• François RUFFIN

    Le ministre de l’Intérieur n’est pas devant, mais derrière. Il court après les policiers. Il se tait lorsqu’une députée est jetée à terre. Et il laisse la police à une forme d’autogestion chaotique, entre syndicats, hiérarchie, préfecture. Cette désertion du politique, c’est un symptôme. D’une « classe dirigeante » impuissante à « diriger », qui ne fait plus que « dominer ».

    « Comme la police n’est plus dirigée, c’est désormais elle qui dirige ». Je pointais cela, l’année dernière, dans mon rapport parlementaire : la désertion du politique.

    « Y a-t-il un pilote dans la police ? Je m’interrogeais. Y a-t-il un ministre à l’Intérieur ? Ou bien, en est-on à une autogestion chaotique, entre syndicats, hiérarchie, préfecture, sans cap politique fixé d’en haut ? »

    Les événements récents en témoignent, jusqu’à la caricature : le ministre n’est pas devant, mais derrière. Le mardi, il court après les syndicats de policiers, lors d’une manifestation où il se fait huer. Le jeudi d’après, c’est ma collègue députée Bénédicte Taurine qui, lors d’un rassemblement, est jetée à terre, un fait inédit, et sans une réaction derrière, ni de l’Intérieur ni de Matignon.

    Et il en est ainsi depuis près de trois ans, depuis les Gilets jaunes – dont il faut rappeler le bilan : 27 éborgnés, 5 mains arrachées, 321 crânes ouverts, et deux morts. Depuis cette crise, le politique est « à la remorque », muet devant les policiers, les approuvant ou les couvrant, levant parfois un petit doigt, timidement, avant de se rétracter face à un haussement de sourcil syndical.

    Mon collègue de droite Guillaume Larivé le disait autrement, en Commission des lois :

    « Bien sûr, nous soutenons les forces de l’ordre et nous sommes conscients des difficultés de leur mission. Mais elles doivent être commandées. La chaîne hiérarchique comprend les gradés, les officiers, les commissaires dans la police, les sous-officiers et des officiers dans la gendarmerie, au bout se trouve le ministre de l’Intérieur. Je plaide pour le commandement, qui implique de savoir sanctionner, de dégager des lignes directrices de doctrine, de reconnaître parfois des errements et de les corriger [... ] Le ministre de l’Intérieur ne doit pas être derrière les forces de l’ordre. Il est là pour être devant et les diriger. Au vu des événements des dix-huit derniers mois, le ministère de l’Intérieur devrait engager une réflexion sur d’éventuelles évolutions de doctrine et d’organisation. Je souhaite une chaîne hiérarchique qui assume de sanctionner lorsqu’il y a des errements, qui assure un bon enseignement et qui vérifie que la force est employée de manière légale. Il faut un rendez-vous d’actualisation de la doctrine au sein de la police nationale en 2020. »

    Sans reprise en main, la police est la bride sur le cou, en une forme d’autogestion décomposée. L’absence du politique laisse un grand vide, que les syndicats, et les plus incendiaires des syndicats, vient occuper.

    Faute de Beauvau, la police part à vau-l’eau.

    ***

    Lors de mes auditions, c’est une institution en crise que j’ai découverte.

    Faut d’un cap, d’abord. Ou alors, des caps successifs, simultanés, parfois opposés. Qui ont désorienté, plus qu’orienté : « Quelle police voulons-nous ? s’interrogeaient – et m’interrogeaient – les représentants policiers. Pour quoi faire ? Du chiffre ou de la proximité ? »

    Aucun discours fort, depuis Sarkozy, pour tracer un horizon. Si bien que la politique du chiffre, autrement appelée la « batonnite » – « Comme les écoliers, on rentre au commissariat, on fait des bâtons dans nos cahiers. Une, deux, trois interpellations. Il vaut mieux arrêter deux shiteux qu’un trafiquant, c’est mieux pour les statistiques... » – la politique du chiffre demeure, bien que contestée, tempérée.

    Des tas de réformes se sont pourtant succédées. « Le nouveau management » est arrivé, qui a cassé l’organisation habituelle, traditionnelle, du commissariat – sans fixer d’autre but qu’une vague « productivité ». Comme le résume un officier : « L’esprit “Maison police” a disparu ». Des divisions se sont produites, des divisions horizontales : « Les commissaires sont passés de “chef de service” à “manager de service” », produisant une fracture d’avec leurs hommes.

    D’autant qu’entre les deux, un maillon est presque supprimé : « Les relais, ce sont les brigadiers, les chefs d’équipe. C’est le contremaître de la police : il a un pied sur le terrain et un pied dans l’état-major ». C’est le brigadier qui fait le lien entre le haut et le bas, qui donne une cohésion à l’ensemble. Son absence, ou son effacement, en font le chaînon manquant.

    Les policiers sont atomisés, « chacun dans son couloir »

    « Je me souviens, quand j’ai commencé ma carrière il y a trente ans, un fonctionnaire était désigné à tour de rôle pour faire le café et les sandwichs pour tout le monde. Vous aviez une salle conviviale, où tout le monde venait, on faisait l’appel, on prenait nos consignes, et ensuite on allait tous dans cette salle de repos [...] Tout ça a été supprimé parce que “effectifs, effectifs”, il faut être rentable, etc. Du coup, vous n’avez plus ce rapport humain, vous avez des machines à café, un distributeur de plats tout préparés, un micro-ondes... Aujourd’hui, ces temps communs n’existent plus. »

    Les « temps communs » n’existent plus, mais le temps lui-même « dans la police est une denrée rare ». Le temps manque, pour « faire les deux heures de sport, pourtant obligatoires, chaque semaine ». Le temps manque, encore davantage, pour réfléchir, s’interroger sur ses missions, ses priorités. Le temps manque, surtout, pour « programmer des formations : si un collègue part, tout de suite on met le service en difficulté ».

    Et les manifestations, comme un genre de grand-messe, avec ce paradoxe que nous entrevoyons : la toute-puissance est d’autant plus proclamée, martelée, que les policiers sont minés par une fragilité. Il faut afficher l’esprit de corps, d’autant plus quand ce corps se délite, quand ses membres s’atomisent.

    ***

    Quel intérêt, pour nous, d’ausculter ce « malaise » ? Pourquoi évoquer ces salles de pause, ce temps manquant, cette solidarité émiettée, cette formation lacunaire, cette hiérarchie intermédiaire ?

    Parce que, au fil de nos auditions, j’ai éprouvé le sentiment d’une désorganisation, qui se lit jusque dans des détails.

    Qu’on prenne le plaquage ventral – qui a provoqué la mort, entre autres, de Cédric Chouviat. Quelle est la doctrine ? Cette pratique est-elle autorisée, interdite ? La Direction de la Formation (DCRFPN) nous déclare d’abord que « la pression sur la cage thoracique est prohibée », que « la pression sur les cervicales est interdite depuis 2008 et ne s’exerce que sur les omoplates, laissant l’abdomen sans pression pour permettre une respiration ventrale sans contrainte ». Il ajoute ensuite que « le policier peut s’allonger intégralement sur la personne : la pression est répartie, elle ne s’exerce pas sur un point particulier, et permet la respiration. » C’est déjà une ambiguïté : il y a bien une pression sur la cage thoracique et l’abdomen.

    Mais cette incertitude est renforcée par une note, datée du 8 octobre 2008, délivrée par le chef de l’IGPN : « La compression – tout particulièrement lorsqu’elle s’exerce sur le thorax ou l’abdomen – doit être la plus momentanée possible et relâchée dès que la personne est entravée par les moyens réglementaires et adaptés. » La pression sur les voies respiratoires est donc admise. Encadrée, certes, mais admise.

    Ce flou dans la doctrine se traduit, dans les faits, par des « pratiques hétérogènes ». Et l’on peut citer ici, les cas, tragiques, de Mohamed Boukrourou, Mohamed Saoud, Lamine Dieng, Amadou Koumé, et bien sûr Cédic Chouviat, laissés longuement dans cette position, et qui y ont perdu la vie.

    J’établis un lien entre la doctrine floue de la police et ces « pratiques hétérogènes ». J’établis un lien avec la formation initiale raccourcie, la formation continue réduite à zéro. J’établis un lien avec le flottement dans le commandement.

    Que l’on compare, sur le placage ventral toujours, avec la gendarmerie nationale. Le colonel, chef du bureau de la formation, nous affirme que « ni le décubitus ventral ni le pliage ventral ne sont enseignés ni appliqués dans la gendarmerie ». Il nous remet le mémento d’intervention professionnelle, et nous montre, page 124, « l’immobilisation au sol avec un contrôle par l’épaule réactif ». Était mentionné en rouge, au-dessus : « Cette technique d’immobilisation se réalise sans exercer de pression thoracique ».

    Voilà qui, dans la doctrine, marquait davantage de clarté.

    ***

    Cette désertion du politique, qui ne fixe plus de cap, plus de consigne, ne date pas d’aujourd’hui. Le ministre de l’Intérieur se vit, par tradition, Pierre Joxe excepté, sans doute, comme « le premier flic de France » : il fait corps avec les policiers, il jure quittant la place Beauveau « je vous ai défendus à chaque instant », il promet à son entrée en fonction « je serai le premier d’entre vous », il se donne pour mission de « vous soutenir, de vous faire confiance et de vous protéger » (dixit Manuel Valls). Bien moins de « contrôler » ses hommes. Et même plus de les guider, de les orienter.

    A-t-on déjà entendu un ministre de l’Éducation déclarer, « je suis le premier prof de France », annoncer « je serai le premier d’entre vous », se donner pour mission de « vous soutenir, de vous faire confiance et de vous protéger » ? Non, il vient pour « réformer », pour « dégraisser le mammouth », n’hésite pas à remettre en cause la corporation, à se heurter aux syndicats – et dans une certaine mesure, c’est sans doute plus sain ainsi.

    Emmanuel Macron, avec ses ministres successifs, Gérard Collomb, Christophe Castaner, Gérald Darmanin, n’ont pas inventé ce suivisme, ce laisser-aller. Mais il faut voir la nouveauté : leur silence, leur absence, est désormais le fruit d’une dépendance.

    « Les policiers ont assuré la pérennité de ce gouvernement », déclare ainsi Linda Kebbab, déléguée nationale de FO-Police. Et elle remettait les couverts un mois plus tard : « Des milliers de collègues nous disent : “Il y a quelques semaines, on l’a sorti d’un pétrin au théâtre, il y a quelques semaines on a permis à la République de tenir debout quand sa stratégie politique était en train de faire chanceler la République” »

    Et c’est la stricte vérité : à l’automne 2018, le pouvoir a tenu par sa police. À qui, dans la tourmente, il a laissé les coudées franches.

    « Il y a une responsabilité politique, note le sociologue Sébastian Roché : la décision d’aller à la confrontation, prise début décembre dernier. Une stratégie de communication est mise en place parallèlement, reposant d’une part sur l’idée que “la police fait son travail”, et d’autre part sur la diabolisation des manifestants. »

    Quand, dans une allocution officielle, le Président de la République désigne les Gilets jaunes comme « une foule haineuse », des « factieux », des « séditieux », des « complices du pire », que fait-il ? Il les dénonce comme des ennemis. Il les expulse du corps national, sinon de la commune humanité, et leurs corps ne sont plus alors protégés. Ce que le préfet Didier Lallement traduit en « camps » : non plus un même peuple, mais deux « camps », et avec la police clairement d’un côté.

    Toutes les polices.

    Les unités spécialisées dans le maintien de l’ordre, mais également les compagnies départementales d’intervention, les brigades anti–criminalité, les gardiens de la paix, les sous-officiers en charge des violences conjugales, etc. Et là encore, envoyer toutes les unités, c’est un choix politique.

    Avec, surtout, un changement d’intention : non plus seulement contenir, mais intervenir, dans les manifestations. « La Bac, leur vision du monde », compare David Dufresne, « c’est la délinquance, l’émeute. Ils sont, par définition même, “anti-criminalité”. Dans une manifestation, pour eux, un Gilet jaune ou un étudiant, ce n’est pas un contestataire : c’est un délinquant. Alors que, à l’inverse, les CRS et les gendarmes mobiles ne sont pas faits pour interpeller les gens, mais pour les encadrer. Il n’y a pas eu d’ordre pour dire : “Allez au massacre”, mais il y a eu une mise en scène qui disait : “C’est la guerre”. Le discours politique, c’était : “Allez-y, on vous couvre.” »

    Et ils seront couverts.

    C’est le déni, par le Chef de l’État lui-même : « Ne parlez pas de répression ou de violences policières, ces mots sont inacceptables dans un État de droit » (7 mars 2019). Comme si, l’inacceptable, ce n’était pas les violences elles-mêmes !

    « Je n’ai jamais vu un policier ou un gendarme attaquer un Gilet jaune » (Christophe Castaner, 14 janvier 2019).

    « Il faut arrêter de parler de violences policières, je ne connais pas de policier qui attaque des manifestants » (Christophe Castaner, 19 mars 2019).

    « Nous n’avons pas de regret sur la façon dont nous avons mené l’ordre public et la sécurité publique. Les choses se sont quand même globalement bien passées en matière d’ordre public. Ce n’est pas parce qu’une main a été arrachée, parce qu’un œil a été éborgné, que la violence est illégale. Je ne présente pas d’excuses, je m’en remets à la justice de mon pays. » (Laurent Nunez, 2 juin 2019).

    Et qu’importe les conclusions de trois rapporteurs des Nations unies, de la commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, ou de la Haute-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU.

    ***

    Cette dépendance du politique au policier, je veux, pour finir, la replacer dans un temps plus long, repartant de la citation d’Antonio Gramsci :

    « La crise moderne est liée à ce que l’on appelle “crise d’autorité”. Si la classe dominante a perdu le consentement, c’est-à-dire si elle n’est plus “dirigeante”, mais seulement “dominante”, et seulement détentrice d’une pure force de coercition, cela signifie précisément que les grandes masses se sont détachées des idéologies traditionnelles, qu’elles ne croient plus à ce en quoi elles croyaient auparavant. »

    « Mondialisation », « croissance », « compétitivité », qu’on nous serine depuis un demi-siècle, l’idéologie traditionnelle de nos élites s’est usée. Les gens n’y croient plus, ils s’en sont détachés, n’y consentent au mieux que par inertie, et parfois se révoltent. Faute d’entrainer par l’enthousiasme, par l’envie, il ne reste à la classe dominante que la « pure force de coercition ».

    Nous sommes dans ce moment de l’histoire. À nous, désormais, de produire un rattachement à autre chose, à une espérance, à un contre-projet de société.

    »» https://blogs.mediapart.fr/ruffin-francois/blog/310521/y-t-il-un-pilot...
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  • La petite et très densément peuplée bande de Gaza sous le feu des bombardiers F-35


    Paru le 18 mai 2021 sur Il manifesto


    Le porte-parole des Forces israéliennes Zilberman, annonçant le début du bombardement de Gaza, a spécifié que “prennent part à l’opération 80 chasseurs, y compris les F-35  Puissants” (The Times of Israel, 11 mai 2021). C’est officiellement le baptême du feu du chasseur de cinquième génération de la société étasunienne Lockheed Martin, à la production duquel participe aussi l’Italie en tant que partenaire de second niveau.

    Israël, qui a déjà reçu des USA 27 F-35, a décidé en février dernier d’en acheter non plus 50 mais 75. À cette fin le gouvernement a décrété une allocation ultérieure de 9 milliards de dollars : 7 provenants de l’ ”aide” militaire gratuite de 28 milliards concédés par les USA à Israël, 2 concédés comme prêt par la Citibank étasunienne. Tandis que les pilotes israéliens de F-35 sont entraînés par l’U.S. Air Force en Arizona et en Israël, le Génie de l’US Army construit en Israël des hangars spéciaux renforcés pour les F-35, adaptés à la fois pour la plus grande protection des chasseurs à terre, et pour leur décollage rapide quand ils partent à l’attaque. En même temps les industries militaires israéliennes (Israel Aerospace et Elbit Systems), en étroite collaboration avec Lockheed Martin, augmentent la puissance du chasseur, rebaptisé “Adir” (Puissant) : surtout dans sa capacité de pénétrer les défenses ennemies et son rayon d’action, qui a été presque doublé. Capacités certes non nécessaires pour attaquer Gaza. Pourquoi alors emploie-t-on contre les Palestiniens les chasseurs les plus avancés de cinquième génération ? Parce que cela sert à tester les F-35 et les pilotes dans une action guerrière réelle, en utilisant les maisons de Gaza comme cibles du polygone de tir. Peu importe si, dans les maisons-cibles, se trouvent des familles entières.

    Les F-35 A, qui viennent s’ajouter aux centaines de chasseurs-bombardiers déjà fournis par les USA à Israël, sont projetés pour l’attaque nucléaire, notamment avec la nouvelle bombe B61-12 que les États-Unis, outre les baser sous peu en Italie et dans d’autres pays européens, fourniront aussi à Israël, unique puissance nucléaire au Moyen-Orient, avec un arsenal estimé à 100-400 armes nucléaires. Si Israël double le rayon d’action des F-35 et va recevoir des USA 8 avions citernes Pegasus de Boeing pour l’approvisionnement en vol des F-35, c’est parce qu’il se prépare à déclencher une attaque, y compris nucléaire, contre l’Iran. Les forces nucléaires israéliennes sont intégrées au système électronique OTAN, dans le cadre du “Programme de coopération individuel” avec Israël, pays qui, bien que n’étant pas membre de l’Alliance, est intégré avec une mission permanente dans le quartier-général de l’OTAN à Bruxelles. Dans le même cadre, l’Allemagne a fourni à Israël 6 sous-marins Dolphin modifiés pour le lancement de missiles nucléaires (comme a documenté  Der Spiegel en 2012).

    La coopération militaire de l’Italie avec Israël est devenue loi de la République (Loi 17 mai 2005 n° 94). Elle stipule une coopération tous azimuts, que ce soit dans les forces armées ou les industries militaires, y compris des activités qui restent secrètes parce que soumises à l’”Accord de sécurité” entre les deux parties.  Israël a fourni à l’Italie le satellite Opsat-3000, qui transmet des images de très haute résolution pour des opérations militaires dans des théâtres de guerre lointains. Le satellite est relié à trois centres en Italie et, en même temps, à un quatrième centre en Israël, pour preuve de la collaboration de plus en plus étroite entre les deux pays. L’Italie a fourni à Israël 30 chasseurs Aermacchi de la société Leonardo, pour l’entraînement des pilotes. Maintenant elle peut lui fournir une nouvelle version, le M-346 FA (Fighter Attack), qui -précise Leonardo- sert à la fois pour l’entraînement et pour des “missions d’attaque au sol avec des munitions de chute de 500 libbres et des munitions de précision capables d’augmenter le nombre d’objectifs à frapper simultanément”. La nouvelle version du chasseur -souligne Leonardo- est particulièrement adaptée à des “missions en zones urbaines”, où des bombardiers lourds “sont souvent utilisés dans des missions peu payantes et avec de forts coûts opérationnels”. L’idéal pour les prochains bombardements israéliens sur Gaza, qui pourront être effectués avec “un coût à l’heure de vol se réduisant jusqu’à 80%”, et seront très “payants”, c’est-à-dire tueront beaucoup plus de Palestiniens.

    Manlio Dinucci

    Source: https://ilmanifesto.it/gli-f-35-bombardano-gaza/

    Traduit de l’italien par M-A.                                                                                                                PatrizioLes F-35 bombardent Gaza | Arrêt sur Info (arretsurinfo.ch)

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    Paru le 18 mai 2021 sur  The Unz Review sous le titre Gaza Is Better Than Auschwitz


    Comme une adolescente, kidnappée et enfermée dans une cave par un maniaque, griffe son horrible visage lubrique avec ses ongles pointus, Gaza envoie ses roquettes artisanales à Tel Aviv.  Elles ne peuvent pas faire beaucoup de dégâts ; ce ne sont que des morceaux de fer rouillé, dangereux dans le cas improbable d’un impact direct, mais elles ont réveillé la bête dans le monstre. Il lui a soigneusement retiré tout objet pointu à sa portée, il l’a affamée pendant des années pour la rendre placide et docile, il s’est assuré qu’elle n’aurait aucune chance de voir ou de gagner sa liberté, et tout à coup, une douleur si terrible, des griffures si profondes ! J’ai le droit de me défendre, crie-t-il tout en déclenchant ses jets F-16 pour la bombarder jusqu’à a ramener à l’âge de pierre ; et son acolyte, le sénile président des États-Unis, répète après lui : il a le droit de se défendre ! Tant qu’elle l’égratigne, il peut et doit la gifler ! Pas de cessez-le-feu tant qu’elle n’aura pas été forcée d’obéir ; et les États-Unis opposent leur veto à la résolution du Conseil de sécurité soutenue par 15 des 16 membres. Pour plus de sécurité, la Maison Blanche a approuvé la vente d’armes de précision à Israël pour la somme de 735 millions de dollars, afin qu’ils soient en mesure de faire un 11 septembre dans n’importe quelle tour de leur choix, et pas seulement à New York. Et ils ont utilisé ces armes à bon escient.

    Juifs israéliens dansant de joie devant les flammes d’al Aqsa: Voir la vidéo en cliqant ici

    La résolution à laquelle « nous » avons opposé notre veto disait ce qui devait être fait immédiatement. Israël devait cesser de bombarder Gaza, s’abstenir d’interférer avec les lieux saints, arrêter de s’emparer des maisons et des terres palestiniennes. Les États-Unis ont refusé d’approuver cela. C’est loin d’être suffisant : la fille violée devrait être libérée de la cave où elle est enfermée. Autrement dit, les Palestiniens devraient être autorisés à se déplacer librement sur leurs propres terres. L’armée israélienne devrait quitter les terres palestiniennes. Le blocus de Gaza devrait être levé. Un goy et un juif devraient avoir les mêmes droits, comme aux États-Unis. Toutes les lois d’apartheid devraient être rendues nulles et non avenues.  La dignité humaine devrait être respectée. Après quoi la fille devrait également être autorisée à vivre en paix. Les terres et les maisons volées devraient être restituées à leurs propriétaires légitimes, les réfugiés devraient être rapatriés et des élections libres devraient avoir lieu. Mais on en est encore très loin.

    Mes amis et collègues pensaient que les Palestiniens de Gaza pouvaient infliger une défaite à Israël, ou du moins causer une douleur considérable au maniaque. Hélas, pas encore. Certes, les Palestiniens améliorent leur capacité de réaction. Lors de la première Intifada (1987), ils avaient utilisé des pierres contre l’armée ; lors de la deuxième Intifada (2001), ils ont utilisé des fusils ; lors de cette troisième Intifada (2021), ils utilisent des roquettes. Mais ils sont vaincus à chaque fois, et leur vie empire à chaque défaite. Avant la première Intifada, les Palestiniens pouvaient se déplacer librement ; avant la deuxième Intifada, ils avaient leur autonomie en Cisjordanie ; maintenant, ils n’ont rien qui en vaille la peine ; et nous verrons ce qui va leur être enlevé après le présent cycle de lutte. C’est pourquoi, bien que la position palestinienne soit parfaitement insupportable, les Palestiniens ordinaires de Cisjordanie ne sont pas si enthousiastes à l’idée d’engager une lutte armée contre un ennemi si redoutable. Ce sont les jeunes désespérés, qui ne voient pas d’avenir digne d’être vécu, qui s’engagent dans la lutte.  Et Gaza, cette prison à ciel ouvert administrée par les prisonniers, s’est engouffrée dans la brèche. Pour les Gazaouis, il y a peu de différence entre une vie qui est un enfer et une mort qui pourrait être préférable. Ils sont sévèrement punis pour leur action audacieuse.

    Les juifs d’Israël n’ont pas beaucoup souffert, jusqu’à maintenant, mais plus que prévu. Leur célèbre intelligence leur a encore fait défaut. Le Shabak, le service de renseignement interne, avait prédit que Gaza ne répondrait pas par des actions autres que des protestations contre l’accaparement des terres à Jérusalem et l’invasion de la mosquée al-Aqsa. Ils avaient tort. Le Shabak était certain que Gaza n’avait pas de roquettes capables d’atteindre Tel Aviv, ou seulement quelques-unes, dans le pire des cas. Ils se sont encore trompés. Le Shabak ne s’attendait pas à ce que les Palestiniens d’Israël complètement apprivoisés, les citoyens de seconde zone de l’État juif, se révoltent. Mais c’est arrivé.

    Le centre de ce soulèvement est Lydda (Lod), la ville de Saint-Georges ; le saint est enterré ici, dans la belle vieille église orthodoxe. En vertu de la résolution de partage des Nations unies de 1947, cette ville palestinienne était censée faire partie de l’État palestinien, mais les Juifs l’ont occupée, ont massacré ses habitants, ont expulsé les survivants et l’ont repeuplée de Juifs nord-africains fraîchement importés. Pourtant, une minorité palestinienne non négligeable a survécu et s’est accrochée à ses maisons. Après des années de terribles discriminations, les voilà qui se révoltent contre leurs maîtres juifs, pour la première fois depuis 1948. La même chose s’est produite à Jaffa et Acre, des villes à l’histoire similaire.

    Pogroms contre les Palestiniens: Voir la vidéo ici

    Les bandes de militants armés Juif israéliens, assistés par la police, ont mené un pogrom anti-arabe classique, comme le faisaient dit-on les cosaques contre les Juifs au début du vingtième siècle.  Ils ont brisé des vitrines, brûlé des magasins, incendié des appartements arabes ; ils ont rassemblé des Arabes dans la rue. De tels pogroms ont eu lieu dans tout Israël, même dans la ville juive de Bat Yam, où un Arabe tenait un glacier salon de thé depuis des années. Il a été complètement détruit. Un enfant arabe a été brûlé (pas mortellement) par un cocktail Molotov lancé par un militant juif. Des pogroms avaient eu lieu il y a plus de cent ans en Ukraine (et jamais en Russie proprement dite), mais les écrivains russes se lamentaient et ils  exprimaient leur solidarité avec les Juifs qui souffraient. Aujourd’hui, presque aucun écrivain juif n’a exprimé sa tristesse ou sa solidarité avec les Arabes. Les Arabes israéliens, c’est-à-dire les Palestiniens ayant la citoyenneté israélienne, se sont mis en grève nationale aujourd’hui (mardi) pour soutenir leurs frères privés de leurs droits. La Cisjordanie se réveille également.

    Les centaines de martyrs palestiniens ont créé une énorme vague d’empathie pour le peuple qui souffre. Des manifestations massives ont eu lieu à New York, à Paris, à Londres et ailleurs. Les Arabes des pays arabes ont également manifesté partout où ils étaient autorisés à le faire. Bien sûr, Israël se moque des manifestations à l’étranger ; ils sont habitués aux condamnations. Cela fait partie de l’expérience juive, d’être condamné pour de très bonnes raisons. Les Juifs israéliens aiment prétendre qu’il n’y a pas de raison du tout, juste de « l’antisémitisme », mais cette affirmation sonne faux face aux enfants assassinés de Gaza. Ces juifs israéliens sont condamnés parce qu’ils méritent d’être condamnés. Seul un antisémite enragé dirait que Gaza c’est pire qu’Auschwitz. Non, c’est mieux, mais tout juste. Et cela dure depuis plus longtemps, année après année, sans fin en vue.

    Et cette guerre a enfin réveillé l’empathie du monde : c’était une raison primordiale pour l’attaque audacieuse de Gaza. Maintenant, un retour en arrière rapide s’impose. En apparence, les événements actuels ont commencé il y a plus d’une semaine, lorsqu’un tribunal israélien (probablement la plus immorale des institutions juives) a décidé d’expulser certaines familles palestiniennes de leurs maisons à Jérusalem-Est et de donner les bâtiments au Ku Klux Klan juif. Les manifestants ont été frappés par la police et la gendarmerie ; parmi les gens tabassés, il y avait un député (membre du Parlement/Knesset) du parti communiste, juif d’origine, qui soutenait les Palestiniens.

    Puis, pendant les derniers jours du Ramadan, la police et l’armée israéliennes ont envahi la mosquée al-Aqsa. Ils ont largué des centaines de grenades de choc sur les fidèles ; ces grenades ont produit une pluie d’étincelles. Certains arbres dans l’enceinte de la mosquée ont pris feu. À ce moment-là, des milliers de militants juifs se sont rassemblés devant le Mur des Lamentations, au pied d’al-Aqsa. Lorsqu’ils ont vu le feu et la fumée s’élever de la cour, ils ont supposé que la mosquée était en feu, et ils ont éclaté en acclamations et chants triomphaux, appelant la vengeance de leur dieu sur les goyim.

    C’est à ce moment-là que le gouvernement de Gaza (les Israéliens préfèrent l’appeler « Hamas », du nom du plus grand parti ; de même, nous pourrions appeler le gouvernement israélien « le régime du Likoud ») a lancé son ultimatum : mettez fin à votre attaque contre la mosquée, ou nous enverrons nos missiles sur vos têtes. Les Israéliens ont rigolé, Gaza a répondu, et la mini-guerre a commencé. On pourrait dire que Gaza a été trop téméraire, en s’attaquant au monstre : elle n’a pas de défense aérienne, l’armée de l’air israélienne pouvait frapper, et a effectivement tué les habitants par centaines et détruit leurs maisons.

    Mais il s’agit là des grandes lignes de micro-événements ; cependant, faisons un zoom arrière et considérons la situation dans son ensemble. Trump et Kushner ont forcé les États arabes à « normaliser » leurs relations avec Israël, créant une déconnexion totale entre les problèmes palestiniens et les États arabes. Les Palestiniens ont dû se battre pour revenir à l’ordre du jour.  Sinon, ils auraient été oubliés. L’attaque juive contre al-Aqsa leur a fourni une bonne ouverture pour entrer en guerre et remettre leur cause à l’ordre du jour. Cette décision a été prise pour que les Palestiniens ne soient pas oubliés. Oui, les gens chuchotaient « Vous savez que ce maniaque garde une adolescente enfermée dans sa cave comme esclave sexuelle ? » et on leur répondait : « C’est de l’histoire ancienne ! Tout le monde le sait mais c’était il y a longtemps, et il est probable qu’elle s’y est habituée et ne veut plus sortir ! ». La fille doit griffer le salopard même si ça doit lui coûter d’être battue, juste pour vous rappeler son terrible destin.

    Agrandissons encore l’image. La seule force capable d’influencer radicalement les événements c’est l’Iran. C’est le seul État où la résistance est encore forte. L’Irak a été brisé par l’invasion américaine de 2003, la Syrie a été détruite par le printemps arabe de 2011, le Hezbollah n’est pas assez fort pour faire payer Israël pour ses péchés. L’Iran est le seul à pouvoir se redresser ; mais l’Iran est gouverné par une administration néo-libérale pro-occidentale. Actuellement, l’Iran négocie avec les États-Unis à Vienne le retour de l’accord nucléaire et la levée des sanctions. En juin, l’Iran organise des élections. Malgré de nombreuses limites, l’Iran est une démocratie, les votes des gens comptent et sont comptabilisés, contrairement à ce qui se passe en Arizona, par exemple. Si les négociations de Vienne aboutissent, l’Iran quittera le front de la résistance, et les libéraux remporteront les élections, ramenant la Pax Americana au Moyen-Orient.

    Cependant, la guerre de Gaza a révélé que les modérés iraniens sont des agents de l’étranger, des faibles qui ne peuvent pas/ne veulent pas défendre al Aqsa. Cela leur coûtera les élections. Si les modérés perdent, les partisans de la ligne dure gagneront. Ahmadinejad ou ses semblables arriveront au pouvoir. L’Iran reprendra sa place centrale dans la Résistance. Les Américains perdront le Moyen-Orient. Lors de la prochaine confrontation, l’Iran entrera dans la mêlée.

    Déplaçons maintenant le cadre et considérons l’arène palestinienne interne. Les dernières élections palestiniennes ont eu lieu en 2006 ; le Hamas a gagné à la loyale, mais le Fatah au pouvoir a refusé de céder le pouvoir. Seule la bande de Gaza, séparée du reste de la Palestine, a réussi à opérer un changement de garde. Aujourd’hui, l’ancien président Mahmud Abbas avait promis d’organiser des élections en mai 2021, mais il les a à nouveau reportées. Sa raison : Israël ne permet pas aux 300 000 Palestiniens de Jérusalem de participer aux élections. Si cette raison s’évapore, si Israël autorise les Palestiniens de Jérusalem à voter, il y a de fortes chances que le Hamas gagne. Ce n’est pas gagné d’avance : les Palestiniens auraient le choix entre le Fatah, qui collabore avec Israël, et le Hamas, qui combat Israël. On vit mieux sous le Fatah collaborateur, et la vie est plus facile que sous le Hamas belligérant. Mais ce n’est pas suffisant pour leur faire abandonner l’espoir de gagner en dignité et en liberté. Les sondages d’opinion sont extrêmement peu fiables, mais le Fatah et Mahmoud Abbas craignent de perdre les élections. Dans tout accord de cessez-le-feu entre Gaza et Tel-Aviv, la question des élections sera un élément déterminant. Gaza insistera pour que des élections soient organisées à Jérusalem-Est. Si Israël l’autorise, il y a de fortes chances que le Hamas, moins enclin à capituler, s’installe en Cisjordanie. Si Israël laisse Marwan Barghouti sortir de prison (il est emprisonné depuis des années pour sa participation à la deuxième Intifada), il a de bonnes chances de remporter les élections en tant que Mandela palestinien.

    Le Hamas avait-il des considérations électorales en tête lorsqu’il s’est engagé dans la bataille ? Bien sûr ; c’est tant mieux, et c’est normal. Le Hamas a l’habitude de défendre les droits des Palestiniens, et même par la lutte armée. Le Fatah l’avait aussi, mais il l’a perdue. Les Palestiniens auront donc un vrai choix, si les élections ont lieu un jour.

    Passons maintenant à la scène israélienne. Pour Netanyahu, cette guerre est une bonne chose. Elle a éclaté exactement au moment où il fallait torpiller la création d’un gouvernement alternatif, où il serait écarté du pouvoir et probablement en route pour la prison. Cependant, un gouvernement israélien alternatif ne sera pas meilleur pour les Palestiniens. Naftali Bennett, un leader politique certain de jouer un rôle de premier plan dans le gouvernement alternatif, est encore plus sanguinaire que Netanyahou, et il a appelé Bibi à « continuer à se battre jusqu’à ce que Gaza soit détruite ».

    Au fait, le Covid est mort en Israël. Pour la première fois en un an, les nouvelles du Covid ont disparu des titres de l’actualité israélienne. Les gens ne se soucient pas beaucoup de ce fichu virus quand il y a de vrais problèmes.

