview, Ludo De Witte résume simplement les causes de l’assassinat de Lumumba : « Lumumba a été la victime de l’impérialisme. En fait on voulait continuer l’impérialisme au Congo, remplacer un système colonial par un système néocolonial. Un système où il y aurait des noirs, des Congolais, qui seraient des politiciens et des ministres mais, en coulisse, ce serait toujours les pouvoirs occidentaux et leurs grandes sociétés qui domineraient le pays. C’est bien ça le néocolonialisme contre lequel Lumumba voulait lutter et c’est pour cela qu’il a été assassiné. ».

    Il convient de prendre connaissance du discours du premier ministre de la République du Congo, Patrice Lumumba face à Baudouin, roi des Belges.

    Baudouin avait déclaré dans son allocution : « L’indépendance du Congo constitue l’aboutissement de l’œuvre conçue par le génie du roi Léopold II, entreprise par lui avec un courage tenace et continuée avec persévérance par la Belgique ».

    Lors de la proclamation de l’indépendance du Congo le 30 juin 1960, le Premier ministre du Congo, Patrice Emery Lumumba, prononce un discours mémorable (Cliquer sur l’image pour écouter le discours)

    Lumumba dans son discours veut que justice soit rendue au peuple congolais, en voici une version intégrale sous forme audioet sous forme écrite :

    Discours prononcé au siège du parlement après ceux du Roi Baudouin et du Président Joseph Kasa-vubu, le jour de la proclamation de l’indépendance de la République démocratique du Congo.

    « Congolais et Congolaises,

    Combattants de l’indépendance aujourd’hui victorieux,

    Je vous salue au nom du gouvernement congolais.

    A vous tous, mes amis, qui avez lutté sans relâche à nos côtés, je vous demande de faire de ce 30 juin 1960 une date illustre que vous garderez ineffaçablement gravée dans vos cœurs, une date dont vous enseignerez avec fierté la signification à vos enfants, pour que ceux-ci à leur tour fassent connaître à leurs fils et leurs petits-fils l’histoire glorieuse de notre lutte pour la liberté.

    Car cette indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd’hui dans l’entente avec la Belgique, pays ami avec qui nous traitons d’égal à égal, nul congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier cependant que c’est par la lutte qu’elle a été conquise, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang.

    Cette lutte, qui fut de larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu’au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l’humiliant esclavage qui nous était imposé par la force. Ce que fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste, nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions les chasser de notre mémoire. Nous avons connu le travail harassant, exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger, ni de nous vêtir ou de nous loger décemment, ni d’élever nos enfants comme des êtres chers.

    Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions nègres. Qui oubliera qu’à un noir on disait « tu », non certes comme à un ami, mais parce que le « vous » honorable était réservé aux seuls Blancs ?
    Nous avons connu que nos terres furent spoliées au nom de textes prétendument légaux qui ne faisaient que reconnaître le droit du plus fort. Nous avons connu que la loi n’était jamais la même selon qu’il s’agissait d’un Blanc ou d’un Noir : accommodante pour les uns, cruelle et inhumaine pour les autres. Nous avons connu les souffrances atroces des relégués pour opinions politiques ou croyances religieuses ; exilés dans leur propre patrie, leur sort était vraiment pire que la mort elle-même.

    Nous avons connu qu’il y avait dans les villes des maisons magnifiques pour les blancs et des paillotes croulantes pour les Noirs, qu’un Noir n’était admis ni dans les cinémas, ni dans les restaurants, ni dans les magasins dits européens ; qu’un Noir voyageait à même la coque des péniches, aux pieds du blanc dans sa cabine de luxe.

    Qui oubliera enfin les fusillades où périrent tant de nos frères, les cachots où furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient plus se soumettre au régime d’une justice d’oppression et d’exploitation ?

    Patrice Lumumba : Qui oubliera qu’à un noir on disait « tu », non certes comme à un ami, mais parce que le « vous » honorable était réservé aux seuls Blancs ?
    […] Nous avons connu que la loi n’était jamais la même selon qu’il s’agissait d’un Blanc ou d’un Noir […] Nous avons connu les souffrances atroces des relégués pour opinions politiques ou croyances religieuses ; exilés dans leur propre patrie, leur sort était vraiment pire que la mort elle-même

    Tout cela, mes frères, nous en avons profondément souffert. Mais tout cela aussi, nous que le vote de vos représentants élus a agréé pour diriger notre cher pays, nous qui avons souffert dans notre corps et dans notre cœur de l’oppression colonialiste, nous vous le disons tout haut, tout cela est désormais fini. La République du Congo a été proclamée et notre pays est maintenant entre les mains de ses propres enfants. Ensemble, mes frères, mes sœurs, nous allons commencer une nouvelle lutte, une lutte sublime qui va mener notre pays à la paix, à la prospérité et à la grandeur. Nous allons établir ensemble la justice sociale et assurer que chacun reçoive la juste rémunération de son travail. Nous allons montrer au monde ce que peut faire l’homme noir quand il travaille dans la liberté et nous allons faire du Congo le centre de rayonnement de l’Afrique toute entière. Nous allons veiller à ce que les terres de notre patrie profitent véritablement à ses enfants. Nous allons revoir toutes les lois d’autrefois et en faire de nouvelles qui seront justes et nobles.

    Nous allons mettre fin à l’oppression de la pensée libre et faire en sorte que tous les citoyens jouissent pleinement des libertés fondamentales prévues dans la Déclaration des droits de l’Homme.

    Nous allons supprimer efficacement toute discrimination quelle qu’elle soit et donner à chacun la juste place que lui vaudront sa dignité humaine, son travail et son dévouement au pays. Nous allons faire régner non pas la paix des fusils et des baïonnettes, mais la paix des cœurs et des bonnes volontés.

    Et pour cela, chers compatriotes, soyez sûrs que nous pourrons compter non seulement sur nos forces énormes et nos richesses immenses, mais sur l’assistance de nombreux pays étrangers dont nous accepterons la collaboration chaque fois qu’elle sera loyale et ne cherchera pas à nous imposer une politique quelle qu’elle soit. Dans ce domaine, la Belgique qui, comprenant enfin le sens de l’histoire, n’a pas essayé de s’opposer à notre indépendance, est prête à nous accorder son aide et son amitié, et un traité vient d’être signé dans ce sens entre nos deux pays égaux et indépendants. Cette coopération, j’en suis sûr, sera profitable aux deux pays. De notre côté, tout en restant vigilants, nous saurons respecter les engagements librement consentis.

    Ainsi, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, le Congo nouveau, notre chère République, que mon gouvernement va créer, sera un pays riche, libre et prospère. Mais pour que nous arrivions sans retard à ce but, vous tous, législateurs et citoyens congolais, je vous demande de m’aider de toutes vos forces. Je vous demande à tous d’oublier les querelles tribales qui nous épuisent et risquent de nous faire mépriser à l’étranger.

