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♦ De la victoire glorieuse d’Alep à l’humiliation de Lattiquié
Cette deuxième partie (2/3) de mon article « Moissons » a trop tardé à venir et pourtant le l’avais achevée il y a plusieurs semaines !
Malgré des larges passages narratifs remémorant les principaux événements qui se sont déroulés lors des dix dernières années sur le terrain syrien et de manière générale au Levant, il me manquait quelque chose pour asseoir mon raisonnement.
L’attitude surprenante et non moins décevante d’Assad a partiellement rebattu les cartes, loin d’être déboussolé il me fallait cependant une perspective pour donner un sens à cette deuxième partie. (Je tiens à préciser ici que je n’accuse pas Assad de traîtrise proprement dite mais, pour le moins, de mollesse et de pratiquer depuis environ deux ans une diplomatie bancale car trop conciliante avec les bourreaux de son peuple à savoir les monarchies du Golfe persique et l’Occident de l’OTAN alors que la guerre en Syrie n’est pas encore terminée, préjudiciables pour tout le Levant).
Depuis plusieurs semaines je guettais avec attention les discours de Nasrallah car seul lui est capable de donner des vrais indices sur le présent comme pour le futur, il y en a eu 3 ou 4 en tout depuis la publication de la première partie de cet article.
Tous ses discours ont été rassurant dans la mesure où leurs contenus ont été dans le stricte respect de son cheminement naturel depuis 1982.
Toutefois il me manquait un point d’ancrage, et ce point d’ancrage est venu comme une délivrance lors de son tout dernier discours le 16 février dernier à savoir, je le cite: « Israël ne pourra pas survivre plus de 80 ans (depuis 1948), elle finira par disparaître et cela viendra plus tôt que vous ne le pensez »!
Nous savons tous que s’il y a un homme dans le Monde Arabe qui ne parle pas pour ne rien dire c’est bien Nasrallah !
(Nasarallah)
En marge de ce « zoom » que j’effectue sur le terrain syrien dans le cadre de cette seconde partie, je rappelle ce que j’avais écrit en septembre 2015 le lendemain de l’intervention russe en Syrie : « c’est une seconde guerre froide qui commence, contrairement à la première elle sera perdue par l’Occident qui connaîtra une période noire lors des prochaines décennies même si les opinions publiques occidentales n’en seront conscients que sur le tard… ».Si je fais ce rappelle ici c’est parce que je crois avec conviction que les événements en Ukraine, en Syrie, en Irak, au Yémen, en Palestine mais aussi en Afghanistan ou en Arménie font partie de la même guerre dont le front s’étend de la mer baltique jusqu’à la mer d’Oman avec les mêmes protagonistes! Cette ligne de front n’est en réalité que la nouvelle frontière entre Est et Ouest qui, quoiqu’on dise, sont bel et bien en guerre, guerre aux multiples facettes, confrontations militaires mais aussi économiques, diplomatiques avec un jeu d’alliances instable, et enfin guerre de communication sans précédent dans l’Histoire!
Je suis tout aussi convaincu que cette guerre touche à sa fin et que l’Occident en sortira plus affaibli que jamais ce qui l’expose à un chaos, rappelant par sa forme, le moyen âge européen, qui passera, comme je l’avais aussi écrit en 2015, par la Turquie qui pour l’instant tient son rôle de verrou à l’entrée de l’Europe, où une crise économique, politique et sociale sévit en catimini et à l’abri des regards depuis plusieurs années et que le régime islamiste d’Erdogan tente tant bien que mal de camoufler notamment grâce au financement de l’Union européenne selon l’équation artificielle suivante: j’empêche le déferlement des réfugiés syriens en Europe moyennant finances. Équation artificielle car en réalité Erdogan retient de force les deux millions de réfugiés syriens, présents sur le sol kurde après avoir fuit les bombardements de ce même Erdogan, désireux de rentrer chez eux pour qu’il puisse entretenir ce chantage; un chantage coûteux pour l’Europe mais qui par la même occasion l’arrange sur le plan politique puisque empêcher les syriens de rentrer dans leurs villes et villages du Nord syrien permet à l’OTAN et à la Turquie d’y installer des kurdes turcs et irakiens à leur place ce qui va dans le sens du morcellement de la Syrie, voulu depuis toujours par Israël, et donc son affaiblissement comme État. Toutefois la crise aiguë de nature actuelle socio-économique qui sévit en Turquie s’aggrave de jour en jour et dont l’issue sera, à ne pas en douter, une explosion généralisée qui s’étendra vers l’Europe !