    Et maintenant, pour une vue plus panoramique: la Russie a exprimé son soutien à la cause palestinienne. Poutine a déclaré que la Palestine n’était pas une terre lointaine et reculée pour les Russes ; la Russie exige qu’Israël cesse le feu et respecte les accords et les résolutions, y compris la sécurité des lieux saints (lire : al Aqsa). Les adversaires de Poutine en Russie sont de fervents partisans d’Israël. Les libéraux pro-occidentaux anti-Poutine sont juifs ou partiellement juifs, et ils sont pour Israël. Les Russes ethniques-nationalistes anti-poutiniens (parfois décrits comme des naziks, des « petits nazis ») soutiennent également Israël et son « droit » à traiter comme ils l’entendent  leurs « nègres » détestés. Pour eux, peu importe que les Palestiniens ne soient ni plus foncés ni plus clairs que les Juifs israéliens, peu importe que les Palestiniens chrétiens soutiennent pleinement la lutte palestinienne, et que le principal dirigeant des chrétiens palestiniens, l’archevêque Theodosius Atallah Hanna (pour tout vous dire, il nous a baptisés, ma famille et moi), ait déclaré que le combat pour al-Aqsa est aussi le combat pour le Saint-Sépulcre, et que les chrétiens et les musulmans mènent la même guerre en tant que membres d’une même famille et d’une même nation. Les naziks sont des gens stupides.

    Ce qui est pire pour Poutine, c’est que ses alliés dans les médias, les Juifs pour Poutine (Douguine les appelle la Sixième Colonne) comme le populaire animateur Soloviev, sont tous pour Israël. On peut compter sur eux pour dénigrer les Ukrainiens ou pour souligner la duplicité des Européens, mais lorsqu’il s’agit d’Israël, ils font l’autruche. La télévision d’État russe est la voix de Tel Aviv. Sur les réseaux sociaux russes, la foule pro-Israël est de loin la plus importante et la plus agressive ; elle bénéficie également du soutien de la direction de Facebook. Vous ne serez pas surpris d’apprendre que j’ai été immédiatement banni de Facebook.

    Un bon point pour Erdogan. Le président turc et le peuple turc soutiennent tous la Palestine. Et leurs énormes manifestations ont demandé à Erdogan d’envoyer des soldats turcs pour libérer la Palestine. Oui, il faut que quelqu’un le fasse: les Palestiniens ne peuvent pas le faire eux-mêmes. Celui qui libérera la Palestine atteindra une renommée sans égale. Mais en attendant, les Palestiniens doivent survivre.

    Donc apparemment, cette guerre, ce n’est pas encore l’Armageddon. C’est juste une autre campagne sordide des Juifs contre des indigènes désobéissants. Ils ont eu leur ration de sang, ils ont saccagé l’approvisionnement en eau et en électricité de Gaza, ils ont ruiné ses maisons, et maintenant ils peuvent attendre placidement que les Gazaouis soient dévastés par la maladie, la faim et les bombardements occasionnels. Et ensuite, ils continueront leurs assauts. À moins que nous ne les arrêtions.

    Israël Shamir

    Source: https://www.unz.com/ishamir/gaza-is-better-than-auschwitz/

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  • Si la victoire d’une bataille militaire se définit par la réalisation de ses objectifs militaires, alors le Hamas a gagné le cycle actuel de violence dès son tout premier tir de barrage balistique sur Jérusalem il y a dix jours. Israël, quant à lui, ne veut pas gagner, ne peut pas gagner et ne rêve même pas de gagner. Comme lors des récents « rounds », tout ce qu’Israël espère obtenir est une « image de victoire ». Malgré sa puissance militaire et son enthousiasme destructeur, Israël ne peut pas l’emporter militairement parce qu’il ne se souvient même pas de ce que sont les objectifs militaires ni à quoi ils ressemblent.

    Au cours des sept dernières décennies, Israël a travaillé sans relâche pour diviser les Palestiniens dans le but de démanteler leur capacité à résister en tant que peuple unique. Ce projet a connu un tel succès aux yeux des Israéliens que nombre d’entre eux ont commencé à croire que la cause palestinienne s’était évaporée dans la nature. Mais voilà que, sans crier gare (du point de vue des Israéliens), le Hamas a réussi à unir les Palestiniens en un seul poing de résistance : mardi, tous les Palestiniens entre le fleuve et la mer se sont joints à une grève appelée par le Hamas. Une telle grève collective et multisectorielle n’avait pas eu lieu en Palestine depuis 1936.

    La victoire militaire ne se mesure pas au carnage que vous infligez à votre ennemi. Elle ne se mesure pas au nombre de victimes ou aux immeubles d’habitation que l’on réduit en poussière. Certes, il n’y a pas lieu de comparer les capacités militaires israéliennes et la puissance de feu du Hamas. Israël est l’une des forces militaires les plus avancées technologiquement dans le monde. Le Hamas a des décennies de retard, et pourtant il l’emporte sur Israël à chaque cycle de violence.

    La raison en est simple. Les objectifs militaires du Hamas sont simples et modestes. Le Hamas a juré de maintenir la résistance en vie. Il tient sa promesse. En atteignant cet objectif, le Hamas se positionne comme l’unificateur palestinien. Israël, en revanche, n’arrive pas à décider de ses objectifs militaires. Nous entendons le ministre israélien de la défense promettre d’apporter la sécurité aux Israéliens, mais le Hamas lui prouve le contraire, en continuant à faire pleuvoir des roquettes sur Israël à un rythme croissant. Israël se vante de ses bombardements de précision des tunnels du Hamas, mais, sarcastique, le Hamas continue à opérer à partir de tunnels qui semblent intacts et opérationnels.

    Il ne faut pas être un génie militaire pour comprendre que pour arrêter le Hamas, Israël doit déployer des forces terrestres et s’engager dans une bataille acharnée dans les rues de Gaza. Mais c’est exactement la seule chose que les FDI refusent de faire, et ce pour une multitude de très bonnes raisons. Premièrement, les Israéliens ont peur d’une bataille de maison en maison. Deuxièmement, Israël ne veut pas contrôler 2,5 millions de Gazaouis. Troisièmement, pas un seul chef militaire israélien n’est prêt à affronter l’implacable brigade des mères israéliennes. Dans la région, cependant, la réticence d’Israël à envoyer des fantassins à Gaza est comprise comme une lâcheté et une faiblesse.

    Pour Israël, Gaza en particulier et la Palestine en général sont une situation sans issue.

    Mais il y a un raisonnement plus profond derrière la situation désespérée d’Israël. Les décideurs israéliens (tant dans le domaine politique que dans le domaine militaire) souscrivent au pouvoir de dissuasion. Pour les Israéliens, le pouvoir de dissuasion signifie punir les Arabes si lourdement que leur volonté de se battre cesserait pratiquement d’exister. Pour une raison ou une autre, les Israéliens parviennent à zigzaguer maladroitement à travers leur histoire troublante dans la région pour tenter de valider cette doctrine. Par exemple, Israël s’efforce de se convaincre qu’en dépit de son fiasco militaire au Liban en 2006, le Hezbollah a été réticent à entamer un nouveau cycle de violence avec Israël parce qu’il serait intimidé par les conséquences.

    L’examen de l’histoire d’Israël défie en fait la doctrine israélienne. Lorsque les Arabes sont vaincus et humiliés sur le champ de bataille, ils continuent à se battre jusqu’à ce qu’ils gagnent. Lorsque les Arabes gagnent, ils perdent souvent leur motivation pour continuer à se battre. Alors ils recherchent parfois la paix et l’harmonie, conformément à l’enseignement islamique.

    En 1967, Israël a vaincu 3 armées arabes en seulement 6 jours. Israël a réalisé une opération Blitzkrieg parfaite. L’armée de l’air israélienne a surpris et détruit les forces aériennes égyptiennes, jordaniennes et syriennes au sol en moins de quatre heures. Simultanément, les Panzers israéliens ont fait une incursion dans le Sinaï, en quelques heures les forces égyptiennes se sont effondrées. L’humiliation de l’armée égyptienne était sans précédent en termes militaires.

    Si la doctrine israélienne avait une quelconque validité, l’Égypte n’aurait envisagé aucune confrontation militaire avec Israël. Mais la réalité sur le terrain prouve le contraire. Quelques mois seulement après sa défaite de juin 1967, l’armée égyptienne avait lancé une guerre d’usure contre Israël, qui a épuisé les forces israéliennes (y compris l’armée de l’air). Au cours de la guerre d’usure (1967-70), l’Égypte a fait preuve de nouvelles capacités, s’appuyant sur de nouveaux missiles sol-air soviétiques qui ont anéanti la supériorité aérienne israélienne. Pourtant, Israël a refusé de tirer les conclusions qui s’imposaient. Il était étouffé par un orgueil démesuré qui l’empêchait de lire chez  ses voisins leur logique et leurs intentions.

    Le 6 octobre 1973 (Yom Kippour) à 14 heures, l’Egypte et la Syrie lancent une attaque coordonnée contre les forces israéliennes dans le canal de Suez et sur le plateau du Golan. En quelques heures, les deux armées arabes parviennent à anéantir les lignes de défense israéliennes. Quelques jours plus tard et grâce à un proche pont aérien américain, Israël se rétablit. Il récupère ses terres perdues dans les hauteurs du Golan occupé et parvient même à conquérir de nouveaux territoires en Syrie. Dans le sud, Israël réussit à établir une tête de pont sur le canal de Suez. Il a encerclé la 3e armée égyptienne et a coupé ses lignes d’approvisionnement. Mais Israël ne parvient pas à repousser les 3e et 2e armées égyptiennes. L’armée égyptienne met fin à la guerre en récupérant une étroite bande du Sinaï. C’est cette victoire qui permet à Anouar el-Sadate de lancer une initiative de paix quatre ans plus tard (1977).

    Hafez al-Assad, le dirigeant syrien de l’époque, ne parvient pas à revendiquer une victoire. La Syrie est restée un ennemi qui défie Israël. On peut raisonnablement penser que si Assad avait été autorisé à s’accrocher à certains de ses gains territoriaux en octobre 73, Israël et la Syrie auraient pu entamer de nouveaux pourparlers de réconciliation.

    La même logique peut être appliquée au Hezbollah. Le mouvement de résistance chiite libanais est réticent à combattre Israël, non pas parce qu’il a peur des conséquences, comme se l’imaginent les Israéliens, mais parce qu’il a déjà remporté une victoire importante sur les FDI. Une guerre avec Israël est dangereuse pour le Hezbollah, non pas parce qu’Israël fera à nouveau tout son possible pour détruire les infrastructures libanaises et raser la moitié de Beyrouth, mais parce que l’issue d’une telle guerre est inconnue. Le Hezbollah est dans une bien meilleure position en conservant son statut de force militaire arabe qui a fait rentrer les FDI chez elles la queue entre les jambes (2006).

    On peut se demander si les stratèges israéliens sont si bouchés qu’ils ne saisissent pas les faits les plus évidents concernant leurs voisins et ce qui alimente leur motivation à combattre. Il est bien sûr possible que les décideurs israéliens ne soient pas aussi excités par le rêve de la tranquillité que certains d’entre nous veulent le croire. Gaza est l’endroit où Israël teste ses nouvelles armes et tactiques. Les roquettes de Gaza sont un ingrédient nécessaire pour la publicité du Dôme de fer. Plus important encore, la crise de Gaza est apparue au moment où les options politiques de Netanyahou rétrécissaient. C’est le conflit actuel de Gaza qui a fait que les pouvoirs politiques en Israël se sont comme effacés, puis se sont cristallisés, de manière lucide, dans les limites  de la droite dure. Cette guerre a rendu Netanyahu et le Hamas plus forts à la fois.

    Il serait juste d’affirmer que le Hamas opère dans le cadre de la perception moderniste des conflits telle que conçue par Carl von Clausewitz. Pour le philosophe militaire allemand, « la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens ». Dans l’Israël « postmoderniste », il semble que la guerre soit l’un des moyens qui permettent à certains politiciens d’échapper à la prison.

    Gilad Atzmon                                                                                                                                                 Paru le 21 mai 2021 sur The Unz Review

    Le célèbre musicien de jazz et essayiste Gilad Atzmon ne manque pas d’érudition et de courage. Dans sa passion pour la vérité Atzmon bouscule les idées reçues en faisant abstraction des tabous qui entourent la politique d’Israël. Ses détracteurs l’attaquent, le diffament, lui intentent des procès, appellent à interdire ses concerts. Pour comprendre les véritables racines de l’oppression israélienne en Palestine, il est impératif d’entendre ce qu’il dit. Pour comprendre les véritables racines de l’oppression israélienne en Palestine il est impératif d’entendre ce qu’il dit. [ASI]

    Source: https://www.unz.com/gatzmon/the-image-of-victory/

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  • Juan Carlos-Hassan II

    Dans un document compromettant daté de 1975, qui recèle 12 millions de pages d’informations confidentielles, déclassifié au grand et mis en ligne avant-hier dimanche, la CIA révèle un projet impérialiste américain au Sahara occidental. Ce plan met en lumière comment Juan Carlos I, révélé être la taupe de l’agence de renseignement américaine, allait délivrer le territoire sahraoui sous son occupation au Maroc de Hassan II, afin de jouir du soutien américain dans sa prise de pouvoir, le dictateur Francisco Franco étant alors mourant.

    En 1975, révèlent les documents, un projet secret de la CIA a été lancé dans le but de s’emparer de la 53e province d’Espagne, le Sahara occidental.
    Un territoire, non seulement riche en phosphates, fer, pétrole et gaz, mais aussi très précieux sur le plan géostratégique.
    L’instabilité en Espagne, due à la maladie du dictateur Francisco Franco est essentielle pour mener à bien cette opération, qui consiste à envahir la province espagnole par une marche de quelque 350 000 citoyens marocains qui se feront passer pour d’ « anciens habitants de la région. »
    L’histoire de la marche dite « verte »
    Le 6 octobre 1975, expliquent les documents déclassifiés de la CIA, les renseignements de l’armée espagnole ont informé Francisco Franco de ces plans pour une invasion dite « pacifique » du Sahara occidental et lui ont demandé de se déplacer. Et c’est là qu’intervient Juan Carlos I- l’ancien roi de l’Espagne – devenu confident américain, envoyant des informations secrètes sur tous les mouvements que Franco a menés dans la province espagnole.
    À l’époque, le prince Juan Carlos a révélé des informations confidentielles sur les plans espagnols dans le conflit du Sahara occidental à la puissance américaine qui jouait, alors, un rôle clé dans ce conflit.

    De la haute trahison
    De cette façon d’agir, Juan Carlos I est devenu un informateur pour les États-Unis à ce moment clé de l’histoire du pays, dans l’espoir de « gagner ainsi le soutien américain après la mort de Franco».
    Le contact du prince de l’époque n’était autre l’ambassadeur US en Espagne, Wells Stabler. Celui-ci avait un contact direct avec la Maison Blanche et, surtout avec le chef du département d’État, Henry Kissinger, qui lui avait communiqué à ce sujet ceci : « Vos contacts avec le prince doivent être traités avec la plus grande discrétion. Ces rapports sont extrêmement importants (ou précieux) pour les États-Unis, et nous ferons de notre mieux pour nous assurer qu’ils seront traités de manière appropriée à l’avenir », ordonna Henry Kissinger.
    Le 31 octobre 1975, Juan Carlos assume la direction par intérim de l’État en raison de la maladie du dictateur Franco. L’une des questions les plus urgentes à résoudre était la décision du roi Hasan II du Maroc, sinon celle de lancer une offensive pour revendiquer une province espagnole, le territoire sahraoui, à savoir.
    Le même jour de sa prise de fonctions à la tête de l’Etat, Juan Carlos préside son premier Conseil des ministres et montre son intention de prendre en charge la question sahraouie. Mais il n’a pas dit qu’il avait déjà envoyé son homme de main, le dénommé Manuel Prado y Colón de Carvajal à Washington. La mission consistait à arracher le soutien nord-américain pour ainsi éviter un conflit avec le Maroc qui pourrait lui coûter sa couronne.
    De cette façon, Kissinger a négocié avec Hassan II et finalement le pacte secret serait signé par lequel Juan Carlos livrerait le Sahara espagnol au Maroc. En échange les États-Unis deviennent son allié.
    Le 2 novembre 1975, Juan Carlos se rend dans la capitale du Sahara occidental, El Ayoune occupée, où il rassure ses troupes armées : «Tout ce qui est nécessaire sera fait pour que notre armée conserve intact son prestige et son honneur ». Il est même autorisé à dire aux officiers de ses troupes: «L’Espagne ne reculera pas, elle respectera tous ses engagements, elle respectera le droit des Sahraouis à la liberté ». Voilà donc la trahison ! Et aussi: « Ne doutez pas que votre commandant en chef sera là, avec vous tous, dès le premier coup de feu. »
    Pourtant, explique la CIA, Juan Carlos savait qu’il mentait. Il avait déjà convenu avec Hassan II des modalités de la livraison du Sahara. Dans l’un des documents déclassifiés, l’ambassadeur des États-Unis en Espagne communique à Washington ceci, « Madrid et Rabat ont convenu que les manifestants n’entreraient dans le Sahara espagnol que pour quelques kilomètres et qu’ils resteraient pour une courte période à la frontière, où il n’y a plus de troupes espagnoles (…) Le prince [Juan Carlos] a ajouté qu’une délégation représentant une cinquantaine de Marocains sera autorisée à entrer dans la capitale territoriale d’El Ayoune ». Le document montre également la peur des services de renseignement nord-américains que la situation devienne incontrôlable: «La zone où les manifestants ne sont pas censés marcher est clairement indiquée comme des champs de mines. Juan Carlos a déclaré que les forces espagnoles utiliseraient tous les moyens à leur disposition pour empêcher les Marocains de franchir cette ligne « … » Une fois que les manifestants auront franchi la frontière, la situation peut facilement devenir incontrôlable. »

    Le 6 novembre 1975, le Maroc passe à l’action
    Tout était préparé à l’avance. Les champs de mines et les légionnaires se sont retirés de la frontière. L’ONU, abasourdie par les évènements, exhorte Hassan II à se retirer et à respecter le droit international.
    Le Conseil de sécurité a statué en approuvant la résolution 380, dans laquelle il « déplore le déroulement de la marche » et « exhorte le Maroc à retirer immédiatement du territoire du Sahara occidental tous les participants à la marche » et à la refaire. C’était le premier appel pour le dialogue.

    Du deal de 75 au deal de 2020
    En pleine guerre froide, les États-Unis et la France aspiraient à l’annexion marocaine du territoire, l’Algérie et le Front Polisario étant proches de l’Union soviétique, écrit alors une note de la CIA.
    Hassan II, qui traversait une situation politique interne complexe, « a marqué un but ». Et l’Espagne « a perdu un territoire clé », mais Juan Carlos I a remporté un règne. Tout le monde était « heureux », sauf, bien entendu le peuple sahraoui qui, jusqu’aujourd’hui encore, paie les conséquences d’un deal.
    Autrement dit, les Sahraouis, 46 ans après cette forfaiture, continuent à lutter pour le droit à l’autodétermination, surtout depuis l’agression marocaine du 13 novembre dernier couplée au deal conclu avec l’État sioniste avec le parrainage de l’ancien président américain Donald Trump, pour, là encore, une supposée souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
                                                                                                                                                                  Farouk Bellili                                                                                                                                                   "Marche verte" : La CIA révèle les dessous du deal Rabat-Madrid-Washington-operanewsapp

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  • Un Tribunal Militaire condamne à la Pendaison l'ex-directeur de la CIA John Brennan pour de multiples meurtres et haute trahison ! 
                            Après un bref procès qui n'a duré que 3 heures devant le Tribunal Militaire et au cours duquel John Brennan, amer, rancunier et combatif, a affronté le contre-amiral Darse E. Crandall, qui a présenté les arguments de l'armée au nom du corps des Juges-Avocats Généraux de la Marine Américaine (JAG), un jury de trois officiers, composé d'un homme et de deux femmes, a reconnu l'ancien directeur de la CIA coupable de meurtres et de trahison et l'a condamné à être pendu. 
     À 10h30, la police militaire a escorté Brennan, menotté, dans la salle d'audience sud de GITMO et l'a fait asseoir à la table des avocats où son défenseur, David H. Anderson de Howrey LLP, attendait son arrivée. 
    Dès l'instant où Brennan est entré dans la salle d'audience, il s'est montré menaçant envers le contre-amiral Crandall et les trois officiers chargés d'évaluer les charges jugées contre lui. Son visage froncé et son visage aigrelet les regardaient avec ce qui ne peut être décrit que comme un mépris haineux. 
    Le contre-amiral Crandall n'a pas perdu de temps pour lier Brennan aux multiples meurtres qu'il avait orchestrés alors qu'il était le directeur de la CIA d'Obama entre 2009 et 2013. Les arguments épiques ont commencé avec la production par Crandall d'un document de 2012 de l'agence qui autorisait l'assassinat du magnat de l'édition conservatrice Andrew Breitbart, qui, le 1er mars 2012, est inexplicablement tombé raide mort alors qu'il rentrait d'un restaurant à Brentwood, en Californie. Le bureau du coroner du comté de Los Angeles a affirmé que Breitbart était mort d'une crise cardiaque, alors qu'il était en bonne santé et n'avait pas d'antécédents familiaux de maladie coronarienne. 
    Le document montré au panel portait la signature de Brennan en bas de la page. 
    Le contre-amiral Crandall l'a lu à haute voix : "Andrew Breitbart, éditeur de Breitbart.com, s'est avéré être un terroriste national et une menace pour la sécurité nationale, conformément à la section 215 du Patriot Act. Sur ordre de B.H.O., Breitbart doit être considéré comme une cible d'opportunité, à condition que des mesures discrétionnaires soient utilisées dans l'exécution des transactions de l'agence." 
    "À la demande de Barack Hussein Obama, apparemment, vous avez ordonné le meurtre de Breitbart", a dit le contre-amiral Crandall, s'adressant directement à Brennan. 
    Brennan s'est levé d'un bond et a déclaré avec une fureur apoplectique : "J'ai servi mon pays comme on me l'a ordonné. Je n'admets rien. Je ne nie rien. La seule chose que je vois ici, c'est une bande de mauviettes qui se cachent derrière Donald Trump. Vous êtes tous des lâches." 
    Son avocat, David H. Anderson, a tenté de le faire taire, mais Brennan a continué à se déchaîner : "Toutes les mesures que j'ai prises l'ont été dans l'intérêt de la sécurité nationale et de la protection de cette nation autrefois grande qui est la nôtre contre les menaces subversives. Vous êtes tous trop obtus pour comprendre cela."
     Après une brève pause, le contre-amiral Crandall a présenté un témoin à charge, un ancien espion de la CIA nommé James Gaeffer qui a déclaré avoir assassiné cinq Américains respectueux des lois, dont Andrew Breitbart, alors qu'il était sous le contrôle de Brennan. Il a déclaré au panel qu'il avait utilisé un "pistolet de crise cardiaque" pour tuer Breitbart et d'autres personnes figurant sur la fameuse liste d'ennemis d'Obama. 
    Il a décrit deux types d'armes : l'une qui tirait une balle empoisonnée contenant de la glace ; l'autre, plus récente, qui tirait une rafale ionisée d'énergie micro-ondes hautement concentrée dans le corps de la victime, provoquant dans la plupart des cas une infraction myocardique (crise cardiaque) immédiate. Gaeffer a témoigné qu'il avait utilisé une telle arme sur Breitbart.
     
    File:Darse E. Crandall, Jr. (1).jpg
    Le contre-amiral Darse E. Crandall

    "Et c'est John Brennan qui vous a dit de faire ça ?" le contre-amiral Crandall lui a demandé.
    "Oui je l'ai fait à sa demande. Il m'a dit tout de suite que Breitbart était criminellement coupable d'avoir exposé les textos d'Anthony Winer avec une fille mineure, d'avoir mis en doute la nationalité d'Obama, d'avoir aidé à révéler que Michelle Obama est en réalité un homme. On m'a dit de le supprimer d'une manière exemplaire", a déclaré Gaeffer. 
     "Avez-vous tué d'autres personnes à la demande de Brennan ?" le contre-amiral Crandall a demandé. Gaeffer a admis qu'il l'avait fait, nommant spécifiquement un journaliste du magazine Rolling Stone, Michael Hastings, qui en 2013 a péri dans un accident de voiture mortel après avoir révélé qu'il travaillait sur un profil de Brennan pour le magazine. Son article mettait en lumière la guerre de Brennan contre les journalistes qui remettaient en cause les frappes de drones du régime Obama contre des citoyens américains, tant sur le territoire national qu'à l'étranger. 
    Bien que les circonstances entourant sa mort aient été initialement considérées comme suspectes, WikiLeaks a contredit les conclusions officielles, tweetant le 19 juin que "la mort de Michael Hastings a une complication non publique très sérieuse", mais après cela, l'incident a dérivé dans l'ombre et on en a rarement reparlé. 
     "Donc, vous avez tué Hastings, à la demande de Brennan ?" le contre-amiral Crandall a demandé à Gaeffer. "Oui je l'ai fait. Je savais où il serait, quand il serait. C'était très simple", a dit Gaeffer. "J'en ai tué d'autres à sa demande, et je connais d'autres membres de l'agence qui ont tué des gens bien parce que Brennan voulait leur mort. Je regrette ce que j'ai fait, pour ce que ça vaut, mais, oui, je suis aussi coupable." 
     Brennan s'est à nouveau levé d'un bond, agitant ses mains menottées en l'air. "Je le répète, mes actions ont été menées pour le bien de ce pays, contre des personnes qui tentaient de le détruire ou de l'affaiblir. Vous voulez me condamner pour avoir suivi des ordres légaux qui ont aidé à protéger cette nation - alors faites-le. Tout ce que j'ai fait, je le referais. Vous êtes tous une bande de lâches. Je crache sur vous tous", a dit Brennan, et a craché sur le sol. "Les seuls vrais leaders de ce pays au cours des trente dernières années ont été William Clinton (Bill) et Barack Obama, tout le reste est une farce. Vous voulez me condamner à mort ? Faites-le. Faites-le maintenant. Je n'ai pas peur de mourir. Je suis fier d'avoir servi ce pays comme je l'ai fait", a déclaré M. Brennan. 
    Le contre-amiral Crandall a demandé au jury militaire s'il en avait entendu assez, et il a répondu par l'affirmative. Le jury a recommandé que Brennan reçoive la peine capitale sous la forme d'une pendaison jusqu'à ce que mort s'ensuive pour les innombrables atrocités qu'il a commises contre l'Amérique et son peuple. Le contre-amiral Crandall a accepté et a déclaré que l'exécution de Brennan aurait lieu le mercredi 7 juin 2021, soit une semaine après que John Podesta sera placé devant un peloton d'exécution pour ses crimes le 1er juin 2021. 
    Par Michael Baxter le 24 mai 2021
    https://realrawnews.com/2021/05/military-tribunal-convicts-john-brennan-of-murder-treason/

    Rédigé par Nouvelle conscience

    Publié dans #Divulgation

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  •    

    J'ai essayé de récolter des expressions verbales de notre cru, de celles sur lesquelles notre village détient une sorte de droit d'auteur  et non de celles qui sont tombées dans le domaine public. J'ai essayé aussi de retrouver l'origine de ces expressions et d'en  expliquer l'usage. C'est toujours une tâche ardue que de chercher à transposer une caractéristique, une originalité de quelque chose sur une chose différente; je demanderai donc à ceux qui visiteront ces pages d'être indulgents envers mon travail et son manque de clarté. Toute traduction contient une grande touche de sentiments et de conceptions propres au traducteur; même si j'ai tout fait pour me mettre en filigrane, il est possible qu'en grattant la couche superficielle on découvre beaucoup d'interprétations qui me sont propres... Je n'y peux rien !

    ♦ LES MOTS DU CRU                           

    1 aela aechrine (l'gah'a ou sabh'a)
    "(il l'a découverte) sur vingt"...  Il fut un temps où les villageois couraient les bosquets à la recherche des œufs de perdrix et les initiés savent que cette charmante hôtesse de nos garrigues laisse tomber son premier œuf n'importe où, en mars (on dit "el h'adjla t'louh elbaïdha llaoula) "la perdrix jette ou égare son premier œuf". La perdrix aménage par la suite son nid sous les jujubiers, les églantiers, les aubépines, les oliviers sauvages, les genévriers ou les lentisques. Elle y pond au maximum 20 œufs. L'expression veut dire: trouver le maximum œufs, en plus clair :  "décrocher le gros lot".
    2 aela garn (idirh'a)
    Il n'y a pas si longtemps, les villageois considéraient presque comme une atteinte à la pudeur le fait de se faire voir tête nue. Les couvre-chefs étaient très variés; ça allait du béret basque au turban et ils renseignaient mieux que toute autre chose sur le statut du porteur. Un khaouni ou un hadj se devaient par exemple d'adopter le turban pour se distinguer du commun du peuple mais aussi parce que le turban s'accroche mieux à la tête et peut se faire embrasser sans risque de tomber... Le port du couvre-chef indiquait par ailleurs l'état d'esprit du villageois... ainsi quand on se trouvait dans son état "normal" on devait s'en affubler "normalement"; dans les moments de colère, on le faisait voir en dégageant le front ou en nouant le turban aléatoirement et quand on voulait montrer qu'on était comblé, on le portait non pas sur le sommet du crane mais penché vers la tempe comme si on le posait sur une "corne"... c'est de la que provient cette expression qui veut dire "porter sur la corne (ou de côté)" .
    3 tegtae gelb erroumi
    "koll ma ydji mel gharb iq'attae el guelb" (tout ce qui vient de l'occident lacère le cœur) c'est peut être de ce proverbe que l'histoire n'a jamais démenti que vient cette expression qui veut dire: "lacérer le cœur d'un occidental" (français ou plus généralement: chrétien), une expression qui veut dire que la situation qualifiée est litteralement insupportable puisqu'elle apitoierait même un "roumi" ce qui signifie implicitement que le "roumi" est impitoyable.
    4 yedh'lamm !
    Exclamation ramenée par feu Ahmed Linduit à la fin des années 60. C'est une sorte de joker verbal qui ponctue n'importe quelle affirmation; sans regard pour le sens du mot qui veut dire dans l'absolu: "il fait preuve d'injustice",  l'effet recherché se mesure à l'intonation... ainsi quand quelqu'un vous félicite pour l'art avec lequel vous avez descendu un adversaire au domino, vous pouvez répondre "lala yedhlamm !" . L'expression française qui s'en rapproche le plus est: "et comment !"
    5 trrrrr ya masser !
    C'est une expression d'avant l'indépendance. Il y'a fort à penser qu'elle provienne de quelque perfide allusion liée à l'agression tripartite de 1956... Elle s'emploie surtout pour prendre en dérision un matamore. On peut la traduire par "taratata ô Égypte" et elle devrait à mon avis signifier que les staccato des mitraillettes égyptiennes ne génèrent que bruits. Exemple d'application: un quidam qui se vanterait d'être capable de traverser oued Djemaa en grande crue se verrait répondre: trrrr ya masser !
    6 khlatt ! (ou khratt !)
    Exclamation très usitée, elle signifie "c'est la désolation" pour "khlatt !" et c'est dans le même sens mais plus en rapport avec le mot de Cambronne pour "khratt !". On l'entend à tout bout de rue, tant pour une défaite en football que pour la crevaison d'un ballon,   pour un accident de la circulation que pour une crevaison de roue, pour le prix du rond à béton qui aurait doublé que pour celui de la sardine qui se serait légèrement redressé, pour une invasion de sauterelles que pour une agressivité inhabituelle des mouches avant la pluie.
    7 yen'gouch errh'a
    Nos ancêtres disposaient en leurs foyers d'une meule (r'ha) en pierre, faite de deux parties; un socle fixe sur lequel on faisait tourner un élément mobile, conçu en forme d'entonnoir à fond plat . On y triturait blé, orge, pois chiches ou fèves. La meule était d'un usage collectif et seules les familles relativement aisées pouvaient se permettre d'en posséder. Elle se faisait inviter à tour de rôle par toutes les maisonnées d'alentours et n'arrêtait donc pas de tourner. Il arrivait que les pierres en contact s'usassent au point où elles glissaient l'une sur l'autre sans accomplir le travail d'écrasement qui leur était demandé car les graines ne trouvaient plus d'arrêtoirs susceptibles de freiner leur course et donc de forcer le passage de l'élément mobile afin de les écraser. C'est là qu'intervenait un artisan aujourd'hui totalement disparu. Son rôle consistait à piquer la pierre de la meule afin de rendre rugueuse sa surface de contact. L'expression vient de ce travail: eng'ouch veut dire "piocher". Elle est utilisée de manière triviale et se rapporte à une perversion sexuelle évidente; mais on l'utilise aussi,  bien que très rarement pour faire de la dérision sur une tâche fastidieuse ou dépassée par le temps.
    8 aem aela boukan'za
    El kan'za c'est le gésier (du poulet). On affirme que c'est l'organe qui rend sensible au froid comme "El kebda" rend sensible à la tendresse. Les possesseurs de "kan'za" (au pluriel "k'naz") sont réputés très frileux, d'aucuns font aussi allusion à cette caractéristique en assimilant certaines manifestations épidermiques à de la "chair de poule"; c'est dire que nous n'avons rien inventé. "aem aela boukan'za" - (sale temps pour les poules !) est une expression qu'on lance en soufflant dans les mains pour dire qu'il fait très froid. On s'exclame ainsi d'autre part en temps de froid et de pluie parce que le poulet fait les frais de ces conditions climatiques car pour adoucir la température des corps on recourt au berkoukes chaud garni au poulet. Le froid constitue donc un double danger pour la gente avicole et cette expression en constitue le constat.
    10 ki h'mar el gayla ou ki aewd en'mel
    "H'mar el gayla" (l'âne du plein soleil) c'est cet ongulé mythique qui traverse en courant et en brayant nos campagnes quand nous sommes enfoncés dans nos méridiennes dans les gosses chaleurs des s'mayem. H'mar el gayla c'est un peu notre Arlésiennes en plus bestial; tout le monde en parle mais seuls quelques parents affirment à leurs enfants trop turbulents qu'ils l'ont bien vu, en chair, en os et en robe blanche. L'expression "qui h'mar el gayla" (comme l'âne du plein soleil) est jetée dans le dos de quelqu'un qui se refuse à aller à la sieste et qui continue à vadrouiller quand tout le monde s'engonce dans la léthargie estivale. Elle qualifie ces chauffeurs de taxis ou ces colporteurs d'eau en citernes tractées et qui, par amour du travail (nous affirmons que c'est par amour de l'argent, na !) continuent à s'adonner à leurs activité quand le soleil tape dur. Quand il s'agit de critiquer un des nôtres pour pareille fébrilité hors normes, on édulcore l'expression qui devient: "ki aewd en'mel" (comme le coursier des fourmis). Aewd en'mel, c'est cette fourmi rouge à longues pattes qui n'arrête pas de courir dans tous les sens quand les laborieuses fourmis noires font les porteuses en tout genre.
    11 chikh el kanoun
    Chikh el kanoun ou "gardien de l'âtre" est un vieillard à barbe blanche, débonnaire pour les enfants sages,   mais extrêmement sévère pour les turbulents. Il a aujourd'hui disparu presque totalement car en guise de chauffage on n'utilise plus ni les cheminées d'antan, ni les âtres ni même les "nafakh"... Il en est resté une expression "ki chikh el kanoun" (comme le vieillard -ou le gardien- de l'âtre) qu'on utilise pour ironiser sur les casaniers pantoufflards quand ils refusent pour trop longtemps de rejoindre nos parties de médisance sur les trottoirs du village ou sous les oliviers de "la SAS",  sur la margelle de la fontaine publique, sur les bancs-dolmen placés devant les épiceries ou autour d'un thé chez "Zaanennou".
    12 ki chouk el aeneb
    Tout le monde sait que les ceps de vigne portent de cruelles épines... C'est justement pour qualifier cette cruauté qu'on n'hésite pas à cligner de l'oeil en affirmant que "flen" (untel) est aussi dangereux que des épines de ceps de vigne...
    13 ki l'ballout (yettartag)
    Les glands se mangent généralement crus. Pour leur conférer plus de velouté, on les fait cuire à la braise. Lors de leur cuisson, la chair qui se dilate finit pas déchirer l'enveloppe sous un bel éclat qui souffle braises et cendres. L'expression "éclater comme un gland" provient d'une allusion à ce coup sec. On l'emploie généralement pour ironiser justement sur les "pète-sec" qui tonnent plus fort que leurs cordes vocales. L'éclat du gland et sa ressemblance avec la balle des armes à feu a par la suite assimilé ce fruit à ces objets indigestes et maintenant que le crépitement de fusils est devenu routinier, on n'hésite plus à qualifier les mitrailles de "pluie de glands" (issob el ballout).  
    14 h'na bel aerab
    "nous autres les arabes !". Les villageois ont la manie de l'autoflagellation; leurs ennemis étant d'abord leurs voisins et cousins, ils savent qu'en jetant l'anathème sur leur propre race, ils le jettent aussi sur leurs ennemis. C'est pour ça qu'ils n'hésitent pas à imputer la paternité raciale de toute incohérence à leur propre groupe social en faisant une moue de derision ponctuée d'un "h'na bel aerab !". Cette reconnaissance peut être plus précise: "h'na bessh'ab el biladj" (nous les villageois !) ou encore "h'na b'esshab la cité x !" (nous les résidents de la cité x"
    Je vous dirai tout dès que possible, sur les expressions qui suivent...
    15 ki h'mar esstah
     
    16 echchekoua lelh'djar
    Expression purement féminine.
    17 yekhli darek
     
    16 yetneffakh ki eddindou
     
    17 marouah' lebra fettben
     
    18 inebbeg (ilaggat en'beg)
     
    19 iwegged
     
    20 ki dh'nabett el farroudj
     
    21 yedjbed men' garn echchkara
    "tirer du coin du sac"
    22 doudou men' aeoudou
     
    23 ichedd elmouss mel'mdh'a
     
    24 yedh'bah' mel'gfa
     
    25 dh'arbatou bel'kh'lal
     
    26 klakh !
     