    Je demande à la minorité parlementaire d’aider mon gouvernement par une opposition constructive et de rester strictement dans les voies légales et démocratiques. Je vous demande à tous de ne reculer devant aucun sacrifice pour assurer la réussite de notre grandiose entreprise. Je vous demande enfin de respecter inconditionnellement la vie et les biens de vos concitoyens et des étrangers établis dans notre pays. Si la conduite de ces étrangers laisse à désirer, notre justice sera prompte à les expulser du territoire de la République ; si par contre leur conduite est bonne, il faut les laisser en paix, car eux aussi travaillent à la prospérité de notre pays. L’indépendance du Congo marque un pas décisif vers la libération de tout le continent africain.

    Voilà, Sire, Excellences, Mesdames, Messieurs, mes chers compatriotes, mes frères de race, mes frères de lutte, ce que j’ai voulu vous dire au nom du gouvernement en ce jour magnifique de notre indépendance complète et souveraine. Notre gouvernement fort, national, populaire, sera le salut de ce pays.

    J’invite tous les citoyens congolais, hommes, femmes et enfants, à se mettre résolument au travail en vue de créer une économie nationale prospère qui consacrera notre indépendance économique.

    Hommage aux combattants de la liberté nationale !

    Vive l’indépendance et l’Unité africaine !

    Vive le Congo indépendant et souverain ! »

    Source : http://www.millebabords.org/IMG/article_PDF/Discours-de-Patrice-E-Lumumba-le-30-juin-1960-le-jour-de-la-proclamation-de-l_a14656.pdf

    Lumumba, combattant internationaliste

    Avant de devenir premier ministre, Lumumba a établi des liens solides avec une série de mouvements et de personnalités anti impérialistes, panafricanistes et internationalistes. En décembre 1958, il est présent à la Conférence des Peuples africains à Accra. Il y rencontre, entre autres, l’Antillo-Algérien Frantz Fanon, le Ghanéen Kwame Nkrumah et le Camerounais Félix-Roland Moumié [2]. Il y prononce un discours dans lequel il déclare : « Notre mouvement a pour but fondamental la libération du peuple congolais du régime colonialiste et son accession à l’indépendance. Nous fondons notre action sur la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme – droits garantis à tous les citoyens de l’humanité par la Charte des Nations Unies – et estimons que le Congo, en tant que société humaine, a le droit d’accéder au rang des peuples libres. ». Il le conclut en ses mots : « C’est pourquoi nous crions vivement avec tous les délégués : A bas le colonialisme et l’impérialisme. A bas le racisme et le tribalisme. Et vive la nation congolaise, vive l’Afrique indépendante. »

    Il faut préciser qu’au cours de l’année 1959, la répression organisée par la Belgique colonialiste a fait des dizaines, voire des centaines, de morts

    À l’issue de cette conférence, Lumumba, est nommé membre permanent du comité de coordination, comme le rappelle Saïd Bouamama dans « Figures de la révolution africaine » [3]. Lumumba était également proche de militants belges anti colonialistes et anti capitalistes comme Jean Van Lierde qui était engagé dans le soutien à la révolution algérienne et qui entretenait des liens étroits [4] avec l’hebdomadaire La Gauche et avec son animateur principal Ernest Mandel.

    Quelques semaines après la conférence d’Accra, Lumumba et son mouvement organisent dans la capitale du Congo belge à l’époque, une réunion pour rendre compte des résultats de ce sommet anticolonialiste. Il y revendique l’indépendance du Congo devant plus de 10 000 personnes. Il décrit l’objectif du Mouvement National Congolais en évoquant « la liquidation du régime colonialiste et de l’exploitation de l’homme par l’homme » [5].

    Selon Le Monde diplomatique de février 1959, suite à cette conférence, une émeute éclata à Léopoldville à partir du 4 janvier 1959. Voici ce qu’en dit le mensuel français : « Le point de départ de l’émeute est en relation directe avec la conférence panafricaine d’Accra. C’est en effet au moment où les leaders du Mouvement national congolais — au premier rang desquels le président du Mouvement, M. Lumumba — s’apprêtaient à tenir une réunion publique sur ce sujet que les premiers troubles ont éclaté. Avec l’autorisation du gouverneur général du Congo belge, M. Cornelis, une délégation de nationalistes congolais, conduite par M. Lumumba, s’était rendue au Ghana en décembre. Et c’est un compte rendu de son voyage et de ses travaux qu’elle s’apprêtait à faire le 4 janvier, quand la police donna l’ordre aux conférenciers et à ceux qui étaient venus les entendre de se disperser. [6] »

    Il faut préciser qu’au cours de l’année 1959, la répression organisée par la Belgique colonialiste a fait des dizaines, voire des centaines, de morts. Un exemple de l’ampleur de la répression : en octobre 1959, lors du congrès national du Mouvement national congolais (MNC) à Stanleyville, les gendarmes ont tiré sur la foule en faisant 30 morts et des centaines de blessés. Lumumba est arrêté quelques jours plus tard, il est jugé en janvier 1960 et condamné à 6 mois de prison le 21 janvier 1960.

    Mais les protestations sont telles qu’à Bruxelles, le pouvoir prend peur et décide de lâcher du lest en convoquant des élections locales auxquelles les Congolais sont invités à participer. Lumumba est libéré le 26 janvier quelques jours après sa condamnation. Finalement, après les élections locales, des élections générales sont organisées en mai 1960, les premières dans l’histoire du Congo belge. Le Mouvement national congolais (MNC) en sort vainqueur et, en conséquence, Lumumba est nommé premier ministre.

    L’enchaînement des évènements qui mène au coup d’État contre Lumumba et à son assassinat

    Suite au discours de Lumumba le 30 juin, le gouvernement belge, la monarchie et les patrons des grandes entreprises belges présentes au Congo décident d’écarter Lumumba et de provoquer la sécession du Katanga, la province la plus riche en matières premières. Tout de suite se présentent des complices congolais en la personne de Moïse Tshombé, proclamé président du Katanga le 11 juillet 1960, puis en la personne du président Joseph Kasa-Vubu qui révoque Lumumba en septembre 1960 sans en avoir le pouvoir constitutionnel, et en Joseph-Désiré Mobutu qui dirige quelques jours plus tard un coup d’État et fait arrêter Lumumba alors que ses ministres lui ont confirmé leur confiance et que son parti est le principal parti au parlement. Mobutu, qui a fait une carrière militaire pendant la colonie et est un ancien journaliste dans la presse congolaise pro-coloniale, a réussi à obtenir un poste de colonel dans la nouvelle armée et s’est retourné très vite contre le gouvernement congolais.

