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♦ Chuck Todd, un précurseur de faux drapeau accompli
Paru le 21 mars 2022 sur Antiwar sous le titre Is Chuck Todd a Chemical Agent?
Bien qu’il ait eu une rude concurrence dimanche, Chuck Todd, de la chaîne NBC, a remporté l’Oscar de cette semaine en tant que fonctionnaire de soutien du complexe militaro-industriel-congressionnel-intelligence-MEDIA-universitaire-think-tank (MICIMATT).
Il s’agit d’un « complexe » dépourvu d’âme ou de compassion dans sa soif démesurée de profiter des tensions et de la guerre. Dans le cas de l’Ukraine, les profiteurs des États-Unis et de l’OTAN sont prêts à se battre jusqu’au dernier Ukrainien, et même à risquer une guerre avec la Russie dans le processus.
Pourquoi des provocateurs comme Chuck Todd voudraient-ils nous rapprocher de la guerre avec la Russie ; cui bono ? Le bénéficiaire est le MICIMATT. Prenez une minute pour réfléchir à l’entité identifiée par chaque lettre. Notez également que j’ai mis MEDIA en majuscules. C’est parce que les médias sont le point d’appui, la pierre angulaire – la condition sine qua non.
Le MICIMATT ne peut pas faire son profit sans les médias. Lorsque le président Eisenhower a mis en garde contre le MIC (complexe militaro-industriel), il a souligné que le seul antidote à sa dangereuse accrétion de pouvoir serait « une population bien informée ». Nous n’en avons pas.
Todd joue avec les produits chimiques – encore
Hier, dans l’émission Meet the Press, Todd a demandé à plusieurs reprises au secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, si les armes chimiques pouvaient modifier le calcul occidental concernant l’intervention en Ukraine. Todd : « Une zone d’exclusion aérienne est-elle définitivement exclue ou l’utilisation d’armes chimiques pourrait-elle faire réfléchir l’OTAN ? » Et deux minutes plus tard, « L’utilisation d’armes chimiques par la Russie serait-t-elle considérée comme une escalade de sa part [vraisemblablement celle de Poutine] qui ferait repenser l’OTAN ? »
Il peut être difficile de croire que Stoltenberg n’était pas préparé à donner une réponse quelconque à cette question évidente, mais il n’est bon qu’à régurgiter ce qu’il a mémorisé. Hier, en l’absence d’instructions de Washington, il a semblé non amusé et a donné une non-réponse. Ce à quoi Todd a répondu avec condescendance : « On dirait bien que vous n’avez pas encore de réponse ».
Lancer des appâts pour une « ligne rouge ».
Le fait que Todd ait interrogé Stoltenberg sur ce qui pourrait amener l’OTAN à imposer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, ou à provoquer une escalade d’une autre manière, fait partie intégrante de ce que le « M » central du MICIMATT est chargé de faire ces jours-ci : maintenir la marmite en ébullition et faire monter la température si nécessaire. Ceux qui n’ont pas subi un lavage de cerveau irrémédiable par les médias de l’Establishment considèrent qu’il est imprudent de risquer une guerre avec la Russie. Mais ils ne sont pas obnubilés par le montant des bénéfices de l’entreprise. Plus il y a de tensions, mieux c’est pour Raytheon, Lockheed et les autres méga-corporations qui possèdent les médias. (Hier également, dans l’émission State of the Union sur CNN, l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, a déclaré à Jake Tapper que si la Russie utilisait des armes chimiques, « nous répondrions de manière agressive »).
Un précurseur de faux drapeau accompli
C’était il y a moins de dix ans, mais on peut espérer que le vice-président de l’époque, Joe Biden, a été mis au courant du rôle intéressant joué par Chuck Todd pour tendre un piège au président Barack Obama. L’idée était de pousser le président à lancer une guerre ouverte contre la Syrie sur la base d’une attaque chimique sous faux drapeau imputée au président syrien Bachar el-Assad.