    27 ghabbar !
     
    28 dir gamoumek
     
    29 boumba ! tayyara ! neggara !
     
    30 errah'dj !
     
    31 bougrou !
     
    32 bennif !
    33 koul ou bazzae
     
    34 bouryoun laema
     
    35 h'emma treggdek !
     
    36 nar tah't errmad
     
    37 edhdhib el madhi
     
    39 Khezzi !
    40 Terka
     
    41 Aela rassek
     
    42 Endeb ! ou Nendeb aelik ou yendeb aela saedou
     
    43 B'gha i'aeouaech !
     
    44 Y'aetik hassra t'h'assrek ou gorh'a tgarrh'ek
     
    45 Y'aetik tar

       

    Mohamed Adjou

                                                                                                                                                                    https://djebahia.tripod.com/les_mots_du_cru.html?fbclid=IwAR2Sq8z-w5a

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  • La Palestine historique a été brutalement violentée en son cœur: Jérusalem. Ville déclarée ‘trois fois sainte’ par les croyants des trois religions monothéistes: le judaïsme, le christianisme et l’islam, qui à ce titre, bénéficie d’un prestige mondial pour des milliards d’individus, qu’ils soient d’ailleurs croyants ou non. Toucher à Jérusalem, lieu symbolique s’il en est, constitue un point de non-retour, et tout responsable politique devrait le savoir.

    Troisième lieu saint de l’Islam, la mosquée al-Aqsa située dans la partie-est de la vieille ville (1km²) est un lieu où la moindre profanation risque à n’importe quel moment de provoquer le réveil de la résistance palestinienne prête à tous les sacrifices pour en défendre la sacralité et l’inviolabilité. Tous les croyants du monde devraient en être reconnaissants aux Palestiniens. Et l’on n’ose imaginer le tollé dans nos médias européens que provoqueraient de telles barbares agressions d’une soldatesque au service de colons dans la dernière synagogue d’un village perdu.

    Ce n’est pas la première fois que les lieux sont envahis et que l’Esplanade des mosquées fait l’objet de brutalités de la part des gouvernements de cet odieux régime et de ses forces armées: ce fut déjà le cas quand A. Sharon entouré de centaines de soldats, envahit l’Esplanade en 2000, y entraînant la 2è Intifada. En outre, depuis des années, ce régime colonial a retiré le ‘droit de résidence’ à près de 15.000 Palestiniens, faisant de ces derniers de nouveaux réfugiés venant s’ajouter aux millions qui le sont déjà depuis la Nakba de 1948. Pareillement, des pseudo-fouilles archéologiques y sont pratiquées fragilisant les édifices musulmans; ainsi de la multiplication des démolitions de maisons palestiniennes sous couvert de décrets à caractère xénophobes. Le but obsessionnel étant de judaïser la cité.

    L’augmentation incessante des provocations à l’encontre des habitants palestiniens de Jérusalem pour les en chasser au profit de colons juifs s’est exercée de manière d’autant plus agressive et assurée que les décisions de l’administration Trump de confirmer la ville ‘capitale de l’État d’Israël’ en y transférant l’ambassade US depuis Tel-Aviv n’a fait que libérer les pulsions racistes coloniales, et en retour exacerber les tensions toujours plus vives entre l’occupant et l’occupé.

    Dernièrement l’expulsion manu militari de familles arabes que la Nakba de 1948 avait déjà dépouillées de tout, du vieux quartier ‘Sheikh Jarrah’ jouxtant les lieux saints et où elles vivent légalement en échange de l’abandon de leur statut de ‘réfugiés’ pour que s’y installent des colons juifs animés d’une haine maladive, a été l’épisode de trop dans ce ‘nettoyage ethnique’ entamé depuis des décennies. La résistance à tant de violence et de morgue coloniale s’est mobilisée et a été telle, qu’elle a embrasé la Palestine occupée jusqu’à Gaza. Un soulèvement inédit s’est propagé et la puissance occupante, si fière de ses méthodes dites ‘sécuritaires’ et dont elle a fait son sanglant business tout autour de la planète, est complètement dépassée par l’ampleur et la détermination des Palestiniens. 

    Empêtré dans ses nombreux dossiers judiciaires, le calcul de B. Netanyahu pour se maintenir coûte que coûte au pouvoir en optant pour la confrontation se révèle  erroné, parce qu’au final il a réussi à unifier les factions d’une résistance souvent divisée, à l’exception de M. Abbas qui n’a rien trouvé de mieux que d’interdire toute manifestation contre l’occupant! Il faut dire qu’en termes de ‘résistance’ il y a longtemps que ce dernier ne fait plus partie de l’équation et à ce stade cela n’a plus d’importance. Les comptes seront réglés plus tard, en interne.

    Dans tous les cas, les conséquences de cette unité fragilisent un régime reposant depuis ses débuts sur une erreur historique, et qui récemment, après quatre élections en 2 ans, ne parvient plus à la cohésion, laissant apparaître de profondes fractures à tous niveaux. Sur le plan intérieur, en voici quelques exemples:

    Le député israélien Zvi Howitzer, a affirmé sur la chaîne israélienne Canal13, que «le Hamas a réalisé un exploit militaire stratégique en quelques jours» et que «la dissuasion israélienne, tant et tant valorisée, a été réduite en cendres aux yeux du public israélien». Faisant référence au Hamas, il a ajouté qu’«au lieu de contrôler l’institution palestinienne par des élections, il l’a contrôlée dans une seule bataille et en quelques jours», estimant que «cette organisation représente également la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est, et aussi les Palestiniens de l’intérieur occupés».

    En outre, il a souligné que l’entité sioniste «croit en une vision déformée de la réalité selon laquelle les colons peuvent vivre éternellement avec des combats (…). Un pays occidental en bonne santé ne peut pas coexister avec des émeutes (…) et ne peut survivre et élever ses enfants sous la menace permanente de missiles», a-t-il noté. Et d’ajouter: «En 2009, notre vision était erronée. Aujourd’hui, nous sommes en 2021. Il est temps de réajuster notre vision en une vision opérationnelle», notant qu’«il n’y a pas de discussion stratégique au sein de l’entité d’occupation». (french.almanar.com)

    Et aussi: «A. Lieberman a déclaré dans un article publié dans le journal ‘Maariv’, que « le 1er ministre B. Netanyahu conduit à la destruction du Troisième Temple, met en danger notre existence et nous conduit à la perdition’’, avertissant que «si telle est notre situation face au Hamas, alors quelle sera notre situation face au Hezbollah et l’Iran?»

    De son côté et sans détour, le journaliste israélien Ari Shavit écrit dans le journal Haaretz:

    «Les immigrants doivent retourner dans leur patrie ; Israël rend son dernier souffle. Nous sommes dans la plus difficile et la pire période de notre histoire, comme si nous n’avons d’autre choix que de reconnaître leurs droits et de mettre fin à l’occupation. Non seulement pratiquement, mais aussi mentalement et psychologiquement, tout est fini pour nous. Nous devons retourner vivre à San Francisco, Berlin ou Paris. » (presstv.com)

    Ce que ce journaliste déclare démontre à quel point l’insurrection en cours n’a rien à voir avec les précédentes Intifada. Nous assistons peut-être au dénouement de cette guerre coloniale soutenue par les pays occidentaux et leurs longues pratiques en la matière. Et ceux qui pensent que ce n’est-là qu’un nouvel ‘accès de violence’ du Hamas qui sera mâté comme les précédents illustrent une suffisance occidentale ne pouvant imaginer que le modèle israélien dont ils ne cessent de vanter la modernité et l’exceptionnalisme, pourrait se voir anéanti par ceux qu’ils réduisent à l’appellation de ‘terroristes’ .

    Depuis plus d’un siècle, le projet colonial sioniste a développé une stratégie pour étendre son pouvoir sur la Palestine historique, multipliant les colonies dont aucune, il faut le répéter, n’est reconnue par le Droit international, afin d’y installer les plus fanatiques d’entre eux. Cet Etat hors-la-loi a ainsi étendu ses métastases partout au point de réduire la Palestine historique en un véritable patchwork sans continuité. Or, qu’a fait l’ainsi nommée ‘Communauté internationale’ pour s’y opposer? Rien! Sinon de répéter son habituel mantra à toute forme de résistance ’qu’Israël a le droit de se défendre’’! Confondant ainsi de manière vicieuse et sournoise, l’occupant et l’occupé faisant passer l’agresseur pour la victime et l’agressé pour le coupable. Et en pratique, derrière ces déclarations fallacieuses, multipliant les accords commerciaux et politiques avec l’agresseur, faisant d’ailleurs de nos gouvernements les complices directs de la colonisation israélienne qu’ils font mine de condamner. 

    Tout observateur des us et coutumes du monde politique sait l’hypocrisie qui  définit ce microcosme et ne s’étonne plus de la dichotomie entre les déclarations et les actes, raison pour laquelle les acteurs de ce milieu ont perdu toute crédibilité, ce qui à terme, est une catastrophe pour tous les citoyens de ces Etats se déclarant abusivement ‘démocratiques’. Ainsi du président Joe Biden déclarant prier pour la famille palestinienne de Rashida Tlaib, députée du même parti démocrate que lui, mais signant dans le même temps un nouveau chèque de 735 millions de dollars à ‘Israël’ pour améliorer son stock d’armes – dont certaines prohibées – afin de continuer ce lent génocide entamé en 1947 mais qui s’accélère à chaque fois que l’agresseur met en route sa machine de guerre terrifiante semant toujours plus de dévastations. Ce même Biden, qui s’est empressé de ramener près de 160 officiers US stationnés en Israël sur ses bases en Allemagne, tant la situation semble échapper au régime sioniste. 

    Sur le plan extérieur, de nombreux intervenants politico-médiatiques ont déjà commenté les faits pour nous enfumer de leurs analyses partiales toujours favorables au régime terroriste israélien. Confirmant, s’il le fallait encore, la nature profondément colonialiste qui les anime toujours. Ainsi, de l’inepte Tribune publiée dans ‘Le Figaro’ par une poignée de sionistes dont l’ineffable M. Valls qui ose un pitoyable numéro sur l’antisionisme v.s. l’antisémitisme et les ‘frappes chirurgicales’ de Tsahal sur i24! (i24news.tv)

    Faut-il rappeler à ceux-là que tous les juifs ne sont pas sionistes et que tous les sionistes ne sont pas juifs? A moins que ces prises de position ne cachent un racisme anti-arabe et anti-musulman qui n’ose dire son nom? (lefigaro.fr). Et de même des différentes instances de l’UE qui «condamnent les tirs de roquettes à partir de Gaza sur des populations civiles en ‘Israël’ par le Hamas et d’autres groupes militants, qui sont totalement inacceptables et doivent s’arrêter immédiatement», et dans le même temps «appellent ‘Israël’ à cesser les activités de colonisation, de démolition et d’expulsions, y compris à Jérusalem-Est». Chacun pourra apprécier l’usage distincts des mots: ‘condamnation’ dès qu’il s’agit des Palestiniens; ‘appel’ dès qu’il s’agit des Israéliens. (rtbf.be)

    En tant que citoyen européen, comment accepter les attitudes et déclarations de ces responsables? Les gouvernements allemands et autrichiens ont interdit tout soutien populaire à la Palestine, allant jusqu’à hisser un drapeau israélien à côté du leur. Mais quoi d’étonnant de leur part, quand on sait les crimes commis contre des juifs au cours de la dernière guerre 39-45 dont ‘Israël’ leur rappelle la dette à chaque occasion? Et de la part d’E. Macron très tolérant au racisme latent qui rôde dans les rangs de LREM mais interdit de manifester à Paris pour soutenir la résistance palestinienne alors que le droit de manifester est constitutionnel: comment justifier ses condoléances au criminel Netanyahu pour ‘la perte des colons’ éliminés par la résistance palestinienne, et n’avoir pas un mot pour le massacre de civils dont de nombreux enfants à Gaza?

    Ce qui se passe ces derniers jours en Palestine est de la plus haute gravité depuis la création de cet Etat artificiel qu’est ‘Israël’. Chaque instant peut être décisif. Il y a bien sûr les terribles bombardements sur la bande de Gaza, vaste camp concentrationnaire, servant de laboratoire aux forces armées israéliennes pour y tester en toute impunité leurs nouveaux armements qu’ils pourront vendre par la suite aux Etats du monde entier… dans ce qui est désormais qualifié de ‘business as usuel’ aussi glaçant que criminel. Mais il y a surtout et depuis très longtemps, un soulèvement massif des villes dites ‘mixtes’ où les Palestiniens de ‘48 ayant pourtant la nationalité israélienne se sont solidarisés avec ceux de Jérusalem et de Gaza, ce qui pourrait bien participer à l’implosion de cet odieux dernier projet colonial européen et en précipiter enfin le terme! Sans oublier les corollaires que sont: la liquidation définitive du ‘Deal du siècle’, énième gadget du tandem Trump/Kushner présenté aux potentats arabes de la région qui se sont vautrés dans une traître ‘normalisation’; ni de l’effondrement du shekel et de pans entiers de l’économie du régime sioniste; de ses aéroports paralysés; de ses habitants terrés dans leurs abris pour ceux qui n’ont pas encore fui et vidé les colonies; ni surtout du coût exorbitant d’un ‘Dôme de fer’ censé protéger la région et qui s’est avéré peu efficace malgré la propagande qui en est faite. 

    Les enjeux dans ce petit territoire sont susceptibles de bouleverser définitivement la domination coloniale occidentale au profit d’un retour à l’auto-détermination pour un peuple injustement spolié depuis 73 ans. Nul ne sait quelle en sera l’issue, mais les équilibres dans le monde peuvent en être renversés et pourraient confirmer d’un effondrement global de l’occident que l’on aperçoit depuis des années à travers les guerres entamées sur différents fronts dont il ne sort jamais plus gagnant. Et quand B. Netanyahu se targue d’utiliser sa puissance militaire pour ‘donner une leçon à ceux qui ose défier’ le régime, on lui souhaite d’en tirer lui-même une magistrale : fanfaronner face à l’Iran quand il vacille déjà par la seule résistance de Gaza devrait lui indiquer son erreur d’analyse. Car qu’en serait-il si les alliés de la résistance au Liban, en Syrie, en Irak, au Yémen, et en Iran décidaient que le jour ‘J’ est arrivé pour cet horrible régime?!

    Les appels récents à un cessez-le-feu ne pourront aboutir à une paix véritable que si les conditions de vie des Palestiniens, où qu’ils vivent, soient revues sur base d’une autre équation que celle d’un État-nation réservé aux seuls juifs. Tout éventuel arrêt des hostilités ne sera que temporaire si les modalités de la résistance ne sont pas prises en compte et appliquées. 

    Honneur et respect à la courageuse et exemplaire résistance palestinienne, elle est  notre leçon, notre boussole, notre lumière. Et honte à ceux qui nourrissent toujours cette abjecte mentalité coloniale dominatrice, raciste et suprémaciste!

    Daniel Vanhove

    Le 20 mai 2021

    Image en vedette : Capture d’écran. Enfant de Gaza devant les débris provoqués par les bombardements. Source : aa.com.tr

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  • Si en France, l’Assemblée Nationale a adopté une résolution non contraignante (ça on le verra surtout quand auront lieu les premiers procès) assimilant l’antisionisme à l’antisémitisme, aux États Unis c’est le président Donald Trump qui a signé un décret, un texte contraignant donc, qui interdit de critiquer l’entité sioniste sur les campus universitaires. L’hostilité au sionisme était ici aussi assimilé à de l’antisémitisme.

     Ce texte, qui n’a pas eu à passer par le législateur, est loin de faire l’unanimité et il sera certainement contesté juridiquement pour son caractère non constitutionnel. Les membres de la communauté juive, même sioniste, ne voient pas non plus toujours ce texte d’un très bon oeil. En effet, ce texte correspond à la vision trumpienne des Juifs comme un peuple foncièrement allogène , une communauté dirigée par des millionnaires, dont la nature est de faire allégeance à l’entité sioniste.

    C’est dire que des voix s’élèvent contre ce texte et, du côté antisioniste, font savoir qu’il est hors de question qu’il soit respecté.

    Opinon: Je suis juive, je combats l’antisémitisme et je soutiens les droits des Palestiniens

    Par Phyllis Bennis, The Los Angeles Times (USA) 26 décembre 2019 traduit de l’anglais par Djazaïri

    Quand j’étais une gamine juive qui grandissait dans la banlieue de Los Angeles, nous pensions qu’être juif signifiait soutenir Israël.

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    Phyllis Bennis 

    On n’avait pas vraiment le choix. Si vous vous identifiez comme juif, comme moi et la plupart de mes amis, l’éducation religieuse que nous recevions, les groupes de jeunes auquel nous participions et les camps d’été où nous jouions étaient tous fondés sur une seule chose. Ce n’était pas Dieu – c’était le sionisme, le projet politique de colonisation du peuple juif en Israël.

    Nous ne demandions jamais – et personne ne nous l’a jamais enseigné à l’école du dimanche – qui vivait déjà sur cette terre, longtemps connue sous le nom de Palestine, lorsque les Juifs européens arrivèrent vers la fin du XIXe siècle et commencèrent à y construire des colonies.

    Ma propre rupture avec le sionisme est survenue un peu après mes vingt ans, suite à la lecture des lettres du fondateur du sionisme, Theodor Herzl, qui implorait Cecil Rhodes, l’architecte britannique du vol de terres en Afrique, de soutenir son projet en Palestine. Leurs projets étaient tous  deux «de nature coloniale », assurait Herzl à Rhodes.

    Aujourd’hui, les jeunes Juifs posent des questions difficiles à un âge plus précoce, et un plus grand nombre d’entre eux ont activement critiqué Israël pour ses attaques contre les Palestiniens et les droits des Palestiniens.

    Quand la Maison Blanche de Trump dit que critiquer ou boycotter l’État d’Israël est antisémite et émet un décret exécutif visant à faire taire la critique d’Israël sur les campus universitaires, de nombreux étudiants juifs refusent d’y adhérer . Une étudiante juive de 20 ans et membre de Hillel [association universitaire juive] à l’Université de Caroline du Nord a déclaré au New York Times qu’elle craignait que le décret « assimile faussement l’antisionisme à l’antisémitisme » et vise à éliminer la critique d’Israël.

    Jared Kushner, gendre et conseiller de Trump, affirme que le décret a pour but de garantir que les Juifs sont protégés par «l’interdiction de la discrimination fondée sur la race, la couleur ou l’origine nationale» du Civil Rights Act. Il dit que le décret exécutif ne définit pas les Juifs comme une nationalité, mais il n’en affirme pas moins que «l’antisionisme est de l’antisémitisme». Cette formulation revient à qualifier d’antisémites les Juifs – ainsi que les Palestiniens et autres – qui ne soutiennent pas le sionisme.

    Les juifs sont de toutes races, couleurs et ethnies. Le point de vue de Trump / Kushner est une façon insidieuse de prétendre que les Juifs sont tous liés à Israël ou ont tous des responsabilités envers Israël. Cette accusation de « double loyauté » est l’un des plus vieux clichés antisémites.

    Bien sûr, même si l’administration Trump essaie de faire taire les critiques d’Israël, le véritable antisémitisme monte , en particulier pendant l’administration Trump. Nous savons à quoi il ressemble.

    L’antisémitisme ressemble à l’attaque contre une synagogue près de San Diego. Il ressemble à Pittsburgh où le meurtrier présumé de la synagogue Tree of Life accusait les Juifs de «ramener des envahisseurs qui tuent les nôtres» et de soutenir l’installation de réfugiés. C’est comme les gens du Klan et les nazis scandant «les Juifs ne nous remplaceront pas» à Charlottesville.

    Cet antisémitisme virulent n’émane pas des partisans des droits des Palestiniens. Il vient des suprémacistes blancs violents qui agissent de plus en plus ouvertement et fièrement à travers les États-Unis. Ces mêmes antisémites se délectent toujours du soutien du président, qui les a appelés «des gens très bien» après Charlottesville.

    Le véritable antisémitisme émane également directement de la Maison Blanche elle-même – d’un président qui dit aux républicains juifs qu’il n’attend pas leur soutien parce qu’il n’a pas besoin de leur argent , qui invite à une fête de la Maison Blanche pour Hanoukka un pasteur chrétien qui dit que les juifs qui ne se convertissent pas au christianisme « vont en enfer » et qui affirme que les juifs «devront voter pour moi, vous n’avez pas le choix» parce que les démocrates proposent des hausses d’impôts aux millionnaires et aux milliardaires.

    Essayer de museler la critique d’Israël alors que le gouvernement israélien devient de plus en plus répressif contre les droits des Palestiniens ne marchera pas, surtout quand la Maison Blanche elle-même est cernée par l’antisémitisme. Des organisations juves et d’autres associations étudiants progressistes affirment déjà leur intention de lutter contre ce déni de la liberté d’expression.

    De même, marteler que l’antisionisme est de l’antisémitisme n’en fait pas une vérité. Une nouvelle génération de jeunes juifs – et tout un tas d’entre nous qui ne sont plus si jeunes – savent que c’est faux.

    Phyllis Bennis membre de l’Institute for Policy Studies et siège au bureau national de Jewish Voice for Peace.                                                                                                                                                                           Antisionisme=Antisémitisme, les Etats Unis et la France sont synchrones | Mounadil al Djazaïri (wordpress.com) 

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  • Je vous propose une analyse de la situation politique aux Etats Unis telle qu’elle est comprise par Glen Ford de Black Agenda Report.

     

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    Glen Ford

     

    Black Agenda Report se présente comme un média d’information, d’analyse et de commentaire politique de la gauche noire. L’article est extrait de leur site, Black Agenda Report dispose aussi d’une page Facebook.

    D’après Glen Ford, c’est en tout cas ce que j’ai compris, Donald Trump en tant que figure du passé, d’un fascisme à l’ancienne, est un accident dans le paysage politique des Etats Unis, du moins c’est ainsi que le perçoivent les élites économiques et financières. Ces dernières auraient opté pour un nouveau modèle qui inclut le management de la diversité susceptible de permettre à une infime minorité richissime de maintenir son contrôle de l’État. Ce modèle n’est pas moins fasciste (ou fascistoïde dirait Emmanuel Todd) puisque son principe est le pouvoir de cette minorité d’ultra-riches, le militarisme et la guerre perpétuelle.

    Pendant que cette élite dirige, le reste de la population est lancé dans une course vers le bas, la descente dont parle Emmanuel Todd dans son livre sur les luttes de classes en France au XXIème siècle.

    Glen Ford a-t-il lu Todd où s’agit-il simplement d’une convergence qui résulte de l’analyse,

     

    Qui est le fasciste le plus dangereux?

    Par Glen Ford, Black Agenda Report (USA) Editor 23 Juillet 2020 traduit de l’anglais par Djazaïri

    La plupart des gauchistes américains sont incohérents dans l’emploi du terme fascisme, et les Démocrates ont complètement détruit le sens de ce mot.

    «Dans leur vison politique caricaturale, fasciste signifie simplement «Trump».

    Après la prise d’une première tête de pont autour des bâtiments fédéraux à Portland, en l’Oregon, Donald Trump menace d’envoyer ses über alles Storm Troopers [Sections d’Assaut] de la sécurité intérieure dans les villes du pays qui, selon lui, sont «dirigés par des démocrates très libéraux [à gauche dans la terminologie américaine]… par la gauche radicale». La prochaine sur la liste est Chicago, où 150 agents fédéraux devraient être déployés dans les prochains jours. Des agents de la sécurité intérieure ont déjà été envoyés à Seattle et à Washington DC, et Trump a évoqué la nécessité de «dominer» le terrain à Philadelphie, Detroit, Baltimore et Oakland. Pendant ce temps, le ministère américain de la Justice prévoit d’étendre son intervention urbaine «Operation Legend», qui vise actuellement la criminalité locale à Kansas City, Missouri.

    Tout comme d’autres présidents américains ont historiquement utilisé l’armée comme instrument pour leur réélection, organisant des attaques contre des pays désignés par les Etats Unis comme «voyous» et «terroristes» pour consolider leur assise électorale, Donald Trump fait campagne en tant que shérif qui fera régner la loi et l’ordre dans les vastes régions du pays occupées le mois dernier par les hordes inspirées de «Black Lives Matter». Bien que l’intervention armée de Trump dans les affaires locales et étatiques semble politiquement en contradiction avec ses sympathies confédérées, son déploiement massif d’agents de la force publique paraît légal.

     

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    Le drapeau confédéré est généralement perçu comme un symbole raciste

     

    Leur comportement dans la rue, cependant, est une autre affaire. «Des agents fédéraux non identifiés dans des véhicules banalisés enlèvent des manifestants pacifiques dans les rues, les transportent vers des lieux inconnus, sans les informer des raisons de leur arrestation, puis les relâchent sans trace de d’une procédure d’arrestation», a déclaré Marjorie Cohn, ancienne présidente de la National Lawyers Guild. «Ces actions rappellent la police secrète des dictatures qui kidnappe e t« fait disparaître» les opposants au régime. Elles sont conçues pour dissuader les gens d’exercer leur droit au premier amendement de protester contre le racisme et la suprématie blanche.»

    Oui, ça «rappelle» la police secrète à d’autres époques et dans d’autres pays, mais les agents de la sécurité intérieure se comportent en fait comme le font les flics locaux un peu partout aux États-Unis. La police de Chicago a fait fonctionner pendant des années un centre de torture pas si secret dans lequel des hommes noirs disparaissaient jusqu’à ce qu’ils avouent des crimes qu’ils n’avaient pas commis. Les villes du pays déploient régulièrement des «escouades» de policiers en civil qui sautent de véhicules banalisés pour enlever des gens dans les rues de leur quartier. Et la  plupart des flics locaux chargés de réprimer les manifestations anti-police retirent leurs badges et marques d’identification. Les équipes SWAT (unités d’élite de la police) locales et fédérales portent régulièrement des masques pour cacher leurs identités. Cela aussi «rappelle» le fascisme, mais cela n’a pas commencé avec Trump en janvier 2017.

    De fait Trump est plutôt amateur dans le domaine de l’art sinistre de la répression intérieure, son expérience passée se limitant à terroriser les locataires de ses immeubles d’habitation et les «apprentis» dans les émissions de télé-réalité. Les outils de répression étatique déployés par Trump en tant que The Mad White Avenger étaient déjà beaucoup utilisés par les anciens présidents. Le FBI de Barack Obama a coordonné la répression par la police nationale des sites d’Occupy, il y a près de dix ans – une vaste opération impliquant les actions synchronisées d’un président démocrate noir, de maires principalement démocrates et de leurs chefs de police. La maire noire de Baltimore avait qualifié les personnes qui avaient pris part à la rébellion de Freddie Gray de 2015 de «voyous» – déshumanisant ainsi ses propres électeurs – tout comme  Obama, dont les procureurs fédéraux avaient exigé et obtenu des peines sévères pour les accusés de dégradations matérielles.

    Obama a marqué un tournant dans l’histoire de l’État policier quand il a obtenu l’adoption par le Congrès d’une législation autorisant la détention pour une durée indéfinie de citoyens américains sans faire l’objet d’un procès ou d’une accusation – un saut dans l’abîme que même George W. Bush n’avait pas osé faire.

    Les outils de répression étatique déployés par Trump en tant que The Mad White Avenger étaient déjà beaucoup utilisés par les anciens présidents.

    Les libertariens en matière de droits civiques sont à juste titre préoccupés par le fait que le ministère de la Justice de Trump se coordonne avec la police locale pour se servir de Facebook pour accuser ceux qui protestent contre l’assassinat de George Floyd de crimes graves – un autre signe avant-coureur du fascisme. Mais les polices locales utilisent depuis des années Facebook comme outil d’enquête de premier ordre. Et les groupes de travail de la police fédérale- police de New-York sous le titre «Operation Crew Cut» s’étaient grandement appuyés sur des déclarations faites sur Facebook pour inculper plus de 100 jeunes dans deux quartiers HLM de Harlem en 2014 et 120 autres jeunes noirs et à la peau bronzée du Bronx en 2016– un raid présenté comme la plus grande opération de «répression des gangs» de l’histoire de New York. Est-il fasciste d’utiliser Facebook contre des dissidents politiques, mais normal quand il s’agit d’expédier les «suspects habituels» (jeunes de couleur ) dans le goulag de l’incarcération de masse? Ou est-cet fasciste seulement quand Trump le fait?

    Si la plupart des gauchistes américains sont incohérents dans l’emploi du terme fascisme,les Démocrates ont complètement détruit le sens de ce mot.

    Comme je l’ai écrit dans des articles précédents (voir «91ll Legacy: Two Contending Fascisms », 15 septembre 2018), le système Jim Crow du sud des États-Unis a servi de modèle à l’État racial d’Adolph Hitler. Le Sud ségrégationniste entièrement sous les lois Jim Crow, correspondait en fait plus étroitement à la définition largement répandue du fascisme que la plupart des fascismes européens du XXe siècle:

    * Nationalisme poussé à l’extrême

    * Recours fréquent au pouvoir de la foule

    * Oppression d’un «Autre» interne comme principe organisateur

    * Militarisme

    * La domination politique des éléments les plus réactionnaires de la bourgeoisie

    “ le système Jim Crow du sud des États-Unisa servi de modèleà l’État racial d’Adolph Hitler”

    Donald Trump est un fasciste américain à l’ancienne, du genre Jim Crow – mais qui est également désireux d’utiliser tous les outils modernes de répression politique et raciale pour préserver un système capitaliste dans sa phase de déclin final. La politique ouvertement raciste de Trump (avec l’oppression d’un «Autre»interne comme principe organisateur») le rend incompatible avec la doctrine de la «diversité» managériale adoptée par nécessité par les multinationales. Il entre donc en tension avec le régime capitaliste au 21e siècle – mais est extrêmement utile comme repoussoir, c’est pourquoi il a été l’adversaire préféré des démocrates liés au monde des affaires en 2016 et 2020. N’ayant rien à offrir à leur base si ce n’est une austérité sans fin («la course vers le bas ”) et la guerre, les démocrates liés au monde du business ont fait de Trump le seul enjeu de leurs campagnes.

    Le capital multinational et l’État sécuritaire (CIA, etc.) trouvent Trump totalement indigne de confiance en tant que gestionnaire de l’empire américain – c’est pourquoi ils ont concocté le Russiagate en collaboration avec les démocrates.

    Les républicains sont depuis plusieurs générations les vassaux des grandes compagnies pétrolières, tandis que les démocrates sont le parti privilégié du capitalisme financier qui domine désormais tous les secteurs capitalistes, y compris les médias et la haute technologie. Au sein du duopole électoral, les Noirs n’ont d’autre choix que les Démocrates, tandis qu’environ la moitié des Blancs choisissent les Républicains, ouvertement le parti des Blancs bien avant l’avènement de Trump, l’intrus impulsif. Cependant, le duopole institutionnel fonctionne mieux pour tous les secteurs du capital lorsque les partis du duopole jouent en «tag team» [en collusion], échangeant périodiquement les rênes du pouvoir exécutif avec le moins de perturbations possible pour l’ordre capitaliste. {C’est ce qu’ils appelaient le «génie» du système. ) L’humiliation de l’establishment corporatif républicain  par Donald Trump en 2016 – avec l’aide décisive des démocrates et des grands médias – a déstabilisé le duopole politique, le mécanisme institutionnel qui, avec les médias liés au monde des affaires, médiatise les divergences entre les secteurs capitalistes et construit un récit politique commun ( mensonges) pour la consommation populaire. Le résultat a été une scission ouverte et destructrice de la classe dirigeante, les instruments étatiques de la  sécurité nationale (CIA, etc.) collaborant ouvertement avec les démocrates pour rendre politiquement illégitime un président en exercice.