    L’opération qui mène à l’exécution de Lumumba est directement accompagnée et dirigée par des Belges aux ordres de Bruxelles. De leurs lieux de détention, le 17 janvier 1961, Lumumba, Mpolo et Okito ont été emmené en avion, piloté par un équipage belge, à Élisabethville, capitale du Katanga, et livrés aux autorités locales. Ils ont ensuite été torturés par des responsables katangais, dont Moïse Tshombé, et par des Belges. Ils sont fusillés le soir même, par des soldats sous le commandement d’un officier belge

    Entretemps la Belgique avait envoyé au Congo dès juillet 1960, 11 000 soldats (ce qui est énorme) dont 9 000 au Katanga. Ces 11 000 soldats belges sont acheminés au Congo en dix jours, précédés par des troupes spéciales de paras-commandos. Cette intervention militaire constitue une véritable agression contre un État désormais indépendant. Il faut souligner que la Belgique, membre de l’OTAN, a disposé jusque dans les années 1980, en Allemagne de l’Ouest, d’une zone militaire suréquipée s’étendant de la frontière belge au rideau de fer. L’état-major belge avait à sa disposition un arsenal militaire considérable, en partie d’origine américaine, et l’OTAN lui a permis de déployer avions, transports de troupes et même des navires de la marine de guerre qui ont bombardé des positions congolaises dans l’estuaire du fleuve Congo. Le gouvernement des États-Unis et la CIA sont aussi à la manœuvre aux « côtés » de la Belgique, avec qui ils ont décidé d’assassiner Lumumba [7]. De même que la France. Dans un télégramme en date du 26 août 1960, le directeur de la CIA Allen Dulles indique à ses agents à Léopoldville au sujet de Lumumba : « Nous avons décidé que son éloignement est notre objectif le plus important et que, dans les circonstances actuelles, il mérite grande priorité dans notre action secrète » [8].

    Soulignons que le 12 août 1960, la Belgique avait signé un accord avec Tshombé, reconnaissant de facto l’indépendance du Katanga. Les tentatives du gouvernement de Lumumba pour faire face à cette sécession étaient tout à fait légitimes, mais étaient combattues par les grandes puissances occidentales.

    Malgré son arrestation par Mobutu, Lumumba ne capitule pas et il garde le contact avec les ministres qui restent fidèles à leur engagement et avec ses camarades. Un gouvernement clandestin dirigé par Antoine Gizenga s’établit à Stanleyville. Lumumba réussit à échapper à ses geôliers le 27 novembre 1960 et cherche à rejoindre le gouvernement clandestin à Stanleyville, mais il est arrêté quelques jours plus tard en route. En janvier 1961, alors que Lumumba est toujours très populaire, Mobutu et les puissances occidentales craignent qu’une révolte populaire aboutisse à la libération du leader et décide de le faire exécuter. L’opération qui mène à l’exécution de Lumumba est directement accompagnée et dirigée par des Belges aux ordres de Bruxelles. De leurs lieux de détention, le 17 janvier 1961, Lumumba, Mpolo et Okito ont été emmené en avion, piloté par un équipage belge, à Élisabethville, capitale du Katanga, et livrés aux autorités locales. Ils ont ensuite été torturés par des responsables katangais, dont Moïse Tshombé, et par des Belges. Ils sont ensuite fusillés le soir même, par des soldats sous le commandement d’un officier belge.

    Selon le témoignage du Belge Gerard Soete, commissaire de police chargé à l’époque de mettre en place une “police nationale katangaise”, les trois corps ont été transportés à 220 kilomètres du lieu d’exécution, et ont été enfouis dans la terre derrière une termitière, en pleine savane boisée.

    L’Agence France Presse qui a recueilli le témoignage de ce commissaire de police belge rapporte que 3 trois jours plus tard, les corps ont de nouveau été déplacés afin de les faire disparaître définitivement. Gerard Soete a affirmé avoir été accompagné d’”un autre blanc” et de quelques congolais, quand ils ont découpé à la scie les corps des trois martyrs avant de les mettre à dissoudre dans de l’acide [9].

    Mobutu et Ronald Reagan

    Le soutien de la Belgique à la dictature de Mobutu

    L’armée belge est intervenue à deux reprises au Congo pour aider Mobutu et son régime dictatorial à mettre fin à des actions de résistance d’organisations lumumbistes, la première fois en novembre 1964 avec l’opération Dragon Rouge et Dragon Noir respectivement à Stanleyville et à Paulis. A cette occasion, l’opération a été menée conjointement par l’armée belge, l’armée de Mobutu, l’État-major de l’armée des États-Unis et des mercenaires parmi lesquels des Cubains anti-castrites.

    Dans un discours prononcé à l’assemblée générale des Nations unies en novembre 1964, Ernesto Che Guevara avait dénoncé cette intervention. Il l’a aussi dénoncée dans un discours prononcé à Santiago de Cuba en disant : « aujourd’hui, le souvenir plus présent, plus poignant que tout autre est certainement celui du Congo et de Lumumba. Aujourd’hui, dans ce Congo si éloigné de nous et pourtant tellement présent, il y a une histoire que nous devons connaître et une expérience qui doit nous être utile. L’autre jour, les parachutistes belges ont pris d’assaut la ville de Stanleyville. » (extrait du Discours de Che Guevara à Santiago de Cuba, le 30 novembre 1964, à l’occasion du 8e anniversaire du soulèvement de la ville mené par Frank País https://blogs.mediapart.fr/le-cri-des-peuples/blog/091017/paroles-immortelles-du-martyr-ernesto-che-guevara ).

    La deuxième intervention de l’armée belge s’est déroulée à Kolwezi au cœur de la région minière du Shaba (Katanga) en mai 1978 en collaboration avec l’armée française et celle de Mobutu.

    Procédure judiciaire toujours en cours en Belgique en ce qui concerne l’assassinat de Lumumba.

    La justice belge n’a toujours pas rendu de jugement sur l’assassinat de Lumumba. L’affaire n’a pas été classée grâce à l’action de tous ceux et de toutes celles qui veulent que justice soit rendue. La famille de Lumumba continue son action pour exiger la vérité. Un juge d’instruction belge est toujours en charge de l’affaire car l’assassinat a été qualifié de crime de guerre pour lequel il n’y a pas de prescription. Et comme le souligne l’avocat de la famille, Christophe Marchand, cité par la RTBF le 23 juin 2011 « les principaux commanditaires sont morts aujourd’hui (…) mais d’anciens conseillers et attachés de cabinet du ministère des Affaires étrangères sont toujours vivants ».

    Lumumba à Bruxelles (1960) (CC – Wikimedia)

    Lumumba : une figure devenue emblématique

    La figure de Lumumba a traversé l’histoire et constitue encore aujourd’hui un exemple pour tous ceux et celles pour l’émancipation des peuples. Lumumba n’a jamais capitulé.

    Sa popularité était telle sous le régime du dictateur Mobutu que celui-ci a décrété en 1966 que Patrice Lumumba était un héro national. Non content de l’avoir renversé en septembre 1960 puis d’avoir été un des principaux organisateurs de son assassinat, il a essayé de s’approprier une partie de son aura. Le jour de son exécution, le 17 janvier, est un jour férié au Congo-Kinshasa.

    À Bruxelles, suite à des années d’action des militant-es anti-colonialistes, le conseil municipal de Bruxelles-Ville a voté le 23 avril 2018 la création d’une place Patrice-Lumumba, qui a été officiellement inaugurée le 30 juin de la même année, date du 58e anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo.

    Cela est bien peu de chose.

