Récoltes abandonnées de 1948 : les agriculteurs palestiniens se souviennent de la Nakba
Par Fareed Taamallah, dans le camp de réfugiés d’al-Amaari, en Cisjordanie occupée
En 1948, alors que les Palestiniens faisaient face à ce qui serait connu comme la Nakba ou « catastrophe », les agriculteurs ont subi la destruction, la perte, l’exil et la mort.
Source : Middle East Eye, le 14 mai 2020
Traduction : lecridespeuples.fr
Khadija al-Azza, photographiée ici en 2019, a été forcée de fuir le village de Tell al-Safi en 1948. La Palestinienne de 88 ans vit depuis des décennies dans le camp de réfugiés d’al-Amaari en Cisjordanie occupée.La vie n’était pas facile pour les agriculteurs palestiniens sous Mandat britannique. Mais en 1948, leur existence a été bouleversée.
Pendant plus de trois décennies, entre 1917 et 1948, la Grande-Bretagne a régné sur la Palestine. Alors que la correspondance McMahon-Hussein pendant la Première Guerre mondiale promettait officiellement l’indépendance arabe dans toute la région, y compris pour la Palestine, le gouvernement britannique a promis, dans la déclaration Balfour de 1917 adressée à Lord Rotschild, d’établir un foyer national pour le peuple juif en Palestine.
Tout au long du Mandat, les Britanniques ont été confrontés à la fois à la résistance des Palestiniens et à celle des milices sionistes, ces dernières ayant rejeté les politiques du Mandat visant à ralentir l’afflux d’immigrants juifs, et devenant progressivement plus agressives en cherchant à créer leur propre État. Les groupes sionistes n’ont pas reculé devant les assassinats (le médiateur de l’ONU Folke Bernadotte, etc.) et le terrorisme (attentat de l’hôtel King David, etc.).
Le 15 mai 1948, la Grande-Bretagne a retiré ses forces de Palestine et les dirigeants sionistes ont déclaré la création d’un État d’Israël, accélérant le processus en cours de nettoyage ethnique des Palestiniens.
Les Palestiniens ont été surpris par la décision britannique. Après 30 ans de répression britannique brutale, ils se sont retrouvés sans leadership unifié, non organisés et largement désarmés face aux groupes paramilitaires sionistes cherchant à établir le contrôle.
L’assassinat subséquent de quelque 15 000 Palestiniens, la destruction d’au moins 530 villages et villes et le déplacement forcé d’environ 750 000 Palestiniens de leurs maisons ouvriraient la voie à Israël pour revendiquer de vastes étendues de terre.
Alors que les Israéliens commémorent le jour de l’indépendance le 15 mai, pour les Palestiniens, les événements de 1948 et au-delà sont connus sous le nom de Nakba, ou « catastrophe ».
Les survivants qui ont parlé à Middle East Eye se sont souvenus de leur fuite face aux massacres et aux destructions et de la transition difficile vers des vies déracinées en tant que réfugiés.
Récoltes abandonnées
Pour les trois quarts des Palestiniens vivant à l’époque dans les zones rurales en particulier, la Nakba a bouleversé la vie telle qu’ils la connaissaient.
La retraite britannique et le nettoyage ethnique des Palestiniens qui a suivi ont coïncidé avec la saison des récoltes, dont la perte pour les agriculteurs aurait été une calamité en soi.
Khadija al-Azza, 88 ans, se souvient du moment où les milices sionistes ont attaqué son village, Tell al-Safi.
« C’était au milieu de l’été, et les agriculteurs avaient déjà entassé le blé sur l’aire de battage lorsque des gangs armés juifs ont attaqué le village, tuant de nombreux agriculteurs », a-t-elle déclaré. « Des villageois terrifiés ont fui et ont laissé les tas de blé non battu. Nous pensions que nous reviendrions pour le battre. »
Saeed Dandan, 87 ans, partage des souvenirs similaires du moment où son village, Tiret Dandan, a été occupé.
Saeed Dandan, a fui son village Tiret Dandan en 1948. Il a évoqué ses souvenirs de la Nakba en 2019 dans le camp de réfugiés de Balata.« C’était le troisième jour du Ramadan lorsque des miliciens juifs ont attaqué notre village », a-t-il déclaré. « Les villageois étaient sur le point de récolter leur maïs mais ont été forcés de fuir. Nous avons laissé nos moutons derrière nous et ne les avons jamais récupérés. »
De nombreux agriculteurs déplacés ont tenté de se faufiler dans leurs villages pour récupérer les récoltes, le bétail ou les biens qu’ils pouvaient emporter de leurs maisons abandonnées. Mais cela revenait à courir le risque de se faire tuer par les milices sionistes. Certains agriculteurs ont réussi. D’autres ont trouvé leurs villages détruits. D’autres ont encore été abattus.
Zakia Hamad, 91 ans, faisait partie de ceux qui ont fui le village de Saris, à l’ouest de Jérusalem, pour Beit Susin à proximité.
« Les villageois se sont infiltrés à Saris la nuit pour récolter leurs récoltes », se rappelle-t-elle. « Ils les récoltaient la nuit et retournaient à Beit Susin pour dormir pendant la journée. Ils ont vanné et pilé les grains avec leurs mains à l’intérieur de leurs maisons parce que si les Juifs les voyaient, ils les tueraient. »
Mustafa Abu Awad, 83 ans, était enfant lorsque son village de Sabbarin près de Haïfa a été attaqué par des milices le 12 mai 1948.
« Après 10 jours, j’ai essayé de rentrer avec mon frère aîné et je suis arrivé au village voisin d’Umm al-Shouf », se souvient-il. « Nous avons trouvé notre village entouré de gangs (sionistes) et avons vu 13 de mes compagnons villageois morts. Nous ne pouvions pas entrer dans le village, donc nous avons fait demi-tour. Nous pensions que c’était une question de jours avant que les armées arabes ne reprennent notre village et que nous puissions rentrer chez nous. »
Un combat inégal
Livrés à eux-mêmes, les Palestiniens ont mis en place des comités de défense locaux dans chaque village, équipés uniquement de vieux fusils portés par des agriculteurs sans aucune formation militaire. Les agriculteurs ont vendu leurs récoltes et les femmes se sont séparées de leurs bijoux afin d’acheter des armes pour se protéger.
Mais pour la plupart, leurs efforts étaient vains face à des milices sionistes paramilitaires bien équipées et cherchant à les expulser. La nouvelle du massacre de Deir Yassin, au cours duquel plus de 100 villageois ont été tués le 9 avril, s’est rapidement répandue parmi les Palestiniens, semant la peur et jouant un rôle décisif pour convaincre de nombreuses personnes de fuir avant de subir le même sort.
« Les villageois ont entendu parler du massacre dans le village voisin de Deir Yassin et craignaient le meurtre et le viol des femmes », se souvient Shaker Odeh, 87 ans, du village d’al-Maliha. « Mon père a demandé à mes sœurs et à ma mère de quitter le village et puisque j’étais un enfant, je les ai suivis à Beit Jala. Cette même nuit, mon père nous a rejoints après que al-Maliha ait été occupée par les sionistes. »
Odeh a ainsi raconté la capture de Maliha : « Lorsque les sionistes ont attaqué Maliha, il y avait très peu de combattants (palestiniens), armés uniquement de vieux fusils égyptiens. Chaque combattant n’avait que cinq balles, dont certaines n’étaient pas adaptées à l’usage, en plus d’être extrêmement chères (une demi-livre de Palestine chacune). Ils ont essayé de défendre le village, mais ils n’ont pas pu tenir le terrain. »
La décision de quitter leur domicile a été extrêmement difficile ; c’était une décision que les familles ne prenaient que parce qu’elles estimaient qu’il n’y avait pas d’autres options.
Mais de nombreux Palestiniens pensaient que la situation serait temporaire, et durerait seulement quelques jours. En conséquence, la plupart ont fui vers des endroits proches de leurs villages, emportant peu de biens et de vivres.
