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♦ Mauvaise nouvelle pour Macron : le cabinet McKinsey qui le conseille pour la stratégie vaccinale vient d’être condamné à 573 millions de dollars pour fraude
Le cabinet de conseil américain, McKinsey, recruté par Emmanuel Macron dans sa campagne de vaccination vient d’être condamné à payer 573 millions de dollars pour fraude dans la crise des opioïdes qui avait fait 52 000 morts aux Etats-Unis
En pleine crise politico-sociale, Emmanuel Macron encaisse les coups. Après une campagne de vaccination désastreuse qui a fait de la France la risée du monde entier et après l’élimination inédite de la France dans la course pour le vaccin, un nouveau malheur vient de s’abattre sur le président. Un de ses plus importants conseillers dans la gestion de la crise sanitaire est épinglé par la justice américaine pour fraude.
Vidéo en anglais :
Il s’agit de McKinsey. Ce cabinet a défrayé la chronique début janvier lorsqu’il a été révélé dans la presse qu’il a été recruté par le gouvernement français pour conseiller Emmanuel Macron dans sa gestion de la campagne de vaccination, notamment sur la question relative à la logistique. L’information a été confirmée par l’Elysée qui, cependant, n’a jamais voulu dévoiler le montant de la rémunération. Toutefois, dans la presse, on affirme que McKinsey a déjà touché au moins 100 millions d’euros de l’Etat français.
«Nul n’est prophète chez soi», dit l’adage. Et le cas de McKinsey semble le confirmer. En effet, plusieurs médias américains, dont le New York Times, ont révélé ce 4 janvier que le cabinet américain a été condamné à payer 573 millions de dollars pour son rôle dans la crise des opioïdes. D’après la même source, la multinationale a trouvé cet accord avec des procureurs basés dans 47 Etats américains.
La même information a été confirmée par un autre média américain, le New York Post. D’après cette source qui revient sur les causes de cette énorme sanction infligée à McKinsey, le cabinet choisi par Emmanuel Macron a aidé le géant pharmaceutique Purdue Pharma à booster ses ventes d’OxyContin alors que le médicament faisait des ravages aux Etats-Unis.
«Des médecins ont été corrompus pour faire la pub du médicament» :
«Au cœur des 15 ans de relation entre McKinsey et Purdue, il a été question pour le cabinet américain de mettre en place une stratégie ayant pour but de relancer les ventes d’OxyContin en ciblant les médecins, c’est-à-dire ceux qui publiaient des grands articles scientifiques faisant l’éloge du médicament», explique le New York Post.
Ce jeudi, la condamnation a suscité une vague de réactions et certains y voient un soulagement pour les familles des victimes. C’est notamment le cas de General Becerra, procureur américain qui a réagi en ces termes :
«Nous avons trouvé un accord de 573 millions de dollars avec McKinsey pour avoir aidé les fabricants d’opioïdes à promouvoir leurs médicaments et à profiter de l’épidémie pour se faire du fric. L’épidémie des opioïdes a endeuillé beaucoup d’Américains. Le verdict d’aujourd’hui tient McKinsey pour responsable».
WE’VE SECURED A $573 M SETTLEMENT WITH MCKINSEY—ONE OF THE WORLD’S LARGEST CONSULTING FIRMS—FOR HELPING OPIOID COMPANIES PROMOTE THEIR DRUGS AND PROFIT FROM THE EPIDEMIC.
THE #OPIOIDEPIDEMIC HAS LEFT MUCH OF AMERICA IN MOURNING.
TODAY’S SETTLEMENT HOLDS MCKINSEY TO ACCOUNT. PIC.TWITTER.COM/8RBZG51IH3
— ATTORNEY GENERAL BECERRA (@AGBECERRA) FEBRUARY 4, 2021
La nouvelle de la condamnation de McKinsey est un coup dur pour Macron en pleine crise sanitaire. Le gouvernement continuera-t-il à collaborer avec le cabinet américain? Telle est la question qu’on se pose et nous en saurons quelque chose dans les jours, voire les mois à venir.