Cependant, si cet Occident est désormais affaibli pour longtemps, il n’en demeure pas moins qu’il sera toujours capable de nuisances non négligeables via des manigances et autres manipulations mesquines en s’appuyant sur nos traîtres ! J’y reviendrai dans la troisième partie de cette article.
(Le chaos atteindra-t-il l’Europe par la Turquie?)
Donc, après la première partie (publiée le 18 décembre dernier) où j’avais décrit le paysage actuel au Levant, je vais, par la présente partie, développer ce que j’y avais exprimé, mes accusations à l’encontre du président syrien et mon pessimisme qui en découle mais pas mon désespoir car ma confiance demeure intacte en notre vaillante et glorieuse résistance !
Pour autant, je ne cherche pas à convaincre, je ne fais que blâmer une attitude que j’estime répréhensible que je ne peux en aucun cas comprendre ou soutenir.
Ces accusations, que je profère depuis novembre dernier à l’encontre du président syrien, ne sont que le produit d’une réflexion personnelle émanant d’une position personnelle et d’une intime conviction, peu importe qui l’appui ou qui la désavoue !
J’écris en mon âme et conscience, contrairement à ceux qui en Occident jugent la situation du Levant avec détachement et qui finalement sont pas ou peu concernés sinon matériellement intéressés, ce qui est naturel car ils ne sont pas directement impactés par les événements, sur le plan physique ou psychique, comme le sont les locaux. Ils ne le sont que de manière indirecte sur le plan économique sans pour autant en être pleinement conscients, la colonisation, sous toutes ses formes, demeure pour beaucoup d’entre eux intéressante car leur assure un confort, au pire, limite les dégâts dus aux crises financières et dont pourtant seuls leurs élus en sont responsables !
Cet état de fait incite leurs supposés intellectuels et autres spécialistes et experts de tous genres et de la dernière heure à rédiger les pires inepties gratinées par un mépris, plus ou moins assumé, à l'encontre des autres peuples victimes de la politique de leurs élus et représentants pour le moins criminelle !
Suivisme irréfléchi et coupable
Parlons-en des locaux levantins et de leurs plumes. Contrairement aux occidentaux, je le rappelle, ils sont directement impactés par les guerres imposées par l’Occident et cela à vie ! Mais alors comment expliquer leurs « analyses » trouvant des justifications aussi irrationnelles qu’hallucinantes à la nouvelle politique extérieure d’Assad, voire d’un Aoun ou même d’un Tebboune ?( même si ce dernier me paraît relativement plus solide que les deux autres).
Politique aussi irrationnelle que leurs analyses qui se revêtissent de l’habit de la soumission plutôt que de celui de la résistance, comme nous l’avions pensée ou espérée pendant une décennie, motivée par, à ne pas en douter une seconde, un complexe incurable à l’égard de l’Occident en persistant à placer en lui un espoir éphémère pour ne pas dire suicidaire !
J’en ai lu des inepties, des détours vertigineux et des scénarios maladroitement arrangés où les acrobaties grotesques de leurs plumes ressemblent à un Vaudeville de mauvais goût ! J’en ai retenue un ou deux extraits, à vous de juger : « Assad a réussi à bluffer l’OTAN et Israël, il se sert de leurs propres atouts pour les ridiculiser pour mieux les dompter», ou « Poutine a du mal à suivre l’intelligence d’Assad » … !
À supposer que ces âneries soient vraies, mais alors le but de gagner la guerre se limitait à ridiculiser l’Occident pour « mieux le dompter » ou à prouver « l’intelligence » supérieure d’Assad", deux objectifs aussi inutiles que ridicules ?!
Je croyais que l’objectif principal de la résistance est de chasser définitivement l’Occident du Levant et le dissuader d’y revenir une bonne fois pour toute, du moins de manière belliqueuse comme à son habitude et puis « s’occuper » de l’entité sioniste comme elle le mérite, n’oublions pas que l’occupation de la Palestine par le sionisme mondial est l’origine de tous les problèmes et de tous les maux du Monde Arabe depuis bientôt un siècle !
Ou alors on nous a caché la vérité. Peut-être qu’il n’y a pas eu de véritables victoires, peut-être ce n’était que des mises en scène, peut-être on nous fait croire à une prétendue force de la résistance levantine qui n’existe pas, pas plus qu’une quelconque détermination à en finir avec l’ennemi ?
Personnellement j’en doute tels que le prouvent les principaux événements que je vais rappeler plus bas.
Fort malheureusement la raison, ou la déraison, explique très bien l’attitude d’Assad dont l’inconvenance et le déni montent crescendo au fil des semaines. Sa dépendance, comme beaucoup de syriens et aussi d’autres arabes, à être bien vu, et donc acceptés, par l’Occident est maladive ! Il y en a qui croit que cela représente une victoire en soi alors que, sans le moindre doute, c’est un complexe qui se mue en soumission et peu importe qu’il soit volontaire ou involontaire !