    “ le duopole institutionnel fonctionne mieux pour tous les secteurs du capital lorsque les partis du duopole jouent en «tag team» [en collusion]’”

    La bonne nouvelle, c’est que la guerre civile interne à la classe dirigeante a délégitimé non seulement Trump mais l’ordre impérial US lui-même. Une fois perdue, la légitimité politique peut rarement être intégralement recouvrée – et certainement pas par un ordre capitaliste en bout de course en proie à un écheveau de contradictions accumulées en son stade terminal, et dont le domaine impérial se réduit progressivement.

    La mauvaise nouvelle est que la gauche US est si faible qu’elle a été incapable de proposer un discours qui explique les crises multiples qui ont été si dévastatrices pour le peuple américain, ou même d’accomplir a minima nos obligations de solidarité avec les victimes de l’impérialisme US dans le monde. Imaginant le fascisme dans les termes d’une caricature personnifiée par Trump, les gauchistes américains semblent croire que anti-Trump égale antifascisme, alors qu’en fait Trump représente un avatar de Jim Crow que les champions du capital cherchent à écarter depuis un demi-siècle afin d’exercer leur pouvoir plus efficacement. Ces champions du capital ont, par contre, construit un ordre fasciste du 21ème siècle dans lequel un tout petit nombre de milliardaires peut exercer le pouvoir sans réelle opposition, tandis qu’une bonne partie du monde est enfermé et contraint à une «course vers le bas» et que la moitié de l’humanité vit dans la terreur d’interminables guerres américaines.

    Le président Obama était un agent de ce fascisme – qui n’est pas une caricature de presse, et tue des millions de gens. Il en est ainsi de tous les Démocrates du jeu institutionnel. Ils sont les plus dangereux parce que si peu de gens les considèrent comme des fascistes, en dépit de leur servilité abjecte à l’égard de la dictature du monde des affaires, de l’État carcéral et des guerres sans fin. Nous battrons Trump pour la simple raison qu’il ne représente pas la véritable classe dirigeante capitaliste. L’oligarchie veut qu’il soit battu – et elle veut que nous la remerciions d’oeuvrer pour ses propres intérêts et se débarrasser de son propre problème: le genre de service que rend l’oligarque Michael Bloomberg quand il achète le contrôle de l’infrastructure du Parti Démocrate ainsi que la loyauté d’une partie substantielle de la (pseudo) classe politique noire.

    Certains gauchistes américains, incapables de sortir de leur vision caricaturale craignent que Donald Trump refuse de quitter la Maison Blanche si le scrutin lui est défavorable en novembre. Ils imaginent que les généraux de l’armée américaine soutiendront un coup de force de Trump dans un scénario de «Sept jours en mai» à l’envers. Complètement ridicule! Un coup de force militaire ne pourrait venir que du J-SOC, le Joint Special Operations Command qui supervise les forces d’opérations spéciales de toutes les branches de l’armée, comme les Bérets Verts (armée de terre) et les SEALS (marine). Les unités d’opérations spéciales ont toujours travaillé main dans la main avec la CIA – de fait, les Bérets Verts sont souvent appelés «l’armée de la CIA». Donald Trump, le candidat de «l’arrêt des des changements de régimes» [no more regime changes] en 2016 s’est ainsi gagné un ennemi implacable dans la CIA.

    Si un coup de force quelconque devait se produire en novembre, ce serait en faveur des Démocrates. Et beaucoup de gens qui se présentent comme de gauche applaudiront, se figurant la CIA comme un allié dans la lutte contre le «fascisme.»                                                                                                                                                                                                                                                                                              Mounadil al Djazaïri | Points de vue sur le monde arabe (wordpress.com)  

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  • Le rap n’est pas ma tasse de thé mais cet article me ferait presque m’y intéresser. Il y est question de musiciens d’une ville irlandaise qui ont pris sous leur aile un gamin qui vit à Gaza et qui chante des textes sur de la musique rap (ou hip-hop, c’est un domaine que je connais mal).

    Une vidéo que ces Irlandais ont produit avec Abdalrahman Alshanti, c’est le nom du petit habitant de Gaza, a rencontré un grand succès sur la toile puisqu’elle a fait des millions de vues et a été relayée par des célébrités.                                                                                                  

    Il s’agit là d’une manifestation parmi d’autres de la solidarité du peuple irlandais avec le peuple palestinien dont, en tant qu’anciens colonisés, ils comprennent bien la cause.

     

    LA COLLABORATION DE CORK AVEC LE JEUNE RAPPEUR DE GAZA DEVIENT VIRALE ET ATTIRE DES MILLIONS DE VUES

    La star du hip-hop DJ Khaled figure parmi les célébrités à avoir partagé la vidéo de MC Abdul, 12 ans, qui rappe à propos de le situation à laquelle est actuellement confrontée sa famille.

    Par Des O’Driscoll, Irish Examiner (Irlande) 17 mai 2021 traduit de l’anglais par Djazaïri

    Une collaboration sur un thème d’actualité entre un jeune garçon de Gaza et un beatmaker de Cork est devenue virale, atteignant plus de 2,7 millions de vues en deux jours.

    Le vidéoclip pour la ‘Palestine’ par Abdalrahman Alshanti – alias MC Abdul, ou MCA Rap – montre le garçon âgé de 12 ans qui marche devant des immeubles détruits dans son quartier de Gaza et qui rappe sur la situation actuelle dans la région.

    Le morceau de rap a été enregistré sur une piste instrumentale d’Eminem par le producteur basé à Cork Garry McCarthy (GMC Beats) qui contribue à l’encadrement du jeune Palestinien depuis 2019.l

    Parmi les célébrités qui ont référencé la vidéo, il y a la star américaine du hip-hop DJ Khaled qui l’a partagée sur son compte Instagram. Abdul a également eu des partages de la mannequin Bella Hadid et de l’acteur / musicien américain Tyrese Gibson.

    Alors que le nombre de tués augmente à cause des attaques israéliennes sur Gaza, avec 58 enfants parmi les près de 200 victimes à ce jour, McCarthy admet être très inquiet pour Abdul et sa famille.

    «Ils m’ont envoyé des enregistrements de ce qu’ils ont dû entendre pendant la nuit, et je suis encore secoué d’avoir entendu ces explosions», explique le producteur et professeur, basé au Kabin Studio à Hollyhill.

    «Ce qui se passe est vraiment honteux. Abdul nous a raconté comment sa jeune sœur et son frère pleurent la nuit. Leur mère doit leur faire croire que c’est un feu d’artifice. Je leur envoie un texto le matin pour vérifier qu’ils vont bien, et quand il répond, je me dis: «Dieu merci!».

     McCarthy espère que le nouvel enregistrement aidera à attirer l’attention sur ce qui se passe à Gaza et encouragera les gens à le dénoncer.

    «C’est tout ce que nous pouvons faire. C’est juste de faire passer un message. Et c’est probablement une bonne chose que les gens entendent un enfant parler de la situation, parce que dans les guerres, on entend généralement les hommes et les autres adultes », dit McCarthy. Il souligne qu’à l’âge de 12 ans, Abdul a déjà vécu quatre périodes de guerre.

    Garry McCarthy (GMC) et Stephen Grainger (Stevie G) ont aidé à encadrer le jeune rappeur palestinien MC Abdul.                                   Garry McCarthy (GMC) et Stephen Grainger (Stevie G) ont contribué à encadrer le jeune rappeur palestinien MC Abdul.

    Dans le nouvel enregistrement, Abdul parle également du fait que ses grands-parents ont été contraints de fuir leurs maisons et de s’installer dans un camp de réfugiés en 1948 au moment de la création d’Israël. Depuis, la famille vit à Gaza.

    La relation d’Abdul avec la ville de Cork implique également Liam Ahern, originaire de Leeside, qui lui a appris l’anglais en ligne, pour enrichir ce qu’il avait déjà appris en regardant des films américains et en écoutant de la musique rap. Ahern fait partie, avec McCarthy et DJ Stephen Grainger (Stevie G), d’un groupe d’habitants de Cork qui ont aidé Abdul.

    «Il se sent vraiment comme un membre de la famille de la musique de Cork maintenant», dit Grainger. «Nous l’avons fait participer à quelques évènements musicaux avec les gars du Kabin, et c’est formidable de le voir interagir avec les enfants de Cork du même âge.

    « Nous nous sentons tous un peu impuissants en ce moment, et c’est un souci. Ce gamin aime le football et aime Messi, comme n’importe quel enfant irlandais … on penserait que c’est le genre de choses dont il devrait parler, sans avoir peur que des bombes lui tombent dessus».

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  • Palestine

    Un épouvantail dénudé est un épouvantail mort, sans ses haillons il devient squelette dépourvu de toute fonction. Déshabillé il n’impressionne plus personne, il perd de son efficacité et donc perd sa raison d’être.

    Nous y sommes. Cet épouvantail israélien planté en plein milieu du monde arabe avait déjà perdu de sa superbe en 2000 et en 2006, et voilà qu’en ce mois de mai 2021 il devient caduc. Il a fallu 73 ans pour surmonter l’obstacle psychologique entretenu par les régimes arabes, complices et soumis, dont la mission était de brider tout espoir des populations arabes ! Mieux qu’un espoir, une nouvelle réalité s’impose tracée par le sang des innocents mêlés à celui de leurs héros qu’on accuse du « crime » d’être nés sur des terres convoités par le capitalisme mondial, la religion n’étant que prétexte !

    Israël n’est qu’un outil, une arme, un épouvantail pour ainsi dire, un porte avion gardien de l’océan arabe, un océan qui recèle bien des richesses, ces richesses devenues outil de pouvoir dans leurs propres pays et au détriment de leurs propres peuples, peuples anesthésiés par un pseudo-confort et déshabillés de tout discernement voire de toute moralité !
    Or les arabes n’ont pas l’exclusivité du sacrifice sur l’autel du capital, il se trouve, ils n’en sont pas encore conscients ou refusent de l’être, que les peuples de ce qu’on appelle par le miracle de la géographie capitaliste Occident, sont aussi, par ricochets, victimes de la mafia capitaliste-sioniste qui le gouverne le Monde.

    L’inertie, l’apathie ainsi que l’hypocrisie dans certains cas qui, en Occident, accompagnent traditionnellement chaque conflit israélo-arabe, se font nettement remarquer dans les réactions des uns et des autres aussi bien dans les médias que dans les commentaires et articles qui foisonnent sur les réseaux sociaux.

    Deux victimes donc, les arabes, palestiniens comme tous les autres, et les populations occidentales. Toutefois, une nuance s’impose: les premiers, malgré 73 ans d’exactions, de violence, de massacres subits n’ont jamais abdiqué, les seconds ont opté pour une soumission consciente peut-être même voulue car sécurisante ! Bien que tous deux victimes d’un capitaliste inhumain et sauvage, ils sont diamétralement opposés quant à leur vision du Monde, leur vision de la vie tout simplement !

    Deux visions, deux civilisations, l’une matérialiste jusqu’à l’extrême et l’autre ne voit le Monde, et donc la vie, qu’à travers le prisme de la dignité !
    Deux civilisations longtemps tenues par le même épouvantail. Les uns en sont libérés les autres y tiennent. Ces deux approches, ou plutôt la réaction des uns et l’inaction des autres agrandissent encore plus le fossé qui sépare les deux civilisations, en l’occurrence celle de l’argent roi et celle de la liberté reine quoi qu’il en coûte !

    La dernière bataille en Palestine mais pas ultime, d’une guerre entamée il y a 73 ans, à été très riches en informations, informations qui tracent une nouvelle réalité au Proche-Orient et un malheureux et triste statu-quo en Occident, réalité libératrice pour les uns et immobilisme suffisant et mortifère pour les autres !

    L’Occident dans son ensemble, « pro-palestiniens » et pro-israéliens réunis, refuse de voire une victoire de la résistance palestinienne, il se cramponne au dogme, directement issu du mental colonialiste, qui consiste à se persuadé que l’Occident, même désavoué, ne peut pas perdre !
    Autre paramètre immuable dans l’esprit de tous les occidentaux: « le droit naturel de l’État d’Israël à exister », un paramètre qui n’est qu’une aliénation directement issu de la propagande sioniste qui depuis un siècle conditionne le mental des occidentaux ! À titre informatif pour ceux ceux qui veulent l’entendre: pour les arabes Israël n’a aucun droit à l’existence et en aucun cas pour une raison simple, c’est la Palestine du fleuve jusqu’à la mer !

    Outre la propagande uniforme des médias, des milliers de bavards habituels si bien représentés par des auteurs comme par exemple Michel Goya, ancien colonel d’infanterie de l’armée française, qui nous explique, tout en ignorant tout du Levant et de la réalité populaire palestinienne et arabe, que les combats de ce mois de mai n’ont rien apporté de nouveau par rapport aux combats des années précédentes ! Ou encore par Bruno Guigue, porte étendard d’un néo-communisme , un néo-communislr mort-né car tient la même rhétorique dogmatique des anciens soviets, qui nous apprend le scoop du siècle, « je le résume: les israéliens sont méchants et les palestiniens sont gentils et victimes des méchants », sans aucune vision politique avec une superficialité affligeante ! D’ailleurs cette posture superficielle est naturelle pour un ardent défenseur depuis l’an 2000 de la solution des « deux États » que pourtant les palestiniens refusent de la manière la plus catégorique, mais comme vous le savez leurs avis n’a aucune importance car seul celui des occidentaux, toutes tendances politiques confondues, fait loi, n’est-ce pas ?!

    Mais ce qui est nouveau dans le traitement du conflit israélo-arabe, notamment dans son chapitre palestinien, est l’apparition de toute une légion de plumes sionistes et israéliennes qui pleurent les victimes palestiniennes ! Des larmes de crocodiles censées leur octroyer une apparition humaine et empathique vis à vis des palestiniens, alors qu’on réalité ils continuent à brandir le même épouvantail pourtant déjà mort !

    Un exemple qui résume tous les autres: un article d’un certain Israël Shamir au titre « Gaza c’est mieux qu’Auschwitz » (publié sur le site Arrêt sur info!!) , un titre qui se veut choquant et un article qui se veut compatissant mais qui en réalité est un exemple d’hypocrisie où le venin inodore et incolore peut terrasser les esprits des non avertis, un article qui d’ailleurs ne manque pas de brandir le fameux épouvantail en nous expliquant que la volonté légitime des palestiniens de retrouver leur liberté et leurs droits ne peut rien contre la puissance israélienne ! Vous la voyez cette hypocrisie professionnelle ?

    D’autres, proclamés sionistes repentis, tel que ce Jacob Cohen, qui bien que très compatissant avec les palestiniens et très ouvertement critique du gouvernement israélien ne cesse de rappeler qu’Israël possède la bombe nucléaire et que s’il le fallait n’hésiteraient pas à en user ! Encore et toujours ce même épouvantail brandit dans l’espoir de saper le morale des palestiniens tout étant très généreux en larmes.. toujours cette même hypocrisie qui consiste à dire aux palestiniens et au-delà aux arabes en général, je résume: « vous avez raison de vous battre mais c’est perdu d’avance », alors que la réalité est tout autre! Déjà j’ai des doutes sur la possession réel d’Israël de la bombe nucléaire, mais soit admettons qu’elle existe: à quoi servirait de lancer une bombe atomique dans une région, Palestine, Jordanie, Syrie et Liban, dont la superficie totales est égale à une fois et demi celle du massif central où personnes ne ne sera épargné, israéliens en premier ?! Pour ainsi dire si les israéliens usent d’une telle arme cela reviendrait à un suicide !

    Tout ce qui précède, en prenant quelques échantillons de personnages niais comme des venimeux, assez représentatifs de l’ensemble de l’opinion publique occidental, indique une certitude: tous ces artifices analytiques issus des plumes occidentales, les violentes comme les caressantes montre bien que l’épouvantail est lui-même épouvanté !

    UNE VICTOIRE AUSSI ÉCLATANTE QUE CELLE DU HEZBOLLAH EN 2006

    Au grand regret de tous ces « visionnaires » occidentaux, de gauche comme de droite, la réalité est autre ! L’opinion publique palestinienne, de Gaza à la Cisjordanie en passant des territoires de 1948, ainsi que les opinions publiques de l’ensemble du Monde arabe en plus des médias levantins, iraniens, russes etc... ont une vision aux antipodes de celle des racontars occidentaux ou des venimeux israéliens qui se présentent comme « conciliants » !

    Je sais d’avance, nous savons d’avance, que la vision et le sentiment qui habitent les palestiniens et les arabes en général ne sera jamais admise même parmi les « plus modérés », politiquement parlant, dans les sphères occidentale, toujours est-il, n’en déplaise, que c’est la vision qui prime et qui se colle à la réalité de manière implacable, aveugle qui ne veut voir !

    Il s’agit bien d’une victoire, la Palestine n’est pas libérée certes, mais cette victoire de la résistance palestinienne, une première historique, marque d’une manière certaine le début d’une nouvelle ère, assoie une nouvelle donne tant sur le plan militaire que politique mais surtout psychologique. Cette indéniable victoire confirme l’affirmation de Nasrallah après sa victoire de 2006, à savoir: « Israël est aussi fragile que la maison de l’araignée » !

    L’argument du nombre élevé de civils palestiniens tués qui consiste à infirmer la victoire est aussi risible que démagogique!
    Rappelez-vous la victoire plus qu’éclatante du Hezbollah en 2006, Israël et ses avions avaient effacé de la carte plusieurs quartiers de la banlieue Sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, faisant plus de 5000 morts et pourtant le Monde entier a assisté à l’humiliation d’une entité sioniste qui affirmait être une grande puissance militaire, la première de la région! Les israéliens eux-mêmes avaient reconnu avoir essuyer la plus cinglante défaite militaire de toute leur Histoire ! Malgré le nombre de morts civils élevé le Hezbollah a réussi à instaurer un équilibre dans la dissuasion voire plus.

    C’est exactement ce que la résistance palestinienne vient d’instaurer d’une manière magistrale ! Un mort, un seul, est de trop j’en conviens, tous les arabes en conviennent, mais que faut-il faire face à la terreur imposée aux palestiniens par les israéliens depuis 73 ans ? Ces israéliens qui refusent systématiquement toute paix équitable. Le choix est limité: se battre ou bien mourrir à petit feu sous les exactions continues des israéliens !
    D’ailleurs, comparé aux nombres des victimes civiles des combats qui ont eu lieu entre 2008 et 2016 le nombre de ce dernier « round » semble minime, un peu plus de 200 morts contre des milliers lors des confrontations précédentes.
    Par ailleurs autant le nombre des victimes israéliennes lors des confrontations précédentes était infime autant cette fois-ci il est élevé, même très élevé ! Bien que le gouvernement israélien reconnaît une dizaine de morts et quelques dizaines de blessés, il s’est vu contredire par les médias israéliens qui évoque plus de 100 tués et plus de 900 blessés dont beaucoup de militaires car contrairement aux israéliens, qui ne visaient que des civils et les bureaux de la presse locale et internationale , les palestiniens ont privilégié les objectifs stratégiques (centrales électriques, usines gaziers, réserves pétrolières, Dimona, ports, aéroports...militaires (bases, casernes, positions aux abords de Gaza etc...) et n’ont bombardé des quartiers résidentiels que pour obliger les israéliens à cesser les bombardements des tours d’habitations à Gaza !

    De même, les médias israéliens, n’ont pas hésité à railler le dôme de fer vanté par Netanyahu le contredisant une seconde fois en affirmant qu’il a été totalement inefficace et totalement impuissant face aux missiles palestiniens bien plus perfectionnés et bien plus efficace et précis que lors des confrontations précédentes ! Oui, les palestiniens ont enfin réussi à imposer un équilibre militaire malgré la supériorité de l’arment israélien exactement comme l’avait réussi le Hezbollah 15 ans plus tôt !

    L’État de délabrement psychologique, mental et moral de l’opinion publique israélienne donne à la victoire palestinienne une dimension politique majeure voire déterminante pour la suite des événements, preuve en est la volonté déjà annoncée d’un grand nombre d’israéliens des partir. Cette opinion publique qui était, depuis des années, persuadée qu’elle était hors d’atteinte des missiles palestiniens se retrouve du jour au lendemain sans la moindre protection !
    Victoire politique amplifié par la révolte des palestiniens des territoires de 1948, impensable la veille même du début des combats !
    Victoire politique aussi car Jérusalem, d’où est parti l’étincelle qui a allumé le feu, est désormais placée au centre de la cause palestinienne taillant en miettes le « grand deal » de Trump et la normalisation entre l’entité sioniste et quelques régimes arabes qui en a découlé !
    Autre conséquence de ce « grand deal du siècle » est la volonté de consacrer Jérusalem comme capitale d’Israel, autre projet sioniste qui vient d’être abolit par la résistance palestinienne et l’unification de toutes ses composantes où cette ville, trois fois saintes, est confirmée comme capitale de la résistance du peuple palestinien et sa boussole dans le chemin qui le conduira à la libération.

    Outre cette double victoire politique et militaire, un autre élément qui a vocation à devenir décisif à l’avenir: l’union établie entre toutes les résistances du Moyen Orient.
    Le Hamas et le Jihad islamique, encore récemment ignorés par l’axe de la résistance arabo-iranien pour cause de proximité avec les frères musulmans et des États terroristes comme le Qatar, font désormais partie intégrante de ce glorieux axe de Téhéran à Beyrouth, de Baghdad au Yémen sans oublier les peuples bouillonnant de tout le Monde arabe y compris sir le sol des régimes traîtres qui ont normalisé leurs relations avec l’entité sioniste ! Comme vous le savez les châteaux de cartes ne demeurent pas longtemps...

    Cette union, nouvelle et bénite, n’a cessé, tout au long de ces 11 jours de combats, d’être saluée par tous les chefs de tous les mouvements de la résistance palestinienne, remerciant, tour à tour, le Hezbollah, le gouvernement syrien, la résistance irakienne et surtout le regretté Qassem Souleimani l’artisan du rapprochement du Hamas et du Jihad avec le Hezbollah et avec la Syrie. J’avais écrit un article ( http://www.hayansidaoui.net/les-justes-les-martyrs-et-les-humili%C3%A9s…) lors de l’assassinat de Souleimani par Trump pour le compte d’Israel où j’avais notamment écrit: « il lui ont fait payer l’unification de la résistance palestinienne et du Hezbollah », unification dont la première conséquence directe est l’amélioration de l’armement de la résistance palestinienne.
    Pas un discours ou déclaration des palestiniens tout au long de ces 11 jours de combats n’ont cesser de citer le martyr Qassem Souleimani, « notre martyr » disent-ils !
    Cette union qui prend en tenaille l’entité sioniste occupant la Palestine. D’ailleurs, pendant 11 jours, les médias israéliens n’ont cessé de craindre que le Hezbollah s’engage dans la bataille!

    Or l’objectif du Hezbollah et de tous ses partenaires de l’axe de la résistance est d’ordre stratégique et n’ont pas tactique qui consisterait à faire plus de morts israéliens en joignant sa puissance de feu à celle des palestiniens ce qui ne servirait à rien à long terme !

    Une stratégie mûrement réfléchie et établie selon un agenda précis, l’objectif étant de libérer la Palestine toute la Palestine ! Cela étant dit, le combat du Hezbollah, de la Syrie, de l’Irak, de l’Iran et du Yémen contre Israël et le sionisme est de tous les jours, contre qui se battent nos braves soldats en Syrie, en Irak, au Yémen sinon contre le projet du Grand Israël et le sionisme ?!

    N’oublions donc pas que les fronts syrien, irakien, libanais, yéménite sont aussi des fronts où l’affrontement est effectif tous les jours et à tout heure contre l’entité sioniste et ses projets dans la région, projets communs à son protecteur occidental via l’OTAN.

    Le libération de la Palestine s’inscrit donc dans une stratégie à long terme et par étapes soigneusement préparées puis mises en œuvres, certaines ont déjà été exécutées, la libération du Sud-Liban de l’occupation israélienne en 2000, la victoire du Hezbollah qui a instauré depuis un équilibre militaire avec Israël voire plus, la résistance palestinienne qui vient de faire de même faisant ainsi la preuve de son efficacité alors qu’elle était, jusqu’au là, le maillon faible de l’axe de la résistance pour des raisons militaires du fait de son isolement géographique mais aussi politiques, faiblesses corrigées grâce au travail de Souleimani. D’autres étapes intermédiaires planifiées sont à venir, libérer la totalité du territoire syrien, museler les activités des sionistes libanais qui sont capables de nuire à cause du soutien accru de l’Occident, des États-Unis et de la France et accessoirement de la Turquie et des monarchies du Golfe, terminer la guerre au Yémen en faveur des yéménites ce qui affaibliraient considérablement les mêmes monarchies arabes qui servent de bases avancées de l’OTAN face à l’Iran, principal fournisseur d’armes à toutes les composantes de l’axe de la résistance et, enfin, passer à la mère de toutes les batailles à savoir libérer la Palestine, toute la Palestine.
    C’est exactement la feuille de route annoncée par tous les responsables iraniens et arabes de l’axe de la résistance dont nos médias font écho au quotidien ! Feuille de route qui semble tenir ses promesses.

    ERDOGAN L’INTRU MALGRÉ LUI

    Cet agresseur patenté et assidu de la Syrie n’a rien trouvé de mieux pour camoufler sa traîtrise que d’annoncer la déclaration la plus hilarante que je n’ai jamais entendue: « je mets en garde Israël car nous sommes 84 millions de turcs prêts à l’envahir » ! Non seulement ces turcs sont déjà occupés à envahir la Syrie, premier des ennemis d’Israël, mais en plus la Turquie est partenaire militaire d’Israël par un accord signé en 1994 qui deviendra en 2005 un accord stratégique de défense commune entre les deux entités l’une occupant la Palestine et l’autre occupant Byzance (moitié Ouest de l’actuelle Turquie) et l’Arménie historique (moitié Est) !
    Vous verrez que lors de la guerre qui libérera la Palestine, la Turquie se battra aux côtés des israéliens sans la moindre hésitation, d’ailleurs c’est ce qu’elle fait déjà en Syrie !

    LES USA ET L’OTAN IMPUISSANTS

    Ils auront tout essayer pour sauver la face de l’entité sioniste tout au long de ces 11 mémorables derniers jours. Déclarations fracassantes, inversement des rôles en désignant les israéliens comme victimes et les palestiniens comme bourreaux, mais en même temps, épuisés par les guerres perdues en Syrie et au Yémen et contrariés par l’opposition politique de l’Iran et de la Russie, leur action, contrairement à d’habitude, limitée à des déclarations sans effet sinon inciter les israéliens à déclarer un cessez-le-feu de manière unilatérale comme un aveu de défaite et d’impuissance à faire face à la détermination palestinienne !

    Je cite les leaders de la résistance palestinienne commentant l’arrêt des combats: « Israël n’a cessé de réclamer un cessez-le-feu dès le deuxième jour des combats par l’intermédiaire des égyptiens, ils ont été surpris par notre puissance de feu, par notre efficacité, par notre détermination, par la réaction de solidarité de la totalité du peuple palestinien et surtout parce qu’ils se sont rendu compte que leur dôme de fer est périmé... pour nous ce n’est pas un cessez-le-feu mais une accalmie provisoire, toute intervention israélienne contre notre peuple et nos sites sacrés à Jérusalem n’auront pour réponse que nos missiles, nos drones et nos submersibles (font un à touché un destroyer de la marine israélienne) »!
    Apparement message reçu par Netanyahu car, si l’intifada persiste en Cisjordanie à l’initiative des palestiniens eux mêmes, les israéliens n’ont plus approché l’esplanade d’Al-Aqsa depuis deux jours, esplanade désormais tenue par des milliers de palestiniens !

    L’épouvantail est bien épouvanté !

    Reste une dernier point et pas des moindres, un point qui va contrarier les pleureuses sur le « sort » des palestiniens : c’est la première fois que la résistance palestinienne a pris l’initiative des combats, d’habitude, en 2008, 2012 et 2014, c’était toujours l’armée israélienne qui agressait sauvagement la bande de Gaza or cette fois-ci c’était Gaza, résistants et populations réunis, qui ont décidé d’attaquer l’entité sioniste en réponse à l’agression que leurs sœurs et frères subissaient à Jérusalem, Jérusalem leur capitale non négociable ce qui rajoute à l’épouvante des violeurs de la Palestine !
    Des centaines de palestiniens ont défilé, lors de ces 11 jours de combats, devant les écrans et les micros des médias hurlant leur détermination: « qu’ils mettent tout Gaza et toutes nos maisons à terre, nous demandant à nos combattants de ne pas céder et de continuer le combat, si nous ne défendons pas Jérusalem et notre peuple dans les quatre coins de la Palestine nous serions un peuple indigne de ce nom »!
    Eh oui j’en connais beaucoup qui ont gaspillé leurs larmes pour rien ...

    Pour terminer, je voudrais attirer l’attention sur le vocabulaire qu’emploie les israéliens eux-mêmes concernant leur présence en Palestine. Ils parlent de leurs « bases militaires » et « des colons » ! Mais dites-moi quel pays souverain chez lui évoque des « bases » sur son propre territoires ou de « colons » à propos de sa population ?! Ce sont des termes qu’on utilisent habituellement quand un pays occupe un autre et non pas chez soi sur son propre sol ! Vous imaginez des « colons » français en France ? Ou encore des « bases militaires protégées par un dôme de fer » sur votre propre sol ?
    Cela prouve que dans leur subconscient les israéliens savent bien qu’ils ne sont pas chez eux et que la Palestine n’est pas leur terre promise !

    Nasrallah les avait prévenus en leur adressant la parole : « en deux mots, préparez vos abris » avec le sous-entendu « ou repartez d’où vous êtes venus »!
    Je ne vois aucune autre alternative comme tous mes compatriotes levantins, je laisse les spéculations chimériques, qu’ils appellent « analyses », à leurs auteurs occidentaux !

      Soumis par Hayan Sidaoui le sam 22/05/2021 - 15:30                                                                                                                                                                                                                                            - Article précédent sur le même sujet: http://www.hayansidaoui.net/les-palestiniens-se-lib%C3%A8rent?fbclid=Iw…

    - Article de février 2020 sur le même sujet: http://www.hayansidaoui.net/les-justes-les-martyrs-et-les-humili%C3%A9s…

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    ♦ HAMAS – ISRAËL : cessez le jeu !

                                                                                                                                                                     Je viens de l’apprendre sur Z&N, le conflit israélo-palestinien a été phagocyté par le Hamas qui a fait perdre aux survivants palestiniens le peu d’air, de terre , de mer et de feu qu’ils avaient mis entre les mains du bon Dieu… On leur a ôté même l’envie de pleurer en leur ouvrant les yeux sur l’état des lieux : Il n’y a plus de Palestine ! Mais des âmes en ruine.                                                                                                                              Et c’est au Hamas que l’on prête le dernier coup de grâce, la cause ultime de cette disgrâce.                                                                                                                                                                                                  Je viens de l’entendre de la bouche de nos deux Zorro qui comprennent ce que personne ne peut comprendre, avec eux, nous avons tout à apprendre, à savoir que rien ne va plus dans cette partie du monde, c’est la fin de la partie, car Israël n’a aucun esprit de reparti, il garde tout pour lui, il ne partage pas, ne veut pas partager, ni son visage, ni son paysage. Et il ne croit et n’a jamais cru au mythe du bon voisinage. Il veut être seul et le seul à être. Pourquoi ? Parce qu’il a gagné pardi ! Il a tous les droits, à commencer par le droit de régner.                                                                                                                                                                                      Éric News, nous dit que les israéliens appliquent pour soigner leur image de marque, la devise de l’allemand Bismarck à savoir que c’est toujours la force qui prime le droit. Ce qui veut dire : Peu importe qui a tort, qui a raison, le maître est celui qui s’en sort, à tort ou à raison… autrement dit le plus fort… mais on le sait depuis Calliclès et les sophistes grecs, que les perdants ont toujours tort… raison pour laquelle, il faut sans cesse leur clouer le bec.                                                                                                                                                                                                                                                                                                        Surtout, nous disent nos deux manitous, surtout lorsque l’infortune s’en mêle… à savoir le Hamas, le terroriste le plus cruel qui empêche Israël de dormir en paix ou de profiter de son mol oreille : à savoir le silence du monde entier !                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    Juste une petite objection que j’adresse aux saigneurs de tous les agneaux : sans le Hamas, la Palestine ne serait plus qu’un vague souvenir… et je vais vous dire ce qui a poussé Israël à signer un cessez le Feu avec l’odieux Hamas… ce n’est certainement pas la pression internationale en pleine dépression ou récession, non ! Ce qui a fait signer l’ogre israélien c’est le petit poucet palestinien qui utilise le Hamas comme de petits cailloux pour retrouver son chemin et reprendre son destin en main. Israël a beau les assassiner, les petits poucets n’ont pas fini de pousser des cris pour repousser leur héréditaire ennemi.                                                                                                                                                                                                                                        Le débat m’a toujours semblé clos depuis Rousseau quand il écrit que « le maître n’est jamais assez fort pour être toujours le maître ». La Justice doit pouvoir être, non en signant un cessez le feu mais en cessant le jeu  acteurs et des observateurs                                                                                                                                                      .                                         une info scénario #Hamas #Palestine #Israël #Zemmour #Z&N #Bismarck #Justice #FreePalestine #PalestineUnderAttack #GazaUnderAttak #SavePalestine 

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    La principale leçon de la Commune, c’est que le peuple en armes, guidé par la fraction la plus résolue de la classe ouvrière, peut saisir directement les rênes du pouvoir politique.

    Sa radicale nouveauté, et son exemple fécond, c’est d’avoir montré qu’on peut se passer des politiciens bourgeois pour jeter les fondements d’une République sociale, et que le prolétariat allié à la petite bourgeoisie peut lancer ce défi à la classe possédante et à ses serviteurs. Mais la tragédie de la Commune, hélas, a fait aussi la démonstration que cette classe possédante ne recule devant aucune ignominie lorsque ses intérêts sont menacés par ceux d’en-bas. On sait, parce que ses témoins les plus lucides, Lissagaray et Marx, y ont suffisamment insisté, combien la Commune a été paralysée par sa timidité et sa naïveté. Mais cette modération volontaire n’a pas épargné aux hommes et aux femmes de la Commune les horreurs d’une répression féroce. Au contraire. En scellant sa défaite, elle les y a condamnés.