Ajouts :
Qui est le mystérieux cabinet McKinsey, qui accompagne Emmanuel Macron de la création d’En marche à la vaccination contre le Covid-19 ? :
Emmanuel Macron dans un colloque co-organisé par le cabinet McKinsey, à Paris, le 23 juin 2016.
C’est une société qui n’aime pas la lumière des projecteurs. Installé sur les Champs-Elysées au-dessus d’une galerie commerciale, avec une vue imprenable sur Paris, le cabinet de conseil américain McKinsey est surnommé «la Firme». Une société qui cultive le secret, 100 ans après sa création aux Etats-Unis. Son métier : du conseil en stratégie pour les patrons du Cac 40, les chefs d’Etat ou les ministres. Sur son site internet, la société se dit «engagée dans les transformations décisives de ses clients».
Dernière mission en date du cabinet McKinsey : la logistique de la vaccination contre le Covid-19 en France. Le rôle de la société a été révélé cet hiver par Le Canard Enchaîné et le site Politico. Pourquoi donc l’Etat fait-il appel à un cabinet de conseil pour cette mission alors qu’il dispose de nombreuses administrations dans le domaine de la santé ? Pressé de questions devant la commission des Affaires sociales de l’Assemblée le 12 janvier 2021, le ministre de la Santé Olivier Véran se contentera de répondre : «Il est tout à fait classique et cohérent de s’appuyer sur l’expertise du secteur privé». Sans intervenir dans les choix médicaux ou politiques.
Selon le long article publié par Le Monde, enquêter sur le cabinet McKinsey s’est fait non sans difficultés car les portes et les bouches se ferment quand il s’agit d’évoquer «la Firme». Être consultant, c’est un métier de l’ombre.
Première rencontre Emmanuel Macron-McKinsey en 2007 :
Les liens entre Emmanuel Macron et le cabinet McKinsey remontent à 2007. Emmanuel Macron, alors inspecteur des finances, a 29 ans. Il devient rapporteur général adjoint de la commission Attali, dont le rôle était de proposer des réformes économiques au président Nicolas Sarkozy. Emmanuel Macron impressionne l’assistance. Parmi les membres présents : Eric Labaye, alors dirigeant de McKinsey en France.
«On se réunissait le soir jusqu’à minuit dans une salle du Sénat avec Attali et Macron, raconte un ancien membre de la commission au Monde. Dans les sièges du public, il y avait trois ou quatre jeunes de McKinsey. Ils faisaient des simulations sur Excel. Leur chef était si brillant qu’on l’écoutait comme s’il était membre à part entière». Ce chef s’appelle Karim Tadjeddine. Il est passé par les prestigieuses écoles d’ingénieur françaises Polytechnique et les Ponts et Chaussées. Le cabinet McKinsey intervient gratuitement. Une mission appelée «pro bono» dans le milieu («pour le bien public») ou «reputation building» («construction de réputation») au sein du cabinet.
Été 2016 : Emmanuel Macron prépare sa candidature :
Alors ministre de l’Economie de François Hollande, Emmanuel Macron ambitionne de devenir président de la République. En avril 2016, il crée En marche. Au cours de l’été, des groupes de travail sont déjà sur pied. Une dizaine de salariés de McKinsey réfléchissent à des propositions sur l’économie ou les grands dossiers régaliens, raconte Le Monde. Dans le même temps, Emmanuel Macron organise une «grande marche» en France pour recueillir les doléances des Français. Un ex de McKinsey, Guillaume Liegey, est chargé de collecter et de traiter les data. McKinsey a ensuite mis en forme le rapport. La candidature officielle d’Emmanuel Macron à la présidentielle sera annoncée le 16 novembre 2016.
Les salariés de McKinsey sont-ils intervenus sur le temps libre ou à titre bénévole ? La société n’a pas répondu au Monde. Aucune trace ne figure, en tout cas, dans les factures du candidat Macron déposées à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques.
De McKinsey aux ministères :
Une fois Emmanuel Macron élu en 2017, de jeunes consultants de McKinsey rejoignent le pouvoir : directeur adjoint du cabinet du secrétaire d’Etat au Numérique, chef du «pôle projets» de la République en Marche, directeur général de la République en Marche. Éric Labaye, le dirigeant de McKinsey qu’Emmanuel Macron avait rencontré en 2007, a été nommé président de Polytechnique par Emmanuel Macron en août 2018. De son côté, l’ancien patron des Jeunes avec Macron, Martin Bohmert, a rejoint le cabinet McKinsey en 2020.
Les appels d’offres centralisés :
Avant l’élection d’Emmanuel Macron, chaque ministère passait ses appels d’offres de son côté. Les règles ont changé depuis 2017. Emmanuel Macron lance sa réforme de l’Etat et créé une direction interministérielle à la transformation publique (DITP). Son rôle : superviser toutes les missions commandées par l’Etat aux cabinets privés afin d’empêcher toute position dominante d’un cabinet de conseil. C’est dans ce cadre que le marché de la logistique du plan de vaccination a été attribué. L’interlocuteur de la DITP chez McKinsey ? Karim Tadjeddine, le chef qui avait impressionné à la commission Attali.
Combien coûtent ces prestations ? Impossible à savoir révèle l’enquête du Monde. Un accord-cadre dispense l’Etat de publier les détails de chaque commande, ministère par ministère. La DITP dispose d’un budget de 100 millions d’euros sur le quinquennat. 30,2 millions ont déjà été dépensés au profit des consultants privés. Selon le Point, McKinsey facturerait ses prestations à l’Etat sur la conduite du plan de vaccination 2 millions d’euros par mois
Le siège social français … aux Etats-Unis :
Les comptes de McKinsey peuvent-ils permettre d’en savoir plus ? Impossible. La filiale française ne dépose pas ses comptes au tribunal de commerce. Le chiffre d’affaires est néanmoins estimé à 300 millions d’euros en 2019, selon le Guide des cabinets de conseil en management. D’ailleurs, le siège social de McKinsey & Company France Inc. n’est pas à Paris mais … aux Etats-Unis.
Il mène à une boîte aux lettres implantée dans un immeuble le long d’une route en pleine campagne à Wilmington dans l’Etat du Deleware, l’Etat de Joe Biden, le nouveau président des Etats-Unis, révèle Le Monde. Là-bas, McKinsey doit régler un forfait fiscal symbolique de 175 dollars. L’autorité de tutelle de la DITP a pourtant assuré que McKinsey est en règle avec l’administration fiscale française.
L’État et McKinsey, une longue histoire :
Aujourd’hui, selon Le Monde, le cabinet McKinsey «rend quelques services à la présidence de la République» gratuitement. En 2018, il était intervenu au sommet de la tech dans lequel Emmanuel Macron avait invité les patrons de Facebook, Google ou Uber. Le cabinet était chargé de préparer les débats et suivre le respect des engagements. Une mission «pro bono» («pour le bien public»). McKinsey intervient aussi auprès du ministère des Armées, qui échappe au contrôle de la DITP. Il apporte ses conseils pour la transformation du ministère.
McKinsey n’a pas attendu Emmanuel Macron pour intervenir aux côtés de l’Etat. Sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, il avait conseillé le ministère de l’Identité Nationale sur une «optimisation du processus de naturalisation». En Allemagne, il a conseillé le gouvernement d’Angela Merkel sur l’accueil des migrants.
Créé en 1920 aux Etats-Unis, le cabinet McKinsey cultive le secret tout en étant devenu incontournable.
Source : https://lecourrier-du-soir.com/mauvaise-nouvelle-pour-macron-son-cabinet-americain-vient-detre-condamne-a-573-millions-de-dollars-pour-fraude/ / https://nypost.com/2021/02/04/mckinsey-to-pay-573-million-over-role-in-pushing-opioids/ / https://www.bbc.com/news/business-55939224 et https://www.ladepeche.fr/2021/02/05/qui-est-le-cabinet-mckinsey-qui-accompagne-emmanuel-macron-de-la-creation-den-marche-a-la-vaccination-contre-le-covid-19-9355298.php
https://exoportail.com/mauvaise-nouvelle-pour-macron-le-cabinet-mckinsey-qui-le-conseil-pour-la-strategie-vaccinale-vient-detre-condamne-a-573-millions-de-dollars/
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