En tout état de cause l’attitude d’Assad, qui pour moi personnellement est inadmissible, a ouvert une brèche que l’ennemi n’a pas tardé à exploiter: offensive diplomatique occidentale, notamment au Liban, agressions israéliennes visant la Syrie qui se démultiplient de jour en jour et qui gagnent en intensité alors jusqu’à lors l’entité sioniste se contentait de petites escarmouches épisodiques pour rassurer son opinion publique devenue craintive. Lors des trois derniers mois Israël a osé bombarder la Syrie autant de fois que lors des trois dernières années jusqu’à bombarder pour la première fois et à deux reprises coup sur coup, avec une audace sans précédent, le port de Lattiquié, le premier port syrien, proche de la base russe de Hmeim !
Ce bombardement qui a surpris tout le monde, y compris les russes, avait des objectifs tactiques et stratégiques clairs, j’y reviendrai plus loin.
À cela on peut rajouter une accélération de la colonisation israélienne au Golan et en Cisjordanie …
(Assad est-il le maillon faible de la résistance?)
RAPPEL DES PRINCIPAUX FAITS MILITAIRES DE LA GUERRE EN SYRIE
Rappelons nous quelques faits majeurs qui ont parsemé la dernière décennie qui a suivi le vrai faux printemps arabe concocté par le sionisme mondial.
Dans la foulée du drame libyen et de quelques pseudo-révolutions, comme celles qui ont eu lieu en Égypte et en Tunisie qui ont aboutit à l’arrivée au pouvoir des frères musulmans, marionnettes notoires du sionisme mondial, l’Occident gouverné par ce même sionisme a réussi à instaurer un chaos inédit et destructeur en Syrie par le biais d’une pseudo-révolution menée par des terroristes de plus de 80 nationalités différentes qui sont venus renforcer une minorité de syriens qui ont embrassé la « cause » des frères musulmans !
De mars 2011 à septembre 2015, soit pendant quatre années avant l’intervention russe, l’AAS avec un effectif réduit de moitié (120 000 hommes contre 200 000 au début de la guerre à cause des désertions et bien entendu des nombreux martyrs souvent pris par surprise au début de la guerre), aidée par une brigade d’élite du Hezbollah de 2000 combattants et une centaine de cadres techniques iraniens, ont héroïquement résisté aux armadas de l’OTAN et de leurs supplétifs terroristes venus des quatre coins du monde, au nombre de 200 000 !
Les chiffres sont hallucinants sachant que depuis dix ans la somme des terroristes qui ont foulé le sol syrien à un moment où à un autre dépasse les 600 000 terroristes tous équipés des armes les plus sophistiquées fournies par l’Occident !
Malgré ce déferlement et la supériorité en armement de l’OTAN, dont les bombardiers et les navires étaient très actifs, Assad a pu se maintenir au pouvoir tout en contrôlant un peu moins de la moitié du territoire syrien ! C’était déjà une victoire en soi car Obama, Sarkozy, Cameron et Merkel étaient persuadé que leur agression de la Syrie, État indépendant reconnu par la communauté internationale, allait venir à bout d’Assad et de son armée au bout de quelques semaines et puis installer en Syrie, au Liban et sur une partie de l’Irak un Califat « islamique » au nom de DAESH ( DAESH est un diminutif du nom arabe de ce Califat: État islamique au Mashrek) qui n’aurait eu pour raison d’être que de servir l’Occident et son protégé Israël !
La suite on la connaît, l’intervention russe, notamment son aviation, cumulée au sol à l’envoie du Hezbollah de ses brigades d’élite ont fait le reste.
Plusieurs places importantes furent libérées tout à tour, Zabadani où la bataille fût menée par le Hezbollah seul sans oublier son rôle plus que déterminant à Hama, à Homs surtout à Alep !
Je tiens ici à rappeler, encore une fois, une des données majeures de la guerre de L’OTAN en Syrie qui a été déterminante pour la suite: pendant 4 ans, entre 2011 et 2015, l’AAS et le Hezbollah ont pendant quatre années consécutives résisté seul face au reste du Monde et ont fait preuve de pugnacité, de courage et de détermination exceptionnels ce qui a incité Poutine à se lancer dans le bain syrien en confiance.
La Stalingrad syrienne
L’hyper médiatisation des événements contribuent à l’amnésie générale par effet de saturation, le désordre cacophonique des réseaux sociaux aidant ! La cacophonie médiatique est aussi, peu le savent, un instrument de propagande, on laisse dire à profusion tout et son contraire de manière à semer le chaos dans l’opinion publique de même manière qu’on le sème sur le terrain où les guerres criminelles et illégales de l’Occident sont menées !