Shukria Othman, 86 ans, a déclaré que son père avait été abattu près du domicile familial lors de l’attaque du village de Lifta.
« Mon frère aîné a décidé que nous devions partir immédiatement, comme la plupart des autres villageois », a-t-elle déclaré. « Mais l’un des agriculteurs, Abu Rayya, n’est pas parti car il voulait rester dans sa ferme où il avait planté du gombo et des haricots. Puis les gangs (sionistes) sont venus et l’ont massacré. »
« Nous sommes partis précipitamment, ne prenant que deux matelas et deux couvertures », raconte-t-elle avec tristesse. « Nous avons laissé nos pots d’huile d’olive et nos poulets. Tous nos biens et fournitures ont été abandonnés car nous pensions que nous reviendrions dans quelques jours ».
La route de l’exil
Comme beaucoup d’autres, le voyage d’Azza en exil après l’attaque de Tell al-Safi le 9 juillet 1948 a été extrêmement difficile et a entraîné des déplacements répétés.
Des Palestiniens fuient le village de Qumiya pendant la Nakba en 1948.« Nous sommes partis à pied, sans rien emporter. Après avoir marché un jour et une nuit, nous sommes arrivés au village d’Ajjur, où les agriculteurs nous ont gentiment reçus chez eux », a-t-elle expliqué. « Nous y avons passé trois jours, puis les gangs sionistes ont attaqué Ajjur et nous avons fui vers l’est. Nous avons marché pendant deux jours sans eau jusqu’à ce que nous atteignions Beit Jibrin. »
Ils sont restés à Beit Jibrin pendant quelques mois, jusqu’à ce que ce village soit également attaqué par des milices sionistes en octobre 1948.
Là-bas, les Palestiniens et leurs alliés arabes ont résisté pendant plusieurs jours.
« Les milices sionistes ont bombardé la ville avec de l’artillerie et des avions de guerre, forçant les gens à fuir vers des grottes dans les collines. Ils sont entrés dans la ville par l’ouest et nous avons fui par l’est. Nous avons marché cinq jours et cinq nuits jusqu’à notre arrivée à Hébron », ajoute Azza.
Maryam Abu Latifa, 91 ans, se souvient d’une fuite tout aussi pénible du village de Saraa, à l’ouest de Jérusalem, en juillet 1948. Les villageois ont essayé de défendre leurs maisons, mais n’ont pas pu ; alors ils se sont échappés au milieu de la nuit vers les collines voisines.
« J’ai verrouillé la porte de ma maison et je suis partie affolée, mais je me suis alors souvenue que j’avais laissé mon bébé de six mois, Yassin », a-t-elle expliqué. « Je suis donc retourné à la maison pour le chercher et j’ai couru vers les collines dans l’obscurité. »
Les habitants de Saraa se sont abrités sous des arbres pendant des jours, dans l’espoir de rentrer chez eux. Mais après deux semaines, des groupes paramilitaires israéliens sont arrivés avec des bulldozers et ont rasé le village sous leurs yeux, a déclaré Abu Latifa. Les villageois ont perdu tout espoir de retour et sont partis à pied pour Beit Nattif, un village qui finirait également par être transformé en décombres quelques mois plus tard.
Désir ardent de retour
Après avoir fui d’un village à un autre, les agriculteurs déplacés se sont retrouvés dans des camps de réfugiés, où leurs connaissances et leur expérience agricoles n’étaient plus utiles.
Pour gagner leur vie, la plupart ont dû se lancer dans de nouveaux métiers.
« Après la Nakba, certains agriculteurs réfugiés du camp de Qalandiya ont travaillé comme ouvriers du bâtiment dans les zones voisines », a déclaré Hamad. « D’autres ont travaillé comme gardes à l’aéroport de Qalandiya, d’autres comme guides touristiques. »
Alors que les réfugiés palestiniens sont nés, ont vécu et sont morts pendant plus de 70 ans dans des camps de réfugiés en béton, ils ont lentement perdu une grande partie des connaissances agricoles qui avaient été transmises de génération en génération.
La Nakba a entraîné non seulement le déplacement physique des agriculteurs, mais aussi la perte d’une partie de leur identité et de leurs liens avec la terre.
Alors que 2020 marque 72 ans depuis le début de la Nakba, les survivants aspirent toujours à rentrer chez eux et à cultiver leurs champs.
Azza, qui vit maintenant dans le camp de réfugiés d’al-Amaari près de Ramallah en Cisjordanie occupée, déplore toujours le tas de blé qui n’a pas été battu.
« Je souhaite que le moment vienne où je pourrai rentrer et mourir dans mon village natal », a-t-elle déclaré.
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Journée de la Nakba : pour les Palestiniens, ce n’est pas seulement un événement historique
Alors que le projet sioniste a réalisé son objectif d’une patrie en Palestine, le déplacement des Palestiniens n’a jamais cessé.
Par Ali Younes
Source : Al-Jazeera, 15 mai 2020
Traduction : lecridespeuples.fr
Des civils palestiniens contraints de fuir un village non identifié de Galilée environ cinq mois après la création de l’État d’Israël.Le 15 mai 1948 est une date encrée dans l’infamie pour des générations de Palestiniens qui la connaissent sous le nom de Nakba, ou « catastrophe », après la déclaration de l’État d’Israël en Palestine.
Vendredi, les Palestiniens ont célébré le 72e anniversaire de la Nakba depuis que le Yishuv, la communauté juive pré-étatique de Palestine, s’est transformée en Etat d’Israël lorsque l’ancien parrain colonial du Royaume-Uni a quitté la Palestine, qu’il avait envahie et occupée pendant la Première Guerre mondiale.
Pour les Palestiniens, la Nakba ne représente pas seulement un événement historique, mais un processus continu qui a commencé dans les années 1880, lorsque les colons sionistes européens ont commencé à s’installer en Palestine pour jeter les bases de leur futur État.
Pour créer l’État d’Israël, les forces sionistes ont attaqué les principales villes palestiniennes et détruit plus de 530 villages palestiniens, dont on peut retrouver le détail sur cette carte interactive. En 1948, environ 15 000 Palestiniens ont été tués et plus de 750 000 Palestiniens —sur une population de 1,9 million— ont été expulsés de leurs maisons pour faire place aux nouveaux immigrants juifs, devenant des réfugiés dans les pays voisins. Ce fut l’apogée du nettoyage ethnique sioniste.
Alors que le projet sioniste a réalisé son objectif de créer une patrie en Palestine en 1948, après avoir vaincu cinq armées arabes mal équipées et en infériorité numérique, le déplacement des Palestiniens n’a jamais cessé.
Aujourd’hui, les réfugiés palestiniens et leurs descendants sont au nombre de plus de sept millions. Beaucoup languissent encore dans les camps de réfugiés des pays arabes voisins, attendant de retourner dans leur pays d’origine.
Des enfants jouent au milieu de cordes à linge au camp de Baqaa en Jordanie (1969).Seuls 150 000 Palestiniens sont restés en Israël, qui a été fondé sur 78% de la masse terrestre totale de la Palestine. Les 22% restants de la partie orientale de la Palestine ont ensuite été annexés par la Jordanie et renommés Cisjordanie, et ses résidents sont devenus citoyens jordaniens.
En juin 1967, lors de la guerre des six-jours déclenchée par Israël, la Cisjordanie était occupée par l’Etat juif avec la bande de Gaza, qui était auparavant sous le contrôle militaire égyptien. Selon le Bureau central palestinien des statistiques, environ cinq millions de citoyens palestiniens vivent en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza assiégée, et 1,5 million en Israël. Six millions de plus vivent dans la diaspora dans les pays voisins et dans le monde.
De nombreux Palestiniens, cependant, soutiennent que la victoire sioniste n’est pas complète.
La Nakba n’est « pas du passé »
Le spécialiste palestino-américain Joseph Massad soutient que les Palestiniens peuvent regagner leur patrie en résistant aux tentatives sionistes de les effacer de l’histoire et de leur faire accepter leur défaite.
Massad, Professeur de politique et d’histoire arabes modernes à l’Université de Columbia à New York, a écrit dans Resisting the Nakba que les Palestiniens ont réussi à déjouer le projet sioniste de leur expulsion totale en rejetant le récit sioniste selon lequel la Nakba est quelque chose du passé.
« En résistant à la Nakba, les Palestiniens ont frappé au cœur du projet sioniste qui insiste pour que la Nakba soit considérée comme un événement passé. En résistant à Israël, les Palestiniens ont forcé le monde à être témoin de la Nakba en tant qu’action actuelle et présente, une action qui, contrairement au credo sioniste, est tout à fait réversible », a écrit Massad.
« C’est précisément ce qui exaspère Israël et le mouvement sioniste. L’incapacité d’Israël à achever sa mission de colonisation complète de la Palestine, d’expulser tous les Palestiniens, de ‘rassembler’ tous les Juifs du monde dans sa colonie, maintient le sionisme mondial mal à l’aise et maintient son projet toujours dans le présent continu. »
L’argument principal de Massad est que l’assertivité et la « résistance » palestiniennes ont évolué au fil des décennies pour inclure l’art et la culture comme une clé pour maintenir le sentiment collectif de nation en vie et défaire la Nakba.
« Le problème pour Israël n’est pas de croire et de savoir qu’il n’y a pas un seul endroit dans sa colonie qui n’avait pas une ancienne population arabe, mais dans sa réalisation qu’il n’y a pas de place aujourd’hui dans son ‘État juif’ imaginaire qui n’ait pas encore une population arabe qui le revendique », écrit Massad.
L’actuel gouvernement israélien du Premier ministre Benjamin Netanyahou a prévu d’annexer de grandes parties de la Cisjordanie occupée dans les prochains mois, conformément à la proposition du gouvernement américain connue sous le nom d’Accord du siècle.
L’annexion prévue tuerait effectivement les accords d’Oslo de 1993 entre l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et Israël, qui stipulaient la création d’un État palestinien en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est occupés dans les cinq ans suivant sa signature.
Des Palestiniens se rassemblent lors d’une manifestation marquant le 71e anniversaire de la Nakba, ou catastrophe, près de la clôture Israël-Gaza. Cette année, coronavirus oblige, les manifestations commémorant la Nakba sont virtuelles.Adnan Abu Odeh, un Palestinien et ancien président de la Cour royale de Jordanie sous le règne de feu le roi Hussein, a déclaré qu’il croyait toujours à la réversibilité de la Nakba et que les Palestiniens se reconstitueraient un jour en Palestine en tant que nation, malgré la conditions politiques actuelles à leur encontre.
Abu Odeh, 87 ans, né dans la ville palestinienne de Naplouse pendant l’occupation britannique de la Palestine, a déclaré à Al Jazeera qu’il « ne croyait pas qu’Israël resterait dans sa forme actuelle pour l’éternité, en partie parce qu’il est toujours considéré par les Arabes comme un corps étranger au milieu de leur région ».
Il a ajouté qu’en dépit des traités de paix officiels entre l’Égypte et la Jordanie avec Israël, ainsi que des progrès israéliens dans l’établissement de relations officielles et officieuses avec plusieurs pays arabes, le fait demeure qu’Israël ne s’allie qu’aux gouvernements arabes, pas à leurs peuples.
« Les Arabes considèrent toujours la cause palestinienne comme leur cause, même si leurs régimes ne l’ont pas fait », a-t-il dit.
Quant à l’avenir qui attend les Palestiniens qui sont confrontés à un ennemi beaucoup plus puissant et à des régimes arabes souvent hostiles, le message de Massad est de maintenir la résistance en vie.
« Ceux qui conseillent aux Palestiniens d’accepter la Nakba savent qu’accepter la Nakba, c’est lui permettre de continuer sans entraves. Les Palestiniens sont plus avisés que quiconque. La seule façon de mettre fin à la Nakba, insistent les Palestiniens, est de continuer à lui résister. »
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