    Au-delà de dire la vérité sur la lutte de Lumumba et d’exiger que justice lui soit rendue, l’important est de prolonger son combat et celui de tous les Congolais et Congolaises qui ont lutté et luttent pour qu’on mette fin à toutes les formes de spoliation, d’oppression et d’exploitation.

    C’est pourquoi, le CADTM considère que les autorités de la Belgique doivent :

    • Reconnaître publiquement et nommer l’ensemble des méfaits et crimes commis par Léopold II et le royaume de Belgique à l’encontre du peuple congolais, et de lui adresser en conséquence des excuses officielles ;
    • Approfondir un travail de mémoire, en impliquant les acteurs concernés, tant dans l’enseignement que dans les activités d’éducation populaire, en passant par les espaces institutionnels ;
    • Procéder à une restitution de l’ensemble des biens culturels congolais ;
    • Soutenir activement une remise en cause de tous les symboles colonialistes dans l’espace public belge ;
    • Réaliser à un audit historique de la dette afin de procéder à des réparations et rétrocessions financières inconditionnelles pour les montants perçus en conséquence de la colonisation du Congo ;
    • Agir au sein des instances multilatérales (Banque mondiale, FMI, Club de Paris, etc.) afin que leurs membres procèdent à une annulation totale et inconditionnelle des dettes odieuses de la République démocratique du Congo ;
    • Soutenir publiquement tout moratoire sur le remboursement de la dette qui serait décrété par le gouvernement congolais afin d’améliorer le système de santé public et de faire face à l’épidémie de Covid-19 et d’autres maladies qui provoquent des décès qui sont tout à fait évitables si les dépenses de santé publique étaient nettement accrues.

    Le CADTM apporte son soutien aux différents collectifs qui en Belgique convoquent des actions dans la foulée de Black Lives Matter et tous ceux qui agissent sur le thème de la mémoire coloniale.

    Le CADTM apporte son soutien au peuple congolais pour faire face aux conséquences sanitaires, économiques et sociales de la crise du Covid-19. Malgré les diktats des créanciers et les graves manquements des gouvernements congolais successifs qui se traduisent par une sévère répression et un déni flagrant des droits humains fondamentaux, les mouvements sociaux congolais résistent. Le CADTM apporte son soutien à ces luttes qui visent à faire triompher la justice sociale.

    Pour en savoir plus sur les relations entre la Belgique et le Congo : Voir les Annexe 1 et 2 ou bien lire Éric Toussaint, Réponse à la lettre de Philippe, roi des Belges, sur les responsabilités de la Belgique dans l’exploitation du peuple congolais https://www.cadtm.org/Reponse-a-la-lettre-de-Philippe-roi-des-Belges-sur-les-responsabilites-de-la

    Pour en savoir plus sur la dette illégitime du Congo : Généalogie de la dette en République démocratique du Congo https://www.cadtm.org/Genealogie-de-la-dette-en-Republique-democratique-du-Congo

    Annexe 1 : Les crimes de la Belgique avant l’indépendance du Congo

    Les crimes de la Belgique colonialiste au Congo avant son indépendance (1885-1960)

    On peut considérer, sans risque d’erreur, que le Roi des Belges et l’État indépendant du Congo, qu’il dirigeait avec l’accord du gouvernement et du parlement belges de l’époque, sont responsables de « crimes contre l’humanité » commis de manière délibérée

    On peut considérer, sans risque d’erreur, que le Roi des Belges et l’État indépendant du Congo, qu’il dirigeait avec l’accord du gouvernement et du parlement belges de l’époque, sont responsables de « crimes contre l’humanité » commis de manière délibérée. Ces crimes ne constituent pas des bavures, ils sont le résultat direct du type d’exploitation auquel le peuple congolais était soumis. Certains auteurs, et non des moindres, ont parlé de « génocide ». Je propose de ne pas engager un débat qui se focalise sur cette question parce qu’il est difficile d’établir exactement des données chiffrées. Certains auteurs sérieux estiment que la population congolaise en 1885 atteignait 20 millions et qu’au moment où Léopold II doit transmettre en 1908 son Congo à la Belgique pour en faire le Congo belge, il restait 10 millions de Congolais. Ce sont des estimations d’auteurs sérieux, mais difficiles à prouver dans la mesure où il n’y avait pas de recensement de population.


    La période coloniale pendant laquelle la Belgique a pris possession du Congo (1908-1960)

    Léopold II a cherché lui-même à se défaire du Congo car en le transférant à la Belgique il se débarrassait des dettes qu’il avait accumulées auprès des banques. La Belgique en acceptant la demande de Léopold II héritait des dettes qu’il avait contractées afin d’exploiter au maximum le peuple congolais. Le Roi avait à son profit personnel accaparé et accumulé des richesses, il avait fait réaliser des dépenses énormes en Belgique pour renforcer son pouvoir et son image. Mais également de grandes entreprises capitalistes belges et étrangères en avaient largement profité : les fabricants et marchands d’armes belges, les entreprises qui fournissaient les équipements, les entreprises qui exploitaient et transformaient le caoutchouc naturel et bien d’autres.

    L’État belge a hérité du Congo et des dettes de Léopold II ce qui a pesé dans la poursuite de l’exploitation du peuple congolais.

    Pendant la domination de la Belgique sur le Congo, les grandes entreprises capitalistes belges ont réalisé un maximum de bénéfices grâce à l’exploitation des ressources naturelles colossales de ce pays principalement en minerais de toutes sortes. L’État belge remboursait les dettes contractées par Léopold II et en accumulait de nouvelles et aidaient le grand capital belge à en titrer un maximum de bénéfices.

    Le peuple congolais n’avait pas de véritables droits. Le système d’enseignement était déplorable car la Belgique voulait éviter que les Congolais n’accèdent à l’enseignement supérieur et universitaire.

    Pendant la domination de la Belgique sur le Congo, les grandes entreprises capitalistes belges ont réalisé un maximum de bénéfices grâce à l’exploitation des ressources naturelles colossales de ce pays principalement en minerais de toutes sortes

    Le peuple congolais de son côté n’était pas seulement exploité sur son territoire natal, il a été mis à contribution par la Belgique pendant les différentes guerres auxquelles elle a participé notamment dans la perspective d’obtenir les territoires des colonies allemandes du Rwanda et du Burundi à l’Est du Congo. Des milliers de Congolais sont morts loin de chez eux afin de participer à des guerres qui déchiraient entre elles les puissances capitalistes européennes.

    Et effectivement comme la Belgique a fait partie du camp des vainqueurs de la première guerre mondiale, elle a pu agrandir son domaine colonial en obtenant de l’empire allemand le Rwanda et le Burundi grâce au traité de Versailles de 1919.

    Pendant la deuxième guerre mondiale, c’est avec de l’uranium extrait de la province congolaise du Katanga que les États-Unis ont fabriqué les bombes atomiques qui ont anéanti les populations d’Hiroshima et de Nagazaki au Japon en 1945. En remerciement de cet uranium, les États-Unis ont annulé après la seconde guerre mondiale la dette que la Belgique leur devait.