Cette manière de procéder tente, en premier lieu à dévaloriser, voire à effacer, les déconvenues de cet Occident belliqueux et vorace et pourtant défait !
Qui aujourd’hui se souvient de la plus grande bataille d’après la seconde guerre mondiale qui a eu lieu à Alep il y a à peine 5 ans ? Très peu pour ne pas dire presque personne ! Par contre, on se souviendra longtemps de ce que la propagande occidentale et de la désinformation gérée au niveau des États comme pièce maîtresse de leur piètre diplomatie voulant ainsi compenser leur infériorité face aux russes et aux chinois, voire même face au Hezbollah ou face aux Houthis pour ne citer qu’eux !
On implante donc le désordre dans les têtes des gens rendant ainsi l’opinion publique versatile, amnésique et donc sans poids réel sur les gouvernements !
Dès lors un rappel s’impose:
La libération d’Alep, survenue fin décembre 2016 / début janvier 2017, a été le tournant décisif de cette guerre. Tournant décisif jusqu’au virage du président syrien optant pour une diplomatie conciliante avec l’Occident en passant par les monarchies du Golfe, j’y reviendrai aussi plus loin.
Jamais après la seconde guerre mondiale une bataille a atteint une telle ampleur, ni en Indochine ni lors des différents affrontements entre Israël et pays arabes !
La superficie de théâtre de la bataille approchait les 5000 km2, soit la moitié des la superficie du Liban ! Elle a duré plus de trois mois où s’affrontait près de 150 000 combattants de part et d’autres. D’un côté il y avait plus de 50 000 soldats syriens, une brigade d’élite du Hezbollah de 2000 hommes, quelques centaines des forces spéciales russes et iraniennes en plus des milices du PNPS.
De l’autre, 80 000 terroristes encadrés par plus de 5000 soldats des forces spéciales des pays de l’OTAN, notamment américaines, françaises et anglaises !
Il a fallu presque 3 mois de combats quotidiens extrêmement violents pour libérer la capitale économique de la Syrie. Capitale économique mais aussi place stratégique sur le plan militaire, qui possède Alep contrôle le quart Nord-Ouest de la Syrie et la route vitale reliant ce Nord-Ouest à Damas. L’occupation d’Alep par les terroristes multi-nationaux et les forces spéciales américaines, françaises et anglaises a eu pour effet d’asphyxier Damas sur le plan économique !
En effet, le contrôle d’Alep est de sa province consolidait l’occupation par l'OTAN et ses mercenaires terroristes d’autres villes importantes telles que Hama et Homs, coupant ainsi Damas des ports de Lattiquié, Tartous et Banias situés sur l’unique fenêtre de la Syrie sur la Méditerranée, la privant ainsi de toutes sortes d’approvisionnements vitaux pour la capitale politique de la Syrie alors que les frontières avec l’Irak à l’Est et la Jordanie au Sud était tenues sous contrôle des terroristes de l’OTAN. Seul un étroit couloir entre Beyrouth et Damas soulageait un minimum la ville.
Ce couloir est à l’origine de la bataille de Zabadani, localité située au milieux du dit couloir près de la frontière avec le Liban. Bataille peu connue mais tout aussi importante et aux répercussions stratégiques majeures.
L’AAS ayant des effectifs réduits et empêtrés au Sud d’Alep et autour de Hama et de Homs (deux fiefs traditionnels des frères musulmans), c’est le Hezbollah qui prend en charge la défense de la ville encerclée. Après plusieurs semaines de combats acharnés les combattants du Hezbollah ont réussi à repousser les terroristes encadrés par les forces spéciales de l’OTAN et sécuriser définitivement le couloir Damas-Beyrouth.
Ce n’est qu’après cette bataille que la décision fut prise par Damas d’entamer la bataille de libération d’Alep !
Je ne rentrerai pas dans les détails, j’avais publié à l’époque plus d’un article sur le sujet. Je rappelle simplement que l’AAS qui avait massé ses troupes au Sud et à l’Ouest de la ville fut bloqué par des dizaines de camions kamikazes (conduits notamment par des pakistanais) remplis d’explosifs ! C’est alors qu’une brigade d’élite du Hezbollah a réussi à contourner la ville et s’introduire par le Nord, prenant ainsi à revers les terroristes et soldats de l’OTAN, et pénétrant à l’intérieur des quartiers Nord et Nord-Ouest ce qui a permis à l’AAS de percer par le Sud et libérer la totalité de la ville, notamment les quartiers populaires exigus situés au pied de la fameuse citadelle de la ville où étaient concentrés l’essentiel des chefs des terroristes.