    « Que la Banque de France soit restée une enclave versaillaise en plein cœur de Paris, c’est un étonnement et un scandale », écrit Henri Lefebvre dans « La proclamation de la Commune ». Moyen de pression sur le gouvernement en vue d’une négociation future, ou prise de guerre révolutionnaire destinée à financer l’insurrection, la saisie de la Banque de France aurait modifié le rapport de forces. Mais la Commune a reculé devant l’obstacle. Elle a laissée intacte cette institution-clé de la classe dominante, elle l’a laissée libre de procurer des fonds à Versailles, alors qu’elle lui mégotait les siens. Pour Prosper-Olivier Lissagaray, cette erreur fut la pire de toutes, pire encore que d’avoir laissé filer à Versailles, avec armes et bagages, les troupes gouvernementales qui serviront à la répression. « La Commune dans son indignation aveugle ne voyait pas les vrais otages : la Banque, l’Enregistrement et les Domaines, la Caisse des Dépôts et Consignations, etc.. Par là on tenait les glandes génitales de Versailles ; on pouvait rire de son expérience, de ses canons. Sans exposer un homme, la Commune n’avait qu’à lui dire : « Transige ou meurs ».

    Ce manque de résolution face à un instrument majeur du pouvoir bourgeois, cette incapacité à trancher dans le vif de la lutte des classes perdra la Commune. « Toutes les insurrections victorieuses ont débuté par saisir le nerf de l’ennemi, la caisse. La Commune est la seule qui ait refusé. Elle abolit le Budget des cultes qui était à Versailles et resta en extase devant la caisse de la haute bourgeoisie qu’elle avait sous la main ». Un scrupule légaliste retient le bras des hommes de la Commune, et il est vrai que tous ses dirigeants ne sont pas révolutionnaires. Son doyen, le riche entrepreneur Charles Beslay, est chargé de négocier avec la Banque de France. Revenant d’une mission où il a manifestement été floué, il explique qu’on ne peut rien faire, qu’il faut se contenter des maigres avances consenties par le gouverneur. « Beslay, très attendri, vint le soir à la Commune répéter l’argument : « La Banque de France est la fortune du pays ; hors d’elle, plus d’industrie, plus de commerce ; si vous la violez tous ses billets font faillite ».

    Ces « niaiseries », commente Lissagaray, « circulèrent à l’Hôtel-de-Ville. Les proudhoniens du Conseil, oubliant que leur maître a mis la suppression de la Banque en tête de son programme révolutionnaire, renforçaient le père Beslay. La forteresse capitaliste n’avait pas de défenseurs plus acharnés. Si encore on eût dit : « Occupons au moins la Banque ». La Commune n’eut même pas ce nerf, se contenta de commissionner Beslay ». Ce même Charles Beslay qui, après l’écrasement de la Commune par les troupes versaillaises, comme par hasard, passera aisément à travers les mailles du filet, se réfugiera en Suisse et bénéficiera d’un non-lieu.

    Et pourtant le doyen Beslay n’est pas seul en cause. Cette Commune effrayée à l’idée de saisir les caisses de la bourgeoisie, c’est celle qui a laissé les maires d’arrondissement, pendant dix jours, négocier avec le gouvernement pour éviter l’effusion de sang. C’est celle qui est demeurée jusqu’au bout sur la défensive, n’engageant l’opération militaire ratée du 3 avril qu’en réponse à l’attaque versaillaise. C’est celle qui a empêché ses propres militants de fermer les journaux bourgeois. « Une foule indignée avait envahi les boutiques du Gaulois et du Figaro, rapporte Lissagaray, mais le comité central dit qu’il ferait respecter la liberté de la presse, espérant que les journaux se feraient un devoir de respecter la République, la vérité, la justice ». La presse bourgeoise qui respecte la vérité, quelle naïveté ! « Le Comité central laissait dire et protégeait même ses insulteurs ». C’est cette Commune, pourtant, qui sera écrasée sans pitié, dans un déferlement de haine où s’illustrèrent nombre d’écrivains et de journalistes, véritables charognards de la bourgeoisie.

    Absolument inadmissible, cette prétention des va-nu-pieds à améliorer leur sort par l’action collective. Intolérable, l’effort désespéré de ces manants pour mettre fin à la misère et à l’ignorance. Si la classe possédante les déteste, ce n’est pas pour ce qu’ils font, mais pour ce qu’ils sont. « Un jour, il advient ceci que le belluaire distrait oublie ses clés aux portes de la ménagerie, et les animaux féroces se répandent par la ville épouvantée avec des hurlements sauvages. Des cages ouvertes s’élancent les hyènes de 93 et les gorilles de la Commune », écrit Théophile Gautier dans son « Tableau du siège ». Des singes, ces Communards ! Mais aux yeux des charognards d’aujourd’hui, les Gilets jaunes ne valent pas mieux : ce sont « des hordes qui ont tout détruit sur leur passage, rêvant de marcher sur l’Élysée pour le mettre à sac et pour placer la tête du président sur une pique ». Ces sauvages rappellent « les Khmers Rouges entrant dans Phnom Penh pour la nettoyer et la vider. Avec cette différence : les réseaux sociaux, la manipulation des médias ont donné une caisse de résonance instantanée aux vandales », écrit Pascal Bruckner, héroïque sentinelle du capital, dans Le Point du 10 janvier 2019. Quand on sait l’unanimité haineuse de la presse bourgeoise contre ce mouvement populaire, son propos relève sans doute de l’humour involontaire.

    Pour son collègue Frantz-Olivier Giesbert, la motivation de cette foule nauséabonde est nettement plus prosaïque, et ce laquais des puissants nous délivre avec condescendance sa psychologie de comptoir émaillée de métaphores animalières : les Gilets jaunes sont « des hordes de minus, de pillards, rongés par leur ressentiment comme par des puces », écrit-il dans Le Point du 13 décembre 2018. Des minables dévorés par l’envie et la jalousie, voilà tout. Même registre, déjà, contre les Rouges de 1871 : « L’origine de la Commune remonte au temps de la Genèse, écrit Maxime Du Camp dans Les Convulsions de Paris, elle date du jour où Caïn a tué son frère. C’est l’envie qui est derrière toutes ces revendications bégayées par les paresseux auquel leur outil fait honte, et qui en haine du travail préfèrent les chances du combat à la sécurité du travail quotidien ». Convoquer la Bible à l’appui de l’ordre social, le procédé ne date pas d’hier et il traverse le temps. Ces gueux en gilet jaune, eux aussi, ne sont-ils pas la lie de l’humanité, dont les coupables égarements sont passibles d’un châtiment divin ? Pour Bernard-Henri Lévy, s’exprimant devant le CRIF le 18 novembre 2018, aucun doute n’est possible : « Le peuple, celui qui ne respecte rien que lui-même, celui qui dit : « on est le peuple, et parce qu’on est le peuple on a tous les droits, absolument tous, à commencer par celui d’enfreindre la loi », eh bien ce peuple-là, mes chers amis, je me permets de vous signaler que c’est contre lui que se déchaîne la sainte colère de Dieu ». Yahvé et LBD, même combat.

    Il faut dire que ces Gilets jaunes inspirent aux intellectuels bourgeois en service commandé une répugnance instinctive. Décidément, cette plèbe enragée concentre tous les mauvais instincts. Elle sent le soufre. « Mettre un Gilet jaune, c’est revêtir la honte », déclare Philippe Val, qui est passé de Charlie-Hebdo à France-Inter comme on change de chemise et de compte en banque. On feint d’ignorer leur programme, et on y voit les pitoyables représentants d’une France provinciale méprisée par ces muscadins de la presse bourgeoise. « Qui sont ces Gilets jaunes et que veulent-ils ? » demande Laurent-David Samama dans « La Règle du Jeu », le 4 décembre 2018. « Les premiers concernés n’en savent rien, et ne cherchent d’ailleurs pas à répondre. Coincés entre un Burger King, un Kiabi et un centre Leclerc, tenant les rond-points de la France Moche en se rêvant Sans-Culottes, tout juste se perdent-ils, lorsqu’on les interroge, dans le gloubi-boulga incohérent de leurs doléance ».

    Mais si l’on creuse un peu, assurent ces chiens de garde, on découvre alors le pire, sournoisement tapi dans l’ombre. « On commence par le référendum d’initiative populaire et on finit par l’antisémitisme. On commence avec Rousseau et on finit avec Doriot. Mais c’est pas les marges, ça, c’est le cœur du mouvement », assène Bernard-Henri Lévy sur Europe 1, le 18 février 2019. Des antisémites, bien sûr, et manipulés par l’étranger, de surcroît. Journaliste à France-Culture, Brice Couturier, dans un tweet du 1er décembre 2018, est catégorique : « Poutine est à la manœuvre. Une petite guerre civile en France ferait bien ses affaires ». Des mensonges à la chaîne, qui sont les mêmes que ceux qu’étrillait Marx à propos de la Commune dans sa lettre à Liebknecht, le 6 avril 1871 : « De tout le fatras qui te tombe sous les yeux dans les journaux sur les événements intérieurs de Paris, tu ne dois pas croire un mot. Tout est mensonger. Jamais la bassesse du journalisme bourgeois ne s’est mise plus brillamment en évidence ».

    Vieille recette en effet, déjà utilisée contre les Communards : « Le comité central de la Garde nationale » est soumis à des « influences bonapartistes et prussiennes dont il est facile de constater l’action », proclame le gouvernement de Thiers dans une affiche apposée sur les murs de Paris en mars 1871. Une horreur, ces Communards. Devant l’Assemblée, le 21 mars 1871, Jules Favre fait la description cauchemardesque de « cet orage des bas-fonds », de « cette poignée de scélérats mettant au-dessus de l’assemblée je ne sais quel idéal sanglant et rapace » et qui n’ont pris le pouvoir « que pour la violence, l’assassinat et le vol ». On nous demande d’éviter la guerre civile, ajoute le ministre d’Adolphe Thiers, mais cette vermine nous l’impose, « ouverte, audacieuse, accompagnée du meurtre lâche et du pillage dans l’ombre ». Devant « un pareil opprobre infligé à la civilisation », l’obligation « s’impose à notre conscience, l’obligation absolue d’entrer dans une voie énergique ». Il faut agir, et tout de suite, « pour faire justice, enfin, de ces misérables ». Dans une circulaire aux recteurs, le ministre de l’Instruction publique et des cultes Jules Simon, à son tour, indique le message à transmettre aux jeunes générations : « La France serait indigne de son passé, se trahirait elle-même et trahirait la cause de la civilisation, si elle ne se levait pas tout entière contre cette minorité impie qui nous ruine et nous déshonore ».

    Certes les temps ont changé, mais la tourbe populacière des Gilets jaunes suscite la même haine de classe. Et s’il faut les amener à résipiscence, eux aussi, autant employer la manière forte. Ancien ministre de l’Éducation nationale, Luc Ferry, s’exprimant sur Radio Classique le 7 janvier 2019, réclame une répression armée, il exige que le sang coule : « Ce que je ne comprends pas, c’est qu’on ne donne pas les moyens aux policiers de mettre fin à ces violences. Qu’ils se servent de leurs armes, une bonne fois ! On a la quatrième armée du monde, elle est capable de mettre fin à ces saloperies ! ». C’est vrai qu’au mois de mai 1871, durant la « Semaine Sanglante », on a vu de quoi cette merveilleuse armée était capable. « Vingt-six conseils de guerre, vingt-six mitrailleuses », résume Lissagaray. « Le sol est jonché de leurs cadavres, télégraphie Thiers aux préfets, ce spectacle affreux servira de leçon ». Et Georges Bernanos écrira : « Les généraux versaillais pataugèrent dans Paris sur un lit de cadavres, du sang jusqu’à la braguette ».

    Le 8 juin 1871, devant l’Assemblée, célébrant le massacre de 20 000 Parisiens par la soldatesque, le chef du pouvoir exécutif proclame sa fierté d’avoir écrasé l’insurrection. « Nous les avons enlevées, ces formidables murailles de Paris. Nous avons remporté une victoire immense, une des plus grandes victoires que l’ordre social et la civilisation aient remportées ». Elle est belle, cette civilisation qui transforme une capitale en fosse commune. Mais les intellectuels prostitués ont eu gain de cause. « Dût-on noyer cette insurrection dans le sang, dût-on l’ensevelir sous les ruines de la ville en feu, il n’y a pas de compromis possible. Si l’échafaud vient d’être supprimé, il ne faudra le garder que pour les faiseurs de barricades », réclame Francisque Sarcey dans Le Drapeau tricolore, le 20 mai 1871. Alors, oui, à la fin de la Semaine sanglante, elle est liquidée, cette « honteuse canaille » qu’exècre le journaliste Ximénès Doudan, « ce mélange d’enfer, de caverne de voleurs et d’estaminet ». Nettoyées, ces « bandes en guenille » que moque le colonel d’Hennebert. Fini, le spectacle abominable de ce « Paris au pouvoir des nègres » qui horrifiait Alphonse Daudet. Éliminées, les « convulsions bêtes d’une tourbe destructrice », ces « faces stupides et abjectes », cette « crapulerie rayonnante » d’une capitale « sous la coupe de la populace » devant lesquelles Edmond de Goncourt vomissait de dégoût.

    « S’ils succombent, seul leur caractère bon garçon en sera la cause », écrivait Marx le 12 avril 1871. Ce caractère, les Communards l’ont payé cher, en effet. Face à des massacreurs, ni le légalisme ni l’attentisme ne sont de bon augure. « L’illusion générale était qu’on durerait », écrit Lissagaray. C’est cette durée qui fit défaut à la Commune, car Versailles la lui ôta. « Ce qui manqua surtout à la Commune, écrit Lénine en 1911 dans son « Hommage à la Commune », c’est le temps, la possibilité de s’orienter et d’aborder la réalisation de son programme. Elle n’avait pas encore eu le temps de se mettre à l’œuvre que le gouvernement de Versailles, soutenu par toute la bourgeoisie, engageait les hostilités contre Paris. La Commune dut, avant tout, songer à se défendre ». La brièveté de son existence empêcha aussi cette expérience révolutionnaire de résoudre ses contradictions internes. Le Conseil se divisa entre une majorité aux idées floues, mais décidée à prendre des mesures draconiennes, et une minorité influencée par les Internationaux, passionnée par les réformes sociales, mais qui « ne voulut jamais comprendre que la Commune était une barricade », relève Lissagaray. Ces faiblesses et ces « impuissances », Thiers les « connaissait à fond ». Dès le mois de mars, « il se rassura sur cette insurrection peureuse de la Banque, ignorante de ses ressources, et dont le Conseil s’évaporait en paroles ».

    Méditant l’exemple de la Commune, Lénine rappelle que, pour assurer le triomphe d’une révolution sociale, « deux conditions au moins sont nécessaires : des forces productives hautement développées et un prolétariat bien préparé. Mais en 1871 ces deux conditions faisaient défaut. Le capitalisme français était encore peu développé et la France était surtout un pays de petite bourgeoisie (..). Par ailleurs, il n’existait pas de parti ouvrier ; la classe ouvrière n’avait ni préparation ni entraînement et dans sa masse, elle n’avait même pas une idée très claire de ses tâches et des moyens de les réaliser ». Ces limites objectives de la Commune de 1871 ne seront plus celles des révolutions du XXe siècle, lesquelles triompheront en mobilisant les masses ouvrières et paysannes. Mais ces révolutions dépasseront aussi ses limites subjectives en se dotant de l’outil politique et militaire indispensable à la victoire. Ce sera leur façon de rendre hommage à la Commune : immunisés contre la naïveté, les révolutionnaires du siècle suivant n’hésiteront pas à engager l’épreuve de force avec l’État bourgeois. L’initiative changera de camp. On saisira les caisses de la classe possédante, et on clouera le bec à la « bassesse du journalisme bourgeois ».

     Bruno GUIGUE                                                                                                                                                                                                                                                                                                                URL de cet article 37074
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  •                                        

    La semaine écoulée a été riche en évènements. Je fus apostrophé par pas moins de deux figures emblématiques de la confrérie des « Yetnahaw Gaa » (Il faut tous les enlever). J’ai récemment répondu au premier qui n’est autre que le physicien de Rachad, l’homme à la recherche du chat de Schrödinger, l’intellectuel perdu dans l’espace-temps. Quant à l’autre je ne me souviens plus de son nom.

    – Vous savez, le type avec une moustache qui passe son temps à discuter avec ses copains dans une radio sur le Net.

    – Oui, toujours les mêmes. Une vraie consanguinité intellectuelle, tous des petits clones avec ou sans moustaches d’ailleurs.

    – Mais oui, vous le connaissez! Le trotskyste qui est devenu par je ne sais quel miracle ultra-néolibéral et dont la fille passe sur Fr24 en anglais.

    – Quelle radio? Radio… Radio M, je pense.

    – Que veut dire M?

    – Aucune idée. Peut-être M comme Mercenaire ou comme Magouille. Je ne pourrais pas vous dire. L’autre fois, un internaute m’avait même suggéré Radio M***, mais je lui ai dit que je ne lui permettrais jamais de baisser le niveau du débat vers les « lieux d’aisance » même si eux y ont élu domicile.

    – Oui, exactement. C’est lui, Ihsane Al Kadi. Pourtant, reconnaissons qu’il a un joli nom, un nom si mignon que je ne devrais pas l’oublier.

    Bref, revenons à nos moutons. Euh, pardon, à nos intellectuels. Lors d’une émission sur l’économie algérienne sur Radio M, l’ex-trotskyste moustachu me traita de « barbouze » avec une incroyable animosité. Pourtant, je n’ai rien à voir avec l’économie et je n’ai jamais travaillé à Wall Street ni à la City de Londres. D’ailleurs, à peine si je sais utiliser un guichet automatique.                                                                                                                     

    Mais au fait, que veut dire « barbouze »?

    Selon le Larousse, le mot « barbouze » possède deux sens : soit il s’agit d’une « barbe » (nom féminin), soit il désigne un membre d’une police secrète ou parallèle, ou d’un service d’espionnage (nom masculin). Pour le dictionnaire du CNRTL, il peut aussi s’agir d’une « personne barbue ». Ainsi, la barbouzerie serait un acte commis par un barbouze.

    Comme je n’ai pas de barbe (juste une petite moustache comme lui), j’en déduis qu’il insinuait que j’étais en service commandé. Un genre d’agent secret 008 (007 étant déjà pris), à la solde de forces occultes. Tiens donc, le physicien de Rachad m’avait servi la même soupe dans sa jacasserie cyberspatiale. Se seraient-ils concertés? Possible. Parait-il qu’ils sont copain-copain. Le beurre sur le miel, comme dit ma vénérable maman. Le prochain slogan du Hirak? « Mourad–Ihsane, khawa–khawa! » (frère–frère), ou encore mieux, « Radio M–Rachad, Ikhwane- Ikhwane! » (Frères – Frères).

    Je dois avouer qu’en faisant mes recherches sur les « ténors du Hirak », j’ai trouvé de nombreuses informations compromettantes en relation avec le financement de Radio M. Je n’ai pas voulu les publier, même après le manque de respect flagrant envers ma personne lors de l’émission avec M. Bouchachi comme invité. Il avait sciemment évité de lui parler de mon livre alors qu’il faisait le buzz et m’a lancé une invitation sous forme de sarcasme.

    Mais, maintenant, puisqu’il a décidé d’ouvrir les hostilités, il devient impératif de démontrer, preuves à l’appui, qui de nous deux est un « barbouze ». Moi ou lui?

    Le programme EBTICAR-MEDIA

    En janvier 2014, Canal France International (CFI) a signé deux contrats importants avec l’Union européenne (UE), d’un montant global de 2,7 millions d’euros.

    Une enveloppe de 1,5 millions d’euros (1,2 millions d’euros de l’UE) a été attribuée au premier qui est dédié à l’accompagnement et le développement de médias syriens indépendants, principalement par le biais de formations. Dans le cadre de ce projet, le CFI a aménagé un centre de médias, le Syrian Media Incubator, dans la ville turque de Gaziantep, à 60 km de la frontière syrienne.

    Le second contrat, d’une durée de trois ans (2014-2016) est destiné au financement de projets « visant à développer l’information en ligne » dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Doté d’un budget de 1,5 millions d’euros, le programme ciblait neuf pays arabes dont, évidemment, l’Algérie. Cette somme a servi à financer des projets « portés par des médias privés ou associatifs »   ou par « de nouveaux médias d’information en ligne indépendants ».

    En avril 2014, le CFI lança le premier appel à propositions dans le cadre de EBTICAR-MEDIA, dont le premier mot est l’acronyme de « E-Booster for Technical and Innovative Contents in the Arab Region ».  Ebticar veut aussi dire « innovation » en arabe.

    Il faut savoir que les projets sélectionnés ont obtenu des subventions dont le montant varie entre 20 000 et 80 000 euros.

    Les 8 et 9 juillet 2014, le jury d’EBTICAR s’est réuni à Marseille dans le but de sélectionner les projets qui bénéficieront de leur financement.

    Onze projets ont été finalement retenus:

    1. New Syrian Voices (Syrie)
    2. Visualizing X (Liban)
    3. Mada Masr Super Desk (Egypte)
    4. Radio M (Algérie)
    5. Inkyfada (Tunisie)
    6. Mashalla News (Liban)
    7. Collective Photo Documentary (Liban)
    8. Tunisie Bondy Blog et Speak out Tunisia (Tunisie)
    9. ARIJ (Jordanie)
    10. Webticar (Tunisie)
    11. Arablog (Trans-Arabe)

    On voit bien que le projet « Radio M » est le seul projet algérien accepté en 2014. Et comme les dix autres projets, il a reçu entre 20 000 et 80 000 euros.

    Lors des deux jours de sélection à Marseille, les candidats ont participé à des ateliers de formation dans le but de favoriser leur réseautage, activité qui s’est poursuivie par la suite.

    En 2015, Nejma Rondeleux, journaliste et coordonnatrice de Radio M à l’époque, explique sur les colonnes du Quotidien d’Oran ce à quoi a servi cette subvention du CFI:

    « Grâce à la subvention Ebticar-Media – accordée par Canal France International (CFI) et l’Union européenne pour le développement des médias en ligne dans les pays du Maghreb et du Moyen-Orient – décrochée par Radio M en juillet dernier, à l’issue du premier appel à proposition, la webradio algéroise est en train de s’équiper d’un vrai studio. »

    Il faut dire que Mme Rondeleux avait déjà expliqué cela dans une vidéo tournée à Beyrouth en 2014 :

    « L’idée avec cette subvention que l’on va obtenir de EBTICAR, c’est d’étendre notre grille de programme, de s’équiper d’un studio en bonne et due forme avec des caméras parce qu’on aimerait faire de la radio filmée, insonorisée, de former aussi des journalistes sur la radio, avoir des techniciens. »                                                                                                                     

    Dans le rapport 2015 de CFI, Soumia Ferkali, animatrice à Radio M, déclare:

    « La subvention d’EBTICAR nous a permis de franchir deux étapes importantes : lancer notre propre site et développer notre studio ».

    En résumé, Radio M a reçu de CFI un financement qui se situe entre 20 000 et 80 000 euros. D’après l’utilisation déclarée de cette subvention (studio professionnel, formation des journalistes, techniciens, site web), on peut admettre qu’elle est plus proche du maximum que du minimum. Rappelons à cet effet le montant de 60 000 US$ octroyé en 2015 par la NED (National Endowment for Democracy) pour la mise en place de Radio RAJ (Rassemblement Actions Jeunesse), un projet moins ambitieux que celui de Radio M.

    Le CFI : au service du Quai d’Orsay

    CFI est une filiale du groupe France Médias Monde. Ce groupe réunit France 24, RFI et Monte Carlo Doualiya. France Médias Monde est donc la société mère de CFI, l’agence française de coopération médias, et l’un des actionnaires de la chaîne francophone généraliste TV5 MONDE.

    D’autre part, CFI est financé par le ministère des Affaires étrangères français. Sur son site, on peut lire:

    « CFI est un opérateur public majoritairement financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, dont la subvention annuelle (inscrite sur le programme budgétaire 209 – Solidarité avec les pays en développement) couvre environ 85% de son budget. Le mandat de CFI s’inscrit donc dans le cadre de la politique française d’aide publique au développement. »

    Et, au sujet de sa relation avec le Quai d’Orsay :

    « Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) confie à CFI la mission de mettre en œuvre sa politique d’appui au développement des médias publics et privés, et plus généralement du secteur audiovisuel dans une perspective tri-média, dans les pays bénéficiaires de l’aide publique au développement. »

    Quant à la méthode de travail, elle est explicitée :

    « CFI analyse chaque situation nationale, élabore ses projets, les met en œuvre et les évalue en étroite relation avec le réseau diplomatique français et tout particulièrement avec les services de coopération et d’action culturelle. La relation qui unit le ministère à CFI est ainsi basée sur un esprit de partenariat et de confiance, notions clés de notre coopération. Elle est le fruit d’un travail quotidien en termes d’écoute, d’échange d’information et de consultation. »

    Dans une rencontre organisée par CFI à Paris en 2016, Romain Nadal, porte-parole du Quai d’Orsay répond de vive voix à la question « Quelles relations entretiennent le CFI et le Quai d’Orsay ? ». Voici la réponse:

    « CFI, opérateur de médias qui est chargé de la coopération dans le domaine des médias, est une agence du ministère des Affaires étrangères dont l’objectif est de soutenir les médias, en particulier l’émergence des médias en ligne [] »                                                                                                                                                                                                                      Romain Nadal (Paris 2016)

    Le conseil d’administration de CFI se compose de trois représentants de France Médias Monde et de quatre représentants de l’État français, dont deux du ministère des Affaires étrangères.

    Le PDG de CFI se nomme Thierry Vallat, un diplomate de carrière, arabisant de formation, spécialiste de la région MENA. Il a servi, entre autres, en Arabie saoudite, en Syrie, au Liban, dans les Territoires palestiniens, en Israël et au Maroc. Il a aussi été chef du Département de la formation et sous-directeur de la communication du Quai d’Orsay.

    Son équipe est constituée d’un ancien délégué permanent auprès de l’Union européenne pour la Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH), d’un ancien conseiller technique de Freedom House, d’une ONGiste, d’anciens diplomates, de spécialistes de la Communication ayant œuvré dans les médias étatiques français, etc.

    Pour faire simple, le CFI est un organisme étatique français qui applique la politique du Quai d’Orsay, dictée par le gouvernement français, dans des pays ciblés et l’Algérie en fait partie.

    Les partenaires d’EBTICAR-MEDIA

    Dans la description du programme EBTICAR-MEDIA datant de 2014, on peut lire qu’il « s’inscrit dans le cadre du programme 4M, journalisme et médias sociaux développé depuis trois ans par CFI dans le monde arabe, en Afrique, dans les Balkans, dans les pays du Caucase et bientôt en Asie du Sud-Est et qui propose des rencontres, des formations, des conseils et des accompagnements à la fois techniques et éditoriaux aux médias en ligne traditionnels ou pure-players ».

    À noter que dans la liste des partenaires du programme 4M-CFI, figure l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).

    Partenaires de CFI pour les évènements 4M

    Le CFI gère le programme EBTICAR-MEDIA en partenariat avec quatre autres organismes : le portail méditerranéen Babelmed (Italie), les fondations Samir Kassir (SKeyes – Liban) et Anna Lindh (Égypte), avec le support technique de France Expertise Internationale (FEI).

    Les partenaires de CFI dans le programme EBTICAR-MEDIA

    Pour des raisons de concision, nous n’allons traiter que des deux fondations.

    SKeyes est l’acronyme stylisé de « Samir Kassir Eyes » (les yeux de Samir Kassir), du nom du célèbre journaliste libanais assassiné le 2 juin 2005, quelques mois après Rafic Hariri. M. Kassir était connu pour ses positions anti-syriennes et comme un des leaders de la « révolution du Cèdre » (2005). Considérée comme la première révolution colorée ayant eu lieu dans un pays arabe, cette « révolution » avait bénéficié de l’aide active des serbes de CANVAS.

    SKeyes est un centre dédié à la « liberté de la presse et de la culture » qui fait partie de la Fondation Samir Kassir. Ce centre a été fondé à Beyrouth en novembre 2007 et, selon ce qui est mentionné sur son site, « le centre se veut l’œil de surveillance des violations de la liberté de la presse et de la culture ; il entend également défendre les droits des journalistes et des intellectuels ainsi que leur liberté d’expression ».

    De nombreux documents montrent que SKeyes collabore avec la NED et le NDI (National Democratic Institute) (Voir, par exemple, référence 1référence 2 ou référence 3). D’autre part, avant d’être directeur exécutif de la fondation Samir Kassir (depuis 2011), M. Ayman Mhanna avait travaillé pour le NDI comme administrateur principal de programme (2007-2011).

    La Fondation Anna Lindh (FAL – Fondation euro-méditerranéenne Anna-Lindh pour le dialogue entre les cultures) est un organisme institué par l’Union européenne et dont le siège est établi à Alexandrie (Égypte).

    Entre 2008 et 2014, FAL a été présidée par André Azoulay, le conseiller des rois Hassan II et Mohamed VI. C’est Élizabeth Guigou qui lui succéda à partir de 2015. Plusieurs fois ministres, Mme Guigou a également été présidente de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale (France).

    De nombreux exemples montrent que la Fondation Anna Lindh collabore avec l’Open Society Foundation (OSF) (Voir, par exemple, référence 1référence 2 ou référence 3) ou l’Open Society Institute (Fondations Soros) (Voir, par exemple, référence 1 ou référence 2 ) dans le financement d’ONG ou de leurs projets particuliers.

    En ce qui concerne l’Algérie, les ONG RAJ et Djazairouna font (ou ont fait) partie du réseau de la Fondation Anna Lindh. Rappelons que ces deux ONG algériennes ont été financées par la NED.

    Dans le document relatif à Djazairouna, on peut lire clairement que cette ONG a un partenariat avec Freedom House, un autre organisme américain d’ « exportation » de la démocratie, confirmant ainsi ce que j’ai avancé dans un récent article:

    « Ainsi, on constate que M. Dhina ne comprend pas que ces ONG locales peuvent être subventionnées par différents organismes américains, voire même par d’autres entités européennes, en particulier françaises sans oublier les fameux « stiftungs » allemands [] Comme je ne m’en tiens dans mes travaux qu’aux documents officiels publiés par la NED, les montants figurants dans mes écrits ne représentent très certainement que la pointe de l’iceberg. »

    D’autre part, Djazairouna ne dissimule pas sa volonté de collaborer avec des organismes étrangers. Dans la rubrique « Main Projects/Activities », on peut lire : « Travailler en partenariat avec les ONG nationales, étrangères et internationales ».

    Pour revenir à CFI, il est intéressant de mentionner que ce dernier est membre du Global Forum for Media Development (GFMD), un organisme subventionné par l’OSF et la NED.

    Il apparait donc clairement que CFI ainsi que certains de ses partenaires dans le programme EBTICAR-MEDIA sont des organisations bien implantées dans la mouvance « droitsdelhommiste », travaillant de concert avec des experts mondiaux de l’« exportation » de la démocratie, des révolutions colorées et de la « printanisation » de la région MENA.

    Petit aperçu de quelques projets retenus

    Pour comprendre le but recherché par les financements du CFI, intéressons-nous à quelques projets retenus et à leurs motivations.

    Prenons, par exemple, le projet « New Syrian Voices ». Dans sa description, on peut lire:

    « La répression des médias imposée dans le contexte autoritaire syrien et le conflit prolongé ont conduit au développement du journalisme citoyen dans le pays, seule possibilité de produire des informations indépendantes sur les villes et villages assiégés. Dans cette situation, New Syrian Voices, le projet présenté par i2mind, DKB Productions et un groupe de citoyens syriens indépendants, vise à capturer la réalité syrienne à travers des reportages de qualité – actuellement disparus dans l’information et le chaos idéologique générés par le régime de Bassar El Assad – alliant précision et innovation afin d’attirer également l’attention des médias internationaux. »

    « Répression des médias », « contexte autoritaire syrien », « chaos idéologique généré par le régime de Bassar El Assad », autant d’éléments de langage qui montrent bien l’alignement précis du choix du CFI avec la politique officielle de la France. Celle de François Hollande « Bachar el-Assad doit partir » ou celle d’Emmanuel Macron « Bachar Al-Assad est un criminel, il devra être jugé ». Celle de la destruction de la Syrie sous prétexte de lui apporter la démocratie, celle de Laurent Fabius qui encense les djihadistes de Jabhat Al-Nosra qui « font du bon boulot ». Celle des 500 000 morts et des millions de blessés et de déplacés.

    Dans un article publié sur Babelmed au sujet de « New Syrian Voices », les termes utilisés sont encore plus virulents:

    « On ne pourra pas dire que l’on ne savait pas : la folie meurtrière de Bachar el-Assad, l’horreur de ses geôles, la torture, les bombardements, les armes chimiques, la destruction de tout un pays et la souffrance de tout un peuple. Non ! On ne pourra pas dire que l’on ne savait pas… »

    Une vision unilatérale du conflit syrien qui occulte toutes les horreurs commises par des bras armés et financés par l’Occident, en particulier la France. Une vision scandaleuse du Gouvernement français qui a contribué à la ruine d’un pays millénaire et au malheur de tout un peuple.

    On apprend également dans la description que le projet avait été co-élaboré par Oussama Chourbaji, un dissident syrien qui a participé à la création du Conseil National Syrien (CNS).

    Un autre exemple de projet retenu par le CFI est ARIJ (Arab Reporters for Investigative Journalism). Dans un communiqué datant de novembre 2020, on apprend que cet organisme panarabe est financé par, entre autres, l’Open Society Foundations et la NED.

    Il serait trop fastidieux d’étudier chacun des projets dans le cadre de cette étude. On peut cependant comprendre, à travers les exemples cités, que les projets retenus par le CFI doivent épouser la vision politique de la France qui rejoint, à certains égards, celle des organismes américains bien connus de la « promotion » de la démocratie comme la NED ou l’OSF.

    Le CFI et le réseautage des activistes

    Nous avons vu que lors de la première rencontre à Marseille, les 8 et 9 juillet 2014, une activité de formation était programmée. Elle s’intitulait « Networking Event Media Neighbourhood ». Cette formation a été assurée par des intervenants provenant de différents horizons : CFI, BBC, ESJ (École supérieure de journalisme de Montpellier), etc.