    Par contre, lorsque la Belgique a accepté l’indépendance du Congo le 30 juin 1960, elle a voulu imposer au gouvernement congolais dirigé par Patrice Lumumba qu’il accepte de reprendre la dette que la Belgique avait accumulée auprès de la Banque mondiale au cours des années 1950 pour exploiter le Congo « belge ».

    Lumumba a refusé. C’est une des raisons qui ont poussé la Belgique à préparer et à participer directement à l’assassinat de Lumumba en janvier 1961.

    Annexe 2 : Les crimes de la Belgique après l’indépendance du Congo

    Avec la complicité de la Banque mondiale, la Belgique a forcé le peuple congolais à rembourser une dette qui avait servi à l’exploitation coloniale

    Dans le livre Banque mondiale : le Coup d’État permanent paru en 2006 [10], de mon côté, j’ai mis en évidence le fait que la dette que la Belgique avait contractée auprès de la Banque mondiale au cours des années 1950 a été indûment mise à charge du peuple congolais grâce à la complicité de Mobutu qui avait organisé l’arrestation puis participé activement à l’assassinat de Lumumba.

    De quoi s’agit-il ? En violation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la Banque mondiale a octroyé des prêts à la Belgique, à la France, à la Grande-Bretagne, pour financer des projets dans leurs colonies [11]. Comme le reconnaissent les historiens de la Banque : « Ces prêts qui servaient à alléger la pénurie de dollars des puissances coloniales européennes, étaient largement destinés aux intérêts coloniaux, particulièrement dans le secteur minier, que ce soit par l’investissement direct ou l’aide indirecte, comme pour le développement du transport et des mines » [12]. Ces prêts permettent aux pouvoirs coloniaux de renforcer le joug qu’ils exercent sur les peuples qu’ils ont colonisés. Ils contribuent à approvisionner les métropoles coloniales en minerais, en produits agricoles, en combustible. Dans le cas du Congo belge, les millions de dollars qui lui ont été prêtés pour des projets décidés par le pouvoir colonial ont presque totalement été dépensés par l’administration coloniale du Congo sous forme d’achat de produits exportés par la Belgique. Le Congo belge a « reçu » en tout 120 millions de prêts (en 3 fois) dont 105,4 millions ont été dépensés en Belgique [13]. Pour le gouvernement de Patrice Lumumba, il était inconcevable de rembourser cette dette à la Banque mondiale alors qu’elle avait été contractée par la Belgique pour exploiter le Congo belge.

    Les choses changent en 1965 : suite au coup militaire de Mobutu, le Congo reconnaît qu’il a une dette à l’égard de la Banque mondiale. Cette dette, en réalité, était due par la Belgique à la Banque mondiale.

    Le droit international est clair. Un cas comparable s’est présenté dans le passé et a été tranché par le Traité de Versailles. Lors de la reconstitution de la Pologne en tant qu’État indépendant après la première guerre mondiale, il a été décidé que les dettes contractées par l’Allemagne pour coloniser la partie de la Pologne qu’elle avait soumise ne seraient pas à charge du nouvel État indépendant. Le traité de Versailles du 28 juin 1919 stipulait : « La partie de la dette qui, d’après la Commission des Réparations (…), se rapporte aux mesures prises par les gouvernements allemand et prussien en vue de la colonisation allemande de la Pologne, sera exclue de la proportion mise à la charge de celle-ci… » [14]. Le Traité prévoit que les créanciers qui ont prêté à l’Allemagne pour des projets en territoire polonais ne peuvent réclamer leur dû qu’à cette puissance et pas à la Pologne. Alexander Nahum Sack, le théoricien de la dette odieuse, précise dans son traité juridique de 1927 : « Lorsque le gouvernement contracte des dettes afin d’asservir la population d’une partie de son territoire ou de coloniser celle-ci par des ressortissants de la nationalité dominante, etc., ces dettes sont odieuses pour la population indigène de cette partie du territoire de l’État débiteur » [15].

    Les choses changent en 1965 : suite au coup militaire de Mobutu, le Congo reconnaît qu’il a une dette à l’égard de la Banque mondiale. Cette dette, en réalité, était due par la Belgique à la Banque mondiale

    Le Traité de Versailles décrète également que l’empire allemand se voit retirer ses colonies africaines dont les dettes sont annulées. À propos de cela, Sack cite une partie de la réponse faite par les Alliés à l’Allemagne qui n’était pas disposée à accepter cette annulation de dettes car cela supposait que ce soit elle qui allait devoir payer cette dette. Les Alliés répondirent : « Les colonies ne devraient être astreintes à payer aucune portion de la dette allemande, et devraient être libérées de toute obligation de rembourser à l’Allemagne les frais encourus par l’administration impériale du protectorat. En fait, il serait injuste d’accabler les indigènes en leur faisant payer des dépenses manifestement engagées dans l’intérêt de l’Allemagne, et il ne serait pas moins injuste de faire peser cette responsabilité sur les Puissances mandataires qui, dans la mesure où elles ont été désignées par la Société des Nations, ne tireront aucun profit de cette tutelle. » [16]

    Cela s’applique intégralement aux prêts que la Banque a octroyés à la Belgique, à la France et à la Grande-Bretagne pour le développement de leurs colonies. En conséquence, la Banque mondiale et la Belgique ont agi en violation du droit international en faisant porter dans les années 1960 au Congo indépendant la charge de dettes contractées pour le coloniser.


    La dictature de Mobutu a bénéficié du soutien de la Belgique

    En plus des interventions militaires directes, la Belgique a envoyé au Congo pendant la dictature de Mobutu des hauts fonctionnaires qui l’ont conseillé. C’est le cas de Jacques de Groote qui, avant que Mobutu prenne le pouvoir, avait participé dans les premiers mois de 1960 à la table ronde belgo-congolaise préparant l’indépendance du Congo belge. Mobutu participait lui aussi à l’ouverture de la conférence de la Table ronde à Bruxelles. Entre avril 1960 et mai 1963, de Groote est l’assistant du directeur exécutif de la Belgique au FMI et à la Banque mondiale à Washington. Le 24 novembre 1965, Mobutu prend définitivement le pouvoir par un coup militaire en destituant le président Kasavubu. De mars 1966 à mai 1969, de Groote est conseiller économique du gouvernement de facto de Mobutu, il est également conseiller à la Banque nationale du Congo. Il joue un rôle actif dans la mise sur pied de la politique économique du pays ainsi que dans les négociations entre Mobutu, le FMI, la Banque mondiale et le gouvernement des États-Unis [17].

    Entre 1965 et 1981, le gouvernement zaïrois a emprunté environ 5 milliards de dollars à l’étranger et, entre 1976 et 1981, sa dette extérieure fait l’objet de quatre restructurations au Club de Paris pour un montant de 2,25 milliards de dollars. L’entièreté de cette dette correspond parfaitement au concept de dette odieuse, par conséquent elle est nulle

    De 1973 à 1994, Jacques de Groote a représenté la Belgique au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale. Il faisait partie du noyau de la classe politique belge tout en représentant les intérêts de celles-ci et de ses grandes entreprises privées dans les institutions internationales [18].