Cette libération a sans doute été le tournant décisif de la guerre en Syrie et aussi dans toute la région ce qui a eu pour conséquence de priver l’OTAN de sa principale base dans tout le Levant et, en l’affaiblissant ainsi, à permis à la résistance irakienne (Al-Hashd Al-chaabi) d’en venir à bout de DAESH et de ses cadres occidentaux en Irak !
Après la libération d’Alep Poutine a fait la déclaration suivante: « je suis admiratif des méthodes de combats du Hezbollah et de ses innovations tactiques sur le terrain ». Cela mérite d’être signalé et explique en partie la retentissante victoire du Hezbollah contre Israël en 2006, qui à ce jour est la seule victoire Arabe sur Israël en 75 ans !
N’oublions pas que l’aviation, en l’occurrence essentiellement russe, ne permet pas une issue décisif lors d’une bataille sans que les bombardements soient accompagnés de troupes aguerries et efficaces au sol, ce qui fut fait et ce qui a permis de libérer Alep et de soulager les aleppins après plusieurs années d’occupation sauvage avec son lot de massacres et de sévices de tout genre !
(La citadelle d’Alep située au milieux des vieux quartiers populaires de la ville)
(la station balnéaire de Zabadani située à proximité de la frontière libanaise)
Les autres grandes batailles
C’est alors que l’OTAN, défait à Alep contre toute attente, initie deux nouvelles batailles, l’une à Palmyre près des gisements gaziers les plus importants en Syrie, et à la frontière montagneuse avec le Liban dans une tentative d’introduire dans le pays du Hezbollah le même chaos qu’en Syrie! Palmyre fut occupée puis libérée puis à nouveau occupée et à nouveau libérée, privant ainsi l’Occident de la manne espérée, alors que la ville fut marquée par les stigmates des destructions du patrimoine archéologique par les terroristes et les pillages des statues et autres artéfacts par les soldats de l’OTAN tout comme ils l’avaient déjà fait en Irak pendant des années !
(Le site archéologique de Palmyre capitale de la légendaire reine Zenobia, site classé par l’UNESCO patrimoine de l’humanité saccagé par les terroristes de DAESH qui ont décapité son conservateur pour avoir refusé de dévoiler la cachette des plus précieux trésors du site, le tout sous les yeux des forces spéciales de l’OTAN)
Une des batailles marquantes de la guerre syrienne fut celle de Ghoutta en 2017-2018, une lointaine banlieue de Damas, fief des frères musulmans dans l’agglomération Damascène. Une ville qui se distingue par sa densité démographique et pour cause c’est une ville essentiellement habité par des réfugiés palestiniens suite aux deux flux migratoires en provenance de Palestine en 1948 et en 1967. Ville doublée par une ville jumelle souterraine à cause des tunnels creusés par les terroristes pendant 7 ans !
Toutes ces conditions ont fait de cette bataille l’une des plus meurtrières aussi bien pour les militaires que pour les civils qui ont servi de boucliers humains aux terroristes et à leurs encadrement par les forces spéciales de l’OTAN.
C’est aussi la seule bataille qui a anormalement traînée en longueur suite à la traîtrise de plusieurs généraux de l’AAS, qui apparement faisant des affaires juteuses avec les terroristes, qui ont fini par être démasqués et arrêtés ce qui a permis d’achever la victoire de l’armée syrienne et de ses alliés.
Par contre la bataille de la ville montagneuse d’Ersal, située au Nord-Est du Liban à la frontière syrienne, a été, de part sa situation stratégique et de sa portée géopolitique en cas où l’OTAN et ses terroristes auraient réussi à percer vers le Liban, le pays du Hezbollah, avec Zabadani, d’Hama, d’Homs, de Ghoutta, de Deir Ezzor et d'Alep une bataille majeure de la guerre en Syrie.
Cette bataille n’avait pour l’OTAN et Israël qu’un seul enjeu: entraîner le Liban dans le chaos syrien dans l’unique but d’atteindre le Hezbollah et tenter de l’affaiblir du moins l’occuper avec des nouveaux combats le détournant ainsi de l’entité sioniste qui le craint le plus.
La bataille fut rude car a eu lieu dans une zone montagneuse escarpée et difficile d’accès dont la ligne de crête fait office de frontière entre le Liban et la Syrie !
L’AAS s’est occupée du front du côté syrien et le Hezbollah du côté libanais, alors que l’armée libanaise n’a rejoint les combats que sur le tard, une fois la victoire assurée, à cause des pressions américaines sur le gouvernement libanais.