    Du 17 au 19 octobre 2014, le CFI (en collaboration avec SKeyes) organisa une rencontre à Beyrouth qui a réuni plus de 200 personnes acteurs des médias provenant de 9 pays arabes dont l’Algérie. L’évènement a été inauguré à l’Institut français par l’ambassadrice de l’Union européenne, la présidente de la Fondation Samir Kassir, le directeur général du CFI et l’ambassadeur de France au Liban.

    Dans le dossier de presse de l’évènement, il est fait allusion à EBTICAR-MEDIA et aux onze projets retenus dont Radio M :

    « La première séance de travail collectif EBTICAR-Media se déroulera le 16 octobre et le 17 octobre au matin à Beyrouth. Elle rassemblera les 11 porteurs de projets sélectionnés. Durant la journée du 16 octobre, Développement Sans Frontières (DSF) mènera des entretiens individuels avec chaque porteur de projet afin d’identifier ses besoins en accompagnement ou en formation à la gestion budgétaire ou managériale. Dans la matinée du 17 octobre, Babelmed les formera à l’éditorialisation de contenus ».

    Au-delà du côté technique des formations, ce qui attire l’attention, c’est le préambule de ce document où il est question de l’Égypte et de la Syrie:

    « Égypte : Depuis les événements de la place Tahrir, on observe une tendance à vouloir encadrer la liberté des médias numériques et de ceux qui l’utilisent. La démocratisation de l’internet est-elle une arme à ne pas laisser entre toutes les mains ?

    Syrie : Leur pays est en guerre et ces journalistes et blogueurs se sont organisés pour collecter et diffuser des informations objectives sur le conflit. Mais comment assurer sa sécurité physique dans des environnements hostiles ? »

    On y décèle une ingérence manifeste dans les affaires des États-nations et la volonté de vouloir former des cyberactivistes pour matérialiser cette immixtion.

    Une autre rencontre EBTICAR-MEDIA a été organisée à Amman (Jordanie) les 27 et 28 janvier 2016.

    Dans le document de présentation intitulé «Un atelier pour les lauréats d’IBTICAR»on peut lire :

    « Cet unique rendez-vous, rassemblant les lauréats des promotions 2014 et 2015 d’EBTICAR ainsi que ses partenaires (la Fondation Samir Kassir, Babelmed et la Fondation Annh Lindh), a permis à tous d’échanger sur les projets et d’identifier de nouvelles opportunités pour collaborer au sein de la Communauté Ebticar ».

    Les 20 et 21 avril 2016, le CFI (Via les Rencontres 4M) organisa à Paris une rencontre ayant pour thème « Médias et société civile : un engagement commun? »

    À ce sujet, le rapport 2016 du CFI mentionne que : « les Rencontres 4M de Paris ont aussi permis aux lauréats [EBTICAR-MEDIA] de partager les avancées sur leurs projets respectifs ».

    Nejma Rondeleux, la représentante de Radio M, y était présente:                                                                                                                                              Nejma Rondeleux (Paris 2016)

    C’est lors de cet évènement que le porte-parole du quai d’Orsay, Romain Nadal, avait accordé l’interview précédemment citée. Au sujet de sa présence à la rencontre, il précisa :

    « Pour moi, porte-parole du ministère et mon équipe qui est présente, en particulier toute l’équipe qui développe la diplomatie numérique, ce qu’on appelle notre pôle web au sein du ministère, est présente pour assister à ces débats et pour y participer [] ».

    Après la rencontre de Marseille, en 2014, Nejma Rondeleux résuma bien l’intérêt de ces rencontres:

    « C’est très stimulant puisqu’on voit ce qui se fait ailleurs, ça nous donne des idées, on échange, on s’inspire de ce qu’ont fait nos voisins et en même temps on est en lien permanent et c’est ça qui est vraiment formidable ici. C’est d’avoir tous ces acteurs qui viennent de pays de toute la zone du Moyen-Orient et de pouvoir échanger et de pouvoir voir aussi les possibilités. »

    On constate donc qu’au-delà du financement de projets minutieusement choisis en fonction de la politique officielle de l’État français, un des buts recherchés par le programme EBTICAR-MEDIA est le réseautage des acteurs qui animent les projets. Pour la plupart d’entre eux, ce sont des activistes, voire des cyberactivistes qui jouent le même rôle que leurs homologues formés par les organismes américains d’« exportation » de la démocratie. Ces derniers avaient été nommés « la ligue arabe du Net » par le journaliste français Pierre Boisselet. Ceux encadrés par le CFI peuvent être aisément baptisés « la ligue arabe des médias en ligne ».

    Le CFI et certains médias algériens

    EBTICAR-MEDIA n’est pas le seul programme financé par CFI, loin s’en faut. Dans le cadre d’un autre programme appelé « Médialab francophone » lancé en 2018 par CFI, cinq projets ont été choisis. Parmi eux, se trouve « Près de vous » présenté dans la vidéo qui suit par Hamdi Baala:                                                                                                                                                     Hamdi Baala (CFI – Mars 2019)

    Hamdi Baala est un journaliste qui a collaboré avec Radio M et la sulfureuse Al Jazira dont le rôle compromettant dans les « printemps » arabe n’est plus à démontrer.

    M. Baala s’est illustré à la sortie de mon livre « Qui sont ces ténors autoproclamés du Hirak algérien? » par une attaque acharnée contre ma personne car, bien sûr, il n’avait pas lu l’ouvrage. Pas besoin de cela pour un journaliste de Radio M ou d’Al Jazira qui possède une expertise dans les attaques ad personam. Il a interviewé les personnes citées dans mon livre en insistant sur une seule question : « Allez-vous poursuivre l’auteur? ». Il s’est même donné la peine d’écrire un texte abracadabrant intitulé « Ahmed Bensaada est-il financé par les services français? ».

    On retrouve ce même journaleux à Paris, les 11 et 12 décembre 2019, invité dans un forum organisé par devinez qui. Le CFI, pardi!

    En plein Hirak, il est allé rendre des comptes aux fonctionnaires du Quai d’Orsay et soumettre ses doléances.

    Alors, « Hamdi Baala est-il financé par les services français? ». Il n’est pas vraiment difficile de répondre à cette question…

    M. Baala illustre admirablement bien l’adage « c’est celui qui dit qui l’est », n’est-ce pas?

    On retrouve aussi le CFI comme partenaire d’un débat organisé par l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris le 14 juin 2019 pour discuter « des mutations actuellement en cours en Algérie ». Parmi les invités, il y avait Omar Belhouchet (El Watan), Khaled Drareni (Casbah Tribune) et Lynda Abbou (Maghreb Émergent).

    Vous conviendrez qu’il est quand même bizarre que les invités de l’IMA sponsorisés par le CFI soient tous des clones idéologiques concernant le Hirak. Qu’est devenue la liberté d’expression dans « la patrie des Droits de l’Homme »? Et la diversité d’opinions d’où est censée jaillir la lumière?

    Avec le CFI, il faudra certainement attendre les calendes grecques. Voltaire aura alors tout le temps pour se retourner plusieurs fois dans sa tombe.

    Conclusion

    Les informations exposées dans ce travail mènent aux conclusions suivantes :

    – Radio M a reçu (entre 2014 et 2016) une subvention qui se situe entre 20 000 et 80 000 euros.


    – Selon l’utilisation de ce financement déclarée par les personnes impliquées de Radio M, la somme est probablement plus proche de la valeur maximale que de la valeur minimale.


    – Cette subvention a été octroyé par le CFI, un organisme qui a une double appartenance : filiale du groupe France Médias Monde mais financé par le ministère des Affaires étrangères français.


    – De par son étroite relation avec le ministère des Affaires étrangères, les projets retenus et financés par le CFI doivent être conformes à la politique dictée par le Quai d’Orsay.
    Cela est évident pour les projets relatifs à la Syrie où l’ingérence française pro-rebelle et anti-État-Nation est indiscutable.


    – Cette vision partiale et étriquée du conflit syrien est aussi celle du patron de Radio M, Ihsane Al Kadi, comme on peut le constater dans cette vidéo :

    Radio M: CPP du 21/12/2016

    Cliquez sur l’image pour visionner la vidéo

    Cela n’est pas sans nous rappeler un récent et pitoyable article du nouveau directeur d’El Watan (tiens, tiens, tiens…) que même le service de presse de l’OTAN aurait hésité à écrire.


    – Ce parti pris français n’est pas uniquement l’apanage de Radio M et d’El Watan, mais aussi celui du Mouvement Rachad. Ce qui veut dire que la solidarité manifestée par Ihsane Al Kadi envers Rachad n’est pas seulement due à un quelconque désir de préserver l’unité du Hirak, mais aussi à une convergence de vue « printaniste ».


    – Les projets retenus par le CFI avaient aussi pour but de réseauter les cyberactivistes arabes en suivant le modèle américain. Cela a été rendu possible par l’organisation de plusieurs rencontres où les lauréats arabes ont partagé leurs expériences et échangé leurs idées dans différents domaines dont, très certainement, la « démocratisation » de leur pays respectifs sous la bénédiction de l’Occident.


    – À cet effet, le CFI collabore directement ou indirectement avec les plus importants organismes étasuniens d’« exportation » de la démocratie (NED, USAID, OSF).


    – La proximité de CFI avec les médias étatiques français (Fr24, RFI, TV5 Monde, etc.) et certains médias algériens alignés sur la politique française explique pourquoi ce sont toujours les mêmes qui sont invités sur les plateaux de l’hexagone. Ainsi, les adeptes de « la phase transitoire » sont omniprésents dans les médias mainstream français alors que ceux qui prônent la « voie constitutionnelle » en sont tout simplement bannis.


    – À travers ses financements douteux et ses médias tendancieux, il est clair que la France s’ingère ostensiblement dans les affaires internes de l’Algérie.

    Épilogue

    Alors M. Ihsane Al Kadi, qui est le barbouze : moi qui ai donné une conférence en Algérie, dans un institut algérien, pour des chercheurs et des universitaires algériens ou vous qui avez reçu des subventions du Quai d’Orsay pour un média on ne peut plus suspect?

    Qui est le barbouze : moi qui dénonce l’ingérence étrangère dans le Hirak ou vous qui déroulez le tapis rouge pour ceux-là même qui ont été financés par des officines étrangères?

    Qui est le barbouze : moi qui cherche à préserver notre cher pays du chaos et de la destruction comme en Libye ou en Syrie ou vous qui poussez, avec vos émissions orientées et vos déclarations provocatrices, à la confrontation et à la violence?

    Alors M. Ihsane Al Kadi, qui d’entre nous est un barbouze? Vous ou moi?

    Ahmed_Bensaada

    Hirak : la barbouzerie de Radio M (ahmedbensaada.com)

     

          

      

                                                                       

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  • Israel Mon Amour

    Francis Lalanne à la cérémonie de Yom Hatsmaout à la Synagogue de la Victoire. La synagogue, parée pour l’occasion d’habits de lumière aux couleurs d’Israël, a accueilli des personnalités du monde juif accompagnés notamment par Francis Lalanne qui a chanté des mélodies israéliennes.

    Francis Lalanne : « Un jour, je suis arrivé en Israël pour faire une émission de télé, je devais rester deux jours et je suis resté deux mois. Ça a été un coup de foudre, une révélation. J’ai appris à connaître ce pays, à l’aimer ; j’ai appris à connaître et aimer ce peuple à tel point que j’eus le sentiment d’en faire partie.

    Ce fut pour moi une sorte d’évidence : non pas quelque chose que j’ai réfléchi mais dans lequel je me suis réfléchi et projeté.

    Oui, j’ai eu ce sentiment d’appartenir à ce peuple, à cette communauté d’idées, à sa vision du monde dans laquelle je retrouvais la mienne.

    Et il se trouve que lorsque je suis arrivé sur cette terre, je ne parvenais pas à avoir d’enfant avec la femme de ma vie. Je suis allé au Kotel, j’ai prié. Neuf mois plus tard, j’ai eu un bébé, puis d’autres enfants ont suivi…

    Pendant plus de cinq ans, on m’a dit qu’il n’y avait pas de solutions, j’ai demandé à Dieu devant le Mur des Lamentations qu’il m’envoie un enfant : neuf mois plus tard, oui, j’étais père.

    Ou bien c’est une coïncidence, ou bien c’est une résonance : entre, d’un coup, moi sur terre et la part de moi dans le ciel, sur laquelle veille les anges.

    Il y a eu trop de coïncidences et d’incidences dans ma rencontre avec Israël pour que je ne sois pas envahi par un amour infini pour cette terre et les gens qui l’habitent.

    A l’heure où une nouvelle vague d’antisémitisme ravage le monde, qui en plus a trouvé le masque et le prétexte « humaniste » de l’antisionisme, il est essentiel d’afficher ma sympathie et mon amour d’Israël et des Juifs du monde entier.

    Le silence, aujourd’hui, est pire qu’un aveu. Se taire sur cette nouvelle forme de persécution du peuple juif, c’est une façon de la cautionner.

    Par l’attachement que j’ai pour Israël, je refuse, quant à moi, de la cautionner. J’affiche donc très ouvertement et ma sympathie et mon amour pour Israël.

    Je pense que la force d’Israël, c’est d’être capable de ne pas être l’ennemi de son ennemi. Il faut mettre un terme à cette guerre et seul Israël en est capable. Car Israël a plus de maturité dans ce conflit que ceux qui aujourd’hui réclament sa destruction et son éradication, position complètement immature.

    Je dis simplement qu’il faut qu’Israël reste arc-bouté sur ses frontières, refuse d’abandonner des parcelles de sa souveraineté aux Palestiniens en échange de rien. Oui, en face, il y a toujours, en filigrane, l’objectif de l’éradication de l’Etat d’Israël.

    D’une part, il faut qu’Israël consolide sa souveraineté nationale, organise la sécurité de ses habitants, d’autre part, il faudrait se tourner vers ses ennemis en amis. Et essayer d’amorcer un dialogue tourné vers un projet partenarial sur le plan économique.

    Et on ne peut pas fonder une entente sur le projet d’éradication d’une des deux parties. C’est pour cela qu’Israël doit consolider la sécurité de ses ressortissants pour être une partie matériellement capable de s’entendre avec l’autre.

    La terre appartient à ceux qui l’ont cultivée, ceux qui ont fait poussé des arbres dessus. On veut avec des visions politiques et religieuses nous faire croire qu’il y a une virtualité politique qui a existé avant, nous faire croire que ceux qui ont cultivé cette terre n’en sont pas propriétaires. Ce n’est pas possible.

    On introduit un raisonnement logique dans une vérité mathématique. Je veux dire : aujourd’hui, la réalité, ce n’est pas le raisonnement logique d’un Juif ou d’un Palestinien. Ce qui fait qu’Israël est aux Israéliens aujourd’hui, c’est cette vérité mathématique : ce pays a été créé, fertilisé, bâti par des gens d’origine juive à qui l’Histoire a donné les clés de ce territoire, et qui ont fait pousser des arbres dans le désert.

    Au nom de l’objectivité, Israël doit rester à ceux qui ont développé, fabriqué, créé cet Etat. Pour atteindre la paix, il faut à un moment donné qu’une des deux parties ait suffisamment de recul, d’intelligence, de positivité, de force et de courage pour trouver les mots et les idées que l’autre ne trouve pas.

    Et si j’ai foi en Israël, si j’exprime mon amour pour cette terre, c’est parce que je pense qu’il a cette force, cette intelligence, ce courage et cette maturité, cette expérience de la persécution qui lui donne cet instinct de conservation et ce sens de la diplomatie et de l’autre.

    Je pense que dans toute forme de raisonnement politique, il y a une âme et un corps. Il faut arriver à consolider la souveraineté d’Israël en empêchant tout ce qui est politiquement destiné à mettre en cause cette souveraineté et, dans le même temps, trouver le chemin vers ceux qui veulent détruire cette souveraineté. »                            

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  • Qui en est l’auteur ?


    Par Ron Unz – Le 25 juin 2018 – Unz Review

    Un puissant barrage peut retenir une immense quantité d’eau, mais une fois brisé, l’inondation qui en résulte peut balayer tout ce qui se trouve sur son passage. J’ai passé presque toute ma vie à ne jamais mettre en doute le fait qu’un tireur solitaire nommé Lee Harvey Oswald avait tué le président John F. Kennedy, ni qu’un autre tireur solitaire avait pris la vie de son frère cadet, Robert, quelques années plus tard. Puis, quand j’en suis arrivé à accepter que ces contes de fées n’étaient que des contes de fées, fait reconnu par nombre d’élites politiques disant pourtant publiquement le contraire, j’ai commencé à considérer d’autres aspects de cette importante histoire, le plus évident étant de savoir qui était derrière cette conspiration et quels en étaient les motifs.

     

    1ère partie

    Mais le passage d’un demi-siècle et la mort, naturelle ou non, de presque tous les témoins de cette époque réduit drastiquement tout espoir de parvenir à une conclusion définitive. Au mieux, nous pouvons évaluer des possibilités et des plausibilités plutôt que des probabilités élevées et encore moins des certitudes. Et étant donné l’absence totale de preuves tangibles, notre exploration des origines de l’assassinat doit nécessairement reposer sur une prudente spéculation.

    Avec un tel éloignement temporel, une vue de hauteur peut être un point de départ raisonnable qui nous permettra de nous concentrer sur les quelques éléments mettant en lumière une plausible conspiration, éléments qui semblent raisonnablement bien établis. Les récents livres de David Talbot et James W. Douglass sont un bon résumé de l’ensemble des preuves accumulées au fil des décennies par une armée de chercheurs diligents intéressés par cet assassinat. La plupart des instigateurs les plus visibles de ce crime semblent avoir eu des liens étroits avec le crime organisé, la CIA ou divers groupes d’activistes anti-Castro, avec un chevauchement considérable entre ces catégories. Oswald lui-même correspondait certainement à ce profil, bien qu’il était très probablement le simple « homme de paille » qu’il prétendait être, tout comme Jack Ruby, l’homme qui l’a rapidement réduit au silence et dont les liens avec le milieu criminel étaient profonds et dataient depuis longtemps.

    Un enchaînement inhabituel d’événements a fourni certaines des preuves les plus solides de l’implication de la CIA. Victor Marchetti, un agent de carrière de la CIA, s’est élevé dans la hiérarchie pour devenir l’adjoint spécial du directeur adjoint, un poste d’une certaine importance, avant de démissionner en 1969 à cause de divergences politiques. Bien qu’il ait mené une longue bataille avec les censeurs du gouvernement à propos de son livre intitulé La CIA et le Culte du renseignement, il a gardé des liens étroits avec de nombreux anciens collègues de l’agence.

    Au cours des années 1970, les révélations du Comité sénatorial de l’Église et du Comité spécial de la Chambre sur les assassinats avaient commencé à casser l’image de la CIA auprès du public, et les soupçons quant aux liens possibles entre celle-ci et l’assassinat de JFK augmentaient d’autant. En 1978, le chef du contre-espionnage de la CIA, James Angleton, et un collègue ont fourni à Marchetti un renseignement explosif, déclarant que l’agence pourrait avoir l’intention d’admettre un lien avec l’assassinat, qui avait impliqué trois tireurs, mais ferait porter la faute à E. Howard Hunt, un ancien officier de la CIA qui était devenu célèbre pendant le Watergate, en le faisant passer pour un agent voyou, ainsi que quelques autres collègues tout aussi discrédités. Marchetti a publié l’article dans The Spotlight, un tabloïd national dirigé par Liberty Lobby, une organisation populiste de droite basée à Washington. Bien que le sujet ait été presque totalement ignoré par les médias grand public, The Spotlight était alors au sommet de son influence, avec près de 400 000 abonnés, soit un lectorat aussi important que le total combiné de The New RepublicThe Nation et National Review.

    L’article de Marchetti suggérait que Hunt était effectivement à Dallas pendant l’assassinat, ce qui a donné lieu à une poursuite en diffamation avec des dommages-intérêts potentiels assez importants pour mettre la publication en faillite. Mark Lane, chercheur de longue date sur l’assassinat de JFK, a pris conscience de la situation et a offert ses services à Liberty Lobby, espérant utiliser les procédures judiciaires, y compris le processus de découverte et le pouvoir d’assignation à comparaître, comme moyen d’obtenir des preuves supplémentaires sur l’assassinat, et après diverses décisions de justice et appels, l’affaire n’a finalement été jugée qu’en 1985.

    Comme Lane le raconte dans son best-seller de 1991, Plausible Denial, sa stratégie s’est généralement révélée très efficace, lui permettant non seulement de remporter le verdict du jury contre Hunt, mais aussi d’obtenir le témoignage sous serment d’un ancien agent de la CIA sur son implication personnelle dans le complot ainsi que les noms de plusieurs autres participants, bien qu’ils aient prétendu que leur rôle avait été strictement périphérique. Et même si Hunt a continué, pendant des décennies, à nier totalement tout lien avec l’assassinat, vers la fin de sa vie, il a réalisé une série d’interviews enregistrées sur bande vidéo dans lesquelles il a admis avoir effectivement été impliqué dans l’assassinat de JFK et nommé plusieurs autres conspirateurs, tout en affirmant que son propre rôle n’avait été que périphérique. Les aveux explosifs de Hunt sur son lit de mort ont été relatés dans un important article de Rolling Stone, en 2007, et ont également fait l’objet d’une analyse approfondie dans les livres de Talbot, en particulier le deuxième, mais ont encore été largement ignorés par les médias.

    Beaucoup de ces mêmes conspirateurs apparents, issus de la même alliance de groupes, avaient déjà été impliqués dans les diverses tentatives du gouvernement américain pour assassiner Castro ou renverser son gouvernement communiste, et ils avaient développé une hostilité amère envers le président Kennedy pour ce qu’ils considéraient comme sa trahison pendant le fiasco de la Baie des Cochons et par la suite. Par conséquent, il y a une tendance naturelle à considérer cette animosité comme le facteur central derrière l’assassinat, une perspective généralement suivie par Talbot, Douglass et de nombreux autres écrivains. Ils en concluent que Kennedy est mort aux mains des anticommunistes de la ligne dure, outragés par sa faiblesse à l’égard de Cuba, de la Russie et du Vietnam, sentiments qui étaient certainement répandus dans les cercles politiques de droite au plus fort de la guerre froide.

    Si cette explication de l’assassinat est certainement possible, elle est loin d’être certaine. On peut facilement imaginer que la plupart des participants de niveau inférieur aux événements de Dallas étaient motivés par de telles considérations, mais que les figures centrales qui ont organisé l’intrigue et mis les choses en mouvement avaient des motivations différentes. Tant que tous les conspirateurs étaient d’accord sur l’élimination de Kennedy, il n’y avait pas besoin d’un accord absolu sur le motif. En effet, les hommes qui ont longtemps été impliqués dans le crime organisé ou dans des opérations clandestines de renseignement ont certainement l’expérience du secret opérationnel, et beaucoup d’entre eux ne s’attendent pas à connaître l’identité, et encore moins les motifs précis, des hommes se tenant au sommet de l’opération qu’ils sont en train d’exécuter.

    Nous devons également faire une distinction nette entre l’implication d’individus particuliers et l’implication d’une organisation en tant qu’organisation. Par exemple, le directeur de la CIA, John McCone, était loyal à Kennedy, avait été nommé pour faire le ménage quelques années avant l’assassinat et était sûrement innocent de la mort de son patron. D’autre part, les preuves considérables montrant que de nombreux agents de la CIA ont participé à l’action ont naturellement éveillé les soupçons envers certains de leurs supérieurs les plus haut placés, peut-être même en tant qu’organisateurs principaux de cette conspiration.

    Ces raisonnables spéculations peuvent avoir été amplifiées par des éléments de partialité personnelle. Beaucoup des auteurs éminents qui ont enquêté sur l’assassinat de JFK au cours des dernières années sont de fervents libéraux et ont peut-être laissé leur idéologie obscurcir leur jugement. Ils cherchent souvent à localiser les organisateurs de l’élimination de Kennedy parmi les figures de droite qu’ils n’aiment pas, même lorsque l’affaire est loin d’être vraiment plausible.

    Mais considérez les motifs supposés des anticommunistes purs et durs, près du sommet de la hiérarchie de la sécurité nationale, qui auraient pu organiser l’élimination de Kennedy parce qu’il s’est écarté d’une solution militaire complète dans l’affaire de la Baie des cochons et les incidents de la crise des missiles cubains. Étaient-ils si absolument sûrs qu’un président Johnson aurait une politique si différente au point de risquer leur vie ou leur position publique pour organiser une conspiration en vue d’assassiner un président américain ?

    La future élection présidentielle était prévue dans moins d’un an, et le changement de position de Kennedy sur les droits civils lui aurait probablement coûté la quasi-totalité des États du Sud, ceux-là même qui lui avaient fourni sa marge de victoire électorale en 1960. Une série de déclarations publiques ou de fuites embarrassantes auraient pu suffire à le démettre de ses fonctions par des moyens politiques traditionnels, peut-être en le remplaçant par un dur de la guerre froide comme Barry Goldwater ou un autre Républicain. Les militaristes ou les hommes d’affaires, ceux impliqués par les recherches des libéraux sur JFK, auraient-ils été si désespérés qu’ils n’auraient pas attendu ces quelques mois supplémentaires pour voir ce qui se passerait ?

    Basé sur des preuves extrêmement circonstancielles, le livre de Talbot, The Devil’s Chessboard, publié en 2015, une sorte de suite à Brothers, suggère que l’ancien directeur de la CIA, Allan Dulles, pouvait être le probable cerveau de la conspiration, son motif étant un mélange entre ses opinions extrêmes vis-à-vis de la guerre froide et sa colère personnelle à cause de son renvoi de la CIA en 1961.

    Bien que son implication soit certainement possible, des questions évidentes se posent pourtant. Dulles était un retraité de soixante-dix ans, avec une très longue et distinguée carrière dans la fonction publique, ainsi qu’un frère ayant servi comme secrétaire d’État d’Eisenhower. Il venait de publier The Craft of Intelligence, qui bénéficiait d’un traitement très favorable dans les médias de l’établissement, et il était lancé dans une grande tournée promotionnelle pour ses livres. Aurait-il vraiment tout risqué – y compris la réputation de sa famille dans les livres d’histoire – pour organiser le meurtre d’un président élu des États-Unis, un acte sans précédent, d’une nature totalement différente de celle d’essayer de destituer un dirigeant guatémaltèque au nom de supposés intérêts nationaux américains ? Il est certain qu’utiliser ses nombreux contacts avec les médias et les services de renseignements pour divulguer des informations embarrassantes sur les escapades sexuelles notoires de JFK au cours de la prochaine campagne présidentielle aurait été un moyen beaucoup plus sûr de tenter d’obtenir un résultat équivalent. Et il en va de même pour J. Edgar Hoover et beaucoup d’autres puissants personnages de Washington qui haïssaient Kennedy pour des raisons similaires.

    Par contre, il est plus facile d’imaginer que ces personnes aient eu une certaine connaissance de la conspiration ou qu’elles l’ont peut-être même facilitée ou y ont participé dans une mesure limitée. Et une fois qu’elle a réussi, et que leur ennemi personnel a été remplacé, ils auraient certainement été extrêmement disposés à aider à camoufler et à protéger la réputation du nouveau régime, un rôle que Dulles a pu jouer en tant que membre le plus influent de la Commission Warren. Mais ces activités sont différentes d’être l’organisateur clé de l’assassinat d’un président.

    Tout comme dans le milieu de la sécurité nationale, de nombreux dirigeants du crime organisé étaient indignés des actions entreprises par l’administration Kennedy. À la fin des années 1950, Robert Kennedy ciblait particulièrement la mafia lorsqu’il était conseiller juridique en chef du Comité sénatorial sur le racisme dans le monde du travail. Mais pour l’élection de 1960, le patriarche de la famille, Joseph Kennedy, avait utilisé ses propres liens de longue date avec la mafia pour obtenir son soutien à la campagne présidentielle de son fils aîné et, de l’avis général, les votes volés par les machines politiques corrompues, à Chicago et ailleurs, ont contribué à placer JFK à la Maison-Blanche, et Robert Kennedy comme procureur général. Frank Sinatra, un partisan enthousiaste de Kennedy, avait également aidé à faciliter cet arrangement en utilisant son influence auprès des dirigeants sceptiques de la mafia.

    Cependant, au lieu de rembourser ce soutien électoral crucial par des faveurs politiques, le procureur général Robert Kennedy, ignorant peut-être toute négociation, a rapidement déclenché une guerre totale contre le crime organisé, beaucoup plus grave que tout ce qui avait été fait auparavant au niveau fédéral, et les chefs du crime ont considéré cela comme un coup de poignard dans le dos de la part de la nouvelle administration. Quand Joseph Kennedy est mort d’un accident vasculaire cérébral incapacitant, fin 1961, ils ont également perdu tout espoir qu’il puisse utiliser son influence pour faire respecter les accords qu’il avait conclu l’année précédente. Les écoutes du FBI révélèrent que le chef de la mafia, Sam Giancana, avait décidé de faire tuer Sinatra pour son rôle dans cette affaire ratée, n’épargnant la vie du chanteur que parce qu’il aimait particulièrement la voix de l’un des Italo-Américains les plus célèbres du XXe siècle.

    Ces chefs du crime organisé et certains de leurs proches associés, comme le patron des Teamsters, Jimmy Hoffa, ont certainement développé une forte haine envers les Kennedy, ce qui a naturellement amené certains auteurs à désigner la mafia comme les organisateurs probables de l’assassinat, mais je trouve personnellement cela peu probable. Pendant de nombreuses décennies, les patrons américains du crime entretenaient des relations complexes et variées avec des personnalités politiques, qui étaient parfois leurs alliés et parfois leurs persécuteurs, et il y a sûrement eu beaucoup de trahisons au fil des années. Cependant, je ne connais pas un seul cas où une personnalité politique, même modérément connue sur la scène nationale, ait été la cible d’un assassinat par la mafia, et il semble peu probable que la seule exception puisse être un président populaire, acte qu’ils auraient probablement considéré comme étant complètement hors de leur domaine d’activité. Par contre, si des individus bien placés dans la sphère politique de Kennedy ont mis en branle un complot pour l’éliminer, ils auraient peut-être trouvé facile de s’assurer la coopération enthousiaste de divers dirigeants de la mafia.

    En outre, les preuves solides selon lesquelles de nombreux agents de la CIA ont été impliqués dans le complot donnent à penser qu’ils ont été recrutés et organisés par une personne haut placée dans leur propre hiérarchie du renseignement ou du monde politique plutôt que par la possibilité moins probable qu’ils aient été recrutés uniquement par des dirigeants du monde parallèle du crime organisé. Et bien que les patrons du crime aient pu organiser l’assassinat eux-mêmes, ils n’avaient certainement pas les moyens d’orchestrer le camouflage ultérieur opéré par la Commission Warren, et les dirigeants politiques américains n’auraient pas été disposés à protéger les chefs de la mafia des enquêtes et des sanctions appropriées pour un tel acte odieux.

    Si un mari ou une femme est retrouvé assassiné, sans suspect ou motif évident à portée de main, l’attitude normale de la police est d’enquêter soigneusement sur le conjoint survivant, et bien souvent cette suspicion s’avère correcte. De même, si vous lisez dans vos journaux que dans un obscur pays du Tiers Monde deux dirigeants farouchement hostiles, tous deux avec des noms imprononçables, partageaient le pouvoir politique suprême jusqu’à ce que l’un d’entre eux soit soudainement frappé dans un mystérieux assassinat par des conspirateurs inconnus, vos pensées prendraient certainement une direction évidente. Au début des années 1960, la plupart des Américains ne percevaient pas la politique de leur propre pays sous un tel jour, mais ils se trompaient peut-être. En tant que nouveau venu dans le monde énorme et souterrain de l’analyse du complot contre JFK, mon attention a immédiatement été retenue par l’évidente suspicion à l’égard du vice-président Lyndon B. Johnson (LBJ), le successeur immédiat du dirigeant assassiné et le plus évident bénéficiaire du crime.

    Les deux livres de Talbot et celui de Douglass, totalisant quelque 1500 pages, ne consacrent que quelques paragraphes au soupçon d’implication de Johnson. Le premier livre de Talbot rapporte qu’immédiatement après l’assassinat, le vice-président avait exprimé une inquiétude frénétique à ses assistants personnels qu’un coup d’État militaire pourrait être en cours ou qu’une guerre mondiale pourrait éclater, et suggère que ces quelques mots occasionnels démontrent son innocence évidente, bien qu’un observateur plus cynique puisse se demander si ces remarques n’ont pas justement été prononcées dans cette intention. Le deuxième livre de Talbot cite un conspirateur de bas étage affirmant que Johnson avait personnellement organisé le complot et admet que Hunt pensait la même chose, mais traite de telles accusations avec un scepticisme considérable, avant d’ajouter une seule phrase reconnaissant que Johnson pourrait avoir été un partisan passif ou même un complice. Douglass et Peter Dale Scott, auteur de l’influent livre Deep Politics and the Death of JFK, publié en 1993, ne semblent même pas avoir envisagé cette possibilité.

    Des considérations idéologiques sont probablement la raison principale de cette remarquable réticence. Bien que les libéraux aient fini par détester LBJ vers la fin des années 1960 à cause son escalade dans l’impopulaire guerre du Vietnam, au fil des décennies ces sentiments se sont estompés tandis que les doux souvenirs de son adoption de la législation historique sur les droits civils et de sa création des programmes dits de la « Grande Société » ont élevé sa stature dans ce camp idéologique. En outre, cette législation a longtemps été bloquée au Congrès et n’est devenue loi qu’à cause du raz-de-marée démocrate au Congrès en 1964, à la suite du martyre de JFK, et il pourrait être difficile pour les libéraux d’admettre que leurs rêves les plus chers n’ont été réalisés que grâce à un acte de parricide politique.

    Kennedy et Johnson étaient peut-être des rivaux personnels intensément hostiles, mais il semble qu’il y ait eu peu de divergences idéologiques vraiment profondes entre les deux hommes, et la plupart des figures de proue du gouvernement de JFK ont continué à servir sous son successeur, une autre source d’énorme embarras pour tout libéral qui en serait venu à soupçonner que le premier ait été assassiné par une conspiration impliquant le second. Talbot, Douglass, et beaucoup d’autres partisans de gauche préfèrent pointer du doigt des méchants beaucoup plus dignes de l’être tels que des extrémistes, des combattants anticommunistes de la guerre froide et des éléments de droite, notamment les hauts responsables de la CIA, comme l’ancien directeur Allan Dulles.