    A la fin des années 1970, un fondé de pouvoir du FMI, Erwin Blumenthal, banquier allemand, ancien responsable du département des Affaires étrangères de la Bundesbank, réalise un rapport accablant sur la gestion du Zaïre de Mobutu [19]. Il avertit les créanciers étrangers qu’ils ne doivent pas s’attendre à être remboursés tant que Mobutu est au pouvoir.

    Entre 1965 et 1981, le gouvernement zaïrois a emprunté environ 5 milliards de dollars à l’étranger et, entre 1976 et 1981, sa dette extérieure fait l’objet de quatre restructurations au Club de Paris pour un montant de 2,25 milliards de dollars (voir encadré sur l’évolution de la dette du Congo-Kinshasa pendant la dictature de Mobutu). L’entièreté de cette dette correspond parfaitement au concept de dette odieuse, par conséquent elle est nulle.

    La très mauvaise gestion économique et le détournement systématique par Mobutu d’une partie des prêts n’ont pas amené le FMI et la Banque mondiale à arrêter l’aide au régime dictatorial de Mobutu. Il est frappant de constater qu’après la remise du rapport Blumenthal, les déboursements effectués par la Banque augmentent [20] (ceux du FMI également mais ils ne sont pas repris dans le graphique). Manifestement, les choix de la BM et du FMI ne sont pas déterminés principalement par le critère de la bonne gestion économique. Le régime de Mobutu est un allié stratégique des États-Unis et d’autres puissances influentes au sein des institutions de Bretton Woods (par exemple, la France et la Belgique) tant que dure la guerre froide.


    CONGO-KINSHASA (ZAÏRE SOUS MOBUTU) :
     déboursements de la Banque mondiale

    Source : Banque mondiale, CD-Rom, GDF, 2001

    A partir de 1989-1991, avec la chute du Mur de Berlin suivie plus tard de l’implosion de l’Union soviétique, le régime de Mobutu perd de son intérêt. D’autant que dans beaucoup de pays d’Afrique (dont le Zaïre) se déroulent des conférences nationales qui mettent en avant la revendication démocratique. Les prêts de la BM commencent à diminuer pour cesser complètement au milieu des années 1990.

    Sous le régime de Mobutu (1965-1997), le FMI et la Banque mondiale furent un instrument au service de la politique et de la géostratégie américaine pour récompenser Mobutu de son appui dans la guerre froide.

    « Dans de nombreux cas, les prêts étaient destinés à corrompre des gouvernements pendant la guerre froide. Le problème n’était pas alors de savoir si l’argent favorisait le bien-être du pays, mais s’il conduisait à une situation stable, étant donné les réalités géopolitiques mondiales. »

    Joseph E. Stiglitz (économiste en chef de la Banque mondiale de 1997 à 1999,
    prix Nobel d’économie en 2001), in L’Autre mondialisation, Arte, 7 mars 2000

    De ce fait, le FMI et la Banque mondiale, au sein desquels de Groote occupait un poste de haut responsable, se sont rendus complices des exactions contre les droits humains, économiques, sociaux et culturels que le régime de Mobutu a commises dans la mesure où ils continuaient à assister ce système dictatorial qui, pourtant, n’a pas honoré tous ses engagements financiers, loin s’en faut.

    « La responsabilité morale des créanciers est particulièrement nette dans le cas des prêts de la guerre froide. Quand le FMI et la Banque mondiale prêtaient de l’argent à Mobutu, le célèbre président du Zaïre (aujourd’hui République démocratique du Congo), ils savaient (ou auraient dû savoir) que ces sommes, pour l’essentiel, ne serviraient pas à aider les pauvres de ce pays mais à enrichir Mobutu. On payait ce dirigeant corrompu pour qu’il maintienne son pays fermement aligné sur l’Occident. Beaucoup estiment injuste que les contribuables des pays qui se trouvaient dans cette situation soient tenus de rembourser les prêts consentis à des gouvernants corrompus qui ne les représentaient pas. »

    Joseph Stiglitz, La grande désillusion, 2002

    Les ponctions dans les caisses de l’État furent une source stable et abondante d’enrichissement pour le clan Mobutu, à travers trois catégories de détournements : les dépenses légales comme la dotation présidentielle (opérée hors de tout contrôle), les dépenses illégales dont fait mention le rapport Erwin Blumenthal [21] (ce rapport secret fut rendu public en 1982), indiquant qu’il est impossible de contrôler les transactions financières réalisées par l’État, le bureau présidentiel faisant peu de différence entre les dépenses publiques et les dépenses personnelles. Erwin Blumenthal identifia, dans son rapport, au moins sept comptes détenus dans des banques étrangères, lesquels étaient utilisés pour réaliser des transferts directs sur les comptes personnels de Mobutu ou pour corrompre des acteurs politiques. Le message d’Erwin Blumenthal était clair : « La corruption érigée comme système caractéristique du Zaïre avec ses manifestations les plus malsaines, sa mauvaise gestion et ses fraudes, détruira toutes les tentatives de ressaisissement et de restauration de l’économie zaïroise par les institutions internationales, les gouvernements « amis » et les banques commerciales. Certainement, il y aura de nouvelles promesses de Mobutu, (…) mais aucune (je répète : aucune) perspective n’est offerte aux créanciers du Zaïre de recouvrer l’argent qu’ils y ont investi dans un futur prévisible » [22].

    Depuis 1979, les principaux bailleurs de fonds du régime, très liés au FMI, avaient connaissance et conscience des pratiques frauduleuses et du risque qu’ils encouraient en continuant à prêter au régime Mobutu.

    Une troisième catégorie de détournements consiste, selon l’étude, en « dépenses mystérieuses ». Un des postes importants du budget de l’État (environ 18 %, d’après une étude de la Banque mondiale en 1989) est celui d’« Autres biens et services », un fourre-tout qui contient peu d’informations sur les affectations de ces dépenses. Selon les experts de la Banque mondiale, la majeure partie de cet argent fut utilisée, notamment, pour des dépenses somptuaires ainsi que pour l’achat de matériel militaire. Cette information permet de souligner que la Banque mondiale également était bien au courant de l’utilisation illicite qui était faite notamment de ses propres prêts.

    Depuis 1979, les principaux bailleurs de fonds du régime, très liés au FMI, avaient connaissance et conscience des pratiques frauduleuses et du risque qu’ils encouraient en continuant à prêter au régime Mobutu

    Vers le milieu des années 1970, il était clair que l’argent transféré au Zaïre sous forme de dons ou de prêts était automatiquement détourné de leur objet initial. Ou bien ces dons ou prêts étaient directement transférés sur des comptes étrangers à titre personnel [23], ou bien ils étaient investis dans des projets de prestige, inadaptés et/ou inutiles qui permirent l’enrichissement de nombreuses personnes mais sûrement pas l’industrialisation durable de l’économie. Par exemple, d’après l’Office des biens mal acquis (OBMA), institué à l’issue des travaux de la Conférence nationale, Mobutu aurait pu empocher une commission de 7 % sur la valeur du projet de la centrale hydro-électrique d’Inga. L’enquête n’a pu aboutir à cause des résistances officielles [24].

    J. de Groote pour le compte de la Belgique a activement soutenu le régime de Mobutu et est intervenu à plusieurs reprises pour améliorer les rapports entre le FMI, la Banque mondiale et Mobutu alors qu’il était très bien placé pour connaître dans le détail ce que dénonçait Blumenthal dans son rapport. Il avait également connaissance des très graves violations des droits humains auxquelles le régime de Mobutu se livrait.

    En 1994, en fin de mandat, le haut fonctionnaire représentant la Belgique au FMI, Jacques de Groote se déclarera satisfait de son action à l’égard du Congo Kinshasa alors que l’écrasante majorité du peuple congolais vivait dans une profonde misère, la répression et les assassinats d’opposants étaient la règle et l’économie était exsangue.

    ENCADRÉ : Évolution de la dette du Congo-Kinshasa pendant la dictature de Mobutu

    De 1965 à 1969, le stock de la dette extérieure [25] est passé de 32 millions US$ [26] à 159 millions US$. C’est en 1970 qu’arrive le premier tournant. En effet, en cette seule année, le stock de la dette a augmenté de 180 millions US$, soit multiplié par deux. Le deuxième tournant intervient en 1973, lorsque les cours du cuivre et d’autres matières premières s’envolent sur les marchés internationaux. Les ressources budgétaires et les réserves de change sont importantes, ce qui permet au régime d’emprunter massivement. Ce sera l’expansion fulgurante de grands projets coûteux à rentabilité lointaine. Jusqu’en 1979, le stock de la dette augmente d’un peu moins de 700 millions US$ en moyenne par an et est majoritairement privé. Le problème récurrent de cette période tient au fait que ces sommes étaient utilisées pour des investissements générateurs de ressources (cash) dans un très lointain et donc très incertain avenir.

    Ni le débiteur, ni le créancier n’ont respecté la discipline financière qui veut que les conditions de l’emprunt coïncident avec les caractéristiques du projet

    Les secteurs comme l’énergie, le transport, la communication de même que les travaux publics sont indispensables pour le développement d’un pays, car ils constituent les prémisses du développement d’activités productives. Toutefois, ces projets ne furent pas basés sur la rationalité économique tant au niveau de l’expertise, du financement que de l’exécution.

    Par exemple, les opérateurs zaïrois et, plus particulièrement, l’État zaïrois sollicitaient et obtenaient des organismes financiers (surtout privés) des crédits commerciaux onéreux et à court et moyen terme pour financer des projets dont la rentabilité ne sera visible qu’à très long terme. De tels investissements d’infrastructure devraient plutôt être financés par des emprunts dont le taux d’intérêt est faible, et surtout pas variable, et dont l’échéance de remboursement est la plus lointaine possible. Ce type de contrat n’existe réellement qu’entre les États, cette relation permettant des conditions privilégiées.

    Ni le débiteur, ni le créancier n’ont respecté la discipline financière qui veut que les conditions de l’emprunt coïncident avec les caractéristiques du projet. Par exemple dans le cas du barrage d’Inga, destiné à produire de l’électricité pour la totalité du Zaïre et des pays voisins, le financement résulta d’un prêt à moyen terme selon des conditions commerciales. Or, la construction du barrage mit près de dix ans et on aurait dû estimer sa rentabilité au moins vingt à trente ans après. Il en résulte que la dette ne pouvait être remboursée que par la poursuite de l’endettement.

    Petit à petit, la situation devient intenable et le Zaïre ne peut satisfaire les échéances de ses contrats d’emprunts. En plus des mauvais choix d’investissement, il faut ajouter l’augmentation des prix du pétrole ainsi que la diminution des prix du cuivre. Les pressions montent lorsque le Zaïre décide de stopper le paiement du principal et des intérêts de sa dette commerciale. Le FMI intervient et signe avec le Zaïre le premier programme de stabilisation qui comporte les conditionnalités habituelles telles que la dévaluation de la monnaie, la diminution des dépenses publiques et les garanties pour maintenir le service de la dette [27]. Ses créanciers lui permettent de différer les amortissements, en lui faisant ainsi bénéficier de rééchelonnements. Entre 1976 et 1981, la dette du Zaïre aura été traitée quatre fois au Club de Paris pour un montant total de 2,25 milliards US$ [28], et, entre 1976 et 1983, le Zaïre aura signé trois accords de Programme d’ajustement structurel avec le FMI. Il bénéficiera en 1983 d’un cinquième traitement de sa dette dont 1,490 milliards US$ auront été rééchelonnés.

    Il est intéressant de constater à ce stade, les largesses du FMI à l’égard d’un pays mauvais payeur et ne respectant pas ses engagements conditionnels.

    De 1979 à 1984, le stock de la dette augmente peu, le Zaïre essayant d’assurer le service de sa dette. Pendant cette période, le transfert financier est à peine positif. Les déboursements réalisés par les créanciers servent, en fin de compte, principalement à rembourser la dette.

    De 1984 à 1990, le stock augmente de 70 % en prix constants. Entre 1982 et 1988, le FMI accorde 600 millions US$ de prêts, la Banque mondiale 650 millions US$, les gouvernements occidentaux 3 milliards US$ et les banques commerciales refusèrent de continuer à prêter. Pendant cette période, en dépit des avertissements du représentant du FMI, Erwin Blumenthal, le Zaïre est considéré comme l’élève modèle du FMI [29]. Cette complaisance de l’étranger s’explique par des considérations politiques et géostratégiques. Ainsi, malgré les avertissements de l’Ambassadeur états-unien sur la difficulté de contrôler l’affectation des aides, le régime obtient toutes les allégeances du gouvernement américain et le Président Ronald Reagan demande de doubler l’aide militaire pour remercier Mobutu d’avoir soutenu les troupes américaines au Tchad [30]. En 1987, le FMI, sous pressions américaines, approuve un prêt d’ajustement structurel malgré les objections fortes des seniors du FMI. Au même moment, Mobutu permettait aux troupes américaines d’utiliser son territoire et ses bases pour ses opérations en Angola [31].

    Avant 1986, les sommes empruntées étaient principalement utilisées dans le remboursement de la dette et les possibilités d’investir furent faibles. Le budget d’investissement fut estimé à seulement 65 millions US$ en 1985 et il fut diminué, par la suite, à 40 millions US$. Plus tard les projets d’investissement recommencèrent à avoir la cote et le stock de la dette du Zaïre crût considérablement.

    A partir de 1990, le régime de Mobutu commence à être isolé de la scène internationale. La chute du mur de Berlin marque la fin de la guerre froide et l’allié Mobutu perd de son intérêt. A partir de ce moment, les déboursements se font rares et le transfert net tend à être négatif à partir de 1990, comme l’atteste un rapport de la Banque mondiale (1996) [32]. Selon ce même rapport, en 1994, le Zaïre paya 201 millions US$ de plus que ce qu’il reçut des institutions financières. En 1991, le FMI rompt les relations avec le Zaïre, la Banque mondiale fera de même en 1993. Sans nouveaux déboursements étrangers, le Zaïre ne dispose plus de liquidités suffisantes pour satisfaire au remboursement de sa dette et il suspend le service en 1994. Les intérêts et les pénalités seront capitalisés, gonflant le stock de la dette.

