• ♦ Sahara occidental, la bataille contre l’oubli : La cause sahraouie vue par ARTE

     

    Alors que certains médias, notamment arabes font complètement l’impasse sur un conflit qui remonte pourtant à plus de 40 ans, l’occupation illégale par le Maroc des territoires du Sahara Occidental,  la  chaîne publique culturelle et européenne, devrait servir d’exemple.

    La chaîne s’est, en effet,  longuement attardée dans un reportage diffusé le 04 décembre, sur la violation par le Maroc du cessez-le-feu à El Guerguerat à l’extrême Sud du Sahara Occidental, le 13 novembre dernier.

    « Après trente ans de cessez-le-feu, le Front Polisario qui se bat pour l’indépendance du Sahara occidental a décrété l’état de guerre le 13 novembre dernier », commente d’emblée la journaliste. Elle a dans ce contexte, images à l’appui, relevé l’engagement des jeunes sahraouis « prêts à défendre leur patrie ».

    En effet, et comme rapporté par nombreux de médias des milliers de volontaires de diverses catégories de la société sahraouie, notamment des étudiants ont rejoint les rangs de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS), et ce afin de «gagner la bataille de libération et recouvrer la souveraineté nationale».

    «Depuis la violation par l’occupation marocaine de l’accord de cessez-le-feu à El-Guerguerat et la déclaration du président de la République sahraouie, Chef des forces armées, Brahim Ghali, concernant la fin de l’engagement au cessez-le-feu signé entre le Front Polisario et le Royaume du Maroc sous l’égide de l’ONU en 1991, des milliers de jeunes sahraouis volontaires ont commencé à rejoindre l’APLS pour gagner la bataille de libération et recouvrer la souveraineté nationale, convaincus que ce qui a été pris par la force, ne peut être rétabli que par la force», assurait à ce propos, le  Commandant de l’école militaire le chahid El-Wali Mustafa Al-Sayed.

    Le même responsable militaire a précisé que les jeunes volontaires à l’APLS représentent «diverses catégories de la société, à leur tête des étudiants, en plus de journalistes, de commerçants et des artisans» ainsi que «des médecins et des infirmiers».

    Soulignant que les services du ministère des Communautés «ont également reçu des centaines de demandes de volontaires parmi la jeunesse sahraouie établie dans les différentes capitales du monde pour rejoindre l’APLS», le même responsable a estimé que cela «reflète le sens du devoir et de responsabilité envers la Patrie et le Peuple dans la bataille de recouvrement de l’indépendance nationale, que ce soit par les résidents des camps, les territoires libérés et les territoires occupés, ou les membres de la communauté ».

    « Il n y a aucune femme sahraouie qui n’a pas un frère, un mari, un fils, et ou un père sur le front », témoigne Maymana, interrogée par ARTE.

    Une « guerre » imposée

    Quarante-cinq ans après la proclamation de l’unité nationale, les Sahraouis demeurent attachés à leur droit à l’autodétermination au moment où ce processus reste dans l’impasse en raison des entraves marocaines.

    Depuis le cessez-le feu de 1991, au terme d’une guerre entre le Polisario et le Maroc qui aura duré 16 longues années, l’ONU avait mis en place une mission onusienne, Minurso, Une mission onusienne, la Minurso comme son nom l’indique, avait pour mission l’organisation d’un referendum d’autodétermination début 1992. 28 ans après ce n’est toujours pas le cas.

    Le Maroc continue de faire fi de la législation internationale allant de l’avant dans sa politique colonialiste faisant régner la terreur dans les territoires occupés du Sahara occidental.

    Pourtant le droit international est très clair à ce sujet : quelles que soient les allégations et manœuvres marocaines, la question sahraouie est une question de décolonisation. Selon la vision des Nations unies, la seule et unique solution est l’organisation d’un referendum d’autodétermination.

    En dépit des tentatives marocaines désespérées visant à paralyser les victoires diplomatiques du peuple sahraoui, la question sahraouie se renforçait au plan continental et international.

    L’activité diplomatique, s’est, faudrait-il le noter, doublée depuis l’agression marocaine à El Guerguerat.