    Un facteur supplémentaire aidant à expliquer l’extrême réticence de Talbot, Douglass et d’autres à considérer Johnson comme un suspect évident peut être les réalités de l’industrie de l’édition de livres. Dans les années 2000, les différentes théories expliquant le complot contre JFK étaient devenues depuis longtemps sans intérêt et étaient traitées avec dédain dans les cercles dominants. La solide réputation de Talbot, ses 150 entrevues originales et la qualité de son manuscrit ont brisé cette barrière et ont attiré The Free Press, un éditeur très respectable, puis, par la suite, a engendré une critique fortement positive de la part d’un universitaire de premier plan dans le New York Times Sunday Book Review et un segment télévisé d’une heure diffusé sur C-Span Booknotes. Mais s’il avait consacré de l’espace à exprimer des soupçons disant que notre 35e président aurait été assassiné par notre 36e, le poids de cet élément supplémentaire de « théorie de conspiration scandaleuse » aurait certainement assuré que son livre ait coulé sans laisser de trace.

    Cependant, si nous nous débarrassons de ces aveuglements idéologiques et des considérations pratiques de l’édition américaine, la preuve prima facie de l’implication de Johnson semble tout à fait convaincante.

    Prenons un point très simple. Si un président est frappé par un groupe de conspirateurs inconnus, son successeur aurait normalement le plus grand intérêt à les retrouver, de peur qu’il ne devienne leur prochaine victime. Pourtant, Johnson n’a rien fait, à part nommer la Commission Warren qui a couvert toute l’affaire, accusé un « tireur solitaire » erratique, et mort, comme par hasard. Cela semble remarquablement étrange de la part d’un LBJ innocent. Cette conclusion ne dit pas que Johnson ait été le cerveau, ni même un participant actif, mais elle soulève le fort soupçon qu’il avait au moins une certaine connaissance de l’intrigue, et jouissait d’une bonne relation personnelle avec certains des maîtres d’œuvre.

    Une conclusion similaire est étayée par une analyse inverse. Si le complot a réussi et Johnson est devenu président, les conspirateurs devaient sûrement avoir eu raisonnablement confiance dans le fait qu’ils seraient protégés plutôt que d’être traqués et punis comme traîtres par le nouveau président. Même un assassinat entièrement réussi comporterait d’énormes risques à moins que les organisateurs ne croient que Johnson ferait exactement ce qu’il a fait, et le seul moyen d’y parvenir serait de le sonder sur ce plan, au moins d’une manière vague, et d’obtenir son acquiescement passif.

    Sur la base de ces considérations, il semble extrêmement difficile de croire qu’un complot d’assassinat contre JFK ait eu lieu sans que Johnson ne le sache à l’avance, ou qu’il n’ait pas été pas une figure centrale dans le camouflage du crime qui s’en est suivi.

    Et puis les détails spécifiques de la carrière de Johnson et sa situation politique à la fin de 1963 renforcent grandement ces arguments entièrement génériques. Un correctif très utile à cette approche de style « ne voyez pas le diable » envers Johnson de la part des auteurs libéraux de JFK est le livre The Man Who Killed Kennedy : The Case Against LBJ, de Roger Stone, publié en 2013. Stone, un agent politique républicain de longue date, qui a débuté sous la direction de Richard Nixon, présente un puissant argumentaire montrant que Johnson était le genre d’individu qui aurait pu facilement prêter sa main au meurtre politique, et aussi qu’il avait de bonnes raisons de le faire.

    Entre autres choses, Stone rassemble une énorme masse d’informations convaincantes concernant les décennies de pratiques extrêmement corrompues et criminelles de Johnson au Texas, y compris des affirmations assez plausibles selon lesquelles celles-ci auraient pu inclure plusieurs meurtres. Dans un étrange incident datant de 1961 qui préfigure étrangement la conclusion de la Commission Warren, un inspecteur du gouvernement fédéral enquêtant sur un important stratagème de corruption au Texas impliquant un proche allié de LBJ a été retrouvé mort de cinq balles dans la poitrine et l’abdomen. Pourtant la mort a été officiellement déclarée « suicide » par les autorités locales, et cette conclusion a été rapportée sans être mise en question dans les pages du Washington Post.

    Certes, un aspect remarquable de la carrière de Johnson est qu’il est né très pauvre, qu’il a occupé des emplois gouvernementaux mal payés tout au long de sa vie, mais qu’il a prêté serment comme le président le plus riche de l’histoire américaine moderne, ayant accumulé une fortune personnelle de plus de 100 millions de dollars actuels, les gains financiers de ses bienfaiteurs corporatifs ayant été blanchis par l’entremise de l’entreprise de son épouse. On se souvient si peu de cette étrange anomalie de nos jours qu’un journaliste politique de premier plan a exprimé son incrédulité totale lorsque je lui en ai parlé il y a dix ans.

    Stone esquisse aussi efficacement la situation politique très difficile à laquelle Johnson devait faire face à la fin de 1963. Il était à l’origine entré dans la course à la présidence de 1960 en tant que l’un des Démocrates les plus puissants du pays et le candidat de son parti, certainement comparé à un Kennedy beaucoup plus jeune, qu’il dépassait largement en stature politique et qu’il méprisait aussi quelque peu. Sa défaite, qui impliquait de nombreuses transactions sournoises de part et d’autre, a été un énorme coup personnel. Les moyens par lesquels il a réussi à devenir vice président ne sont pas tout à fait clairs, mais Stone et Seymour Hersh dans The Dark Side of Camelot suggèrent fortement que le chantage personnel était un facteur plus important que l’équilibre géographique des votes. Quoi qu’il en soit, la victoire de Kennedy en 1960 aurait été beaucoup plus difficile sans que le Texas ne tombe de justesse dans la corbeille démocrate, et la fraude électorale de la puissante machine politique de Johnson semble en avoir été un facteur important.

    Dans de telles circonstances, Johnson s’attendait naturellement à jouer un rôle majeur dans la nouvelle administration, et il avait même demandé un important rôle politique mais, au lieu de cela, il s’est trouvé immédiatement mis à l’écart et traité avec un mépris total, devenant bientôt un personnage abandonné sans autorité ou influence. Au fil du temps, les Kennedy avaient même prévu se débarrasser de lui, et quelques jours avant l’assassinat, ils discutaient déjà de qui mettre à sa place pour la future élection. Une grande partie de la longue histoire de corruption extrême de Johnson au Texas et à Washington est apparue après la chute de Bobby Baker, son principal homme de main politique et, sous les encouragements de Kennedy, Life Magazine préparait un énorme exposé de ses antécédents sordides et souvent criminels, jetant les bases de sa mise en accusation et peut-être d’une longue peine de prison. À la mi-novembre 1963, Johnson semblait être une figure politique désespérée et au bout du rouleau, mais une semaine plus tard, il est devenu le président des États-Unis, et tous ces scandales tourbillonnants ont été soudainement oubliés. Stone prétend même que l’immense espace du magazine réservé à la mise en accusation de Johnson a finalement été rempli par l’histoire de l’assassinat de JFK.

    En plus de documenter efficacement la sordide histoire personnelle de Johnson et sa destruction imminente par les Kennedy à la fin de 1963, Stone ajoute également de nombreux témoignages personnels fascinants, qui peuvent être fiables ou non. Selon lui, alors que son mentor, Nixon, regardait la scène au poste de police de Dallas où Jack Ruby a tiré sur Oswald, il est devenu blanc comme un linge et a expliqué qu’il connaissait personnellement le tireur, donc son nom de naissance, Rubenstein. Alors qu’il travaillait pour un comité de la Chambre en 1947, un proche allié et éminent avocat de la mafia lui avait conseillé d’engager Ruby comme enquêteur, et lui avait dit qu’il était « l’un des hommes de Lyndon Johnson ». Stone affirme également que Nixon avait un jour fait remarquer que bien qu’il ait longtemps cherché à obtenir la présidence, contrairement à Johnson « je n’étais pas prêt à tuer pour elle ». Il rapporte en outre que l’ambassadeur du Vietnam, Henry Cabot Lodge, et de nombreuses autres personnalités politiques de Washington étaient absolument convaincus de l’implication directe de Johnson dans l’assassinat.

    Stone a passé plus d’un demi-siècle comme agent politique impitoyable, une position qui lui a fourni un accès personnel unique aux individus qui ont participé aux grands événements du passé, mais qui porte aussi la réputation de peu respecter la vérité, et l’on doit soigneusement peser ces facteurs conflictuels les uns par rapport aux autres. Personnellement, j’ai tendance à croire la plupart des histoires de témoins oculaires qu’il fournit. Mais même les lecteurs qui restent sceptiques devraient trouver utile la grande collection de détails sordides concernant l’histoire de LBJ que le livre fournit.

    Pour finir, un incident historique apparemment sans rapport a, à l’origine, soulevé mes propres soupçons quant à la participation de Johnson.

    Juste avant le déclenchement de la guerre des Six jours, en 1967, Johnson avait envoyé l’U.S.S. Liberty, notre navire de collecte de renseignements le plus perfectionné, pour rester au large des côtes dans les eaux internationales et surveiller de près la situation militaire. Il a été publié des affirmations selon lesquelles il avait accordé à Israël un feu vert pour son attaque préventive, mais craignant de risquer une confrontation nucléaire avec les Soviétiques à cause de leur soutien envers la Syrie et l’Égypte, avait strictement circonscrit les limites de l’opération militaire, envoyant le Liberty pour garder un œil sur les développements et peut-être aussi pour « montrer à Israël qui était le patron ».

    Que cette reconstruction soit correcte ou non, les Israéliens ont rapidement lancé une attaque totale contre ce navire presque sans défense malgré le grand pavillon américain qu’il déployait, ont lancé leurs avions de chasse et leurs torpilleurs pour le couler au cours d’un assaut qui a duré plusieurs heures, tout en mitraillant les canots de sauvetage pour s’assurer qu’il n’y aurait pas de survivants. La première étape de l’attaque avait visé l’antenne de communication principale, et sa destruction ainsi que le brouillage israélien empêchaient toute communication avec les autres forces navales américaines situées dans la région.

    En dépit de ces conditions très difficiles, un membre de l’équipage a héroïquement réussi à installer une antenne de remplacement pendant l’attaque, et en essayant de nombreuses fréquences différentes, il a réussi à échapper au brouillage et à contacter la sixième flotte américaine, les informant de la situation désespérée. Pourtant, bien que des avions de transport aient été envoyés à deux reprises pour sauver le Liberty et chasser les attaquants, chaque fois ils ont été rappelés, apparemment sur ordre direct des plus hautes autorités du gouvernement américain. Une fois que les Israéliens ont appris que d’autres forces américaines avaient appris la nouvelle, ils ont rapidement interrompu leur attaque, et le Liberty fortement endommagé a fini par se traîner jusqu’au prochain port, avec plus de 200 marins morts et blessés, ce qui représente la plus grande perte de soldats américains dans un incident naval depuis la Seconde Guerre mondiale.

    Bien que de nombreuses médailles aient été remises aux survivants, la nouvelle de l’incident a été totalement recouverte par le sceau du secret et, dans un geste sans précédent, même les médailles d’honneur du Congrès n’ont été décernées qu’au cours d’une cérémonie privée. Les survivants ont également été sévèrement menacés d’une cour martiale immédiate s’ils parlaient de ce qui s’était passé, avec la presse ou qui que ce soit. Malgré la preuve accablante que l’attaque était intentionnelle, une cour d’enquête navale présidée par l’amiral John S. McCain, Jr, le père de l’actuel sénateur, a blanchi l’incident en le faisant passer pour un tragique accident, et une censure totale des médias a complètement enterré les faits. La véritable histoire n’a commencé à sortir que des années plus tard, lorsque James M. Ennes, Jr, un survivant du Liberty, a pris le risque de graves conséquences juridiques et a publié, en 1979, Assault on the Liberty.

    En l’occurrence, les interceptions par la NSA des communications israéliennes entre les avions d’attaque et Tel-Aviv, traduites de l’hébreu, ont pleinement confirmé que l’attaque avait été entièrement délibérée, et comme beaucoup de morts et de blessés étaient des employés de la NSA, la suppression de ces faits a grandement choqué leurs collègues. Mon vieil ami Bill Odom, le général trois étoiles qui dirigeait la NSA pour Ronald Reagan, a plus tard habilement contourné les restrictions de ses maîtres politiques en faisant de ces interceptions incriminantes une partie du programme standard de formation Sigint requis pour tous les agents de renseignement.

    En 2007, un ensemble inhabituel de circonstances a finalement mis fin à cette censure de trente ans par les médias grand public. L’investisseur immobilier Sam Zell, un milliardaire juif extrêmement dévoué à Israël, avait orchestré un rachat par effet de levier de la Tribune Company, société mère du Los Angeles Times et du Chicago Tribune, n’investissant qu’une partie de son propre argent, la majeure partie du financement provenant des fonds de pension de la société qu’il était en train d’acquérir. Largement acclamé comme « le danseur sur les tombes » pour ses investissements financiers astucieux, Zell s’est vanté publiquement que ce genre de transaction lui apportait tous les avantages et peu de risques. Une telle approche s’est avérée judicieuse pour lui puisque l’accord s’est rapidement effondré en faillite, et bien que Zell en soit sorti presque indemne, les rédacteurs en chef et les journalistes ont perdu des décennies de retraites accumulées, tandis que des licenciements massifs ont rapidement dévasté les salles de rédaction de ce qui avait été deux des journaux les plus importants et les plus prestigieux du pays. Peut-être par coïncidence, juste au moment de cette faillite, fin 2007, la Tribune publiait un article massif de 5 500 mots sur l’attaque du Liberty, représentant la première et seule fois où un compte rendu aussi complet des faits réels soit apparu dans un média grand public.

    De l’avis général, Johnson était un individu doté d’un ego personnel très fort, et lorsque j’ai lu l’article, j’ai été frappé par l’étendue de son étonnante soumission à l’État juif. L’influence des dons de campagne et d’une couverture médiatique favorable me semble insuffisante pour expliquer sa réaction à un incident qui a coûté la vie à tant de soldats américains. J’ai commencé à me demander si Israël n’aurait pas utilisé un joker politique extraordinairement puissant pour montrer à LBJ « qui était vraiment le patron » et, quand j’ai découvert la réalité du complot contre JFK, un ou deux ans plus tard, j’ai cru deviner quel était ce joker. Au fil des ans, je suis devenu assez ami avec le regretté Alexander Cockburn, et une fois où nous avons déjeuné ensemble, je lui ai exposé mes idées. Bien qu’il ait toujours négligemment rejeté les théories du complot concernant JFK comme une absurdité totale, il a trouvé mon hypothèse tout à fait intrigante.

    Indépendamment de ces spéculations, les circonstances étranges de l’incident du Liberty ont certainement démontré la relation exceptionnellement étroite entre le président Johnson et le gouvernement d’Israël, ainsi que la possibilité des médias grand public de passer des décennies à cacher des événements de nature remarquable si ceux-ci heurtent certaines sensibilités.

    Il est important que ces considérations soient gardées à l’esprit alors que nous allons commencer à explorer la théorie la plus explosive mais la moins envisagée de l’assassinat de JFK. Il y a près de vingt-cinq ans, le regretté Michael Collins Piper a publié un jugement définitif présentant un très grand nombre de preuves circonstancielles selon lesquelles Israël et ses services secrets du Mossad, ainsi que leurs collaborateurs américains, ont probablement joué un rôle central dans la conspiration.

    Pendant les décennies qui ont suivi l’assassinat de 1963, pratiquement aucun soupçon n’a jamais été dirigé contre Israël et, par conséquent, aucun des centaines ou milliers de livres publiés au cours des années 1960, 1970 et 1980 dont le sujet portait sur les complots d’assassinats n’a jamais laissé entendre que le Mossad ait pu jouer un rôle quelconque, alors que presque tous les autres coupables possibles, du Vatican aux Illuminati, aient fait l’objet d’un examen minutieux. Plus de 80% des juifs avaient voté pour Kennedy lors de son élection de 1960, des juifs américains figuraient en bonne place à la Maison Blanche, et il était grandement encensé par des personnalités médiatiques, des célébrités et des intellectuels juifs, allant de New York à Hollywood en passant par l’Ivy League. De plus, des personnes d’origine juive comme Mark Lane et Edward Epstein figuraient parmi les premiers dénonciateurs d’un complot d’assassinat, leurs théories controversées étant défendues par des célébrités culturelles juives influentes comme Mort Sahl et Norman Mailer. Étant donné que l’administration Kennedy était largement perçue comme étant pro-Israël, il ne semblait y avoir aucun motif possible pour une quelconque implication du Mossad et des accusations bizarres et totalement non fondées d’une telle nature dirigées contre l’État juif n’étaient guère susceptibles de gagner beaucoup d’intérêt dans une industrie de l’édition massivement pro-Israël.

    Cependant, au début des années 1990, des journalistes et des chercheurs très estimés ont commencé à exposer les circonstances entourant le développement de l’arsenal nucléaire israélien. Le livre de Seymour Hersh intitulé The Samson Option : Israel’s Nuclear Arsenal and American Foreign Policy et publié en 1991, décrit les efforts extrêmes de l’administration Kennedy pour forcer Israël à autoriser des inspections internationales de son réacteur nucléaire prétendument non militaire à Dimona, et ainsi empêcher son utilisation dans la production d’armes nucléaires. Dangerous Liaisons : The Inside Story of the U.S.-Israeli Covert Relationship, d’Andrew et Leslie Cockburn paraissait la même année et couvrait un sujet similaire.

    Bien qu’entièrement caché à l’époque, ce conflit politique du début des années 1960 entre les gouvernements américain et israélien au sujet de la mise au point d’armes nucléaires représentait une priorité absolue de la politique étrangère de l’administration Kennedy, qui avait fait de la non-prolifération nucléaire l’une de ses principales initiatives internationales. Il est à noter que John McCone, le directeur de la CIA choisi par Kennedy, avait déjà siégé à la Commission de l’énergie atomique sous Eisenhower, et fut la personne qui a divulgué le fait qu’Israël construisait un réacteur nucléaire pour produire du plutonium.

    Les pressions et les menaces financières secrètement appliquées contre Israël par l’administration Kennedy sont finalement devenues si sévères qu’elles ont conduit à la démission du Premier ministre fondateur d’Israël, David Ben Gourion, en juin 1963. Mais tous ces efforts ont été presque entièrement interrompus ou inversés une fois que Kennedy a été remplacé par Johnson en novembre de la même année. Piper note que le livre de Stephen Green, publié en 1984, Taking Sides : America’s Secret Relations With a Militant Israel, montrait déjà que la politique américaine au Moyen-Orient s’était complètement inversée à la suite de l’assassinat de Kennedy, mais cette importante découverte avait attiré peu d’attention à l’époque.

    Les sceptiques de la théorie d’une base institutionnelle derrière l’assassinat de JFK ont souvent noté l’extrême continuité dans les politiques étrangères et nationales entre les administrations Kennedy et Johnson, arguant que cela jette un doute sérieux sur un tel possible motif. Bien que cette analyse semble largement correcte, le comportement de l’Amérique à l’égard d’Israël et de son programme d’armes nucléaires constitue une exception très notable à cette continuité.

    Les efforts de l’administration Kennedy pour restreindre fortement les activités des lobbies politiques pro-israéliens pouvaient être un autre sujet de préoccupation majeur pour les responsables israéliens. Au cours de sa campagne présidentielle de 1960, Kennedy avait rencontré à New York un groupe de riches défenseurs d’Israël, dirigé par le financier Abraham Feinberg, et ils avaient offert un énorme soutien financier en échange d’une influence déterminante sur la politique du Moyen-Orient. Kennedy est parvenu à leur donner de vagues assurances, mais il a jugé l’incident si troublant que le lendemain matin, il a contacté le journaliste Charles Bartlett, l’un de ses amis les plus proches, et a exprimé son indignation devant le fait que la politique étrangère américaine puisse tomber sous le contrôle des partisans d’une puissance étrangère, promettant que s’il devenait président, il rectifierait cette situation. Et en effet, une fois qu’il a installé son frère Robert comme procureur général, ce dernier a entamé un effort légal majeur pour forcer les groupes pro-israéliens à s’enregistrer comme agents étrangers, ce qui aurait considérablement réduit leur pouvoir et leur influence. Mais après la mort de JFK, ce projet a été rapidement abandonné et, dans le cadre du règlement, le principal lobby pro-israélien a simplement accepté de se reconstituer sous le nom d’AIPAC.

    Le livre Final Judgment, a fait l’objet d’un certain nombre de réimpressions après sa parution initiale en 1994 et, à la sixième édition parue en 2004, il comptait plus de 650 pages, y compris de nombreuses longues annexes et plus de 1100 notes de bas de page, la grande majorité d’entre elles faisant référence à des sources entièrement publiques. Le corps du texte est librement utilisable, reflétant le boycott total par tous les éditeurs, grand public ou alternatifs, j’ai pourtant trouvé le contenu lui-même remarquable et généralement assez convaincant. Malgré la censure totale par tous les médias, le livre s’est vendu à plus de 40 000 exemplaires au fil des ans, ce qui en fait un best-seller clandestin et l’a sûrement porté à l’attention de tous les membres de la communauté de recherche sur l’assassinat de JFK, bien qu’apparemment presque aucun d’entre eux n’ait voulu en mentionner l’existence. Je soupçonne ces autres écrivains de s’être rendus compte que même une simple reconnaissance de l’existence du livre, ne serait-ce que pour le ridiculiser ou le rejeter, pourrait s’avérer fatale pour leur carrière dans les médias et l’édition. Piper lui-même est mort en 2015, à l’âge de 54 ans, souffrant de problèmes de santé et d’alcoolisme souvent associés à une pauvreté sinistre, et d’autres journalistes ont peut-être hésité à s’engager vers cette triste fin.

    Comme exemple de cette situation étrange, la bibliographie du livre de Talbot contient près de 140 entrées, certaines plutôt obscures, mais ne fait aucune référence à Final Judgment, et son index très complet n’inclut aucune entrée pour Juifs ou Israël. En effet, à un moment donné, il caractérise très délicatement les cadres supérieurs entièrement juifs du sénateur Robert Kennedy en déclarant qu’il n’y avait pas un seul catholique parmi eux. La suite du livre publiée en 2015 est également circonspecte, et bien que l’index contienne de nombreuses entrées concernant les juifs, toutes ces références concernent la Seconde Guerre mondiale et les nazis, y compris sa discussion sur les liens nazis présumés d’Allen Dulles, sa principale bête noire. Le livre de Stone, tout en condamnant sans crainte le président Lyndon Johnson pour l’assassinat de JFK, exclut étrangement Juifs et Israël du long index et du jugement final de la bibliographie, et le livre de Douglass suit le même schéma.

    De plus, les inquiétudes extrêmes que l’hypothèse de Piper semble avoir suscitées chez les chercheurs s’intéressant à JFK peuvent expliquer une anomalie étrange. Bien que Mark Lane fût lui-même d’origine juive et de gauche, après sa victoire pour Liberty Lobby dans le procès pour diffamation de Hunt, il a passé de nombreuses années associé à cette organisation et est apparemment devenu très ami avec Piper, l’un de ses principaux écrivains. D’après Piper, Lane lui a dit que Final Judgment avait constitué un « solide dossier » concernant le rôle majeur du Mossad dans l’assassinat, et qu’il considérait cette théorie comme pleinement complémentaire à sa propre focalisation sur l’implication de la CIA. Je soupçonne que les préoccupations au sujet de ces associations peuvent expliquer pourquoi Lane a été presque complètement éliminé des livres de Douglass et Talbot, et discuté dans le deuxième livre de Talbot seulement quand son travail était absolument essentiel à la propre analyse de ce dernier. En revanche, les rédacteurs du New York Times ont peu de chance d’être aussi intéressés par les aspects moins connus de la recherche sur l’assassinat de JFK et, ignorant cette controverse cachée, ils ont offert à Lane la longue et brillante notice nécrologique que sa carrière justifiait pleinement.

    Lorsqu’on évalue les suspects possibles d’un crime donné, il est souvent utile de tenir compte de leur comportement passé. Comme nous l’avons vu plus haut, je ne vois pas d’exemple historique où le crime organisé ait monté une tentative d’assassinat contre une personnalité politique américaine, même modérément en vue sur la scène nationale. Et malgré quelques soupçons ici et là, il en va de même pour la CIA.

    Par contre, le Mossad israélien et les groupes sionistes qui ont précédé la création de l’État juif semblent avoir un très long historique d’assassinats, y compris ceux de personnalités politiques de haut rang qui pourraient normalement être considérés comme intouchables. Lord Moyne, le ministre d’État britannique pour le Moyen-Orient, a été assassiné en 1944 et le comte Folke Bernadotte, le négociateur de paix de l’ONU envoyé pour aider à résoudre la première guerre israélo-arabe, a subi le même sort en septembre 1948. Même un président américain n’était pas totalement à l’abri de tels risques, et Piper note que les mémoires de Margaret, la fille de Harry Truman, révèlent que des militants sionistes avaient tenté d’assassiner son père à l’aide d’une lettre contenant des produits chimiques toxiques en 1947, car ils estimaient qu’il traînait les talons pour soutenir Israël, bien que cette tentative ratée n’ait jamais été rendue publique. La faction sioniste responsable de tous ces incidents a été dirigée par Yitzhak Shamir, qui est devenu plus tard chef du Mossad et directeur de son programme d’assassinat dans les années 1960, avant de devenir Premier ministre d’Israël en 1986.

    Si les révélations faites dans le best-seller publié en 1990 par un transfuge du Mossad, Victor Ostrovsky, sont exactes, Israël a même considéré l’assassinat du président George H.W. Bush, en 1992, pour ses menaces de couper l’aide financière à Israël à cause d’un conflit sur les politiques de colonisation de la Cisjordanie, et l’on m’a dit que l’administration Bush a pris ces rapports très au sérieux. Et bien que je ne l’aie pas encore lu, le récent livre Rise and Kill First: The Secret History of Israel’s Targeted Assassinations du journaliste Ronen Bergman suggère qu’aucun autre pays au monde n’a utilisé aussi régulièrement l’assassinat comme outil standard de politique étatique.

    Il y a d’autres éléments notables qui tendent à appuyer l’hypothèse de Piper. Une fois que nous avons accepté l’existence d’un complot pour l’assassinat de JFK, le seul individu dont on est certain qu’il ait participé fut Jack Ruby, et ses liens avec le crime organisé étaient presque entièrement liés à l’énorme mais rarement mentionnée aile juive de cette entreprise, présidée par Meyer Lansky, un fervent partisan d’Israël. Ruby lui-même avait des liens particulièrement forts avec le lieutenant de Lansky, Mickey Cohen, qui dominait le monde souterrain de Los Angeles et avait été personnellement impliqué dans la vente d’armes à Israël avant la guerre de 1948. En effet, selon le rabbin de Dallas, Hillel Silverman, Ruby avait justifié en privé son assassinat d’Oswald en disant « je l’ai fait pour le peuple juif ».

    Il convient également de mentionner un aspect intrigant du film d’Oliver Stone, JFKArnon Milchan, le riche producteur hollywoodien qui a soutenu le projet, n’était pas seulement un citoyen israélien, mais aurait également joué un rôle central dans l’énorme projet d’espionnage visant à détourner la technologie et les matières américaines vers le projet d’armes nucléaires d’Israël, justement l’initiative que l’administration Kennedy voulait tant bloquer. Milchan a même parfois été décrit comme « le James Bond israélien ». Et bien que le film dure trois heures, Stone a scrupuleusement évité de présenter les détails que Piper considérait comme des indices initiaux d’une dimension israélienne, semblant plutôt montrer du doigt le mouvement anticommuniste fanatique américain et la direction du complexe militaro-industriel datant de la guerre froide.

    Résumer plus de 300 000 mots de l’histoire et de l’analyse de Piper en quelques paragraphes est évidemment une entreprise impossible, mais la discussion ci-dessus donne un avant-goût raisonnable de l’énorme masse de preuves circonstancielles rassemblées en faveur de l’hypothèse de Piper.

    À bien des égards, les études portant sur l’assassinat de JFK sont devenues une discipline académique, et mes références sont assez limitées. J’ai lu peut-être une douzaine de livres sur le sujet, et j’ai aussi essayé d’aborder les problèmes avec l’absence de préjugés et les yeux neufs d’un débutant, mais n’importe quel expert sérieux aurait sûrement digéré des centaines de livres sur le sujet. Bien que l’analyse globale du jugement final m’ait semblé assez convaincante, une bonne partie des noms et des références ne m’étaient pas familiers, et je n’ai tout simplement pas les antécédents nécessaires pour évaluer leur crédibilité, ni pour déterminer si la description des documents présentés est exacte.

    Dans des circonstances normales, je me tournerais vers les revues ou les critiques produites par d’autres auteurs, et je les comparerais avec les affirmations de Piper, puis je déciderais quel argument me semblerait le plus fort. Mais bien que Final Judgement ait été publié il y a un quart de siècle, le silence quasi absolu qui entoure l’hypothèse de Piper, surtout de la part des chercheurs les plus influents et crédibles, rend ce travail impossible.

    Cependant, l’incapacité de Piper à obtenir un éditeur régulier et les efforts généralisés pour étouffer sa théorie ont eu une conséquence ironique. Puisque le livre est épuisé depuis des années, j’ai eu relativement peu de mal à obtenir le droit de l’inclure dans ma collection de livres HTML controversés, et c’est maintenant fait, permettant ainsi à tout le monde de lire le texte entier et de décider par vous-mêmes, tout en vérifiant facilement la multitude des références ou en cherchant des mots ou des phrases spécifiques.

    L’assassinat de Kennedy est certainement l’un des événements les plus dramatiques et les plus médiatisés du XXe siècle, mais la preuve accablante que notre président est mort aux mains d’une conspiration plutôt que d’un « tireur solitaire » excentrique a été presque entièrement censurée par nos médias grand public au cours des décennies qui ont suivi, avec des moqueries et des opprobres sans fin qui se sont empilées sur beaucoup de ceux qui s’entêtent à chercher la vérité. En effet, le terme même de « théorie du complot » est rapidement devenu une insulte standard à l’encontre de tous ceux qui remettent en question les récits de l’establishment, et il y a de fortes preuves que cette utilisation péjorative ait été délibérément promue par les agences gouvernementales concernées par le fait qu’une si grande partie des citoyens américains était de plus en plus sceptique à l’égard de l’histoire de l’explication peu plausible présentée par la Commission Warren. Mais malgré tous ces efforts, cette période peut marquer le point d’inflexion à partir duquel la confiance du public dans nos médias nationaux a commencé son déclin précipité. Une fois qu’un individu conclut que les médias ont menti sur quelque chose d’aussi monumental que l’assassinat de JFK, il commence naturellement à se demander quels autres mensonges peuvent exister.

    Bien que je considère maintenant les preuves d’un complot d’assassinat comme écrasantes, je pense que le passage de tant de décennies a éliminé tout espoir réel de parvenir à une conclusion ferme sur l’identité des principaux organisateurs ou sur leurs motivations. Ceux qui ne sont pas d’accord avec cette évaluation négative sont libres de continuer à passer au crible l’énorme montagne de preuves historiques complexes et à débattre de leurs conclusions avec d’autres personnes ayant des intérêts similaires.

    Cependant, parmi les principaux suspects, je pense que le participant le plus probable était de loin Lyndon Johnson, d’après une évaluation raisonnable des moyens, du mobile et de l’opportunité, ainsi que du rôle énorme qu’il a dû jouer pour faciliter le camouflage ultérieur par la Commission Warren. Pourtant, bien qu’un suspect aussi évident ait sûrement été immédiatement apparent pour tout observateur, Johnson semble n’avoir reçu qu’une tranche assez mince de l’attention et les livres dirigent régulièrement l’attention vers d’autres suspects, beaucoup moins plausibles. Ainsi, la malhonnêteté évidente des médias grand public évitant toute reconnaissance d’une conspiration semble aller de pair avec une deuxième couche de malhonnêteté dans les médias alternatifs, qui ont fait de leur mieux pour éviter de reconnaître l’auteur le plus probable.

    Et la troisième couche de malhonnêteté médiatique est la plus extrême de toutes. Il y a un quart de siècle, Final judgement fournissait une masse énorme de preuves circonstancielles suggérant un rôle majeur, voire dominant, du Mossad israélien dans l’organisation de l’élimination de notre 35e président et de son frère cadet, un scénario qui semble être le second en termes de probabilité après celui de l’implication de Johnson. Pourtant, les centaines de milliers de mots de l’analyse de Piper ont apparemment disparu dans l’éther, et très peu de chercheurs sur cette conspiration sont même prêts à admettre ne serait ce que leur connaissance d’un livre choquant qui s’est vendu à plus de 40 000 exemplaires, presque entièrement par le bouche-à-oreille.

    Ainsi, bien que les partisans engagés puissent continuer d’interminables et largement infructueux débats sur « Qui a tué JFK », je pense que la seule conclusion ferme que nous pouvons tirer de l’histoire remarquable de cet événement crucial du XXe siècle est que nous avons tous vécu pendant de nombreuses décennies dans la réalité artificielle de « notre Pravda américaine ».

    Ron Unz

    Traduit par Wayan, relu par Cat, vérifié par Diane pour le Saker francophone                                                       La Pravda américaine. L’assassinat de JFK – 2e partie – Le Saker Francophone  

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  • 1918. L'émir Faisal I et Chaim Weizmann* (à gauche, portant une coiffe arabe en signe d'amitié)
    Le ministère américain de la défense a publié les traductions d’un certain nombre de documents des services de renseignement irakiens datant du régime de Saddam Hussein. L’un d’eux, un rapport de la Direction générale du renseignement militaire datant de septembre 2002 et intitulé «L’émergence du wahhabisme et ses racines historiques», montre que le gouvernement irakien était conscient des objectifs néfastes des wahhabites d’Arabie saoudite, souvent connus sous le nom de salafis, qui servaient les intérêts occidentaux pour saper l’islam.

     Note ExoPortail : la source ci dessus cliquable st longue a charger car j’ai dû la retrouver dans les archives d’internet mais ça marche, il suffit d’attendre un peu )

     Le rapport s’appuie largement sur les Mémoires de M. Hempher, qui décrivent en détail comment un espion britannique au Moyen-Orient, au milieu du XVIIIe siècle, est entré en contact avec Adbul Wahhab, pour créer une version subversive de l’islam, la fameuse secte du wahhabisme, qui est devenue le culte fondateur du régime saoudien. Le mouvement a été temporairement réprimé par les armées ottomanes au milieu du XIXe siècle. Mais avec l’aide des Britanniques, les wahhabites et leurs parrains saoudiens sont revenus au pouvoir et ont fondé leur propre État en 1932. Depuis lors, les Saoudiens ont collaboré étroitement avec les Américains, à qui ils doivent leur énorme richesse pétrolière, pour financer diverses organisations islamiques fondamentalistes et d’autres opérations secrètes américaines, notamment le «djihad» en Afghanistan. Mais les Saoudiens utilisent simultanément les immenses richesses dont ils disposent pour diffuser cette marque perturbatrice de l’islam dans diverses parties du monde, classée par catégorie dans la plus grande campagne de propagande de l’histoire.