    La totalité de cette dette tombe sous le coup de la dette odieuse car elle a été contractée par la dictature de Mobutu. Elle aurait dû être entièrement annulée à la chute du régime de Mobutu.


    Les grandes entreprises privées belges ont systématiquement pu tirer avantage des relations de la Belgique avec le Congo

    L’extrait du discours suivant se passe de commentaire, il a été prononcé en 1986 par Jacques de Groote devant un parterre de chefs d’entreprise de Belgique et publié dans le Bulletin de la Fédération des Entreprises de Belgique :

    « Les avantages que la Belgique retire, comme tous les pays membres de la Banque mondiale, de sa participation aux activités des institutions du groupe, peuvent être mesurés par le flow back, c’est-à-dire le rapport entre, d’une part, le total des déboursements effectués par l’IDA (Association internationale de développement qui fait partie du groupe de la Banque mondiale) ou la Banque mondiale en faveur des entreprises d’un pays à l’occasion des contrats obtenus par ces entreprises et, d’autre part, les contributions de ce pays au capital de la Banque, ainsi qu’aux ressources de l’IDA. Le flow back, c’est donc un rapport entre ce qu’obtiennent les entreprises pour des ventes d’équipement ou des services de consulting et ce que la Belgique apporte comme contribution aux ressources de l’IDA et au capital de la Banque. Le flow back de la Banque mondiale vers les pays industrialisés est important et n’a cessé de s’accroître : il a progressé pour l’ensemble des pays industrialisés de 7 à 10 entre la fin de 1980 et la fin de 1984. C’est-à-dire que pour un dollar mis dans le système, les pays industrialisés en retiraient 7 en 1980 et 10,5 aujourd’hui. [33] »

    Après la fin de son mandat au FMI et à la Banque mondiale

    Dans une interview donnée à Béatrice Delvaux du journal Le Soir en mars 1994, à la fin de son mandat au FMI, Jacques de Groote se félicite du rôle qu’il a joué dans la décision de la Belgique de prendre le tournant néolibéral au cours des années 1980.

    Béatrice Delvaux : « Vous avez cependant de Washington joué un rôle majeur sur l’orientation de la politique économique belge. Vous avez ainsi apporté la caution du FMI au changement de cap économique du début des années 80, en lien étroit avec le groupe « de Poupehan [34] ? » J. de Groote répond : « Absolument et je n’en suis pas peu fier. J’en suis même fort satisfait. Nous avons à l’époque réalisé des études qui ont permis de dégager les grandes options de la politique économique belge, discutées ensuite avec Alfons Verplaetse [35] et différentes personnalités dont Wilfried Martens [36] ».

    L’attitude de la Belgique après la chute de Mobutu

    Après la chute de Mobutu, malgré les appels du CADTM et d’autres organisations, les autorités belges n’ont rien fait pour aider le peuple congolais à récupérer l’argent que Mobutu et son clan avait mal acquis et placé en Belgique sous la forme de biens immobiliers ou mobiliers (liquides). Pourtant un pays comme la suisse avait fait des pas sérieux pour une fois dans cette direction. Mais les liens entre la classe dirigeante belge et le clan de Mobutu était tellement fort que rien de concluant n’a été fait alors que certains magistrats essayaient d’agir dans le bon sens.

    Ensuite, la Belgique a participé à une opération de blanchiment de la dette odieuse accumulée par Mobutu. Au lieu de soutenir qu’il fallait l’annuler car illégitime, la Belgique s’est prêtée à la mise en place d’un mécanisme complexe où le peuple congolais était le perdant et les créanciers complices de l’ancien régime étaient gagnant.

    Éric Toussaint

     

    Source des 2 annexes :

    Éric Toussaint, « Réponse à la lettre de Philippe, roi des Belges, sur les responsabilités de la Belgique dans l’exploitation du peuple congolais »
    https://www.cadtm.org/Reponse-a-la-lettre-de-Philippe-roi-des-Belges-sur-les-responsabilites-de-la

    Notes :

    [1Colette Braeckman, « Congo La mort de Lumumba Ultime débat à la Chambre sur la responsabilité de la Belgique dans l’assassinat de Patrice Lumumba Au-delà des regrets, les excuses de la Belgique REPERES La vérité comme seule porte de sortie Van Lierde l’insoumis », publié le 6 février 2002 https://plus.lesoir.be/art/congo-la-mort-de-lumumba-noir-ultime-debat-a-la-chambre_t-20020206-Z0LGFG.html

    [2Félix Roland Moumié (1925-1960), dirigeant de la lutte anti colonialiste et anti impérialiste au Cameroun a été assassiné sur ordre de la France à Genève le 3 novembre 1960.

    [3Saïd Bouamama, Figures de la révolution africaine, La Découverte, 2014, 300 p.

    [4Voir le résumé de l’intervention de Jean Van Lierde lors d’une conférence publique réalisée à Bruxelles en octobre 1995 pour rendre hommage à Ernest Mandel http://www.ernestmandel.org/new/sur-la-vie-et-l-œuvre/article/dernier-hommage-a-ernest-mandel

    [5Saïd Bouamama, Figures de la révolution africaine, La Découverte, 2014, p. 160-177.

    [6Philippe Decraene, « L’Afrique noire tout entière fait écho aux thèmes panafricains exaltés à Accra » in Le Monde diplomatique, février 1959 https://www.monde-diplomatique.fr/1959/02/DECRAENE/22920

    [7The Assassination Archives and Research Center, Interim Report : Alleged Assassination Plots Involving Foreign Leaders, III, A, Congo. http://www.aarclibrary.org/publib/church/reports/ir/html/ChurchIR_0014a.htm consulté le 15 janvier 2021

    [8Saïd Bouamama, Figures de la révolution africaine, La Découverte, 2014, p. 160-177.

    [9« Les aveux du meurtre de Patrice Lumumba », https://www.thomassankara.net/les-aveux-du-meurtre-de-patrice-lumumba/

    [10Eric Toussaint, Banque mondiale : le Coup d’Etat permanent. L’Agenda caché du Consensus de Washington, coédition CADTM / Syllepse / CETIM, Liège/Paris/Genève, 2006, 310 pages. https://cadtm.org/Banque-mondiale-le-coup-d-Etat
    Editions en langues étrangères :
    - Banco mundial : el golpe de estado permanente Editorial Viejo Topo (Barcelona), 2007 ; Editorial Abya-Yala (Quito), 2007 ; Editorial del CIM, Caracas, 2007 ; Editorial Observatorio DESC, La Paz, 2007.
    - World Bank : a never-ending coup d’Etat Editorial VAK (Mumbai-India), 2007.
    - The World Bank : A Critical Primer, Pluto Press, Michigan University Press, Between The Lines, David Philip, London, Michigan, Toronto, Cape Town.
    Une édition en japonais vient de paraître.

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