À la toute fin d’une conférence de presse improvisée, le 20 août 2012, M. Todd de NBC a amorcé la souricière avec un peu de fromage, en posant une question sur la réticence exprimée par M. Obama concernant l’engagement des forces armées américaines en Syrie. N’y avait-il pas de conditions dans lesquelles Obama pourrait changer ses calculs ? Obama a répondu :
« Pour l’instant, je n’ai pas ordonné d’engagement militaire… Mais le point que vous avez soulevé concernant les armes chimiques et biologiques est essentiel. C’est une question qui ne concerne pas seulement la Syrie ; elle concerne nos proches alliés dans la région, y compris Israël. Elle nous concerne. … Nous avons été très clairs avec le régime d’Assad, mais aussi avec les autres acteurs sur le terrain, sur le fait que la ligne rouge pour nous est de commencer à voir tout un tas d’armes chimiques circuler ou être utilisées. Cela changerait mes calculs. Cela changerait mon équation« .
La main invisible d’Hillary
Telle était la réponse de la secrétaire d’État de l’époque, Hillary Clinton, et de ses conseillers néoconservateurs, qui n’avaient jamais caché leur détermination à renverser Bachar el-Assad, d’une manière ou d’une autre. Le compte-rendu de la conférence de presse du Washington Post suggère que les membres de l’équipe de la Maison Blanche ont été pris au dépourvu et ont essayé de faire bonne figure.
Le secrétaire à la défense de l’époque, Leon Panetta, a déclaré au journaliste Jeffrey Goldberg : « Je ne savais pas que [la ligne rouge] allait arriver. » Goldberg a ajouté que le vice-président Joe Biden avait à plusieurs reprises mis en garde Obama contre le tracé d’une ligne rouge sur les armes chimiques, craignant qu’il faille un jour l’appliquer.
Dix jours avant la conférence de presse impromptue d’Obama, Mme Clinton avait rencontré son homologue turc à Istanbul et souligné la nécessité de planifier conjointement les moyens d’aider les rebelles qui luttent pour renverser Assad – y compris la mise en place éventuelle d’une zone d’exclusion aérienne.
Cela vous dit quelque chose ?
Pour faire court, le 21 août 2013, presque exactement un an après le piège tendu par Chuck Todd, une attaque chimique sous faux drapeau a eu lieu à Ghouta, une banlieue de Damas, que le secrétaire d’État de l’époque, John Kerry, a imputée au président Assad, sans qu’aucun renseignement ne vienne étayer cette allégation. Heureusement, le président Vladimir Poutine a obtenu des Syriens qu’ils détruisent leurs stocks d’armes chimiques, tirant ainsi les marrons du feu d’Obama. Kerry, les néoconservateurs et Israël étaient embarrassés et courroucés ; ils n’ont pas obtenu leur guerre contre la Syrie.
Pour plus d’informations à ce sujet, veuillez consulter « When Putin Bailed Out Obama » et « How War on Syria Lost Its Way » (see How War on Syria Lost Its Way » (voir sous-titre : « Morose at CNN »).
Chuck Todd et l’ambassadeur Thomas-Greenfield ne sont pas les seuls à prévenir/prédire une attaque chimique russe en Ukraine. À mon avis, un événement sous faux drapeau imputé à la Russie est probable dans la semaine à venir.
Ray McGovern
Ray McGovern travaille pour Tell the Word, un organe d’édition de l’église œcuménique du Sauveur dans le centre de Washington. Au cours de ses 27 années de carrière en tant qu’analyste de la CIA, il a notamment été chef de la branche de la politique étrangère soviétique et préparateur/briefer du President’s Daily Brief. Il est cofondateur de Veteran Intelligence.
Source: Antiwar
(Traduction Arrêt sur info)
« ♦ Les États-Unis utilisent l’Ukraine comme « chair à canon ».♦ Les racines historiques du problème du Donbass expliquées »
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