    Nombreux sont ceux qui défendent le wahhabisme en tant que mouvement réformateur légitime de l’islam et qui ont tenté de rejeter les Mémoires comme une invention fallacieuse. Parmi eux, Bernard Haykel, professeur en études proche-orientales à l’université de Princeton, qui, sans fournir aucune preuve, présume que les Mémoires ont été créés par Ayyub Sabri Pacha.

    Or, si les Mémoires n’ont émergé que dans les années 1970, Pasha a écrit sa version de l’histoire dès 1888. Ayyub Sabri Pasha était un écrivain ottoman bien connu et un amiral de la marine turque. Il a servi l’armée ottomane dans la péninsule arabique et a écrit plusieurs ouvrages sur la région et son histoire. Il a écrit plusieurs ouvrages sur la région et son histoire, dont The Beginning and Spreading of Wahhabism, où il relate l’association et le complot d’Abdul Wahhab avec Hempher.

    Outre ce qui est révélé dans les Mémoires de Hempher, le rapport des services secrets irakiens fait également état de certaines affirmations surprenantes, tirées d’ouvrages diffusés en arabe qui n’ont pas été traduits en anglais. Comme le raconte le rapport, tant Abdul Wahhab que son parrain, ibn Saud, qui a fondé la dynastie saoudienne, étaient d’origine juive.

    Par exemple, D. Mustafa Turan a écrit, dans The Donmeh Jews, que Muhammad ibn Abdul Wahhab était un descendant d’une famille de Juifs Donmeh de Turquie. Les Donmeh étaient les descendants des adeptes de l’infâme faux-messie du judaïsme, Shabbetai Zevi, qui a choqué le monde juif en 1666 en se convertissant à l’islam. Voyant en lui un mystère sacré, les disciples de Zevi ont imité sa conversion à l’Islam, tout en conservant secrètement leurs doctrines kabbalistiques. En Europe, les shabbatéens ont fini par être dirigés un siècle plus tard par Jacob Frank, qui prétendait être une réincarnation de Zevi. Et, selon le rabbin Antelman dans To Eliminate the Opiate, ils appartenaient aux Rothschild qui ont participé à la fondation des Illuminati bavarois. La communauté Donmeh de Turquie était concentrée dans la ville de Salonique, qui est devenue un foyer d’activité maçonnique et d’où est issu le mouvement Jeune Turc, qui a contribué à l’effondrement de l’empire musulman des Turcs ottomans. Il existe des preuves qu’Ataturk lui-même, le fondateur de l’État turc moderne, était également d’origine donmeh.

    Turan soutient que le grand-père d’Abdul Wahhab, Sulayman, était en réalité Shulman, ayant appartenu à la communauté juive de Bursa en Turquie. De là, il s’est installé à Damas, où il a feint l’islam, mais a apparemment été expulsé pour avoir pratiqué la sorcellerie. Il s’est ensuite réfugié en Égypte, où il a de nouveau été condamné. Il s’est donc rendu dans le Hedjaz, où il s’est marié et a engendré Abdul Wahhab. Selon le rapport, la même chose est affirmée dans The Donmeh Jews and the Origin of the Saudi Wahabis, Rifat Salim Kabar.

    L’idée que la famille saoudienne est d’origine juive a été publiée par Mohammad Sakher, qui, dit-on, a reçu l’ordre d’être tué par le régime pour ses révélations. Le rapport relate un récit similaire, mais de sources différentes. Selon The Wahabi Movement/The Truth and Roots, d’Abdul Wahhab Ibrahim Al-Shammari, par exemple, ibn Saud descend en fait de Mordechai bin Ibrahim bin Mushi, un marchand juif de Basra. Apparemment, lorsqu’il a été approché par des membres de la tribu arabe d’Aniza, il a prétendu être l’un d’entre eux, et a voyagé avec eux à Najd et son nom est devenu Markhan bin Ibrahim bin Musa.

    De plus, Abdul Wahhab descendait de Wahib Al-Tamimi. Ainsi, comme le rapporte al Said Nasir dans The History of the Saud Family, l’ambassadeur saoudien au Caire, Abdullah bin Ibrahim al Mufaddal, a payé Muhammad Al-Tamimi trente-cinq mille jinee en 1943 pour qu’il établisse un arbre généalogique de la famille saoudienne et de celle d’Abdul Wahhab, et les fusionne en un seul, en affirmant qu’ils sont issus du prophète Mahomet.

    Bien qu’il soit difficile d’authentifier ces affirmations de manière indépendante, elles sont intéressantes à la lumière du rôle que l’État d’Arabie saoudite a joué et continue de jouer dans le soutien et la promotion de la puissance occidentale au Moyen-Orient et ailleurs. Il est particulièrement étonnant de constater que le wahhabisme et le salafisme représentent une forme d’islam très douteuse et virulente, qui ravage actuellement les traditions islamiques et divise la communauté musulmane en petites querelles pour des détails insignifiants, ce qui permet à la guerre contre l’islam de se poursuivre de manière incontrôlée.

     

    Approfondissement des informations de MOHAMMAD SAKHER , qui a été tué par le régime saoudien pour les raisons suivantes :

     

    1. Les membres de la famille saoudienne appartiennent-ils à la tribu d’ANZA BEN WA’EL comme ils le prétendent ?

    2. L’Islam est-il leur véritable religion ?

    3. Sont-ils vraiment d’ORIGINE ARABE ?

    En l’an 851 de l’Hégire, un groupe d’hommes du CLAN AL MASALEEKH, qui était une branche de la Tribu d’ANZA, a formé une caravane pour acheter des céréales (blé et maïs) et d’autres produits alimentaires en IRAK, et les transporter à NAJD. Le chef de ce groupe était un homme appelé SAHMI BIN HATHLOOL. La caravane atteignit BASRA, où les membres du groupe se rendirent chez un marchand de céréales qui était juif, appelé MORDAKHAI BIN IBRAHIM BIN MOSHE’. Au cours de leur marchandage avec ce marchand, le juif leur demanda : « D’où venez-vous ? ». Ils répondirent : «De la TRIBU D’ANZA ; un clan de AL MASALEEKH.» En entendant ce nom, le juif se mit à embrasser affectueusement chacun d’entre eux en disant que lui-même était également du clan d’AL MASALEEKH, mais qu’il était venu résider à BASRA (IRAQ) à la suite d’une querelle familiale entre son père et certains membres de la tribu d’ANZA.

    Après leur avoir raconté son histoire, il ordonna à ses serviteurs de charger tous les chameaux des membres du clan avec du blé, des dattes et du tamman ; un acte remarquable et si généreux qui étonna les hommes de MASALEEKH et suscita leur fierté de trouver un cousin aussi affectueux en IRAK, la source de leur subsistance ; Ils croyaient tout ce qu’il disait et, parce qu’il était un riche marchand de denrées alimentaires dont ils avaient cruellement besoin, ils l’appréciaient (bien qu’il fût un Juif dissimulé sous l’habit d’un Arabe du clan AL MASALEEKH).

    Lorsque la caravane fut prête à partir pour retourner au NAJD, ce marchand juif leur demanda d’accepter sa compagnie, car il avait l’intention d’aller avec eux dans sa patrie d’origine, le NAJD. En entendant cela de sa part, ils l’accueillirent de tout cœur avec une attitude très joyeuse.

    C’est ainsi que ce juif (caché) a atteint NAJD avec la caravane. A NAJD, il commença à faire beaucoup de propagande pour lui-même par l’intermédiaire de ses compagnons (ses prétendus cousins), un fait qui rassembla autour de lui un nombre considérable de nouveaux partisans ; mais, de façon inattendue, il fit face à une campagne d’opposition à ses vues menée par le SHEIKH SALEH SALMAN ABDULLA AL TAMIMI, qui était un prédicateur religieux musulman à AL-QASEEM. Le rayon de sa zone de prédication comprenait le Najd, le Yémen et le Hijaz, ce qui obligea le Juif (l’ancêtre de l’actuelle FAMILLE SAUDI) à quitter AL QASEEM pour AL IHSA, où il changea son nom (MORDAKHAI) en MARKHAN BIN IBRAHIM MUSA. Puis il changea le lieu de sa résidence et s’installa dans un endroit appelé DIR’IYA près d’AL-QATEEF, où il commença à répandre parmi les habitants une histoire fabriquée de toutes pièces sur le bouclier de notre Prophète MOHAMMAD (p.b.u.h), selon laquelle il aurait été pris comme butin par un païen arabe à la suite de la bataille de OHOD entre les païens arabes et les musulmans. « Ce bouclier, dit-il, a été vendu par le païen arabe à un clan juif appelé BANU QUNAIQA’ qui l’a conservé comme un trésor ! Il a progressivement renforcé sa position parmi les Bédouins grâce à de telles histoires qui montraient à quel point les clans juifs d’Arabie étaient influents et méritaient une grande estime. Il acquit une certaine importance personnelle parmi les Bédouins, et décida de s’y installer définitivement, dans la ville de DIR’IYA, près d’AL QATEEF, qu’il décida d’être sa (Capitale) sur le Golfe Persique. Il aspirait à en faire son tremplin pour établir un royaume juif en Arabie.

    Afin de réaliser son ambitieux projet, il commença à approcher les bédouins arabes du désert pour qu’ils soutiennent sa position, puis progressivement, il se déclara comme leur roi !

    À ce moment-là, la tribu AJAMAN et la tribu BANU KHALED ont pris conscience de ce plan rusé juif après avoir vérifié sa véritable identité, et ont décidé d’en finir avec lui. Ils ont attaqué sa ville et l’ont conquise, mais avant de l’arrêter, il s’était échappé par la force des choses.

    Cet ancêtre juif de la FAMILLE SAUDI, (MORDAKHAI), se réfugia dans une ferme appelée à l’époque AL-MALIBEED-GHUSAIBA près d’AL-ARID, qui s’appelle aujourd’hui : AL-RIYADH.

    Il demanda au propriétaire de cette ferme de lui accorder l’asile. Le fermier fut si hospitalier qu’il lui donna immédiatement asile. Mais ce Juif (MORDAKHAI) n’y était pas resté plus d’un mois, lorsqu’il assassina le propriétaire et tous les membres de sa famille, prétendant que tous avaient été tués par une bande de voleurs. Il a ensuite prétendu qu’il leur avait acheté ce bien immobilier avant que cette catastrophe ne leur arrive ! En conséquence, il avait le droit d’y résider en tant que propriétaire terrien. Il a ensuite donné un nouveau nom à cet endroit : Il le nomma AL-DIRIYA – le même nom que celui qu’il avait perdu.

    Cet ancêtre juif de la famille SAUDI (MORDAKHAI), s’est empressé d’établir un «GUEST HO- USE» appelé «MADAFFA» sur la terre qu’il a usurpée à ses victimes, et a rassemblé autour de lui un groupe d’hypocrites qui ont commencé à répandre une fausse propagande pour lui en disant qu’il était un Sheikh arabe éminent. Il complota contre le Cheikh SALEH SALMAN ABDULLA AL TAMIMI, son ennemi originel, et provoqua son assassinat dans la mosquée de la ville appelée (AL-ZALAFI).

    Après cela, il se sentit satisfait et en sécurité pour faire de (AL-DIRIYA) sa résidence permanente. Là, il pratiqua la polygamie à grande échelle, et en effet, il engendra beaucoup d’enfants auxquels il donna des noms purement arabes.

    Depuis que ses descendants ont grandi en nombre et en puissance sous le nom de CLAN SAUDI, ils ont suivi ses traces en pratiquant des activités souterraines et des conspirations contre la nation arabe. Ils ont saisi illégalement des secteurs ruraux et des terres agricoles, et ont assassiné toute personne qui a tenté de s’opposer à leurs plans diaboliques. Ils ont utilisé toutes sortes de tromperies pour atteindre leurs objectifs : ils ont acheté la conscience de leurs dissidents ; ils ont offert leurs femmes et leur argent à des personnes influentes dans cette région, en particulier à ceux qui ont commencé à écrire la véritable biographie de cette famille juive ; ils ont soudoyé des écrivains de l’histoire afin de purifier leur histoire ignominieuse, et de faire en sorte que leur lignée soit liée aux tribus arabes les plus importantes telles que RABI’A, ANZA, et ALMASALEEKH.

    Un hypocrite notoire de notre époque, du nom de MOHAMMAD AMIN AL TAMIMI, Directeur des Bibliothèques contemporaines du ROYAUME SAOUDITE, a établi un arbre généalogique (ARBRE DE FAMILLE) pour cette FAMILLE JUIVE (LES SAOUDIENS), les reliant à notre Grand Prophète, MOHAMMAD (P.B.U.H). Pour son faux travail, il a reçu une récompense de 35 (TRENTE-CINQ) MILLE LIVRES EYPTIENNES de l’AMBASSADEUR SAOUDITE AU CAIRE, EGYPTE, en l’an 1362 AH.- 1943 A.D. Le nom de cet ambassadeur est : IBRAHIM AL-FADEL.

    Comme nous l’avons déjà mentionné, l’ancêtre juif de la FAMILLE SAUDI, (MORDAKHAI), a pratiqué la polygamie en épousant beaucoup de femmes arabes et a engendré de nombreux enfants ; sa pratique polygamique est, à l’heure actuelle, exécutée «à la lettre» par ses descendants ; ils s’accrochent à son héritage conjugal !

    Un des fils de MORDAKHAI appelé AL-MAQARAN, arabisé à partir de la racine juive (MACK-REN) a engendré un fils appelé Mohammad, puis un autre fils appelé SAUD, qui est le nom de l’actuelle DYNASTIE SAUDI.

    Les descendants de SAUD (l’actuelle FAMILLE SAUDI) ont commencé une campagne d’assassinat des leaders éminents des tribus arabes sous prétexte que ces leaders étaient des apostats, renonçant à la religion islamique, et abandonnant leurs doctrines coraniques ; ils méritaient donc la condamnation et le massacre des SAUDI !

    Dans le livre d’histoire de la famille SAUDI, aux pages 98-101, l’historien privé de la famille déclare que la DYNASTIE SAUDI considère tous les gens de NAJD comme des blasphémateurs ; leur sang doit donc être versé, leurs propriétés confisquées, et leurs femmes prises comme concubines ; aucun musulman n’est authentique dans sa croyance à moins qu’il/elle n’appartienne à la secte de MOHAMMAD BIN ABDUL WAHAB (dont les origines sont également juives de Turquie). Ses doctrines donnent l’autorité à la FAMILLE SAUDI de détruire les villages avec tous leurs habitants – hommes et enfants – et d’agresser sexuellement leurs femmes ; de poignarder le ventre des femmes enceintes, et de couper les mains de leurs enfants, puis de les brûler ! Ils sont en outre autorisés par cette DOCTRINE BRUTALE à piller toutes les propriétés de ceux qu’ils appellent les renégats (qui ne suivent pas leur secte wahhabite).

    Leur hideuse famille a, en fait, commis toutes ces atrocités au nom de leur fausse secte religieuse (le Wahabi), qui a en fait été inventée par un Juif afin de semer les graines de la terreur dans le cœur des gens dans les villes et les villages. Cette dynastie juive commet de telles atrocités brutales depuis 1163 de l’hégire. Ils ont donné à toute la péninsule arabique le nom de leur famille (ARABIE SAOUDITE) comme si toute la région était leur propriété personnelle, et que tous les autres habitants n’étaient que des serviteurs ou des esclaves, travaillant jour et nuit pour le plaisir de leurs maîtres (LA FAMILLE SAOUDITE).

    Ils détiennent complètement les richesses naturelles du pays comme leur propriété personnelle. Si une personne pauvre du peuple élève la voix pour se plaindre des règles despotiques de cette dynastie juive, (la dynastie) lui coupe la tête sur la place publique. Une de leurs princesses a visité un jour la Floride, aux États-Unis, avec sa suite ; elle a loué 90 chambres de suite dans un grand hôtel pour environ un million de dollars par nuit ! L’un de leurs sujets peut-il commenter cet événement extravagant ? S’il le fait, son destin est tout à fait connu : MORT PAR LE FIL DE L’ÉPÉE SAOUDIENNE SUR LA PLACE PUBLIQUE !!!!!!

    Témoins de l’ascendance juive de cette famille saoudienne :

    Dans les années 1960, la station de radiodiffusion «SAWT AL ARAB» au Caire, en Égypte, et la station de radiodiffusion YEMEN à SANA’A ont confirmé l’ascendance juive de la famille saoudienne.

    Le roi FAISAL AL-SAUD à cette époque ne pouvait pas nier la parenté de sa famille avec les JUIFS quand il a déclaré au WASHINGTON POST le 17 septembre 1969 en déclarant : «NOUS, LA FAMILLE SAOUDITE, sommes les cousins des Juifs : nous sommes en désaccord total avec toute autorité arabe ou musulmane [sic] qui manifeste un quelconque antagonisme envers les Juifs ; mais nous devons vivre ensemble avec eux en paix. Notre pays (l’ARABIE) est la tête de fontaine d’où est sorti le premier juif, et ses descendants se sont répandus dans le monde entier». Telle était la déclaration du ROI FAISAL AL-SAUD BIN ABDUL AZIZ !!!!!

    HAFEZ WAHBI, le conseiller juridique saoudien, a mentionné dans son livre intitulé : «LA PENINSULE D’ARABIE» que le ROI ABDUL AZIZ AL-SAUD, décédé en 1953, avait dit : «Notre Message (MESSAGE SAUDI) a rencontré l’opposition de toutes les tribus arabes ; mon grand-père, SAUD AWAL, a un jour emprisonné un certain nombre de Cheikhs de la tribu MATHEER ; et quand un autre groupe de la même tribu est venu intercéder pour la libération des prisonniers, SAUD AWAL a donné l’ordre à ses hommes de couper les têtes de tous les prisonniers, puis, il a voulu humilier et déshonorer les intercesseurs en les invitant à manger d’un banquet qu’il a préparé avec la chair cuite de ses victimes dont il a placé les têtes coupées sur le dessus des plateaux de nourriture ! ! Les intercesseurs, alarmés, refusèrent de manger la chair de leurs proches ; et, comme ils refusaient de manger, il ordonna à ses hommes de leur couper aussi la tête. Ce crime hideux a été commis par ce roi qui s’est imposé à des innocents dont la faute était leur opposition à ses règles les plus cruelles et extrêmement despotiques.

    HAFEZ WAHBI, affirme en outre que le roi ABDUL AZIZ AL-SAUD a raconté cette histoire vraie et sanglante aux Sheikhs de la tribu MATHEER, qui lui ont rendu visite afin d’intercéder pour leur chef éminent de l’époque, FAISAL AL DARWEESH, qui était le prisonnier du roi. Il leur a raconté cette histoire afin de les empêcher d’intercéder pour la libération de leur Sheikh ; sinon, ils subiraient le même sort ; Il a tué le Sheikh et a utilisé son sang comme liquide d’ablution pour lui juste avant qu’il ne se lève pour sa prière (selon la doctrine de la fausse secte des Wahabi) ; La culpabilité de FAISAL DARWEESH à cette époque était qu’il avait critiqué le roi ABDUL AZIZ AL-SAUD quand le roi a signé le document que les autorités anglaises ont préparé en 1922 comme une déclaration pour donner la PALESTINE aux Juifs ; sa signature a été obtenue dans la conférence tenue à AL AQEER en 1922.

    C’était et c’est toujours le système de ce régime de la FAMILLE JUIVE (FAMILLE SAUDI) : Tous ses objectifs sont : le pillage des richesses du pays, le vol, la falsification et la perpétration de toutes sortes d’atrocités, d’iniquités et de blasphèmes – tous ces actes sont exécutés conformément à la secte wahhabite qu’ils ont eux-mêmes inventée et qui légalise la coupe des têtes de leurs sujets opposés.

     

     

    La dynastie des Saoud : Une origine juive sabbatéenne et une installation par la couronne britannique | ExoPortail                                                                                                                                              Source : https://web.archive.org/web/20160520014606/http://www.conspiracyschool.com/sites/default/files/Iraqi%20Intel%20-%20The%20Emergence%20of%20Wahhabism%20and%20its%20Historical%20Roots.pdf et https://stateofthenation2012.com/?p=106479

    Traduction : ExoPortail 

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  • La Syrie est au centre d’une alliance des forces opposées à la domination israélo-américaine dans la région.  

    Déjà dix ans de guerre en Syrie, et les souffrances du peuple syrien continuent. Dix ans de guerre, et les milliers de vies qu’elle a fauchées, les immenses dévastations qu’elles a causées, sont les stigmates du martyr infligé à un peuple qui ne demandait qu’à vivre en paix. Gigantesque tribut payé à cette folie collective orchestrée de l’étranger, qui a vu des mercenaires de 120 nationalités affluer au Pays de Cham pour y instaurer un nouvel « émirat ».

    Guerre sans pitié, où l’État syrien menacé d’anéantissement s’est battu bec et ongles, défendant l’intégrité territoriale et la souveraineté de la nation. Affrontement aux multiples visages, la guerre de Syrie n’en finit pas de présenter son sinistre bilan.

    Il fallait être naïf pour ne pas voir, dès le printemps 2011, la formidable duplicité des gouvernements occidentaux versant des larmes de crocodile sur les victimes de l’armée syrienne tout en absolvant les exactions de la rébellion armée. Difficile d’ignorer, non plus, que les combattants de la nébuleuse insurrectionnelle disposaient d’un soutien financier massif de la part des pétromonarchies du Golfe. Mais si les Occidentaux et leurs alliés régionaux voulaient en découdre avec Damas, ce n’était pas pour faire la promotion des droits de l’homme. C’était pour défendre des intérêts sonnants et trébuchants au cœur d’une région cruciale pour l’avenir énergétique de la planète.

    C’était aussi, comme l’a écrit Hillary Clinton dans un célèbre courriel révélé par Julian Assange, pour garantir la sécurité d’Israël en neutralisant l’un des derniers bastions du nationalisme arabe. Car la Syrie est au centre d’une alliance réunissant les forces qui s’opposent à la domination israélo-américaine dans la région. Elle demeure le seul État arabe debout, refusant de plier devant la puissance occupante. Elle est le pivot d’un arc de la résistance qui va de Damas à Téhéran en passant par le Hezbollah libanais et les mouvements palestiniens. Le drame, mais aussi la fierté de la Syrie, c’est qu’elle est l’enfant terrible du nationalisme arabe, le dernier vestige d’une époque où Nasser et le parti Baath inspiraient la lutte contre l’impérialisme et le sionisme.

    S’imaginant qu’ils allaient provoquer sa chute à la faveur des « printemps arabes », les dirigeants occidentaux ont ignoré la légitimité dont jouissait le gouvernement syrien. Ils pensaient que l’armée régulière se déliterait sous l’effet de désertions en masse qui n’eurent jamais lieu.                                                Aveuglés par leur lecture orientaliste de la société syrienne, ils la croyaient dominée par la minorité alaouite alors même que les principaux cadres de cet État laïc, le seul du monde arabe, étaient sunnites. Ils faisaient mine de croire à la légende d’un peuple héroïque dressé contre un despote aux abois, alors que la légitimité du président Assad se trouvait confortée, au contraire, par sa détermination à lutter contre les ennemis de la Syrie.

    Les médias occidentaux ont braqué leurs caméras vers des attroupements de barbus en les faisant passer pour un soulèvement populaire, mais ils ont occulté les immenses rassemblements en faveur du gouvernement et des réformes, à Damas, Alep et Tartous, entre juin et novembre 2011. Il suffisait pourtant d’analyser de tels événements pour mesurer le véritable rapport de forces au sein du pays. Mais la myopie volontaire du regard occidental sur la Syrie a pulvérisé tous les records. Avide de prendre le train à grande vitesse de la propagande anti-Damas, le moindre journaliste s’est précipité tête baissée dans son dernier wagon. L’imagination propagandiste a réduit au silence le simple bon sens, et les atrocités commises par les extrémistes, dès le printemps 2011, n’ont pas passé la rampe d’une couverture médiatique faisant le tri entre les bonnes et les mauvaises victimes.

    Indice infaillible de son importance stratégique pour Washington et ses séides, la guerre de Syrie aura suscité une avalanche de mensonges sans précédent. La fable grotesque des attaques chimiques attribuées à l’armée syrienne mérite une mention spéciale du jury : elle restera à jamais dans les annales de la désinformation, à côté de la fiole de Colin Powell et des couveuses de Koweit-City. L’écran de fumée d’une « opposition syrienne démocratique » s’étant vite dissipé, il a fallu inventer un cortège d’horreurs imaginaires pour inverser la charge de la preuve. Afin de détourner l’attention de ces coupeurs de tête venus de partout et de nulle part pour exterminer les hérétiques, on s’est mis à accabler l’État syrien. On a alors monté de toutes pièces des accusations invraisemblables dont seule la crédulité d’une opinion occidentale soumise à un intense lavage de cerveau pouvait garantir l’efficacité.

    Il suffisait pourtant de consulter les chiffres fournis par un organisme proche de l’opposition armée (l’OSDH) pour constater que la moitié des victimes de la guerre appartenaient aux forces de sécurité syriennes. Quel meilleur démenti infligé à la fable du massacre de populations innocentes par une armée de tortionnaires ? Mais la narration dominante n’avait cure de ces broutilles, et l’opération de « regime change » voulue par Washington s’accommodait aisément de telles distorsions avec la réalité. Elle faisait fi de ce que les observateurs de la Mission dépêchée par la Ligue arabe avaient constaté entre décembre 2011 et janvier 2012, à savoir la violence déchaînée par une opposition présentée en Occident comme pacifique et tolérante, alors qu’elle était gangrenée dès l’origine par l’idéologie takfiriste, les pratiques mafieuses et l’argent saoudien.

    Voulue par Washington, Londres, Paris et Ankara, financée par les monarques du Golfe, la guerre de Syrie est une farce sanglante. Provoquée par l’appétit de domination impérialiste, elle a mobilisé une piétaille fanatisée, issue de masses manipulables, abruties au dernier degré par l’idéologie wahhabite. Véritable boîte de Pandore, ce conflit a fait jaillir un impressionnant florilège d’ignominies : des dirigeants occidentaux qui prétendent combattre les terroristes tout en leur procurant des armes au nom des droits de l’homme ; des États dits démocratiques qui infligent un embargo sur les médicaments à des populations civiles coupables de ne pas combattre leur gouvernement ; des familles royales sanguinaires et débauchées qui donnent des leçons de démocratie tout en sponsorisant la terreur ; et pour finir, des intellectuels français qui exigent comme un impératif moral le bombardement d’un pays qui ne nous a rien fait.

    De ces mercenaires crétinisés venus dévaster le berceau de la civilisation pour une poignée de pétrodollars, l’État syrien, pourtant, est presque venu à bout. En restaurant la souveraineté nationale sur la majeure partie du territoire habité, cette courageuse armée de conscrits a infligé un camouflet à tous ceux qui rêvaient de remplacer la Syrie par une constellation d’entités confessionnelles.                                        Calomniée sans relâche par les propagandistes occidentaux, cette armée nationale a payé un lourd tribut pour libérer le sol de la patrie. Les faussaires du droit-de-l’hommisme avaient beau fabriquer des « faits » pour l’accabler, nous savions que les « rebelles modérés » chers à l’Occident avaient massacré les familles des fonctionnaires baasistes, et que ces horreurs étaient imputées par la presse occidentale à l’armée régulière. Et c’est au prix d’efforts surhumains que le peuple syrien, son État et son armée ont repoussé les milices terroristes jusque dans cette poche d’Idlib qui finira bien par tomber à son tour.

    Victorieuse sur le plan militaire, forte du soutien populaire, la Syrie souveraine subit toujours les affres de l’embargo occidental, ajoutés aux séquelles de la guerre et à la destruction de solidarités familiales et communautaires malmenées par dix années de violence ininterrompue. Aussi l’acharnement des ennemis de la Syrie n’est-il pas seulement criminel : il est absurde. Après dix ans de guerre, le pays entrevoit enfin le bout du tunnel. Certains quartiers de Damas ou d’Alep renaissent, retrouvant le mode de vie d’antan. Les Russes ont joué un rôle déterminant dans la libération de la Syrie, et il est probable que les Chinois prendront leur part dans sa reconstruction. Washington, Londres, Paris et Ankara n’ont plus qu’une chose à faire : cesser d’exercer leur pouvoir de nuisance. Qu’ils passent la main, et laissent la Syrie tranquille. Mais l’impérialisme n’a pas l’habitude de lâcher le morceau, et la route sera sans doute longue avant le retour à la paix.

    Bruno GUIGUE

    (Les illustrations ont été ajoutées par LGS).

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  • Le pape François, lors de sa visite en Irak, s’est employé à dénoncer la situation dans le pays et a fait appel à la cessation des violences et à l’unité des différentes confessions. Soit. Qui ne le souhaiterait pas ? Le problème est qu’il a réduit la question des violences et des intolérances à la question du terrorisme. La plupart des journalistes lui ont allègrement emboîté le pas.

    Mais personne ne s’est souvenu des paroles d’un autre pape, pas spécialement connu pour son progressisme mais plutôt pour sa part active dans le combat anticommuniste, le pape polonais Jean-Paul II , qui déclarait à l’occasion de Noël, en 1990 : « Que les responsables en soient convaincus, la guerre est une aventure sans retour ! ». Jean-Paul II a dénoncé, lui, la guerre qui se préparait contre l’Irak, et alors que le premier déluge de bombes s’abattait sur Bagdad, le 17 janvier 1991, « dans son discours depuis le Vatican, Jean-Paul II dénonce avec force que « la loi des plus forts soit brutalement imposée aux plus faibles ». « Les vrais amis de la paix savent que l’heure est plus que jamais au dialogue, à la négociation, à la prééminence de la loi internationale. Oui, la paix est encore possible ; la guerre serait le déclin de l’humanité tout entière » plaide encore le Souverain pontife » .

    Je n’ai pas vraiment l’habitude de me référer à l’organe de presse du Vatican, mais il semble que l’actuel pape ne la lit pas régulièrement. D’où le rappel. Je lui conseille de lire ce bilan du Vatican « 30 ans après la guerre du Golfe, la diplomatie de paix du Saint-Siège résonne encore », qui rappelle les nombreuses initiatives de l’époque, y compris une lettre personnelle à George Bush père, pour tenter d’empêcher la guerre.
    Le pape actuel bénéficie cependant de circonstances atténuantes, car comme le rappelle Jacques Decornoy dans le Monde Diplomatique d’août 1991, à l’occasion de la sortie du livre Le Pape contre la guerre du Golfe. Jean-Paul II censuré , « à de rares exceptions près, les interventions – plusieurs dizaines – e Jean-Paul II contre la guerre du Golfe ont été étouffées, en France notamment, par les médias : il fallait faire taire les interrogations, les réflexions, ces grains de sable dans la machine à bourrer les crânes .

    François a raté l’occasion d’expliquer à ses fidèles et au monde entier que le terrorisme qui sévit en Irak, comme dans le reste du Moyen-Orient, en Afrique ou en Europe, ne constitue pas la source des violences, mais est le produit des violences, et plus précisément des guerres de l’Occident, sous direction états-unienne.
    Et la mère de toutes les guerres qui se sont déroulées depuis la disparition du bloc soviétique, c’est précisément la première guerre du Golfe, déclenchée le 16 janvier 1991, contre l’Irak et le peuple irakien. Jusqu’en 1989, la course aux armements était justifiée du côté occidental par la nécessité de se protéger d’une agression de la part de l’Union soviétique. Celle-ci disparue, les peuples étaient en droit d’attendre le désarmement et la paix. Et c’est d’ailleurs ce que tous espéraient. Les services américains se sont donc affairés à conditionner l’opinion publique par une série de mensonges, dont le plus décisif fut celui dit « des bébés dans les couveuses koweïtiennes ». Le 14 octobre 1990, une soi-disant jeune infirmière koweïtienne pleure devant une commission du Congrès des États-Unis en prétendant que les troupes irakiennes ont laissé mourir sur le sol froid des bébés sortis de leurs couveuses. La retransmission bien orchestrée de l’événement dans le monde entier emportera les esprits dans la logique de la guerre. En réalité, ladite infirmière était tout simplement la fille de l’ambassadeur du Koweït à Washington, qui lisait un texte tout préparé.

    Cette première guerre contre l’Irak a été le tournant décisif vers un nouvel ordre mondial, sous l’égide des États-Unis, dans lequel toutes les crises sont résolues par le recours à la guerre, sans plus aucun recours aux interventions classiques de l’Organisation des Nations Unies.

    Dans un livre extrêmement documenté, Le capitalisme c’est la guerre, Nils Andersson établit le constat suivant, auquel je souscris totalement : « Depuis 1990, et l’annonce par Bush père d’un ‘monde de paix’, on décompte entre trente-cinq et cinquante conflits armés actifs chaque année. Si, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Europe occidentale a connu une longue ‘période de paix ‘, dont on s’autosatisfait, c’est oublier que le Tiers-Monde n’a, lui, cessé de connaître la guerre. Des guerres dans lesquelles la responsabilité des États occidentaux est directement engagée du fait de leurs politiques interventionnistes » .

    Toutes les guerres lancées par les États-Unis, malgré leur écrasante supériorité militaire, économique, technologique et politique, et quel que soit le nombre de pays entraînés à leur suite, ont abouti sur des échecs militaires et politiques. Aucune de ces guerres, que ce soient en Irak, en Afghanistan, en Syrie ou en Libye, n’ont atteint les soi-disant objectifs de paix et de démocratie annoncés à grand renfort de propagande mensongère. Les seuls résultats sont le démantèlement des États et des nations agressés, la destruction de leurs infrastructures essentielles, savamment visées par les bombes dites intelligentes, des millions de morts, de blessés, de déplacés, des peuples affamés, épuisés et divisés, des réfugiés désespérés en nombre toujours croissant, la destruction à grande échelle et à long terme de l’environnement. Et pour renouer avec les paroles du pape François (et des médias qui n’ont pas appris grand-chose depuis le coup de couveuses), ce sont CES ravages qui ont fourni le terreau du terrorisme.

    Nadine ROSA-ROSSO                                                                                                                                                                                                                                                                                           »» https://nadinerosarosso.blogspot.com/
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