Il a fallu plusieurs semaines pour venir à bout de cette ultime bataille importante où les terroristes ont été exterminés et où il n’y a eu quasiment aucun survivant parmi eux.
Les coups d’éclats de Trump
Il reste une grande bataille à rappeler : celle de Deir Ezzor (2018-19) où plusieurs milliers de soldats syriens étaient encerclés depuis 6 ans.
C’est la ville où l’AAS a perdu le plus de soldats car longtemps encerclés loin des lignes du front et constamment pilonnés. En réalité, une partie de la ville étaient aux mains de l’AAS et l’autre aux mains de DAESH et des indépendantistes kurdes.
Outre les bombardements des terroristes et des kurdes les USA d’Obama y ont effectué un bombardement particulièrement violent tuant et blessant plusieurs centaines de soldats syriens, par la suite les USA ont déclaré que c’était une erreur de la part de leurs avions … l’aveu d’erreur revête une importance politique car signifie que les USA ne souhaitaient pas s’engager officiellement dans une confrontation directe avec l’armée syrienne ce que Trump n’a pas hésité à faire plus tard !
Bien évidement que personne n’avait cru l’administration d’Obama mais cela prouve que Washington à l’époque n’osait pas assumé des tels bombardements Craignant une réaction russe ! Ce bombardement direct de l’AAS par les USA a été le seul sous le règne d’Obama.
C’est avec l’avènement de Trump que les USA ont franchi le pas d’une politique plus agressive en bombardant ouvertement et à plusieurs reprises l’armée syrienne et les infrastructures militaires entraînant dans leur sillage les bombardiers et missiles français et anglais !
Après la libération stratégique et décisive d’Alep et défaite militaire de DAESH, l’administration Trump a entamé, outre ces bombardements, une politique criminelle en Syrie et même en Irak. Politique particulièrement contraignante et même meurtrière pour les civils qui étaient directement visés.
En plus des assassinats ciblés, des bombardements directs de l’armée syrienne et des infrastructures militaires et civiles en Syrie, Trump pratiquas la politique de la Terre brûlée, incendies volontaires des champs de blé, embargo (loi César) sur les médicaments et les produits alimentaires etc…!
En réalité cette politique reflétait l’impuissance de l’OTAN à renverser la situation après la victoire de l’AAS et de ses alliés sur tous les fronts où les combats furent engagés.
Il était nécessaire pour Trump de redorer le blason de l’OTAN et de reconquérir l’opinion publique américaine et aussi européenne en usant de coups d’éclats spectaculaires mais dépourvues de portée militaire réelle !
Parmi ces coups d’éclats il y a aussi l’assassinat de Souleimani et de son collègue et compagnon irakien Al-Mouhandess. Double assassinat prémédité et planifié avec des traîtres syriens et irakiens puis, et surtout, revendiqué fièrement par Trump en personne l’affichant comme un exploit !
Souleimani a payé de sa vie la plus importante réussite politique de la guerre syrienne: unifié toutes les résistances du Proche-Orient, le Hezbollah, la résistance palestinienne, Al-Hashd al-chaabi irakien et les Houthis yéménites, chose impensable au début de l’agression israélo-occidentale de la Syrie. Unifier les résistants chiites et sunnites est un coup de maître qui a coupé l’herbe sous les pieds de la coalition occidentale sionisée, et pour cause la clef de voûte de son complot au Levant était l’argument confessionnel qui consistait à remonter ces communautés les unes contre les autres.
Qui divise règne, mais aussi qui unifie gagne ! C’était cela le pari de Souleimani et la victoire fut effective !
(Souleimani et Al-Mouhandess, héros et martyrs de l’axe de la résistance)
(les obsèques de Souleimani et en bas celles d’Al-Mouandess)
Les répercussions positives de cette unification sacrée en dehors de la Syrie étaient largement perceptibles, résistance renforcée en Irak mais aussi nous avons constaté lors de la guerre israélo-palestinienne, qui a lieu au mois de mai dernier, l’efficience grandissantes des palestiniens qui ont prouvé qu’ils avaient gagné en maturité politique et en efficacité militaire jusqu’à faire trembler l’entité sioniste et même menacer son existence !
Le rôle tragi-comique de la France
En marge de cette énumération j’ouvre une parenthèse qui a son importance. Une parenthèse qui montre du doigt la superficialité de la diplomatie française et de son suivisme irréfléchi et soumis du sionisme mondial à travers 3 déclarations aussi comiques qu’irresponsables:- Ayrault premier ministre : « Saddam encercle Alep et l’armée syrienne occupe la Syrie »!
- Fabius ministre des AE : « Al-Nosra fait du bon boulot »!
