Je voudrais d’abord évoquer la manière dont elle récupère à son profit les épreuves terribles endurées par son père pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Le père de l’ancienne Première ministre est né, russe, en Pologne, sous le nom de Joseph Bornstein. Le père d’Élisabeth et ses frères se font appeler Borne en intégrant la Résistance, après s’être réfugiés à Anvers puis dans le sud de la France. Le 24 décembre 1943, des miliciens perquisitionnent leur appartement. Le père et ses trois fils sont arrêtés. Ils sont incarcérés à Drancy, puis déportés à Auschwitz et Buchenwald. Dans leur convoi, ils côtoient les parents de Raymond Aubrac et Alfred Nakache.
Lorsqu’ils reviennent en France, Joseph et son fils Isaac, qui ont survécu à l’enfer, sont accueillis par Marguerite Lescène, une bénévole de Livarot. Joseph épousera Marguerite. De cette union naître Élisabeth en 1961 et une sœur prénommée Anne-Marie. Pour des raisons inconnues en dehors de la famille, Joseph se suicidera en 1972, à l’âge de 48 ans, alors que sa fille n’avait que 11 ans.
Où est le problème ? C’est qu’Élisabeth Borne oppose les difficultés de Français au martyre vécut par les déportés et leurs enfants. Et là, évidemment, il n’y a pas photo. Ou encore ici.
Et puis, je me sens obligé de revenir sur une petite crapulerie lors de sa mise en place de la réforme des retraites en 2021, qu’elle a fait passer grâce à l’article 49-3 contre la volonté de la majorité de l’Assemblée Nationale et du peuple français.
De par sa contre-réforme, les personnes nées entre le 1er avril 1957 et le 31 août 1961 peuvent partir en retraite à l’âge de 62 ans. Sont concernées les personnes les personnes nées à partir du 1er septembre 1961 qui ne peuvent cesser le travail qu’à partir de 62 ans et trois mois. Chaque année, le plafond augmente de trois mois : les personnes nées en 1965 partent à 63 ans et 3 mois. Les personnes nées en 1968 partent à 64 ans. On ne parle ici que des personnes ayant toutes leurs annuités. Sinon, gare à la double peine de la décote !
Née le 18 avril 1961, Élisabeth échappe au relèvement. Pile poil.
Á noter qu’Alain Juppé, en 1995, s’était exclu de la contre-réforme qu’il proposait (il put partir avec 37 annuités et demi). Les Français n’avaient pas été dupes, d’autant que le président de la République Jacques Chirac avait dit ne plus désirer réduire la “ fracture sociale ”, thème prioritaire mensonger de sa campagne électorale, car il voulait désormais réduire les déficits pour « qualifier la France pour la monnaie unique européenne. » Malgré le chétif soutien de la CFDT et de quelques figures isolées du PS, dont Claude Évin, Juppé dut retirer son projet.
Il siège au Conseil Constitutionnel et va très bien.