• ♦Quand un ministre français est pris en flagrant délit de soumission à Israël

                                                      Moretti intellectuels français                                                                   Eric Dupond-Moretti, un ministre français au service de l’entité sioniste.

                                                                                                                                                                  Des intellectuels français ont adressé une lettre ouverte au ministre français de la Justice pour lui demander des explications sur une note dont il s’est fendu pour réprimer le boycott des produits israéliens. «Vous avez récemment diffusé une circulaire à l’attention de tous les procureurs et des présidents de tribunaux dans laquelle il leur est demandé de condamner les appels au boycott des produits israéliens qui correspondraient à une provocation à la discrimination à l’égard d’une nation, et cela en dépit de l’arrêt du 11 juin 2020 de la Cour européenne des droits de l’Homme», lit-on dans le texte.

    «Les quelques précautions de rédaction contenues dans votre circulaire – où vous conseillez notamment aux magistrats de mieux motiver leurs condamnations – cachent mal le fait que vous revenez à la charge en tentant d’assimiler le boycott d’Israël à de l’antisémitisme, comme le réclament des groupes de pression pro-israéliens», déplorent les signataires de la lettre, selon lesquels Eric Dupond-Moretti en apporte la preuve «en recommandant aux magistrats, dans le paragraphe sur les pénalités, d’obliger les boycotteurs – sauf comportement réitéré – à effectuer un « stage Shoah».

    «Non content de faire peu de cas de l’indépendance de la magistrature – en vous adressant aux présidents des tribunaux – et des jugements de la CEDH auxquels la France a pourtant l’obligation de se conformer, en tant que membre de l’Union européenne, et a fortiori du Conseil de l’Europe, vous venez […] quand on veut se porter au secours du peuple palestinien sous occupation, colonisé, ghettoïsé, martyrisé, nous parler des persécutions subies par les Juifs ? C’est une démarche absolument abjecte, c’est une insulte», s’indignent les auteurs de la lettre.

    «Vous montrez par-là, non seulement votre mépris pour un peuple opprimé, mais aussi pour les femmes et les hommes de conscience qui sont contraints de recourir, comme l’ont fait Gandhi, Martin Luther King ou Mandela, à l’appel au boycott, parce que nos gouvernants n’ont aucun respect pour les résolutions et conventions qu’ils ont signées en matière de droits de l’Homme et de droit international dès qu’il s’agit d’Israël», ajoutent les signataires, parmi lesquels le journaliste et écrivain Jacques-Marie Bourget.

    «L’Etat français est déjà tombé bien bas en inquiétant des personnalités comme Stéphane Hessel, Edgar Morin ou Daniel Mermet pour leurs critiques sur la politique israélienne», déplorent encore les auteurs de la lettre pour lesquels Noam Chomsky, Norman Finkielstein, Ken Loach, Roger Waters, Desmond Tutu, Ronnie Kasrils et bien d’autres auraient subi le même sort s’ils vivaient en France.

    «Pensez-vous qu’un stage Shoah pourrait convenir aux Israéliens juifs qui, eux aussi, appellent au boycott de ce même Etat», interrogent ces intellectuels antisionistes, en acculant le ministre : «Que feriez-vous de l’ancien président du Parlement israélien, Avraham Burg, qui a tellement honte de la politique israélienne qu’il a demandé à ce que sa nationalité juive soit supprimée ? Quelle sentence pour les jeunes Israéliens juifs, ces refuzniks, qui préfèrent aller en prison plutôt que de servir dans une armée d’occupation ?» «Ce serait une grave erreur de penser que tous les juifs sont coulés dans un même moule et qu’ils soutiennent tous un Etat qui commet des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, uniquement parce qu’il se prétend juif», notent-ils, en relevant que «ce n’est pas parce qu’on ne leur donne jamais la parole que les juifs sachant reconnaître l’injustice et l’oppression n’existent pas».

    «Vous osez parler de discrimination à l’égard d’une nation (Israël, ndlr) quand un peuple entier est privé de ses droits les plus fondamentaux, dont sa liberté de mouvement, depuis des décennies, par un occupant brutal, qui viole en permanence les droits de l’Homme et le droit international, en remettant au goût du jour la notion de race supérieure ?» s’insurgent encore les intellectuels français qui mettent en garde le destinataire de leur missive de «ne pas contribuer au développement de l’antisémitisme en France […] en érigeant Israël au-dessus des lois, en lui garantissant l’impunité, en envoyant aux magistrats une circulaire qui ne traite que du boycott d’Israël, et d’aucun autre pays, en vous soumettant aux volontés d’un lobby pro-israélien sans scrupules, qui encourage en France les agissements violents des nervis d’extrême-droite de la Ligue de défense juive». En agissant ainsi, «on répand l’idée malsaine, et au final antisémite, que les juifs forment une catégorie de gens à part, au-dessus des lois», estiment-ils.

    «Au lieu de vouloir nous bâillonner parce que nous appelons à des sanctions contre Israël visant à donner du sens à vos plus jamais cela de façade, vous devriez comprendre […] que les actions BDS, qui réunissent des personnes de toutes confessions (y compris juive) et athées, sont, au contraire, de nature à lutter contre le racisme, dont l’antisémitisme», concluent les auteurs de la lettre ouverte signée par des historiens, des sociologues, des militants antiracistes, des avocats, des scientifiques, des hommes de religion et des artistes.

    Par Houari A.

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