- Hollande président : « oui j’ai envoyé des armes en Syrie mais je ne sais pas qui les a reçu »
Faut-il commenter un tel ridicule, ridicule tâché de sang ?!
Vous rajoutez à cela le plus grand scandale politique de l’Histoire de la cinquième république pourtant passé inaperçu: une commission d’enquête parlementaire a été désigné pour enquêter sur le financement de DAESH à la demande essentiellement du groupe des députés communistes. Travaux qui ont débuté en mai 2015 et qui ont abouti en décembre 2015 au refus de la commission de rendre son rapport ! Rien que cela ! N’est-ce pas en soi un aveu du rôle que la France a tenu aux côtés des américains pour fabriquer et soutenir le terrorisme international ?
Or ce financement criminel est un secret de polichinelle puisque le le Monde entier sait que ce financement est effectué par une quarantaine de pays tous membres du G20 et de l’OTAN, ceci expliquant cela !
Enfin, a-t-on aussi oublié comment qu’américains et français ont été forcés à faire tomber leurs masques de « démocrates du Monde libre » qui soi-disant faisaient la guerre aux terroristes !
La défaite d’Alep leur a été fatale et à définitivement montré leurs vrais visage au Monde entier ! Sans sourciller, lors des derniers jours de la bataille d’Alep et les premiers jours qui ont suivi sa libération, ils ont ouvertement et conjointement présenté tour à tour en l’espace d’une semaine deux projets de résolution à l’ONU pour sauver les terroristes encerclés et survivants après la bataille !
Les deux résolutions ont été avortées grâce au véto russe pour finalement aboutir à un accord hors les instances de l’ONU d’échange de prisonniers (les fameux autobus verts)!
Je passe sur le ridicule épisodes des casques blancs et leurs non moins ridicules mises en scène hollywoodiennes désormais connus de tous et je passe aussi sur l’épisode de l’entreprise du bâtiment Lafarge qui s’avérait être l’entreprise attitrée de DAESH pour la construction des tunnels et des fortifications ! Rôle resté à ce jour impuni comme l’exige la loi française !
Ce tour d’horizon me paraissait nécessaire pour deux raisons : la première consiste à rappeler que l’axe de la résistance au Levant, bien que la guerre ne soit pas encore terminée, est sorti vainqueur en récupérant des régions entières et des villes stratégiquement importantes qui par la même occasion le mettait position de force militaire et politique ! Depuis 2019 le gouvernement syrien contrôle plus de 80% du territoire soit le double de ce qu’il contrôlait 4 ans plutôt !
Immobilisme et attentisme inquiétants sur le front
Depuis plus de deux ans on assiste à un refroidissement progressive des fronts syriens alors qu’Idlib au Nord-Ouest est toujours occupées par les turcs et leurs supplétifs d’Al-Nosra et que la ville d’Hassaké et sa région sont presque entièrement aux mains des kurdes indépendantistes (je rappelle qu’il sont minoritaires parmi les kurdes) où les patrouilles américaines font ce qui leur semble bon de faire notamment le pillage régulier des gisements du pétrole !
De même nous savons que c’est l’Occident et les monarchies du Golfe qui financent cette occupation partielle du territoire syrien !
Dès lors une question s’impose: pourquoi cette mollesse conciliante et subite d’Assaf envers ses ennemis ? Si je mets de côté la solidarité naturelle qui doit être la sienne avec le peuple yéménite et avec le peuple palestinien, comment est-il concevable de fraterniser avec les EAU, et à travers eux avec les Saouds, et signer des accords de coopération économiques et stratégiques ?
Peut-on croire un seul instant, comme certains l’avancent, que les EAU et leurs alliés seraient devenus plus raisonnables ?! Est-il possible d’accorder si peu d’importance à la normalisation avec Israël plus que poussée des monarchies arabes, EAU en tête, jusqu’à organiser dans les rues de Dubaï des défilés de syriens fêtant la journée nationale de la Syrie devant les applaudissements provocateurs des touristes israéliens ?! N’est-ce pas en soi une forme indirecte de normalisation, du moins un engagement sur ce chemin ?
(bombardement yéménites sur les EAU au moment de la visite du président israélien)
Tous les ingrédients, militaire, politique et diplomatiques locaux et internationaux, pour libérer Idlib sont réunis depuis au moins deux ans alors qu’attend le régime syrien ? D’autant plus qu’avec ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine et l’envoi de milliers de terroristes d’Idlib vers le front ukrainien le moment est propice pour enclencher une telle bataille, bataille qui serait facile selon les propres propos d’Assad il y a deux ans ! J’en conclue que cette attentisme est de nature politique, politique et énigmatique que j’ai dû mal à déchiffrer autrement que par les accusations formulées plus haut !L’humiliation de Lattiquié
L’attaque par Israël du port de Lattiquié et les raids répétés d’Israel sur la Syrie depuis 4 mois entament le capital des victoires citées plus haut !
Le bombardement, pour la première fois le 7 décembre 2021, du port de Lattiquié situé à proximité directe de la base russe de Hmeim revête une symbolique peu reluisante et pour l’AAS et pour les russes !
D’ailleurs la déclaration gênée, confuse et très peu convaincante de La Défense russe dévoile le malaise qui a suivi le bombardement : « nos défenses aériennes n’ont pu intervenir car étaient occupées à surveiller et protéger l’arrivée d’un avion cargo russe sur la base de Hmeim » ! Qui va avaler une telle excuse d’une telle puissance militaire planétaire ?!
Une autre question est légitime : Assad serait à son tour sur le chemin de la normalisation avec Israël dans le cadre d’un éventuel marchandage qui consiste à lui rendre le Golan contre la normalisation avec l’entité sioniste ? D’accorder une autonomie kurde au Nord-Est de la Syrie et une autre d’un émirat islamique pro-turc dans le Nord-Ouest moyennant une aide financière juteuse lui permettant de reconstruire la Syrie ?
Le tout au grand dame des palestiniens, de la résistance libanaise, de la résistance irakienne et des yéménites avec la formule « je me sauve et après moi le déluge » ?!
À supposer qu’il n’en est rien de tout cela, il est du devoir de chaque levantin de poser ces question jusqu’à obtenir des réponses claires car pour l’instant des réponses il n’y en a pas !
Cette posture friable en contraste avec les résultats positifs obtenus sur le terrain, au prix fort du sang, tant sur le plan militaire que politique, affaiblie l’État syrien et tout le Levant avec et le rend vulnérable aux manœuvres manipulatrices et destructrices des USA et d’Israel comme on le constate déjà au Liban où l’emprise des américains sur le gouvernement libanais est de plus en plus visible.
Il n’est un secret pour personne que l’OTAN et Israël veulent à tout prix se débarrasser du cauchemar que constitue la puissance du Hezbollah qui menace directement l’existence de l’État sioniste, fort de ses 100 000 combattants extrêmement bien armés (annonce récente de Nasrallah) le rendant encore plus puissant militairement que l’AAS ! À mon avis, connaissant la nature sauvage de nos ennemis peu enclins à la repentance seul cette résistance est capable de nous éviter d’autres humiliations qui seraient bien plus grave qu’un simple bombardement symbolique !
(Le port de Lattiquié après le bombardement israélien)
Nouveau « Grand Deal » ou arrangements conciliants du même ?
J’ai bien peur que « le deal du siècle » élaboré par Trump et les israéliens ayant échoué, ou n’ayant pas atteint tous ses objectifs loin s’en faut, ne soit remplacé par un autre, moins bruyant, plus vicieux et plus venimeux ! Autant je suis certain que rien n’entamera la détermination et la droiture des différents mouvements de résistance au Levant autant faire avorter leurs objectifs est désormais possible.
Le 16 février dernier Nasrallah, pour la première fois, nous livre un délai pour en finir une bonne fois pour toute avec l’existence de l’entité sioniste sur la Terre de Palestine: « Israël ne pourra pas survivre plus de 80 ans après sa fondation en 1948», il en reste donc six années aux maximum ! Si cela paraît improbable pour l’opinion publique occidentale car trop conditionnée c’est, en revanche, une certitude pour celle du Levant et même pour l’ensemble des peuples du Monde arabe, ce ne sont pas les moyens qui manquent mais une décision politique unanime des principaux acteurs de ce qu’on appelle l’Axe de la Résistance qui couvre tout le Croissant Fertile.
(L’esplanade du Dôme du Rocher, symbole religieux devenu aussi symbole de résistance et de liberté)
C’est cet objectif sacré et tant attendu par des centaines de millions de personnes à travers le Monde qui est l’enjeu de l’étape suivante de ce conflit bientôt centenaire, c’est cela que je développerai dans la troisième et dernière partie de cet article que je publierai le plus tôt possible avec le sous-titre « perspectives et problématique » !
Je termine en rappelant cette citation de Platon: « seuls les morts voient la fin de la guerre ».
De la victoire glorieuse d’Alep à l’humiliation de Lattiquié | L'Occidentaliste (hayansidaoui.net) *Lien de la première partie
http://hayansidaoui.net/moissons-le-d%C3%A9cor-plant%C3%A9#sthash.X6Xok0wK.dpbs
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