    « Il ne se passe pas une journée sans qu’une activité en lien avec la solidarité avec la justesse de la cause sahraouie ne soit en effet, organisée  ici et là », rappelle la journaliste d’ARTE. Elle a dans le même sens rappelé l’engagement « sans faille » de l’Algérie aux côté du peuple sahraoui.

    Une chaîne « récidiviste »

    Sahara occidental, la bataille contre l’oubli n’est pas le seul reportage consacré par la chaîne ARTE au combat du peuple sahraoui pour son autodétermination. Intitulé Le Sahara occidental en quête d’indépendance, avait été  diffusé en septembre 2019.

    « Le Maroc occupe le Sahara occidental depuis 1975. Il y a érigé une barrière de séparation de 2720 km, le «mur des Sables», pour contrôler près de 80% du territoire. 100 000 soldats marocains gardent ce mur, achevé en 1987. L’objectif ? Faire taire les revendications du Front Polisario, qui jusqu’en 1991, s’est battu pour l’indépendance du Sahara occidental », commentait dans ce même reportage la journaliste, Maud Jullien

    Cette année-là, une trêve entre le Maroc et le Front Polisario a été négociée et un accord a été signé : le Maroc a promis un référendum sur le droit à l’autodétermination des Sahraouis. Il n’a jamais eu lieu.

     

    « Aujourd’hui encore, le Maroc revendique le contrôle administratif du territoire. Pendant toutes ces années, il a exercé une répression sur les Sahraouis. Une grande partie d’entre eux a été forcée de quitter leur pays d’origine pour s’entasser dans des camps de réfugiés dans le désert algérien », relève-t-on.

    À cet exode, s’est ajoutée la politique de colonisation du Maroc incitant de nombreux civils à s’installer au Sahara occidental. Résultat : en 2015, on estime que les Marocains y sont au moins deux fois plus nombreux que les Sahraouis… Le transfert de la population est considéré comme un crime de guerre par la Convention de Genève.

    De quoi le Maroc est-il accusé ? Voici le principal chef d’accusation : refuser le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, pourtant garantie par une résolution de l’ONU votée en 1952.

    Pour y parvenir, le gouvernement marocain n’a jamais cessé d’utiliser la répression et de bafouer les droits de l’homme. Ce rapport d’Amnesty international d’avril 2019 fait état des «restrictions persistantes de la liberté d’expression, d’association et de réunion» visant notamment des personnes favorables à l’autodétermination.

    Que fait l’ONU ? Le Conseil de sécurité des Nations unies a créé le 29 avril 1991 la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Depuis 28 ans, un détachement de 230 militaires est chargé du maintien de la paix sur ce territoire. Il est aussi chargé de l’organisation du référendum. Le processus est enlisé devant la réticence marocaine.

    Que fait l’Union européenne ? La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a jugé en 2018 que l’Union européenne devait respecter le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Elle a notamment invalidé un accord commercial de pêche entre l’UE et le Maroc. L’avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne en explique les raisons : cet accord «ayant été conclu par le Maroc sur la base de l’intégration unilatérale du Sahara occidental à son territoire et de l’affirmation de sa souveraineté sur ce territoire, le peuple sahraoui n’a pas librement disposé de ses ressources naturelles, comme l’impose pourtant le droit à l’autodétermination».

    Un avis qui n’a pas été suivi par le Parlement européen : un an plus tard, il a voté un texte incluant le Sahara occidental dans l’accord commercial entre l’UE et le Maroc. Et cela, alors que l’UE ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur ce territoire. Une position bien ambivalente.

    De quoi est accusée la France ? Malgré les condamnations du droit international et des organisations internationales, la France vend de grandes quantités d’équipements militaires qui sont acheminés au Sahara occidental. Ces derniers contribuent à :

     – assurer l’occupation militaire et soutenir la politique colonialiste du Maroc- faciliter l’exploitation des ressources en territoire occupé

    « Notre enquête a permis de repérer les équipements militaires français déployés sur le territoire du Sahara occidental », affirme encore  Maud Jullien.                                                                                                                                       

    Par

     Meriem Maram Houali 

    « ♦ La justice marocaine relâche un terroriste impliqué dans les attentats de Marrakech : Aux « frontières » de l’irréel !♦ ECHEC MILITAIRE AU MALI : UNE OCCASION D’EN FINIR ENFIN AVEC LA « FRANÇAFRIQUE » ? »
    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :